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  • Les excès du libre-échangisme et les limites à apporter au libre-échange (3/5)

    3- La sécurité stratégique, l’identité culturelle, la protection de l’environnement ne sont pas bradables

    Mais il faut aller plus loin dans la réflexion. Examinons donc une deuxième question : A quelles activités le libre-échange est-il susceptible de s’appliquer ?

    Le mécanisme de l’échange ne concerne pas l’ensemble des relations humaines. Il ne s’applique qu’à un type particulier de relations : celles où les partenaires passent des contrats en vue d’obtenir un gain, c’est-à-dire pour accroître leur bien-être ou leur richesse. Dans le langage de la théorie des jeux, l’échange est typiquement un jeu à somme positive. Mais dans les sociétés humaines, il n’y a pas que des jeux à somme positive. Il y a aussi des situations dans lesquelles, au lieu d’un gain, le résultat de la relation entre les partenaires est une perte, une destruction de richesse. C’est tout le domaine des situations de conflit, d’affrontement, ou encore de panique et de catastrophe, dans lesquelles l’un nuit à l’autre, par exemple en l’attaquant pour lui prendre quelque chose. On parle ici de jeu à somme négative. Le mode d’expression de ce jeu n’est plus le contrat mais le combat. Et puis, il y a aussi des relations qui ne sont ni d’échange ni de conflit mais dans lesquelles les partenaires confrontent de façon pacifique leurs opinions, leurs valeurs, négocient entre eux, cherchent à convaincre, recherchent des alliances avec ceux qui ont les mêmes objectifs. Dans ce type de relations, le jeu des partenaires ne procure ni gain global ni perte globale sensible, c’est un jeu à somme nulle. Le domaine de ce jeu est celui de la culture, de la religion, mais aussi du droit et de la politique. Et son mode d’expression n’est ni le contrat, ni le combat, mais le débat et le consensus.

    Cette pluralité des activités ou des fonctions sociales doit être reconnue, et cela a une double conséquence.

    Première conséquence : si l’échange ne concerne qu’une partie des activités humaines, a fortiori les règles du libre-échange ne sont pas applicables en dehors du domaine de l’échange. Elles ne peuvent être étendues au-delà de ce qui vise à créer de la richesse par le jeu des contrats.

    Dans les situations d’agression ou de conflit, l’objectif poursuivi n’est plus le libre-échange mais au contraire c’est la sécurité, la protection. Le meilleur moyen d’être en sécurité face à une agression, c’est la frontière, la cloison, la barrière, c’est la restriction des relations avec l’autre, et c’est aussi l’autarcie, l’autonomie des moyens de défense et de survie. A quoi rime le libre-échange des coups de feu ou des armes ? A quoi rime le libre-échange des produits dangereux ou agressifs comme les drogues ou le sang contaminé ? Faut-il promouvoir le libre commerce de l’opium, comme les Occidentaux l’ont fait en Chine au XIXe siècle par deux guerres successives ?

    De même, dans le domaine de la politique, du droit, des valeurs, de la culture, quelle pertinence peuvent bien avoir le marché et la logique du libre-échange ? Faut-il encourager le commerce des voix aux élections, l’achat des juges ? La réputation, la notoriété sont-elles achetables et vendables ? Peut-on s’acheter une place au Paradis, comme c’était le cas au Moyen Age au temps du trafic des indulgences ? Faut-il généraliser la pratique des transactions judiciaires sur le modèle anglo-saxon, comme ce fut le cas en 2008 dans l’affaire Tapie-Adidas avec les conséquences que l’on connaît et dans les conditions que l’on découvre aujourd’hui ? Vraiment, je ne le pense pas, même si toute une école économique cherche à appliquer les théories de l’échange à ces questions. Prenons le cas des institutions politiques. Les théories dites du choix public nous présentent le fonctionnement de nos institutions comme un marché sur lequel des entrepreneurs politiques (les partis, les élus) visent à obtenir des avantages pour leurs clientèles. Pour cela, ces entrepreneurs politiques passent des sortes de contrats entre eux pour s’échanger leurs votes et leur soutien, afin de maximiser leurs avantages. Ces analyses sont intéressantes et souvent convaincantes. Elles mettent en évidence le rôle des groupes de pression. Elles démontent les mécanismes du marchandage politique et du « renvoi d’ascenseur ». Elles permettent d’expliquer pourquoi il est si difficile de limiter les dépenses publiques et le poids de l’impôt.

