Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 90

  • L'euro de la Hanse

    Ce billet est paru dans l'Action Française 2000 du 6 janvier 2011 sous le titre Tallinn embarque avec Berlin. Il entre en archives RA. Il peut paraître "désaxé" de prendre la défense de l'euro fédéraliste dans un journal royal-souverainiste, mais c'est à dessein. Le premier souci d'un premier ministre de roi sera de remettre de l'ordre dans les comptes publics avant de penser à revenir au prestige de la monarchie. L'adoption de l'euro par la République française était un défi de bonne gestion... à l'allemande. On a vu que la démagogie inhérente au régime et la "récompense" des électeurs du camp vainqueur dans le droit fil du clientélisme latin ont saccagé l'intention de saine gouvernance jusqu'à ruiner l'Etat. Un roi qui ne saurait pas remettre ses comptes publics à l'équilibre ? ce n'est même pas la peine d'y penser, ni de travailler à sa restauration.
    Tallinn passe à l'euro pour achever de renouer avec une prospérité ancienne quand, à l'abri de forts remparts danois, elle était le port de bois et de sel le plus oriental de la Hanse allemande¹. Aujourd'hui, l'esprit hanséate est revivifié. Le plus petit des pays scandinaves est un acteur économique notable dans le domaine des nouvelles technologies au point que l'on se moque d'eux en parlant d'e-Stonie ; mais ils vendent aussi de la biotechnologie, des machines, des équipements électroniques, du textile et des produits de la filière bois ; leurs partenaires étant dans l'ordre, la Finlande (son frère culturel et plus gros investisseur industriel), la Suède qui tient le secteur bancaire et dont le comportement de crise a été critiqué, l'Allemagne qui jadis la créa et l'enrichit, puis la Lettonie, la Russie, la Lituanie et les États-Unis.
    Est-ce dû au brassage d'étrangers résidents, les gens de Tallinn sont très ouverts d'esprit pour ne pas dire plus intelligents, comme l'ont montré par exemple les premières manoeuvres navales OTAN de la mini-flotte estonienne dont l'interopérabilité rapide fut remarquée (Baltron 1998). Cet Estonien à l'esprit vif n'a raté aucune occasion de prendre la remorque d'organisations internationales actives (OMC, OTAN, OCDE, OSCE, FMI, UE, OIF) qui lui apportent une ouverture concrète et un peu de sécurité, si l'on comprend bien que vivre dans le jardin de l'ours russe reste, malgré toutes les déclarations pacifiques de MM. Medvedev et Poutine, dangereux. Aussi, le gouvernement de Tallinn s'est-il ému officiellement de la vente à la Russie des bâtiments français de projection et commandement Mistral à mission offensive.


    Ainsi donc, au moment où des économistes de renom mettent en pointillés la continuation de la zone monétaire Euro, un pays scandinave bien géré et industrieux rejoint-il le tournez-manège des preux et des gitans. Avec un déficit public de 1,3% du produit intérieur brut (pib) et une dette souveraine ridicule de 7,2% du pib, nul doute que l'Estonie se range avec les preux ! Anticipe-t-elle la scission des économies sérieuses du nord et des économies rieuses du sud ? A tout le moins elle embarque avec l'Allemagne et la Finlande dans ce qui pourrait être un nouvel euromark de la zone germanophone. La couronne estonienne (EEK) introduite en 1992 contre le rouble fut raccrochée dès le départ au deutschmark à la parité fixe de 8 pour 1. Le DEM prenant le nom d'euro, l'EEK continua à la parité de 1 EEK = 6,39 centimes d'euro ± 15 % au sein du mécanisme du taux de change européen (MCE II) à compter de 2004 comme le firent aussi ses cousins baltes et slovène. La Slovénie a converti ses tolars en euros en 2007 et la Lituanie et la Lettonie pensent abandonner litas et lats en 2014, si (?) les critères de convergence sont respectés. Pour eux, l'euromarkland est d'avenir. Pourquoi ?
    L'euro fut créé par la France et l'Allemagne dans une optique de gestion prudente des comptes publics, après l'expérience concluante du SME qui avait vu M. Beregovoy accepter "à Montoire" de financer en creux une partie de la reconstruction des länder orientaux allemands en calant le franc sur le marc, ce qui modérait notre compétitivité relative.
    La fin de l'euro actuel gangréné par les triples déficits³ des pays latins ne sera obtenue que par un divorce des créateurs. Où en sommes-nous ? Derrière l'enfumage de circonstances - les élections ici succèdent aux élections là - ce qui se débat en Allemagne aujourd'hui laisse accroire que la Deutschland AG a fait sa religion d'un largage des pays-lests, définitivement incapables de rétablir leurs comptes. L'ancien chef du patronat "teutonique", Hans-Olaf Henkel, n'envoie pas dire dans un livre au titre explicite, "Sauvez notre argent, l'Allemagne est en soldes", que les maillons faibles doivent dégager la piste et que toute péréquation des richesses dont ont abusé les cigales latines empruntant aux taux obtenus par la fourmi allemande, doit leur être refusée. La générosité allemande reste la limite infranchissable de la solidarité européenne ; elle est atteinte.
    Quand on compare les poids et performances respectifs des deux zones évoquées, on est vite convaincu que la sécession est possible pour les uns et que, pour nous, la mise en accusation de l'euro dans le marasme français devra être remplacée par un bouc émissaire nouveau... je parie gros sur notre "fabuleux"² modèle social. Nous retournerons à notre piastre nationale, d'usage strictement intérieur, sans pouvoir interdire l'usage de devises cotées dans notre commerce de gros et à l'import-export. Le franc revenu, adossé à des déficits, monstrueux rapportés à l'économie du pays, sera incapable de tenir son rang sur les écrans des marchés et vite dévoré par l'euromark ou le dollar. Notre fibre européenne nous obtiendra le titre de leader des latins, quelque "Reine des gitans", et Berlin gouvernera en sous-main ce qui restera de l'Europe institutionnelle après le choc. Ces gens sont très sérieux quand il s'agit d'argent. Les Estoniens l'ont bien compris.
    http://royalartillerie.blogspot.fr
    Notes:
    (1)Union politique et mercantile des ports baltes et de la Mer du nord, étirée de Bruges à Novgorod, qui traitait sur un pied d'égalité avec les princes, ses voisins. Leurs comptoirs allaient très loin dans les terres par les fleuves. Elle achèvera son déclin au traité de Westphalie qui consolidera les états-nations, ses concurrents.
    (2)Les brochures distribuées en Chine aux étudiants chinois cherchant une faculté à l'étranger mettent au premier plan les conditions extraordinaires faites aux étudiants inscrits en France, avant même le coût modique de telles études comparativement aux autres universités occidentales. Nous ne reprenons pas cet argumentaire que tout le monde connaît ici.
    (3)Deficits budgétaire, social et commercial.

    Postscriptum du 17.01.11:  Georges Lane donne une critique lourdement fondée de l'euroïsation de l'Estonie, en cliquant ici.

  • C'est le lobby rose qui commande !

    En democratie, on le sait, ce sont les lobbies qui gouvernent. Il suffit ainsi que le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) menace pour que les politiciens, de droite comme de gauche, s’exécutent. Il en va de même désormais pour le lobby homosexualiste. Le 20 novembre, en ouverture du congrès des maires de France très hostiles pour beaucoup d’entre eux au projet gouvernemental de “mariage” homosexuel, François Hollande avait concédé que les édiles pussent user d’une « liberté de conscience » en ne procédant pas eux-mêmes à l’union civile de deux invertis. Tollé immédiat dans les milieux gays activistes. L’association Inter-LGBT (lesbienne, gay, bi et trans), piquée dans son honneur et s’érigeant en donneuse de leçons, en arbitre des élégances, en gardienne sourcilleuse d’une morale à rebours, annonçait sur-le-champ que, “scandalisée”, elle suspendait « toutes ses relations » avec le gouvernement. Panique à gauche où l’on s’efforçait de rassurer le lobby arc-en-ciel et où l’on tançait d’importance le chef de l’Etat. « C’est une faute sémantique pour la portée symbolique de l’expression et de calendrier au lendemain de la mobilisation » des anti-“mariage” gay, selon un député socialiste, « un reniement », « une capitulation en rase campagne » expliquait Noël Mamère qui fut le premier édile, le 5 juin 2004, à procéder à un simulacre de mariage entre deux hommes dans sa mairie de Bègles, une cérémonie alors très médiatisée, « une proposition scandaleuse » pour le PCF, des propos “inadmissibles” pour Europe Ecologie-les Verts. Pas moins ! Le ministre de la Justice Christine Taubira s’est même fendu d’un communiqué pour mettre les choses au clair. « La célébration du mariage “pour tous” (y compris pour les pédomanes et les incestueux ?) sera assurée « dans chaque commune de France au nom de l’égalité des droits » et « l’Etat en sera le garant scrupuleux », a insisté Taubira. Le fabiusien Claude Bartolone a précisé quant à lui que « la clause de conscience n’est pas prévue dans la loi » à venir.

