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  • Une nouvelle page à écrire pour Sens Commun

    La forte mobilisation de Sens Commun derrière la candidature de François Fillon pour l'élection présidentielle a eu l'issue que nous connaissons. Le parti présentait 6 candidats hier pour les législatives sous l'étiquette "Les Républicains". Parmi eux, seul un candidat a réussi à se hisser au deuxième tour :

    • Charles d'Anjou, candidat investi par LR dans la 10e circonscription de Seine-Maritime, a été éliminé dès le premier tour après avoir recueilli 16,56% des voix.
    • Maxence Henry est en ballottage défavorable dans la 2e circonscription de Maine-et-Loire après avoir recueilli 12,09% des suffrages. Il fera face à Stella Dupont, candidate de La République en marche, qui a réuni... 45,93% des voix.
    • Sébastien Pilard, cofondateur de Sens commun, est éliminé dès le premier tour dans la 2e circonscription de Loire-Atlantique avec 13,95% des voix.
    • Anne Lorne était candidate dans la 1re circonscription du Rhône. Peine perdue. Elle est éliminée dès le premier tour avec 12,47% des suffrages.
    • Hayette Hamidi n'avait aucune chance. La candidate n'a recueilli que 6,78% dans la 2e circonscription de Seine-Saint-Denis.
    • Pierre Saulnier est éliminé dès le premier tour dans la 3e circonscription des Pyrénées-Atlantique.

    Sauf énorme surprise en Maine-et-Loire, Sens Commun n'aurait donc pas de député.

    La question se pose du rôle qu'ils pourront jouer dans le cadre de la recomposition de la droite qui devra se faire au-delà des partis.

    Carole d'Hombelois

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Edition Spécial législative : Macron marche sur l'assemblée - Journal du lundi 12 juin 2017

  • La marée et le ressac

    Les superlatifs étaient de mise hier chez les commentateurs politiques pour analyser la véritable raz-de-marée  de députés estampillés   La République En Marche (LREM) qui se dessine  à l’issue de ce premier tour des élections législatives,  ce dont s’est immédiatement félicitée officiellement la  chancelière allemande Angela Merkel.  Selon la fourchette admise par les différents instituts de sondage,  l’alliance LREM (28,21%)-MoDem (4,11%)  devrait emporter entre 400 et 455 des 577 sièges (la majorité absolue est de 289 élus) et tous les ministres macronistes engagés dans la bataille sont en situation de l’emporter au second tour.  Y compris  Richard Ferrand dans le Finistère malgré la très lourde affaire dite  des Mutuelles de Bretagne. Mais en politique il y a du vent ou il n’y en a pas, et quand il souffle… Quelle opposition au macronisme dans ce contexte? Les mêmes sondeurs prévoient  entre 80 et 132 sièges pour le conglomérat LR (15,77%) -UDI (3,03%), de  15 à 40 sièges pour la coalition PS (7,44%) -PRG (0,47%) -EELV (4,30%) -DVG (1, 60%) , de 10 à 23 sièges pour   FI (11, 02%)  et le PC (2,72%) , de  1 à 10 sièges pour le Front National  (13,20%).

    Une chambre qui donnera comme à chaque fois sous la cinquième république une majorité pour gouverner au président nouvellement élu mais qui  s’annonce sans sursaut des électeurs particulièrement monocolore.  D’autant que de très nombreux candidats LR-UDI ont fait savoir qu’ils étaient macrono-compatibles et  ne s’opposeraient pas fermement à la politique de la majorité présidentielle.  La force d’attraction  de LREM apparaît  si forte que même des figures de la droite progressiste mais non adoubées par le parti d’Emmanuel Macron sont  en grande difficulté. C’est le cas de Nathalie Kosciusko-Morizet qui dans la deuxième  circonscription de Paris,  jugée imperdable,  arrive  très loin derrière le candidat de LREM et  devrait être battue  dimanche prochain. L’ex secrétaire d’Etat aux  droits de l’homme de Nicolas  Sarkozy, Rama Yade, a été elle éliminée sèchement  dès le premier tour  dans la 1e circonscription du Loir-et-Cher, avec  5,65% des voix…

    Une droite qui  sous  sous la conduite de François Baroin ne parvient plus a dissimuler l’incapacité grandissante  de ses membres à vivre-ensemble tant les écarts idéologiques apparaissent béants, toutes choses que les basses eaux électorales révèlent au grand jour… Henri Guaino, candidat malheureux  dans la même circonscription que NKM, qui  a annoncé hier  soir  qu’il mettait fin à sa carrière politique,  l’a dit sans ambages sur le plateau de  BFMTV. Il a conspué un électorat bourgeois-bobos  à vomir , le cercle de la raison centriste et   LR, parti- ramassis selon lui de menteurs, d’affairistes, d ‘opportunistes.

    Certes la droite libérale n’est pas (encore?) dans l’état de quasi mort clinique du   Parti socialiste  qui,  comme elle, s’achemine  vers son  score le plus faible aux législatives de toute l’histoire de la cinquième  république. La liste des éliminés du premier tour, avec des scores très souvent inférieurs à 15%, est impressionnante  en ce qu’elle compte beaucoup de figures de ce parti:  son  premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis, élu depuis 1997 dans   la 16e circonscription de Paris,  totalise moins de 10% des voix;  le porte-parole du PS  Razzy Hammadi, les ex  ministres  de Lionel Jospin,  Elisabeth Guigou et Jean Glavany ; l’organisateur de la primaire à gauche,   Christophe Borgel;  la présidente de la commission des affaires sociales à l’Assemblée, Catherine Lemorton;  les très hargneux  antifronstistes Pascal Cherki et  Eduardo Rihan Cypel

    Sans candidat macroniste contre lui, Manuel Valls qui a bénéficié dans son fief d‘Evry  de l’ estampille majorité présidentielle à encore ses chances de l’emporter dimanche  prochain tout comme les ex ministres  Stéphane Le Foll et Marisol Touraine. Mais ce sont des exceptions. Outre la disparition du PS de zones entières de la carte électorale, les  ex-membres de gouvernements du quinquennat de François Hollande  engagés dans la bataille sont en général  éliminés dès le premier tour: le candidat à la présidentielle Benoit Hamon;  Kader Arif, ex-ministre des Anciens combattants;  Pascale Boistard, ex-titulaire du portefeuille des Personnes âgées; Cécile Duflot et son successeur à l’Ecologie Emmanuelle Cosse;  Christian Eckert, responsable du Budget;  l’éphémère ministre  de l’Intérieur, Mathias Fekl;  Aurélie Filippetti, ancienne ministre de la Culture; François Lamy, ex-ministre délégué à La Ville; Juliette Médael, ex-secrétaire d’Etat chargée de l’Aide aux victimes; l’ex-secrétaire d’Etat Ségolène Neuville…

    L’ancienne très décriée ministre de l’Education,  Najat Vallaud-Belkacem et le  dernier ministre de la Justice de François Hollande, Jean-Jacques Urvoas, ont passé la barre du second tour mais sont très nettement distancés par les candidats de LREM, sauf miracle ils devraient mordre la poussière le 18 juin.

