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tradition - Page 351

  • Discours de Paul Déroulède sur Jeanne d’Arc à Orléans (1909)

    A l’occasion de la Béatification de Jeanne d’Arc, de grandes fêtes populaires ayant été organisées à Orléans le 6 mai 1909, Paul Déroulède s’y rendit à la tête d’une délégation de la Ligue des Patriotes, pour déposer une couronne sur le monument de la bonne Lorraine. Voici le très beau discours qu’il prononça au banquet qui suivit cette manifestation patriotique :

    Mesdames,
    Messieurs,

    Il n’est pas de disposition d’esprit plus fâcheuse pour un auditoire que de s’attendre à un discours tout différent de celui qui sera prononcé ; il n’est pas non plus de déception qui puisse être plus funeste à un orateur. Je répéterai donc bien vite et bien haut ce qu’a si sagement écrit mon ami Marcel Habert dans le journal la Patrie. Je ne suis venu ici ni pour faire une manifestation politique, ni pour invectiver les ministres, les ministériels et le régime parlementaire, que je juge pourtant fort coupables ; j’y suis venu pour saluer Jeanne d’Arc, pour parler de Jeanne d’Arc, et pour la saluer et pour en parler en patriote chrétien que j’ai toujours été, en républicain catholique que je serai toujours.

     

    Je ne voudrais pourtant pas, messieurs, que cette profession de foi — c’est bien le mot — puisse être attribuée par vous, soit à l’émotion que m’a mise au cœur la pieuse et magnifique cérémonie de tout à l’heure, soit à la reconnaissance qu’a fait naître en moi le geste inspiré par lequel Pie X a porté à ses lèvres le drapeau de la France. Je n’ai attendu ni ce pèlerinage à Orléans, ni cet émouvant écho des cérémonies de Saint-Pierre de Rome pour être ce que je suis et penser ce que je pense. Je rappellerai qu’il y a vingt ans, j’ai tenu ce même langage à la tribune de la Chambre en réponse à la proposition d’un garde des sceaux tendant à supprimer le Dimanche comme jour férié et je rappelle également que, pendant ma dernière campagne électorale en Charente, j’ai aussi nettement réclamé la revision des lois constitutionnelles que la revision des lois antireligieuses.

    Vous me direz peut-être que cela ne m’a pas beaucoup réussi, j’en demeure d’accord, mais vous m’accorderez bien à votre tour qu’à aucune époque de ma vie publique, ce n’a été sur le succès ou sur l’insuccès de mes idées que j’ai réglé ma conscience et mes convictions.

    Ceci posé, me blâme qui voudra, sourie qui voudra, mais qui m’écoutera n’est exposé du moins à aucune surprise et à aucun malentendu.

    Etre de cœur avec les gens n’est trop souvent qu’une formule d’égoïsme et de paresse, il faut, dès qu’on le peut, y être de corps.

    Et ce n’est pas seulement pour les amis vivants qu’il faut prendre la peine de se déranger et de se déplacer, c’est aussi pour les amis morts. Voilà pourquoi mes camarades parisiens et moi sommes venus aujourd’hui à Orléans! Car n’est-ce pas, patriotes, le fait qu’elle ait été promue par l’Église au rang de bienheureuse ne nous empêche pas de considérer toujours la grande Jeanne d’Arc comme notre grande amie. Il y a si longtemps que nous l’aimons d’avoir aimé la Patrie, si longtemps que nous l’admirons d’avoir si généreusement offert sa vie pour empêcher la mort de sa nation ; si longtemps que nous la bénissons d’avoir sauvé la terre et la race, le sang et l’âme de la France ! chère et sainte paysanne, ce n’est pas nous qui contesterons la vérité de ton affirmation ! Assurément oui ! Ta mission était de Dieu, puisque aussi bien il n’est pas dans toute notre histoire de plus divin miracle, il n’en est pas de plus évident que ton apparition libératrice.

    Certes, il y a eu avant elle, il y a eu après elle, de glorieux hommes de guerre élevés dans le métier des armes, de vaillants hommes du peuple enrôlés sous nos drapeaux qui ont utilement et héroïquement servi la Patrie, mais ni avant elle, ni après elle, ni en France, ni en Europe, ni dans l’univers entier, aucune fille des champs ne sachant « ne A ne B » comme elle le disait naïvement elle-même, ne s’est tout à coup métamorphosée en chef d’armée, n’est tout à coup devenue un capitaine victorieux, n’est passée tout à coup du modeste rôle de gardeuse de brebis, au rôle sublime de gardienne du royaume, de conducteur de peuple, de créatrice de courages, de pasteur d’âmes !

    Je sens, messieurs, à quel point est grammaticalement incorrect ce mélange de qualificatifs féminins et masculins, mais il n’est guère possible de parler autrement de cette héroïne qui fut un héros, de cette jeune fille qui a été notre bon ange, de cette créature exceptionnelle qui est un être sans pareil !

    C’est qu’en effet, Jeanne d’Arc avec tout son courage et toute sa charité, tout son enthousiasme et toute sa sagesse, toute son éloquence et toute sa sagacité, Jeanne d’Arc est en même temps une Française et un Français, elle est bien plus, elle est la France même !

    Quelqu’un d’entre vous a-t-il jamais dénombré combien d’années ont suffi à cette fille au grand cœur pour mettre dans notre histoire ce rayon pur et lumineux que rien n’efface, que rien ne ternit, que rien n’égale ; dont cinq siècles passés n’ont fait que raviver la splendeur ; que les matérialistes se sont en vain efforcés d’éteindre et que le jugement de l’Église a définitivement transformé hier en une auréole de béatitude ?

    Deux ans ! En vérité, oui, messieurs ! la mission de Jeanne d’Arc sur la terre de France n’a duré que deux ans. Elle est née à la gloire humaine le 8 mai 1429 en cette même ville d’Orléans qu’elle délivra ! Elle est entrée dans la gloire éternelle le 30 mai 1431, au milieu des flammes du bûcher de Rouen qui fut tout ensemble sa transfiguration et son calvaire.

    Et à quel âge la glorieuse Pucelle avait-elle déjà rempli son extraordinaire destinée ? Ce serait à ne pas le croire, si les textes n’étaient là pour le confirmer : Jeanne d’Arc a dix-sept ans quand elle se présente à la Cour du petit roi de Bourges, elle n’en a pas dix-neuf quand elle comparaît devant l’odieux tribunal présidé en fait par l’indigne évêque de Beauvais, Pierre Cauchon, mais dirigé, excité, soudoyé par le cruel Warwick, mandataire spécial du roi d’Angleterre.

    Vous rendez-vous compte, messieurs, de tout ce qu’il y a d’inouï, de prodigieux, d’incompréhensible, et par cela même d’inexplicable pour toute science purement humaine, non pas seulement dans les hauts faits de la guerrière improvisée ou dans la constance de l’indomptable prisonnière, mais en particulier et précisément dans la résolution initiale de l’humble bergère de Domrémy ?

    Perdue au fond d’un obscur village du pays lorrain, isolée avec ses troupeaux au miheu des champs et des bois, n’étant ni assez riche pour avoir à craindre pour ses domaines, ni assez pauvre pour avoir à fuir la misère, n’ayant aucun intérêt personnel, aucun esprit de vengeance ou d’ambition, sans autre guide que son instinct, sans autre aide que sa foi, la noble créature a conçu à elle seule et par elle-même ce que devait être une nation, ce qu’était une Patrie. Elle a souffert des maux de la France, elle a saigné de ses blessures, elle s’est désespérée de ses défaites et de son invasion, comme d’un mal personnel, comme d’une plaie à son propre corps, comme d’une atteinte à son propre honneur.

    Car ses voix du ciel, dont je ne doute pas, ses voix ne se sont pas adressées à une indifférente, elle ne sont pas venues réveiller un cœur endormi ; elles ont plutôt fini par répondre aux supplications, aux prières et aux angoisses incessantes d’une âme déchirée « par la grande pitié qui était au royaume de France ». Tout a été dit, messieurs, et admirablement dit depuis plusieurs années, depuis quelques semaines, aujourd’hui même au sujet de cette Patriote, unique au monde, que le souverain pontife vient de glorifier et dont tous les Français vraiment Français n’ont jamais cessé et ne cesseront jamais de se glorifier eux-mêmes. Mais de ce que l’adorable fille a reçu, de la bouche des orateurs les plus éloquents et les plus autorisés, des éloges dignes d’elle, il ne s’ensuit pas que je veuille et puisse refuser un verset de plus à ses litanies, une strophe de plus à son hymne, une génuflexion de plus à son nouvel autel.

    La plus belle biographie de Jeanne d’Arc ce ne sont d’ailleurs pas ses admirateurs qui l’ont écrite, sa plus triomphale apologie ce ne sont pas ses défenseurs qui l’ont rédigée, c’est tout d’abord très inconsciemment, et à coup sûr tout à fait contre son gré, le greffier du tribunal de Rouen chargé d’enregistrer au jour le jour les interrogatoires et les réponses de « Jehanne, dite la Pucelle, menteresse, pernicieuse, abuseresse de peuple, devineresse et mécréante » ainsi que la qualifiait péremptoirement l’arrêt infâme du non moins infâme évêque Cauchon.

    Son second panégyriste plus sincère, mais non pas plus convaincant que le premier ce sera, quelques années plus tard, un autre greffier d’un autre tribunal, le tribunal de réhabilitation celui-là, et dont le volumineux compte-rendu abonde en témoignages contemporains sur la pureté, sur la vertu, sur la vaillance physique et sur la valeur morale de cette vraie madone de la Patrie.

