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  • La lettre de Gérard Lanvin sur notre système actuel

    Quand on vit de la naissance à la mort avec de l’argent public, comme M. Hollande, Ayrault, Sapin et quelques millions d’autres, que l’on ne paie pas ou peu de cotisations sociales, qu’on bénéficie d’un système de retraite réservé à sa seule catégorie, d’un système de placement financier défiscalisé, et qu’on n’a jamais investi un euro dans une entreprise mais tout placé dans des résidences secondaires, on doit a minima avoir l’honnêteté de ne jamais prononcer le mot Égalité, ni d’exiger des autres fussent-ils devenus riches, plus de solidarité qu’on ne s’en impose à soi-même. 
    38 ministres et ministres délégués qui se goinfrent (le mot est faible) à nos frais, n’est-ce pas cela qui est VRAIMENT minable ? 
    Demander aux contribuables de payer plus d’impôts pour financer 4 personnes au service de la concubine de Hollande,n’est-ce pas minable ? 
    • Duflot et Filippetti qui bradent des Légions d’Honneur à tous leurs copains, n’est-ce pas minable ? 
    • Un premier ministre qui veut un nouvel aéroport plus grand, à sa gloire, alors que personne ne prend l’avion à Nantes grâce au TGV. 
    • Des ministres sans aucune exemplarité dont certains ont été condamnés ou devraient l’être…, un gouvernement incompétent et non coordonné qui gesticule au gré du vent, n’est-ce pas minable ? 
    • Insulter un homme qui a choisi de s’expatrier, alors que nous sommes censés être libres de nos mouvements dans ce pays, n’est-ce pas minable ?…, sachant que Depardieu a rapporté à la France des centaines de millions d’euros, directement et indirectement ! 
    • Combien coûtent ces donneurs de leçon du gouvernement et du PS, qui passent leur temps à nous culpabiliser mais ne veulent surtout pas réduire leur train de dépenses, alors qu’ils détruisent la France, ses emplois et ses valeurs ? N’est-ce pas minable ? 
    • Comment osent-ils parler de patriotisme alors qu’ils ne rêvent que de brader la nationalité française en la donnant contre un bulletin de vote… 
    • Ce "président" et ses "ministres" sont la honte de la France. Ce pays qu’ils sont en train de détruire est devenu la risée du monde entier. 
    Gérard Lanvin

  • Domenico Losurdo : « Contre-histoire du libéralisme »

    Domenico Losurdo signe un ouvrage accablant sur les liens entre le libéralisme et les théories de la suprématie occidentale (esclavagisme, racisme, massacres de masse) portées par des penseurs ou acteurs politiques et économiques de premier plan, entre le XVIIe et le XIXe siècles.

     

    «La race européenne a reçu du ciel ou a acquis par ses efforts une si incontestable supériorité sur toutes les autres races qui composent la grande famille humaine, que l’homme placé chez nous, par ses vices et son ignorance, au dernier échelon de l’échelle sociale est encore le premier chez les sauvages».

    L’auteur des lignes mises en exergue ci-dessus n’est pas un marginal et sanguinaire partisan de la colonisation occidentale; c’est le doux et libéral A. de Tocqueville, auteur classique, inscrit aux programmes scolaires de certaines filières au lycée ou à l’université –pour des idées toutes autres que celles étudiées par Domenico Losurdo dans le présent ouvrage.

    Le projet de l’auteur italien, qui veut «sommairement reconstituer les premiers siècles de l’histoire du libéralisme et des rapports sociopolitiques concrets établis en son nom», aboutit à un ouvrage proprement accablant pour un ensemble d’acteurs intellectuels, politiques et économiques des XVIIe–XIXe siècles, empêtrés dans une sorte de paradoxe tenace.

    Le premier et principal point commun entre ces acteurs issus de champs divers est leur appartenance revendiquée au courant libéral –de Locke à Tocqueville en passant par Grotius, Montesquieu, divers responsables politiques anglais, américains ou français, hommes d’affaires, propriétaires ou certains militaires.

    Paradoxes inhérents ou maladies infantiles du libéralisme?

    La première question qui se pose est de savoir ce que signifie libéralisme. Losurdo synthétise les réponses courantes: «Le libéralisme est une tradition de pensée qui place la liberté de l’individu au centre de ses préoccupations».

    Tel un inspecteur Columbo des idéologies, Losurdo demande alors: comment se fait-il que des penseurs et acteurs se réclamant de cette tradition intellectuelle, et cherchant donc à défendre les libertés individuelles, s’accommodent si bien du «processus d’expropriation systématique et des pratiques génocidaires» qui accompagnent la colonisation occidentale en Irlande, en Amérique, en Afrique et en Asie?

    Comment se fait-il, même, que, dès le XVIIe siècle, l’esclavagisme, les théories raciales et le colonialisme belliqueux soient entérinés, voire légitimés par divers libéraux (Locke, Grotius, parmi les plus fameux)?

    Losurdo insiste sur le fait qu’il serait erroné de dédouaner les esclavagistes et les colonialistes en considérant que ce point de vue était dans l’air du temps, dominant à l’époque et qu’ils n’ont fait que se conformer à des modes de pensée différents de ceux qui sont les nôtres actuellement –c’est à dire qu’il ne faut pas faire preuve d’«historicisme»: au moins depuis Montaigne, Las Casas ou Jean Bodin, les opposants à l’esclavagisme et au colonialisme ne manquent pas!

    Ceci sans compter les autorités d’Ancien Régime (monarchie, Église, État central) qui s’opposent à ces pratiques déshumanisantes pour des raisons qu’on peut dire stratégiques.

    Car c’est bien sur les intérêts et les stratégies pratiques des acteurs en présence que Losurdo attire l’attention, dans la perspective de mieux saisir le libéralisme et ses incarnations concrètes. Il fait observer qu’au XVIIe siècle, après la révolution anglaise qui met fin à l’absolutisme, la conquête de l’Amérique et la traite esclavagiste prennent un essor inédit.