    Le Front National  pour sa part  se retrouve avec  110 candidats  qualifiés au second tour contre 61 en 2012.  Mais l’absence de triangulaires et les consignes de désistements réciproques entre partis du Système au nom du  front républicain données par François Baroin, les dirigeants du PS, de l’UDI, du MoDem, Mélenchon,  laissent augurer un faible nombre d’élus. Certes, le FN  sera présent  dans 10 des  11 circonscriptions du Pas-de-Calais et Marine avec 46,02% des suffrages (elle augmente son score de la présidentielle dans sa circonscription) prend un net ascendant à Hénin-Beaumont. Si la mobilisation s’amplifie si le sursaut se matérialise dimanche prochain, Louis Aliot,   Bruno Bilde,   Sébastien Chenu, Gilbert Collard,  José Evrard, Hervé de Lépineau, Emmanuelle Ménard (femme du maire de Béziers soutenue par le FN), Florian Philippot,  Stéphane Ravier ont notamment encore des chances de l’emporter.

    Bien sûr, chacun aura constaté avec Bruno Gollnisch,   outre  l’abstention record  (51,29%, contre  42,78% du premier tour de 2012, déjà historiquement élevé), toutes les tares antidémocratiques de ce Système.  Le  fait que les 40 % d’électeurs de Marine et de Mélenchon du 23 avril dernier n’auront qu’une poignée de députés pour les représenter, faire entendre leur voix.  Le fait que le  parti de M. Macron  (6 390 871 voix sur 47 571 319 d’électeurs  inscrits et  23 170 977 votants)  avec à  peine le double de suffrages  ce dimanche que le FN,  devrait obtenir  en toute hypothèse 70% des sièges alors que  68 % des électeurs qui se sont déplacés ce dimanche n’ont pas voté pour  l’attelage LREM-MoDem,   la droite  LR-UDI   héritant  de la quasi totalité du reste.  Le  fait que  troisième parti en terme de voix, le FN devrait  avoir beaucoup  moins  de députés  que le PS et la FI.

    Vivre c’est choisir, et les électeurs,  souvent par résignation, découragement, ont choisi  de donner les pleins pouvoirs écrasants  aux libéraux-libertaires, aux bruxellois, aux immigrationnistes.  Mais il serait trop facile, même si cela est tentant, de blâmer les Français. Il  est évident que nous n’avons pas réussi à mobiliser les 7,7 millions  d’électeurs qui se sont portés sur la candidature de  Marine au premier tour de la présidentielle et encore moins les près de 11 millions qui ont voté pour elle au second.  Le FN avec 2 990 613 voix,   engrange  même moins de suffrages  qu’au premier tour des législatives  de 2012.  De tout cela il faudra tirer un bilan constructif, opérationnel  et une analyse franche et lucide.

    https://gollnisch.com/2017/06/12/la-maree-et-le-ressac/

  • Tout ira très bien avec Macron… sauf l’invasion migratoire et le krach à venir !

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    Marc Rousset Boulevard Voltaire

    Les autruches Macron se mettent la tête dans le sable pour oublier les attentats islamiques et les moutons Macron préfèrent l’entourloupe de Ferrand dont l’enjeu est de priver les Mutuelles de Bretagne de la propriété d’un immeuble en faveur de sa compagne.

    Ces manœuvres, ce montage financier douteux, c’est autre chose que le salaire de la brave mère de famille Penelope pris sur une allocation tout à fait légale dont chaque député a l’entière liberté de disposer selon sa volonté. C’est malheureusement plus difficile à comprendre pour le Français moyen décérébré par les médias.

    Le résultat des courses, c’est que nous avons Macron comme Président avec l’invasion migratoire qui va continuer au rythme de 250.000 à 300.000 extra-Européens par an, soit environ 1.400.000 de non-Français de papiers de plus à venir pendant cinq ans et à entretenir dans l’Hexagone, qui croule déjà sous le chômage ! Décidément, Penelope coûte très cher au peuple de France qui oublie les réalités migratoires et marche derrière Macron, tout comme les rats vers le fleuve, attirés et subjugués par le joueur de flûte de Hamelin.

    Les moutons et les autruches se rassurent et votent Macron en oubliant que le marcheur est unijambiste, que sa seule jambe est celle du mondialisme atlantiste et de l’économie. Ils oublient l’invasion migratoire et l’islam qui assassinent déjà leurs enfants et tueront de plus en plus leurs petits-enfants jusqu’à l’inéluctable guerre civile.

    Il manque en effet à Macron la jambe saine civilisationnelle musclée de la sécurité, de l’identité, de la langue, des valeurs traditionnelles qui ont fait la grandeur de la France et de l’Europe !

    Et pour couronner le tout, croyant au moins retrouver davantage d’activité et des emplois, les moutons oublient le krach inéluctable à venir ! Certains signes ne trompent pas. Warren Buffet, le directeur général gourou de Berkshire, vient de décider de garder 100 milliards de dollars en espèces, soit 40 % de la valeur de son portefeuille. Nous vivons en effet dans le monde déséquilibré du banquier Macron où les valeurs du marché n’ont rien à voir avec les bases fondamentales de l’économie.

    L’effondrement à venir sera pire qu’en 2008, pire que la bulle du dot.com en 2000, pire que l’effondrement de 1929 !
    Le Dow tourne autour de 21.000 ; le NASDAQ a atteint les 6.000 ! Les moutons et les autruches de Macron sont comme les spéculateurs qui, le 6 février 1637, après 3 ans de hausse continue des bulbes de Tulipe (+ 6.000 %), ont vu les cours soudain s’effondrer ! Le titre Amazon, lui, a progressé de + 60.000 % en 20 ans. En Espagne, Banco Santander vient de sauver Banco Popular de la faillite en la rachetant pour un euro symbolique. Les 300.000 actionnaires et détenteurs d’obligations, ruinés, ont tout perdu ! Banco Popular avait été fondée en 1926 et faisait encore partie, dans les années 1980, des « siete grandes ».

