Bernard Plouvier
Pour un État, pour une Nation, la franche bêtise, la sottise crasse installées au Pouvoir, ou dans ses apparences, c’est la ruine assurée pour une génération, voire davantage. C’est ce qui est arrivé à la France depuis 1976.
Durant les années 1960, un certain patronat – celui des travaux publics, du textile et de la métallurgie – avait commencé d’importer des travailleurs extra-européens, en lieux et place ou en concurrence des Italiens et des Portugais, puisque le « rideau de fer » soviétique avait tari l’afflux des travailleurs polonais, si important durant l’entre-deux-guerres.
Lors de ces « golden sixties », tout se passait assez bien : les matières premières étaient bon marché, le plein emploi assuré et les immigrés maghrébins limitaient leur délinquance à des rixes internes, pour des raisons de politique exotique qui n’intéressaient personne. La ville de Roubaix, où l’auteur de ces lignes passait enfance et adolescence, était prospère en plus d’être un havre de paix sociale (sauf durant les chienlits électorales, où les communistes s’ébrouaient pour freiner leur déclin déjà évident).
Vinrent le premier choc pétrolier (1973) et la navrante dénatalité des autochtones, évidente dès la première moitié de la décennie 70. En 1976, deux politiciens-liges du capital industriel et commercial français – le Président Giscard d’Estaing et son très ambitieux premier ministre Jacques Chirac – crurent intelligent de renforcer une consommation intérieure stagnante par le décret sur « le regroupement familial des travailleurs immigrés » (paru au JO le 29 avril), aussitôt comparé, par ceux qui avaient quelques connaissances historiques, au funeste Édit de Caracalla. Le 9 novembre 1994, ce décret fut « consolidé » dans sa capacité de nuisance.
Entretemps, la situation sociale avait bien changé. Dès 1983, le cap des trois millions de chômeurs était franchi, on parlait de « délocaliser » les entreprises en des zones de plus bas salaires et de moindre protection sociale, le pays commençait à voir fleurir de multiples zones de non-droit et les images d’émeutes raciales égayaient ou consternaient régulièrement les téléspectateurs français (et britanniques, d’ailleurs).
L’An 2000, peut-être pour fêter l’approche du 3e millénaire, de merveilleux démagogues, brouillés avec les règles les plus élémentaires de calcul du prix de revient (on peut être sorti de l’ENA et n’être pas capable de passer avec succès le Certificat d’études primaires), abaissèrent à 35 heures la durée de travail hebdomadaire, mais 35 heures payées 40 (l’on était déjà passé de 40 à 39 heures, dans les mêmes conditions, au début de l’ère Mitterrand). Officiellement, cette « loi de progrès social » avait pour but de « favoriser l’emploi »… alors même qu’elle accroissait les coûts salariaux des entreprises de 10% ! Le « peuple de veaux » (appellation d’origine gaullienne contrôlée) applaudit, puis s’étonna de voir grandir les chiffres du chômage.
En 2008, selon les statistiques officielles (volontiers « remodelées » : cela fut toujours considéré comme un privilège régalien), 10% de la population française était immigrée et 20% des « Français » étaient fils ou filles d’immigrés, les Africains – noirs et maghrébins – fournissant plus de la moitié de ces deux lots (mais aussi 80% des hôtes des maisons d’arrêt).
De nos jours, la ville de Roubaix, à très forte majorité maghrébine, est devenue une cité où s’agitent des clans rivaux de narcotrafiquants, où la délinquance est énorme, et où l’on constate des zones de « nettoyage ethnique » (entendre : des quartiers d’où l’on chasse les autochtones blancs pour les remplacer par des musulmans ; pour les initiés, c’est le cas du quartier de l’Épeule). Et l’on pourrait en dire autant de zones entières de Tours-Nord, Joué-lès-Tours, Marseille, Villeurbanne, Rouen-Sotteville etc. etc. etc.).
En 2016, le chômage réel (toutes catégories associées) dépasse le niveau des cinq millions, en France. La Dette de l’État obère les Finances publiques pour deux ou trois générations, les salaires (au moins pour les emplois à faible qualification) sont quasi-bloqués depuis une dizaine d’années alors que les prix alimentaires de détail ont crû depuis l’introduction de l’euro. Quant au terrorisme musulman, l’actualité des années 2014-2016 démontre à l’évidence qu’il est devenu une institution nationale, voire un objet d’exportation… en bref : tout va mal. Et l’on trouve naturel d’accroître encore le nombre d’immigrés d’origine extra-européenne, musulmans pour l’écrasante majorité d’entre eux.
La bêtise (apparente) des gouvernants est rarement gratuite. On peut même affirmer qu’elle est télécommandée par ceux à qui ce crime d’État profite. En revanche, la passivité & l’inertie des peuples sont énormes. Toutefois, il suffit d’une minorité pour faire éclater un monde de pourriture et d’absurdité. Après tout, nos ancêtres se sont lancés dans le mouvement insurrectionnel durant les années 1789-1794, alors que la France se portait infiniment mieux sous le débonnaire Louis XVI qu’en Chiraquie, en Sarkozie ou en Hollando-Vallserie.
Il est vrai qu’en 1789, quand il s’était agi de voter pour désigner les députés aux États-Généraux, seuls les hommes avaient eu le droit d’opiner (quelque fût leur niveau de fortune) : ni les femmes (sauf les veuves devenues chefs de famille, qui eurent droit de vote par l’entremise d’un avoué), ni les vagabonds, ni les non-Français n’avaient alors le droit d’influer directement sur la vie publique. Heureux temps !