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Synthèse Nationale : manifestation nationaliste et populaire
Dimanche 12 mai (10 h, Place de la Madeleine à Paris)Avec le soutien du MNR -
Aux armes citoyens, la trahison se déplace à Nancy ! par Pierre Petrus
Le gouvernement est aux abois, pleure de détresse, crève de tous les maux qui le rongent. Le mariage homosexuel, imposé de force aux masses endormies, devait se résumer à quelques rassemblements de protestation, vite balayés par des cordons de CRS surarmés. Il n’en est rien. La République tremble… et elle a bien raison !
Un vent que toutes les échelles du monde ne peuvent quantifier souffle sur l’Hexagone. Un vent de révolte légitime, qui s’approche dangereusement de l’Elysée et Matignon, prêt à balayer d’un trait ceux qui, depuis plusieurs décennies, déciment le Vieux Continent. Le gouvernement, incapable de satisfaire les citoyens sur le plan social, s’oriente avec hésitation vers le détournement sociétal, sans prendre conscience de la frustration qui grandit parmi le peuple.
Ah! S’ils avaient su ! S’ils savaient anticiper les colères populaires grandissantes et salvatrices, jamais les parlementaires ne se seraient risqués à une telle provocation. Ils auraient tout juste retardé la loi infâme du mariage contre-nature, pour préserver leurs postes si confortables, quitte à décaler de quelques mois la marche lente vers le Nouvel Ordre Mondial.
Mais il faut croire que les Français sont décidément des gens gorgés de ressources insoupçonnées. L’Histoire nous a démontré que, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, les Français ont toujours su brandir les pics et les épées, quand la fameuse goutte débordait du vase. Et, à en croire Dominique Venner, tous les ingrédients de la contre-Révolution se cumulent en cet instant… la gueuse n’a qu’à bien se tenir. Les CRS peinent à combler leurs rangs déjà partiellement clairsemés, et les manifestations pleuvent à grosses gouttes, de Quimper à Strasbourg, de Lille à Marseille.
Toutes les gesticulations primaires du ministre de l’Intérieur – et surtout d’Israël -, aujourd’hui en visite à Nancy, n’y changeront rien. Tant que les Européens seront menacés d’extinction par l’immigration massive et la promotion des comportements homosexuels, il subsistera toujours une force d’opposition tenace, prête à renverser le dictat mondial.
Moi, ne résistant pas à l’idée d’une photo souvenir avec la pochette de mon livre, pour la venue du sioniste Valls en région Lorraine. Impossible d’approcher le susnommé, trop bien gardé par des hordes de CRS aux aguets.Je lance un appel à vous, messieurs de l’uniforme, qui êtes les premiers à recevoir, chaque jour en pleine face, la déchéance de la délinquance. Ne vous laissez plus manipuler et tendez l’oreille aux revendications de ceux qui défilent dans la rue. La réponse à l’insurrection ne se trouve pas dans l’usage de la matraque, mais dans l’abandon de cet uniforme, qui pèse tant sur vos épaules. Rejoignez les rangs de la colère et de la lutte, plutôt que de continuer à servir un régime qui vous méprise, et dont le goût pour l’ordre ne concerne que les alentours nauséabonds de l’hémicycle. Cessez d’obéir à ZOG, qui vous ordonne de protéger les bourreaux venus de l’étranger et de fusiller les victimes. Puisse mai 2013 reléguer mai 68 au rang de vulgaire brouillon !
Le 26 avril 2013,
Pierre Petrus
http://pierrepetrus.wordpress.com/ via http://www.propagandes.info/blog/ -
Morale et politique
Jamais la morale n’a été plus à l’ordre du jour de l’Etat républicain qui la met en loi. Comme jadis les pharisiens. Même le mariage gay devient moral ! Ils vont encore plus loin : ils instituent par la loi la République exemplaire.
L’ Assemblée nationale a définitivement adopté la loi sur le mariage pour tous. Le Code civil qui définit l’institution du mariage sera modifié en conséquence ainsi que le droit de la filiation. Pour dire les choses comme il convient de les dire, tout le monde sait ce qu’est l’union d’un homme et d’une femme.
Dans toute l’histoire de l’humanité, le mariage a été conçu pour fonder dans l’ordre psychologique, social, juridique, politique, religieux et même mystique, en dépit de toutes les perversités humaines, une institution stable sur cette évidente réalité physiologique. Nul ne s’était avisé jusqu’à ces dernières décennies, sauf, par parodie à la manière d’un Néron, d’appeler mariage une prétendue union qui ne peut pas exister physiquement de manière naturelle et par voie normale et adaptée. Qu’est-ce donc, s’il vous plaît, que la consommation du mariage, en pareil cas, cet acte essentiel à sa validité selon les normes utriusque juris ? Personne n’a osé aborder cette question. Il suffit de la poser pour que le prétendu nouveau droit apparaisse pour ce qu’il est : l’injuria des vieux latins ! Une violation de l’ordre juridique, une atteinte à la notion même du droit. Injure, au sens étymologique du terme, à l’égard de toutes les familles par assimilation jusque dans le cérémonial de ce que Cicéron appelait les blanditiae praesentium voluptatum au sérieux d’un engagement conjugal, injure à l’égard des enfants, de tous les enfants, qui voient leur filiation bafouée de manière systématique, le droit de l’ensemble étant dénaturé pour la satisfaction égoïste d’individus qui iront au marché se fournir en enfants ou en « matière première » à enfants sur le forum des ventres, sur le forum des gamètes - et quoi encore ? -, ce qui n’a plus rien à voir avec l’adoption, telle que l’antique droit civilisé l’avait conçue. Ce sera, d’ailleurs, si compliqué à réaliser que la totalité du droit civil et social en sera subvertie. [...]