    Jacques de Larosière, dans son dernier ouvrage Les lames de fond se rapprochent, nous rappelle les six défis capitaux qui devraient nous empêcher de voter Macron : vieillissement de la population, inégalités croissantes de la mondialisation, ralentissement séculaire de la croissance mondiale, menaces sur l’environnement, risques de politiques monétaires hyper-laxistes, dérives de la financiarisation extrême des économies.

    Jacques de Larosière, politiquement correct (afin de pouvoir être édité chez Odile Jacob ?), oublie cependant, comme Macron, le septième défi le plus important : celui de l’invasion migratoire, de l’islam, de l’insécurité permanente, des attentats terroristes et de la guerre civile inéluctable à venir si le peuple de France continue à se laisser embobiner par les médias et à voter pour l’UMPS, LREM, des Juppé ou des Macron.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Intervention du 3 décembre 2016, avec la D.F : La jeunesse française - Daniel Conversano

  • Colonisation juridique et liberté des peuples - Pour un nouvel ordre juridique

    Chisinau, colloque des 26 et 27 mai 2017

    Colonisation juridique et liberté des peuples
    Pour un nouvel ordre juridique

    Ex: http://www.geopolitica.ru 

    La globalisation économique est-elle l’autre nom de  la colonisation juridique américaine ?
    Au nom d’une efficacité usurpée, d’une performance imaginaire, et du droit du plus fort, le modèle juridique américain entend s’imposer comme le modèle universel du droit des affaires, du commerce et du marché mondialisé. Sans doute préférable à d’autres, l’arme du droit est mobilisée sans faiblesse au service de l’intérêt américain. Les bénéfices pour l’industrie juridique américaine sont énormes ; plusieurs dizaines de milliards d’amendes chaque année. Les bénéfices stratégiques le sont davantage, qu’ils viennent de l’affaiblissement de concurrents gênants, du pillage de leurs secrets industriels ou commerciaux, de la peur de l’inculpation pénale provoquée chez leur dirigeants. Les risques, pour être lointains, n’en sont pas moins énormes. L’extraterritorialité du droit américain est contraire au principe de souveraineté des Nations et d’égalité en droit des Nations, comme du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, principes sur lesquels reposent et la communauté internationale, et la paix. La prétention du procureur américain à faire régner partout dans le monde le droit américain est contraire à la seule source de légitimité du droit, qui est la volonté des peuples souverains de décider du droit qui s’applique sur leur territoire, à leurs activités économiques et aux sociétés qui sont actives auprès d’eux. 

    Le débat sur l’extraterritorialité du droit américain, tel que le vivent les entreprises européennes et françaises, est à cet égard emblématique d’un conflit de civilisation. Il oppose la reconnaissance de la diversité des sociétés humaines et des systèmes juridiques, comme expression de la liberté politique, à un idéal d’uniformisation du monde dicté par les intérêts de la finance de marché et du rendement du capital. Ce conflit en réalité n’oppose pas une civilisation à une autre. Il oppose la civilisation elle-même, qui  n’existe pas sans la diversité des civilisations ( selon Claude Lévi-Strauss),  à une nouvelle forme de barbarie, portée par l’intérêt manifeste de ceux qui se croient élus pour diriger le monde, et qui  menace rien moins que la survie de l’humanité.

    Voilà pourquoi les sanctions américaines contre des entreprises françaises et européennes méritent l’attention. Elles révèlent une stratégie de mobilisation du droit dans la guerre économique, qui se traduit par un changement de nature du droit. IL n’est plus l’expression de peuples souverains, il est placé sous la dépendance de l’économie et de la géopolitique. Le droit serait ce qui sert l’économie. Il serait ce qui assure aux pouvoirs invisibles de la finance et des réseaux criminels une emprise de plus en plus complète sur les démocraties occidentales, à la faveur du sans frontiérisme, de l’individualisme radical et de l’idéal nomade des déracinés. Il serait ce qui ne connait ni territoire, ni Nations, pas plus que de limites ni d’appartenances. Une telle évolution appelle une analyse de la transformation contemporaine du capitalisme, et de la doctrine du chaos qui met fin à ce que nous avons cru nommer « Occident », depuis Jérusalem, Athènes, Rome et Byzance, une analyse essentielle pour organiser la résistance et préparr la libération à venir.

    1 – Une étrange soumission

    Différentes lois, adoptées notamment dans les années 1990 après le scandale lié à la corruption de dirigeants de plusieurs Etats par la firme d’aéronautique de défense Lockeed-Martin, illustraient l’exemplarité américaine ; si certains devaient terrasser la corruption, c’étaient les Etats-Unis d’Amérique ! Cet objectif de moralisation du commerce international sous l’égide du Department of Justice ( DOJ) a donné lieu, notamment, au vote de la loi dite «  Foreign Corrupt Practices Act » (FCPA) dont la première rédaction visait explicitement les faits de corruption d’agents publics étrangers par les sociétés américaines.
    D’autres lois cherchaient à aligner les partenaires commerciaux des Etats-Unis sur leurs embargos contre Cuba, l’Iran, le Soudan, et autres représentants désignés de « l’axe du mal ». La logique est intelligible ; «  vous ne pouvez pas faire des affaires avec nous et avec nos ennemis ». Elle a été démentie de multiples fois, par les entreprises américaines elles-mêmes, dont beaucoup savent fort bien travailler avec l’Iran, la Russie, et autres incarnations du Mal ( de Bell Helicopters à Chrysler et General Electric, la liste est longue). Est-ce pour cette raison qu’elle a eu peu de succès, une Union européenne pour une fois résolue et unie ayant obtenu des reculs significatifs de l’application des lois d’Amato et Helms-Burton, respectivement contre Cuba et l’Iran ?

    Dans le même temps, celui de la globalisation et donc de l’affrontement de plus en plus direct entre intérêts privés et intérêt national, les Etats-Unis renforçaient la protection de leur épargne nationale et plus encore, des entreprises jugées stratégiques. L’objet de « the office of foreign asset control » (OFAC) et de ses moyens d’investigation étendus, consiste pour l’essentiel à s’informer de toute entrée au capital ou prise de contrôle étranger d’entreprises ou d’activités américaines, et, le cas échéant, de manière discrétionnaire, sans justification nécessaire ni débat contradictoire, à bloquer prise de participation ou rachat. L’Ofac s’est récemment illustré en interdisant à Port Dubaï Authority d’acquérir le contrôle de ports de commerce aux Etats Unis, et en interdisant à une firme d’énergie chinoise l’achat de sources d’énergie aux Etats-Unis.

