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  • Tempête rouge : le succès de l’intervention russe en Syrie

    La Presse Internationale a, dans sa grande généralité, assez peu communiqué sur ce que l’on peut appeler le succès de l’intervention militaire russe en Syrie[1]. Et même si l’intervention du Corps expéditionnaire russe n’est pas terminée, force est de constater que tant sur le plan politique que sur le plan militaire, la copie rendue séduit à plusieurs titres. L’opération qui visait à « sauver » le Président Bachar al-Assad a clairement touché son but en assurant à l’homme de Damas non seulement une plausible victoire mais surtout l’assurance de sa gouvernance à court terme; sur le plan militaire, les Russes n’ont pas fait les choses à moitié en éradiquant l’Etat Islamique des axes principaux de la Syrie comme d’une majeure partie du terrain qu’il occupait. Outre ces bénéfices directs, la Russie renforce sa stature d’Etat avec lequel le monde doit – désormais – compter.

    De la crise libyenne à celle de Syrie.

    Pour comprendre cette intervention qui a commencé officiellement le 30 septembre 2015, il est nécessaire de remonter aux événements survenus en Libye (2011) qui avait vu une Russie dupée, en complet désaccord avec les Etats membres de l’OTAN qui avaient transformé une résolution « de bonne intention » en un passeport d’intervention. « Une bonne résolution a été transformée en un chiffon de papier pour couvrir une opération militaire inutile », affirmait Dmitri Medvedev le 20 juin 2011 dans une interview au Financial Times. Après avoir été compréhensive des crises du « Printemps arabe », la Russie va ensuite se démarquer irréversiblement de la communauté internationale, estimant que «  le caractère exclusivement humanitaire de la résolution 1973 » a été transformée de manière « inacceptable » en permettant de « violé(r) le mandat donné par le Conseil de Sécurité ».

     Dès lors, la Russie n’entend plus laisser faire et refuse l’idée qu’on puisse changer de l’extérieur le régime de Damas. Pour Moscou, le départ de Bachar al-Assad est une ingérence sans fondement. Alliée de longue date à la Syrie, la Russie a bien entendu de nombreux avantages à lui venir en aide: déjà à l’époque de la guerre froide, l’URSS coopère  économiquement et militairement avec elle; son libre accès au port de Tartous lui donne un point d’appui matériel et technique d’une haute valeur stratégique en Méditerranée (accord de 1971); enfin, en intervenant au profit d’un allié, elle supprime un champ d’actions supplémentaire aux forces des Etats de l’OTAN qui ne rêvent que d’encerclement de la Russie..

    « Cette opposition totale sur cette question est un autre facteur explicatif de la politique (de Poutine), un chercheur américain allant jusqu’à estimer que « le jour où le président Obama a déclaré le 18 août 2011 que “le temps était venu pour le président Assad de partir”, faisant du changement de régime une priorité officielle des États-Unis, la fenêtre pour un terrain commun avec la Russie aux Nations Unies s’est complètement fermée »[2] indique Anne de Tinguy[3]

    Le 30 septembre 2015, à la télévision russe, Vladimir Poutine s’exprime sur l’intervention en Syrie: « Le seul moyen de lutter efficacement contre le terrorisme international – en Syrie comme sur les territoires voisins – […] est de prendre de vitesse, de combattre et de détruire les combattants et les terroristes sur les territoires qu’ils contrôlent et de ne pas attendre qu’ils arrivent chez nous. »

    Stratégie aérienne et faible engagement terrestre.

    Si l’’intervention russe est un succès, par-delà le faible effectif engagé sur le terrain, il n’en reste pas moins vrai qu’il est aussi le résultat d’une volonté politique à choisir ses alliés comme à nommer ses ennemis. Et pour le coup, la Russie a été clairvoyante comme courageuse à désigner, dans ce bourbier syrien constitué d’une mosaïque de belligérants, ceux qu’elle voulait clairement combattre, bien au-delà des combines internationales aux enjeux pour le moins sibyllins et ce, avec le concours d’une Armée Syrienne (AAS) visiblement tout à fait capable à manœuvrer sur son terrain.

     Au niveau des moyens engagés, le format étonne :les forces aériennes russes ont aligné 70 aéronefs[4] – sur les 1600 dont dispose le pays – et les forces terrestres 4 à 5000 hommes[5] – sur les 750 000 hommes de la Fédération de Russie – ont été déployés en Syrie (dont la fameuse 810e Brigade d’Infanterie de Marine) auxquels on peut rajouter quelques unités de Forces Spéciales (Spetsnaz), une dizaine de chars et quelques batteries LRM (Lance-Roquette Multiple) pour l’artillerie sans oublier les drones. Ainsi, la stratégie russe était axée sur une option clairement aérienne évitant pour le coup l’hypothétique enlisement, souvent synonyme de coûts humains élevés, dont les armées soviétiques avaient fait les frais en Afghanistan comme en Tchétchénie quelques décennies auparavant. Quant à la « productivité » de cette opération, elle relève de la quasi-excellence.

