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tradition - Page 350

  • JEANNE D'ARC 2013 ! FÊTE NATIONALE !

    PARIS

    Les manifestations en hommage à Jeanne d’Arc sont organisées en commun par la Restauration Nationale et le CRAF - Centre  Royaliste d’Action française.

    Programme

    = Le  samedi 11 mai 2013 : de 14h à 18h, à la Maison des Mines, 27, rue Saint-Jacques, 75005 Paris, un colloque sur le thème: "Pour un printemps français : légalité et légitimité, quand la loi détruit la famille, la société, la nation..." (Métro: RER Port-Royal). Sous la présidence de François Marcilhac, directeur éditorial de "l’Action française 2000", et autour de Bernard Pascaud, Président de la Restauration Nationale, Stéphane Blanchonnet, président du Comité directeur de l’Action  française-CRAF, Olivier Perceval, secrétaire général de l’Action Française-CRAF, Maitre Trémolet de Villers, avocat et écrivain, Christian Franchet d’Espérey, rédacteur en chef de la Nouvelle Revue Universelle, Alain de Benoist, écrivain, Antoine Desonay, secrétaire général des étudiants d’A.F-CRAF., et diverses autres personnalités.

    = Le même samedi 11 mai : à 20h pour ceux qui le désirent, dîner amical au Restaurant l'Escarmouche, 40, rue de la Montagne Sainte-Geneviève, 75005 Paris (métro Cardinal Lemoine ou Maubert-Mutualité). Inscription préalable obligatoire à la Restauration Nationale, 7, rue Constance, 75018 Paris. Tel : 01.44.92.82.82. Courriel: restauration.nationale@wanadoo.fr (Tarif: 35 euros par personne, 60 euros pour les couples, 16 euros pour les étudiants).

    Le dimanche 12 mai 2013 : Cortège Traditionnel d'hommage à la Sainte de la Patrie. Rendez-vous à 9h30 devant l’Opéra de Paris. Départ du cortège à 10h. Dépôt de gerbes devant la statue de Jeanne d’Arc, place des Pyramides. Allocution de Bernard Pascaud, président de la Restauration Nationale.   

    jeanne d'arc place des pyramides.jpg

    MARSEILLE

    = La Fédération Royaliste Provençale déposera une gerbe au pied de la statue de Jeanne d'Arc de l'église des Réformés (haut de la Canebière), le vendredi 10 mai, à 18 heures.

    = Par ailleurs, en raison de l'importance des évènements en cours sur le plan national, la Fédération Royaliste Provençale participera, le samedi 11 et le dimande 12 mai, aux manifestations organisées à Paris. Voir le programme ci-dessus.

    Les Provençaux qui souhaiteraient y prendre part seront, naturellement, les bienvenus. Dans ce cas, s'inscrire (à Paris) aux adresses et numéros de téléphone notés ci-dessus. Renseignements : 06 08 31 54 97.

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Changement paisible de tête au royaume des Pays-Bas.

     

    Ce mardi 30 avril, les Pays-Bas changent de Chef d’Etat sans drame ni querelle, sans grandiloquence des discours et sans programme de promesses démagogiques : la reine Beatrix, 75 ans, abdique en effet 33 ans exactement après sa mère la reine Juliana, et cède la place à son fils aîné, le prince Willlem-Alexander d’Orange. Un nouveau souverain qui rajeunit l’institution comme cela se fait, en général, à chaque transmission du pouvoir monarchique d’un père-roi ou d’une mère-reine à leur enfant : miracle toujours renouvelé de la monarchie qui suit la logique naturelle de la vie et de la suite des générations, et qui motive aussi la reine elle-même lorsqu’elle explique qu’elle quitte sa fonction, non pas parce qu’elle serait trop lourde à assumer, mais parce que son fils incarne une nouvelle génération, celle-là même qui est aujourd’hui à la manœuvre dans ces temps compliqués.

    Aux Pays-Bas, l’abdication d’un souverain n’est pas extraordinaire, elle répond justement à cette particularité de la monarchie de s’adapter souplement aux volontés populaires sans rien céder sur le principe même de la transmission dynastique au sein de la même famille ni sur celui de la liberté du monarque « de durer » autant qu’il s’en sent la force et en ressent la nécessité. Après tout, pourquoi pas ? Cette retraite des souverains, de plus en plus fréquente, correspond aussi à une conception du temps politique qui prend en compte les rigueurs de l’âge et laisse la liberté au roi ou à la reine, liberté toute monarchique et quasi absolue, de gérer son calendrier en dehors de toute contingence électorale, montrant ainsi à nouveau que la magistrature suprême de l’Etat reste indépendante du temps démocratique sans forcément, d’ailleurs, remettre en cause les grands principes de la représentation ou de l’exercice démocratique pour les citoyens.

    Bien sûr, la monarchie des Pays-Bas n’est qu’une monarchie parlementaire et peut sembler bien fade aux royalistes français partisans d’un Etat politique fort et engagé face aux féodalités financières et économiques, celles qui prônent la gouvernance pour mieux désarmer les gouvernements. Mais elle démontre néanmoins que la magistrature de l’Etat, lorsqu’elle échappe aux jeux électoraux et aux prétentions politiciennes, peut jouer son rôle de « trait d’union » entre tous les citoyens et toutes les communautés d’une nation, ce qui n’est pas négligeable, en ces temps d’inquiétudes et de replis communautaires. « La Croix » évoquait dans son édition de samedi dernier « une monarchie fédératrice très appréciée » et rappelait qu’elle « incarne le pays, qu’elle représente avec une forte dose de modernisme ».