    Les années 2000 ont vu une transformation progressive de la doctrine et des pratiques du système judiciaire américain. Les poursuites engagées contre des sociétés étrangères, pour des opérations hors du territoire des Etats-Unis, se sont multipliées et continuent de se multiplier ( elles sont publiées sur le site du DOJ). Il suffit pour cela qu’un critère de rattachement établisse la compétence du procureur américain, et la liste est longue, qui va de l’emploi du dollar, dont les chambres de compensation sont toutes situées aux Etats-Unis, jusqu’à l’utilisation d’une puce ou d’un logiciel sous licence américaine, ou d’un moteur de recherche dont les serveurs sont situés aux Etats-Unis !
    Trois raisons majeures à cette utilisation du droit comme arme économique ; d’abord, l’idée généralement répandue qu’à un terrain de jeu unique, le monde, ne peut s’appliquer qu’une seule règle du jeu, la meilleure, celle des Etats-Unis. L’exceptionnalisme américain trouve pleinement à s’exprimer ; il ne saurait exister qu’une seule loi, et elle est américaine ! Autrement dit ; ce qui est bon pour les Etats-Unis est bon pour le monde, et que périssent ceux qui ne reconnaissent pas le peuple élu ! La notion répandue de « marché du droit » couvre en réalité un monopole du droit.

    Ensuite, constat ou théorie, l’idée que la corruption alimente ces zones troubles du monde où ne règne pas la lumière protestante de l’aveu, de la transparence et de la pureté, et que, latins, arabes, chinois, africains ou russes, tous ces mercantis des bazars et des souks doivent être soumis à la loi ou sortis du jeu global. L’Amérique est la Nation indispensable sans laquelle le monde serait voué au désordre. 50 millions d’Africains réduits en esclavage et combien de millions d’Indiens exterminés en témoignent.

    Enfin, la volonté géopolitique si bien exprimée par George W Bush et que son successeur ne démentira pas ; entre le Bien et le Mal, il faut rendre effective la grande séparation, il faut que pas un dollar, pas une arme, pas un litre de pétrole ne circule, et le droit doit y procéder. Aucune légitimité, aucune souveraineté, et surtout pas le droit international, ne saurait prévaloir contre le Bien incarné par les Etats-Unis. Qui défend le Mal ? La rupture avec les principes d’égalité en droit des Nations et de respect de leur souveraineté ne saurait être plus grande ; Alain de Benoist, dans « Carl Schmitt actuel », développe la logique qui conduit aux guerres d’extermination et fait de la paix la continuation de la guerre. 

    Les résultats concrets de l’évolution de la doctrine américaine et de la mobilisation de l’arme juridique dans l’affrontement mondial engagé sont connus, même s’ils sont étonnamment peu commentés.

    En huit ans ( 2008-2016), au titre de sanctions directes ou indirectes procédant du non-respect d’embargos ( BNP-Paribas, par exemple), de faits de corruption d’agents étrangers ( Alstom, Total, Technip), de règles de marché ( Crédit agricole, Société Générale), les entreprises françaises auront payé plus de 15 milliards de dollars d’amende, pour l’essentiel au Department of Justice américain qui se voit ainsi doté de ressources significatives pour financer et amplifier son action. C’est ainsi que la première société russe, une société de télécommunications, condamnée pour faits de corruption à la suite de plaintes conjointes du procureur néerlandais et du procureur américain, pour des opérations en Asie centrale, a dû s’acquitter en 2016 d’une amende de 400 millions de dollars aux Pays-Bas, et de 400 millions de dollars aux Etats-Unis…
    Les amendes acquittées par les entreprises ne sont que la partie émergée du coût effectif des sanctions.

    Quand une entreprise négocie avec la justice américaine, l’accord qui met fin au procès comporte une première condition ; que l’entreprise prenne les dispositions nécessaires pour mettre fin aux pratiques jugée et condamnées. En d’autres termes, qu’elle se mette en conformité avec les lois américaines. Et qu’elle emploie pour cela des avocats, des consultants, des auditeurs, choisis sur une liste aimablement fournie par le DOJ, tous américains ou dépendant de structures américaines, l’exigence pouvant aller jusqu’à l’installation dans les murs de l’entreprise d’un « monitor » dont la fonction sera d’exiger tout document, d’avoir accès à toute information pouvant révéler des comportement contraires à la loi américaine (à ce jour, cinq entreprises françaises subissent la présence de tels « collaborateurs » dans leurs sièges sociaux). Une entreprise industrielle européenne a estimé à trois fois le montant de l’amende, ce que monitor et spécialistes de la « compliance » lui ont coûté.

    A combien chiffrer le coût de l’espionnage des données commerciales, financières, stratégiques, et le pillage auquel les prestataires agréés par le DOJ soumettent les entreprises qui leur ouvrent leurs portes ? Peu de dirigeants dans le monde connaissent les principes du droit pénal américain. Qui oublie qu’à la différence d’un avocat français qui défend son client, son client seulement, et peut même lui conseiller de mentir à la justice, un lawyer américain est le représentant de la loi et est tenu de révéler à la justice les atteintes à la loi dont son client serait coupable ? Qui sait que tout prestataire américain ayant connaissance d’opérations ou d’actions hostiles à l’intérêt national américain est tenu de les déclarer à la justice américaine, sans en informer son client, sous peine d’inculpation pénale – et les procureurs peuvent avoir une idée large de l’intérêt national américain… ? Et voilà comment la toile des cabinets d’audit, de conseil, d’ingénierie, des prestataires de services numériques et financiers, nourrit l’imperium américain. La manne assurée par le DOJ aux sociétés de service américaine – cabinets d’avocats, auditeurs, cabinets de conformité, consultants, etc. – aux termes de ce qui peut s’apparenter à un véritable racket (« si je ne certifie pas vos opérations, vous risquez les poursuites… ») permet au smart power de nourrir une industrie du droit, industrie de l’obéissance et de la soumission ; pour le dire tout net, une banque, une société aéronautique, une société de télécommunications, qui choisissent pour prestataires des cabinets américains entrent dans des logiques, des univers de référence, des structures d’organisation, qui n’ont plus rien de français ou d’européen, et qui réalisent concrètement une colonisation par le droit et la conformité à des règles étrangères. La mobilisation de l’arme du droit permet des sanctions financièrement rentables, pénalise les concurrents de sociétés américaines, elle constitue surtout un outil de prise de pouvoir intellectuel, moral et managérial sur des « partenaires » consentants. « The Law » est aussi une industrie.
    Le coût de cette soumission aux intérêts américains est celui de la paralysie stratégique. Quelle banque française finance une PME française qui veut se développer, ouvrir des lignes de crédit, etc., en Russie, en Iran, au Soudan, ailleurs encore ? La seule menace d’attirer les soupçons explique pourquoi, à bas bruit et sans déclarations publiques, tant de banques françaises et européennes se retirent de tant de pays jugés peu coopératifs ou insuffisamment organisés ( telle grande banque européennes ferme ses implantations dans pas moins de vingt pays parce qu’elle s’y juge incapable d’appliquer la compliance américaine ; curieusement, des banques américaines demeurent actives dans la plupart de ces pays). Et elle explique pourquoi, dans les années à venir, et sur la base d’un renforcement à prévoir des exigences américaines ( par exemple, de contrôle des tierces parties à partir de 100 Millions d’euros de chiffre d’affaires et cinq cent salariés, d’identification du « end user » d’une pièce ou d’un système par le grossiste ; ou encore, de l’intégration obligatoire aux contrats commerciaux de clauses de respect des minorités sexuelles, etc.), les entreprises françaises pourraient voir se fermer des marchés historiques et se trouver ainsi réduites à la place attribuée à la France dans l’ordre mondial; petite.