    Du coup, le président qui n’est pas un modèle de courage et qui ne sait même pas se faire respecter par ses concubines successives a reçu toutes affaires cessantes l’association Inter-LGBT et a cédé à toutes ses revendications, rétropédalant sur toute la ligne. « Il n’y aura pas de liberté de conscience dans le projet de loi sur le mariage pour tous qui sera présenté », a affirmé, faraud, son porte-parole Nicolas Gougain, citant le président à l’issue de l’entretien. François Hollande a reconnu que le terme de « liberté de conscience » employé la veille n’était pas “approprié”, selon Gougain, qui s’est dit “rassuré”. « Le président a utilisé le terme, liberté de conscience, dans un contexte spécifique, parce qu’il avait été employé à plusieurs reprises par les personnes qui  l’interpellaient. Il répondait à cette interpellation », a-t-on tenté d’expliquer à l’Elysée. « Mais comme cela a été mal compris, qu’il y a eu de nombreuses interprétations philosophiques, le chef de l’Etat a jugé que l’expression devait être mal appropriée. La réalité, c’est la loi qui sera votée et appliquée dans les 36000 communes », assure-t-on encore dans l’entourage du président de la République. 

    QUE CE SOIENT des transsexuels, des bisexuels, des sodomites revendiqués qui dirigent de facto notre pays et donnent des ordres au chef de l’Etat qui s’exécute aussitôt et qui fait repentance pour avoir simplement envisagé une « liberté de conscience » pour les édiles peu désireux de se livrer à ce simulacre de mariage en dit long sur le régime que nous subissons et sur les temps apocalyptiques que nous vivons où l’inversion triomphe dans tous les domaines, où le bien, le beau, le vrai sont foulés au pied ainsi que le plus élémentaire bon sens. Pourtant, la concession de François Hollande n’était pas très importante puisqu’il s’agissait seulement de permettre la délégation du “mariage” à un adjoint et non pas d’empêcher cette union contre-nature en mairie. Mais même cette revendication minimaliste ne sera pas satisfaite car le lobby homosexualiste ne veut pas en entendre parler. Ainsi en a-t-il décidé, les élus de la République n’ont qu’à entériner son diktat. Le chef de l’Etat préfère écouter l’Inter-LGBT plutôt que d’entendre les maires. Voilà où nous en sommes ! Quant au président du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, il opte pour une solution encore plus radicale: que les maires qui ne sont pas d’accord pour marier des homosexuels démissionnent. Point barre. 

    En effet ceux qui contestent ce projet de loi qui bafoue des millénaires de civilisation et s’attaque aux fondements même de la famille et de la vie en société sont accusés de n’être pas républicains. Et demain, fort logiquement, s’ils refusaient de procéder à ces pseudo-mariages (ce qui est peu probable vu le manque de bravoure et de convictions des hommes de notre temps), ils seraient démis de leurs fonctions, rendus inéligibles voire mis en prison. Telle est la logique tyrannique, liberticide du monde actuel. C’est à cela que l’on voit à quel point  […]

    jeromebourbon@yahoo.fr    

    Pour lire la suite, achetez RIVAROL en kiosque dès vendredi, ou téléchargez le pdf dès aujourd'hui, ou mieux encore ABONNEZ-VOUS (plusieurs formules possibles). http://rivarol.over-blog.com/

  • Lettre ouverte à une racaille


    Cela fait déjà quelques années que je t’observe, toi ou tes semblables. Craint par certains, fascinant certains autres, je trouve finalement que tu ne mérites aucun de ces deux sentiments. En effet quand on y regarde bien, tu es plutôt pitoyable.
    Par tes vêtements d’abord. Enfin, si on peut appeler ça des vêtements. Tu paies des sommes folles pour quelques oripeaux dont des SDF ne voudraient pas. Les commerçants qui te vendent ça doivent bien rire. Chez les tiens, il y en a bien évidement ceux qui préfèrent le survêtement de sport. Pratique et passe partout, ils zonent avec, ils sortent en boite avec, ils dorment avec… Sans compter les casquettes, les ridicules couvre chefs que vous portez comme des schtroumpfs trisomiques.
     
    Ta dégaine aussi est à pleurer de rire. Tu te sens obligé de te faire tout un genre pour te déplacer de 3 mètres avec une démarche digne d’un homme des cavernes lobotomisé.
    Ce n’est encore rien par rapport au moment où on t’entend parler. Tu n’arrives pas à aligner 10 mots de suite sans faire 5 fautes. Et encore, qu’est-ce que ce serait si on te voyait écrire ? Ce que tu prends pour de l’argot branché n’est qu’en fait la représentation de ton inculture crasse. Sans compter qu’il t’est impossible de faire 2 phrases de suite sans un gros mot ni sans cracher par terre.
    Tu te la joues souvent comme un gros dur qui aime se battre et tu passes ton temps dans des salles de sport de combat. Mais en fait, tu ne te bats que si vous êtes à 10 contre 1. Et encore, si on peut appeler se battre le fait de racketter et d’agresser des personnes isolées et souvent âgées.
    Parfois, tu es d’origine étrangère et, au moindre problème, tu hurles au racisme…juste avant de traiter tes opposants de… « sale juif ». Ceux de tes compagnons qui sont musulmans, font parfois référence à leur « foi ». « Foi » qui ne les empêche ni de trafiquer, ni de voler, ni d’agresser, ni de boire de l’alcool ni de se droguer.
    Tu te la joues aussi comme étant fier ou ayant le sens de l’honneur alors que vous n’arrêtez pas de vous balancer entre vous aux flics. Toi et tes potes, une fois arrêtés, parlez parfois tellement vite que les policiers ont difficile à taper le PV assez vite pour vous suivre. Pour autant qu’ils vous comprennent quand vous pleurez et appelez vos mamans.
    Parfois, pour rire, tu vas avec tes copains dans une manif pour la Palestine où tu ne trouves pas mieux de casser et piller, histoire de bien plomber la cause pour laquelle, tu prétends manifester et à laquelle tu ne comprends absolument rien. Tu t’empresseras d’ailleurs d’aller fêter cela au Mac Do du coin.
    Tu n’es en fait que le pathétique bâtard d’une société américanisée, sans valeurs et sans repères Si tu n’étais pas l’ordure que tu es, tu serais même presque à plaindre.
    Bon, je te laisse, le samedi soir approche. Tu dois préparer ton numéro de clown violent et dangereux mais de clown quand même !

  • Good morning Kaboul !

    L'ISAF pliant les gaules, c'est une nouvelle ère qui se lève en Afghanistan. Les chaînes d'information comme France24 ou France2 nous ont proposé des reportages sur le retrait, plutôt bien faits. Trois mille soldats français seront rentrés à la Noël. Trente mille soldats américains seront rentrés à la Noël. Ceci dit pour ne pas jeter la pierre injustement à notre gouvernement qui ne peut être plus royaliste que le roi. C'est après la déclaration fracassante de Nicolas Sarkozy de retirer ses billes du bac à sable que Barack Obama, un instant surpris, prit la même décision. François Hollande a accéléré le mouvement et l'a sans doute rendu plus cher.

    En apprenant la décision de l'ISAF de terminer sa mission en 2014, le secrétaire général de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), Nikolaï Bordiouja, a déclaré : « A l'heure actuelle, le facteur afghan détermine un large éventail de menaces dans la région eurasienne, l'Afghanistan constitue une source de prolifération de stupéfiants, d'armes et d'idées islamistes dans la région. Nous estimons que le retrait envisagé de la Force internationale d'assistance à la sécurité ne tardera pas à aggraver la situation: les structures radicales et nationalistes intensifieront leurs activités visant à encourager les tendances contestataires et à accentuer les contradictions inter-ethniques et inter-confessionnelles dans les pays membres de l'OTSC (Russie, Biélorussie, Arménie, Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan) ». L'Ouzbekistan s'est retiré de l'OTSC pour l'orgueil de son président autocrate Nazarbaïev, et a bloqué la voie d'issue septentrionale par pur caprice, nous obligeant à louer des Antonov à l'Ukraine ou à la Russie.

    L'affaire afghane est un échec si on s'en tient à la feuille de route des néocons du Pentagone de jadis qui avaient prévu d'établir une démocratie du modèle de Westminster dans un pays tribal ou tripal (pareil). Si l'on s'en tient à celle de Barack Obama, dévoilée en son temps par Joe Biden, c'est un demi-succès : «Clear-Hold-Build-Transfer» tel était l'ordre du jour. La protection des Afghans priorisée par le général Stanley McChrystal a plutôt bien réussi, malgré les kamikazes qui signalent le pessimisme accru de donneurs d'ordres pareils. Malgré la mauvaise volonté des unités de l'ANA à faire leur part du job - les engagements sont majoritairement alimentaires - la Coalition a fait la démonstration que les Talibans n'étaient pas invincibles sauf à se faire sauter comme des bombes humaines, vocation somme toute peu fréquente. Les troupes afghanes tiendront tant que la solde tombera. Les cadres militaires afghans déplorent un transfert de responsabilités sans appui aérien ni artillerie lourde ; faudrait-il encore qu'ils soient capables d'articuler ces appuis avec le combat d'infanterie qui apparemment se limite encore à des patrouilles de reconnaissance, au mieux à la manoeuvre de niveau section avec ses appuis organiques. C'est d'ailleurs le format de leurs adversaires. Nul doute que si la nouvelle infanterie afghane avait montré plus de mordant dans les OMLT (Equipe de liaison et de tutorat opérationnel = compagnie d'instruction), l'ISAF aurait détaché des moyens tactiques de niveau bataillon pour surclasser définitivement ses adversaires. Toutefois l'affaire n'est pas finie, les Américains observent la transition car ils y ont intérêts au sens pluriel.