    Certes, les Pays-Bas ne sont pas la France et les traditions y sont différentes mais sans doute l’exemple néerlandais peut-il inciter nos propres concitoyens à réfléchir aux conditions institutionnelles de l’unité du pays au moment même où, chez nous, la magistrature suprême de l’Etat apparaît plus diviseuse que fédératrice et reconnue comme telle… Lorsque le nouveau roi Willem-Alexander déclare : « Je veux aussi être un roi du XXIème siècle qui peut rassembler, représenter et encourager la société », et qu’il insiste sur son « rôle de garant d’un processus législatif démocratique et conforme à la Constitution », il nous rappelle aussi, a contrario, que le président élu en France, lui, n’a pu que diviser profondément un pays par son absence d’indépendance à l’égard des groupes de pression, financiers ou autres, et par sa coupure avérée d’avec un pays réel trop souvent méconnu et mésestimé en République…

    http://jpchauvin.typepad.fr/

  • Le Printemps Français manifeste contre les violences policières

    Environ 200 personnes se sont rassemblées lundi soir devant le palais de justice de Paris pour manifester contre les "violences policières" dont ont été victimes certains manifestants opposés au mariage homosexuel.
    Les manifestants se sont réunis en début de soirée "pour témoigner des violences policières" qu'ont subi "certains manifestants" et dénoncer "le détournement de la justice et de la police à des fins idéologiques", a déclaré Frédéric Pichon, avocat du Printemps Français, mouvement opposé au mariage homosexuel.¢
    Maître Pichon a ajouté que des militants opposés au mariage homosexuel "ont été passés à tabac" et qu’"il y a eu des violations procédurales comme des gardes-à-vue punitives" en marge des manifestations qui ont réunis les opposants au mariage homosexuel.
    Une jeune fille dénommée "Pauline" a également pris la parole pour raconter comment elle avait été conduite manu militari dans le métro, mercredi soir, alors qu'elle attendait devant l'Assemblée nationale, "toute seule". Deux gendarmes l'ont "secouée dans tous les sens" et l'ont insultée, selon son témoignage.
    Plusieurs des 67 opposants qui avaient été placés en garde à vue il y a deux semaines après avoir été interpellés devant l'Assemblée nationale, où ils s'apprêtaient à installer des tentes, étaient aussi présents.
    Au mégaphone, Maître Pichon s'en est pris au Syndicat de la Magistrature, dont le "mur des cons" donnerait "une certaine idée d'une justice idéologique", et au Petit Journal de Canal+ accusé d'être du côté de la préfecture et qui incarne "la bourgeoisie partouzarde, décadente et cocaïnomane".
    "Nous sommes là pour soutenir les victimes des violences policières", a déclaré Béatrice Bourges, porte-parole du Printemps français. "Nous sommes en pleine régression. Nous sommes contre la loi Taubira et on ne lâchera rien", a-t-elle dit.
    Une dizaine des jeunes hommes torse nus baptisés "Hommen" ont fait brûler des fumigènes devant le palais de justice en scandant "Hollande, ta loi, on n'en veut pas".
    Le texte ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels a été définitivement adopté par le Parlement il y a huit jours. Il est depuis lors examiné par le Conseil constitutionnel qui a été saisis par des parlementaires de l'opposition.¢
    Avec AFP http://www.francepresseinfos.com/

  • Dénaturation du mariage : l’opposition persiste, alors que la Chancellerie presse le pas

     

    Dénaturation du mariage : l’opposition persiste, alors que la Chancellerie presse le pas

    PARIS (NOVOpress via Le Bulletin de réinformation) – La course de vitesse du mariage pour tous se poursuit. Après l’accélération du calendrier parlementaire, le ministère de la Justice se hâte de préparer le terrain avant la promulgation de la loi sur l’ouverture du mariage aux duos homosexuels.

     

    Vendredi matin, la Chancellerie a fait savoir qu’elle avait d’ores et déjà transmis au Conseil d’Etat un projet de décret concernant les conséquences de la loi sur l’état civil telles que le livret de famille.

    Cet empressement exaspère les parlementaires de l’opposition mobilisés contre le texte. Alors qu’ils viennent tout juste de saisir le Conseil constitutionnel, ces derniers s’étonnent de cette nouvelle pointe de vitesse et de la préparation de documents provisoires en absence de certitude.

    Dans le même temps, les opposants à la dénaturation du mariage ne faiblissent pas et poursuivent leurs nombreuses actions. Monseigneur Rafin, évêque de Metz, rappelait récemment que « ce qui est légal n’est pas forcément moral ».

    http://fr.novopress.info

  • Mesdames, venez tester le régime Valls !

    Mesdames, venez tester le régime Valls !

    Attention aux grains (de Vals) !

    Un régime révolutionnaire, testé par la rédaction : pour l’été, vous serez belles et rebelles !

    Où ?
    Dans le cadre prestigieux des Invalides, du Champ-de-Mars et des quartiers chics de nos belles villes de France.

    Avec qui ?
    Vos amies, vos filles, vos sœurs, vos collègues, mais pas seulement entre filles. Votre mari, vos enfants, vos adolescents, vos parents sont bienvenus. Sans limite d’âge.