    Mais cela ne veut pas dire pour autant que les théories du choix public nous fournissent un modèle à suivre. Bien au contraire, les phénomènes qu’elles décrivent sont pathologiques ; ils montrent que le marché et la politique ne font pas bon ménage et que leur mélange crée des dysfonctionnements majeurs : les intérêts privés prennent le pas sur l’intérêt public, les intérêts particuliers sur l’intérêt général, les intérêts immédiats sur ceux de long terme, avec tous les risques de corruption qui vont avec. Et si ce mélange doit cesser, c’est pour que la décision politique devienne plus libre, plus souveraine, plus orientée vers le bien commun, et non pas pour qu’elle soit encore plus livrée au jeu des politiciens.

    Nous pouvons tirer une seconde conséquence de ce constat de la pluralité des fonctions sociales.

    Il y a forcément des cas où la logique du contrat, qui prévaut dans le domaine de l’échange, s’oppose à la logique du combat et de la protection, qui prévaut dans le domaine des conflits, ou à la logique du débat, qui prévaut dans celui de la politique et des valeurs. Qu’est-ce qui doit alors l’emporter ? Je pense que le plus souvent, ce sont les exigences de la sécurité qui doivent primer sur le principe du libre-échange. Et je pense aussi qu’il est parfaitement légitime que le libre-échange puisse être limité au nom des choix politiques, des valeurs et de la culture d’un pays.

    Prenons quelques exemples. La défense est de plus en plus une affaire de technologie et de matériels. La sécurité d’un pays comme la France dépend de sa capacité de produire et d’innover dans les secteurs des armements, des moyens informatiques, des moyens de transport et de transmissions. Cette capacité doit être préservée et développée, même si cela doit coûter plus cher que ce ne serait le cas dans une situation de libre-échange. La même exigence s’applique à la production d’énergie, à celle des biens intermédiaires stratégiques et, dans toute la mesure du possible, des matières premières stratégiques. Et il ne va pas du tout de soi que les fournisseurs étrangers doivent avoir accès aux marchés publics de la défense. Une telle restriction d’accès semble d’ailleurs être la règle aux Etats-Unis d’Amérique, alors que les normes de l’Union européenne sont bien moins protectrices. Selon les estimations données en septembre 2013 par notre ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, sur l’ensemble des marchés publics, de défense ou autres, 95 % d’entre eux sont ouverts aux entreprises étrangères alors qu’aux Etats-Unis, ce taux n’est que de 30 %. La protection des activités stratégiques peut être onéreuse, mais la sécurité a un coût, et il n’est pas moins rationnel d’accepter ce coût que ce n’est le cas pour un particulier ou une entreprise lorsqu’ils s’assurent contre des risques.

    De la même façon, il est naturel pour un pays de se protéger contre les risques sanitaires ou environnementaux en fixant des normes et en empêchant la circulation de produits étrangers qui ne respectent pas ces normes. Bien entendu, cela restreint le libre-échange. Cela ne manque pas d’être critiqué par les libre-échangistes et par les groupes d’intérêts favorables au commerce international. Mais souvenons-nous de l’exemple de Marseille en 1720. Un navire, le Grand Saint Antoine, arrive en vue de Marseille alors que neuf décès par la peste ont déjà été enregistrés. Le capitaine fait escale secrètement près de Toulon pour prévenir les armateurs. Il faut aller vite parce que la cargaison, d’une valeur de 100 000 écus, doit absolument arriver bientôt à la Foire de Beaucaire. Alors, on fait pression sur l’administration sanitaire pour alléger l’application des règles de sécurité ; on écourte la quarantaine ; on tente de nier l’existence même de la peste. Résultat : environ 50 000 morts, soit la moitié de la population de la ville. Même scénario à San Francisco lors de l’apparition de la peste en 1900 dans le quartier chinois. Le quartier est tout d’abord mis en quarantaine ; on exige des Chinois quittant la ville un certificat de vaccination. Mais bientôt les pressions se multiplient : ces mesures sont jugées discriminatoires, racistes et coupables d’entraver le commerce ; elles sont dénoncées par les puissantes organisations commerciales chinoises. La quarantaine est abolie après deux semaines. La présence de la peste ne sera admise officiellement que onze mois après, alors qu’il était déjà trop tard pour éviter la dispersion du bacille.