    Ces deux documents d’un intérêt poignant et passionné n’ont été publiés pour la première fois dans leur texte intégral que vers le milieu du siècle dernier. De là vient selon moi le long intervalle de temps qui s’est écoulé entre la justification de 1456 et la béatification de 1909. Je serais assez porté à croire que c’est l’étude attentive de ces deux procès qui a inspiré au pieux et érudit évêque Dupanloup la première idée de sa requête au Saint-Siège en faveur de la canonisation de Jeanne d’Arc. Quant à moi, je n’ai pu consulter les pièces authentiques sans que les larmes ne m’aient maintes fois jailli des yeux, et j’ai puisé à leur double source l’admiration émue et émerveillée que j’ai le désir et que je voudrais avoir le pouvoir de faire passer de mon cœur dans vos cœurs.

    Tout d’abord et pour répondre aux sceptiques qui sans autre motif que leur scepticisme même ou que leur indulgence sur ce point émettent volontiers des doutes sur la virginité de cette intrépide chevalière qui passait six jours et six nuits avec son harnois de guerre sur le dos, je leur affirme, et mon affirmation s’appuie sur des textes, que de sa première à sa dernière parole, Jeanne d’Arc a toujours témoigné qu’elle attachait une importance religieuse, ou si les sceptiques l’aiment mieux, superstitieuse, à conserver sa pureté d’âme et de corps.

    « Tant que je me garderai pure, disait-elle, les saintes ne m’abandonneront pas, et si je meurs comme je suis née, elles m’ont promis le Paradis ». Jeanne se plaisait en outre à répéter à elle-même et aux autres, ainsi que le raconte une de ses amies de Vaucouleurs, certaine prophétie annonçant que la France perdue par une femme serait sauvée par une vierge des marches de Lorraine… Et puis en vérité, entre son adoration pour Dieu et sa passion pour la France, quelle place aurait pu trouver dans ce cœur déjà si plein une quelconque de nos amours humaines ?

    Plus naturel serait-il encore de la taxer de folie que d’impureté.

    Mais Jeanne n’était pas plus folle que dissolue. Très au-dessus de l’humanité par la sublimité de son sacrifice aussi voulu que consenti, elle se montre logiquement et simplement humaine dans ses relations de la vie quotidienne, charmant jusqu’à ses compagnons d’armes par sa bonne humeur et par son bon sens. Tout en étant une créature d’extase et de foi, elle n’en était pas moins un être de réflexion et de raisonnement. La Providence lui a fort heureusement permis de faire cette importante démonstration en épargnant sa vie sur les champs de bataille.

    Si, en effet, la sainte héroïne y fût tombée frappée à mort, même en un jour de victoire plus décisive que celle d’Orléans ou de Patay, son nom se fût assurément transmis à nous d’âge en âge à côté de ceux de Gaston de Foix et de Bayard, de Du Guesclin et du grand Ferré, ce rude bûcheron qui taillait les Anglais à coups de hache, mais son âme, sa grande âme, fût restée pour nous une énigme et un mystère. Il ne fallait pas moins que cet abominable procès d’accusation en sorcellerie pour nous révéler ce qu’elle était, ce qu’elle voulait et ce qu’elle valait.

    Au cours de ces longs et douloureux débats suscités et conduits sous-main par des capitaines anglais, furieux et honteux d’avoir été vaincus par une enfant, c’est l’enfant qui juge les juges, c’est l’accusée dont chaque répartie condamne les accusateurs à l’impuissance, ou ce qui est pire, à la nécessité d’être injustes. Pas une de ses phrases qui ne soit nette comme une claironnée ou tranchante comme un glaive. Les enquêteurs se perdent en arguties, en sophismes, en obscurités volontaires ou professionnelles. Chacun de leurs points d’interrogation est un piège, chacune de leurs objections un guet-apens. Jeanne les arrête d’un mot et les casuistes restent confondus devant ces deux cas non prévus par eux : la simplicité et le courage.

    Ecoutez-la tenir tête à la meute hurlante des interrogateurs qui la harcèlent tous ensemble en un assaut de questions furieuses : « Mes bons seigneurs, faites l’un après l’autre si vous voulez que j’entende ». A un clerc retors qui essaie de la faire tomber dans le péché d’orgueil et lui pose brusquement ce problème : « Jeanne, vous croyez-vous toujours en état de grâce ? » — « Si j’y suis que Dieu m’y garde, si je n’y suis pas qu’il m’y mette ».

    A cet autre qui lui demande si elle n’a jamais usé de sortilèges pour braver la mort : « Mes sortilèges étaient l’amour de la France et le mépris du danger ». Et, comme la brute insiste et s’enquiert des moyens qu’elle employait pour entraîner ses soldats : « Je leur disais : entrez hardiment emmy les Anglais, et je y entrais la première. » Puis, voici venir la série des questions captieuses : « Quand ils vous apparaissaient, vos saints et vos saintes, étaient-ils tout nus ? — Dieu est assez riche pour vêtir les siens ! »

    Enfin, au méchant évêque de Beauvais qui lui fait un crime d’avoir osé introduire son étendard de guerre dans la cathédrale de Reims, cette réponse qui, pour être la plus connue, n’en est pas la moins belle : « Il avait été à la peine, c’était raison qu’il fût à l’honneur ! » Et elle n’a pas vingt ans ! Et elle est seule, toute seule au milieu de ce prétoire d’assassins gagés par l’Anglais ! Et elle ne quitte l’isolement de son banc d’accusée que pour passer à l’isolement de son cachot de prisonnière. Là, des juges hostiles et perfides, ici des soudards anglais grossiers et violents. Et à aucune heure, en aucun lieu, personne qui la réconforte et qui la guide, qui la conseille et qui la console. Voilà pourtant déjà huit mortels mois que la blessée de Compiègne est traînée de geôle en geôle, de Noyon à Arras, d’Arras à Dieppe, de Dieppe à la tour de Rouen. Mais ici ou là, dans sa cage de fer ou dans sa basse fosse, rien ne brise son courage, rien ne lasse sa volonté, rien ne modifie son attitude ni son langage.

    Et vous douteriez, vous pourriez douter que la main de Dieu ne se soit réellement étendue sur ce front d’enfant pour la préserver du désespoir et de l’égarement, de l’abattement ou du vertige !…

    Cependant, le menu peuple s’émeut au spectacle de tant d’endurance, de tant de magnanimité et de sang-froid. Les superbes répliques de la divine inspirée vont de bouche en bouche augmenter les sympathies ou les respects de tout ce qui n’est pas de connivence avec les « Goddons », comme Jeanne les appelle. Un de ces Goddons lui-même ne peut retenir son admiration et s’écrie bonnement en pleine audience : « Ah ! la brave femme ! que n’est-elle Anglaise ! »

    Aussi, Warwick qui veille et Cauchon qui s’impatiente, décident que les interrogatoires se continueront désormais dans l’intérieur de la prison. Dès lors, comme le feront au dernier jour de leur orgie les terroristes de la Révolution, le tribunal des affidés du roi d’Angleterre qui avait déjà refusé tout avocat à Jeanne lui refuse, par surcroit, tout public. Désormais, elle parlera dans l’ombre, elle se défendra à huis clos, elle luttera au miheu des ténèbres et de la solitude de son cachot ; mais, là encore, là toujours, même en ce lugubre encerclement d’oiseaux de proie dont Warwick continue à aiguiser les becs et les ongles, elle ne baisse ni le ton, ni la voix, non pas même la tête.

    Un jour, le neuvième de mai 1431, l’évêque et ses assesseurs pénètrent dans sa cellule, ils font étaler sous ses yeux tous les appareils de la torture : chevalets, tenailles, poix bouillante. Ecoutez ! cette déclaration de la vaillante vainement menacée : « Quand vous me feriez broyer les membres et arracher l’âme du corps, je ne vous dirais rien autre chose que ce que je vous ai dit, et si je vous disais quelque chose d’autre, je protesterais aussitôt après que vous me l’auriez fait dire par force et contre mon gré ! »

    Paul Déroulède

    Vous en faut-il plus. Patriotes ? Avez-vous besoin de me suivre encore jusqu’au pied de son bûcher ? Avez-vous besoin d’y voir l’héroïne monter sans faiblesse, d’y entendre la chrétienne demander et donner pardon à tous, d’y regarder la martyre brûler et mourir en baisant la croix, pour déclarer avec elle et comme elle en cette heure suprême que la mission de Jeanne était bien de Dieu ?

    Cette mission, messieurs, la missionnaire l’a expliquée elle-même en maints propos et sous maintes formes ; nulle part elle ne l’a mieux résumée qu’en son cri de guerre tant de fois répété : « Il faut bouter l’Anglais hors de France. » Quand Jeanne parle ainsi, ce n’est pas, vous l’entendez bien, qu’elle ait voué une haine particulière à telle ou telle nation, mais c’est que la nation dont elle parle occupe et détient le sol de sa Patrie, opprime et pressure son peuple, blesse et tue les soldats de la France.

    Elle en eût dit tout autant cent cinquante ans plus tard des Espagnols maîtres de l’Artois et du Roussillon ; tout autant, trois siècles après, des Impériaux ravageant les Flandres ; tout autant des coalisés de 1792, des alliés de 1814, tout autant et plus encore de nos envahisseurs de 1870 et des geôliers de notre Alsace et de notre Lorraine.