    Les nôtres ont fait une campagne impeccable, hormis la triste embuscade d'Uzbin qui relève de la faute de commandement (défaut d'éclairage). Les résultats obtenus sur nos zones d'effort sont là. Les insurgés n'y sont pas tranquilles puisque la tactique de base fut de les harceler sans cesse et de ne pas les attendre (comme le faisaient les Italiens qui nous y avaient précédés). C'est le chasseur inlassable qui peut gagner une guerre asymétrique de basse intensité, pas la sentinelle du désert des Tartares. Nos tactiques de chasse sont éprouvées, elles datent de la guerre d'Indochine. Si l'ANA se convertit à l'offensive permanente, avec un peu de renseignement électronique, quels que soient les moyens alignés, elle finira par pulvériser les réseaux de commandement talibans qui débanderont leurs effectifs ou les expatrieront chez les voisins, comme l'armée française y était parvenue à la fin des opérations d'Algérie sur les deux frontières.

    Nous retirons de cette expédition une mise à niveau du règlement de combat et un aguerrissement certain de nos troupes, trop longtemps confinées dans la gendarmerie coloniale où elles avaient perdu pugnacité et coordination réflexe interarmes ; et parfois la morale du combat. Le raid aérien ivoirien à l'heure de l'anisette sur la position française de Bouaké (6.11.04) nous avait convaincu d'une certaine indolence du corps expéditionnaire Licorne. Le travail en Afghanistan a été intense, complexe, continu en 7/24 et stressant dès qu'il s'est avéré que l'ennemi avait infiltré les rangs de l'ANA. Mené en coalition, il ne souffrait pas d'excuses ou le camouflage des insuffisances car il n'y avait rien à "expliquer" à quelque supérieur hiérarchique ayant la main sur la carrière. Tout se sait, immédiatement, à haut niveau, se corrige immédiatement (en théorie). Le résultat obtenu est un réhaussement qualitatif sensible des aptitudes au combat, et parallèlement une remise en question d'une idéologie de sophistication de nos armes, finalement moins adaptées à la guerre de longue haleine que ne le promettaient les démonstrations au camp de Satory. La réduction du format de nos armées que l'impéritie de la République exige maintenant doit prendre en compte les leçons de cette guerre à tous points de vue utile. On y reviendra au prochain "livre blanc" de la Rue Saint-Dominique.

    Reste le peuple afghan. Usé, abusé par des décennies de guerre, il n'aspire qu'à la tranquillité. Se nourrir de sa besogne, élever ses enfants, vivre en paix et sécurité. Mais le socle tribal, la vendetta d'honneur, la prégnance d'un islam rustique, la coutume virilisée à outrance, sont des défis qu'aucune armée occidentale peut relever avec succès. Quoique ! A l'est, la prise de conscience du peuple pakistanais qu'il réchauffait en son sein des monstres au prétexte du fondamentalisme islamique, change la donne. La sauvagerie intégriste à l'endroit de la jeune Malala Yousufzai, une petite Jeanne d'Arc de la vallée de Swat, n'est plus excusée. Les pithécanthropes lubriques se réclamant d'Allah auront de moins en moins leur place dans les villes pakistanaises. Il faut souhaiter que cette répulsion gagne les villes afghanes, même si la religion comme partout est un ferment de disputes sérieuses, ainsi que l'a montré la dernière rixe sanglante sunno-chiite à l'université de Kaboul. Mais le meilleur succès est côté filles.
    Les femmes et jeunes filles afghanes des villes ont eu le courage de prendre le progrès à bras le corps et d'investir des métiers ou occupations "non conformes aux rites". Des reportages édifiants sur leurs accomplissements - il y a même des écoles de boxe pour les filles - se sont succédés, qui rassurent sur le genre humain, et toujours serrent le coeur au chaos annoncé par les oiseaux de malheur auquel nous ne voulons pas croire. Il faut que le pouvoir afghan protège cette libération des moeurs féminines par tous moyens, car elle est sa vraie richesse.

    Hommage aujourd'hui à nos soldats qui furent à la peine pour avoir permis ces avancées décisives pour le peuple afghan. Le stress de l'insécurité retombé, ils verront bientôt les fruits de leur travail.

    http://royalartillerie.blogspot.fr/

  • SOS Racisme : ÇA SUFFIT !

    Communiqué de Synthèse Nationale
     
    Soutenez notre campagne
    pour demander la dissolution de l'officine "SOS racisme" !
    Adressez-nous vos coordonnées (nom, prénom, adresse, courriel) en indiquant :
    "Je soutiens votre campagne pour la dissolution de SOS racisme"
    à l'adresse suivante :

    Reproduisez et diffusez le tract : cliquez ici

  • La repentance à l'origine du terrorisme ? Le point de vue de Marion Maréchal-Le Pen

    La technique des gouvernements est toujours la même : un problème ? Une loi ! Le gouvernement socialiste s’est inscrit dans les pas de ses prédécesseurs en faisant voter une loi de plus sur le terrorisme le mardi 27 novembre. Marion Maréchal-Le Pen, député du Vaucluse, a su élargir le débat. Nous livrons son intervention à la connaissance de nos lecteurs. C’est un document brut où figurent les interpellations de ses contradicteurs socialistes.
    Polém
    ia 

    Le sujet est grave, si grave, ce soir, qu'il nous conduit à oublier quelque peu nos étiquettes politiques pour nous retrouver autour d'une volonté commune qui est la lutte contre le terrorisme. C'est pourquoi M. Collard et moi-même voterons ce texte au vu de l'opportunité des mesures comme l'extension de la compétence des tribunaux français ou l'extension des condamnations.
    Permettez-moi cependant d'apporter un certain nombre de pistes de réflexion peut-être moins évidentes et un peu différentes de celles qui ont été conduites jusqu'ici.

    Qui sont ces terroristes ? De Khaled Khelkal à Mohamed Merah en passant par Zacharias Moussaoui, pourquoi des personnes d’origine extra-européenne et souvent de nationalité française choisissent-elles le terrorisme au nom du djihad contre les pays qui les ont accueillis, un pays qui, dans le cas de la France, a pourtant fourni à leurs familles allocations familiales, école gratuite, sécurité sociale, ainsi qu’un niveau de vie, des droits fondamentaux et une sécurité largement supérieurs à ceux existant dans leur pays d’origine. Il ne faut pas se mentir : la misère sociale n’est pas la seule cause de ces dérives. D’autres, plus indirectes, sont à étudier.

    Il y a déjà un certain échec de l’école de la République, qui n’a pas su intégrer ou au moins faire respecter la France.

    La responsabilité de la repentance

    Il y a ensuite le rôle de la repentance dans la banalisation du rejet de notre pays, de ses institutions, de ses lois et de ses coutumes. A l’heure où la majorité de gauche au Sénat dépose chaque mois de nouvelles propositions de lois mémorielles, dont le seul but est de rouvrir les plaies du passé, la question de l’opportunité de ces débats mérite d’être posée.

    M. Sébastien Pietrasanta (député maire d’Asnières-sur-Seine). C’est grave de parler ainsi !

    Mme Marion Maréchal-Le Pen. Peut-on aimer un pays dépeint à longueur d’ouvrages d’histoire comme un repaire de colons tortionnaires ? Peut-on respecter un pays dont la police de la République, selon ce qu’affirme le Président, par un jugement biaisé et sélectif, aurait envoyé dans la Seine des centaines de manifestants soi-disant pacifiques ?

    M. Paul Molac. (député du Mobihan) Mais c’est vrai !

    M. Eduardo Rihan Cypel (député de Seine-et-Marne). Cela s’appelle l’histoire de France !

    Mme Marion Maréchal-Le Pen. On ne peut évidemment pas. L’histoire utilisée comme arme politique s’est aujourd’hui retournée contre vous.

    Comme l’a justement souligné le 14 novembre au journal Le Nouvel Economiste un membre du Haut Conseil à l’intégration, Mme Malika Sorel, à force de cultiver le registre de la repentance, on a fini par totalement déprécier la notion d’identité française.

    L’identité française

    De là, la mécanique est simple : puisque le patriotisme est ringard, puisqu’il n’y a aucune raison d’aimer la France pour ses valeurs ou son histoire, puisque la croissance n’est pas là pour offrir à tous une reconnaissance sociale et une émancipation professionnelle, certains cherchent ailleurs un idéal, et, faute de le trouver dans la consommation et le matérialisme ambiant, la spiritualité est une voie qui peut fournir le prétexte aux dérives.

    Dans les banlieues, où les jeunes en mal d’identité se trouvent souvent désœuvrés au milieu de la délinquance et des trafics, l’islamisme trouve un terreau favorable et gagne tous les jours plus de place face à l’islam modéré.

    Islamisme, criminalité et religion dévoyée

    Cet islamisme est hybride, il se caractérise par un mélange de criminalité et de religion dévoyée. Tous les criminologues l’affirment, notamment Xavier Raufer.

    Les terroristes sont pour la plupart issus du banditisme ou de la délinquance. Ils ne trouvent en l’islamisme qu’un prétexte, une justification à leur volonté destructrice, à leur haine de la France et de tout ce qui la représente.