    « Malgré la densité engagée, le coût d’emploi (environ 3 millions d’euros/jour) peut être comparé à l’action de l’opération française Chammal au Levant (1 200 hommes et environ 15 aéronefs, un million d’euros/jour) et qui, pour n’évoquer que le volet appui aérien, représente une moyenne de 6 sorties aériennes (dont une frappe/jour pour 33 pour les Russes). Au regard des résultats obtenus, il est incontestable que les Russes ont une « productivité » opérationnelle très supérieure à celle des Américains ou des Français.».[6]De plus, comme le souligne Michel Goya « la brigade aérienne a été engagée dans plusieurs dizaines d’opérations combinées, à un rythme très élevé (1 000 sorties mensuelles en moyenne) rendu possible par la proximité des bases de la ligne de contact, comme Hmeimim en premier lieu (à 25 km au sud de Lattaquié)  Shairat ou Tiyas près de Palmyre ».

    Une redoutable efficacité.

    A l’actif des Russes, l’intervention a considérablement réduit les forces rebelles et ce, dès l’année 2015, accentuée avec la prise d’Alep en décembre 2016 comme de l’axe autoroutier M5 ou la « route de Damas » qui traverse le pays de la Jordanie jusqu’à Homs en passant par Alep et Damas, ainsi que l’aéroport de Deir ezzor, assiégé par l’Etat Islamique. Cette semaine encore, c’est Maadan, une des dernières localités aux mains de l’EI au Sud de Raqqa qui a été reprise par les troupes syriennes. Cependant quels constats est-il permis de faire après deux ans d’intervention[7]? Comme l’explique à nouveau Michel Goya, l’essentiel des pôles de résistance ont basculé à un moment ou à un autre pour disparaître.

    «  Il n’y a plus que deux pôles territoriaux rebelles arabes sunnites cohérents en Syrie : la partie de l’Euphrate syrien encore tenue par l’Etat islamique et surtout la province d’Idlib, aux mains d’une coalition de factions dominée par Hayat Tahrir al-Sham (ex-Jabhat al-Nosra). Les autres forces rebelles sont désormais éclatées et servent souvent de supplétifs àd’autres acteurs par ailleurs concurrents, comme la Turquie, le Parti de l’union démocratique kurde (PYD), la Jordanie, Israël ou les Etats-Unis. Encore une fois, cette évolution est largement le fait de l’intervention russe qui lui donne aussi un poids diplomatique particulier tant sur le théâtre lui-même, où la Russie sert d’intermédiaire avec quasiment tous les acteurs locaux ou extérieurs et sur la scène internationale. D’un point de vue tactique, ces espaces disputés sont essentiellement urbains, parfois montagneux, et toujours difficiles à conquérir surtout pour des forces disponibles en manœuvre offensive, et relativement peu nombreuses de part et d’autre. On a donc assisté à des opérations extrêmement fragmentées et à des batailles d’autant plus lentes que la motivation des défenseurs était forte ».

    Pour conclure et même si la bataille n’est pas encore finie, on peut allègrement dresser un constat très positif de l’intervention russe en Syrie. Avec des effectifs réduits et un engagement de matériels certes intensif mais somme toute rationné, les Russes ont réussi un pari qui, par l’intelligence et l’intensité des actions, s’est transformé en victoire. Et même si la victoire militaire est essentiellement russe, on peut en attribuer les effets politiques à Moscou comme à Damas qui n’en n’attendait pas plus de son fidèle allié. Et force est de constater qu’avec une feuille de route cohérente –et je dirais loyale-, les Russes ont acquis une autorité qui, des Occidentaux en passant tous les belligérants locaux, laissera pour longtemps l’empreinte d’une redoutable efficacité.