Hilaire de Crémiers - La suite sur Politique Magazine
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Abstention sur la loi Taubira ? Elle ne mérite pas la voix des pro-famille
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Quel rôle les dieux grecs ont-ils joué dans la guerre de Troie ?
Au chant III de l'Iliade, Priam s'adresse à Hélène : "Tu n'es, pour moi, cause de rien, les dieux seuls sont cause de tout : ce sont eux qui ont déchaîné cette guerre" (III, 164-165). Les vieux Troyens, au demeurant, quand ils voient Hélène marcher sur les remparts, sont prêts à excuser tout à la fois Troyens et Achéens "si pour telle femme, ils souffrent si longs maux. Elle a terriblement l'air, quand on l'a devant soi, des déesses immortelles" (III, 156158). Hélène n'y serait pour rien ou plutôt, quand bien même y serait-elle pour quelque chose, ce serait la faute de cette part "divine" qui est en elle, cette beauté qui, précisément, la met du côté des dieux et matérialise une destinée de nature divine. Voyons les faits. Dans l'Iliade, il faut se rendre au chant XXIV pour trouver une allusion à l'événement qui déclencha la guerre de Troie alors que les dieux délibèrent au sujet du cadavre d'Hector, Héra, Poséidon et Athéna conservent leur rancune à l'égard de Troie et de Priam : "ils pensent à l'affront qu'en son aveuglement Pâris à ces déesses autrefois infligea : lors, dans sa bergerie elles étaient venues, mais il leur préféra celle qui lui fit don d'un objet de douloureux désir" (XXIV, 28-30). À Héra et à Athéna Pâris-Alexandre préféra Aphrodite qui lui fit don d'Hélène. Mais Pâris n'était en fait que l'instrument d'une querelle qu'aux noces de Thétis et de Pélée, Éris avait suscitée entre les trois déesses pour savoir laquelle des trois était la plus belle.
L'épisode figure dans les Chants Cypriens, une épopée perdue qui racontait les événements antérieurs à ceux qui sont évoqués dans l'Iliade, depuis les noces de Thétis et de Pélée jusqu'à la capture de Chryséis, la fille d'un prêtre d'Apollon, par Agamemnon. La guerre de Troie y apparaît en définitive comme le fruit d'un complot ourdi par Zeus et par Thémis. Zeus cherchait, en effet, à délivrer la terre du poids de tant de mortels ; Gaia, accablée par le nombre des hommes et par leur impiété, s'était plainte auprès de lui qui, d'abord, provoqua la guerre des Sept contre Thèbes puis qui, sur les conseils de Mômos ("Sarcasme"), maria Thétis à un mortel (ce sera Pélée et de l'union naîtra Achille) et engendra lui-même une fille très belle (de son union avec Léda naîtra Hélène). C'est ce qu'Euripide rappellera en faisant d'Hélène un instrument dont les dieux se sont servi pour dresser Grecs et Phrygiens les uns contre les autres "et provoquer des morts afin d'alléger la Terre outragée par les mortels sans nombre qui la couvraient" (Hélène, 1639-1642).
De l'origine de la guerre à l'histoire des batailles, tout, en apparence, dépend d'eux, l'idée même qui fait naître l'action puis le résultat d'une entreprise. D'emblée, à propos de la querelle entre Achille et Agamemnon, le poète le dit : "Qui des dieux les mit donc aux prises en telle querelle et bataille ? Le fils de Létô et de Zeus" (I, 8-9) : Apollon a vu l'un de ses prêtres, Chrysès, méprisé par Agamemnon (à qui il a refusé de rendre sa fille) et il descend des cimes de l'Olympe décocher, neuf jours durant, ses traits à travers l'armée jusqu'à ce qu'Achille appelle les gens à l'assemblée et que Calchas révèle l'origine de son courroux. On le sait, Agamemnon contraint de rendre sa captive, fera enlever Briséis, la "part d'honneur" d'Achille qui s'en va alors implorer sa mère. C'est précisément au moment où Zeus répond à la plainte de Thétis outragée en la personne de son fils qu'il fait parvenir un message à Agamemnon sous la forme d'un songe mensonger qui vient, alors que celui-ci est endormi, se poster au-dessus de son front : "Je suis, sache-le, messager de Zeus... Il t'enjoint d'appeler aux armes tous les Achéens chevelus – vite, en masse. L'heure est venue où tu peux prendre la vaste cité des Troyens. Les Immortels, habitants de l'Olympe, n'ont plus sur ce point d'avis qui divergent. Tous se sont laissé fléchir à la prière d'Héra. Les Troyens désormais sont voués aux chagrins. Zeus le veut" (Iliade, II, 26-33). Et puisqu'Agamemnon croit qu'il va le jour même prendre la cité de Priam, ignorant l'oeuvre que médite Zeus, il relance l'affrontement... Le monde homérique est donc peuplé de divinités en relation pour ainsi dire permanente avec les humains. Le dieu peut être favorable, défavorable, hostile ou bienveillant mais dans tous les cas de figures, il va de soi que son intervention est normale. On peut même aller jusqu'à dire que l'intervention des dieux est au coeur de la psychologie des héros d'Homère (Chantraine, 1952 : 48), ce que deux vers de l'Odyssée résument : "les dieux peuvent rendre fou l'homme le plus sage, tout comme ils savent inspirer la sagesse au moins raisonnable" (XXIII, 11-13).