    Aussi est-ce en souvenir d’elle que je vous jetterai à tous et à toutes ce pressant appel : Espoir quand même. Français et Françaises, courage quand même ! En haut les cœurs et les fronts ! Laissons passer et s’agiter au-dessous de nous les misérables querelles de partis ! Unissons-nous et fondons-nous en une irréductible phalange de protestation nationale ! Et pensons et disons comme la Libératrice : « Oui, tout étranger qui est l’ennemi, tout étranger qui est le conquérant, tout étranger qui veut être le maître, il faut tout faire pour le bouter hors de France ! »

    Il est également de la fière Pucelle, ce noble devis : « Les femmes prieront, les hommes batailleront. Dieu vaincra ! »

    DÉROULÈDE Paul, Qui vive ? France ! « Quand même ! ». Notes et discours, 1883-1910, Paris, Bloud et Cie, 1910, pp. 55-66.

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  • Manif Pour Tous : dimanche, il devrait y avoir beaucoup de monde à Rennes

    RENNES (NOVOpress Breizh) – A l’appel de l’association La Manif Pour Tous, Bretons, Normands, Vendéens, Angevins, Manceaux et Mayennais sont invités à se rendre massivement au rassemblement interrégional qui aura lieu à Rennes dimanche 5 mai, à partir de 15 heures, place du Champ de Mars. Si la loi instituant le mariage homosexuel a été adoptée par le Parlement, un recours a été formé devant le Conseil constitutionnel. Alors les opposants à cette « réforme de civilisation » (C. Taubira) ne désarment pas. Bien au contraire.

    Il devrait y avoir beaucoup de monde dans le centre de Rennes dimanche prochain. Covoiturage, bus, hébergement, babysitting…  de toute part, on s’active pour préparer et faciliter le déplacement à ce rassemblement, l’un des sept organisés ce jour-là en France métropolitaine. 

    L’imagination des militants est débordante. Pour preuve, comme le signale Europe 1, la nouvelle affiche publiée le 30 avril par la “manif pour tous” sur son compte twitter, « la finance dehors, l’humain d’abord » (photo). Un  pastiche d’une précédente affiche du Front de gauche et du Parti communiste. Dans l’entourage de Mélenchon – ce dernier a soutenu à fonds le projet de loi – on n’a pas trop apprécié…

    Comme tiennent à le rappeler les responsables du mouvement, « La Manif Pour Tous est un mouvement spontané, populaire et pacifique qui, au-delà des sensibilités religieuses, partisanes et sexuelles, dépasse toutes les diversités pour préserver l’unité paritaire de la filiation humaine garantie par le droit français dans le mariage civil. »

    Dans une tribune publiée dans Le Figaro (27-28/04/2013), Claude Bartolone s’est réjouit bruyamment de l’adoption de cette loi. Pour le président de l’Assemblée nationale, «c’est d’abord une victoire pour la République, qui voit ses fondements consolidés.» (sic).

    L’élu socialiste s’empresse d’affirmer  «que cette loi ne retire de droits à personne », un avis  vivement contesté par un collectif de juristes qui, sous le nom de Portalis, écrit qu’ «on impose ainsi à l’enfant, contre toute vraisemblance et par la ‘force injuste de la loi’, selon les mots de François Mitterrand, des ‘parents de même sexe’, c’est-à-dire une filiation physiquement impossible, une identité boiteuse et une généalogie mutilée (…) Cette loi, ajoute ce collectif, va créer des inégalités réelles et profondes entre les enfants.(…) En privant les enfants adoptés par deux personnes du même sexe d’une filiation bilinéaire et bisexuée pour les enfermer définitivement dans une filiation unisexuée, la loi viole le principe d’égalité entre les enfants en attente d’adoption, entre ceux qui auront droit à une vraie famille fondée sur un père et une mère, et ceux qui n’auront pas ce même droit » (Le Figaro, 27-28/04/2013).

    Rappelant que la garde des Sceaux a qualifié cette loi de « réforme de civilisation », ces juristes affirment qu’en la matière un référendum s’imposait donc : « Une telle réforme aurait nécessité le consentement du peuple souverain (…) dont on ne peut heurter la morale républicaine et déchirer le contrat social sans le consentement exprès. (…) On ne change pas de civilisation par la seule volonté d’une majorité parlementaire simple et passagère ».

    Dimanche prochain, à Rennes, comme à Paris, Lille, Lyon, Montpellier, Toulouse ou Dijon, les défenseurs des droits des enfants auront une nouvelle fois l’occasion de faire entendre leur voix. « On ne lâche rien, jamais ! » : un cri du cœur plus que jamais d’actualité.

     http://fr.novopress.info

  • Le combat commun contre la loi Taubira nécessitera des alliances politiques

    Catherine Rouvier est interrogée sur Le Rouge et le Noir. Extraits :

    "J’avais dit dans ma précédente inquisitoriale que pour un résultat politique, il vous fallait une action politique, et je le maintiens. Il fallait, pour faire bouger les lignes, qu’une action résolue, une vraie mobilisation voie le jour - et non une simple « cathopride » festive tenant plus du spectacle que du phénomène de foule - se fasse jour, et c’est ce qui s’est produit. Mais quand Frigide Barjot ou Beatrice Bourges emploient le terme « politisation », elles évoquent clairement le rattachement à des partis. Et de fait, c’est alors que les divergences apparaissent. Mais il ne faut pas se leurrer : les divergences, de fond et de forme sont déjà là, entre ceux qui sont prêts à se rallier a un compromis et cherchent une porte de sortie qui pourrait être l’union civile et l’éducation à l’homoparentalité (Barjot) et ceux qui ont d’ores et déjà annoncé qu’elles refuseront de transiger sur ces deux points (Boutin, Bourges, Marion Maréchal-Le Pen).

    Le positionnement politique restera latent cependant jusqu’à l’automne. C’est là que se lancera vraiment la campagne pour les municipales, et c’est là que les rivalités possibles peuvent détruire l’unité. C’est à ce moment-là qu’il faudra être vigilants pour tenter d’éviter la manœuvre classique de la Gauche, qui a si bien réussi en 1984 et les années suivantes : diaboliser une partie du mouvement - qualifié d’extrême - afin d’éviter cette belle unité qui la chasserait du pouvoir pour longtemps. [...]

    Hors élection, il faut déjà que chacun accepte en son for intérieur qu’il y ait « différentes demeures dans la maison du Père », ce que votre génération semble faire plus facilement que la nôtre parce qu’elle n’a pas connu les combats passés qui nous ont séparés. Il faut donc que face à votre unité, réelle, les leaders résistent à la tentation de s’anathèmiser. Aux élections, il vous faudra supporter, au premier tour, d’avoir des « compagnons de combat » à toutes les fenêtres : RPF, DLR, MPF, SIEL, FN, RBM, PCD, UMP, etc., voire dans un parti d’une gauche non libertaire qui pourrait bien renaître de ses cendres.

    Cette diversité de l’offre partisane n’est pas un atout pour la cause, car elle rend plus difficile d’atteindre la majorité et de gagner. Mais elle sera surement ressentie comme un « plus » pour des jeunes qui rêvent d’aller pour la première fois sur le terrain électoral et sont habitués a la multiplicité des programmes et au « zapping ». Encore faudrait-il les former un peu à cette forme de combat très différente de l’action directe et les rendre sensibles au danger de l’émiettement.

    En effet, au deuxième tour, il faudra arriver à passer des accords de désistement réciproque si on veut que le but qu’évoquent déjà certains manifestants soit atteint : que ne soient pas élus ou réélus des gens de gauche - mais aussi de droite - qui ont voté ce projet de loi, et ceux qui seront déposés dans les mois à venir contre la famille, la dignité humaine, ou la civilisation chrétienne de notre pays. A moins même qu’une union de la Gauche découlant des primaires qu’elle veut organiser en septembre n’oblige à s’entendre avant le premier tour !

    Il faudra alors que ne se rejoue pas entre Barjot et Bourges, entre Boutin et Marechal le Pen, entre l’UMP et le FN, et entre les diverses « petites » formations l’éternelle scène du mépris qui a coûté à la Droite la perte de toutes les élections depuis 1998 : « Je me rapproche de toi mais pour te prendre tes voix, pas pour te parler ». Il faudra de vrais accords, clairs, ouverts. C’est ce qu’il vous faut préparer dès maintenant, en fraternisant dans ce combat commun. Cela seul construira un avenir politique au service de cette cause qui en constitue le socle."

    Le Salon Beige

  • Comme une rébellion qui s’annonce par Georges FELTIN-TRACOL

     

    En cette fin de décennie 2000, la réflexion non-conformiste, radicale et réfractaire virerait-elle à gauche ? La victoire de Sarkozy en France, la crise financière mondiale, les années Bush ont-elles favorisé la redécouverte des penseurs du socialisme européen ? Oui, si on suit Rébellion, un essai publié par les sympathiques Éditions Alexipharmaque.

     

    Le titre n’est pas anodin. Depuis 2003 sort tous les deux mois une revue éponyme, sobre et dense, d’esprit révolutionnaire dont le siège se trouve à Toulouse, ville connue pour sa nature contestataire. Ce recueil de textes s’assigne la mission de diffuser le plus largement possible les principes anti-capitalistes de l’équipe.

     

    Bénéficiant d’une chaleureuse préface d’Alain de Benoist qui replace le cheminement intellectuel de la revue dans la tradition réfractaire française, Rébellion réhabilite les concepts de socialisme, d’anti-libéralisme radical, de lutte des classes, de défense du peuple, dans une vue grande-européenne. En effet, ses rédacteurs se revendiquent du principe de subsidiarité, proposent une Europe solidaire, écologique, fédérale, « à vocation impériale », et vomissent a contrario la pesante et impuissante Union européenne technocratique, atlantiste et ultra-libérale.