    Ch.Mihaïlovitch Tripetzky

    [1] Voir l’excellent article de Michel GOYA in« La voie de l’épée »

    [2] Charap 2013 p. 37‑39

    [3] Anne de Tinguy : « La Russie face aux révoltes libyennes et syriennes »

    [4] Composés essentiellement de bombardiers tactiques Sukhoi-34, de chasseurs multi rôles Sukhoi-30 et Sukhoi-35, complétés d’hélicoptères Mi-24 PN, MI-35M et Kamov-52

    [5] Russia’s Syria operation cost over $460 million — Putinhttp://tass.com/politics

    [6] Michel Goya in « La voie de l’épée »

    [7] Le nombre de tués russes est officiellement de 23 militaires et 17 employés civils de sociétés privées.

    http://www.medias-presse.info/tempete-rouge-le-succes-de-lintervention-russe-en-syrie/80743/

  • En Marche - Insoumis : l’opposition choisie - Journal du vendredi 29 septembre

  • Anne-Marie Le Pourhiet : « Nous vivons dans une société bâillonnée où s’exerce la tyrannie des minorités

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    FIGAROVOX/ENTRETIEN – Pour le professeur de droit constitutionnel, certains volets de la loi actuellement en débat à l’Assemblée menacent la liberté d’expression.

     LE FIGARO. – L’une des mesures adoptées par les députés prévoit d’étendre le principe de l’inéligibilité aux personnes condamnées pour racisme, antisémitisme ou homophobie. Est-ce une bonne chose?
    Anne-Marie LE POURHIET. – Toute personne sceptique qui critique ou émet un jugement de valeur sur des mœurs, des comportements, des cultures ou des croyances est immédiatement considérée comme coupable du délit de « phobie ». Cet amendement n’est qu’une nouvelle étape dans la tyrannie des minorités.

    Non seulement nous vivons dans une société bâillonnée où l’on ne peut déjà plus critiquer un individu ni un groupe sans risquer de se faire traîner en correctionnelle par des associations de militants vindicatifs et sectaires, mais ceux-ci voudraient en outre que les personnes condamnées sur le fondement de lois scélérates extorquées à un législateur complaisant soient interdites d’exercer un mandat public.

    Dans l’intitulé de l’amendement, il est affirmé que ces délits « portent atteinte aux valeurs républicaines qu’un élu se doit de partager ». Ces « valeurs républicaines » ont-elles un contenu juridique ?

    Les « valeurs républicaines » sont aujourd’hui invoquées à tort et à travers pour justifier n’importe quoi. Avoir été condamné pour « propos sexistes » ou bien être hostile au mariage pour tous ou à l’ouverture des frontières sera bientôt considéré comme « antirépublicain » ! Il me semble que l’une des valeurs cardinales de la Révolution française est justement la liberté d’expression, qui ne consiste sûrement pas à formuler seulement des opinions bienveillantes !

    Les valeurs républicaines, historiquement, ce sont la laïcité, l’unité de la Nation et l’égalité des citoyens devant la loi. Le b.a.-ba de la Révolution française, c’est le refus des droits des groupes et des corporations au profit des droits de l’individu libre de toute appartenance. Le multiculturalisme normatif est directement contraire aux valeurs républicaines et le droit pénal prend le chemin inverse des principes républicains en sanctionnant systématiquement les offenses aux communautés. Cela a commencé en 1972 avec la loi Pleven très mal rédigée, puis le mouvement s’est accéléré à partir des années 1980 avec la multiplication des catégories protégées et surtout l’habilitation des associations militantes à se constituer partie civile pour les délits de presse. On a ainsi privatisé l’action publique et soumis les médias, les intellectuels et les citoyens à la menace permanente de censure et de procès pour délits d’opinion.

    L’antiracisme militant établit un continuum entre violence verbale et symbolique et passage à l’acte. N’est-ce pas problématique d’un point de vue juridique ?

    C’est insensé. Ce n’est pas parce que je trouve gênante la mendicité de certains Roms sur les trottoirs que je vais me mettre à les agresser. Le Christ peut sans doute dire à ses ouailles « Aimez-vous les uns les autres », mais un législateur républicain et libéral ne peut pas interdire aux citoyens de ne « pas aimer » tel individu, tel groupe, telle religion, tel comportement ou telle culture. On ne peut pas interdire aux gens de porter un jugement de valeur sur les mœurs d’autrui, ni de hiérarchiser les comportements. Chacun a le droit de penser ce qu’il veut et de dire ce qu’il pense. Le problème est que les « groupes d’oppression » (selon l’expression de Philippe Muray) ont obtenu la multiplication de lois pénales tendant à réprimer ce qu’ils appellent des « phobies ». On veut nous forcer à apprécier le foulard islamique et le burkini, nous obliger à approuver le mariage gay, nous contraindre à accueillir avec le sourire des milliers de migrants, nous imposer de regarder les Jeux paralympiques et d’admirer le football féminin. Nous sommes sommés de considérer que tout est équivalent (au sens étymologique d’égale valeur) au nom de la « non-discrimination ». Et pour être bien sûr que nos assemblées politiques ne comporteront que des moutons dociles bêlant dans le sens du « progrès », on va rendre inéligibles tous les condamnés pour cause de « mal-pensance ».