    Quoi ?
    Un programme personnalisé vous permettra d’alterner sport et méditation, travail vocal et activités manuelles. Quelques exemples : nos animatrices vous conduiront au cœur des manifestations (pour marcher, crier, bouger, taper sur des casseroles), vous trouveront les plus belles pelouses pour des sit-in (pour la paix intérieure), passeront avec vous la nuit à veiller (une occasion unique de contempler les étoiles), vous apprendront comment apporter votre soutien aux plus jeunes (confection de banderoles, de kits antilacrymogènes), etc. En option : chant choral. Possibilité d’after (après démaquillage, déconseillé aux personnes porteuses de lentilles).

    Possibilité de privatisation pour enterrement de vie de jeune fille, anniversaires de mariage, fêtes de famille, etc.

    Quand ?

    A votre choix, mais surtout en fin de journée et début de nuit.

    Code vestimentaire :
    Tenue décontractée de saison, chaussures de sport, foulard, petit sac à dos. En option : fleurs dans les cheveux.
Matériel non fourni : pour les manifestations, batterie de cuisine, sifflets, bouchons d’oreille conseillés. Pour les veillées, bougies parfumées, thermos, petits fours, gâteaux maison. Pour les sit-in, lectures pacifistes. Pour les after, liste sur demande.

    Code couleur :
    Selon les actions envisagées, bleu et rose fuchsia, ou passe-muraille.

    Vos armes pour réussir :
    Bonne volonté, bonne humeur, sens de l’humour, cohésion, imagination.

    Un must :
    La garde à vue, pour tester votre zen attitude dans les lieux les plus sordides.

    Une certitude :
    Vos kilos superflus s’envolent, votre teint se réveille, votre jeunesse revient ! Pour l’été, vous serez belles et rebelles !

    Durée de l’offre :
    jusqu’à fin mai au moins – extension possible jusqu’au 14 juillet.
    Offre non limitée :

    Faites-la circuler à vos 10 meilleures amies ! Messieurs bienvenus.

    Anne-Laure Blanc
    Boulevard Voltaire
    27/04/2013
    Correspondance Polémia – 29/04/2011

    http://www.bvoltaire.fr/annelaureblanc/mesdames-venez-tester-le-regime-valls

  • L'Agrif aide les victimes de violence policière

    Lu ici :

    Face aux manifestations pacifiques, le gouvernement a eu, dès le 24 mars 2013, des réactions indignes. La police de Manuel Valls n’a pas hésité à gazer ce que Gabrielle Cluzel a appelé « la France bien élevée », des femmes, des enfants.

    Depuis, les mesures arbitraires se multiplient : gardes à vue de 67 veilleurs qui ne troublaient en aucun cas l’ordre public, maintien au commissariat pendant 4 h pour de prétendues vérifications d’identité, prolongations vexatoires de gardes à vue et défèrements après 48 h de garde à vue devant le procureur après maintien abusif pendant une nuit supplémentaire au dépôt du Palais de justice, violences policières, atteintes à la liberté individuelle de jeunes et moins jeunes gens commettant le crime de porter un tee-shirt de la « Manif pour tous » au lieu de tee-shirt de Che Guevara. La liste n’est pas exhaustive.

    Il s’agit bien en pratique d’une traque et d’une tentative d’intimidation des opposants au prétendu mariage homosexuel d’un gouvernement aux abois. Cette loi qui cristallise une opposition massive et de fond constitue un « changement de civilisation » comme le dit elle-même TAUBIRA.

    Conformément à l’article 2 de ses statuts, le but général de l’AGRIF est de « défendre les valeurs menacées de notre civilisation, combattre les idées subversives, proposer des solutions de renouveau ».

    Dans ce cadre, l’AGRIF met ses avocats à la disposition des manifestants injustement ou arbitrairement verbalisés, arrêtés, détenus, poursuivis ou violentés. L’AGRIF aidera, dans la mesure de ses maigres moyens, ceux qui la solliciteront.

    Les avocats de l’AGRIF ont déjà passé de nombreuses heures en gardes à vue. Ils sont amenés à défendre de nombreux manifestants tout au long du mois de juin prochain lors de nombreuses audiences.

    Toute demande d’aide ou d’assistance sera soumise à l’appréciation du Président ou d’un membre du bureau de l’association. AGRIF : 70 bd Saint-Germain
    75005 PARIS, tél : 01 40 46 96 31, agrif@wanadoo.fr


    Lahire http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • A Nice, les Identitaires viennent rappeler que l’agression de deux homosexuels était surtout FRANCOPHOBE

    NICE (NOVOpress) - Ce soir devant le Palais de Justice de Nice, le Comité Ahura Basta (“maintenant ça suffit”) qui dénonce l’insécurité à Nice a organisé un rassemblement pour revenir sur l’agression de deux jeunes le 21 avril dernier. Philippe Vardon (président de Nissa Rebela, les identitaires du Pays Niçois) a pris la parole lors de ce rassemblement symbolique ayant réuni une quarantaine de personnes (image ci-dessus).

    Dans son intervention, il a rappelé que les médias locaux et nationaux, les politiques, les associations LGBT s’étaient emparé de cette affaire en mettant en avant le supposé caractère “homophobe” de cette agression, tout en omettant – volontairement – de parler du racisme antifrançais, pourtant clairement évoqué par Raphaël, l’une des victimes, dans tous ses témoignages.