    Au XVIIIe siècle, après l’indépendance des États-Unis, l’esclavage des Noirs et le génocide des Amérindiens s’intensifient jusqu’à former un ensemble d’États, dans le sud du pays, fondés sur le principe de la discrimination raciale.

    En somme, «l’auto-gouvernement de la société civile triomphe sous le drapeau de la liberté et de la lutte contre le despotisme, alors qu’il entraîne le développement de l’esclavage-marchandise sur une base raciale et creuse un abîme insurmontable et sans précédent entre les Blancs et les peuples de couleur».

    En effet, dans sa lutte contre l’absolutisme étatique, le «parti libéral» exclut la possibilité d’une servitude ou d’un esclavage des Blancs, en métropole, mais ferme les yeux, rationalise -Montesquieu tente d’expliquer la déchéance de certains peuples dans l’esclavage par le «climat» de leurs terres d’origine, qui les rend plus faibles que les Européens industrieux- voire légitime l’esclavage et l’oppression des peuples colonisés, notamment en Amérique.

    Concrètement, les aristocrates et colons Blancs sont les premiers à réclamer une libre jouissance de leurs propriétés (terres, esclaves et serviteurs) contre l’ingérence de l’État central métropolitain.

    De ce point de vue, selon Losurdo, le libéralisme comme courant de pensée ne peut se comprendre sans prêter à attention à son efficacité pratique, étroitement corrélée aux intérêts matériels de ceux qui s’en revendiquent: aristocrates et politiciens européens, responsables politiques et colons propriétaires américains; pour tous, la lutte contre l’absolutisme n’outrepasse pas –voire légitime– la défense de la propriété privée des terres et du «bétail humain». Losurdo parle à ce titre d’un «accouchement gémellaire», c’est-à-dire simultané en ce qu’ils seraient jumeaux, du libéralisme et de «l’esclavage racial», aux XVIIe–XVIIIe siècles.

    La «Herrenvolk democracy»

    L’auteur n’arrête pas son analyse aux oppressions coloniales et montre qu’en métropole également, à la même période, le lumpenprolétariat est durement réprimé par la législation au Royaume-Uni et aux États-Unis (qu’on pense aux workhouses et aux mesures policières prises contre les vagabonds et chômeurs), de même qu’une grande partie des classes populaires est encadrée dans sa vie publique (restrictions du droit de vote, censures de la presse), sa vie privée (mesures eugéniques et contrôle de mœurs), le monde du travail (interdiction des coalitions ouvrières et rejet des entraves à la concurrence sur le «marché» du travail)…

    Tout comme les esclaves et les peuples colonisés, les groupes sociaux métropolitains économiquement défavorisés sont jugés incapables d’être libres, et situés aux confins de la «civilisation», au nom de laquelle ils doivent se «sacrifier», comme le soulignent, avec plus ou moins d’enthousiasme, la plupart des libéraux.

    Losurdo signale qu’aux peuples colonisés, en Irlande, en Asie, en Afrique, en Amérique, aux lumpenprolétaires réprimés, aux prolétaires des métropoles, à une grande partie des femmes et des enfants, on peut aussi ajouter à la liste de ceux qui sont opprimés par le libéralisme au pouvoir les abolitionnistes anglo-saxons, les «radicaux» et les socialistes au XIXe siècle.

    L’auteur italien fait observer que ceux qui souffrent des «clauses d’exclusion» de la liberté revendiquée par les libéraux sont à ce point nombreux qu’on peut décemment qualifier le régime libéral (qui s’applique au Royaume-Uni et aux États-Unis en tête) de «Herrenvolk democracy», c’est-à-dire de «démocratie qui ne vaut que pour le ‘peuple des seigneurs’», comme le proposent des historiens contemporains.

    A partir de la fin du XVIIIe siècle, l’esclavage est de plus en plus contesté, notamment en France, où se constitue le radicalisme, né de la scission d’avec le libéralisme, dans la lutte contre le despotisme, et à l’issue de la révolte de Saint-Domingue (actuel Haïti) et de la déception apportée par la révolution américaine qui n’abolit pas l’esclavage, les discriminations et les exactions coloniales.

    Le radicalisme en France se distingue à la fois du socialisme, et surtout, du libéralisme dominant qui continue, au XIXe siècle, à défendre l’esclavage aux États-Unis –à l’instar de Tocqueville qui considère que l’abolition déstabiliserait gravement les puissances coloniales et serait une atteinte irrémédiable à la propriété privée des colons et des groupes métropolitains privilégiés.

    Un «darwinisme social ante litteram»

    Tocqueville est encore de ceux qui, progressivement, au XIXe siècle, contribuent à faire émerger des paradigmes de la naturalisation voire de la divinisation de l’ordre social, qui rendent les hiérarchies sociales et ethniques intangibles et éternelles, mais, surtout, qui fustigent les atteintes à ces hiérarchies comme blasphématoires et contre-nature.

    Avec Herbert Spencer, pour ne citer que lui, le libéralisme s’attaque férocement à la redistribution des richesses et à l’assistance étatique aux démunis, malgré leur forme embryonnaire à l’époque, et légitime la domination sociale des plus forts, notamment la colonisation, justifiée par analogie avec les mythes bibliques de la quête de la terre promise par les enfants d’Israël.

    Comme J. S. Mill, les libéraux commencent à théoriser une hiérarchie explicitement raciale au sommet de laquelle se trouvent les Blancs, de par leur «mission civilisatrice». Tocqueville propose ainsi d’appliquer le modèle de la colonisation américaine à l’Algérie: il théorise la «guerre juste» faite aux «sauvages» voués à la destruction, qui passe par des exactions à l’encontre des civils, et l’instauration d’un apartheid garantissant la suprématie blanche.