    Assiste-t-on à un retour du « politiquement correct » ?

    Un « retour » ? Cela fait près de trente ans que nous nous enfonçons dans la dictature politiquement correcte. L’arsenal répressif ne cesse de s’alourdir, sans compter la multiplication des officines parallèles chargées de nous mettre au pas (CSA, Défenseur des droits, Commission consultative des droits de l’homme, Haute Autorité de ci, Observatoire de ça…) et les insupportables instances prêchi-prêcha du Conseil de l’Europe. Nous croulons sous les normes de contrôle social et les institutions de censure. Et nous avons même le droit à des pétitions sur les réseaux sociaux tendant, par exemple, à faire retirer l’attribution d’un prix à un auteur au motif qu’il serait contre le mariage gay et donc « homophobe » ou à faire sanctionner une chaîne de télévision pour avoir laissé passer dans un jeu une séquence « stigmatisante pour les malades mentaux » ! Le premier réflexe face aux imperfections de la société est l’interdiction. Désormais tout conflit, tout désaccord doit se terminer au tribunal. Au lieu de laisser s’exprimer le pluralisme et la contradiction particulièrement chère aux juristes (audi alteram partem = écoute l’autre partie), l’on ne songe qu’à faire taire la dissidence.

    La France devient-elle l’une des démocraties les plus répressives en matière de liberté d’expression ?

    Si les Etats-Unis ont été précurseurs en matière de « politiquement correct », le Premier Amendement à la Constitution de Philadelphie et la jurisprudence pointilleuse de la Cour suprême protègent efficacement les citoyens américains contre toute répression pénale de la liberté d’opinion. Chez nous, même le Conseil constitutionnel a renoncé à protéger la liberté d’expression. Hormis le délit de négation des « génocides reconnus par la loi », il a laissé passer toutes les lois liberticides. La liberté et le pluralisme sont en train de disparaître du pays de Voltaire. C’est irrespirable.

    Anne-Marie Le Pourhiet 28/07/2017

    Source : Le Figaro, chronique du 28 luillet 2017

    https://www.polemia.com/anne-marie-le-pourhiet-nous-vivons-dans-une-societe-baillonnee-ou-sexerce-la-tyrannie-des-minorites/

  • Alain Bucher : la soumission à l'Europe par la dépendance énergétique

  • La guerre du vocabulaire. Ou comment réapprendre à parler sans se soumettre aux censeurs

    1841033494.jpgDans cette tribune du Journal de Montréal [19.09], Mathieu Bock-Côté traite des interdits qui pèsent sur certains mots du vocabulaire de notre famille de pensée. A chacun d'eux, il restitue sons sens vrai ; il montre les réalités profondes que ces mots proscrits recouvrent et saisit l'occasion pour rappeler quelques vérités essentielles et profondes. Qui valent dans son Québec natal, comme elle valent en France et en Europe. Mathieu Bock-Côté finit toujours par aller à l'essentiel, par le faire découvrir. Et c'est, pour l'esprit, une joie vraie.  En reprenant nombre de ses publications, tout simplement, nous la faisons partager. LFAR

    De bons amis, soucieux de notre bonne réputation, disent souvent aux nationalistes québécois: n'utilisez pas le mot « identitaire » lorsque vous parlez de votre vision du Québec, il est contaminé par les groupuscules qui le revendiquent. Identitaire serait un mot toxique, à proscrire.

    Ces mêmes amis nous disent : n'utilisez pas le mot « conservateur », il vous fera passer pour des nostalgiques de Stephen Harper. Il témoigne d’une psychologie du repli sur soi, presque antimoderne.

    Ces mêmes amis poursuivent : ne vous dites pas « nationalistes», ce mot, en Europe, est associé à l'extrême-droite.

    Et il arrive même que ces amis nous disent : souverainiste, c'est un mot qui laisse croire que vous êtes fermé à la mondialisation. À tout le moins, en France, on en fait un symbole de fermeture.

    À ce rythme, nous finirons par ne plus rien dire. 

    Certes, le langage est l'objet d'un débat politique. Chacun cherche à imposer son vocabulaire à l'adversaire : on veut survaloriser ses propres mots et dévaloriser ceux du camp d'en face. C’est ainsi depuis toujours et cela ne changera pas demain.