    Ainsi, Philippe Vardon a appelé à rétablir la vérité et l’équilibre. Là où les médias avaient sciemment pointé du doigt les opposants au projet de loi Taubira, désignés comme coresponsables si ce n’est coauteurs de cette lâche agression, le dirigeant identitaire a lui rappelé que les victimes ont désigné des “gens des pays de l’Est” et que les agresseurs ont demandé à leurs futures victimes avant de les frapper : “Français ou Tchétchène ?” On semble, en effet, loin du profil des manifestants rassemblés autour de Frigide Barjot…

    Les victimes elles-mêmes sont venues assister à ce rassemblement et écouter l’intervention de Philippe Vardon, qui a pu s’entretenir longtemps avec elles à l’issue du rassemblement. Raphaël reconnaissait lui-même que le caractère francophobe de son agression avait été totalement laissé de côté par les grands médias. Pour l’instant, malgré l’autosatisfaction permanente de Christian Estrosi sur son système de vidéosurveillance (ce qui n’empêche pas Nice d’être la grande ville française la moins sûre) les agresseurs n’ont été ni identifiés, ni arrêtés.

    http://fr.novopress.info/

  • Du printemps français au sursaut contre-révolutionnaire

    A l'Elysée, à Matignon, à l'Assemblée nationale ainsi qu'au Sénat, l'essentiel de la clique politicienne s'obstine à rester sourde et aveugle au mécontement croissant du pays réel mobilisé depuis des mois pour défendre la Famille, le mariage et la parenté.

    . La France s'enfonce chaque jour un peu plus dans le totalitarisme organisé par une gauche omnipotente. Et cela se fait avec la complicité du centre mou et de la droite flasque, comme nous l'avons vu lors du vote au Sénat organisé à main levée et en catimini dans une assemblée quasi vide. Peu importe leur bord politique, la grande majorité d'entre-eux n'a pas eu la décence de se déplacer, préférant n'apparaître que devant les caméras ou lors de manifestations.

    . Les médias se précipitent pour contribuer à la manipulation de l'opinion publique. Chaque homosexuel qui trébuche devient aussitôt la victime d'une agression "homophobe". Un Français de souche hétérosexuel victime d'une agression, c'est devenu tellement banal que cela n'intéresse quasi aucun journaliste. Mais qu'un homosexuel se fasse bousculer quelque part et cela devient une affaire d'Etat afin de culpabiliser les honnêtes Français qui continuent à affirmer que le mariage doit rester l'union d'un homme et d'une femme. Par contre, combien de journalistes s'émeuvent de la façon dont, depuis le 24 mars dernier, des milliers de personnes ont arbitrairement subi les gaz lacrymogènes et les coups de matraque de CRS et de gendarmes transformés en police politique ? Des enfants, des mères de famille, des vieillards, des prêtres, des étudiants, sont traités de façon scandaleuse mais pas un journal télévisé ne le dénonce. Vendredi dernier, un religieux a littéralement été tabassé puis mis en garde à vue par des CRS mais qui s'inquiète de cette dérive du régime ? Nous sommes la France bien élevée, celle des étudiants qui vont en cours, des Français qui travaillent et qui payent leurs impôts et la police se comporte vis-à-vis de nous comme jamais elle n'oserait le faire ni face à la CGT ni dans les banlieues. Cela suffit !

    . Le pouvoir croit s'en sortir en accélérant l'agenda. Mais il n'a pas compris que la sentence des parlementeurs ne signifie pas la fin de notre mobilisation. C'est au contraire l'effet inverse qui se constate. Et la Providence nous place dans cette situation inattendue : 45 ans après Mai 68 et son flot de subversion, c'est un Mai 2013 marqué par l'esprit contre-révolutionnaire qui pourrait bien surgir de ce printemps français en cours.

    C'est dans cette perspective d'un mois de mai contre-révolutionnaire que CIVITAS vous convie à trois rendez-vous.

    1° Le Congrès de la France Catholique, ce 27 et 28 avril (de 14h à 18h, 164 rue Javel dans le 15ème arrondissement). De nombreux intervenants se succèderont à la tribune pour analyser la situation alarmante et proposer des pistes concrètes pour résister, riposter et reconstruire.

    2° Le défilé en hommage à Ste Jeanne d'Arc, le dimanche 12 mai à 14h30, de la place Saint-Augustin à la place des Pyramides. Attaquer la Famille, c'est également attaquer la Patrie et la Foi. Dans ce contexte, Sainte Jeanne d'Arc s'impose comme le modèle de chef dont la France a cruellement besoin. Soyons nombreux à le témoigner publiquement.

    3° La manifestation du dimanche 26 mai. CIVITAS organisera ce jour-là une grande manifestation nationale dont le mot d'ordre sera "Du balai !". Oui, venons nombreux de toute la France pour que la clameur "Du balai !" se fasse entendre à tous les destructeurs de la Famille, de la Patrie et de la Foi.

