Mardi 24 mars, lors d’un conseil des affaires générales réunissant les ministres des affaires européennes de tous les Etats, les Etats membres de l’Union européenne ont donné leur feu vert à l’ouverture de négociations d’adhésion de l’Albanie et la Macédoine du Nord.
Le gouvernement français a soutenu cette décision. Elle devrait être formellement confirmée jeudi 26 mars lors du Conseil européen des chefs d’Etat et gouvernement.
Cette décision intervient alors que les Etats devraient concentrer tous leurs travaux sur l’urgence absolue que représente l’épidémie de Covid-19. Le gouvernement français, pourtant censé être en guerre, a, par la voix de sa ministre des affaires européennes Amélie de Montchalin, donné son accord, alors que la majorité LREM avait pendant toute la campagne assuré que jamais elle ne soutiendrait l’ouverture de ces négociations avec l’Albanie et la Macédoine du Nord. Nathalie Loiseau affirmait par exemple, cinq jours avant les élections :
« Nous serons contre, nous continuerons à être contre. Ils sont géographiquement en Europe, il faut les aider, mais l’élargissement c’est non. »
Elle avait dans le même temps accusé les Républicains de produire des “fake news” lorsque nous rappelions qu’Emmanuel Macron avait par le passé dit son soutien à cet élargissement.
En validant le processus d’adhésion de ces deux pays, Emmanuel Macron trahit donc la parole donnée aux Français.
L’Albanie et la Macédoine du Nord sont toutes deux classées en 106ème position dans l’index de corruption 2019 de Transparency International, avec un score de transparence de 35 sur 100 – ce qui les place derrière le Panama, la Colombie ou le Kosovo… L’Albanie peut même être considérée comme un narco-Etat : ce pays est le premier producteur de cannabis en Europe, et distribue 40% de l’héroïne en circulation sur le continent. Les revenus albanais résultant des activités illégales (trafics d’êtres humains, de drogue, d’armes) représentent plus d’un tiers du PIB de ce pays. En Macédoine du Nord, selon Amnesty International, la liberté de la presse a été fortement compromise par des ingérences du gouvernement, tant dans la presse écrite que dans les autres médias (un peu comme en France ?), notamment par le contrôle des recettes publicitaires et d’autres sources de revenus. Cette situation a entraîné une autocensure généralisée et une diminution du journalisme d’investigation.