    Ces exemples historiques nous rappellent que la sécurité ne doit pas être sacrifiée au profit du libre-échange. Cet enjeu est aujourd’hui devenu majeur : les négociations commerciales internationales portent beaucoup moins sur les tarifs douaniers, qui sont devenus très bas dans un grand nombre de secteurs, que sur ce que l’on appelle les obstacles non tarifaires, notamment les normes techniques de qualité et de sécurité, les normes sanitaires, les règles environnementales. Dans le contexte de la négociation de l’accord de libre-échange transatlantique ouverte en juillet 2013 entre les Etats-Unis et l’Union européenne, le niveau des droits de douane entre ces deux partenaires est évalué à moins de 5 % ; l’effet estimé des barrières non tarifaires est bien supérieur : elles seraient équivalentes à un droit de douane de 50 % pour les produits agricoles et de 30 à 40 % pour les produits manufacturés et les services. Mais en quoi serait-il justifié d’abaisser ces barrières ? Faut-il que les conceptions de la sécurité, les règles de protection contre les risques soient les mêmes partout ? Et pour quels avantages ?

    Je me bornerai à évoquer encore un autre sujet : celui du libre-échange et de la culture. Dans le milieu des entreprises mondialisées, les différences culturelles, notamment linguistiques, sont souvent perçues comme des barrières à l’échange : elles occasionnent des coûts supplémentaires – traduction, étiquetage, adaptation aux modes de vie et aux usages locaux ; elles freinent les économies d’échelle ; elles empêchent d’accroître les parts de marché. Les protections linguistiques et culturelles, comme la fixation de quotas ou l’usage obligatoire de la langue du pays, sont alors dénoncées comme déloyales et inefficaces.

    Ces critiques sont parfois fondées. Les mesures de protection peuvent avoir pour effet de favoriser encore plus le clientélisme dans l’intervention culturelle publique, d’avantager des producteurs médiocres et sans talent. Mais ces mesures sont-elles pour autant illégitimes, alors qu’elles se placent sur un autre terrain que celui de l’échange ? alors que leurs objectifs peuvent être ressentis par la population comme tout aussi importants, voire plus importants que la liberté des échanges et le bien-être économique ? Et d’ailleurs, du strict point de vue économique, est-ce qu’une forte identité culturelle, favorisée par une légitime protection, n’est pas de nature à accroître la confiance des gens en eux et entre eux, à mieux les faire travailler ensemble et à les rendre plus efficaces ? En d’autres termes, pourquoi faudrait-il critiquer chez les Etats et chez les nations ce que les libre-échangistes trouveraient certainement très bien lorsque c’est fait par les entreprises ?

    Une dernière question enfin : les libre-échangistes vantent les bienfaits de la concurrence et ils n’aiment pas les monopoles ; mais alors, pourquoi faudrait-il avoir peur des protections en matière culturelle, si elles permettent de maintenir le pluralisme des cultures, si elles permettent d’éviter que l’une d’entre elles acquière une position dominante ?

    Philippe Baccou 23/11/2013

    (A suivre)

    https://www.polemia.com/les-exces-du-libre-echangisme-et-les-limites-a-apporter-au-libre-echange-35/

  • États multiethniques et multiculturels : quels constats ?

    F. A.

    Les médias et la société de consommation, piliers de la modernité, promeuvent une idéologie expliquant que les sociétés démocratiques reposant sur la multiethnicité et le multiculturalisme forment un couple parfait, donnant naissance au fameux vivre ensemble. A leurs yeux, tout justifie cette propagande martelée aux peuples, et qui, au demeurant, ne repose pas sur le principe de réalité. En effet, en étudiant sérieusement les données historiques récentes et plus anciennes, il nous paraît difficile de baser un raisonnement sérieux reposant sur ce postulat mensonger et faux.  