    Mais je constate que ceux qui sont attachés à la cause nationale se laissent intimider par ceux qui cherchent chaque fois à disqualifier leur vocabulaire. Ils se laissent piéger. Ils ne savent plus trop comment parler.

    Retrouvons le sens premier de ces mots.

    Identitaire ? On réfère ainsi à la part existentielle de la communauté politique. On rappelle qu’elle n’est pas un pur artifice juridique et qu’elle s’est nouée dans la culture et l’histoire. On rappelle qu’un corps politique est nécessairement historique et qu’aucune nation ne saurait durer sans le souci de sa singularité, sans le désir de persévérer dans son être.

    Conservateur ? Le conservatisme est une philosophie de l’enracinement, qui rappelle que l’homme est un héritier, et qu’il doit s’inscrire dans une histoire particulière pour accéder à l’universel. Le conservatisme incite aussi à se méfier des fausses promesses de la modernité et de ses dérives, ce qui ne veut pas dire qu’il la congédie en elle-même.

    Nationaliste ? Ce mot est inscrit dans notre histoire. Il désigne une fidélité première au Québec et rappelle que jamais notre existence nationale ira sans combat en Amérique. Je veux bien croire qu’il change de signification en traversant l’Atlantique mais on ne saurait pour cela abolir la culture politique québécoise qui rend compte des singularités de notre aventure collective.

    Souverainiste ? Lui aussi est inscrit dans l’histoire politique du Québec : c’est ainsi qu’on a nommé la quête d’indépendance depuis la Révolution tranquille. Quand on nous invite à utiliser un autre terme parce que celui-là, en Europe, serait connoté à droite, on en vient encore une fois à dissoudre la singularité québécoise dans un contexte qui n’est pas le sien.

    On me répondra : ne nous disputons pas pour des mots. Et pourtant il faut le faire. Parce qu’à bannir sans cesse des mots, c’est la possibilité d’exprimer certaines idées qu’on en vient à censurer. À force de se soumettre à la police du langage, on développe un très fort réflexe d’autocensure, on ne parvient plus à parler librement, et à terme, on en vient à penser contre soi, de peur de heurter les gardiens de la rectitude politique.   

    Mathieu Bock-Côté

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle : aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007), de Le multiculturalisme comme religion politique (éd. du Cerf, 2016) et de Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2017/09/27/la-guerre-du-vocabulaire-ou-comment-reapprendre-a-parler-san-5983593.html

  • L'identité des enfants n'est pas un jeu : le bus CitizenGo arrive à Paris

    Le bus circulera dans Paris et l'Ile de France du 3 au 8 octobre. Il vient dénoncer l'idéologie du genre, qui s'insinue partout et notamment à l'école.

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    Une lettre ouverte au ministre de l'Education nationale est à signer ici. De plus en plus, l’Education nationale utilise des « études de genre » pour lutter contre les inégalités hommes-femmes. Et le résultat, c’est qu’au lieu de lutter contre ces inégalités, l’Education Nationale promeut l’indifférenciation sexuelle : il n’y a plus d’inégalité puisqu’il n’y a plus de différence ! S’il y a indifférenciation des sexes, si le genre n’est qu’une question de culture, alors on peut choisir son sexe. Pour les enfants scolarisés, on brouille donc les repères de base. Les enfants sont en train de bâtir leur personnalité. Ils sont fragiles et perméables aux enseignements qu’on leur donne.

    Leur inculquer dès le plus jeune âge qu’être homme ou femme n’est que le résultat d’une culture et que l’on peut choisir, c’est mettre en danger leur construction. C’est un mensonge, mais c’est également un énorme danger pour les enfants. Nous croyons fermement que les enfants n’ont pas à subir des expérimentations d’idéologues pendant la période cruciale de construction de leur personnalité. Il y a un véritable risque de  déconstruction de leur personnalité. 

    C’est pourquoi nous voulons, par cette pétition et par notre bus, faire savoir à tous les parents d’élèves que l’identité des enfants n’est pas un jeu. Et que leur genre n’est pas un choix. On ne devient pas femme : on nait femme. On ne devient pas homme : on nait homme.

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    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • UN ENTRETIEN AVEC ROLAND HÉLIE, DIRECTEUR DE SYNTHÈSE NATIONALE, SUR LE SITE EUROLIBERTÉS

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    Dimanche prochain, 1er octobre, à Rungis : 11e Journée de Synthèse nationale

    Un entretien avec Roland Hélie

    Dimanche prochain, 1er octobre, se déroulera à Rungis, près de Paris, la 11e journée nationale et identitaire organisée par la revue Synthèse nationale. Nous avons interrogé Roland Hélie, son directeur, sur cette manifestation.