    La séparation du monde n’est pas un sujet de débat ; l’unilatéralisme américain accélère une séparation qui réserve bien des surprises – puisqu’elle exclut de l’univers du Bien les trois quarts de la population mondiale, comme le Président Obama avait d’ailleurs su le dire à des Américains trop enclins à multiplier les sanctions ( au cour de l’été 2015, quand les « faucons » de l’administration démocrate avaient voulu couper la Russie des systèmes de paiement internationaux pour cause de résistance aux ordres de Washington…
    C’est le dernier point, et le plus important du débat. Le caractère unilatéral des sanctions américaines ( même si trois banques américaines ont été condamnées à des sanctions considérables, Citigroup, J. P. Morgan et Goldman Sachs, de 16 à 6 Milliards de dollars), de la désignation d’organisations comme «  terroristes » (qui, par exemple, épargne les « islamistes modérés » en Syrie) et le sentiment d’arbitraire qu’elles donnent, fragilisent non seulement le supposé «  camp occidental », mais aussi les relations internationales dans leur ensemble, notamment en accréditant l’idée d’un « deux poids, deux mesures ». Elles suggèrent que la lutte anti-corruption est devenu un prétexte, un de plus, pour bafouer la souveraineté des Etats et placer les alliés sous contrôle.  Depuis 1648 et le traité de Westphalie, l’ordre international repose sur la souveraineté des Nations constituées et sur la non-ingérence. Maintes exceptions ont été constatées, la première correspondant à la colonisation et à l’idée, sotte ou criminelle, c’est selon, de faire le bien des autres sans eux, et malgré eux ; la plus récente touchant au «  droit au développement » qui est trop souvent obligation pour un Etat d’offrir son territoire au pillage de ses ressources et au nivelage de sa culture. La globalisation financière, technique et marchande, qui fixe l’objectif d’aligner les normes et les lois partout dans le monde pour soumettre les peuples et les Etats à l’intérêt du capital nomade, entre directement en conflit avec le principe de souveraineté des Nations, et avec la démocratie. Elle suggère un changement de nature du droit, qui ne procède plus de la société des hommes, de leur histoire, de leurs traditions, de leur singularité et de ce rapport avec la nature et la vie qui est la source des systèmes politiques durables ; le droit doit servir l’économie, il doit assurer la marche des affaires, et le rendement du capital investi. Pour cela, il s’impose d’en haut, ; pour cela il doit mettre le capital et le commerce hors d’atteinte des Nations, des Etats, et des lois que les peuples se donnent quand ils gouvernent vraiment. « L’imaginaire pirate des puissances de la mer » (selon Antoine Garapon) trouve dans cet aplatissement du monde sous le joug du droit et de la conformité, au profit d’entreprises globales et de capitaux nomades, un élément puissant de sa réalisation ; offrir le monde au pillage et les peuples, réduits à des individus atomisés, à l’esclavage. Car les façades chatoyantes de la lutte anticorruption, des sanctions contre les Etats-voyous et de la guerre contre le terrorisme cachent la réalité d’un monstre qui ne dit pas son nom ; le capitalisme du chaos.
    Est-ce que le Brexit et plus encore la victoire de Donald Trump ne sont pas deux réactions populaires à ce capitalisme du chaos né de la globalisation, et dont les acteurs majeurs s’étaient emparés de Washington pour mieux faire des Etats-Unis leur base arrière ?

    2 – De défaites annoncées et de batailles à livrer

    La réalité est claire ; de même que le trafic des migrants ressuscite l’esclavage, de même que les néoconservateurs américains placeront bientôt le terrorisme sunnite au rang des dommages collatéraux de leur entreprise de sujétion mondiale, comme Brzezinski l’a reconnu, avec une rare franchise, en faisant d’Al Quaeda un dommage collatéral de la guerre contre l’URSS, de même que le peuple américain est la victime inconsciente du hold up du Deep State sur l’Amérique, de même tous les mots de libération, de démocratie planétaire, de développement global, doivent être traduits par soumission obligée, colonisation économique et morale, suppression de la liberté politique.
    A la fin, c’est rien moins que le droit de peuples libres à se doter d’un Etat, à tenir leur frontière et à voter leurs lois qui est en jeu.
    A la fin, c’est la survie de la civilisation, comme affirmation de principes supérieurs à l’intérêt individuel, économique et financier qui est en jeu.
    Et c’est notre capacité à décider nous-mêmes de notre destin qui est en jeu.
    Face aux sanctions américaines et à la volonté d’imposer le droit américain au monde, en réalité de soumettre le monde à l’intérêt national américain, l’indifférence française, pour ne rien dire de la complaisance européenne, dénoncent l’esprit de collaboration qui réunit les élites prétendues, les dirigeants qui calculent leurs options en dollars et tant de membres de ministères ou de généraux frustrés qu’un séjour d’étude aux Etats-Unis a laissé béats d’admiration.
    La France se trouve face à une offensive qui, pour n’avoir rien de militaire, pour conjuguer les armes molles du droit, de la propagande et de l’argent, a et aura des conséquences tout aussi graves que la conquête d’une partie de son territoire, la destruction de ses institutions, ou le pillage de ses ressources.