    Commençons par présenter l’idée forte de notre article : les sociétés multiculturelles, multiethniques et « démocratiques » sont des infrastructures violentes. Finalement elles implosent toujours. Effectivement, ces Etats ne fonctionnent jamais très longtemps dans la paix. Il suffit simplement de remonter le temps à notre époque post Deuxième Guerre Mondiale pour trouver moult exemples confirmant notre propos. L’Erythrée a été dominée à partir de 1952 par l’Ethiopie, de part la volonté de l’ONU suite à la défaite italienne de 1945. C’est le début de la guerre d’Indépendance qui conduira officiellement à sa sécession en 1993, après la victoire du  Front populaire de libération de l’Erythrée. La Tchécoslovaquie fondée en 1918, suite aux péripéties de la Première Guerre Mondiale, se divisa en composantes ethniques tchèque et slovaque en 1993. L’Union Soviétique créée en 1917 a éclaté en de nombreux Etats ethniques et disparates en 1991 (1). La Yougoslavie, créée en 1918, s’est divisée en de nombreuses entités ethniques en 1991 et d’autres subdivisions persistent. Le Liban, né en 1920, reste en réalité écartelé depuis 1975 – pour ne citer que les principales composantes de la société libanaise – entre les chrétiens et musulmans (chiites et sunnites), eux-mêmes sous domination syrienne, avec les résultats malheureux que nous connaissons. L’Ile de Chypre, officiellement indépendante depuis 1960 est de facto partagée en territoire grec et une partie turque depuis les événements de 1974. Sa capitale Nicosie est à ce jour coupée en deux par un long mur (La ligne verte/Ligne Attila) composé de barbelés, de miradors, pour le plus grand malheur des Chypriotes et dans la froide indifférence de l’oligarchie européenne. Le Pakistan, indépendant depuis 1947, fut amputé en 1971 d’un Bangladesh ethniquement distinct. N’oublions pas que la République Islamique du Pakistan fut fondée au cours du découpage de l’Empire des Indes. Il y a également la Malaisie qui gagna son indépendance en 1963, mais elle fut chassée de 1965 de l’enclave de Singapour, dominée par les chinois… Décidément, les gens aiment vivre avec leurs semblables. Cette réalité constitue un des caractères invariables de l’histoire humaine (et du monde animal).

    Ensuite, il convient d’évoquer les nombreux litiges en suspens qui malheureusement ne manqueront d’exploser tôt ou tard, car le réel l’emporte toujours sur les considérations idéologiques. En Inde, il existe de réelles tensions entre les Sikhs et les Cachemiris ; le Sri Lanka connaît de graves problèmes avec les Tamouls ; La Turquie, l’Irak et l’Iran sont confrontés aux Kurdes (qui ne disposent toujours pas de pays) ; il y a également la guerre permanente entre le Soudan et le Tchad, autrement dit, entre les Arabes et les Noirs ; l’Ulster et ses affrontements perpétuels entre catholiques et protestants ; la Belgique avec son opposition larvée entre Flamands et Wallons, qui tôt ou tard formeront deux entités bien distinctes ; le Canada qui doit réaliser un grand écart permanent pour animer le « vivre ensemble » avec les anglophones, les francophones et les immigrés qui sont de plus en plus nombreux ; et bien évidemment le Zimbabwe et l’Afrique du Sud avec les différends qui opposent continuellement les Noirs et les Blancs. Nous nous arrêtons là, mais la liste des litiges ethniques et culturels est encore bien longue.