    Ainsi, avant de parler de terrorisme, il faudrait s’attaquer en priorité à la criminalité. Malheureusement, les premiers mois de la ministre de la justice ont continué la culture de l’excuse et de l’angélisme. La justice ne condamne plus fermement les crimes et délits, 82.000 peines de prison de moins de deux ans fermes par an ne sont plus appliquées.

    Français de papier ? Oser la perte de nationalité !

    Tant que l’immigration continuera et aggravera le sort des enfants d’immigrés déjà présents, la haine de notre pays se perpétuera et l’islamisme radical se développera. Comme l’a souligné encore Malika Sorel, je cite : en naturalisant à tour de bras des gens qui ne sont pas Français et qui n’adhèrent en rien à la culture française, on a institutionnalisé l’idée de « Français de papiers ».

    M. Eduardo Rihan Cypel. Hors sujet !

    Mme Marion Maréchal-Le Pen. On peut aujourd’hui être Français de fait mais ne rien avoir en commun avec la société française. Sur ce point, l’exemple de Souad Merah est particulièrement criant. L’apologie du terrorisme ou toute condamnation en lien avec une entreprise terroriste devrait entraîner la perte immédiate et automatique de la nationalité pour les Français naturalisés ou les binationaux. Il était indispensable de marquer le coup.

    Le fait de vouloir simplement prolonger des mesures censées être temporaires est symptomatique de cette habitude des gouvernements de droite et de gauche d’écoper l’eau sans colmater les brèches. On aura beau poursuivre partout en France les apprentis terroristes qui se sont entraînés au Pakistan ou ailleurs, tant que l’école dégradera l’estime que les jeunes ont de la France, tant que la justice sera molle et que la police continuera de travailler trop souvent en vain, tant que la misère continuera de gagner du terrain, cette loi, comme tant d’autres, ne fera que combler trop faiblement les voies menant à la criminalité et au terrorisme.

    M. Sébastien Pietrasanta. Beaucoup trop d’amalgames !

    http://www.polemia.com

     

    Source : Compte rendu analytique de l’Assemblée nationale.

    Les intertitres sont de Polémia.