Si le dieu inspire la crainte ou la colère, donne l'élan de l'action, cela ne signifie pas que les héros sont dépourvus d'une volonté et d'un caractère qui leur sont propres. Causalité divine et causalité humaine coexistent, se doublent et se combinent comme le montre particulièrement la collaboration, voire la symbiose, qui se manifeste entre Athéna et Ulysse. Et lorsqu'à la fin de l'Iliade, Achille s'entend dire par Thétis que, selon la volonté de Zeus, il faut rendre le corps d'Hector, lui-même se laisse toucher par la pensée de son père que lui rappelle Priam, manque de se fâcher à nouveau, puis accepte... Dans de nombreux cas, au demeurant, ce sont les décisions prises par les héros et leurs actions qui poussent les dieux à intervenir : ainsi, quand Achille se bat avec Memnon, les deux mères divines, Thétis et Éos, entrent en scène.
Ce rapprochement du divin et de l'humain commande en définitive la place des dieux dans l'épopée où le seuil que constitue l'immortalité tend à être sans cesse franchi. Achille est le fils de Thétis, Énée est le fils d'Aphrodite, Hélène est la fille de Zeus... Ces liens de parenté ne sont qu'un élément qui explique l'intérêt que les dieux manifestent à l'égard des hommes. Leur acharnement dans la lutte vient d'une façon générale de leur attachement pour certains mortels, leurs mérites ou leur piété – ou, inversement de leur aversion – et de la nécessité qu'il y a pour eux à exiger des honneurs de la part des hommes. Prenant parti pour les uns ou pour les autres – Héra, Athéna, Poséidon sont de tout coeur avec les Achéens, Apollon est tout entier du côté des Troyens, Aphrodite n'a d'yeux que pour Énée... – les dieux se retrouvent combattant les uns contre les autres.
Or, précisément, tout à leur passion pour les affaires des hommes les dieux agissent et réagissent comme des hommes. Zeus a beau y faire, lui, le roi, l'aîné, le père souverain, il doit constamment rappeler à l'ordre sa famille prête à désobéir et à en découdre, ce qui ne manque pas de donner à l'épopée ici et là des allures de comédie. Et chacun de se quereller, de venir se plaindre à lui, de se moquer des uns et des autres. Et lui d'interdire aux dieux de se mêler de la guerre, de menacer de ses coups, de promettre le "Tartare brumeux" à ceux qui désobéissent. Lui-même craint sa femme, Héra, toujours prompte à le tancer : "... même sans cause, elle est toujours là à me chercher querelle en présence des dieux immortels, prétendant que je porte aide aux Troyens dans les combats" (Iliade, I, 518-521). Celle-ci peut le berner, en éveillant son désir puis en l'endormant (Iliade, XIV, 158-350) pour laisser Poséidon donner toute sa mesure dans le secours qu'il apporte aux Achéens. Ces histoires tout humaines dont l'épopée regorge mettent en lumière le caractère anthropomorphique des dieux et les limites de leurs pouvoirs.
On comprend alors que lorsque les dieux descendent de l'Olympe pour intervenir directement dans la mêlée, c'est sous une forme humaine, en prenant, le plus souvent, l'aspect d'un proche de la personne à qui ils veulent apparaître. Ce type d'épiphanie est fréquent : Aphrodite apparaît à Hélène sous les traits d'une ancienne servante mais elle est reconnue : sa gorge splendide, sa belle poitrine, ses yeux fulgurants sont ceux d'une déesse (Iliade, III, 396-398). Athéna vient au secours de Diomède qui la reconnaît et s'installe sur son char, saisissant le fouet et les rênes pour conduire les chevaux contre... le dieu Arès (Iliade, V, 839-842). Souvent, le dieu se cache dans une nuée aux yeux de la foule et ne se laisse voir que par le personnage à qui il veut se manifester : Apollon se fait reconnaître auprès d'Hector (Iliade, XV, 247-266) mais, au milieu des Troyens, il s'enveloppe d'un nuage (307). Parfois, lorsque le dieu apparaît sous les traits d'un proche, il peut laisser les mortels dans l'illusion : Apollon apparaît à Hector sous les traits de son oncle maternel, le vieil Asios, l'encourage à repartir au combat mais reste incognito (Iliade, XVI, 718). Les personnages d'Homère s'attendent à tout moment à rencontrer un dieu sous une forme humaine ; d'où la crainte, dans la bataille, de se trouver face à face avec un dieu : "Serais-tu quelque Immortel descendu des cieux ? Je ne saurais combattre une des divinités célestes" crie Diomède à Glaucos (Iliade, VI, 128). S'il arrive parfois que les dieux interviennent dissimulés, par une métamorphose, dans le corps d'un animal par exemple, la norme est bien une représentation anthropomorphique des dieux.