    L’indépendance nucléaire de la France est en question. Au prix d’une politique d’intimidation américaine qui touche au « soft terrorism », au prix aussi de trahisons manifestes ou plus cachées de la part de dirigeants privés et publics « français », Alstom énergie a été vendu – bradé plutôt – à General Electric. Les liens entre General Electric et l’Etat profond américain sont attestés par l’étroitesse de ses liens avec The American Chamber of Commerce). Depuis lors, l’entretien des turbines des moteurs à propulsion nucléaire de la marine française dépend de General Electric. Depuis lors aussi, le tandem Areva-Astom qui avait bien fonctionné est déstabilisé, et le nouvel acteur pilote du nucléaire, EDF, fait l’objet d’une étrange convergence des vents contraires ; note financière abaissée, ennuis techniques, arrêt de réacteurs, partenariats déstabilisés, et, par hasard sans doute, réactivation de campagnes antinucléaires par des Fondations venues du nord ou des ONG généreusement financées depuis Washington. Faut-il en conclure que ce qui reste du non alignement de la politique française, dérange encore, ou bien qu’il faut réduire la France au rang de vassal des seules puissances nucléaires inévitables que sont les Etats-Unis, la Russie et la Chine, toutes les autres ( Inde, Pakistan, France, Corée du Nord, voire Israël) devant se voir éliminées du jeu ? Après tout, la Grande Bretagne a bien fait sa soumission à l’ordre militaire américain, pourquoi pas la France?      
    Il faut aller plus loin. Les signes ici et là se font jour, notamment venant d’officines comme Transparency International, dont l’activité militante semble être de dénoncer des sociétés françaises au procureur américain, tout cela depuis la France, et dans une impunité totale. De nouvelles cibles sont visées. L’eau est stratégique. Les déchets sont stratégiques. Et voilà que les grands fournisseurs de prestations aux collectivités, Engie, Suez, Vinci, d’autres encore, sont ciblés par des dénonciations, visés par des procédures.

    L’aéronautique et le spatial sont stratégiques, la France et l’Europe y excellent, et voilà pourquoi il faut paralyser Airbus en attendant que Boeing fasse jeu égal en Iran, voilà pourquoi le Serious Fraud Office (SFO britannique) bloque le financement des crédits à l’exportation d’Airbus, voilà pourquoi l’application des règles « ITAR » qui soumettent à l’approbation des autorités américaines l’exportation de tout engin ou système contenant même le plus infime composant américain, se durcit et se fait menaçante à l’encontre des industriels de l’électronique de défense français. L’alimentation est stratégique, et voilà pourquoi le rachat de Monsanto par Bayer dessine de grandes manœuvres qui vont placer l’agroalimentaire français sous contrôle, mettre fin aux préférences françaises pour les appellations territoriales, les produits sans OGM et une nourriture non artificiellement surchargée en sucres, en gluten et en graisses. L’éducation est stratégique, et les agressions contre le système éducatif français conduites à coup de classements manipulateurs, d’études ciblées, de revues à comité de lecture et de campagnes de désinformation vont substituer aux vieux lycées et collèges, aux vieilles universités et grandes Ecoles, des « net académies » et autres « international schools » chargées de privatiser l’enseignement en distribuant des MBA, des promesses d’emplois mirifiques et non tenues, des crédits pour financer ces MBA et ces promesses, et de somptueux dividendes à leurs initiateurs de la Silicon Valley ( en novembre 2016, l’entreprise Bridge International University qui vend très cher dans les pays les plus pauvres d’Afrique des promesses de formations et d’emploi a été interdite en Ouganda ; parmi ses actionnaires, Mark Zuckerberg et Bill Gates). Il est intéressant de noter que certains acteurs agressifs de la privatisation de l’enseignement ainsi que de l’optimisation fiscale sont reçus en grande pompe dans les palais ministériels et présidentiels français.
    L’offensive dépasse le droit, et touche l’ensemble des techniques de domination théorisées par une ancienne candidate à la Présidence des Etats-Unis, Hillary Clinton, sous le nom de « smart power ». Elle fait apparaître les contours encore flous d’une entreprise globale de corruption dont le coup d’Etat réalisé en Ukraine, les opérations de déstabilisation engagées dans les Nations du Proche et du Moyen Orient, et qui n’épargnent pas les Nations européennes ( voir les campagnes d’agitation des banlieues orchestrées depuis l’Ambassade des Etats-Unis en France par M. Marc Rivlin, de 2009 à 2014 ) suggèrent l’ampleur. La campagne présidentielle américaine a fort heureusement permis d’éclairer le cœur du système entourant la Fondation Clinton, un système qui privatise les guerres et vend à la carte le renversement de régimes, la perversion de structures sociales et la destruction d’Etats qui s’opposent à la grande criminalité financière et industrielle. N’est-ce pas là la définition même de la corruption, telle que les Caton, Solon ou Lycurgue l’ont définie ? Ce capitalisme du chaos aura relégué aux antiquités les valises de billets, commissions occultes et autres procédés traditionnels de corruption, pour leur substituer l’action combien plus efficace d’une nébuleuse d’ONG, de Fondations, de think-tanks, qui dispensent bien plus que de l’argent ; de la bonne conscience et de la conformité. Et voilà comment le principe majoritaire est vidé de son sens par l’agitation de minorités agressives et manipulatrices, voilà pourquoi le multiculturalisme et les migrations de masse sont l’outil de destruction massive de l’unité des Nations et de leur capacité de résistance, voilà enfin comment l’hyperpuissance peut mobiliser les moyens de la propagande, du spectacle et des bons sentiments pour obtenir plus que l’obéissance, le consentement.    