    Pour contredire notre propos et appuyer leur démonstration, les propagateurs de l’amour universel et sans frontières évoquent souvent notre voisin helvète. De prime abord, certains seraient peut-être tentés de considérer la Suisse comme un excellent contre exemple à l’endroit de notre argumentation. En effet, la Suisse semble être à la fois un modèle démocratique englobant une réalité multi ethniques et culturelles, l’ensemble étant accompagné d’une réussite économique à faire pâlir nos gouverneurs eurocrates et de surcroît mondialistes. Pourtant, dans ce pays niché au cœur de l’Europe, il est nécessaire de rappeler que le pouvoir central, comprendre l’Etat au sens originel du terme, abandonne les questions essentielles de l’éducation, des écoles et de la culture aux cantons. Seuls ces derniers sont habilités d’un point de vue légal à trancher dans les domaines précédemment énoncés. De même, la Suisse, loin d’être un mélange culturel et ethnique au sens babélien du terme, présente la particularité, en dépit de la forte immigration qui sévit en Europe, d’être organisée en vingt six cantons et demi-cantons qui sont sur les plans ethniques et culturels homogènes en leur sein (2). De plus, il convient de préciser que dix-sept cantons sont quasiment exclusivement alémaniques, quatre exclusivement français et un est majoritairement italien (canton du Tessin/Ticino). Il n’y a que trois cantons bilingues à ce jour. Les migrations interculturelles entre les cantons sont plutôt rarissimes ce qui permet au « système ethnoculturel suisse » de rester stable dans de grandes proportions. Nonobstant ces précisions historiques et juridiques allant à l’encontre de la pensée dominante, il faut rappeler qu’entre 1845 et 1847 la Suisse vécut sa guerre de Sécession quand des cantons conservateurs à majorité catholiques d’Uri, Schwyz, Unterwald, Zug, Fribourg et Valais, Lucerne s’unirent en décembre 1845 pour constituer une alliance défensive, qualifiée aussitôt de Sonderbund (Ligue séparatiste) par ses détracteurs (3). Or, le pacte de 1815 interdisait la formation d’alliances entre les cantons. La révolte fut combattue par  l’armée confédérale sous les ordres du général Guillaume-Henri Dufour (4). De même, il faut rappeler que des années d’activisme à la fois politique et terroriste conduisirent en 1979 à la création d’un nouveau canton du Jura, à majorité francophone, séparé du canton principalement alémanique de Berne. De fait, et indépendamment du discours ambiant reposant sur des banalités, si la Suisse se présente comme un pays où il fait encore bon vivre, elle le doit à différents facteurs : fédéralisme, décentralisation, homogénéité culturelle et ethnique voire religieuse (5), réussite économique. Nous citons également le Brésil et les Etats Unis d’Amérique, sociétés multiethniques et multiculturelles par excellence, qui aujourd’hui, mais déjà hier, sont deux des sociétés les plus violentes au monde. De plus, il existe dans ces deux pays un écart économique abyssal entre la super classe aisée et le reste de la population. Cette fracture, en plus des injustices sociales criantes, ne contribuent pas à la cohésion et au bien commun…

    Pour conclure, nous affirmons qu’il existe des peuples, des coutumes, des cultures que notre devoir nous commande de protéger. Il n’y a rien de plus dangereux que de vouloir agréger l’humanité dans un conglomérat vide de sens. Nous portons une responsabilité énorme, que nous devons à la fois aux Anciens et aux futures générations, dans la préservation des spécificités humaines. Enfin, la démocratie et le républicanisme ne correspondent pas à l’expression du génie de tous les peuples. Dans ce domaine aussi, il convient de conserver les particularités politiques façonnées par l’histoire et héritées de nos traditions…

    Notes 

    (1) Il convient de préciser que si l’URSS a tenu autant de temps, elle le doit, non pas à son démocratisme, mais à un gouvernement dictatorial répressif, coercitif et sanglant. Lire à ce sujet : Le Livre noir du communisme. Crimes, terreur, répression est un ouvrage rédigé par un collectif d’universitaires, publié en 1997 par les Editions Robert Laffon.

    (2) Histoire de la Suisse de Jean-Jacques Bouquet et Le modèle suisse de François Garçon

    (3) Pierre de Meuse, « Conflit du Sonderbund : une guerre de sécession helvétique », Nouvelle Revue d’Histoire, n°78 de mai – juin 2015 et La Grande Guerre du Sondrebond de Charles Ferdinand Ramuz

    (4) Il fut un ancien officier du Génie dans la Grande Armée et également co-fondateur de la Croix Rouge. Il dirigea l’Ecole militaire centrale fédérale de Thoune. Franc-maçon, il a été membre de la Grande Loge suisse Alpina.

