Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Pas de liberté d’expression pour Mila

mila.png

Lors de ses vœux à la presse, le chef de l’État avait longuement défendu la liberté de la presse et la liberté d’expression, y compris « la liberté de blasphème ». On va pouvoir en mesurer in vivo la réalité pour , fille de 16 ans et lesbienne revendiquée, yeux bleus et cheveux assortis, qui a la fâcheuse habitude d’étaler ses états d’âme sur Instagram. Draguée lourdement par un garçon sur ce réseau, elle répond vertement, reçoit en retour une bordée d’injures (homophobes, notamment) de la part de jeunes… « pas très catholiques », pour le dire simplement, alors elle explose : « Je déteste la religion, le Coran est une religion de haine […] L’islam, c’est de la m… […] Votre Dieu je lui mets un doigt dans le trou du cul, merci au revoir. »

Depuis celui des précieuses du Grand Siècle, on avait remarqué que le vocabulaire féminin s’était considérablement émancipé, hélas souvent au détriment d’une argumentation construite qui eût été ici nettement plus opportune, sa prestation ayant été vue 1,6 million de fois !

Depuis, la pauvrette est harcelée de milliers de messages qui, tout en révélant son identité et son adresse, lui promettent des sévices bien plus désagréables (surtout quand on n’aime pas les hommes) que celui auquel elle vouait le dieu en question, le moindre n’étant pas l’égorgement pur et simple… Elle ne peut donc plus se rendre à son lycée et a dû changer de résidence.

Mais ce que révèle surtout cette affaire, c’est que l’immense majorité de ceux qui la menacent ne sont pas des barbus fichés S qui empilent des pains de C-4 et des kalachnikov dans les caves des cités du 9-3. Ce sont certains de ses condisciples, et partout en France sans doute, des voisins de pupitre de vos enfants ou petits-enfants dans les établissements scolaires, une jeunesse qui a toutes les apparences de la normalité, qui a tété des années d’enseignement laïque, gratuit et obligatoire, mais qui considère que certaines opinions justifient la peine de mort, en vertu d’un texte à leurs yeux sacré.

Les professionnels de l’indignation sont bien embêtés : après une réflexion aussi intensive que prolongée, Marlène Schiappa vient d’apporter son soutien à Mila, non sans ajouter que « la récupération politique de l’extrême droite est odieuse ».

Les associations LGBT – qui savent mieux que personne d’où vient l’essentiel de « l’homophobie » actuelle mais ne peuvent pas le dire – réagiraient volontiers, mais sont comme la bonne du curé d’Annie Cordy : « J’voudrais ben, mais j’peux point »…

Alors, résumons.

Quand Tex fait une blague anodine mais un peu sexiste sur C8, il est viré.

Quand un prétendu humoriste du service public chante « Jésus est pédé », il ne lui arrive rien.

Mais quand on use de sa liberté d’expression sur l’islam, on risque sa vie.

Et puis, après tout, elle l’a un peu cherché, Mila, non ? N’est-ce pas ce qu’a déclaré, vendredi, sur Sud radio, Abdallah Zekri, délégué général du Conseil français du culte musulman (CFCM) ? « Qu’elle critique les religions, je suis d’accord, mais d’insulter et tout ce qui s’ensuit… Maintenant, elle assume les conséquences de ce qu’elle a dit. […] Elle l’a cherché, elle assume. »

Les frères Kouachi ont gagné.

Les commentaires sont fermés.