    C’est dans cet environnement intellectuel qu’émergent les thèses raciales, habituellement présentées comme sulfureuses, de Gobineau, qui ne s’avère en réalité, à la lecture du livre de Domenico Losurdo, qu’un libéral parmi d’autres conceptualisant –de façon moins nuancée il est vrai– la suprématie de la «race aryenne». Apparaissent également vers le milieu du XIXe siècle les premières théories selon lesquelles les Juifs et les intellectuels progressistes comploteraient pour agiter les masses populaires contre la propriété privée et contre la colonisation.

    Contre ces menaces faites à la propriété et la liberté individuelle des groupes sociaux aisés, les libéraux n’hésitent pas à préconiser une «dictature temporaire modernisatrice», y compris si elle passe par des coups d’État, que lesdits libéraux appuient chaleureusement, depuis le 18 brumaire de Bonaparte jusqu’à la marche de Rome de Mussolini en 1922. Dans les colonies, face aux ingérences de l’État central, les libéraux menacent encore de sécession et de guerre civile, comme le montre avec éclat la Guerre de Sécession américaine.

    De multiples traits et mises en pratique du «darwinisme social» porté par le libéralisme sont de véritables prémisses aux fascismes du XXe siècle: de nombreux libéraux préconisent une «solution finale», une euthanasie générale des races inférieures éprouvées par le colonialisme et inadaptées à la civilisation; les déportations de populations colonisées, les génocides et l’enfermement concentrationnaire empêchent de considérer «les catastrophes du XXe siècle» comme des éruptions totalement inattendues et imprévisibles.

    Au terme de sa «contre-histoire du libéralisme», Losurdo rappelle à quel point le cheminement vers des formes plus démocratiques a été long, douloureux, et largement dû aux luttes des «exclus» pour leur reconnaissance. Il exhorte à se détacher de toute forme d’«hagiographie» délibérée ou pas, pour, enfin, se pencher sur l’histoire réelle d’un courant qui a encore une grande influence sur notre époque.

    Losurdo fait preuve d’une érudition impressionnante et mobilise une importante littérature anglo-saxonne a priori peu courante pour le lecteur français, ainsi que de nombreux textes d’époque. Il faut également souligner le projet salutaire de remettre à la lumière les cendres et les cadavres sur lesquels la puissance occidentale s’est bâtie, largement au nom d’un système de pensée qui cherchait à promouvoir la liberté individuelle.

    Ainsi, l’ouvrage amène de façon fructueuse le lecteur à questionner une diversité de phénomènes actuels, qu’on aurait tort de croire totalement inédits dans leur forme et leurs implications.

    Slate

    http://fortune.fdesouche.com/374277-domenico-losurdo-contre-histoire-du-liberalisme

  • Le grand écart des écologistes

    Les écologistes n'ont pas voté la motion de censure déposée par l'UMP et l'UDI, alors que le Front de gauche avait décidé de censurer le gouvernement.

    Alors qu'ils sont alliés au Front de gauche pour les départementales, les écologistes ne l'ont pas suivi pour faire tomber le gouvernement, au moment de voter la motion de censure. Le grand écart des écologistes met en avant les divergences de fond qui secouent le parti, partagé entre les tenants de l'opposition au gouvernement et ceux qui rêvent d'y entrer. Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d'Europe Écologie-Les Verts (EELV), serait "la championne du monde de gymnastique grand écart", selon un député PS saluant à sa façon la patronne des écologistes qui "essaie de tenir les deux bouts" de son parti.

    Europe Écologie-Les Verts, qui sera présent dans 950 des 2 054 cantons, sera associé "dans 43 % des cas avec au moins une composante du Front de gauche", a détaillé David Cormand, secrétaire national du parti en charge des élections, et "dans 80 % des cas, les militants ont choisi d'y aller sans le PS".

    "Deux lignes caricaturales"

    Parallèlement, les députés écologistes annonçaient qu'ils voteraient en grande majorité contre la loi Macron, tout en précisant que la décision avait été prise "uniquement sur le fond du texte, pas favorable aux idées écologiques", mais ne reflétait "pas de position pour ou contre le gouvernement". Ils ont d'ailleurs refusé de s'associer au groupe Front de gauche, dont une partie des membres a voté la censure avec l'opposition de droite. "Nous sommes dans la majorité. Il y a maintenant trois groupes dans l'opposition - l'UMP, l'UDI et le FG - et trois groupes dans la majorité - le PS, les écologistes et les radicaux de gauche", a réagi François de Rugy, coprésident du groupe écologiste à l'Assemblée.

    Mais chez EELV, c'est bien deux groupes qui se dessinent. "Deux lignes caricaturales", comme les a définies Dominique Voynet, ancienne ministre écologiste. "Après la prise de pouvoir de Cécile Duflot et Jean-Vincent Placé, nous assistons aujourd'hui en spectateurs impuissants à leurs déchirements, sommés de choisir entre deux lignes incompatibles qui sont assises essentiellement sur des choix personnels", a-t-elle estimé.

    "Qu'elle vive sa vie avec Mélenchon"

    Depuis qu'elle a refusé de participer au gouvernement de Manuel Valls, en avril 2014, Cécile Duflot a multiplié les attaques envers l'exécutif et s'est affichée avec Jean-Luc Mélenchon (PG) et Pierre Laurent (PCF) lors d'un meeting de soutien à Syriza. "Qu'elle vive sa vie avec Mélenchon. On verra comment elle s'en sortira", a lancé en forme de boutade à un visiteur François Hollande, qui y voit "une alliance de circonstance". "On ne peut pas empêcher les gens de se suicider", commente, plus acide, un parlementaire écologiste. "Une écologie d'extrême gauche [...], ça ne marche pas", juge François de Rugy, "entre des idées d'extrême gauche, anti-européennes, et les idées écologistes, je pense que ça n'a rien à voir". "L'obsession de devenir ministre l'emporte sur tout raisonnement politique chez François de Rugy", lui a répondu Pierre Laurent, secrétaire national du PCF.