    (5) Les populations suisses sont très majoritairement chrétiennes en dépit de divisions regrettables (calvinisme, luthérianisme, catholicisme romain etc.).

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Le populisme a encore de beaux jours devant lui

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    Le populisme paraissait avoir le vent en poupe. Le Brexit suivi de l’élection de Trump constituaient les signes évidents d’un réveil des peuples.

    La contre-attaque a été lancée et a remporté ses premières victoires. Précédée et accompagnée par une couverture d’artillerie médiatique intense, présentant tour à tour les ravages supposés du Brexit, les bourdes épaisses, voire les trahisons de Trump, les malheurs d’immigrés qu’il serait inhumain de repousser, et les bonheurs d’une société liquide, multiculturelle, libérée des stéréotypes, constituée d’individus destinés à s’épanouir chacun pour soi, elle a remporté sa première grande victoire, dans notre pays, la France. Contrairement au Royaume-Uni, plus qu’aux États-Unis, l’uniformité des grands médias publics et privés y a puissamment contribué. Leur dévotion totalitaire à la pensée unique a été sans faille. Malgré le bilan calamiteux de Hollande, ils sont parvenus à briser l’image de son successeur présumé, François Fillon, et à faire s’envoler dans les nuées de l’adulation irrationnelle,l’un de ses ex-ministres. Du jamais-vu ! Cela témoigne-t-il de la jeunesse inépuisable de notre nation ou de sa sénilité avancée ? L’avenir nous le dira. Le présent impose un constat : la droite avait choisi un candidat conservateur, mais non populiste. Son conservatisme était insuffisant et la prééminence de la rigueur économique dans son programme au détriment des questions sécuritaire et migratoire constituait un pari sur la rationalité des électeurs qui s’est révélé d’autant plus risqué que la machination médiatique et judiciaire montée contre lui a fait fondre la confiance qui lui était nécessaire. Si les conservateurs ont voté Fillon, les populistes ont choisi Marine Le Pen ou Mélenchon. Les premiers ont été confrontés aux insuffisances de leur candidat. Les seconds ont mêlé leurs voix à celles des banlieues sans prendre conscience de la contradiction.

    Comme le disait récemment Éric Zemmour, lors d’un dîner-débat de la Droite libre, la France se retrouve en 1830, lorsque repoussant les réactionnaires légitimistes d’un côté et les révolutionnaires républicains de l’autre, le blanc des uns et le rouge des autres, le drapeau bleu-blanc-rouge de la monarchie louis-philipparde symbolisait l’union des bourgeoisies triomphantes. Collomb et Raffarin, même combat ! Juppé et Macron sont appelés à réaliser aujourd’hui le rêve de Giscard : l’unité dominatrice du grand groupe central ! C’est juste politiquement, mais ce ne l’est pas sociologiquement, car sur ce plan, le grand groupe central – les classes moyennes – est en train de disparaître.

    Ce décalage entre la politique et la sociologie constitue la grande illusion d’aujourd’hui, l’immense déception de demain. L’Allemagne, avec son industrie puissante, son excédent commercial monstrueux et sa démographie catastrophique, se situe dans le courant du mondialisme. Elle exporte des produits et importe des hommes. Hier est tellement lourd à porter que demain importe peu. La France se trouve dans une situation inverse. Son industrie est démantelée. Contrairement à Fillon, qui voulait relancer l’offre en baissant les coûts, avec une sorte de TVA sociale, Macron va s’appuyer surtout sur la demande, en transférant des charges et des impôts en faveur des dépensiers et au détriment des épargnants. La CSG frappant les retraités aisés et le fisc à l’assaut des propriétaires immobiliers annoncent ce choix qui repose non sur sur un redressement du pays mais sur une amélioration passagère du moral des ménages. À plus long terme, on placera les espoirs dans une avancée du fédéralisme européen et une plus grande générosité de notre voisin d’outre-Rhin, mais on devrait surtout craindre que l’alignement des astres actuel, avec une énergie bon marché, un euro faible, et des taux d’intérêt quasi nuls, ne dure pas. Avec le recul des conservateurs au Royaume-Uni, le mondialisme des riches et l’Europe de Bruxelles ont enregistré un nouveau succès. Celui-ci n’est qu’une apparence. Ce sont les deux tendances du populisme, celle qu’anime de mauvais gré Theresa May et celle des travaillistes emmenés par Jeremy Corbyn, qui l’ont emporté. C’est pourquoi la vague d’euphorie qui semble s’emparer de la France risque bien de conduire à l’amertume, à la rancœur et à la révolte. Macron danse avec les riches, mais c’est sur un volcan !

    http://www.bvoltaire.fr/populisme-a-de-beaux-jours-devant-lui/

  • Annonce : Tous à Paris le 17 juin 2017 pour une autre Europe impérative !