  • « Soyons des rêveurs éveillés, ces hommes dangereux » par Daniel COLOGNE

    Ainsi s’achève Requiem pour la Contre-Révolution (1), dont l’auteur Rodolphe Badinand (2) me fait l’honneur d’être le co-dédicataire. Il ne m’en voudra donc pas si j’inverse l’adjectif indéfini et l’adjectif démonstratif. L’appel clôturant ce remarquable recueil d’« essais impérieux » est en réalité rédigé comme suit : « Pour le Système et ses sbires, nous incarnons le plus grand des périls parce que nous croyons en nos rêves ». Rodolphe Badinand cite alors Thomas Edgar Lawrence : « Les rêveurs de jour sont des hommes dangereux, car ils peuvent jouer leur rêve les yeux ouverts et le rendre possible ». L’auteur conclut : « Soyons ces rêveurs éveillés… » (p. 163).
    Qui sommes-nous donc et quel est ce « Système » que Rodolphe Badinand nous invite à faire trembler ? Disons d’abord ce que nous ne sommes pas. Nous ne sommes pas des « anti-Lumières », comme nous désignent nos ennemis. Nous ne sommes pas les nostalgiques d’un temps révolu, les passéistes assoupis dans la langueur des regrets éternels. Nous coupons le cordon ombilical avec la Contre-Révolution, dont nous saluons néanmoins le double mérite : son courage d’être entré en résistance contre des « valeurs mortifères », et notamment les « idéologies égalitaires », mais aussi la « valeur didactique » de « son échec » (p. 42).
    Nous sommes les partisans d’une recomposition du monde fondée, non sur l’abstraction droit-de-l’hommiste, mais sur le socle concret du « droit des hommes (c’est moi qui souligne) à s’enraciner dans leur terroir et leurs communautés d’appartenance multiples et variées » (p. 163).
    Cette refondation planétaire postule une reconstruction de l’Europe selon un « principe fédérateur d’essence supérieure » (p. 162), dont l’absence pertinemment épinglée par un monarque polynésien fut le cause de la Première Guerre mondiale. En citant Tupon IV, roi des Tonga, Rodolphe Badinand témoigne de ce qu’est la véritable ouverture à l’Autre, la capacité d’être authentiquement à l’écoute de la sagesse, d’où qu’elle vienne : tout le contraire de la mensongère « tolérance » du Système, où l’égalitarisme de façade masque l’impitoyable volonté d’épuiser les hommes et les peuples dans une course infernale le long de « la ligne droite individu – État jacobin – État mondial – humanité » (p. 163).
    Un exemple de « principe fédérateur » est l’idée impériale telle que la concrétise l’institution pluriséculaire du Saint-Empire romain germanique. « Au Moyen Âge, l’empire sacré et sanctifié ne pouvait que promouvoir l’idéal chrétien. Il aurait été inconcevable qu’il s’édifiât contre la majorité religieuse du moment » (p. 119). À notre époque de déchristianisation, il ne faut évidemment pas aspirer à reproduire la structure médiévale, mais il convient de lui substituer un symbolisme cosmique où l’Empire serait une image du Soleil central autour duquel tourneraient, à des vitesses différentes, comme les planètes du système solaire astronomique, les nations (patries historiques) et les régions (patries charnelles). Ainsi l’Europe pourrait-elle revendiquer le titre de « patrie idéale », répondre à l’exigence d’universalité inscrite au cœur de toute pensée métapolitique.
    Rodolphe Badinand distingue judicieusement l’impérialité et les impérialismes. « Contrairement au Saint-Empire, les Premier et Second Empires français n’ont reposé que sur les épaules d’une personnalité charismatique » (p. 116). Son procès des bonapartistes n’a d’égal que son rejet de l’hitlérisme, « version teutonne du jacobinisme français » (p. 121).
    Dans la ligne d’Alain de Benoist, Rodophe Badinand considère aussi comme de « faux empires » les empires coloniaux anglais, français, hollandais, portugais ou espagnol. Il tient « le mal colonial » (p. 127) pour une des étapes importantes de la « décomposition de la France » (p. 125).
    Érudit français, Rodophe Badinand consacre tout naturellement de nombreuses pages à l’histoire de son pays. Recensant l’ouvrage d’un historien de l’Université de Jérusalem, il rappelle « les prétentions capétiennes à la Couronne du Saint-Empire romain germanique » (p. 95), qui aurait pu devenir, entre les règnes de François Ier et Louis XIV, un « Saint-Empire romain de la Nation Française » (p. 96). C’est l’un des textes courts du recueil, qui alternent avec des essais plus longs, de même que se succèdent, dans un ensemble ipso facto de lecture agréable, de brefs comptes-rendus de livres, de vigoureuses interventions conférencières et de profonds essais où la réflexion toujours nuancée se déploie dans un style souvent chatoyant.
    La coutume gastronomique encadre le plat de résistance de hors-d’œuvre et de desserts. Ici, l’essai le plus consistant, qui donne d’ailleurs son titre au florilège, est opportunément placé en tête. Une quarantaine de pages d’une rare densité intellectuelle nous convie ainsi à réfléchir sur la Contre-Révolution « impasse intellectuelle majeure » (p. 13).
    L’Église catholique fut la première à s’opposer à la révolution de 1789 et elle le fit avec d’autant plus de force qu’un an à peine après la prise de la Bastille, fut votée la Constitution civile du clergé (1790), la « plus grave erreur » (p. 19) de la révolution suivant l’auteur.
    Celui-ci examine, tout au long des deux siècles écoulés, la « lente translation vers la Modernité » (p. 24) qui affecte la catholicisme et dont Jacques Maritain (1882 – 1973) offre un exemple symbolique.
    Le royalisme également a succombé, au fil des décennies, à la contagion de l’esprit moderniste. Ce dernier « contamina les doctrines monarchiques avec la même vigueur qu’il se développait au sein du catholicisme » (p. 28). Des mouvements royalistes de gauche naquirent ainsi dans toute l’Europe méridionale : le Parti populaire monarchique portugais, le carlisme espagnol qui « se transforma en un mouvement socialiste autogestionnaire » (p. 30), et en France les « maurrassiens » de la Nouvelle Action Française de Bertrand Renouvin.
    « Avec ces trois exemples, écrit Rodolphe Badinand, nous devons nous interroger si la Contre-Révolution et la Révolution ne seraient pas l’avers et le revers d’une même médaille appelée la Modernité » (Ibid.).
    Avant de revenir sur cette importante citation, où l’on voit émerger sous la plume de l’auteur le questionnement fondamental, épinglons encore cette vision non conformiste des régimes de Salazar, Franco et Pétain, où Rodolphe Badinand voit les germes de l’élan économique-industriel d’après-guerre, via l’arrivée au pouvoir des technocrates. Le phénomène lui semble particulièrement sensible dans la France de Vichy, après « la nomination de l’amiral Darlan à la vice-présidence du Conseil des ministres » (p. 31).
    Y aurait-il eu donc un « apport contre-révolutionnaire au libéralisme » (p. 32) ? Oui, répond sans hésitation l’auteur qui va jusqu’à établir un parallélisme entre la « main invisible » du marché et les « voies insondables » de la Providence. Les fondements chrétiens de la Contre-Révolution sont ici mis en cause et il en découle que la dérive potentielle des contre-révolutionnaires était prévisible dès la fin du XVIIIe siècle.
    Rodolphe Badinand rappelle opportunément que « les trois futures sommités de la contre-révolution intellectuelle étaient vus par leurs contemporains comme des libéraux : Edmund Burke était un parlementaire Whig, défenseur des droits du Parlement anglais et de la Révolution américaine; Joseph de Maistre était, à la cour de Savoie, jugé comme un franc-maçon francophile et Louis de Bonald fut, en 1789-1790, le maire libéral de Millau » (p. 41).
    Quant à la Révolution conservatrice, que ses adversaires ont baptisée « Nouvelle Droite », elle intègre certes un héritage contre-révolutionnaire, mais elle se réfère aussi au socialisme proudhonien, aux non-conformistes des années Trente si bien étudiés par Pierre Loubet del Bayle, et au situationnisme de Guy Debord dénonçant « la société du spectacle ». Rodophe Badinand conclut son analyse de ce courant par cette hypothèse de recherche que les historiens des idées politiques devraient creuser : « Ce syncrétisme semblerait marquer la fin historique de la Contre-Révolution en tant que mouvement de pensée » (p. 36).
    Rodolphe Badinand s’interroge de manière inattendue : « L’écologie : le dernier surgeon contre-révolutionnaire ? » (p. 38). L’auteur fait un rapprochement insoupçonné entre, d’une part les écrits d’un Edouard Goldsmith ou d’un Bernard Charbonneau, et d’autre part, le roman balzacien Le Médecin de Campagne, sorte d’Arcadie où «chacun mène une existence équilibrée et où la nature maîtrisée, mais non agressée par le machinisme, donne des fruits à tous les villageois » (p. 39). Au même titre que la Nouvelle Droite et la Révolution conservatrice, l’écologie dépasse « les vieux clivages, devenus obsolètes » (voir le slogan « Ni Droite, ni Gauche » d’Antoine Waechter) et ne se laisse pas enfermer dans le binôme Révolution – Contre-Révolution. Sa vision du monde dynamique rompt avec le passéisme ruraliste exaltant une société champêtre « stable, immuable et édénique » (Ibid.).