On peut donc dire qu'en jouant leur rôle dans la guerre de Troie, les dieux révèlent, par la grâce du poète, leur anthropomorphisme, non seulement plastique mais fondamental : les dieux agissent et se conduisent comme des hommes. Autrement dit, la poésie épique donne une forme organique et visible à la sphère du divin et, en faisant des dieux les protagonistes d'un récit, elle leur attribue les qualités spécifiques aux individus : ils ont un nom, une "personnalité" et un caractère particuliers (Vegetti, 1993 : 388). Et pourtant... Les dieux sont bien différents. D'une certaine façon, ils apparaissent comme des héros dont l'areté (la valeur) aurait été poussée jusqu'à ses extrêmes limites : ils les surpassent par la beauté, la force, l'intelligence. L'éclat surgit dès qu'il est question d'un dieu. Laissons parler Thétis : "Zeus à la grande voix, assis à l'écart, sur le plus haut sommet de l'Olympe aux cimes sans nombre" (Iliade, I, 498-499). À cette image de la majesté divine, il faut ajouter ce trait qui change tout : les dieux sont immortels. Après avoir donné à Pélée des chevaux immortels qui pleurent la mort imminente de leur jeune maître Achille, Zeus se lamente : "Pauvres bêtes ! Pourquoi vous ai-je donc données à Sire Pélée - un mortel ! – vous que ne touche ni l'âge ni la mort ? Est-ce donc pour que vous ayez votre part de douleurs avec les malheurs humains ? Rien n'est plus misérable que l'homme entre tous les êtres qui respirent et marchent sur la terre" (Iliade, XVII, 443-447). Affirmation d'une supériorité qui fait des dieux des maîtres fondamentalement séparés des hommes.
Nul doute que lorsqu'elle prend forme, l'épopée a pour toile de fond quantité de récits mythiques traditionnels sur les divinités et les puissances naturelles qui habitent et dominent le monde. Mais le plus remarquable est que pour faire le récit des derniers jours de la guerre de Troie, le poète, en sélectionnant, en mettant en œuvre et en réélaborant un immense matériau, a esquissé pour les siècles à venir la figure de ce qu'est un dieu grec.
Pierre SINEUX http://www.theatrum-belli.com
Editions Klincksieck
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“Ô filles de l’eau” : Nolwenn Leroy en concert à Nantes
NANTES (NOVOpress Breizh) – Nolwenn Leroy sera en concert à la Cité des congrès, à Nantes, le 14 mai prochain. La chanteuse bretonne présentera «O filles de l’eau » son tout dernier album.
Après le succès phénoménal rencontré par « Bretonne » – plus d’un million trois cents mille exemplaires vendus en France et à l’étranger – la chanteuse finistérienne nous revient avec un nouvel album de chansons originales, « Ô filles de l’eau », sorti fin novembre dernier. Dans celui-ci, Nolwenn Leroy aborde le thème de la mer et des femmes sur un mode « pop-folk celtisant », avec « Juste pour me souvenir » comme titre phare. Le succès est encore au rendez-vous : deux mois après sa sortie, l’album est déjà certifié triple disque de platine.
Si Nolwenn Leroy délaisse cette fois le chant traditionnel, son inspiration demeure plus que jamais celtique : « La sirène, c’est le mythe de l’éternel féminin de l’océan, c’est celui du désir, de la séduction. La sirène peut être aussi dangereuse. C’est une source d’inspiration pour tous les artistes… Cet album, que j’ai écrit et composé s’inscrit dans une forme de continuité du son qui est le mien depuis une dizaine d’années, de cette pop folk que j’aime. On y retrouve des instruments celtique comme la harpe, la flûte irlandaise » (Presse-Océan, 29/04/2013).
« C’est un vrai bonheur de jouer à Nantes », affirme la chanteuse bretonne. Assurément, c’en sera un également de venir l’écouter.
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L’attitude des catholiques dans les manifestations : Une certaine ligne de crête étroite et ventée
Laurence Maugest appelle à un rassemblement des catholiques.
Les adversaires de la loi Taubira n’ont pas tous les mêmes attaches philosophiques et religieuses. Mais ils ont tous en commun de croire qu’il y a du divin dans la vie et chez l’homme, et que le monde ne se réduit pas à l’individualisme marchand. Reste que, parmi les participants à la Manifestation pour tous, les catholiques fournissent les gros bataillons. Laurence Maugest analyse ici leur attitude entre affirmation et discrétion et Polémia donne à ses lecteurs son point de vue, point de vue d’une manifestante catholique.
Polémia.
Les événements qui accompagnent l’examen de la loi concernant l’ouverture du mariage aux personnes de même sexe ont révélé très clairement des positions parfois extrêmement antagonistes dans les rangs des catholiques. Il y a, d’un côté, les catholiques intégrés au mouvement de la Manifestation pour Tous et qui ont reçu et suivent pour la plupart la consigne de ne pas montrer d’appartenance religieuse.