    Le samedi 17 juin, de 14 h 00 à 18 h 00, vous êtes pris !

    Gabriele Adinolfi organise en effet un colloque sur la question européenne.

    Pour les renseignements, cliquez sur le visuel.

    UneAutreEuropeEstImperative-Paris-17juin2017-v2-1

    PAF : 5 €.

    Questions éventuelles et réservation à : assoc.artemis@gmail.com

    Venez nombreux !

    http://www.europemaxima.com/annonce-tous-a-paris-le-17-juin-2017-pour-une-autre-europe-imperative/

  • Reconquérir les médias pour gagner la bataille des idées

    Mardi 20 juin les Eveilleurs d'Espérance lancent le grand débat sur la reconquête des médias au théâtre Montansier de Versailles à 20h30

    Avec:

    • Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction de Valeurs actuelles
    • Eugénie Bastié, journaliste au Figaro
    • Charlotte d'Ornellas, chroniqueuse à Boulevard Voltaire

    Réservez votre place ici: http://www.eveilleursdesperance.fr/evenement/reconquerir-medias-gagner-bataille-idees/

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    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Jean Michel Blanquer, un pragmatique au ministère de l’Education nationale ?

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    FRANCE (NOVOpress avec le Bulletin de réinformation de Radio Courtoisie) :
    Qui est Jean Michel Blanquer ?

    Jean Michel Blanquer est un agrégé de droit public, il a vécu plusieurs années en Amérique latine, il a été recteur de l’académie de Créteil et directeur de l’ESSEC. Il a déjà travaillé deux fois au ministère de l’Education nationale, avec Gilles de Robien, en 2006 et Vincent Chatel en 2009. Politiquement, il était dans la mouvance juppéiste.

    Quelles ont été ses premières mesures ?

    Ses premières mesures sont en opposition frontale avec la réforme du collège lancée par Najat Vallaud Belkacem. Il a publié et présenté aux syndicats un décret qui rétablit les classes bilangues, renforce les langues anciennes, rend facultatifs les enseignements pratiques interdisciplinaires et augmente l’autonomie des établissements. Il s’est aussi prononcé en faveur du redoublement, qui avait été presque interdit lors du précédent quinquennat et des études dirigées. Enfin, la réforme phare de Macron, qui annonçait des classes de 12 élèves dans les ZEP, pourra être réalisée dans 2000 classes de CP dès septembre.

    Dans quelle mesure ces décisions l’engagent elles vraiment ?

    Jean Michel Blanquer se veut avant tout pragmatique, comme il l’a déclaré à de nombreuses reprises. Il semble donc vouloir se tenir à l’écart des idéologies, il cherche à obtenir des résultats. IL laisse par conséquent d’importantes marges de manoeuvre aux établissements, et espère par là éviter la colère des enseignants. Pour lui, il ne s’agit pas tant de défaire les réformes précédentes que de laisser à chaque établissement la possibilité de les appliquer ou pas. La question de la semaine des 4 jours en primaire est ainsi laissée à l’appréciation des collectivités territoriales.

    Quelle a été la réaction des syndicats avant-hier ?

    La réaction des syndicats a été assez négative. De la CGT à la CFDT, ils s’inquiètent de la rapidité des décisions prises et du manque de dialogue social entre eux et le gouvernement.

    https://fr.novopress.info/

  • La presse tente de sauver le député PS Dupré : nouvelles révélations sur les sévices infligés

  • Moralisation sans vraie morale

    Un certain discours moraliste a joué un rôle décisif dans cette campagne présidentielle 2016-2017. Observons aussi que le ralliement en février du petit Modem résiduel et son apport de 5 % de voix centristes s'est révélé indispensable à la présence du candidat Macron au second tour, et donc à sa victoire. L'affaire était supposée conditionnée par un projet de loi de moralisation prétendue de la vie politique. Enfin révélé ce 1er juin, l'expression bien connue, qui nous vient du bon La Fontaine, de la montagne accouchant d'une souris  (1)⇓ reste faible pour décrire la dérision dans laquelle ce nouveau texte, tant attendu, nous plonge.