    « Ni soumission, ni abandon, mobilisation ! », tel est le thème de cette onzième journée de Synthèse nationale. Pourquoi avoir choisi cette accroche ?

    Il n’a échappé à personne que la France vient de traverser une période électorale pour le moins surprenante. Le Système, jusqu‘alors incarné par ses partis inféodés que sont le PS et les Républicains, était donné en complète « déconfiture » l’hiver dernier. Or, habilement, il a imposé en quelques mois son joker, Emmanuel Macron, afin que tout change pour que, surtout, rien ne change.

    Face à une telle imposture, les forces nationales et identitaires qui ne se reconnaissent pas (ou plus) dans le FN doivent aussi passer à l’offensive et procéder, dans la mesure du possible, à une unité d’action. C’est toujours dans cet esprit que, depuis onze ans, Synthèse nationaletravaille.

    Concrètement, quels sont les résultats à mettre à l’actif de la stratégie de Synthèse nationale ?

    L’an dernier par exemple, lors de notre précédente journée annuelle, Jean-Marie Le Pen et Carl Lang, en désaccord depuis plusieurs années, se sont retrouvés à la même tribune. Quelques mois plus tard, aux législatives, avec Civitas et le Siel, il y a eu une entente électorale entre les Comités Jeanne et le Parti de la France.

    D’une manière plus générale, Synthèse nationale, dès sa création s’est employée à introduire au sein de notre famille d’idées un « nouvel état d’esprit ». Souvenez-vous de l’époque désastreuse où chaque mouvement s’employait à « dézinguer » ses « concurrents ». Il ne s’agit pas de pousser les différentes composantes à « fusionner » mais au moins de les inciter à agir les uns à côté des autres pour la même cause, à savoir sauver notre nation et notre civilisation. Le temps presse…

    Finalement, votre démarche est presque analogue à celle de EuroLibertés.

    Nous nous félicitons en effet que EuroLibertés ouvre ses colonnes à toutes les tendances de la droite de combat en Europe. Nous ne pouvons plus nous payer le luxe ; ni au niveau français ni au niveau européen, de la division avec toutes les querelles que cela entraine. Un site comme le votre est un atout majeur pour le combat national et identitaire sur notre continent. D’ailleurs, dimanche prochain, j’espère que les participants seront nombreux à venir visiter votre stand.

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    Justement, parlez nous un peu du déroulement de la journée de dimanche…

    Celle-ci débutera à 11 h. Il y aura différentes tables-rondes dont une sur les initiatives militantes avec, entre autres, Steven Bissuel du Bastion social, Alban d’Arguin, pourfendeur des éoliennes, Vincent Vauclin de La Dissidence française, Gabriele Adinolfi du Projet Lansquenets, le musicologue Thierry Bouzard, auteur d’une récente anthologie des chants identitaires, et une seconde sur l’identité avec entre autres Richard Roudier de la Ligue du Midi, Serge Ayoub que l’on ne présente plus, Gérard Brazon de Riposte laïque, Jean-Claude Rolinat que vos lecteurs connaissent bien…

    En milieu d’après-midi, ce sera le meeting politique à proprement parler avec Jean-Paul Chayrigues de Olmetta, Roger Holeindre, Alain Escada, Massimo Magliaro, ancien dirigeant du MSI venu de Rome, Carl Lang, Pierre Vial et Jean-Marie Le Pen qui nous fait l’honneur d’être à nouveau présent.

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    Et le côté festif de la journée ?

    Il y aura aussi des concerts avec Le Chœur Montjoie Saint Denis, Docteur Merlin, le chanteur breton Christoff, le rappeur Kroc Blanc. Vous noterez le côté éclectique de ces spectacles… Des animations aussi avec les dessinateurs Ignace et Pinatel.

    De nombreux stands de libraires, d’artisans, d’éditeurs, de revues et journaux, de TV Libertés, d’associations, de mouvements et de partis seront aussi là pour recevoir les visiteurs. De nombreux écrivains dédicaceront leurs ouvrages sur le stand de Philippe Randa.

    Sans oublier un restaurant et un bar sur place afin de sustenter nos amis…

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    Dimanche 1er octobre, de 11 h à 18 h 30, 11e Journée de Synthèse nationale, Espace Jean Monnet, 47 rue des Solets à Rungis (94), RER Rungis-la Fraternelle. Entrée 10€

    Plus d'informations cliquez là

    Source EuroLibertés cliquez ici

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Démission du patron des programmes scolaires : merci Monsieur Blanquer !

