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Portrait du pilote de l'ULM "Hollande démission"

Lu dans Le Figaro :

"Comme la plupart de ces nouveaux militants, il n'avait jamais manifesté avant le grand rassemblement du 24 mars 2013 contre le mariage pour les couples de même sexe ; ne s'était jamais engagé en politique. Agé d'une trentaine d'années, brillant - il est diplômé de polytechnique et d'une grande école de commerce -, c'est pourtant un idéaliste. La meilleure partie de sa vie, raconte-t-il: l'armée, quelques mois en Côte d'Ivoire où, après la fin de la guerre civile, il a travaillé auprès d'organismes de désarmement. «J'avais l'impression d'être utile, comme maintenant.»

Il a fallu les gaz des CRS et quelques heures en garde à vue pour que tout change: le jeune entrepreneur est devenu l'un des plus ardents militants contre le mariage pour tous. Avec les amis qu'il a rencontrés sur le pavé, les idées fourmillent: le «Camping pour tous»: un sit-in devant le Sénat, 70 gardes à vue, c'est eux. Puis, le 14 juillet, nouvelle provocation: ils achètent 150 sifflets pour que le Président soit copieusement hué lors de son passage sur les Champs-Elysées. Ça marche un peu trop bien… La police le repère. En essayant de lui arracher sa caméra, les agents lui cassent un pouce, dit-il. David Van Hemelryck a quelque chose du paysan breton: calme et têtu comme une mule. Il est vexé et ne va pas s'arrêter là. L'idée de la banderole naît ce jour-là. «Nous voulions dépasser le cadre de l'engagement contre la loi Taubira, inciter les gens à se mobiliser contre ce Président impopulaire et incompétent» explique Agnès Berthéol, une mère de famille qui s'est mobilisée à temps plein pour le succès de l'opération.

En quelques jours, le jeune homme et son équipe de choc, une dizaine de bénévoles ultraconnectés, vont monter l'opération. Soit: obtenir le brevet nécessaire pour piloter un ULM, fabriquer la banderole, acheter un avion… Sans le sou, il se fait prêter près de 30 000 € par des amis. Le vendredi 9 août, il achète sa machine, le lendemain il survole sa première plage. On a jasé sur les serviettes de plage au passage de la banderole: c'est drôle, c'est stupide, laissez-nous bronzer en paix… David Van Hemerlyck et ses amis ont obtenu ce qu'ils voulaient: réveiller les dormeurs. Sur la route, il y a eu quelques contrariétés: de l'eau mystérieusement introduite dans le réservoir, un pneu crevé, une sortie de piste, les multiples contrôles de police, des difficultés pour trouver un aérodrome où atterrir qui remettent chaque jour toute l'intendance en question. Mais les vents contraires semblent renforcer sa détermination.

Car David Van Hemelryck n'est pas aussi seul qu'il en a l'air. Arrive bientôt derrière lui une adorable petite famille, boucles blondes et robes à fleurs. Des sympathisants qui l'ont hébergé pour la nuit. Ils sont comme ces dizaines d'anonymes qui se sont relayés pour accueillir le jeune pilote épuisé, le nourrir, laver ses vêtements, lui fournir de l'essence et le raccompagner le lendemain matin. Depuis son départ de Pau, il a ainsi remonté tout le littoral ouest aux commandes de son petit avion, banderole déployée: quarante heures de vol, 2 800 kilomètres parcourus, 12 étapes. La plaisanterie potache s'est transformée en un marathon harassant…"

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