    Pour parler de moralisation on devrait d'abord s'entendre sur ce que nous appelons la morale. Jusqu'à une date récente et depuis 3 000 ans environ, l'occident judéo-chrétien a fondé en gros sa morale sur la loi de Moïse. Outre l'observation de règles proprement religieuses comme la prohibition de certaines impuretés, la sanctification du jour du Seigneur, ou le respect de son Nom, s'imposent encore à nous les commandements pratiques: ne pas mentir, ne pas désirer le bien d'autrui, a fortiori ne pas voler, ne pas commettre l'adultère, ne pas tuer, etc. En France, certains particularistes aiment à souligner qu'à de tels interdits, simples à énoncer, pas toujours à observer, nos ancêtres les Gaulois ajoutaient des impératifs positifs, comme la bravoure.

    Rien de tout cela ne se profile bien évidemment à l'horizon du projet dévoilé par le garde des Sceaux. Aux dernières nouvelles, le catholicisme de l'intéressé apparaît d'ailleurs bien affadi. Promoteur de cette loi le ministre de la justice semblait pourtant jusqu'ici le dernier des démocrates chrétiens, héritier du MRP de la IVe république. Cette "Machine à Ramasser les Pétainistes" pouvait déjà se définir en son temps comme un parti de droite siégeant au centre avec des idées de gauche.

    L'humour froid de Nicolas Beytout l'amène à parler, dans son éditorial de l'Opinion, d'une "magnifique ambition" qu’aurait exprimée François Bayrou en mettant sa batterie de lois sous le sceau de la confiance. Au-delà de la moralisation de la vie démocratique, lutter contre le doute croissant des Français à l’égard de la chose publique est effectivement plus impératif encore.

    "L’avenir dira, souligne en effet l'éditorialiste libéral, si le catalogue de procédures coercitives, mécanismes de certification, parcours de probation, obligations déclaratives, prévention des conflits d’intérêts et autres réformes du financement des partis politiques, aura l’effet escompté. Constatons cependant, observe-t-il, que ces lois, venant après une quinzaine de textes législatifs, n’auraient pas empêché Richard Ferrand de faire des affaires immobilières avec sa compagne, ni un (ou une) député(e) européen (ne) de prêter son assistant parlementaire à son parti politique, ni aucun parlementaire doté d’une structure de conseil ad hoc d’en tirer des revenus substantiels, au risque parfois du conflit d’intérêts. Preuve que les meilleures intentions du monde ne suffiront pas à rétablir la confiance.

    À l'autre bout de l'échiquier idéologique, Médiapart remarque que la présentation par le ministre de la justice, François Bayrou, de son projet phare "pour redonner confiance dans la vie démocratique du pays" a été "quelque peu parasitée par l'affaire Ferrand. Des mesures importantes sont avancées, d'autres manquent."

    Commenter l'actualité ne devrait jamais se résumer à un simple exercice de démarquage critique des médias. L'une des fonctions, peut-être même le rôle essentiel des gros moyens de la désinformation consiste à nous faire croire à l'importance des choses et des événements qu'un minimum de réflexion ou de culture devrait nous conduire à minimiser, à relativiser, parfois même à ridiculiser.

    De la sorte, c'est bien la notion même d'actualité qu'il s'agit aussi de remettre en cause. La moralisation de la vie publique en France, en l'absence aujourd'hui d'une référence morale authentique relève donc de la plus trompeuse des fumisteries.

    JG Malliarakis

    Apostilles

    1.  cf. Fable "La Montagne qui accouche", in premier recueil des Fables de La Fontaine Livre V, fable 10 tirée elle-même de "l'Art poétique" d'Horace..

    http://www.insolent.fr/