     

    On aura compris que leur radicalité est totale. La présente époque, toute orientée vers le matérialisme et la quête effrénée du pognon, les exaspère. Contre cette horreur moderne, Rébellion veut changer la société et de société. Loin de singer le gauchisme parasitaire du Facteur, des pseudo-« anar » et des décroissants verdâtres du dimanche, les sempiternels valets du Système, les auteurs œuvrent et préparent dans les têtes d’abord une inévitable révolution. C’est dans cette perspective que la rédaction a d’abord suscité la formation de Cercles Rébellion avant de constituer une Organisation socialiste révolutionnaire européenne (O.S.R.E.). L’investissement est aussi sectoriel. Aucun champ social (urbanisme, syndicats, éducation, économie) n’est délaissé ! Il s’échafaude ainsi les prochaines tempêtes qui renverseront le Système actuel.

     

    Qu’on ne s’étonne par conséquent de leurs vastes références culturelles : Karl Marx bien sûr, mais aussi Pierre-Joseph Proudhon. Les auteurs prennent le meilleur des deux et jugent que « la pensée de Proudhon et celle de Marx, au lieu de s’exclure, se complètent et se corrigent mutuellement », ce qui ne peut pas être la moindre des choses de la part du théoricien du mutualisme.  Mieux, ils estiment que « l’œuvre de Karl Marx s’imposera naturellement en fournissant des outils d’analyses théoriques en phase avec l’évolution du monde ouvrier. Elle sera certes à l’origine d’interprétations arides et de froides dérives, mais elle conserve jusqu’à nos jours sa pertinence et son utilité dans l’élaboration d’une nouvelle pensée rebelle. Pensée anti-totalitaire et anti-réformiste, qui se nourrira également de l’élan du Socialisme français et du fédéralisme européen ». Pourquoi alors l’auteur du Capital n’est-il pas présent dans la rubrique « Nos figures » de l’ouvrage ? Il aurait très bien pu y figurer à côté de Proudhon, des Communards de 1871, de Jack London, de Georges Orwell, des enfants Scholl de La Rose Blanche anti-nazie, du socialiste indépendantiste irlandais James Connoly ou des fondateurs du « national-communisme » allemand, Heinrich Laufenberg et Fritz Wolffheim. Regrettons aussi l’absence de ce grand socialiste européen fort attaché à la vie des peuples qu’était Jean Mabire (il serait profitable que les auteurs lisent ses articles politiques en faveur d’une vision certaine du socialisme enraciné).

     

    Avec les grands ancêtres du socialisme déjà cités, Rébellion intègre dans sa réflexion d’autres penseurs de l’ultra-gauche : le conseillisme de Pankoeke, les travaux bordiguistes, Debord et les situationnistes, Claude Lefort et Cornélius Castoriadis du temps de Socialisme ou Barbarie… Ne soyons pas en outre surpris de lire ici ou là une citation de Julius Evola ou de Carl Schmitt.

     

    Par cette brève énumération, Rébellion n’hésite pas à franchir les limites de la convenance politique et à se proclamer national-bolchevik sans s’attarder vraiment sur cette autre personnalité attachante que fut Ernst Niekisch. Est-il néanmoins possible de concilier le national-bolchévisme et l’idée fédérale continentale ? Alain de Benoist y répond par la négative : « On ne peut à la fois rejeter le “ nationalisme centralisateur ” et se réclamer d’un “ État de type fédéraliste ”, tout en adhérant à un national-bolchevisme dont l’esprit révolutionnaire se fondait sur un centralisme jacobin exacerbé. » Conscients de cette contradiction, les rédacteurs paraissent aujourd’hui abandonner cette étiquette pour se dire « communistes nationaux ». Ils considèrent que « le cadre de la nation n’est pas neutre, il peut servir à l’élaboration de formes d’existence sociale différentes de celles vécues jusqu’à maintenant ». De ce fait, ne s’inscrivent-ils pas dans cette Modernité finissante, d’autant que Rébellion conçoit la lutte des classes comme le point central d’interprétation du monde actuel ? Est-ce vraiment sensé ? L’acceptation du fait national n’invalide-t-elle pas, par son existence même, le concept de lutte des classes au profit d’une atténuation, voire d’une sublimation, des antagonismes de classes ?

     

    Il est incontestable qu’un conflit mortel oppose actuellement l’hyper-classe ou les oligarchies transnationales mondialistes – dont Jacques Attali en est le symbole le plus évident – aux peuples du monde entier dont certains sont déjà en première ligne avec Hugo Chavez, Mahmoud Ahmadinejad, Evo Moralès, Alexandre Loukachenko ou Hassan Nasrallah. Doit-on pour autant transposer dans la nation l’affrontement entre possédants et salariés alors que se maintiennent péniblement les petits patrons eux-mêmes victimes de la mondialisation ? Et puis, quitte à passer pour provocateur, existe-t-il encore des peuples ou bien n’assistons-nous pas aux débuts de la « multitude » ? Dubitatifs, les auteurs eux-mêmes s’interrogent. « Le peuple est largement manipulé par des “ faiseurs d’opinion ” à la solde de l’oligarchie. La “ démocratie ” n’est plus qu’un paravent politiquement correct pour faire accepter ce que les puissants ont décidé d’imposer aux peuples. » Pis, la société occidentale des droits de l’homme renforce le contrôle social et conditionne les esprits. Informations biaisées, surveillance généralisée des ordinateurs, inculture de masse accélérée, célébration de la consommation et du paraître aux dépens de l’épargne et de la citoyenneté, bref, « là où les nazis et les staliniens ont mis en place le camp de concentration et le goulag, la société de consommation a créé le supermarché ». La notion de peuple est en train de disparaître, mais Rébellion s’attache à la sauvegarder et à la ragaillardir. Dans ces conditions, la lutte des classes n’est-elle pas incongrue ? La priorité n’est-elle pas à la concorde nationale face à l’ennemi globalitaire ?

     

    C’est dans cette vision d’unité populaire que nous invitons les auteurs de Rébellion à examiner ces cas de communisme national (voire nationaliste) que sont la Chine de Mao, la Yougoslavie de Tito (qui était fédérale et autogestionnaire !), l’Albanie d’Enver Hodja et la Corée du Nord de la famille Kim. Rappelons-leur que les cinq étoiles du drapeau de la Chine populaire évoque un consensus « inter-classe » entre la grande étoile incarnant le Parti et les quatre petites (les ouvriers, les paysans, les petits bourgeois – en clair, les classes moyennes – et les capitalistes patriotes).

     

    Nonobstant ces quelques critiques, il est importe de lire cet essai. Certains textes sont excellents comme ceux consacrés au philosophe, poète et dramaturge roumain Lucian Blaga ou l’extraordinaire « Aperçu sur l’ordre politique dans la philosophie européenne ».

     

    Considérer l’ouvrage comme une émanation gauchiste serait au final une ineptie ou la preuve flagrante d’une très grande paresse intellectuelle, d’autant que les auteurs réfutent ce sordide clivage politico-électoral stérile. Rébellion a le mérite de redonner au socialisme son acception originelle. Dans un livre passé bien trop inaperçu, Naissance de la gauche (Michalon, 1998), Marc Crapez démontre qu’à la fin du XIXe siècle, les courants socialistes français ne se trouvaient pas encore à gauche (il faudra attendre les retombées de l’affaire Dreyfus et l’influence de Jean Jaurès pour positionner le socialisme à gauche de l’éventail politique) et s’acquoquinaient avec le nationalisme, « ce nationalisme de 1900, déjà d’extrême droite, note Crapez, et encore d’extrême gauche, reste fondamentalement égalitaire ».

     

    Mieux que Luc Michel et le Parti communautaire national-européen, qu’Alain Soral et Égalité & Réconciliation, qu’Emmanuel Todd et son républicanisme nationiste, Rébellion serait le digne héritier des socialistes patriotes français. Il faut s’en réjouir. Pourtant, à la réhabilitation du socialisme, terme historiquement connoté et lourdement chargé, ne devrait-on pas plutôt repenser le solidarisme ?

     

    Georges Feltin-Tracol septembre 2009 http://www.europemaxima.com

     

    • Louis Alexandre et Jean Galié, Rébellion. L’Alternative socialiste révolutionnaire européenne, Alexipharmaque, coll. « Les Réflexives », 2009, préface d’Alain de Benoist, 275 p., 25 €.

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  • Manifestations contre la loi Taubira !

    Dimanche 5 mai 2013 : Grandes manifestations régionales !

    Paris : Rassemblement festif, amical et familial, avec les mères veilleuses, avenue de Breteuil. RDV à 15h, place Vauban.

    Rennes : Rassemblement pour tout l’Ouest de la France (Bretagne / Pays de Loire / Normandie). RDV 15h, esplanade du Champs de Mars (Métro Charles de Gaulle). Fin de manifestation à 18h.

    Lyon : Rassemblement pour les départements Rhône-Alpes (Ain, Drôme, Ardeche, Isere, Savoie, Haute-Savoie, Rhône, Loire) et l’Auvergne. RDV à 14h Place Bellecour, Lyon 2ème (marche au travers de la ville : rue de la république, place de la comédie, retour par les quais du Rhône à la place Bellecour). Fin de manifestation à 18h15.

    Montpellier : Rassemblement Languedoc-Roussillon. RDV 14h30 aux jardins du Peyrou. Fin de manifestation à 16h30. Tract ici.

    Toulouse : RDV à 15h30 sur les Allées Charles de Fitte (M° St Cyprien, ligne A). Ce rassemblement concerne le Midi-Pyrénées, le Limousin, le Cantal (Auvergne), l’Aude (Languedoc-Roussillon) et les départements d’Aquitaine qui le souhaitent. Événement Facebook : http://www.facebook.com/events/4885...