    Jean-Vincent Placé, chef de file des sénateurs écologistes, favorable à un retour "en 2015" des écologistes au gouvernement, critique, lui, "un déplacement vers l'extrême gauche" de son parti. "Pour celles et ceux qui pensent que la priorité de l'année à venir est de casser du socialiste et de fracturer la majorité, je dis que cela n'a aucun sens". "Il n'ira pas au gouvernement parce que c'est Cécile qui tient le parti", assure à l'AFP un parlementaire écologiste.

    Et pourtant, François Hollande leur a encore fait un signe lors de sa conférence de presse, début février : "Si les écologistes veulent venir participer" au gouvernement, "ils sont les bienvenus", a-t-il dit, tout en affirmant qu'ils n'avaient "pas le monopole de l'écologie", à quelques mois de la Conférence sur le climat, à Paris. Mais que pense la base du parti de ces divisions ? "La base déteste ça, elle déteste les invectives", assure-t-on du côté de la direction. "On a beaucoup de gens qui parlent stratégie et pas de ce que l'on porte, de nos idées."

    Source : Afp via Le Point :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EukuVVEyZlbSsdDJMM.shtml

  • Financement des mosquées : l’illégalité au service du clientélisme

     Le nombre des édifications de mosquées en France ne fait que croître et embellir. On ne les compte plus. Une liste non exhaustive donnée par le ministère de l’Intérieur relève, en 2014, 2368 lieux de culte musulman ; parmi ces derniers, se trouvent environ 90 mosquées proprement dites, en exercice si l’on peut dire, et 350 projets de construction. La toute récente inauguration de la mosquée de Sablé / Sarthe, sous-préfecture de la Sarthe, dont François Fillon a été le maire et sise à deux pas de la célèbre abbaye bénédictine de Solesmes, cause quelques tourments localement. 

    L’inauguration par Madame le Préfet de la Sarthe, en personne, ainsi que la présence du sous-préfet et celle du maire ont provoqué de nombreuses réactions, y compris de la part de la Libre Pensée qui considère qu’elles constituent une atteinte au sacro-saint principe de la laïcité.

    Dans le même ordre d’idée, Julius Muzart, contributeur de Polémia, vient de nous signaler un article publié par la Gazette des Communes : un article édifiant. La Gazette des communes y explique avec complaisance comment les maires violent la loi pour financer des mosquées, et, entre autres choses, s’acheter ainsi des clientèles électorales. Nous le reproduisons et le faisons suivre des commentaires pertinents de notre contributeur.
    Polémia

    Financement des mosquées : le numéro d’équilibriste des maires

    Au sein du PS comme à l’UMP, des voix s’élèvent pour demander la révision du texte de 1905 encadrant la séparation de l’Eglise et de l’État. L’enjeu : que les collectivités puissent avoir la possibilité de financer, entre autres, les mosquées. Sur le terrain, des maires tentent de répondre au besoin des citoyens musulmans quitte à jongler, parfois, avec la loi.

    A Sarcelles, lors des grandes fêtes du calendrier musulman, comme la fin du Ramadan, l’affluence est telle que certains habitants doivent se recueillir à l’extérieur des deux salles de prières déjà pleines à craquer. Face à cette situation, la mairie met régulièrement à la disposition des fidèles des gymnases afin qu’ils puissent prier dans des conditions acceptables.

    Pour en finir avec ce système D, le député-maire PS de cette commune du Val-d’Oise, François Pupponi a cédé, en 2011, un terrain aux associations musulmanes de Sarcelles. Le but : ériger une grande mosquée permettant d’accueillir dignement les citoyens musulmans. Le bâtiment, encore en cours de financement, pourra recevoir environ 2 500 fidèles.

    Cadre juridique flou

    La loi de 1905 interdisant aux collectivités le financement d’un lieu de culte, l’élu a dû ruser et mettre en place un bail emphytéotique pour faire naitre le projet. Ce bail immobilier de longue durée prévoit un loyer modique, qui se résume souvent à un euro symbolique pour l’association qui gère le lieu de culte. « Juridiquement nous sommes dans le flou, déplore François Pupponi. les maires mettent en place ce genre de bail pour répondre à la demande des musulmans mais nous le faisons dans un cadre qui n’est pas sécurisé.  Peut-être qu’un jour la jurisprudence ne nous y autorisera plus. »

    Un dilemme pour les édiles, qui doivent d’un côté assurer à leurs concitoyens la liberté de culte et de l’autre, respecter l’interdiction de financer les structures qui l’abrite. Pragmatiques, ceux qui souhaitent donner un coup de pouce à la construction de mosquées dans leurs villes subventionnent aussi les activités culturelles des associations religieuses.

    Propositions de loi

    Un numéro d’équilibriste avec lequel certains élus souhaiteraient rompre comme le révèle un récent sondage TNS Sofres commandé par le Sénat, en janvier. Sur 3 000 maires interrogés, 29% sont favorables à l’autorisation d’un cofinancement collectivités-organisations religieuses pour la construction de nouveaux lieux de culte. Par ailleurs, 8 % d’entre eux jugent que le nombre de lieux de cultes musulmans convenables est insuffisant.

    Certains édiles, comme François Grosdidier (UMP) vont même plus loin et prônent une refonte d’un des textes fondateurs de notre République. « Aujourd’hui, la loi de 1905 est obsolète, il faut absolument adapter ses modalités », tempête ce sénateur et maire de Moselle auteur de deux propositions de loi sur le sujet.