Pour certains, être catholique inclut la manière de faire pour ne pas le paraître…
Le catholicisme classique cultive l’œcuménisme et la sacrosainte ouverture. Cela, jusqu’à intégrer dans des cursus de formation à la religion catholique, dédiés à des néophytes, cet esprit œcuménique dès le démarrage de leur initiation. N’est-il pas nécessaire de bien connaître sa religion, d’être bien enraciné dans ses traditions et élevé par sa spiritualité avant de s’intéresser à d’autres cultes ?
Il paraît peu probable que l’on puisse trouver autant d’ouverture chez les juifs ou les musulmans – ce qui est en définitive cohérent et sensé : il est difficile d’imaginer un professeur de français utiliser le temps de son cours à la promotion des bienfaits des mathématiques. Lorsqu’il s’agit de la religion du baptême et de l’immersion, cela est bien incompréhensible.
Alors que se passe-t-il chez les catholiques ?
Les influences psychanalytiques et les représentations sociales ont-elles réussi à persuader les catholiques que nous risquons tous la triste névrose, le cerceau dans les cheveux et la jupe plissée pour nos filles charmantes ? Pour conjuguer ces forces obscures, qui ne proviennent plus du Diable mais seraient sécrétées par un inconscient tumultueux et hédoniste écrasé sous la morale chrétienne, nous devons afficher un ton jeune, le franco-anglais étant vivement conseillé. Il nous faut affuter nos signes extérieurs d’équilibre parfait. Ce qui signifie, à la mode du diktat de l’égalitarisme : faire l’apologie des autres religions et de leurs intellectuels. Pour ces personnes, être catholique inclut la manière de faire pour ne pas le paraître.
Contre la déconstruction des valeurs humaines
Dans cette même résistance contre ce projet de loi, il y a d’autres types de pratiquants. Ils manifestent contre la déconstruction des valeurs humaines (eugénisme, banalisation de l’avortement, mariage de personnes de même sexe, utilisation des embryons à des fins scientifiques…) en mettant très largement en avant leur appartenance religieuse. Ils ont le mérite d’être sincères et congruents. Mais, ont-ils conscience que, dans la société déchristianisée qui est la nôtre, le crucifix est trop souvent perçu comme une « arme » au mieux dérisoire, au pire maléfique ? Même si cela est incompréhensible, voire accablant, pour le croyant, c’est un état de fait dont les raisons sont à chercher dans l’évolution individualiste et matérialiste du monde contemporain.
La désacralisation et la réduction de l’être humain à un amas cellulaire asexué et inculte, sans histoire et « hors sol », sont intimement liées. Les catholiques qui s’assument sont plus courageux que les catholiques masqués, certes, mais, néanmoins, les signes d’appartenance religieuse que les « traditionalistes » affichent ne peuvent plus trouver dans le regard de l’homme du XXIe siècle l’alchimie nécessaire à leur métamorphose en symboles.
Ils demeurent tristement des signes sociologiques, des signes d’une corporation d’hommes jugés sclérosés, rétrogrades au regard d’une idée de modernité qui ne peut, il est vrai, s’appliquer qu’au domaine de la matière. Il s’avère que dans les dimensions plus élevées de la pensée et de la spiritualité, les progrès de l’homme du XXIe siècle sont définitivement incertains.
L’obsessionnelle recherche de modernité
Néanmoins, il nous faut réaliser que cette obsessionnelle recherche de modernité, parfaitement fantomatique et insensée, brouille la lecture de ce qui est fondamental. Sans chercher aucune compromission, en évitant toute lâcheté, ne serait-il pas plus fructueux, tout en se présentant clairement comme catholiques, de dénoncer l’horreur certaine que représente la « chosification » de l’être sans s’attacher uniquement à sa religiosité ? En effet, n’est-ce pas l’intuition que l’homme a du respect qu’il doit se porter qu’il faut éveiller ? Car c’est bien l’intuition de sa singularité sacrée qui se lève contre sa maltraitance. Les agnostiques, les athées ou encore les amnésiques de la question religieuse auront ainsi plus de chance d’être touchés. Engagés dans ce mouvement, concentrés et dégagés du brouhaha ambiant qui vend, à peu de frais, le nihilisme, ils réaliseront peut-être que la parole du Christ aiguise notre intuition au monde et fait de notre dignité une évidence.
Une telle approche ne partirait pas du dogme, trop stigmatisé pour être entendu par l’homme contemporain, mais de la parole vierge du Christ – cette parole qui s’est glissée dans les rouages de la société où elle se lénifie et perd son rôle capital d’aiguillon de la responsabilité de chacun d’entre nous. Métamorphosée, trop humanisée, cette parole mutée, essorée, crée un état d’esprit qui joue la facilité et transforme l’idée même de charité en permissivité. Il faut revenir à la parole originale qui s’adresse au possible que détient chaque cœur humain.