    Dijon : Rassemblement pour la Bourgogne et la Franche-Comté. 12h30 : Pique-nique pour tous au Parc de la Colombière à Dijon ; 14h30 : Marche sur les allées du Parc ; 15h30 : Rassemblement Place Wilson et interventions en tribune ; 17h00 : fin de la manifestation.

    Lille : RDV à 15h30, place de la préfecture.

    Amiens : RDV place GAMBETTA à 16h30 armés de biscuits, de jus de fruits, de pancartes, de drapeaux et de bonne humeur ! http://www.lamanifpourtous80.com/

    Saint-Raphaël (83) : Rendez-vous à 15h plage du Veillat avec vos drapeaux, vos sweats, votre goûter et votre détermination.

    Pour organiser votre week-end, n’oubliez pas le site Week-end facile : covoiturage, hébergement, babysitting...

  • La désobéissance civile

    Lu sur Metablog :

    "[Q]u'est-ce que la désobéissance civile selon Hannah Arendt : ni l'objection de conscience ni non plus une résistance à l'autorité qui serait purement subjective. La désobéissance civile a trois caractéristiques selon la philosophe : la publicité (on résiste pour les autres), la non-violence (on résiste sans rébellion ni révolution), le fait de provenir non pas d'individus isolés mais de groupes, parce que c'est essentiellement un geste politique et pas simplement un geste moral. La désobéissance civile est un geste qui n'est ni réactionnaire ni révolutionnaire, c'est un geste conservateur : il s'agit d'invoquer l'esprit de la loi contre la loi...

    Je me suis demandé si les Veilleurs étaient en train d'instaurer un espace de résistance ou de désobéissance civile. Et pourquoi non ? Toute démocratie, si elle ne souhaite pas être dominée par la dictature la plus pernicieuse et la plus cachée, la tyrannie de la majorité, doit avoir recours à des espaces de désobéissance civile pour équilibrer le jeu politique de la majorité et de la minorité.

    De ce point de vue, l'espace de la désobéissance civile est indispensable en toute vraie démocratie. Elle nous vaccine contre le Contrat social à la mode de Rousseau (où la majorité est prise comme l'unanimité citoyenne en un redoutable tour de passe passe). Comme l'écrit Hannah Arendt : "Le consensus de fait ne peut représenter le consensus de droit. Si tel était le cas, alors une humanité hautement organisée pourrait en arriver à conclure le plus démocratiquement du monde, c'est-à-dire à la majorité, que l'humanité en tant que tout aurait avantage à liquider certaines de ses parties" (cit. in A.M. ROVIELLO, Sens commun et modernité chez HA").

    Je reviens demain sur Hannah et sur le film extraordinaire que vient de lui consacrer Margarethe von Trotta (allez le voir !). Mais je crois que Les Veilleurs pourraient bien réussir à dé-rousseauiser notre République, en inscrivant invisiblement sur le sol de Paris, cet espace de liberté spirituelle, où un vivant esprit de la loi peut juger des lois perverses, même de celles qui se recommandent d'un vote républicain pour s'imposer violemment à tous les citoyens. Loin d'être un coup de canif dans la démocratie, la désobéissance civile apparaît comme le seul moyen d'être vraiment démocrate. Il s'agit d'empêcher que se mette en place cette tyrannie de la majorité, où, disait déjà Aristote, "tout le peuple est comme un seul tyran". Hannah Arendt, convaincue de l'importance de ces considérations (voir son article dans Du mensonge à la violence) appelait à constitutionnaliser la désobéissance civile.

    En attendant il faut encourager les Veilleurs, les aider à faire vivre en France, pour la première fois depuis longtemps, une vraie démocratie. Le temps des Veilleurs est bien un temps politique, comme le disait Axel : le temps de la désobéissance civile."

    Michel Janva  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • "La nouvelle élite catholique sera plus radicale, moins effacée : les gens ne peuvent plus être des schizophrènes"

    Une pause-lecture captivante pour mieux repartir vers un week-end qui promet d'être agité : 

    "Le début de cet entretien est paru dans Monde et Vie, dont le dernier numéro comporte un magnifique dossier sur le printemps chrétien que notre France est en train de vivre. Faute de place, la revue n'a pas pu publier intégralement le témoignage de Guillaume et de Carl. Mon amie Claire Thomas me l'a proposé. Le voici donc sur metablog. Ni Guillaume ni Carl ne sont des activistes. Ils voient les choses du point de vue de l'Eglise et de ce que ce printemps change dans l'Eglise de France

    Le Mouvement initié par la Manifestation pour tous et qui la déborde largement est difficile à décrypter. Pas de leaders affirmés, sinon des gens que l’on désigne par leurs prénoms. Pas de mots d’ordre officiels, des consignes qui passent par les réseaux sociaux. Cela veut-ils dire que ces manifestants sont des manifestants de hasard, des militants de rencontre ? Nous avons souhaité donner la parole à deux jeunes qui participent aux manifestations. Ils ne se connaissaient pas avant que nous n’organisions cette rencontre. Ils ne se sont pas entendus pour délivrer un discours semblable.

    Leur point de vue et leur formation sont assez différents mais leur enthousiasme est tout à fait convergent. Ils indiquent, sans s’être concertés, que naît dans la rue, en ce moment, un véritable printemps du christianisme en France.

    CT : Guillaume, Carl, j’aurais d’abord envie de vous demander qui vous êtes… D’où parlez-vous ? 
    GL : Nous sommes tous deux de simples militants de base, ni Printemps français, ni Veilleurs, ni Camping pour tous, ni Hommens, ni « Salopards », ni « Comité d’accueils » pour ministres en déplacements professionnels, mais n’hésitant pas à aider les uns et les autres. Depuis le début de cette affaire de mariage homosexuel, à Paris, nous essayons d’être présents sur tous les fronts dans une opération qui compte déjà quelques réussites… Vous nous demandez : « Qui êtes-vous ». Disons que nous représentons l’un et l’autre, incognito, deux parmi des milliers, un mouvement fondateur qui implique toute une génération de catholiques : les manifestants viennent de partout mais ils se sont regroupés autour de viviers de gens formés : je pense à l’Institut Albert le Grand (Angers) à l’ICES (La Roche sur Yon), à l’IPC (Paris), qui fournissent des cadres à notre révolte.
    Pour la plupart, on pourrait dire que nous relevons de « la jeunesse JMJ ». Au départ, nous sommes des catholiques bisounours, soit de formation diocésaine classique, soit des groupes chacha (charismatiques NDLR) qui découvrent l’hostilité des médias et du monde.
    Ces jeunes gardent encore une sorte de répulsion pour le milieu tradi, mais ils se sont radicalisés par rapport aux médias et au gouvernement. François Hollande a réussi à transformer des bisounours en militants politiques engagés… contre lui. C’est un véritable tour de force ! "(suite).
  • La Hongrie de Viktor Orban, ou le choix du patriotisme Magyar (2/3)

    II. La Grande Hongrie, entre fantasmes et réalités

    Le spectre de Trianon

    Fort de sa majorité des deux tiers, Viktor Orban a désormais les mains libres pour faire adopter ses réformes. L’une de ses premières mesures sera d’octroyer le droit à la nationalité et à un passeport hongrois à la diaspora magyare, décision qui devait provoquer un véritable tollé en Slovaquie et les plus vives critiques européennes. De fait, cette manœuvre aurait pour but d’attirer vers la Fidesz les voix d’environ 500.000 Magyars de l’étranger. Dès janvier 2011, Budapest introduisait une procédure simplifiée pour l’obtention d’un passeport hongrois, une procédure selon laquelle il n’est plus nécessaire aux citoyens magyars de résider sur le territoire de la Hongrie pour obtenir ce passeport. Or, 370.000 demandes de citoyenneté ont ainsi été déposées par les Hongrois des pays voisins et plus de 320.000 candidats ont d’ores et déjà prêté serment de citoyenneté hongroise. Quelques rappels historiques et géopolitiques s’imposent ici. A l’issue de la première guerre mondiale, l’Empire austro-hongrois, allié des autres empires dits « centraux », prussien et ottoman, se voit complètement démembré.par le traité de Saint-Germain-en-Laye (1919).

    Or, l’Empire austro-hongrois était composé de deux parties (si l’on excepte le cas particulier de la Bosnie-Herzégovine), soit la Cisleithanie dominée par les Autrichiens, et la Transleithanie dominée par les Hongrois et correspondant aux frontières historiques du royaume multiséculaire de Hongrie. A l’exemple de l’empire austro-hongrois, le vieux royaume de Hongrie allait à son tour se voir totalement dépecé par le traité de Trianon (1920), que la plupart des Hongrois considèrent encore aujourd’hui comme un traité inique. Ainsi, chaque fois que l’on souhaite accréditer la thèse d’une dérive nationaliste et revanchiste magyare, accuse-t-on la Hongrie et les Hongrois de vouloir remettre en cause Trianon au risque de provoquer un conflit régional de grande ampleur.