    Tour de passe-passe

    Pourtant dans sa commune, à Woippy, la mosquée s’est construite sans trop de difficultés. Exception régionale oblige, le concordat d’Alsace-Moselle de 1801 signé par Napoléon, autorise les collectivités à financer les lieux de cultes catholiques, luthériens, calvinistes et juifs. Le flou juridique qui entoure le sort de l’Islam a permis à ce maire UMP de financer, en 2008, la mosquée avec des fonds publics. Ailleurs son opération aurait été illégale. « La République est schizophrène, elle demande aux musulmans de construire un Islam de France en accord avec ses principes mais ne leur donne pas les moyens de le faire. Je ne voulais pas que la mosquée de Woippy soit sponsorisée par les pays du golfe. »

    Opiniâtre, François Grosdidier compte redéposer un texte qui permettrait aux communes de financer directement les lieux de culte quand cela répond au besoin de la population et à une carence de l’offre privée.

    L’élu souhaite également défendre l’entrée de l’Islam dans le concordat d’Alsace-Moselle, « ce qui permettrait par ailleurs, la création d’une chaire théologique, véritable source intellectuelle structurante pour la religion musulmane. »

    Vente de terrains

    C’est ce rôle « de facilitateur » que Christian Dupessey, maire d’Annemasse en Haute-Savoie, a souhaité tenir quand il a vendu un terrain municipal pour la future mosquée : « Quand on prône le « vivre ensemble » à la française, il faut s’assurer que chacun trouve sa place dans la société. » Quand à l’argument de ses adversaires politiques qui le taxent d’électoralisme, il le balaye : « Je joue mon rôle d’intégrateur, j’essaye simplement de faire une bonne gestion, rétorque l’élu socialiste. » Ici, la mairie n’investira pas d’argent public dans le bâtiment et s’en félicite : « La communauté musulmane d’Annemasse est très attachée à construire elle-même la mosquée grâce aux dons de fidèles. »

    Réinventer la laïcité : pour Stéphane Gatignon, maire EELV de Sevran, l’enjeu est de taille. Dans sa ville, 73 nationalités se côtoient. Une richesse mais aussi un défi pour ce maire qui constate un manque criant de lieux de prières pour les musulmans, hindouistes ou évangélistes sevranais.

    Si l’édile a bien vendu un terrain pour la construction d’une future mosquée, il a refusé l’option du bail emphytéotique et a fait payer à l’association le prix fixé par France Domaine. « Pas d’entourloupes, lâche-t-il, je voulais être transparent. » Sa position est claire : il faut que les mosquées se construisent et que les maires puissent le faire dans de bonnes conditions.

    Contre le repli communautaire

    Il dénonce des décennies de blocage de la part des pouvoirs publics, notamment en banlieue, sur la question des mosquées. « Quand vous devez prier dans une cave ou dehors car il n’y a pas de structures adaptées, vous vous sentez obligatoirement stigmatisé, mis de côté » dénonce-t-il. S’il n’est pas opposé à un toilettage de la loi de 1905, Stéphane Gatignon prône avant tout, l’ouverture d’un débat national « il faut discuter pour retrouver un vrai contrat social. On ne peut plus continuer comme ça. » Depuis quelques années, il observe d’autres communes voisines de Seine-Saint-Denis, confrontées à la radicalisation de certains musulmans après que les élus se soient opposés à tout projet de la communauté. « Si on se retrouve avec ces situations extrêmes, c’est avant tout parce que les gouvernants ont rompu avec le terrain. »

    Alors que le gouvernement a fait de la lutte contre la radicalisation l’un de ses fers de lance après les attentats de janvier, l’aide des collectivités à la construction de mosquée serait-elle l’antidote à la marginalisation de certains croyants ?

    Pour Alain Périès, premier adjoint du maire socialiste de Pantin Bertrand Kern, cela aurait l’avantage de couper l’herbe sous le pied des plus extrêmes. « Lorsque la mairie donne un coup de pouce aux associations musulmanes, l’argument qui consiste à dire il y a deux poids deux mesures ne tient plus. Je ne suis pas naïf, je sais qu’il y a toujours des fanatiques pour savonner la planche ».

    « Notre position, précise Alain Périès, c’est de considérer que la loi de 1905 ne doit pas être modifiée. Elle est en effet l’expression du principe républicain de laïcité. Un tel principe fondateur ne peut, d’une façon ou d’une autre, être amodié, sauf à en amoindrir la force ».

    Dans cette ville de Seine-Saint-Denis, si dix ans ont été nécessaires pour que la construction de la mosquée soit lancée, le premier adjoint l’affirme : « la majorité de la communauté musulmane se sent respectée. »

    Emeline Le Naour, 13/02/2015

    Source : La Gazette des communes

    http://www.polemia.com/financement-des-mosquees-lillegalite-au-service-du-clientelisme/

  • France : La christianophobie d’Etat en progression

    Ces derniers jours, le gouvernement et le président de la République se sont à nouveau distingués par leur ignorance délibérée de la religion chrétienne.

    Le récent communiqué de l’Elysée suite à une vidéo montrant l’égorgement de 21 coptes égyptiens par l’Etat islamique est particulièrement révélateur de cet état d’esprit. Le communiqué condamne : « Un assassinat sauvage », en éludant le motif de leur religion, faisant seulement mention de « ressortissants égyptiens ». Le texte évoque « la haine religieuse des terroristes », sans préciser que celle‑ci est d’origine islamique et antichrétienne.

    Il s’agit d’un exemple typique de langue de bois socialiste.

    Il est vrai que les actes antichrétiens n’attirent jamais l’attention des pouvoirs publics contrairement aux actes antisémites ou islamophobes

    Dernièrement, des crucifix ont été vandalisés dans le Calvados sans que cela émeuve le gouvernement. Pourtant, les actes anti‑religieux frappent bien plus souvent les Chrétiens que les Juifs et les Musulmans.

    Le dernier recensement des profanations de sépultures sur l’année 2014 montre que les profanations de cimetières musulmans s’élèvent ainsi à 4, de cimetières juifs à 6, contre 206 profanations dans les cimetières municipaux, où l’on compte une grande majorité de tombes chrétiennes.