Révéler la part de divinité dans l’homme
Ce qui rend le christianisme inacceptable à notre époque est qu’il révèle à l’homme sa part de divinité en lui. L’homme de la postmodernité veut bien jouer à se prendre pour Dieu aux manettes de sa haute technicité, mais, lorsqu’il réalise que Dieu est en lui, un Dieu incontrôlable, bien au-dessus de sa très virtuelle toute-puissance scientiste et qu’il ne s’agit plus d’un « jeu », cela le terrifie. L’homme du XXIe siècle, embourbé dans le quotidien, ne peut être que déstabilisé par une telle révélation. Alors, il se perd dans le divertissement, se rehausse dans une agressivité de parade et réduit le christianisme à ses oripeaux sociologiques démunis de l’essentielle spiritualité. C’est là, en quelque sorte, une victoire ultime du matérialisme qui cherche à détrousser, en un même temps, la religion de son âme et l’âme des hommes.
Mais peut-on récupérer ces âmes qui s’ignorent par des signes ostentatoires dont la dimension symbolique reste invisible au plus grand nombre ? Ligne de crête entre une argumentation uniquement dogmatique, inerte, sans vie et la compromission qui porte l’écho du chant du coq. Serait-il possible de débroussailler une troisième voie ? Loin de « l’humanisme » qui place l’Homme au centre de tout, cette troisième voie serait l’expression de la grandeur potentielle de l’Homme que nous signifient le Christ, les Pères de l’Église et les philosophes chrétiens : le sens qui se révèle à sa tendresse, à sa réceptivité, à son intuition et en cela rappelle à l’homme qu’il possède bien ces qualités. Il s’avère que l’homme moderne qui a une assurance absolue et puérile en sa technicité a perdu une grande part de sa confiance, voire de la visibilité qu’il devrait avoir de ses qualités d’homme, dépouillées des babioles de sa modernité.
Cette voie serait si singulière que le relativisme dominant et tueur s’écraserait dans sa platitude intrinsèque. Cette voie chercherait la nature de l’homme derrière ses gadgets modernistes et le mènerait vers la contemplation du monde réel qui borde l’émerveillement. Cette approche est à réserver, en premier lieu, aux jeunes avant que ne s’étiole, dans les vapeurs de la virtualité qui les étouffent, leur réceptivité à la beauté et à la complexité du monde réel. Notre société se dédouane de ces dimensions de tendresse et d’amour qui se liquéfient dans « les Droits de l’homme ». Cette délégation de ce qu’il y a de plus grand en nous engendre un contexte d’irresponsabilité et de passivité funestes.
Les Dix Commandements, par leur appel à la vigilance de l’homme, aiguisent sa conscience d’être au monde source de réalisations utiles et respectueuses. On entend trop souvent qu’il faut que l’Eglise se modernise. Assimiler ce souffle incessant de plus de deux mille ans à une bâtisse à réhabiliter et à mettre au « goût du jour », n’est-ce pas engloutir notre dernier espoir de transcendance dans le magma du matérialisme actuel ? La recherche et le rejet du modernisme, en introduisant la notion de temps, ne sont-ils pas destructeurs du sacré intemporel de la présence divine ? En cela, les tensions continuelles entre « les modernistes » et « les traditionalistes » pourront, si elles persistent, être le coup de grâce donné au catholicisme. Le poison vient souvent de l’intérieur…
Lorsqu’il est question de Dieu, le catholique ne doit-il pas, dans ce qu’il est, dans ce qu’il dit, dans ce qu’il fait, se regrouper vers l’essentiel et être le héraut d’un éclat sacré et intemporel ? Afin d’éviter les pièges bêtifiants des représentations sociales que nous imposent les médias, il nous faut nous dégager du monde des apparences et du dérisoire où ils nous tiennent serrés, traverser le miroir, revenir à la déclinaison du verbe être et puiser dans la loi naturelle ce qui nous « anime ».
Laurence Maugest 19/04/2013 http://www.polemia.com
Image : manifestation du 17 novembre 2012
Crédit photo : Civitas -
Paris : les veilleurs rassemblés au Louvre se mettent en marche
30 avril 2013 Ce soir, les veilleurs parisiens se sont rassemblés au Louvre :
Puis, ils se sont levés et marchent dans Paris : -
L'Action française dans la ligne de Jeanne d'Arc
Le 29 mai 2005 les Français ont eu à se prononcer par référendum sur la question qui leur était posée : « Approuvez- vous le projet de loi qui autorise la ratification du traité établissant une constitution pour l'Europe ? » Près de 55 % de votants ont dit non. Vous pouvez être fier, mon cher ami, de la campagne que vous avez menée courageusement, sans faiblir. Une fois encore l'Action française a servi la France. Elle a fédéré les bonnes volontés. vous avez appliqué avec intelligence et loyauté, dans la clarté, notre principe d'action. Drapeau déployé, vous avez travaillé, sans équivoque, aux côtés de ceux qui – même nos ennemis sur bien des points – voulaient eux aussi empêcher une faute grave, qui mettait en péril de mort l'existence de notre nation.
Ainsi, grâce à vous, avons-nous fait notre devoir, et avons-nous montré, par l'ouverture de notre action, le chemin de l'unité et de la réconciliation françaises.