    Les minorités magyares de l’étranger

    La Transleithanie, soit le vieux royaume de Hongrie, incluait, outre le territoire de la Hongrie actuelle, une partie du territoire de la Croatie (Zagreb et Slavonie), la Voïvodine (qui est aujourd’hui une région autonome en Serbie), la Slovaquie, la Transylvanie (qui représente la moitié du territoire roumain actuel et s’étend jusqu’aux Carpates), la Ruthénie subcarpatique (actuelle Ukraine extrême-occidentale), un petit territoire slovène (district de la Mur) et quelques régions limitrophes de l’actuelle république d’Autriche. Dans toutes ces régions vivaient ou vivent encore des populations magyares plus ou moins importantes, selon les cas. Dans ce contexte on peut distinguer deux situations particulières. : celle des Magyars de Transylvanie et celle des Magyars « frontaliers ». Les populations magyares de Transylvanie roumaine sont principalement concentrées dans une région qui s’étend entre Cluj, Sibiu et la chaîne carpatique soit dans le centre de l’actuelle Roumanie, et relativement loin, donc, des frontières de la Hongrie (les Magyars de Roumanie sont entre 1,5 et 2 millions). Cette absence de continuité territoriale rend invraisemblable toute idée de rattachement de ces populations magyares à la Hongrie. Deuxièmement, celle des populations frontalières, soit les populations magyares de Roumanie qui longent la frontière hongroise sur une ligne Arad-Oradea-frontière hungaro-ukrainienne (plus d’autres populations magyares vivant entre la frontière hongroise et la région de Cluj); les populations magyares de la frontière hungaro-ukrainienne (Ruthénie subcarpatique) ; les populations magyares de Slovaquie (600.000) qui longent la frontière hungaro-slovaque et se concentrent principalement sur le versant nord du Danube, au sud-est de la capitale slovaque Bratislava ; et enfin, les populations magyares de la région autonome serbe de Voïvodine (entre 250 et 300.000). On constate donc qu’environ 3 millions de Hongrois vivent hors des frontières de la Hongrie (pays d’environ 10 millions d’habitants).

    Les conflits potentiels : Voïvodine, Slovaquie, Transylvanie et Subcarpatie

    1°) Les Hongrois de Voïvodine (Serbie)

    Les Magyars de Voïvodine sont entre 250.000 et 300.000. S’ils ne constituent que 14 % environ de la population de cette région autonome serbe, ils sont principalement concentrés dans la partie nord de cette région nommée Bachka et le nord du Banat serbe, régions limitrophes de la Hongrie. Les Magyars y sont majoritaires dans sept communes et très présents dans deux autres. En 1999, durant les frappes atlantiques sur la Serbie, Budapest (membre de l’OTAN depuis une dizaine de jours !) avait clairement exprimé son intention de venir en aide aux populations magyares de Voïvodine en cas d’agression contre elles. Mais Budapest, désormais membre de l’Alliance, avait aussi prudemment décidé de ne pas se joindre à l’intervention atlantique contre la Serbie. Les tensions entre Hongrois et Serbes n’y ont pas moins persisté jusqu’à récemment. Ainsi, signalait-on en 2009 des persécutions diverses contre les militants hongrois, émanant de la police serbe, de même que des agressions violentes de jeunes hongrois par des bandes de Serbes pour le simple fait qu’ils appartiennent à la minorité magyare de Voïvodine. Lorsqu’on traverse la Voïvodine, on peut voir de nombreux panneaux tagués : là on a fait disparaître la mention d’une localité écrite en serbe, ici une autre, écrite en hongrois, etc. La tension reste perceptible et explique vraisemblablement la diminution de la population magyare durant les vingt dernières années, vraisemblablement de 385.000 à 300.000 environ. A la fin de l’année 2009, la Voïvodine se voyait octroyer une autonomie un plus large, bien que celle-ci n’enthousiasme que peu la minorité magyare représentée par la VMSz (Alliance Magyare de Voïvodine), qui n’y voit globalement qu’une autonomie de façade. Mais onze ans plus tard, le 22 mars 2010, les ministres de la Défense de Hongrie et de Serbie s’engageaient sur la voie d’une coopération militaire. Signe des temps ? Cet accord de coopération fut signé par le gouvernement socialiste hongrois, environ un mois avant son éviction… Depuis l’installation du gouvernement Orban II, par contre, et conformément à la nouvelle règlementation hongroise, des passeports ont commencé à être délivrés à la minorité magyare de Voïvodine, soit sans doute près de 80.000 passeports, rien que pour l’année 2011. Une mesure que certains observateurs considèrent comme pouvant représenter une menace pour les relations hungaro-serbes. C’est sans compter le fait que Budapest peut ainsi monnayer son appui à l’adhésion de la Serbie à l’Union européenne. Un jeu peut-être dangereux sur le long terme ?

    2°) Les Hongrois de Slovaquie

    Les Magyars de Slovaquie sont, eux, au nombre de 600.000, soit le double des Magyars de Voïvodine. Ces populations longent la frontière méridionale de la Slovaquie et se concentrent tout particulièrement dans une région située au nord du Danube, en territoire slovaque donc, entre Bratislava (Slovaquie) et Eztergom (Hongrie). Cette région très majoritairement peuplée de Hongrois a été rattachée, en 1920, à la Tchécoslovaquie parce que l’on a voulu fixer de manière arbitraire la frontière hungaro-slovaque sur le Danube. Cette situation constitue une source permanente de tensions entre Bratislava et Budapest. On peut par exemple imaginer comment fut perçue à Budapest et dans la minorité magyare de Slovaquie, l’entrée, en 2006, du SNS (Parti national slovaque, nationaliste) dans le gouvernement de gauche de Robert Fico (Smer), d’autant que ledit SNS prôna de répandre dans tous les lieux publics, des écoles au Parlement, tous les symboles de la nation slovaque, et de faire du slovaque la langue officielle, y compris dans l’administration et les panneaux de signalisation à l’entrée des communes méridionales à majorité hongroise. D’autre part, la loi votée par le gouvernement hongrois de Viktor Orban permettant l’accès à la nationalité hongroise pour les Hongrois de l’étranger, et notamment de Slovaquie, n’a pas manqué de susciter l’ire de Bratislava, qui par mesure de rétorsion a proclamé que tout Hongrois de Slovaquie qui se verrait octroyer la nationalité hongroise serait automatiquement déchu de sa nationalité slovaque. Les tensions entre Budapest et Bratislava se seraient apaisées sur cette question, d’autant que l’Union européenne s’est révélée incapable d’intervenir concrètement dans cette affaire et que la Roumanie et la Serbie, qui accordent respectivement aux Roumains de Moldavie et aux Serbes de Bosnie-Herzégovine, le même accès à leurs citoyennetés respectives, que la Hongrie l’accorde aux siennes, se trouvent bien isolés. Ainsi l’exemple de Komarom (Komarno, en slovaque), une ville peuplée à 60 % de Hongrois, est-il particulièrement révélateur de ce conflit latent entre les Magyars, qui soulignent l’injustice du tracé frontalier hérité de Trianon, et les Slovaques, qui craignent une magyarisation progressive : « Komarno vit dans un climat d’ambiguïté, plus tendu que celui qui existait au début des années 1990, quand pourtant le Premier ministre slovaque Vladimir Meciar et le Hongrois Joszef Antall échangeaient des insultes de part et d’autre du Danube. A l’époque, les habitants de la ville haussaient les épaules et disaient ne rien avoir à faire avec des querelles de politiciens. Aujourd’hui, bien des Slovaques de la ville pensent que les changements, « l’effacement des frontières », voulus par la municipalité, se font à sens unique. Que Komarno se « magyarise ». Que certains jeunes commerçants hongrois ne parlent pas le slovaque. Que, petit à petit, Janos le Magyar aura de moins en moins en commun avec Juraj le Slovaque ». On le voit, l’apaisement, tout relatif, n’est certes pas la paix. La minorité magyare de Slovaquie est représentée par deux partis : le SMK-MKP, le parti historique de la minorité hongroise de Slovaquie (proche de la Fidesz de Viktor Orban), et une scission de ce parti, intervenue en 2009, le Most-Hid (ces deux mots signifient respectivement « pont » en slovaque et en hongrois), qui semble vouloir jouer la carte d’un certain « multiculturalisme local ».

    3°) Les Hongrois de Transylvanie (Roumanie)

    La plus importante communauté magyare de l’extérieur est de loin celle de Transylvanie (Erdély, en hongrois ; Ardeal, en roumain). Comptant environ 2 millions de personnes, elle se répartit en deux communautés : les Magyars et les Sicules (Széklers, en hongrois). Les Sicules constituent aujourd’hui, avec 845.000 personnes, environ la moitié de la population magyare de Transylvanie (il existe également en Moldavie roumaine, une communauté de 60.000 Magyars parlant un hongrois largement mâtiné de roumain, il s’agit des Csangos, dont le parler est proche de celui des Magyars de Transylvanie). Les Sicules occupent le creux de l’arc des Carpates (haute vallée de l’Olt et de la Mur). L’origine des Sicules reste mystérieuse. Selon certains historiens, ils auraient accompagné les Avars, et donc précédé les Hongrois eux-mêmes. Les Avars constituaient à l’origine un peuple cavalier turc qui se sédentarisa dans les plaines de l’actuelle Hongrie. Leur empire fut détruit par Charlemagne en 791. Selon d’autres historiens, il s’agirait de Khazars magyarisés (un autre peuple semi-nomade turc, originaire d’Asie centrale). Le doute subsiste. Doté d’une identité forte, quoique partiellement diluée dans le cadre du conflit qui oppose par intermittence l’ensemble de la minorité magyare de Transylvanie à Bucarest, la question sicule s’est brusquement imposée récemment au-devant des scènes médiatiques hongroise et roumaine. A l’origine du conflit, le retrait par le préfet roumain de la localité d’un drapeau sicule qui se trouvait dans une salle du conseil départemental de la localité de Covasna, suivi d’une riposte de Budapest qui prit la décision de hisser un drapeau sicule sur le Parlement hongrois, un acte qui entre de toute évidence dans la stratégie du gouvernement hongrois visant à s’attirer les voix des Hongrois de l’étranger dont plus de 300.000 auraient d’ores et déjà prêté serment de citoyenneté hongroise, les consulats de Miercurea Ciuc et de Cluj (Roumanie) étant ceux qui ont traité le plus de demandes. Parallèlement, des poussées nationalistes roumaines anti-hongroises explosent aussi de temps à autre, comme lorsque le 15 mars 2012, jour de la fête nationale hongroise, une centaine de militants du parti nationaliste roumain Noua Dreapta (Nouvelle Droite), manifesta à Cluj, l’un de ses multiples défilés anti-hongrois organisés notamment dans les villes sicules. Tensions persistantes, là encore, malgré des tentatives d’apaisement. Les Magyars de Roumanie sont représentés par l’Union démocrate magyare de Roumanie, qui a joué un rôle important sur la scène politique roumaine après la chute du communisme, et le Parti civique magyar, fondé en 2008.