    Partageant avec les écologistes certaines légitimes préoccupations environnementales, Rodolphe Badinand avertit : « Si le réchauffement planétaire se poursuit et s’accentue, dans quelques centaines d’années, la banquise aura peut-être disparu, faisant de l’océan polaire un domaine maritime de première importance » (p. 123). La maîtrise de l’Arctique s’impose à l’auteur comme une des plus impérieuses nécessités pour le futur Empire européen. Cet enjeu tant stratégique que symbolique est d’autant moins négligeable que les anciennes mythologies indo-européennes, y compris celle de l’Hellade méditerranéenne et celle de l’Inde védique, mentionnent le Septentrion comme l’origine, sinon de l’humanité, du moins d’une de ses plus importants rameaux. L’Europe se devra donc d’être présente sur tout le pourtour de l’océan Arctique comportant aussi des rivages asiatiques et nord-américains.
    « Face à la marée montante des peuples du Sud, le regroupement intercontinental des descendants de Boréens ne se justifie que par le désir de survivre au XXIe siècle. Cela mérite au moins un débat que seul l’avenir tranchera » (p. 73).
    Rodolphe Badinand nous convie à effectuer deux démarches simultanées : retrouver le chemin de notre « plus longue mémoire »’ et imaginer notre futur lointain.
    « Les contre-révolutionnaires souhaitaient conserver intact le passé. Leur démarche les obligea souvent à faire de l’avenir table rase. Entre la négation du passé, propagée par la Modernité, et le refus du futur, pratiqué par la Contre-Révolution, existe une troisième voie : l’archéo-futurisme » (p. 44). L’auteur se réfère à Guillaume Faye, qui a longtemps partagé avec Alain de Benoist, quoique dans un autre registre, le magistère intellectuel de notre famille de pensée. Né vers 1972, issu de la génération suivante, Rodolphe Badinand peut prétendre à la succession de ces deux maîtres à penser, selon l’expression consacrée et en l’occurrence toute relative si l’on pense à ces figures hors normes que sont René Guénon (1886 – 1951) et Julius Evola (1898 – 1974).
    À propos de ces deux immenses éveilleurs, il est temps de se demander dans quelle mesure ils ont été piégés par le binôme Révolution – Contre-Révolution. C’est à force de critiquer le progressisme moderne rectilinéaire que l’on dérive peu à peu, au départ d’une conception cyclique de l’histoire, vers un décadentisme « traditionnel » tout aussi rectilinéaire.
    Progressisme et décadentisme apparaissent alors comme les deux faces de la même médaille, de même que s’impose la nécessité, pour la Nouvelle Droite et la Révolution conservatrice, de faire venir leurs adversaires sur leur terrain (c’est Rodolphe Badinand qui souligne). « Qu’elles cessent donc de débattre des idées adverses pour imposer la discussion sur leurs idées » (p. 43). Qu’elles arrêtent de disserter sur les inconvénients du progressisme et sur l’absurdité d’un « sens de l’Histoire », et qu’elles valorisent les avantages et la solidité de leur conception cyclique du devenir humain, qui est une respiration à plusieurs vitesses, et qui ne peut en aucun cas dégénérer en un décadentisme vertigineux.
    Osons nous dresser avec Rodolphe Badinand contre l’exorbitante prétention de la démocratie moderne à être le point oméga de l’aventure humaine. Adoptée le 26 août 1789, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen comporte en son article XI une restriction à la liberté d’expression que l’auteur reprend in extenso : « sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi » (p. 18).Rodolphe Badinand commente : il s’agit d’« une phrase si vague qu’elle  permet toutes les interprétations possibles et justifie toutes les polices de la pensée. Or le totalitarisme commence quand on empêche certaines opinions de s’exprimer sur la place publique… » (Ibid.). La Modernité est donc bien la « matrice des totalitarismes ». Sous le couvert de la démocratie et du « droit-de-l’hommisme » sévit un terrorisme intellectuel s’appuyant sur des lois liberticides et rétablissant le délit d’opinion, dont sont passibles tous ceux qui contestent les fondements du Système. Un de ces fondements concerne les origines de l’espèce humaine. C’est la thèse africano-centriste selon laquelle l’Afrique serait l’unique berceau de l’humanité, le seul foyer primordial à partir duquel le primate se serait transformé en homo sapiens.
    En optant pour une vision « boréocentrique » de l’histoire, Rodolphe Badinand ne craint pas de s’exposer à la vindicte de la « bien-pensance » qui pourrait lui faire grief « d’une supercherie scientifique à relent raciste » (p. 69).
    Pourtant, ses « Notes dissidentes sur la nation de tradition Primordiale », autre chapitre très fouillé et hyper-documenté, révèle une approche pluraliste du problème. Logique et conséquent, Rodolphe Badinand se refuse à trancher la question de l’antériorité en faveur de l’un ou l’autre « ensemble ethnique ». « N’y aurait-il pas finalement une succession aléatoire de Traditions primordiales pour chaque entité ethnique matricielle ? Et si c’était le cas, qui bénéficierait de l’antériorité ? On le voit : ce type de questionnement débouche sur une absence de réponse d’ordre humain. Cependant, s’interroger sans cesse est le meilleur moyen de maintenir son esprit libre et éveillé. L’interrogation permanente produit des antidotes aux toxines du conformisme médiatique » (p.71).
    Nous voici aux antipodes du dogmatisme des traditionalistes qui, même lorsqu’ils se définissent comme « intégraux » et se réclament d’Evola ou de Guénon, demeurent fréquemment incapables d’auto-critique, inaptes à soulever eux-mêmes des objections à leur discours, fascinés par « le pessimisme foncier de la doctrine des âges, souvent porteur de désespoir ou d’inaction totale » (p. 59).
    Rodolphe Badinand est un authentique « penseur libre » aussi éloigné de la fallacieuse « libre-pensée » que de son primaire retournement traditionaliste, aussi étranger à la linéarité évolutive qu’à la descente sans frein de l’Âge d’or à l’Âge de fer. La « spiritualité primordiale » ne serait-elle pas plutôt d’inspiration astrologique, c’est-à-dire fondée sur l’alternance de courbes ascendantes et descendantes, tributaires des angles tantôt harmonieux tantôt dissonants formés entre eux par les astres ?
    Diverses formes d’astrologie caractérisent en tout cas les aires culturelles où Rodolphe Badinand discerne, en s’appuyant sur de récentes recherches anthropologiques, paléontologiques et archéologiques, l’empreinte des Boréens, ancêtres des Indo-Européens, grand peuple migrateur de la plus haute préhistoire « ne rechignant jamais les rencontres avec les tribus indigènes » (p. 68).
    Celles-ci possèdent peut-être leur propre foyer d’irradiation culturelle, leur « tradition primordiale » indissociable de leur « spécificités ethno-spirituelles » (p. 71). Dans la Grèce antique, parallèlement à l’exaltation mythologique du « séjour des dieux » localisé au Nord et gardé à l’Occident par les Hespérides, à l’entrée du fameux jardin aux « pommes d’or » que cueillit Héraklès et qui subjuguèrent la farouche Atalante, le scrupuleux Hérodote évoquait la possibilité de l’existence d’Hypernotiens, équivalents de nos Hyperboréens, matrice des peuple du Sud avec lesquelles nous sommes appelés à fonder une « fraternité qualitative » (p. 60).
    En effet, « la tradition risque d’avoir sa signification détournée et de devenir à son corps défendant un auxiliaire du fraternitarisme mondial » (c’est Rodolphe Badinand qui souligne) assimilable à « un oecuménisme pervers » (Ibid.). Sous le couvert de celui-ci peut de développer une forme spirituelle d’impérialisme et de domination mondiale à laquelle les Boréens étaient totalement réfractaires lorsqu’ils quittèrent leurs terres arctiques d’origine pour essaimer sur d’autres continents et fonder peut-être les cultures méso-américaines, l’Égypte pharaonique, la Chine du Céleste Empire.
    Les historiens de notre famille de pensée saluent en Dominique Venner un guide incontournable dont Rodolphe Badinand se solidarise dans la critique de « la conception guénonienne d’une seule tradition hermétique et universelle, qui serait commune à tous les peuples et à tous les temps, ayant pour origine une révélation provenant d’un “ ultramonde ” non identifié » (p. 60). À la suite du directeur de la Nouvelle Revue d’Histoire, l’auteur subodore dans le « traditionalisme intégral » un « syncrétisme équivoque » et une critique de la modernité ne débouchant « que sur un constat d’impuissance » (Ibid.), « l’attente millénariste de la catastrophe » (p. 61).
    Par delà les fausses alternatives Tradition – Modernité et Révolution – Contre-Révolution, la brillante anthologie de Rodophe Badinand, compilant des textes écrits ces dix dernières années dans L’Âtre, Cartouches, Roquefavour, Éléments et L’Esprit européen, suggère de remonter aux sources vives de cet « esprit européen » et de réfléchir à son adaptation au monde de demain et d’après-demain. « Il y a du travail pour cent ans », écrivit un jour Robert Steuckers. Rodolphe Badinand est un des pionniers de ce siècle de renouveau de l’intelligence européenne, de cette ère de rayonnement retrouvé et de renaissance métapolitique, de cette nouvelle étape de l’aventure humaine où les Européens et fiers de l’être sauront être à l’écoute des sagesses fleuries sous d’autres latitudes, pour construire enfin une Terre harmonieuse et pacifiée.
    Daniel Cologne Europe Maxima.
    Notes
    1 : Rodolphe Badinand, Requiem pour la Contre-Révolution et autres essais impérieux, Éditions Alexipharmaque, coll. « Les Réflexives », 2008.
    2 : Rodolphe Badinand, est un journaliste proche de la Nouvelle Droite. Il a été secrétaire de rédaction de la revue Roquefavour. Il a également tenu la rubrique trimestrielle « Les Chronique païennes » dans L’Âtre. Il a aussi écrit pour Cartouches, Rivarol, Éléments et L’Esprit Européen (la revue, puis le site). Il collabore aujourd’hui au site européaniste non-conformiste d’expression française