    C’est ainsi que la France, que l’Europe, perdent les batailles qu’elles ne veulent pas livrer. Il est comique de voir le Parlement européen se mobiliser contre les agences de presse russes, certes actives, quand la presse française est saturée d’informations filtrées, orientées, ciblées par les Fondations, Ong, think tanks et agences de presse américaines, au point que l’intérêt national devient indiscernable, au point que l’idée même d’indépendance semble indécente. Et qui a parlé de résistance quand des importations américaines aussi étrangères aux traditions françaises qu’Halloween, le Black Friday ou le super Monday envahissent les écrans et les vitrines? Le consentement est le premier objectif du smart power, il annonce bien des défaites après des batailles qui ne seront pas livrées.
    Une illustration parlante de la naïveté européenne à ce sujet est donnée par le débarquement de la « Responsabilité sociétale et environnementale » de l’entreprise, dite aussi RSE. Ce concept a été développé dans les années 1990 au sein de fondations et d’ONG diverses, majoritairement anglo-américaines, avec l’objectif explicite de remplacer l’obéissance à la loi par des déclarations publiques. Les multinationales américaines ont suivi avec enthousiasme un mécanisme relayé par les Nations Unies, qui donne lieu à une annexe au rapport annuel des entreprises, n’a pas de caractère contraignant et s’est imposé de manière virale sous la pression de centaines d’officines diverses, puis de directions ad hoc qui ont cette puissante motivation à agir ; justifier leur emploi. Dans la mesure où les critères retenus privilégient la vision américaine de la société comme agrégat de minorités, valorisent la diversité interne et le multiculturalisme. L’ensemble s’est déroulé dans l’inconscience totale des politiques de toutes tendances, et dans la sidération de dirigeants dont aucun n’a suggéré que des critères de responsabilité nationale et environnementale seraient plus adaptés, et plus démocratiques.
    Face à cette offensive, des réactions se dessinent. La loi dite « Sapin 2 » devrait justifier auprès du juge américain d’une action résolue des autorités françaises contre les faits de corruption ; après sa validation probable par le Conseil constitutionnel, tout dépendra de son application effective par des tribunaux par ailleurs en manque criant de moyens, et par des services d’enquête spécialisés qui sont absents, ou absorbés par d’autres priorités. La norme ISO de prévention de la corruption, publiée à l’automne 2016, suscite l’intérêt de nombre d’entreprises, qui y voient notamment l’occasion d’une meilleure valorisation auprès des fonds d’investissement, un sujet auquel la BPI est aussi sensible. Le rapport Berger Lellouche, excellent par sa franchise et surprenant par les évolutions personnelles dont il témoigne, ne vaut que par les conséquences et les contre-mesures que le futur gouvernement voudra bien lui donner ; il est intéressant qu’il suggère une toute autre voie que celle de la soumission, celle de la confrontation. Si la France n’en a pas, ou plus, les moyens l’Union européenne les a. Les sanctions annoncées contre Apple et ses pratiques d’optimisation fiscale en Irlande par la Commissaire Margrete Verstaeger  montrent la voie d’une réaction européenne à ce qu’il faut bien appeler un détournement américain ; elle illustre une voie qu’ont emprunté, et suivi avec succès les Chinois, qui ont su faire comprendre aux Etats-Unis qu’il n’était pas question qu’ils fassent la loi à leurs entreprises. Quelques incarcérations justement calculées de dirigeants de sociétés américaines, quelques mesures de rétorsion à l’encontre des intérêts américains, et surtout, le classement de la comptabilité des entreprises en « secret d’Etat », dont la divulgation est passible de la peine de mort, ont été d’une efficacité certaine. L’Union européenne saura-t-elle suivre et amplifier l’action de la Commissaire, au moment même où la ratification du CETA (traité de libre échange avec le Canada ) ouvre le boulevard de l’arbitrage privé aux sociétés américaines, dont le négociateur européen semble avoir oublié qu’elles sont toutes présentes au Canada, de sorte que le CETA dispense du TTIP  - et aura les mêmes conséquences ; assurer la primauté des sociétés privées et des investisseurs sur les Nations et les Etats ?

    Pour conclure…
    Il est utile de clarifier la logique développée par les autorités américaines. Car elle est soutenue par la logique économique et financière ; que le monde serait plus simple si une seule loi s’appliquait partout ! Car elles excellent à répandre le dilemme ; nous, ou la Chine. Demain sans doute, c’est contre la montée en puissance des exigences chinoises, contre leurs propres règles du jeu et leur ingérence qu’il faudra se mobiliser, comme il faut se mobiliser contre tout universalisme qui prétend unifier le monde, et qui n’est que l’expression de provinces qui se prennent pour le monde.
    Que valait Alcatel pour la Chine, que valait Alstom Energie pour la Chine ? Beaucoup sans doute, mais le débat n’est pas là. Il est que, Etats-Unis, Chine ou Touamotou en présence, les choix de la France soient les choix des Français, des choix qui servent l’intérêt de la France et des Français, d’eux seuls, d’eux d’abord. Et le débat est que, selon l’affirmation de Claude Lévi-Strauss, il n’est de barbares que ceux qui croient qu’il y a des barbares – et l’unilatéralisme américain nous fait plonger dans une nouvelle barbarie. Qu’est-ce que la civilisation, sinon l’apaisement des différences ?
    Il faut chercher plus loin, et entrer dans l’évaluation des intérêts. La Chine a su fermer les portes au procureur américain. L’Inde, la Russie, font de même. Et les pays de l’Organisation de Coopération de Shanghai disposent de systèmes de compensation, de paiement et de règlement internationaux, et même d’un marché de l’or, totalement hors du dollar, du territoire américain, et de toute dépendance aux autorités américaines. La Russie impose que les hébergeurs de services en ligne traitant des données de citoyens russes disposent de serveurs localisés en Russie. Ce qui signifie qu’une entreprise peut travailler avec les deux tiers de la population mondiale et bientôt la moitié de l’économie mondiale, sans s’exposer au procureur américain. De sorte que le pari peut être pris ; combien d’années faut-il avant qu’une banque européenne, avant qu’une société du CAC40, avant qu’une PME « gazelle » fassent leur choix et, tout bien pesé et compté, décident de s’affranchir de tout lien avec les Etats-Unis, et de partir à la redécouverte du reste du monde ?  
    L’issue du jeu de l’obéissance auquel l’ubris de l’hyperpuissance condamne les Etats-Unis est plus incertaine que jamais après l’élection de Donald Trump. Car se fait jour une toute autre perspective ; celle que les Etats-Unis mettent d’eux-mêmes fin à une politique de lutte anti-corruption que le candidat élu avait qualifié de « stupide et irréaliste » pendant sa campagne. Il restera alors aux Etats les plus agiles à démanteler des législations d’importation, et aux autres, à se draper dans une vertu outragée et déçue. A chacun de parier sur la position de la France. 

       Hervé Juvin,
       Essayiste et écrivain français,
       Président de NATPOL, «Sécurité des opérations, résilience des organisations, intelligence de la diversité »

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2017/06/10/colonisation-juridique-et-liberte-des-peuples-pour-un-nouvel-ordre-juridiqu.html

  • Allemagne : les affiches anti-burqa d’Alternative für Deutschland (Afd)

    AfD-Burqa-islam-600x329.jpg

    ALLEMAGNE (NOVOpress) : A trois mois des élections législatives qui se tiendront le 24 septembre, le parti Alternative für Deutschland (AfD) frappe une nouvelle fois fort visuellement, en lançant, en plein ramadan qui est tout aussi médiatisé en Allemagne que chez nous, une campagne anti-burqa.. Ses affiches étaient seulement sur les réseaux sociaux, et même pas encore collées, qu’elles faisaient déjà scandale. Réjouissantes.

