Une foule compacte, des pancartes hostiles à Israël, des appels à « l’Intifada » et, soudain, une prière de rue. Ce 18 octobre, devant le 10 Downing Street, résidence du Premier ministre britannique à Londres, des centaines de manifestants pro-Palestine se sont donné rendez-vous pour protester contre l’action armée d’Israël. Parmi les slogans lancés par la foule, certains vont jusqu’à accuser Israël de « commettre un génocide » contre le peuple palestinien. Au même moment, à Berlin, une manifestation aux couleurs de la Palestine dégénère dans la violence. Des poubelles sont mises en travers de la route, des pierres et des engins pyrotechniques sont jetés en direction des forces de l’ordre… au total, 65 policiers sont blessés. En France, l’interdiction des manifestations en soutien à la Palestine, souvent vues comme des manifestations pro-Hamas, prise par Gérald Darmanin vient d’être retoquée par le Conseil d’État. Désormais, il revient au préfet de se prononcer au cas par cas. Le conflit israélo-palestinien, qui se déroule pourtant à des milliers de kilomètres, rencontre un triste écho sur notre continent. Tags antisémites, apologie du Hamas, menaces contre la communauté juive… sont autant de conséquences d’une immigration qui n’a jamais été intégrée.
Hausse de l’antisémitisme
L’importation du conflit israélo-palestinien en Europe n’est plus une crainte mais bel et bien une réalité. En France, Gérald Darmanin alerte ainsi, depuis le 7 octobre, sur une hausse des actes antisémites. Ce 19 octobre encore, des tags antisémites - notamment une croix gammée peinte sur le plafond des toilettes - ont été retrouvés à l’intérieur d’un établissement scolaire de Cannes. Dans l’Isère, un élève a proféré des menaces de mort à caractère antisémite. Au total, plus d’une centaine d’actes antijuifs ont été recensés par le ministère de l’Intérieur lors de la première semaine du conflit. Hélas, chez nos voisins, le constat est identique.
Au Royaume-Uni, les « autorités policières ont enregistré une hausse des incidents antisémites depuis le 7 octobre » également. Ainsi, le chant « From the river to the sea, Palestine will be free » (« De la rivière à la mer, la Palestine sera libre ») a été repris en chœur par des manifestants dans plusieurs cortèges. « Ce slogan est largement compris comme une exigence de destruction d’Israël », s’alarme Suella Braverman, ministre de l’Intérieur outre-Manche, qui dénonce un chant « antisémite ». Selon elle, « ce slogan a été repris par les islamistes, dont le Hamas, et reste un incontournable du discours antisémite ». Outre-Rhin, c’est une synagogue qui a été visée par des cocktails Molotov, dans la nuit du 17 au 18 octobre. Des tags antijuifs et des étoiles de David ont également été découverts sur des murs de Berlin.
Une jeunesse non intégrée
Cet antisémitisme grandissant est la conséquence d’une immigration non intégrée. Les dirigeants européennes le reconnaissent eux-mêmes. Déjà, en 2010, Angela Merkel concédait que « la tentative d’une société multiculturelle allemande avait échoué ». Les faits de ces derniers jours ne peuvent que lui donner raison. Un constat partagé par Emmanuel Macron qui, une décennie plus tard, s’inquiétait d’une « vraie crise avec le modèle d’intégration en France ». Et plus récemment encore, Suella Braverman confirmait que « le multiculturalisme avait échoué » en Grande-Bretagne.
Conséquence de cet échec d’intégration, une part non négligeable de la communauté musulmane, alimentée par des flux migratoires incessants, se sent aujourd’hui solidaire de la cause palestinienne, peu importe les moyens que la Palestine emploie pour contrer Israël. Dans les colonnes du Figaro, Pierre Brochant, ancien directeur de la DGSE et ancien ambassadeur en Israël, explique ainsi : « Il est tout de même étrange que le ministre de l’Intérieur ait cru devoir convoquer une réunion de sécurité pour parer aux répercussions sur notre sol d’événements se produisant à 3.000 kilomètres. On mesure par là l’une des multiples retombées qu’une immigration extra-européenne fait peser sur notre société. »
Dans les cortèges pro-Palestine, on retrouve ainsi une jeunesse immigrée et musulmane qui se dit discriminée en Europe et qui s’identifie alors aux Palestiniens qui seraient opprimés par Israël. Une identification victimaire encouragée par l’extrême gauche, qui ne manque pas une occasion de souffler sur les braises de la haine de l’Occident. En quittant son ministère en 2018, Gérard Collomb confiait son inquiétude qu’un jour, « on puisse vivre face à face ». Cinq ans plus tard, force est de constater que ce jour est arrivé. L’antisémitisme grandissant met fin à l’utopie du vivre ensemble qui a bercé tant de générations de dirigeants européens.
Clémence de Longraye
https://www.bvoltaire.fr/antisemitisme-les-consequences-dune-immigration-non-integree-en-europe/