Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« Ça devient une dictature » : climat de terreur contre le RN dans les facs

face-aux-universites-surchargees-etudiants-et-professeurs-battent-le-pave-a-paris-youtube-thumbnail
Réflexe pavlovien. À chaque percée du Rassemblement national dans les sondages et dans les urnes, les élites médiatiques et culturelles s’activent et « entrent en résistance ». Après le morceau de rap abject contre Marine Le Pen et ses alliés, après les unes de magazines qui appellent à faire barrage à l’extrême droite, c’est au tour des universités de se dresser contre le RN, imposant un climat de terreur intellectuelle.

Barrage au RN

1er juillet au matin. C’est la douche froide pour une majeure partie des universitaires. Après les élections européennes où le RN est arrivé largement en tête du scrutin, voilà que le parti de Jordan Bardella est conforté par les Français comme premier parti de France lors du premier tour des élections législatives anticipées. Rapidement, la machine universitaire se lance. Objectif : faire barrage au RN. En quelques heures, un communiqué est publié par France Universités, qui rassemble les directeurs des établissements d’enseignement supérieur. Le message est clair : « dire non au Rassemblement national » qui représenterait, selon eux, une « menace immédiate, réelle et inédite ». À les lire, le RN mettrait « en péril » des « valeurs universelles et humanistes »« Parce qu'elle se fonde sur des principes d'exclusion, de repli, mais aussi sur la peur et le rejet de l'autre, la politique portée par le Rassemblement national met en danger notre enseignement supérieur et la chance qu'il offre à toute la jeunesse, quels que soient son parcours, ses origines et son milieu social », poursuivent ces directeurs d’établissement. Le communiqué, publié sur les réseaux sociaux, est ensuite transféré à de nombreux étudiants. À Nanterre, certains d’entre eux découvrent également dans leur boîte mail un message envoyé par la direction qui « encourage à aller voter […] en réalisant bien les conséquences immédiates de l'arrivée de l'extrême droite au pouvoir qui veut conforter les pires comportements. Un tel climat ruinera nos institutions et les valeurs qui ont prévalues (sic) à leur création. »

Intolérance des universitaires

Déjà, avant même le premier tour, plusieurs universités et associations de chercheurs avaient « alerté » contre le RN. Des associations de sociologues ou de politistes avaient ainsi voté une motion, dès le 26 juin, contre « le grave danger que constituerait pour la communauté académique et ses personnels l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir ». Dans ce court texte, ces universitaires attribuaient les pires maux au RN et agitaient les peurs : « licenciements »« droits bafoués »« discriminations »« autoritarisme »… « On reçoit cinq appels par jour. Chaque laboratoire de recherche rédige sa propre motion contre l’extrême droite et nous l’envoie », témoigne, lassé, auprès de BV, un doctorant en sociologie. « Sur la liste principale de diffusion nationale des sociologues, gérée par l’Association des sociologues de l’enseignement supérieur (ASES), on nous a même indiqué que désormais seules les communications contre l’extrême droite seraient autorisées jusqu’au second tour, poursuit-il. On ne peut plus communiquer sur la recherche, les colloques ou autres projets de sociologie sur ce canal de diffusion. Le travail de sociologie est mis sur pause. » Dans ce mail, que BV a pu se procurer, il est en effet indiqué que « l'activité de l'ASES sera dédiée cette semaine à l'actualité de la mobilisation contre l'extrême droite. Tous les messages habituels sont laissés en salle d'attente par notre équipe de modération. »

Ce jeune doctorant s’inquiète surtout du climat de terreur imposé dans le milieu universitaire. « Personne ne peut émettre la moindre nuance. Si on essaye de prendre un peu de distance, on est considéré comme complice du fascisme », s’alarme-t-il. Il dénonce même « l’intolérance » qui règne dans les universités françaises. « C’est tristement ironique. Ils nous parlent de fin des libertés académiques et de fascisme, mais là, ce sont eux qui se montrent totalement intolérants. » Lui-même préfère garder l'anonymat, de peur d'être pointé du doigt et de se voir refuser des contrats.

Pire encore, ce doctorant s’interroge sur le sens de son métier : « Au lieu de faire leur métier, de comprendre comment le RN est devenu le parti des ouvriers et le Nouveau Front populaire le parti des cadres, ils multiplient les appels au barrage sans jamais s’interroger. » Mais pour lui, ces appels répétés, certes, « les galvanisent entre eux » mais « ne convainquent plus » ceux qui osent encore penser différemment.

Clémence de Longraye

https://www.bvoltaire.fr/ca-devient-une-dictature-climat-de-terreur-contre-le-rn-dans-les-facs/

Écrire un commentaire

Optionnel