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    Seins nus à la plage, plutôt que couverte d’une burqa ? Chez nous, aussi durant le ramadan !

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    Burqas ? Nous en restons aux bikinis.

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    De gauche à droite :
    • De nouveaux Allemands ? Nous les faisons nous-mêmes.
    • Burqa ? Je m’en tiens au bourgogne
    • L’islam ? Ne convient pas à notre cuisine.

    Traduction des slogans reprise du blog de Lionel Baland.

    https://fr.novopress.info/

  • Record historique de l'abstention

    Derrière l'écrasante victoire du parti d'Emmanuel Macron, il faut souligner que les Français ne sont pas emballés. L'abstention dépasse les 50%, ce qui est historique :

    Capture d’écran 2017-06-12 à 08.18.14

    Voici les résultats officiels du 1er tour :

    Capture d’écran 2017-06-12 à 08.18.34

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Terres de Mission #36 : Catholicisme social et la Renaissance de l'Orthodoxie

  • LREM : la République n’est pas un régime politique mais une idéologie, un processus progressiste

    6a00d83451619c69e201b8d28bbf7e970c-250wi.jpgDe Joël Hautebert dans L'Homme Nouveau :

    "Depuis la victoire d’Emmanuel Macron à l’élection présidentielle, « En marche ! » est devenu « La République en marche ». D’aucuns penseront que ce modeste changement ne mérite pas que l’on s’y attarde. Il s’agirait d’un toilettage résultant du passage d’un simple projet en vue d’une élection à sa mise en œuvre politique, une fois le suffrage remporté. L’opinion inverse s’impose pourtant, dans la mesure où cette légère modification du nom accentue le marqueur idéologique.

    Ce choix par l’équipe présidentielle nous rappelle que la République n’est pas un régime politique mais une idée, transformée en idéologie par l’affirmation d’un processus progressiste dans lequel elle se coule.

    La République…

    Ce n’est pas nouveau, nous le savons depuis longtemps, la République en France n’est pas à proprement parler un régime politique. Certes, le mot « république », « res publica » (chose publique) a longtemps revêtu deux sens. Au sens large, il a correspondu plus ou moins à la communauté politique, tandis qu’au sens restreint et plus rarement employé, il a désigné effectivement un type de régime politique. Nous savons depuis l’Antiqui­té grecque qu’il existe trois sortes de régimes politiques, le gouvernement du plus grand nombre, celui d’un seul ou d’une minorité. Un régime politique se définit par la forme constitutionnelle que prend la communauté politique, afin de lui offrir stabilité et permanence dans le temps. Personne n’aurait eu l’idée d’évoquer la république romaine ou la monarchie capétienne « en marche ». Quant à l’emploi plus large du mot « république », il s’est limité à la seule démocratie depuis le XVIIIesiècle et plus nettement encore depuis la Révolution. Il y a là une ambiguïté, inhérente au fait que la Révolution a introduit une forme politique démocratique particulière destinée à mettre en œuvre l’émancipation de tout ordre que l’homme n’a pas créé.

    Parfaitement dans la lignée de la pensée politique moderne, la République telle que l’entend Emmanuel Macron ne désigne pas un type de constitution, mais une construction intellectuelle, une idée. C’est pourquoi, on lui attribue des valeurs propres, c’est-à-dire un ensemble de principes qui ne s’appuient en aucun cas sur des données extérieures au système, comme l’ordre naturel des choses, mais au contraire, au moins en apparence, sur la volonté des citoyens souverains. Notre personnel politique use et abuse des références aux « valeurs de la République », à la morale républicaine, expressions généralement rattachées au contrat (ou pacte) social (ou républicain). On observe par conséquent un lien étroit entre ce pacte et les principes de la république, suggérant par là que la société fondée sur l’assentiment de tous et non sur la dimension politique naturelle des hommes génère ses propres valeurs. Puisque la dimension naturelle disparaît, l’usage du mot « France » pour désigner la nation et la patrie devient logiquement facultatif. Ainsi, la République assume seule, d’une part, la communauté politique entendue comme créatrice d’un ordre nouveau et, d’autre part, les principes supposés définis, choisis, par cette même communauté unie, non par le sang et la terre, mais par l’exercice de la volonté émancipée du vrai et du juste. Le nom du parti présidentiel n’a donc rien d’innocent, de la part d’un homme dont le livre/programme édité pendant la campagne s’intitule « Révolution ».

    Enfin, cette République-idée est « en marche ». Elle est mouvement, plus précisément processus. Bien évidemment, se dire « en marche » ou « en mouvement » ne renvoie pas systématiquement à un contenu idéologique. Toutefois, dans le contexte intellectuel issu de la modernité, l’adjonction de la notion de mouvement à la ­République-idée révèle à coup sûr un projet politique, certes adapté aux temps postmodernes, mais fidèle à des sources intellectuelles anciennes. Il ne s’agit pas de maintenir un cadre institutionnel fixe, mais de s’inscrire résolument dans un mouvement, de suivre le cours d’un processus, caractéristique du progressisme.

    Contre l’ordre divin

    De quel processus est-il ici question ? Si l’on considère que la République, entendue au sens d’idée, s’est toujours caractérisée par la négation de l’ordre naturel et divin dont il faut progressivement se défaire, nous devons envisager, selon toute probabilité, que le processus vise la dissolution de la famille et de l’identité, c’est-à-dire la révolution anthropologique. Le programme d’Emmanuel Macron était explicite : « Il n’y a pas un modèle unique qui représenterait la “vraie” famille. Les familles sont de plus en plus diverses : il faut pouvoir les reconnaître et permettre à chacun de vivre sa vie de couple et ses responsabilités parentales. Le quinquennat qui s’achève a permis de progresser dans la reconnaissance de cette diversité. Toutefois, si l’égalité est édictée dans la loi, elle n’est pas entière et l’injustice perdure dans la vie. Trop de personnes ont encore du mal à vivre normalement, parce qu’elles subissent des discriminations du fait de leur homosexualité ». Le jour où le nouveau gouvernement a été formé, Benjamin Griveaux, porte-parole de « La République en marche », a tweeté : « Nous ouvrirons la PMA à toutes les femmes et combattrons l’homophobie du quotidien grâce à des tests aléatoires au travail ». Ce processus n’a pas besoin de justification raisonnée. Il s’appuie très simplement sur la mystique sécularisée du progrès et de l’émancipation.

    Cela n’a pas empêché 71 % des catholiques pratiquants dits « réguliers » de voter pour Emmanuel Macron au second tour des élections. [...]"

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html