    4°) Les Hongrois de Subcarpatie (Ukraine)

    Bien moins connue est la situation des Hongrois de Subcarpatie (ou Ruthénie/Ukraine subcarpatique). Les Hongrois de cette région, concentrés sur une bande de territoire qui longe la frontière hongroise, représente environ 0,3 % des 51 millions d’Ukrainiens. L’Oblast de Subcarpatie est la région la plus occidentale de l’Ukraine. Les Magyars, au nombre de 200.000, y représentent 1/8e (12,5 %) de sa population. Au cours du 20e siècle, la Subcarpatie a successivement appartenu à l’Autriche-Hongrie (jusqu’à 1918-1920), à la Tchécoslovaquie (jusqu’à 1938-1939), à la Hongrie (jusqu’à 1946), à l’URSS/République socialiste soviétique d’Ukraine (jusqu’à 1991) et, finalement, à l’Ukraine indépendante. La minorité hongroise de cette région est peu connue et fait bien peu parler d’elle. Soumise à une forte répression au lendemain de la seconde guerre mondiale (les Soviétiques déporteront plus 25.000 Magyars, dont plus du tiers ne sont jamais revenus du Goulag). La minorité hongroise n’a jamais été indemnisée ni matériellement, ni moralement de la terreur stalinienne. Malgré cela, l’activité éducative, littéraire et théâtrale en langue hongroise renaquit dès les années 1970. La Subcarpatie ou Ruthénie subcarpatique a toujours été d’une grande diversité ethnique qui se répartirait  aujourd’hui de la manière suivante : 78 % d’Ukrainiens, 12,5 % de Hongrois, 4 % de Russes, plus des populations roumaines et tziganes. Les Hongrois de Sucarpatie, qui, d’un point de vue confessionnel se répartissent entre 100.000 réformés, 70.000 catholiques et 30.000 gréco-catholiques (catholiques de rite byzantin), connaissent une situation socio-économique pire que celle des Ukrainiens : pour la plupart manuels, ils subissent un taux de chômage plus élevé, leurs gains sont inférieurs à la moyenne nationale, etc. Quant aux lois ukrainiennes visant à la protection de ses minorités, notamment magyares, il semble qu’elles ne soient que partiellement appliquées au niveau local, même si des progrès indéniables ont été réalisés en la matière. Les Hongrois de Subcarpatie sont notamment représentés par l’UMDSz, l’Association démocratique des Hongrois d’Ukraine. A noter que la constitution ukrainienne ne permet pas à ses citoyens d’obtenir la double nationalité. Accepter la nationalité hongroise reviendrait donc, pour les Hongrois de Subcarpatie, à se voir déchoir de leur citoyenneté ukrainienne.

    L’amiral Horthy et la Grande Hongrie

    La Hongrie actuelle, et plus précisément celle de Viktor Orban, quand bien même le voudrait-elle, et rien ne vient le démontrer, ne possède ni les moyens politiques ni les moyens militaires d’une politique expansionniste et revanchiste en Europe centrale. Ceci n’empêche toutefois nullement les médias européens d’accuser régulièrement le gouvernement de Viktor Orban, qualifié lui-même parfois d’ « apprenti autocrate », d’être « plus inspiré par la nostalgie d’une Grande Hongrie nationaliste que par les valeurs de l’Union européenne que son pays a rejoint en 2004 ». Et d’évoquer dans la foulée une supposée « révolution nationale » magyare. Ces accusations font moins référence au royaume de Hongrie, qui disparut définitivement sous les coups du traité de Trianon en 1920, qu’à la tentative de reconstitution d’une « Grande Hongrie » par Miklos Horthy durant la seconde guerre mondiale. Miklos Horthy naquit à Kenderes, en Transylvanie hongroise, en 1868. Il était issu d’une noble famille calviniste. Il fera carrière dans la marine impériale austro-hongroise dont il deviendra amiral et le commandant en chef en 1918. Il sera gravement blessé, durant la première guerre mondiale lors de la bataille du détroit d’Otrante. A la fin de la guerre, l’Autriche-Hongrie est effacée de la carte d’Europe et la Hongrie perd les deux tiers de son territoire. Nommé ministre, Miklos Horthy prend la tête des forces armées du gouvernement contre-révolutionnaire de Szeged qui combat la République des Conseils du communiste Béla Kun qui ne tiendra que 133 jours. Au régime communiste et à sa terreur rouge succèdera bientôt une terreur blanche menées par les forces contre-révolutionnaires dirigées par l’aristocratie hongroise. Elle est dirigée contre tout qui est accusé d’avoir collaboré, de près ou de loin, à tort ou à raison, avec le régime communiste, les juifs, francs-maçons et socialistes, notamment. On considère généralement que cette terreur blanche a été largement tolérée, voire encouragée par Horthy lui-même, qui ne se distança de son armée qu’en 1920, année de son élection comme régent de Hongrie. Celle-ci est désormais dirigée par une oligarchie établie par la régence et l’aristocratie conservatrice. La régence doit être assurée par Horthy jusqu’au rétablissement de la monarchie hongroise. Toutefois, le Régent s’accroche au pouvoir, soutenu par l’aristocratie, l’Eglise et les grands propriétaires fonciers. Des lois antisémites sont instaurées dès 1920. Le régime de Horthy, on le voit, s’apparente donc plus à un pouvoir oligarchique ultraconservateur qu’à un régime fasciste. Il va toutefois s’appuyer sur l’Italie mussolinienne et l’Allemagne hitlérienne pour récupérer, entre 1938 et 1941 (premier et deuxième arbitrage de Vienne), une partie des territoires hongrois perdus en 1920 : régions magyares de Slovaquie méridionale et de Ruthénie subcarpatique (1939), la Transylvanie septentrionale et tout le pays sicule (1940), la Baranya et la Bachka (1941). Pour prix de ses annexions, Budapest va progressivement se laisser entraîner par Berlin sur la voie de la politique hitlérienne: de nouvelles lois antijuives sont édictées (1938), la Hongrie entre en guerre contre l’URSS (1941). Peu à peu, la Hongrie se voit placée sous la coupe de Berlin. Horthy et le gouvernement de Miklos Kallay rechignent, mais il est trop tard.

    L’occupation nazie et les Croix-Fléchées

    Considérer le régime de Horthy comme un régime « fasciste » relève de la simplification. Il s’agit d’un régime ultraconservateur, nationaliste, certes, mais nullement apparenté idéologiquement à l’hitlérisme, ni même au fascisme italien, même s’il en viendra à collaborer avec eux, voire à s’aligner sur eux. La nuance est d’importance. Mais comme dans beaucoup de cas de ce genre, le régime nationaliste et ultraconservateur s’est aussi vu doubler à sa droite par des partis et des mouvements se réclamant peu ou prou d’une forme ou l’autre de fascisme. La Milice de Darnand, la Phalange espagnole, la Garde de Fer roumaine appartiennent globalement à ce genre d’évolution, ceci dit en simplifiant à outrance, chaque cas étant particulier et ne pouvant être intégralement comparé à l’autre, mais nous étendre sur ce point nous mènerait évidemment trop loin de notre sujet. En Hongrie, existait également un mouvement de ce genre. Il se nommait les Croix-Fléchées (l’emblème des Croix-Fléchées est un ancien symbole des tribus magyares) et était dirigé par Ferenc Szalasi. Ce parti était fortement inspiré par le NSDAP. Fondé une première fois en 1935 (interdit deux ans plus tard pour son extrémisme), il est fondé officiellement et définitivement en 1939. Il avoue clairement ses sympathies nazies, antisémites, pro-germaniques et pan-magyares. La même année, il obtient 17 % des voix ainsi que 29 % des sièges au Parlement hongrois. Lorsque Horthy tente de se dégager de l’emprise nazie dans lequel il s’est fourvoyé, Berlin va s’appuyer sur les Croix Fléchées pour prendre le contrôle total de la Hongrie. En février 1942, Istvan Horthy, le fils de Miklos, avait été élu vice-président pour seconder son père, mais Berlin le considérant comme trop modéré, notamment sur la question juive, le fit probablement éliminer : l’avion d’Istvan s’écrasa peu après son envol, le 20 août 1942. Le 17 mars 1944, Hitler exigea d’Horthy qu’il s’implique plus loin dans l’effort de guerre et qu’il accepte l’annexion de la Hongrie par le Reich, ce que le Régent refusa. Le 19 mars 1944, la Wehrmacht occupe la Hongrie, alors que l’Armée rouge progresse dans la plaine ukrainienne. Entre le 15 mai et le 8 juillet 1944, plus de 430.000 juifs sont déportés à Auschwitz, selon les ordres d’Eichmann. Ce processus sera interrompu par Horthy qui, en août, parvient à se dégager de l’emprise de Berlin et conclut un accord d’armistice avec Moscou, mais il est arrêté par les Allemands le 15 octobre et emprisonné en Bavière. Il sera libéré par les Américains en mai 1945 et finira sa vie en exil au Portugal en 1957, à l’âge de 89 ans. Soutien inconditionnel d’Hitler, le parti des Croix-Fléchées de Ferenc Szalasi se voit alors offrir le pouvoir par Berlin. Il dirige la Hongrie d’octobre 1944 à la fin mars 1945. C’est le temps du « Gouvernement d’unité nationale » d’inspiration nazie durant lesquelles nombre d’atrocités furent commises, notamment contre les juifs de Budapest.