    Que ces trois rendez-vous soudent les rangs de tous les partisans d'un sursaut contre-révolutionnaire. Et bien sûr, n'oublions pas de huer chaque ministre en déplacement. On ne lâche rien !
    CIVITAS à Lyon ce samedi 4 mai

    http://www.civitas-institut.com/

  • Barrès réhabilité, par Bastien Vallorgues



    Longtemps principale figure de la République des Lettres et modèle de plusieurs générations d’écrivains, Maurice Barrès est aujourd’hui bien oublié tant des institutions que du public. 2012 marquait les cent cinquante ans de sa naissance, le 20 août 1862. Cet événement n’a guère mobilisé les milieux officiels plus inspirés par les symptômes morbides d’une inculture abjecte. Le rattrapage demeure toutefois possible puisque 2013 commémorera la neuvième décennie de sa disparition brutale, le 4 décembre 1923 à 61 ans, à la suite d’une crise cardiaque. belle session de rattrapage pour redécouvrir la vie, l’œuvre et les idées de ce député-académicien.

    Paru en 2009, un essai biographique aide grandement à ces retrouvailles. Or son auteur, Jean-Pierre Colin, n’a pas le profil du barrésien habituel. En effet, universitaire lorrain, Colin fut le conseiller ministériel de Jack Lang. Par ailleurs, cet homme de gauche est aussi comédien et dramaturge. On pourrait dès lors craindre que l’ouvrage dénigre Barrès. Il n’en est rien. Jean-Pierre Colin exprime plutôt une réelle empathie pour l’auteur de La colline inspirée. En outre, son livre se lit avec plaisir et aisance.

    Homme de lettres, romancier et journaliste, le Lorrain de cœur n’est pas d’un seul bloc au contraire de son vieil ami Charles Maurras. « Barrès aura été toute sa vie d’une certaine façon l’anti-Maurras. » Jean-Pierre Colin qui ne partage nullement les idées maurrassiennes qualifie néanmoins l’éditorialiste de L’Action Française d’« écrivain authentique, pétri d’hellénisme et le félibre a sa place dans le panthéon français. C’est toutefois un homme abrupt dans ses convictions, haineux dans ses inimités, intolérant dans ses idées et fanatique dans son projet ».

    Le paradoxe Barrès

    « Anti-Maurras », Barrès l’est assurément, car, par sa célébration de la terre et des morts, il incarne le dernier des romantiques français. Il voulut donner une politique à ce courant, répondant ainsi au primat de la langue d’Herder. Député boulangiste de Nancy de 1889 à 1893, il participe à la rédaction du titre boulangiste La Cocarde à partir du 5 septembre 1894. Il siégera de nouveau à la Chambre en tant qu’élu conservateur des Halles de Paris de 1906 jusqu’à sa mort.

    Étonnant élu de Paris qui habite à Neuilly-sur-Seine ! Cet anti-parlementariste sera parmi les doyens de la Chambre des députés et éprouvera un réel attachement à la fonction parlementaire. Lors de certaines de ses interventions, Barrès célèbre le collectivisme. À d’autres moments, il saluera la Commune de 1871 et envisagera d’écrire sur Louise Michel, la « Jeanne d’Arc » communarde. Est-ce si surprenant pour l’inventeur du « socialisme nationaliste » ? Ce contempteur de l’immigration se liera avec une rare intensité charnelle avec la comtesse Anna-Élisabeth de Noailles d’origine roumaine, de dix ans son aînée. cette humanité riche en contradictions fera que « Anatole France, Marcel Proust ou Léon Blum l’auront toujours gardé dans leur estime ». Colin rappelle au contraire que la publication d’Un jardin sur l’Oronte indignera les critiques catholiques pour son immoralisme. Ce livre de 1922, Barrès renoue avec sa jeunesse anarchiste et égotiste de L’Ennemi des Lois (1893).

    La liberté d’esprit concerne aussi son traitement de l’affaire Dreyfus. Si « Barrès sera quand même de ceux qui reviendront sur leur aveuglement, […] alors que l’Affaire Dreyfus a perdu de son intensité, il ne retranche rien de ses écrits antérieurs, même les plus incisifs. D’une façon générale, il n’aimera jamais désavouer les positions qui auront été les siennes, à un moment ou à un autre, estimant que sa pensée forme un tout ». Colin n’hésite pas à critiquer sévèrement les analyses, pleines de contresens, de Zeev Sternhell.

    Maurice Barrès s’intéresse à la littérature dès 1884 quand il lance une éphémère revue, Les Taches d’Encre. L’édition ensuite de ses premiers romans va lui valoir une notoriété certaine si bien qu’il sera bientôt appelé le « Prince de la Jeunesse » grâce à Paul Adam qui lui offrit en 1889 une pièce à l’effigie de l’empereur Alexandre Sévère sur laquelle était inscrite « Princeps Juventatis ». il y a plusieurs significations à ce geste. Retenons que Barrès n’a jamais fait son âge réel et conserve toujours une allure juvénile. Mais le célèbre Lorrain savait cacher sous une apparence adolescente « un redoutable polémiste ».

    Par delà ce talent polémique, Jean-Pierre Colin perçoit dans l’œuvre de Barrès politique la préfiguration des idées gaullistes de la Ve République. Il est le passeur idoine entre le bonapartisme du XIXe siècle et le gaullisme du XXe ! Barrès n’a jamais rencontré Charles de Gaulle, mais ce dernier avait à La Boisserie ses œuvres complètes. Barrès gaulliste n’aurait pas été incongru. Jean-Pierre Colin évoque une uchronie parue naguère dans Le Figaro montrant un Barrès de 78 ans réagissant à l’Occupation. Après une période d’observation et de silence, Barrès qui n’a jamais apprécié Philippe Pétain – il préférait Hubert Lyautey -, dénonce la Collaboration… Irréaliste ? Dès juillet 1940, Philippe Barrès, son fils unique, rejoignit Londres et la France libre. En 1951, il deviendra député de Meurthe-et-Moselle sur une liste du R.P.F., ce qui corrobore une filiation intellectuelle entre le barrésisme et le gaullisme.