  • « Qu’est-ce que le keynésianisme ? »

    Répondre à cette question, c’est d’abord s’intéresser à John Maynard Keynes. Car Keynes est inséparable du keynésianisme. On ne peut pas comprendre ce qu’est réellement cet objet idéologico-politique mal identifié si on n’a pas remis son concepteur en contexte. C’est le parcours et la personnalité de John Maynard Keynes qui permet de comprendre la doctrine qui porte son nom.
    Témoignage de première main : « Quand vous demandez leur avis à quatre économistes, vous recevez cinq avis dont deux de John Maynard Keynes. »
    C’est ainsi que Winston Churchill décrivait Keynes : l’homme qui a deux avis à la fois. Et il est vrai que la particularité de Keynes, constamment, fut de ménager,  à l’intérieur de sa pensée, une antithèse en forme de contrepoids. C’était pour ainsi dire dans sa nature, et y compris dans sa nature d’homme privé : homosexuel amoureux de sa femme, témoignant devant le grand public d’une confiance proche de l’arrogance, et pourtant d’une humilité remarquable en face de ses pairs, mathématicien de formation qui ne fit que de l’économie, théoricien de haut niveau qui ne rédigea que des ouvrages de vulgarisation, vulgarisateur qui parsemait ses livres de digressions théoriques pures, proche des milieux pacifistes mais deux fois coorganisateur de l’effort de guerre britannique, élève docile à Eton (le collège le plus huppé de la haute bourgeoisie britannique) mais plus tard souvent en décalage avec l’opinion bourgeoise, Lord Keynes fut un véritable paradoxe vivant, un tissu de contradictions internes parfaitement assumées.
    Si l’on suit le parcours de Keynes chronologiquement, on s’apercevra en outre que cette dualité permanente s’accompagne de ruptures. Keynes est célèbre, entre autres choses, pour avoir fait cette confidence rare chez un économiste : « Quand les faits changent, je change d'avis. Et vous Monsieur, que faites-vous ? » - et cela décrit bien sa pensée : fluide, pragmatique, jamais doctrinaire. C’est pour cette raison, d’ailleurs, qu’il est détesté de tous côtés, et apprécié aussi de tous côtés : en fait, il y a un Keynes pour tout le monde, et un autre Keynes contre tout le monde. Cette conjonction des ruptures et des ambivalences fait partie de l’homme très profondément, et elle fait, aussi, partie de la doctrine qui porte son nom. Une doctrine fondée par un non doctrinaire ?
    Keynes est au départ issu de l’orthodoxie économiste britannique, telle qu’elle est formulée au début du XX° siècle dans l’école d’Alfred Marshall. C’est là, remarquons-le d’emblée, une théorie qui ne « pense » l’économie que dans le cadre du capitalisme. Pour Alfred Marshall, et plus tard pour son héritier John Maynard Keynes, l’économie socialiste est hors sujet. Par hypothèse, on ne s’intéresse qu’à la correcte régulation du capitalisme. Un autre monde est impensable.
    Cependant, cette théorie du capitalisme est aussi critique à son égard : à la différence de la tradition dans laquelle vont s’inscrire par exemple des hommes comme Hayek, Keynes admet que la transparence du marché n’est jamais parfaite, que les décisions des acteurs sont toujours prises sur la base d’informations lacunaires, et qu’en conséquence, la théorie d’une autorégulation pure et parfaite des marchés ne peut être qu’une vue de l’esprit. Donc, à la différence d’un Hayek, qui pense le capitalisme comme une abstraction, Keynes le perçoit dans sa réalité, en fonction de ce que sont « vraiment » ses acteurs, et de leur conduire « réelle ». Il en découle que Keynes, par fidélité avec l’école dont il est l’héritier principal, sera toujours un pragmatique résolu, observateur fin non des règles mathématiques abstraites et de leur application par des acteurs supposés mécanistes, mais bien des hommes, avec leur part d’irrationalité. En profondeur, il faut y voir un parti pris philosophique plus que mathématique, qui rattache Keynes à une filiation réaliste et pragmatique, contre le nominalisme rationaliste (l’œuvre de Keynes a d’ailleurs commencé par un traité de mathématiques, sur les probabilités, dans lequel il attaquait en substance une certaine tendance à « mathématiser » le réel indépendamment des conditions de l’observation). Le tout fait qu’on pourrait définir le « paysage idéologique » où évolue Keynes, dès l’origine, comme un « capitalisme à visage humain » : un système de mathématisation du monde d’où le facteur psychologique n’est pas évacué.
    Cette inscription de Keynes dans la tradition de Marshall explique les ruptures qui ont jalonné son parcours : en réalité, John Maynard Keynes est toujours resté fidèle à l’esprit de l’école fondée par Alfred Marshall, et ses ruptures sont tout simplement la conséquence des faits, tels qu’il les a analysés selon la méthode de Marshall lui-même. Keynes est au « marshallisme » un peu ce que Lukacs, d’une autre manière et dans un autre monde, fut au marxisme : le disciple qui comprend que pour rester fidèle à l’esprit du maître, il faut s’éloigner de la lettre de son œuvre.
    Dans le parcours de Keynes, il y a en effet deux grandes ruptures, deux moments-clefs, où le brillant professeur de Cambridge rompt symboliquement avec son milieu, pour proposer une voie révolutionnaire – au sens où une révolution peut sauver un système en le bouleversant de l’intérieur.
    La première rupture survient après la Première Guerre Mondiale. Keynes, qui approche à l’époque des quarante ans, a été chargé de la gestion de la dette britannique. A ce titre, il est qualifié pour représenter le Trésor aux négociations de paix, en 1919. Il prend à cette occasion une position hétérodoxe : pas de réparations, annulation des dettes de guerre pour rendre possible une relance économique globale, et un plan de soutien à l’investissement en Europe. Il faut bien comprendre ici que Keynes parle d’un point de vue britannique : l’annulation des dettes, c’est le sauvetage d’une économie anglaise en passe d’être définitivement dépassée par son nouveau créancier, les USA ; mais il parle aussi, au-delà, d’un point de vue européen : pas de réparations, un plan de relance par l’investissement, c’est la possibilité de sortir le continent de ses déchirements, et d’ouvrir une nouvelle ère de prospérité. Les USA refusent l’annulation des dettes, la France exige les réparations allemandes : Keynes échoue, et le payera par une véritable dépression nerveuse. En l’occurrence, on peut considérer, au vu de la suite des évènements, que s’il avait été écouté, le monde aurait probablement fait l’économie du nazisme et de la Seconde Guerre Mondiale en Europe. Quant à la question de savoir si son échec provient de l’incapacité de la Grande-Bretagne à faire prévaloir ses visées, ou du peu d’enthousiasme que le point de vue de ce jeune haut fonctionnaire soulevait dans la City londonienne elle-même, cela reste en débat.
    La deuxième rupture survient progressivement entre la fin des années 20 et le début des années 30, quand Keynes élabore progressivement une théorie de la monnaie en rupture avec le système classique de l’Empire Britannique, l’étalon-or. Pourquoi cette rupture ? Parce que Keynes a compris que l’Empire, pour se maintenir, allait avoir besoin de relancer une phase de croissance, puisque le système de répression des forces productives touchait au terme de sa logique. Il n’est pas absurde de voir dans Keynes un pragmatique, qui souhaite que l’on injecte, dans le capitalisme de l’étalon-or, une dose de monnaie de crédit juste suffisante, ni trop ni trop peu, pour relancer une machine constamment sur le point de se gripper. Si l’on veut bien considérer que la monnaie de crédit servant à l’économie physique de production constitue une force de socialisation de fait (l’inflation venant rogner la rente, donc redistribuer), on peut même admettre que Keynes, ce Keynes issu de la deuxième rupture et que l’on répute « keynésien », c’est : une pincée de socialisme dans le capitalisme, pour que le capitalisme surmonte ses contradictions internes. Sur le plan de la théorie pure, cet ajustement idéologique est justifié (habillé ?) par une nouvelle modélisation du processus de fixation des prix.
    Il est à noter, à ce propos, que lors de cette deuxième rupture, Keynes, l’homme de Cambridge, directeur du très influent Journal de l’économie, obtint gain de cause contre Hayek, l’homme de la London School of Economics. Ce fut la première bataille entre ce que nous appelons aujourd’hui les néolibéraux et ce que nous appelons les keynésiens – bataille remportée par les disciples de John Maynard Keynes. Sans entrer dans des détails techniques complexes, cette victoire des keynésiens s’explique par la supériorité manifeste de la théorie de Keynes, quand il s’était agi d’expliquer la déflation des années 30 : Keynes, en montrant que l’investissement et l’épargne étaient déconnectés parce que venant d’acteurs différents, a fourni la clef pour comprendre selon quels mécanismes et à quel rythme un excès d’épargne pouvait entraîner un processus de contraction de l’activité. Ou si l’on préfère : en admettant, contre les postulats libéraux, la non-rationalité des acteurs au regard des enjeux globaux, Keynes est parvenu à expliquer comment la loi des rendements décroissants, constatée par Marx bien plus tôt et admise dans la théorie keynésienne, pouvait être contrebalancée par une politique monétaire adaptée, en « euthanasiant » la rente à travers un accroissement régulier de la masse monétaire, créateur d’activité réelle à hauteur de la compensation exigée par les rentiers. De l’inflation soigneusement mesurée, comme chimiothérapie du cancer représenté par le capital spéculatif, machine à phagocyter l’économie réelle – ou encore : comment l’on peut, en socialisant l’investissement via la création monétaire, faire fructifier le capital dans son ensemble, rémunérant ainsi y compris celui qu’on avait sur-accumulé (le socialisme sauvant le capitalisme). Le tout soigneusement empaqueté dans une théorie mathématique destinée à cautionner ce qu’il faut bien appeler un choix idéologique de pondération – théorie mathématique au demeurant fort intéressante.
    La Grande-Bretagne dévalua la Livre Sterling en 1931, et s’en porta effectivement très bien. Ce fut le seul grand pays capitaliste pour lequel les années 30 furent, à tout prendre, plus prospères que les années 20. Keynes, en revanche, échoua à se faire entendre de Roosevelt. C’est par abus de langage qu’on répute « keynésienne » la politique de Roosevelt, sauf à considérer que quiconque injecte un peu de socialisme dans le capitalisme est automatiquement un keynésien. Roosevelt refusa toujours la théorie keynésienne stricto sensu : veillant à encadrer les déficits publics, il fut interventionniste par l’investissement direct, sans faire confiance à la politique monétaire comme instrument premier. En réalité, si l’on remonte à la racine du problème, on verra que Keynes, homme de l’Empire Britannique, a voulu utiliser la Banque comme vecteur de la « dose de socialisme à injecter dans le capitalisme », tandis que Roosevelt préférait utiliser l’Etat fédéral américain, directement. Les deux avaient bien compris qu’il fallait, pour sauver le capitalisme, lui faire intégrer un contrepoids socialiste ou pseudo-socialiste. Mais Keynes aurait voulu que cette intégration ne remît pas en cause le rôle central de la Banque, à travers la direction privée des entreprises, alors que Roosevelt, lui, voulait au contraire qu’elle fût l’occasion de mettre la Banque sous contrôle. Derrière la querelle des économistes, la lutte des pouvoirs. Le social-capitalisme de Keynes et de la haute finance londonienne n’était pas celui de Roosevelt, l’homme de Washington.
    C’est bien ainsi qu’il faut comprendre la position historique de John Maynard Keynes, et la nature de ce qu’il est convenu d’appeler le « keynésianisme ». En réalité, si l’on définit le capitalisme comme un système de contrôle et de pouvoir indirect à travers l’outil monétaire, système qui permet de piloter les acteurs sans que ceux-ci sachent qu’ils sont contrôlés, en les plaçant dans une situation pré-cadrée où ils voudront agir conformément aux intérêts du système d’ensemble, le keynésianisme est la doctrine qui consiste à énoncer que le pilotage doit rester souple au niveau du centre, à travers une politique monétaire flexible, afin de compenser les rigidités que la somme des irrationalités chez les acteurs de base ne peut manquer de susciter. En ce sens, on pourrait dire, en guise de boutade peut-être, que si le néolibéralisme, c’est l’arbitraire bancaire le plus brutal, l’arbitraire des marchés soi-disant autorégulés, le keynésianisme, quant à lui, c’est le despotisme bancaire éclairé.
    On comprend dès lors pourquoi, depuis quelques mois, des organes de presse jusque là frénétiquement néolibéraux semblent s’être convertis au keynésianisme bon teint : c’est qu’après des décennies d’arbitraire néolibéral, il va falloir, pour sauver un système de pouvoir miné par ses contradictions internes, réinventer une forme de despotisme éclairé, donc keynésien.  Le fine tuning (ajustement précis) du policy mix (gestion combiné de la masse monétaire en expansion et des investissements publics d’infrastructure), dans le cadre d’un interventionnisme public assumé, semble sur le point de faire son grand retour, puisqu’une fois de plus les marchés attendent leur salut de l’Etat. Certes, on n’en est pas encore là (la politique Obama n’est pas keynésienne, ni même rooseveltienne au demeurant : c’est à peu près celle de Hoover en 1930-1931). On n’en est pas encore là, mais on y vient tout doucement…
    Et plus profondément, c’est à l’échelle du système financier international que le keynésianisme, à nouveau, est convoqué au chevet d’un capitalisme presque tué par ses excès. En 1945, avant Breton Woods, Keynes, remarquable collaborateur du gouvernement Churchill, proposa la constitution d’une monnaie mondiale, appuyée sur un étalon-or mobile : le bancor. A Breton Woods, les USA se chargèrent de rappeler à la Grande-Bretagne qui était le vrai patron, et la proposition de Lord Keynes fut enterrée : Dollar as good as gold. Sept décennies plus tard, il se pourrait bien que le bancor ressorte du placard.
    Écrit par Michel Drac http://www.scriptoblog.com

  • « Le culte de la performance nous a transformés en larbins »

    Un texte stimulant de Flore Vasseur, auteur (entre autres) du roman paru il y a deux ans : «  Comment j’ai liquidé le siècle »…

    [...] « Je suis très intriguée, depuis longtemps par cette question de la performance. Je suis née dans les années 70, j’ai grandi dans les années 80, vous savez, ces années « Duracelle ». Bref, j’ai été biberonnée au concept de performance. D’ailleurs, j’ai fait du sport à haut niveau, HEC, j’ai été chef d’entreprise à New York à 25 ans. Et puis, et puis… j’ai vu les Tours Jumelles s’effondrer un matin de septembre. J’ai senti notre obscénité.

    Et depuis, je suis très remontée contre le culte de la performance. Je pense qu’il s’agit d’une méta loi, qui nous a transformé, à peu près tous, en larbin. Pour vous expliquer ce concept, le mieux est de vous montrer un film, réalisé par des Argentins et intitulé : Le syndrome du larbin


    Le syndrome du larbin (spéciale dédicace aux... par juliendusud

    Je suis tombée sur ce film l’hiver dernier un peu par hasard et j’ai eu un choc. Tout à coup, on mettait en mot et image quelque chose d’inexprimé. Le larbin c’est vous et moi, c’est un peu tout le monde aujourd’hui. C’est une attitude d’asservissement consenti. C’est la justification et la diffusion d’un syndrome d’allégeance permanente au nom précisément de la performance, de l’efficace.