    Précisons que les cimetières réservés aux Juifs ou aux Musulmans ne respectent pas l’obligation républicaine d’être enterrés au cimetière municipal, où les défunts sont enterrés toutes confessions confondues. Les Chrétiens, contrairement aux Juifs et Musulmans, acceptent cette loi et montrent jusqu’en leur dernière demeure qu’il n’y a pas de différence entre les hommes. Un message de paix qui semble pourtant attirer la haine et l’hostilité, y compris en France.

     

    N’est‑il tout de même pas exagéré de parler d’un antichristianisme d’Etat ?

    C’est un fait : les déclarations officielles et les actes symboliques se multiplient, qui dénotent la volonté gouvernementale de couper la France de ses racines chrétiennes. Un exemple : mercredi, les Chrétiens fêtaient le mercredi des cendres, qui marque le début des 40 jours de Carême avant Pâques. Pourquoi François Hollande ni son gouvernement ne s’affichent‑ils pas en une telle occasion, alors qu’ils ne manquent aucune occasion de se montrer lors des grandes fêtes musulmanes et juives ?

    L’extension du travail du dimanche et la suppression des jours fériés catholiques dans les territoires et départements d’Outre‑mer contenus dans le projet de loi Macron témoignent également de cette ostracisation.

    La conférence des évêques de France a contesté la suppression des jours fériés dans les DOM, dénonçant une « attaque forte contre la religion catholique. (…) Il est illusoire de penser que cela resterait demain cantonné à l’outre‑mer ».

    http://fr.novopress.info/182808/france-christianophobie-detat-en-progression/#more-182808

  • Massacres terroristes: genèse et horizon probable...

    Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

    Nous reproduisons ci-dessous une analyse de Xavier Raufer, cueillie dans Le nouvel Économiste et consacrée au terreau qui favorise l'éclosion du gangsterrorisme à la façon des Merah, Kouachi et autres Coulibaly...

    Massacres terroristes : genèse et horizon probable

    D'emblée, ces évidences : la génération spontanée n'existe pas. Ni en criminologie, ni en en biologie. De ce fait, les Kouachi, Coulibaly & co ne tombent pas du ciel et forcément, les tragédies type Charlie hebdo et Hyper-casher ont une genèse. Et faute de remonter aux origines, aux racines d'un événement tragique, un risque majeur existe qu'il réitère, puisqu'incompris.

    L'autopsie de cette tragédie est d'autant plus cruciale qu'une opportune et émotive "unité nationale" fait qu'il n'y aura pas de commission d'enquête parlementaire sur le sujet précis des attaques du début janvier 2015, ayant pourtant coûté la vie à 17 personnes.

    Cette autopsie, c'est donc un criminologue qui l'entreprend - à juste titre car, on le verra, l'enchainement qui débute en 2012 à Toulouse et Montauban avec Mohamed Merah, et s'achève (pour l'instant) dans la région parisienne avec les Kouachi et Coulibaly, est clairement criminel.

    Car voici la commune caractéristique de Merah, Nemmouche, du"Bilal" de Joué-les-Tours, des Kouachi et de Coulibaly, plus essentielle encore que leur dérive salafiste-terroriste : tous sont des bandits endurcis. Non de "petits délinquants" comme le dit gentiment la presse, mais des criminels au sens judiciaire (malfaiteurs dont les infractions relèvent de la Cour d'assises) et d'abord l'initial et prototype des autres, Mohamed Merah, braqueur en série, 18 condamnations au casier judiciaire à sa mort. Idem pour Coulibaly au "lourd passé de braqueur", dit Libération. Les autres ne valent pas mieux.

    Or au delà même du profil des terroristes, ces tragédies n'adviennent pas par hasard. Il y a toujours un climat, une ambiance. Dans la France de 2015, ce climat est celui d'une dégradation de la sécurité publique. Aujourd'hui, les criminels et parmi eux, les bombes humaines ré-islamisées à la Kouachi-Coulibaly n'ont plus peur de la police - bien moins encore, de la justice. Ils se sentent à l'aise pour agir. Ils flairent l'enivrant fumet de l'impunité.

    Commençons donc par regarder la France criminelle d'aujourd'hui, d'où proviennent tous les vrais terroristes ayant vraiment tué de 2012 à 2015.

    • Dans la France de 2015, les armes de guerre abondent

    Un exemple, parmi d'autres. Fin 2014 à Créteil, un automobiliste échappe à un contrôle routier, blessant au passage deux policiers avec son véhicule. Au logis de ce petit dealer local, on trouve un pistolet-mitrailleur Uzi, deux pistolets automatiques 9mm, un Colt 357 magnum et des munitions en abondance. On comprend avec quelle aisance les gangsters-jihadis Kouachi-Coulibaly vont acquérir de mortelles armes de guerre auprès du premier "collègue" venu.

    • "Vivre ensemble", mais criminalité étrangère

    Nous abreuvant du "vivre ensemble", l'effusion médiatique élude - et ceci est un élément objectif de l'autopsie en cours - que tous les vrais terroristes ayant vraiment tué de 2012 à 2015, sont indéniablement issus de l'immigration, et que, de 2008 à 2013 :

    - 33% d'étrangers en plus, ont été mis en cause pour toutes les infractions non routières commises sur la sol français,

    - + 60% pour les atteintes aux biens (vols, etc.), par des étrangers, sur les mêmes années.

    Si bien entendu, on ajoutait à ces données les citoyens français récemment issus de l'immigration, la proportion des infractions commises en France par des étrangers d'origine, licites ou clandestins, serait écrasante, pour la criminalité "des rues", agressions, vols à main armée, cambriolages, vols divers, etc.