    Un pré-gaullisme

    Dès sa période boulangiste, Barrès fait sien la devise de son champion : « Dissolution – Constituante – Révision ». Il rêve d’un État laïc, du recours fréquent aux referenda, d’un pouvoir exécutif stable et puissant élu au suffrage universel direct. Barrès réclame en outre une France forte, impartiale et décentralisée. La décentralisation est un thème cher pour ce Lorrain qui a aussi des attaches familiales dans le Gévaudan. En arrêtant la centralisation parisienne, il entend « donner à chaque province dont est née la France, la vie qui lui manque du fait d’une excessive centralisation, qu’elle ait été autrefois monarchique ou aujourd’hui républicaine ». Mais il souhaite aller avec le régionalisme. « Chez Barrès, le régionalisme est d’abord un phénomène culturel et c’est dans cette dimension qu’il peut, non pas contredire l’unité française, non pas contrecarrer l’action du pouvoir central, mais au contraire nourrir l’unité politique de la diversité dont elle a été historiquement le produit. » Il doit inciter à l’enracinement, seul véritable fondement du nationalisme qui « est la loi qui domine l’organisation des peuples modernes (La Cocarde, 21 novembre 1894) ». « L’enracinement de Barrès est de nature politique [… car], adepte de la plus grande liberté dans l’écriture, Barrès, nourri du scientisme propre à son siècle, et plus spécialement du darwinisme, a cependant une vision totalement déterministe de la société », ce qui explique que « républicain, le nationalisme de Barrès était tragique ». Inventeur d’une Lorraine idéale, « l’enracinement barrésien, loin d’être une prison, est un effort de l’âme pour se souvenir d’où elle vient, mais l’âme n’est pas un feu follet, elle est incarnée, et l’être humain, souvent ballotté par les événements, parfois définitivement transplanté, mêlera ses anciennes racines à celles qui vont de nouveau pousser, dans un terroir nouveau, son pays d’adoption ». On retrouve le fond romantique de sa pensée. Député, Barrès est parmi les premiers à se soucier du patrimoine culturel et local.

    Jean-Pierre Colin éclaire d’autres facettes presque inconnues du Barrès politique. Il le défend face à ses détracteurs sur son rôle de « Rossignol des massacres » pendant la Grande Guerre fratricide européenne. Journaliste et député, Barrès ne peut s’engager du fait de son âge et d’une santé fragilisée par des excès de table et de cigarettes. Destinataire de nombreuses lettres venues tant du front que de l’Arrière, des « Poilus » que de leurs entourages, Barrès se fait le mémorialiste du conflit. Il en rédigera vingt-quatre volumes ! Quand il n’écrit pas des articles qui sont parfois censurés par les autorités militaires parce qu’à la germanophilie culturelle trop prononcée, Barrès s’active auprès de ses collègues : création de la Croix de Guerre, port du casque d’acier, usage du réchaud à alcool dans les tranchées. Il défend mutilés et victimes de guerre face à l’administration, obtient pour les épouses des mobilisés une indemnité journalière et exige le droit de vote des femmes veuves de guerre !

    Dès la paix revenue, il s’inquiète des conséquences des traités de 1919 – 1920. Voyageur impénitent en Espagne, en Italie, en Grèce et en Orient, il souhaite le maintien de l’Empire ottoman, promeut une Allemagne fédérale et encourage les sécessions séparatistes de la Rhénanie du Nord, de la Rhur et de la Rhénanie du Sud. Dans ses derniers textes, ce passionné de la vallée rhénane envisage l’éventualité d’une Fédération européenne…

    Maurice Barrès. Le Prince oublié trace le portrait original et captivant d’un écrivain qui mérite beaucoup mieux que son image supposé détestable. Jean-Pierre Colin fait bien mieux : il le réhabilite !

    Bastien Vallorgues

    • Jean-Pierre Colin, Maurice Barrès. Le Prince oublié, Infolio, Gallion (Suisse), 2009, 249 p., 22 €.

    Source: Europe Maxima
    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • Ces étonnants « veilleurs » qui occupent les Invalides :



    Il est 5h30, depuis une heure je ne peux plus dormir, les mots se bousculent dans ma tête : il faut que j'écrive. Ce message n'est pas un manifeste, il s'agit simplement pour moi d'exprimer ce que nous avons vécu, de déposer le poids de ce combat que nous avons mené, hier soir encore, avec les « Veilleurs », ce combat trop grand pour nous. Il s'agit aussi, puisque cela c'est fait comme cela, d'associer tous ceux qui ne peuvent être avec nous, mais dont le soutien et la prière nous ont permis de tenir.

    A ceux qui doutent de ce témoignage – doute légitime, lorsqu'on en ignore la provenance – je voudrais juste assurer qu'il est vrai. C'est moi, Marie, qui l'écris ; je ne dis que ce que j'ai vu, de la manière la plus sobre possible, à tel point que ceux qui étaient là avant-hier m'ont jugée parfois « trop gentille ». Je ne cherche ni la polémique – je n'ai pas l'habitude d'en faire, ni à ce qu'on parle de moi – non, vraiment pas.