Le lendemain du vote, le lundi 30 mai était le jour anniversaire du bûcher de Rouen, puisque c'est le 30 mai 1431 que Jeanne d'Arc a été brûlée vive, sur la place du marché, pour avoir obéi à ses voix en empêchant la fusion du royaume de France avec l'Angleterre.
N'est-ce pas un signe ? Sainte Jeanne d'Arc est morte, martyre et victorieuse, pour avoir combattu pour la pleine souveraineté de la France. Nous avons suivi son exemple. En ce début du XXIe siècle l'échec d'une politique suicidaire, criminelle, reprend et continue l'action providentielle qui, six siècles plus tôt, assura l'indépendance, l'existence, de notre patrie.
Une pensée s'impose à moi. Je vous la soumets. Car il convient à présent de tirer les leçons que comporte l'événement de mai 2005.
Une enfant héroïque
Un grand nombre de gens connaît mal, ou ignore, l'histoire de Jeanne d'Arc. Beaucoup n'ont pas réfléchi sur la vie, merveilleuse et pure, d'une enfant héroïque, d'une jeune fille de notre terre, de notre lignage. Ils ignorent bien des obstacles qu'elle dut surmonter ; les choix politiques qu'elle fit ; l'importance exceptionnelle, déterminante, du sacre... Victoires, capture, emprisonnement... Procès de condamnation ; procès de réhabilitation... Canonisation... que de sujets de méditation ! Or nous, d'A.F., nous sommes des Compagnons de Jeanne. Nous méritons ce titre gagné en premier, par Maurice Pujo, votre père, par Maxime Real del Sarte, par Charles Maurras,... par les dix mille jours de prison de nos aînés d'avant 1914. Nous sommes qualifiés. Obligés.
Un même élan du coeur et de l'esprit a poussé nos anciens, il y a un siècle, à se grouper, à créer un journal, des revues, un institut, des équipes de camelots, pour défendre sur tous les terrains la France attaquée dans son histoire, à l'école, à l'armée, en justice, et combattre de prétendus intellectuels et des germanisants.
L'image de Jeanne a rassemblé une foule de jeunes gens, qui, peu après, en 1914, devaient sacrifier leur vie. Avant que l'Église l'eût élevée sur ses autels, elle était à leurs yeux la sainte de la Patrie.
Il faut lire, comme moi dans mon enfance, l'édition destinée à l'école primaire, des pages écrites par Michelet. (Le livre s'était imposé en dépit de l'hostilité d'universitaires sectaires, tel Thalamas.) Jules Michelet avait été bouleversé par la parution du travail scientifique de Jules Quicherat, le Procès de condamnation et de réhabilitation de Jeanne d'Arc. L'âme ardente, pure, inspirée, et l'héroïsme de la Pucelle d'Orléans ont ému aux larmes Michelet.
L'historien avait pris connaissance des documents authentiques. En effet – la chose est inouïe – nous possédons mot à mot chacune des paroles dites par l'accusée, chacune des questions qui lui ont été posées, chacune de ses réponses. La plus fidèle et la plus complète des sténographies est à notre disposition. Des notaires, c'est-à-dire des greffiers, prenaient par écrit tout ce qui était dit au tribunal. Immédiatement. Puis, l'audience terminée, ils comparaient leurs textes afin de corriger la moindre erreur. Après quoi ils dressaient le procès-verbal, le compte-rendu intégral soigneusement contrôlé. Ceci, en langue française, tels que les propos avaient été ténus. Ensuite, comme le procès devait être tout entier rédigé en latin, le compte-rendu français était traduit phrase par phrase, le texte original français avait ainsi son double en langue latine, officielle. L'une et l'autre versions se confirmaient en se comparant. Les écrits sont là, en plusieurs exemplaires authentifiés, certifiés conformes par les magistrats et les notaires alors en fonction. Quelle merveille ! Ces documents ont passé les siècles, immuables.
Puis le procès en réhabilitation fit entendre à nouveau les juges et les témoins survivants. Ce procès du procès projetait une nouvelle lumière critique.
L'essence de la politique
Si je vous rappelle, mon cher ami, ces choses que vous savez, ce n'est pas pour ressasser une gloire passée, ni me faire l'écho des manifestations que l'A.F. organise depuis un siècle. C'est parce que l'actualité oblige à l'action. Il faut trouver les moyens d'apprendre au peuple français – pour qu'il devienne conscient et fier de lui-même – l'essence de la politique inspirée par le Ciel à Jeanne d'Arc.
En servant Jeanne nous sommes utiles, car nous servons l'histoire et l'avenir ; nous faisons soit découvrir soit approfondir une doctrine de salut public, celle de l'A.F. Nous reprenons le combat de la Pucelle d'Orléans en l'adaptant au temps présent. Il faut protéger notre existence, en recherchant la concorde et la paix avec les autres nations. « Tu aimeras le prochain comme toi-même ».
À l'occasion, soit de manifestations habituelles (fêtes des rois, Cortège traditionnel..) soit d'événements ou d'incidents, il y aurait lieu de former des rassemblements, de donner des conférences étudiées. Cela, plusieurs fois par an. Les thèmes et les occasions s'offrent, nombreux : fêtes des rois, fête de Jeanne d'Arc, anniversaire de la délivrance d'Orléans ou des autres villes libérées (Beaugency, Patay...), même le 14 juillet, – le sacre de Reims, Paris, Compiègne, l'emprisonnement, les procès, la littérature (Péguy !), l'histoire, le culte voué à la Libératrice...