    • Une criminalité "stable" ? C'est faux

    Le ministère de l'Intérieur et les médias et agences proches disent que la "délinquance" est stable en France. Or c'est faux. La France des cités hors-contrôle et quartiers dangereux est bien plutôt prise dans une spirale criminelle - et là se trouvent le terreau et les repaires du jihadisme à la Merah & co. C'est dans ces "ghettos" qu'ils s'enhardissent et pas en Syrie ; là qu'ils s'aguerrissent et non en Irak ; là qu'ils se procurent des armes de guerre et non au Yémen.

    Ainsi, quelle est la réalité criminelle de cette France dangereuse ?

    Dès 2011, Stéphane Gatignon, maire Europe-Ecologie Les Verts de Sevran (93), décrivait (Le Monde 12/04/2011), des "affrontements violents entre bandes criminelles rivales... Nous vivons dans un état d'exception avec des bandes qui se tirent dessus pour le marché de la drogue". C'est dans de telles zones de guerre banlieusardes que les Merah & co apprennent à tirer et à cibler la police ; qu'ils acquièrent, pour de futurs attentats, le "calme des vieilles troupes".

    Dans cette France dangereuse (en "zone police", urbanisée), les séquestrations criminelles - accompagnées, de tortures, sévices et autres "actes de barbarie" - ont bondi de 33% en 2014. Or accomplir et gérer un enlèvement est une opération complexe, organisée. C'est déjà du proto-terrorisme - voir Ilan Halimi et la récente affaire de Créteil où une famille était attaquée à domicile car "Les Juifs, ça met pas l'argent à la banque".

    Dans cette France dangereuse, s'agissant des faits de violence "la barre du demi-million de faits par an est franchie en mai 2014" (+ de 500 000 cas connus). Les "règlements de comptes entre malfaiteurs" bondissant, eux, de + 20% de juin 2013 à mai 2014. Pire encore (8e enquête de victimation de l'ONDRP, décembre 2014) les vols avec violence visant les femmes (arrachages de sacs, agression aux distributeurs de billets, vols de portables...) explosent de + 28%.

    Dans cette France dangereuse, les professionnels sont toujours plus victimes de sévices et d'agressions (dernières données disponibles, fin 2013) :

    Médecins : + 15 %

    Policiers : + 5,6 %

    Gendarmes : + 17 %

    Pompiers en exercice : + 27 %

    Douaniers : + 55 %

    Pour les agents de transports (conducteurs de bus, etc.), on atteint "un record en 2013".

    Souvent, les urgentistes visitant de nuit les cités hors-contrôle sont roués de coups et dépouillés. En décembre 2014 dans le Val de Marne, un médecin "venu secourir une vieille dame", subit sa 4e agression en deux ans.

    Comment les Kouachi-Coulibaly & co financent-ils leurs voyages, leur terrorisme? De discrets donateurs de la péninsule arabe les inondent-ils de pétrodollars ? Non : leur argent provient de cambriolages et de braquages. Qu'en est-il aujourd'hui de ces deux types d'infractions ?

    En juin 2014, la Fédération française des sociétés d'assurances signale une "explosion du nombre des cambriolages depuis 2008" : + 50 % ! Indéniable, leur analyse repose sur 38 millions de contrats Multi Risque Habitation.

    Autre type d'agression permettant d'aguerrir de jeunes malfaiteurs : les vols à la portière, sorte de micro-opération commando. Dans la seule Seine Saint-Denis, on en recense "un millier, entre le 1e janvier et le 20 décembre 2014".

    Le pire maintenant : les "Vols à main armée", familièrement dits "braquages", car au delà du crime même, ils constituent de longue date, de l'Italie des Brigades rouges à l'Ulster de l'Ira en passant par l'ETA basque, l'entraînement-roi des commandos terroristes en formation. Double bénéfice ! Car en prime, ça permet de financer la cause.

    Bien entendu, il s'agit de "braquages de proximité", sans grands risques, plutôt que d'attaquer des banques, chambres fortes, etc. Tous les tueurs de 2012 à 2015, Merah, Nemmouche, "Bilal", les Kouachi, Coulibaly sont passés par cette cruciale case "braquage". Sans l'expérience alors acquise, leur passage à l'acte terroriste devenait problématique - voire impossible.

    Qu'en est-il de ces braquages de proximité dans la France d'aujourd'hui ? Le ministère de l'Intérieur dit qu'ils baissent - une affirmation ni sérieuse, ni crédible. Les outils scientifiques offerts par la criminologie permettent à l'auteur d'affirmer qu'au contraire, ces braquages sont plus nombreux, plus violents et touchent des cibles plus diverses que par le passé.

    Ajoutons que le braquage est indéniable, car forcément repéré de divers côtés : police ou gendarmerie locales, mairies, médias locaux, assurances, syndicats professionnels ou de salariés, etc. Donc, en matière de vols à mains armées, pas de "chiffre noir" (différence entre l'infraction vécue et l'infraction connue).
    Qu'en est-il donc de ces authentiques "centres d'apprentissages" pour bandits et terroristes ?

    Prenons d'abord les médias tu terrain. Les lire systématiquement (ce que nous faisons) révèle que les braquages persistent sur des cibles "classiques" : stations-services, pharmacies, supérettes et commerces (boulangeries, jouets, articles de sport...), bar-tabacs, restauration rapide, etc. Chacune de ces attaques rapporte quelques centaines d'euros, guère plus. En outre, toujours plus de camions sont braqués (fret, cigarettes, colis, cosmétiques, informatique, etc.).

    Or désormais, de nouvelles cibles sont touchées : rien qu'en novembre et décembre 2014, des braquages ont visé (un ou plusieurs) : poissonnerie, salon de coiffure, grossiste en volailles, caserne de pompiers (!), mercerie, camion à pizza, jardinerie, caviste, cinéma, centre de thalassothérapie et le plus beau... Le Tribunal de Grande Instance de Nancy !! - au passage, une preuve flagrante du respect qu'inspire aux racailles la justice façon Taubira.