    Éric Timmermans, pour Novopress

    http://fr.novopress.info

  • [Entretien] Albert Salon à L’Action Française : "Libérons les nations francophones."

    UNE VOLONTE FRANÇAISE - Je me souviens et je projette (Glyphe, Paris, 2012), préface de Claude Hagège. : tel est le livre que vous avez écrit.

    L’AF 2862 : S’agit-il d’un livre-projet ? Vous mettez en avant le lien entre le libéralisme apatride et le reniement de la langue française par ses élites…

    Albert Salon : Il s’agit bien d’un projet de redressement de la France, car elle a été plongée dans une sorte d’hébétude paralysante par des décennies de brouillage volontaire de ses repères ancestraux par des forces extérieures et intérieures très diverses mais convergentes. L’ultralibéralisme impérial hégémonique et les divers communautarismes ont convergé en fait dans le brouillage et la fragilisation de la langue française et de la Francophonie.

    Nous avons en 2013 deux exemples aveuglants du brouillage organisé. Le premier, dans l’affaire du « mariage-pour-tous » consiste à donner à « mariage » un sens très différent de celui qu’il a toujours eu en France et ailleurs ; et, dans la même veine : de parler de « couple » là où il s’agit de « paire », « duo », ou « binôme ». Le deuxième se cache dans l’article 2 du projet de loi me Fioraso, où une mesure apparemment anodine aboutit en fait à faire passer à terme nos universités et nos grandes écoles à l’enseignement non plus en français, mais en « globish-pour-tous » y compris pour les étudiants français, signal clair d’abandon du français en France et de largage de la francophonie mondiale.

    Une forfaiture sans nom, ou plutôt : au nom de notre vassalisation à l’empire. Avec l’Académie française que nous avions saisie, et bien d’autres mouvements, dont le vôtre, nous demandons le retrait de ce funeste article 2 du projet Fioraso.

    Pourquoi avoir choisi la forme du dictionnaire ?

    Les "dictionnaires amoureux" et d’autres formes de lexiques sont à la mode. Mais, bien au-delà, j’ai songé que la période actuelle de désarroi, de déclin, de décadence intellectuelle et morale, récurrente dans notre histoire comme dans celle de la Chine, doit à nouveau déboucher sur une "époque" selon Péguy. Il faut pour cela, comme Confucius le conseillait à son empereur qui lui demandait comment sortir d’une grave anarchie, « commencer par rétablir le sens des mots ». Régis Debray l’exprime à sa manière : « La langue est la substance même d’une nation, et si la politique, c’est la mise en ordre du chaos, cela ne peut se faire qu’avec des mots. »

    Travailler au redressement de la France, c’est donc rétablir d’abord le sens de ce qui la nomme, la désigne, la rend intelligible et présente dans les esprits et les cœurs. J’ai choisi cent mots pour exprimer, en un mot France comme en cent mots français en cohérence, le volontarisme de notre espérance.

    Dans sa préface, Claude Hagège parle, à propos de votre livre, d’ « indignation constructive et d’enthousiasme de refondation » ? Cela dépeint-il assez bien votre entreprise ?

    Oui. M. Claude Hagège, Professeur au Collège de France, auteur de Contre la pensée unique (Odile Jacob, Paris 2012), membre d’Avenir de la langue française, grand militant de notre cause, a été aussi orfèvre pour dépeindre ainsi mon livre.

    Qui se souvient et projette ?

    Nous les Français, Québécois, Wallons, tous les francophones et francophiles, qui veulent le réveil et la libération du fait français dans le monde, assailli comme tant d’autres langues et cultures par un mondialisme « pensée unique » porté par un anglo-américain voulu unique. Volonté ferme et tenace de vivre pleinement dans la langue française, dans toutes nos cultures. Volonté de redonner un sens, une orientation, aux 100 mots-clefs de ce dictionnaire du renouveau, des entrées « Afrique, Allemagne, Belgique, Chrétiens, Décadence, Empires, à Racisme, République, Révolutions, Universalisme, en passant par Etat, Europe, France, Histoire, Intégration, Islam, Métissage, Mondialisation et Nation », en cohérence profonde pour relever ensemble de redoutables défis :
    - Le défi de la démographie, des mouvements mondiaux de populations en forte croissance, de l’immigration dans les pays francophones développés, de l’intégration, puis de l’assimilation nécessaire des immigrés, et du degré acceptable de métissage physique et culturel, en combattant à la fois le relativisme du « tout se vaut », les divers fanatismes et communautarismes, et le racialisme qui refait surface et nourrit partout les racismes latents.
    - Le défi culturel d’une nouvelle « réforme intellectuelle et morale », d’une réaffirmation de nos valeurs, de nos capacités de créer, de rejeter toute sujétion impériale et religieuse, et de faire respecter chez nous en France, au Québec, en Wallonie, notre commune laïcité. - Le défi économique et social de la lutte contre la crise provoquée par l’Argent-roi, l’endettement, et la spéculation des institutions financières débridées, en assainissant nos finances, réindustrialisant, instaurant paix et justice sociale par le dialogue et la Participation.
    - Le défi politique pour libérer nos nations francophones de leurs carcans fédéraux, leur rendre la maîtrise de leurs espaces terrestres et maritimes (11,2 M. de km2 pour la France), et leurs choix politiques, stratégiques, et de développement économique et social.
    - Le défi de la formation, d’abord de la reconstruction d’une école d’excellence et du puissant ascenseur social qu’elle fut.

    Avec le fil d’Ariane de la langue française, celui que nos adversaires savent tirer pour défaire tout le tricot, ce livre se veut un révélateur de nos atouts trop négligés, un ouvreur des voies du renouveau. Un programme volontariste, inspiré, de réveil et de libération.

    Où en est la campagne nationale « Communes de France pour la langue française » lancée par Avenir de la langue française (ALF) avec d’autres associations ?

    Lancée en effet par ALF avec l’appui de 31 autres associations françaises et 8 associations hors de France, principalement du Québec, où des actions analogues peuvent être envisagées, cette campagne nationale vise à faire remonter politiquement la vox populi, qui est, elle, profondément attachée à sa langue nationale, sans préjudice des langues régionales, parties fortes de notre patrimoine.
    - Puisqu’un referendum est peu vraisemblable dans le contexte actuel des « partis de gouvernement », il faut un autre canal pour que le peuple manifeste son amour du français.
    - Cet autre canal passe par les Communes ; c’est le vote d’un manifeste par de nombreux conseils municipaux, de villes emblématiques de notre histoire : de Domrémy, Vaucouleurs et Chinon à Reims et Rouen ; de l’Île de Sein à Colombey ; de St Denis à Cluny et Cîteaux, à Vézelay, à Chartres, à Notre Dame ; à Villers-Cotterêts et Versailles ; de Poitiers à Denain et Verdun - qui a voté à l’unanimité -.et de communes jusqu’aux plus modestes ;
    - dans le but de présenter, au moment des élections municipales de 2014, un magnifique bouquet de votes de communes des diverses régions, équivalant alors à un referendum d’initiative populaire pour le français, et contre ce globish que l’on veut nous imposer, pour le seul profit d’une super-classe mondiale apatride financiarisée et désincarnée ;
    - tout le monde est invité à participer activement à cette campagne nationale lancée par Avenir de la langue française (ALF) et soutenue par 32 associations françaises et 8 étrangères, surtout québécoises ; chacun peut aller convaincre un ou plusieurs maires !
    - le manifeste – franco-québécois - proposé au vote de chaque conseil municipal, et de brefs documents de présentation, peuvent être demandés rue Croix des Petits Champs, ou au siège d’Avenir de la langue française (ALF) 34 bis, rue de Picpus, 75012, tel 01 43 40 16 51. avenirlf@laposte.net

    Propos recueillis par Axel Tisserand - L’AF 2862 Albert Salon, docteur d’Etat ès lettres, ancien ambassadeur, président d’Avenir de la langue française (ALF).

  • Oser briser le vrai grand tabou : pas l'économique (à briser, certes) mais le véritable : le POLITIQUE !

    (lu le lundi 22 avril, sur le Blog de Patrice de Plunkett)

    "Écouter ce matin France Info et France Inter était instructif. À France Info, Tugdual Derville rappelait le seul objectif de la mobilisation de masse : défendre la famille et la filiation contre le saccage de l'état-civil. Cela dit, par où continuer ? Le pari des manifestations à répétion ne peut durer indéfiniment, ne serait-ce qu'en raison des vacances : celles de printemps et celles d'été. Présenter des candidats aux municipales est une idée, mais lointaine. Dans l'entre-deux, il est urgent de lancer le mouvement d'écologie humaine auquel Tugdual Derville a fait de nouveau allusion ce matin à France Info. Mais, là, Tugdual, il va falloir en débattre avec tous – et aller réellement au fond des choses, c'est-à-dire jusqu'à la mise en cause du modèle économique dominant."

    C'est juste, mais c'est aussi oublier que ce qui a produit ce "modèle économique dominant", c'est le "modèle politique dominant"...

    Alors, "aller réellement au fond des choses" ? Oui, tout à fait d'accord... mais "le fond des choses" n'est pas économique !

    Qui a dit Politique d'abord ?....

    http://lafautearousseau.hautetfort.com