    22h : La manifestation se termine, je rejoins calmement le groupe des Veilleurs. Ils ont changé de pelouse ; bien plus nombreux qu'hier, déjà encadrés par les CRS, qui néanmoins ne nous empêchent pas de les rejoindre. Axel est là, Alix à ses côtés ; ils ont investi dans un haut-parleur plus puissant, avec un micro, pour que tous puissent entendre (hier, nous avions donné chacun un euro à cet effet). Comme hier, ils nous exhortent à la résistance et à la paix intérieure, pendant que nous chantons doucement « l'espérance ». Malgré le nombre, l'ambiance est plus sereine, plus unie qu'hier soir. Certains montrent des portraits de Gandhi imprimés sur des feuilles de papier.

    22h30 : Axel nous a annoncé d'emblée que la police a reçu l'ordre de nous déloger. Pour l'instant, les CRS nous quittent, ayant à faire un peu plus loin sur l'esplanade, où des groupes de manifestants refusent de se disperser. Nous écoutons Bernanos, puis Aragon, La Rose et le Réséda... Alix nous lit ensuite un article sur le gender, qui dénonce le projet du ministre Vincent Peillon, intimement lié à celui de la « loi Taubira », d'« arracher » les enfants aux convictions de leurs parents, pour « libérer » leur intelligence en leur enseignant qu'il n'existe pas de sexe biologique, mais seulement une identité de genre à construire librement – ce sont les mots même des textes officiels. Axel nous parle, rappelant que nous sommes forts parce que nous ne sommes pas là pour nous-mêmes, mais pour le plus faible que nous, l'enfant de demain, nos propres enfants, auxquels on veut nous interdire de dire que la complémentarité des sexes existe, et qu'elle est bonne.

    23h : Le président des musulmans de Versailles prend le micro quelques minutes, expliquant qu'il nous a rejoints parce que son cœur le lui dictait. « Vous êtes les étoiles du monde ». Ma voisine me montre, à un mètre de nous, Monseigneur Rey, évêque de Fréjus-Toulon, un genou à terre, parmi nous. Lui aussi nous encourage brièvement (« Votre silence est plus fort que les mots »), puis encore l'abbé Grosjean, prêtre des environs de Versailles, qui nous a rejoints avec un autre prêtre.

    23h15 : Les choses se gâtent. Les jeunes qui s'agitaient plus loin, poursuivis par les CRS, se rabattent brusquement vers nous, arrivent en courant, et se « réfugient » tout autour de notre groupe. Mouvement de panique ou manoeuvre de la police ? Les deux sans doute. Nous reprenons en choeur « l'espérance », pour montrer notre pacifisme et ne pas laisser ébranler notre paix intérieure. Les CRS nous encerclent. Mais cette fois, ceux qui semblent étonnés sont les jeunes qui viennent de nous rejoindre, qui juste auparavant ont peut-être jugé « cucu » notre manière d'agir, et qui maintenant s'asseoient progressivement parmi nous. Il y a quelques minutes, Axel nous a assuré que nous étions bien plus subversifs, plus dangereux pour le pouvoir, parce que notre force est inattaquable.

    23h30 : Les CRS nous cernent tout près, avec casques et boucliers. Une seconde ligne se met en place, pour tenir à distance ceux qui nous regardent. De nombreux journalistes sont là, entre les CRS et nous, caméra, appareil photo ou portable en main. Nous chantons dans le calme. Axel nous informe que des policiers en civil sont parmi nous, repérables à leur oreillette (devant à ma droite, je vois quelques mains en désigner un silencieusement). Ils ont pour mission de créer parmi nous la panique. Axel ajoute : « Aujourd'hui, en France, ils sont payés pour cela. Nous leur pardonnons. » Bruit de sirène, première sommation : ceux qui le veulent peuvent se diriger tout de suite vers le métro, les autres seront interpellés. Aucune raison n'est donnée : nous n'avons rien fait d'autre que chanter, assis par terre sur une pelouse. Le gouvernement nous arrête pour des raisons politiques, pour le seul crime de n'être pas d'accord avec lui. Axel a répété les mots d'hier, sur le fait que ceux qui veulent ou doivent partir, le font en toute liberté et sans aucun jugement. Un certain nombre se lèvent, escortés à l'extérieur du cercle par les CRS. Nous resserrons les rangs.

    23h45 : Le haut-parleur d'Alix et Axel est au bout de sa batterie, dernières consignes en cas de garde à vue, encouragements... plus rien. Pendant encore trois quarts d'heure, nous allons uniquement chanter en boucle les trois couplets de « l'espérance » pour rester unis. Axel a encore un petit mégaphone, mais très peu d'entre nous l'entendent. Au fil des minutes, des bribes me parviennent : « Demain, promet Axel, nous auront une meilleure sono, nous mettrons de la musique classique. Demain, nous imprimerons le chant de l'« espérance », nous l'imprimerons sur des centaines de papiers, chacun pourra l'apprendre. » Demain, demain... Puis, c'est la voix d'Alix : « vous êtes en train d'écraser le mensonge »... Deuxième sommation : personne ne bouge. Je n'ai rien d'une extrémiste, mais j'ai l'intime conviction qu'il faut rester, nous sommes tellement dans notre bon droit, nous n'avons rien fait, et la disproportion est telle entre leurs moyens et les nôtres ! Nous sommes environ trois cent à être restés. Alors les gendarmes arrivent, et commencent à enlever, un par un, ceux qui sont situés le plus à droite du groupe, et à les traîner jusqu'au « panier à salade ». Accrochés, serrés, toujours nous chantons, couvrant les cris de panique qui jaillissent parfois. Parfois un cri plus fort retentit, pour provoquer la terreur, sans doute celui d'un policier en civil, couvert aussitôt par des « chut » indignés et par le chant : ils ne parviennent pas à nous faire peur.

