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Soumis et imprévoyants

Nous l’avons souvent dit ici,  les Etats-Unis  défendent farouchement  leurs intérêts et on ne saurait le leur reprocher.  Mais ce n’est certainement pas une raison pour que nos gouvernements successifs acceptent sans broncher  que notre pays soit traité comme une République bananière, trahissant ainsi   de nouveau le mandat que leur a confié le peuple souverain. Nouvelle illustration de l’attitude  de dhimmitude qui est celle de la gauche atlantiste devant l’hyperpuissante américaine,  l’ahurissante affaire du refus de la France, comme d’autres pays de l’UE, de survol de l’avion du président bolivien Evo Morales. Au motif que son  appareil était soupçonné d’abriter l’ex agent de la NSA Edward Snowden,  à la recherche d’un asile politique,  celui-ci a été contraint d’atterrir à Vienne (Autriche).

L’Equateur  le Venezuela, l’Argentine, le Chili,  le Brésil ont exprimé  par la voie diplomatique leur mécontentement et leur solidarité avec leur homologue bolivien. L‘Union des nations sud-américaines (Unasur, qui regroupe 12 pays), a fait part de sa « solidarité » et de son « indignation » , indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères du Pérou qui exerce la présidence tournante de l’organisation. Depuis Caracas, l’Alba (Alliance bolivarienne pour les peuples, qui compte huit membres autour du Venezuela) a critiqué « une situation grave due à l’impérialisme nord-américain et ses alliés européens ».

Les partisans du président Evo Morales, nationaliste indigéniste campant sur des positions plutôt altermondialistes, partisan  de la décroissance et lié aux  régimes vénézuélien et cubain par une même opposition aux Etats-Unis,  ont organisé hier  une manifestation devant ambassade de  France à La Paz. Des drapeaux   français ont été brûlés, des pierres ont été jetées sur fond de slogans hostiles  à notre pays.

Le quotidien Le Monde l’a relevé, « l’autorisation d’accès au territoire national fait partie des droits régaliens des Etats. Mais une interdiction après décollage d’un avion transportant un président et qui a fait approuver son plan de vol au préalable semble sans précédent. »

Avec une hypocrisie toute socialiste, Laurent Fabius  « a téléphoné à son homologue bolivien pour lui faire part des regrets de la France suite au contretemps occasionné pour le président Morales par les retards dans la confirmation de l’autorisation de survol du territoire par l’avion du président », a indiqué le porte-parole du ministère, Philippe Lalliot.

Car depuis BerlinFrançois Hollande  a vendu la mèche.  Il a confirmé qu’il était  suspendu au feu vert de Washington interdisant tout départ de Edward Snowden. Il a ainsi  avoué avoir « immédiatement donné l’autorisation de survol de la France à l’avion transportant le président bolivien, Evo Morales », uniquement quand il a appris que ce dernier était à bord de l’appareil sans l’ancien agent américain, car « Il y avait des infos contradictoires sur les passagers qui étaient à bord ».

 Bref,  M. Hollande  joue aussi bien le rôle de féal  de Washington que ne le fit en son temps M. Sarkozy,  accusé en septembre 2006   par un Laurent Fabius alors dans l’opposition d’être « le futur caniche du président des Etats-Unis »…Le changement c’est pas maintenant.

La dernière réaction un peu digne et virile  face aux activités d’espionnages récurrentes des Américains  à notre endroit fut celle de Charles Pasqua en 1995, alors ministre de l’Intérieur . Considérant que les Etats-Unis avaient eu un «comportement inamical, venant de services alliés», cinq Américains (notamment  quatre diplomates, dont le chef de poste de la CIA à Paris) qui «se livraient à des activités incompatibles avec le statut sous lequel ils résidaient en France» avaient été expulsés. Ils étaient accusés d’espionnage militaro-économique, notamment dans le domaine des télécommunications.

A contrario,  en mai 2012, quelques jours avant le second tour de l’élection présidentielle, le piratage des réseaux informatique de l’Elysée par les Etats-Unis n’avait entrainé aucune réactions,  alors même que des notes secrètes des plans stratégiques avaient été récupérés sur des disques durs, que  des ordinateurs  de proches conseillers de Nicolas Sarkozy avaient été fouillés rapportait l’Express…

Sur cette  question   plus générale de l’espionnage électronique dont la France fait l’objet,  il s’agit  de rappeler quelques vérités. Car si l’espionnage  militaro-économique entre « bons alliés » a toujours été de mise,  il existe toute de même des méthodes pour  s’en prémunir, malgré les moyens colossaux dont disposent les services de renseignements américains comparés aux nôtres.

 D’abord cette évidence : Il ne faut pas s’étonner  que les agences yankees   piochent, analysent et fouillent  dans  les données sensibles électroniques   émanant de nos pays…quand elles sont  hébergées  stockées par les grands groupes américains qui sont en position ultra dominante et quasi hégémonique. Elles n’ont qu’à demander pour se  servir.

 Il s’agirait aussi  d’avoir une production de composants logiciels/électroniques franco-françaises… afin de ne pas devoir les acheter à l’étranger ! 

 Autre constat, la  nécessité de la mise sur pied d’un chantier national consistant à  sécuriser  les WAN/MAN Français. Il est impératif  de de dresser une digue  solide capable de résister aux attaques informatiques internationalisées  auxquelles ce livrent régulièrement la Chine, les États-Unis mais aussi d’autres Etats.

 Bref, là encore constate Bruno Gollnisch,  tout est question d’autorité, de souveraineté, de volonté politique ; toutes choses dont sont singulièrement dépourvues les politiciens de l’UMPS. Les enseignements de l’Histoire sont impitoyables : malheur aux peuples dont les  chefs  ont la main molle et qui comptent sur les autres pour assurer la sécurité des nations dont ils ont la charge.

http://www.gollnisch.com

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