Politique d'abord
Sans entrer dans les détails, il y a , parmi de nombreux sujets de réflexion, certains d'une très haute importance.
Ainsi, Maurras a souligné la stratégie de Jeanne préférant hâter la marche sur Reims plutôt que de couper l'armée anglaise de ses bases. Ce choix se justifiait par ses avantages politiques. À la place de succès militaires dont l'intérêt immédiat était évident, Jeanne a préféré le sacre qui consacrait l'autorité souveraine, force supérieure aux autres. Politique d'abord !
Une étude paraît mériter tous nos soins. Jeanne d'Arc a rejeté toutes sortes de solutions, même celle qui paraissait la plus avantageuse, la plus sûre, et qui, réunissant des forces et des intérêts puissants, semblait logique, naturelle et juste. Elle avait mission de Dieu de bouter l'Anglais hors de France.
L'alliance de la France et de l'Angleterre apportait aux deux royaumes la paix et la puissance. Elle mettait fin à la guerre. Elle fondait les deux États en un seul, plus riche et plus fort que chacun d'eux. Tout était avantage. Et même la France y gagnait : le Roi de France avait été le suzerain ; les rois d'Angleterre étaient d'origine française. Ils pouvaient, ils devaient s'entendre. Dans ses périodes de lucidité Charles VII laissait se faire une politique matrimoniale allant dans ce sens de l'union. Isabeau de Bavière rendait impossible au dauphin Charles l'accession au trône. La voie royale d'une paix enrichissant les deux royaumes s'offrait aux sages. La Sorbonne était favorable.
Les rébellions de toutes sortes, celles des grands, celles des insurgés comme les Cabochiens après Étienne Marcel, manifestaient la gravité et la généralité du mal. Le meurtre était partout. Pour en terminer avec une lutte qui n'en finissait pas il fallait que les deux pouvoirs en conflit s'entendissent.
C'eût été la mort de la France. L'histoire de Jeanne d'Arc est celle du miracle français.
L’Action Française 2000 du 15 septembre au 5 octobre 2005 -
Mgr Aillet appelle à ne rien lâcher
Dans son éditorial du mois de mai :
"À condition qu’elle demeure pacifique, évitant soigneusement de se laisser piéger par les multiples provocations à la violence de la part d’une poignée d’extrémistes prêts à en découdre, voire de policiers en civil infiltrés, cette mobilisation est pleinement légitime. Le 17 avril au soir à Paris, j’ai été le témoin fier et ému devant la gravité calme et silencieuse de centaines de jeunes « veilleurs pour la famille », engagés dans un « sitting » aux Invalides au nom de leur « résistance spirituelle ». Aucune provocation, y compris de policiers désarmés par leur attitude pacifique, n’a pu entamer cette non-violence, moins empruntée à une technique de comportement qu’au ressort de leur vie intérieure. Ces jeunes manifestants, qui se refusent à faire passer leur intérêt particulier avant le bien commun de la société et qui demeurent dans le respect des personnes, ont besoin d’être encouragés par des pasteurs qui leur rappellent que « la fine pointe du combat que nous avons à mener n’est pas une lutte idéologique ou politique. Elle est une conversion permanente pour que nos pratiques soient conformes à ce que nous disons… Alors, l’écart qui doit apparaître entre notre manière de vivre et les conformismes de la société ne pourra pas être perçu comme un jugement pharisien, mais comme un espace d’appel et comme une espérance » (cardinal André Vingt-Trois). Ces jeunes auront besoin d’être accompagnés spirituellement, voire formés à une action sociale et politique conforme à l’enseignement de l’Église, pour pérenniser ce « printemps des consciences » dont ils sont appelés à être les acteurs privilégiés. Il ne faut donc rien lâcher, ni dans la fermeté de la mobilisation, ni dans la douceur qui seule convertit en nous la violence en force d’âme ! D’ailleurs, l’approbation parlementaire, voire l’avis favorable du Conseil constitutionnel et même les décrets d’application ou les ordonnances du gouvernement, ne changeraient rien à notre opposition de fond, car « il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Ac 5, 29), selon le mot de l’apôtre Pierre comparaissant devant le Sanhédrin. C’est qu’un Parlement n’a pas autorité pour redéfinir le mariage qui est d’institution divine.
Mais il convient que cette résistance soit spirituelle, en puisant à la source de la prière, et morale, en inscrivant les convictions anthropologiques que nous défendons dans nos modes de vie quotidienne. Il faudra donc avoir le courage de résister au monde ambiant, ainsi que le suggérait le cardinal Joseph Ratzinger, en 2004, se prenant à rêver le futur d’une « Église intériorisée », « qui ne se targuera pas d’un mandat politique, qui ne fera pas les yeux doux ni à la droite ni à la gauche », une Église de pauvres, petit troupeau qui redonnera l’espérance à un peuple immense, à condition « d’avoir le courage et la force de se montrer différent de ce que propose la modernité ». [...]"