    Minuit : Le bus est plein : une cinquantaine de prisonniers, pris au hasard, ceux qui étaient dans ce coin-là ; d'autres dans les camions de police, environ quatre-vingt en tout semble-t-il. Le chef de la police nous supplie presque de rentrer : « vous pouvez encore vous rendre au métro, et rentrer chez vous ». Peu se lèvent. Nous chantons, et ceux qui sont à l'intérieur du bus nous accompagnent en tapant sur les murs et les fenêtres.

    Minuit quinze : Le bus est parti. Les policiers ne savent plus quoi faire de nous. Leurs avertissements sont couverts par le chant. Il ne reste que quinze minutes ; nous leur avons dit, nous partirons dans le calme à minuit et demie. Mais ils ont des ordres ; alors ils continuent à nous emmener de force : ils se mettent à deux, somment un jeune de se lever et, celui-ci n'obtempérant pas, le tirent et le lèvent plus ou moins violemment, selon la résistance qu'il oppose. Plusieurs ont leur matraque à la main. Parfois des coups, je perçois notamment un cri de fille, puis un attroupement de journalistes et de policiers... Il y aura quelques blessés.

    Minuit vingt : Des députés nous ont rejoints, paraît-il. Les quelques journalistes qui sont restés se concentrent sur eux. Les CRS continuent de nous emmener un à un, nous continuons de chanter, et nous comptons les minutes en les voyant se rapprocher. Je n'ai pas peur, cela m'est bien égal d'aller en garde à vue : du moment qu'un tiers d'entre nous y sont, autant y aller tous avec eux ! Du moment que nos dirigeants sont capables d'aller jusque là pour nous faire taire... En fait, ceux qui sont enlevés de force lors de cette « deuxième série » sont tout simplement ramenés au métro, nous ne le saurons qu'ensuite. Un CRS s'énerve de la résistance que lui oppose un jeune et s'écrie violemment : « Mais arrêtez ! Vous nous empêchez de faire notre boulot ! » Alors là, c'est très fort ! Quelques exclamations fusent parmi nous, même pas de colère ou de vindicte, plutôt de bon sens, presque d'humour : la situation est tellement absurde ! C'est nous qui empêchons les CRS...

    Minuit vingt-cinq : Il reste cinq minutes. Nous ne sommes plus que quelques-uns. Axel et Alix ont été emmenés. Les CRS sont tous proches de moi, ils emportent la jeune fille juste devant, puis s'en prennent au garçon qui était à côté d'elle. Celui-ci résiste, accroché à celui de derrière : un CRS tape avec sa matraque pour le faire lâcher, mais n'y parvient pas. Nous comptons les dernières secondes.

    Minuit et demie ! D'un seul homme, nous nous levons, victorieux. Nous reprenons le chant. Nous affirmons calmement que nous allons rentrer : nous n'avons pas cédé à la force, nous partons librement, à minuit et demie, comme nous l'avions décidé. Côté CRS : « resserrez les rangs ! ». Nous sommes peut-être une cinquantaine, au milieu d'un cercle très étroit de boucliers. Nous ne montrons pas d'autre signe de violence que de ramasser dans la bonne humeur les bougies, les papiers et les affaires semés sur place, pour laisser propre la pelouse des invalides. Puis les CRS nous escortent en groupe jusqu'au métro. Chez nous paix incroyable, et même bonne humeur : certains essaient d'échanger quelques plaisanteries avec les CRS... Cette fois, vraiment pas d'autre choix que de prendre le métro, même si on souhaite rentrer à pied ou à vélo. Alors nous obtempérons, espérons que nous pourrons sortir aux prochaines stations, ce dont certains ont été empêchés hier soir jusque bien tard...

    Voilà ce qui se passe, en France, le 18 avril 2013. De nombreux quartiers ont besoin des forces de l'ordre pour assurer leur sécurité, mais nos dirigeants ont préféré mobiliser des centaines de CRS pour arrêter des jeunes qui chantaient et écoutaient des textes, assis sur l'herbe. Ils veulent nous discréditer et nous faire taire, parce que nous osons proclamer que nous préférons le bien et la vérité à l'idéologie et au plaisir égoïste du moment.

    Ce soir encore, nous sommes victorieux, mais cette victoire a un goût amer. Amer, pour ceux qui ont été emmenés cette nuit au poste, innocents désignés au hasard par l'arbitraire du pouvoir. Amer, pour ceux qui ont reçu des coups, qui ont été blessés, pour rien. Amer surtout, de voir comment répondent nos dirigeants aux aspirations de notre jeunesse qui aime le bien et la concorde, l'intelligence et la culture : par le mensonge et la violence.
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