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    8956-20170930.jpgLe responsable des programmes scolaires Michel Lussault claque la porte. Connu pour son laxisme et les désastreux « nouveaux programmes », il lâche la présidence du Conseil supérieur des programmes en accusant le ministre de l’Education nationale de vouloir détricoter les réformes précédentes et de céder aux « bas instincts d’une clientèle politique ».

    Surnommé le « gentil idéologue » ou encore « le petit télégraphiste de Vallaud-Belkacem » (c’est elle qui l’avait nommé à ce poste en 2014), Michel Lussault a eu la lourde charge de présenter les nouveaux programmes scolaires, « version refondée du socle commun de connaissances », qui ont provoqué le tollé que l’on sait, avec l’abandon des humanités, la simplification à l’extrême de l’apprentissage de la langue et le nivellement toujours plus bas d’une formation déjà d’une grande faiblesse. Au menu, la suppression du latin et du grec, « la disparition de tout ce qui rappelle tant les racines chrétiennes de la France que le fait national » (selon l’historien Patrice Gueniffey dans Le Figaro) au profit notamment d’un enseignement de l’histoire de l’islam. Mais aussi l’introduction dans les programmes des classes primaires du « prédicat » remplaçant les notions élémentaires de grammaire.

    Avec cette démission, la fronde enfle contre le ministre de l’Education du côté des syndicats enseignants : le SE-Unsa, qui couvre le primaire et le secondaire, estime qu’il s’agit d’une « mauvaise nouvelle pour l’école, mais peut-être d’un geste politique utile pour réussir à faire entendre que le débat scolaire prend une mauvaise direction en flattant les plus réactionnaires et en laissant croire que l’école se serait laissé aller au laxisme pédagogique ». Quelle idée en effet !

    A noter la réaction du Snalc, syndicat d’enseignants minoritaire : « Lussault, bon débarras ! » et pointant de « gigantesques dysfonctionnements » lors de la fabrication des programmes du primaire et du collège.

    Mais comme on pouvait s’y attendre, les annonces jugées conservatrices et les retours aux fondamentaux voulus par Blanquer ulcèrent la plupart des syndicats d’enseignants. Quand il annonçait mi-septembre dans L’Express être en faveur de la maîtrise des quatre opérations de calcul dès le CP-CE1 (au lieu d’apprendre la division en CE2), Michel Lussault s’en étonnait publiquement,affirmant ne pas avoir été prévenu et doutant de l’efficacité d’une telle réforme.

    « Son départ ne me gêne pas du tout », commente Jean-Michel Blanquer avec une certaine satisfaction :

    « Ce n’est pas un problème. Je suis dans un travail d’organisation de l’Education nationale pour que tous les enfants sachent lire, écrire, compter et respecter autrui à la sortie de l’école primaire. Si ça gêne M. Lussault, ce n’est vraiment pas grave qu’il s’en aille. »

    Caroline Parmentier

    Article paru dans Présent daté du 28 septembre 2017

    https://fr.novopress.info/207489/demission-du-patron-des-programmes-scolaires-merci-monsieur-blanquer/

  • Soumission inclusive

    Au nom du principe de solidarité ( !) le tandem Macron-Philippe a décidé une  hausse de la CSG qui frappera durement  les retraités jugés « privilégiés », en l’espèce ceux qui perçoivent  plus de 1 200 euros net par mois… Au nom du principe de souveraineté européenne,  le gouvernement vient d’annoncer coup sur coup le passage sous contrôle italien du chantier naval STX après sa nationalisation provisoire et surtout la fusion qualifiée de  nécessaire  entre Alstom et Siemens. Invité hier de France info, le député européen socialiste Edouard Martin a fait part  (suivant en cela  les dirigeants du FN)  d’une inquiétude fondée et légitime à l’annonce de  ce «  mariage forcé ». «  Le gouvernement nous dit qu’on échappe aux mastodontes chinois. On n’échappe à rien du tout. Les garanties, dont se gargarise Bruno Lemaire (secrétaire d’Etat aux Affaires Européennes) , sont des garanties de perlimpinpin. Cela ne vaut absolument rien.   Il n’y a pas d’actionnaire français dans ce nouveau conglomérat. La France se retire et laisse la main libre à Siemens, et donc, aux Allemands. »  « Siemens a déjà la main sur Alstom, donc c’est Siemens qui absorbe Alstom. Cela me rappelle Lafarge-Holcim : les Suisses ont très vite changé le capital et Holcim a pris la main sur Lafarge, qui aujourd’hui est une entreprise suisse. La désindustrialisation française se poursuit. »