    Et les professionnels ? Que constatent les magistrats, policiers et gendarmes de terrain ? L'auteur en compte beaucoup dans ses anciens étudiants (trente ans entre l'Institut de criminologie et le département MCC...). Tous confirment ce qu'écrit l'un d'eux, début 2015 : "Les braquages de proximité se multiplient au préjudice des supérettes, bureaux de poste, pharmacies et autres boulangeries, c'est incontestable. Dans mon ressort, pas une semaine sans un ou plusieurs faits de ce type".

    Deux points importants maintenant : toujours plus, ces braquages de proximité sont violents et toujours plus, ils adviennent en série, voire par rafales.

    • Les braquages violents

    Là aussi, les témoignages abondent. Les recueillir demande juste de savoir lire. Novembre et décembre 2014, toujours : "Uckange, braquage d'une rare violence... Commerçants "braqués à domicile et violemment frappés"... A Margnac-sur-Touvre "Le braqueur frappe le vendeuse à coups de pieds et de poing"... A Issy-les-Moulineaux, un distributeur de billets attaqué à l'explosif "A 8h30 du matin, quand la fréquentation des lieux est intense"... Les bandits "ont lancé le véhicule en feu sur l'atelier"... Lyon "Braquage à la kalachnikov dans une rue pleine de monde"... Metz "Commerçant blessé par balles lors d'un braquage"... A Courcelles-les-Lens "la caissière est gravement blessées par balles". Ainsi de suite, parmi cent cas traumatisants. A l'œuvre bien sûr, des voyous - demain, des émules de Kouachi-Coulibaly ?

    • Les braquages en série

    L'énumération est incessante : Lyon "Le supermarché Aldi est braqué une nouvelle fois (la 4e depuis 2012)... "Les vols à main armée se multiplient en Seine-Maritime"... Val-de-Marne "Une soirée, trois braquages"... Angers "La série des braquages de boulangerie continue"... Fouquière-les-Lens "Enième braquage chez Aldi (un autre)... Toulouse "Cinq vols à main armée en cinq jours"... Le responsable sécurité des Carrefour de Nantes et sa région "Le nombre de VMA constatés dans nos magasins a doublé sur l'an dernier"... Presqu'île de Guérande "La vague de braquages ne faiblit pas"... Marseille "trois braquages en une nuit"... Second braquage récent à la Poste de Compiègne, dans une boulangerie et un tabac de Torcy. Nantes-Rézé "Tous les débits de tabac y ont eu droit"... Antibes-Vallauris "Braquages en série"... Saint Nazaire "Rythme inquiétant... Le 14e braquage depuis le début de l'année"... Essonne "deux commerces braqués coup sur coup"... Ainsi de suite, par dizaines de cas, chaque semaine.

    • Des braqueurs toujours plus jeunes

    "Essonne, RER D "six ados de quinze ans interpellés pour un vol violent"... Région toulousaine "trois ados braqueurs de 12, 15 et 16 ans". 12 ans, vous avez bien lu. Les chouchous Mme Taubira, "victimes de l'exclusion et du racisme" à ne surtout pas contrarier - dans les faits, de potentiels émules de Kouachi-Coulibaly après dérive dans l'islam fanatique.

    D'où provient alors la baisse de 15% des braquages annoncée par l'Intérieur et ses séides ? De subtiles manipulations sur la qualification pénale des faits. Le journal local constate un braquage, car c'en est un, mais ensuite, le "vol avec arme" ou "vol en réunion" s'édulcore en "vol avec violence". Le crime devient un délit. Niveau justice, le braquage arrive au Parquet, selon sa "nature d'affaire" (NATAF). Mais au sortir du Parquet, "maquillage" aidant, la "nature d'infraction" (NATIF) gomme le braquage. A quel rythme ce bonneteau judiciaire opère-t-il ? Assez, en fin de compte, pour que baissent statistiquement des crimes qui en fait, augmentent.

    • Quelles populations souffrent le plus de cette criminalité proto-terroriste ?

    Cette criminalité ravage d'abord la France périphérique, les faubourgs, le domaine périurbain, les villes satellites des métropoles et les campagnes proches. Là, vit 60% de la population métropolitaine et 80% des catégories populaires : ouvriers, employés, petits paysans ou artisans, patrons de TPE.

    Cette France-là souffre d'une triple insécurité :

    - Physique (la criminalité),

    - Économique (la crise),

    - Culturelle (l'immigration).

    Cette population là se sent reléguée et oubliée par les bourgeois officiels - seule face aux prédateurs aujourd'hui et peut-être, face aux terroristes, demain.

    Cette population sait ce qu'elle vit et voit ce qu'elle voit. Les contes de fée sur le "vivre ensemble", les "maquillages" sur la sécurité, soulagent sans doute aujourd'hui les gouvernants - mais à terme, tout cela est ravageur. Car la réalité existe. Notamment, la réalité criminelle. Or comme le dit si bien le philosophe Clément Rosset, cette dernière "est insupportable, mais irrémédiable".

    Dans la population périurbaine, enfle donc chaque jour le sentiment - toujours explosif en France - d'un énorme et croissant déni de justice. Sentiment qui, dans les siècles écoulés, a provoqué jusqu'à des révolutions.

    Il y a certes le double drame de Charlie-Hebdo et de l'Hyper-Casher. Mais en dessous et en profondeur, grandit le trouble à propos de "gangsterroristes" à la Merah qu'à cinq reprises déjà, le Renseignement intérieur n'a su ni cibler, ni neutraliser à temps. Cette inquiétude, les actuels gouvernants feraient bien de la prendre sérieusement en compte, au lieu d'uniquement gérer l'effusion et le théâtre politicien.

    Xavier Raufer (Nouvel Économiste, 26 janvier 2015)

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