Vous l’avez constaté, Nouvelles de France donne aussi bien la parole aux partisans du travail dominical qu’à ses opposants. Pour ma part, je me retrouve sans hésiter dans le camp des seconds.
Pour ma part, je me retrouve sans hésiter dans le camp des seconds. En effet, je me mets un instant à la place d’un dirigeant de PME : à consommation égale, quel est mon intérêt d’augmenter l’amplitude d’ouverture de mon magasin ? Il est nul, tout simplement. Par contre, dès lors que mes concurrents le font, je suis forcé de suivre, ou alors la consommation s’étalera bien sur un jour supplémentaire que se partageront mes concurrents. Car l’ouverture dominicale a un intérêt économique lorsque peu le font, ceux-ci étant moins nombreux qu’en semaine à se partager un gros gâteau. Comment y voir autre chose que de la concurrence déloyale ? Donc si tous les magasins ouvrent le dimanche, ce sera un jour d’exploitation supplémentaire par semaine pour les mêmes revenus.
On me rétorquera avec raison : et les salariés ? C’est parce que le dimanche est encore un jour exceptionnel qu’ils sont payés le double de l’heure. Si le dimanche devient un jour comme les autres, eux aussi y perdront car ils seront rapidement payés comme le samedi. Manquerait plus pour les entreprises de devoir supporter un jour supplémentaire d’exploitation avec des salariés payés le double pour une consommation qui n’augmente pas ! Ils pourront aussi se voir contraints de travailler le dimanche : un postier ne choisit pas de travailler le samedi, par exemple. Pourquoi le dimanche considéré comme un jour comme les autres ferait-il exception ? Quant aux cadres supérieurs, pas payés lorsqu’ils font des heures supplémentaires, je me demande bien ce qu’ils ont à gagner dans l’affaire… Bref, il n’y a aucun argument économique valable au travail le dimanche, sauf en zones touristiques et pendant les fêtes.
Eric Martin La suite dans les Nouvelles de France
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