    Ex syndicaliste CFDT sur le site Arcelor-Mittal de FlorangeEdouard  Martin avait accepté en 2014 de rallier le PS en échange d’un mandat européen. Socialo-bruxellois au pouvoir qui ont pourtant pris toute leur part dans la désindustrialisation de notre pays et la paupérisation des catégories populaires. Mais Edouard Martin préfère réserver ses récriminations à l’opposition nationale. Le JDD indiquait qu’il avait eu « la rage de voir le FN en pôle position en France comme dans sa circonscription aux élections européennes » et  qu’il entendait « aller à Strasbourg » avec ses amis, «  déterminés comme jamais (pour) combattre les idées xénophobes et racistes ». Avec de pareils adversaires,  la  technocratie supranationale doit trembler de tous ses membres…

    Au nom cette fois du principe d’égalité homme-femme et de la lutte contre la phallocratie , il se trouve des oreilles complaisantes dans les allées du pouvoir pour mener une réforme en faveur de l’écriture inclusive.  Gabrielle Cluzel évoquait sur boulevard voltaire  «  le manuel édité chez Hatier à destination des CE2 intitulé Questionner le monde et pionnier en matière d’écriture inclusive. Cetexercice ubuesque de féminisation systématique des mots au moyen de points médians  rendant les phrases aussi indigestes et illisibles que si elles étaient pour partie rédigées en alphabet morse – les artisan·e·s, les agriculteur·rice·s, etc. (…). Le postulat initial est l’existence d’un lien indissoluble entre genre des noms et guerre des sexes, sans daigner expliquer, avec cette grille de lecture, comment l’utérus peut se trouver être un mot masculin, la barbe, la moustache et la prostate des mots féminins, ni pourquoi – comme le fait remarquer le linguiste Alain Bentolila – on dit UNE avenue et UN boulevard, ni encore par quel étrange mystère, en allemand, le mot fille –  das Mädchen  – se révèle être neutre…»

    Une aberration note Bruno Gollnisch,  promue  sans surprise par la très formatée  Marlène Schiappa, sur le site du Secrétariat à l’Égalité entre les femmes et les hommes dont elle a la charge . Il s’agit d’une vieille revendication des groupuscules d’extrême gauche qui rédigent leurs tracts et leurs articles en  novlangue inclusive. Une  avancée sociétale défendue également par un libéralcomme l’ex président de l’UEJF, Raphaël Haddad, membre du comité de rédaction du site de BHLLa règle du jeu. Ecriture inclusive qui a fait son apparition cette année à la fête de l’Huma.Communistes et  mélenchonistes qui  soutiennent globalement « les principales priorités (de l’action de Mme Schiappa) la lutte contre le harcèlement sexiste dans la rue  – en  refusant hystériquement de faire le lien entre ce phénomène et l’immigration-invasion, NDLR –  et contre le sexisme de la langue. » Un  parti communiste new look qui joue décidément  jusqu’au bout son rôle de petit supplétif du politiquement correct à la sauce libertaire.

    Certes, même chez les plus progressistes,  ladite réforme orthographique a ses détracteurs. C’est notamment le cas de l‘intellectuel-militant  antifrontiste Raphaël Enthoven , chroniqueur sur Europe 1. Sa charge contre « (cette) agression de la syntaxe par l’égalitarisme », cette  « réécriture qui appauvrit le langage comme le novlangue dans  1984 » , ce  lavage de cerveau,  cette volonté  « d’extirper à la racine d’un mot toute trace d’inégalité » qui  participe d’un  « négationnisme vertueux » a choqué  Les Inrocks...ce qui est souvent bon signe!

    Précédé par une réputation droitière et conservatrice et de récents propos de bon sens, la logique voudrait que le  ministre de l’Education dite nationale, Jean-Michel Blanquer (qui a cependant aussi ses détracteurs à droite ), s’oppose à la diffusion de l’écriture inclusive à l’école et partant, du manuel concocté par les éditions Hatier.  Rappelons que l’offensive menée par  Mme Schiappa ne fait que relayer le vœu émis dès 2015 par le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes(HCE),  créé par Najat Vallaud-Belkacem en 2013 et présidé par la socialiste Danielle Bousquet.Le HCE exigeait que la communication publique, les administrations utilisent l’ écriture inclusive  « pour une communication sans stéréotype de sexe ».  C’est au nom de ce même principe de lutte contre le sexisme que le gouvernement de François Fillon avait banni le terme mademoiselle des documents officiels. 

    https://gollnisch.com/2017/09/28/soumission-inclusive/