Il y a urgence. En juillet c’est officiellement la fin du tarif règlementé du gaz y compris pour les particuliers avec à la clef des factures qui vont exploser et l’impossibilité pour le gouvernement de faire un bouclier tarifaire comme pour l’électricité sans que cela ne coûte de milliards évitables aux finances publiques, et je ne vous parle même pas de tous nos commerces qui chutent, de nos restaurateurs qui tombent parce que l’électricité est bien trop chère.
Le cabinet de la ministre française de l’Énergie a affirmé le vendredi 24 février sa volonté de boucler la réforme du marché européen de l’électricité d’ici la fin de l’année, défiant ainsi Berlin qui préfère attendre les élections européennes de 2024.
Et Paris enfonce le clou en voulant former une « alliance du nucléaire » avec les représentants de 12 autres États de l’Union européenne, dans le but de fédérer une alliance visant à défendre l’énergie nucléaire dans les politiques énergétiques de l’UE.
Comme le dit l’agence Reuters « cette initiative s’inscrit dans le cadre d’une opposition croissante entre, d’un côté, la France et d’autres pays souhaitant que l’UE adopte des politiques en faveur du nucléaire et, d’autre part, l’Allemagne et l’Espagne, qui estiment qu’il ne doit pas être mis sur un pied d’égalité avec les énergies renouvelables.
La réunion, convoquée par Agnès Pannier-Runacher en marge d’une réunion des ministres de l’Énergie de l’UE à Stockholm lundi et mardi, portera sur la contribution du nucléaire aux objectifs climatiques et à la sécurité énergétique en Europe, a déclaré un responsable français.
Les pays qui doivent y participer sont la Bulgarie, la Croatie, la Finlande, la Hongrie, l’Italie, les Pays-Bas, la Pologne, la République tchèque, la Roumanie, la Suède, la Slovaquie, la Slovénie ainsi que la Commission européenne ».
Mais il ne faut pas attendre de miracle pour le moment de cet équipage hétérogène qui montre déjà des signes de divergences.
Ainsi le ministre néerlandais de l’Énergie, Rob Jetten, a déclaré « qu’il se félicitait de cette coopération, mais a fait remarquer que les Pays-Bas sont en désaccord avec la France sur certains points, notamment l’idée selon laquelle l’UE devrait donner la priorité à l’hydrogène d’origine renouvelable avant les autres formes de carburant à faible teneur en carbone.
« Je pense que c’est une très bonne chose que nous ayons une plateforme avec les pays nucléaires, simplement pour partager des connaissances et des expériences », a déclaré Rob Jetten à Reuters. »
La France part à l’offensive en Europe et nous ne pouvons que dire « enfin » et soutenir la volonté du gouvernement de défier Berlin qui nous déclare une véritable guerre économique à mort en refusant de modifier le mécanisme de fixation des prix de l’énergie en… France !
C’est toute notre industrie qui est en train de mourir et les entreprises européennes majeures préfèrent aller s’installer aux Etats-Unis où l’énergie est abondante et peu coûteuse. C’est ainsi que les Etats-Unis vont pouvoir se réindustrialiser sur les décombres fumantes d’une industrie européenne.
Nous sommes dirigés par des inconscients.
Charles SANNAT
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Source Reuters ici