     

    On n’est pas très content de ce qui se passe, on trouve cela injuste, pas sain, dangereux mais on ne s’en accommode : « c’est bon pour la boîte », « l’actionnaire a toujours raison ». On grommelle mais on obéit. Mieux, on le justifie. Sans en avoir conscience, on passe notre temps à chercher à s’attirer la bienveillance des puissants, sans jamais en discuter les décisions. Qu’elle que soit sa position, on est toujours le larbin de quelqu’un. Un PDG dépend de ses actionnaires, un employé de son supérieur, un commercial de son client. C’est vrai du rapport entre employé et entreprise mais aussi entre politique et puissance financière.

    La quintessence du syndrome du larbin aujourd’hui c’est le «il faut rassurer les marchés» du politique. Il faut « rassurer les marchés » coûte que coûte, sans en questionner la rationalité.

    Aujourd’hui, au dessus de tout, des personnes, de la vie, de l’environnement, de la politique, il y a le chiffre. On dit souvent « est-ce que ça crache ? » (sachant qu’à terme, ça crash a coup sûr). Alors, PDG, commercial, employé, électeurs, on s’accroche à notre confort que l’on prend, misérabilisme ambiant, pour de la survie.

    Nous les larbins ne sommes pas des victimes. Nous avons juste arrêté de penser. Nous avons tout gobé parce que cela nous a arrangé. Nous savons au fond que notre place dans la société dépend de notre capacité à la faire fonctionner. Et la société a décidé de ne viser qu’une chose : son efficace, ses points de PIB.

    Le syndrome du larbin, c’est la manifestation d’un certain réflexe de survie dans une société (et pas seulement une entreprise) qui a totalement éjecté l’homme. Au nom de la performance, on a écarté tout ce qui pourrait nous ralentir : spiritualité, pensée, doute, émotion, différence.

    Tout à notre affaire, pour sauver notre poste ou notre peau, nous avons éjecté l’autre, le différent et le temps. Nous sommes devenus des monstres d’efficacité. Le résultat ? Le sentiment partagé aujourd’hui, d’une société, d’un travail, d’une vie qui ne servent à rien. Le cynisme est la dernière parade à une société sans projet. Ce sentiment d’abandon, de dépossession et de vacuité est un terreau de choix pour tous les fascismes. Notre faillite est totale. Sous le turbo capitalisme, nous avons laissé notre âme (consommation d’anxiolitiques), nos emplois (chômage de masse), notre environnement. Armés de notre Smartphone, nous allons au casse-pipe. Cette photo aussi a déclenché quelque chose de profond.

    Cela se passe à Ishinomaki, 12 mars 2011. Les opinions publiques se réveillent face à l’absurde, face à elles-mêmes : le pays du Zéro défaut, du dogme de l’efficacité, est à terre. L’excellent élève du culte de la performance et de la technique est rayé de la carte. Au delà du drame, la métaphore d’un peuple abandonné, d’un politique dépassé, de marchés financiers tout puissants et de contre-pouvoir amorphes est terrible pour nos démocraties étouffées par le dictat du chiffre. Le culte de la performance. Cette femme sur la photo, c’est un peu nous tous ! C’est l’humanité qui a oublié la nature, qui a cru que la technologie la sauverait de tout.

    Le contexte de l’exercice de – et de la vie en – la démocratie a changé. Dans ce monde limité et interconnecté, chaque décision politique influe sur d’autres, où chaque événement politique inter-agit avec d’autres, ailleurs. Nous n’avons pas changé, rien pensé. Tout à nos accommodements avec la réalité et le temps, nous avons trahi notre héritage. Et notre responsabilité. Nous avons laissé faire, en bons larbins. Nous avons totalement arrêté de faire des liens, entre les événements, entre nous.

    Nous nous sommes affranchis des dogmes pour en inventer d’autres. Dans cette religion du résultat, nous nous sommes vus libres de ne plus croire en rien. Nous avons voulu nous libérer du poids des autres, des traditions, du collectif, des anciens. De l’Histoire. Nous sommes seuls à crever devant le plateau TV, paniqués à l’idée de ne compter pour rien. A force d’être des moutons, nous finirons égorgés.

    Nous traversons une période historique : l’explosion en vol du capitalisme financier se déroule sous nos écrans, 24h sur 24. Les tentatives d’explication par les politiques, intellectuels et journalistes français en disent long sur leur sidération et leurs peurs. La crise systémique révèle l’irrationalité du système. Les plans de sauvetage, stabilisation, relance, austérité, s’accumulent. C’est couche d’absurde sur couche d’absurde. La classe moyenne va trimer. La larbinite gangrène le pouvoir. Le courage a déserté. Où est passé l’intérêt général ? N’a-t-il pas été écrasé par les chiffres ?

    Alors oui, je trouve formidable que l’on s’interroge sur le culte de la performance. La culture du résultat infecte les relations humaines. On ne pense qu’à rentabiliser son portefeuille, son achat, son temps. C’est hyper intériorisé. On milite le samedi matin contre les délocalisations. On se rue le samedi après midi chez H&M pour un énième tee shirt. Sans faire de lien. Il faudrait voir si les hommes et les femmes sont prêts à sortir du rôle dans lequel la société les a assigné. Il faudrait nous donner les moyens de nous libérer de notre position de larbin.

    Les politiques ont en face à eux des citoyens qui, s’ils le souhaitent, peuvent être aussi informés qu’eux. Et voir la réalité telle qu’elle est : les « démocraties » occidentales meurent d’avoir trop menti. Leur modèle est fini. Reste à savoir si les populations veulent vraiment savoir ; ce qui leur en coûte : et ce qu’il ressortira.

    Car tout est là. N’avons-nous pas nous aussi quelque chose à ré-investir, à récupérer, à ré-exiger ? Le culte de la performance, comme dogme, nous a dressé les uns contre les autres, salariés contre fonctionnaires, jeunes contre vieux… Seuls nous ne sommes rien.

    Aujourd’hui, contre la pulsion de mort de l’argent, la passion mortifère chiffre il y a la colère, la résistance. Il y a la volonté de comprendre, la recherche du possible. Il y a la vie. Il faut entendre ces mouvements, les Occupy, l’Islande, l’économie solidaire : nous nous sommes trompés, il nous faut renoncer à cette fausse toute puissance. Les rois sont nus. La liberté c’est autre chose que de bénéficier de prix toujours plus bas. La liberté c’est autre chose que consommer.

    Écœurés par les objets, le tout technologique, nous devons trouver une nouvelle narration du progrès. C’est une bataille au corps à corps : forces de vie contre forces de mort.

    Ce qu’il faudrait aujourd’hui ce n’est pas une cure d’austérité ni même un plan de relance. Ce qu’il faudrait c’est un projet de société affranchi du culte de la performance qui engloutit tout. Il nous faudrait retrouver la liberté face au pouvoir des marchés financiers, face au pouvoir de la publicité ; la liberté dans et par la technologie. Plutôt que d’assécher un peu plus la classe moyenne, Il nous faudrait briser l’aliénation, économique et psychique.

    Qu’est-ce qu’une société de richesse, de performance et de prospérité ? Des flux ? Des désirs ? De la capacité de vie ?

    L’utilité sociale qui lie et inclut n’est-elle l’alternative au rendement en tout qui stigmatise et sépare ?

    Nous devrions tous dire que nous sommes tous trompés. La somme des intérêts individuels n’aboutit pas à l’intérêt collectif ; les marchés n’ont pas toujours raison. Le PIB n’est pas un indicateur de progrès. Ce qui compte, ce n’est pas ce que l’on a, mais ce qui nous relie.

    D’après feu la politologue Thérèse Delpech « Les dictatures tomberont lorsque les populations seront prêtes à choisir leur dignité plutôt que leur vie ». J’ajouterais : toutes les dictatures.

    « Pour une éthique de la performance» (thème du colloque lors duquel cette allocution a été donnée), oui mais commençons par chercher notre dignité ! Tout vient de là. On ne s’est jamais aussi peu dépassé que depuis que c’est devenu obligatoire (pour appartenir à quelque chose). Le vrai dépassement, c’est s’affranchir de tout cela. Une « éthique de la performance », ce serait précisément celle qui consisterait à nous en libérer. C’est ça la révolte du larbin. Et nous avons tous notre part. Comme l’a dit une personne dans la salle hier : qu’avons nous fait de l’amour? Et comme vient de l’expliquer Roland Meyer, « qu’avons nous fait de l’improvisation » ?

    Merci ».

    Blog de Flore Vasseur

  • Géopolitique : Les otages français dans le monde

     

     
    L’Hexagone dans le viseur des Islamistes ? Alors que les prises d’otages de ressortissants français se multiplient à travers le monde, les intérêts de la France à l’étranger semblent être devenus la cible des terroristes.
    Carte des zones à risques (Le Figaro)

    - SOMALIE
    Depuis le 14 juillet 2009,
    plus de trois ans, Denis Allex, un agent de la DGSE (services du renseignement), est détenu en Somalie par des insurgés islamistes.
    Il avait été enlevé avec un autre agent qui a lui recouvré la liberté en août 2009. Denis Allex apparaît en juin 2010 dans une vidéo sur des sites islamistes où il presse la France de cesser tout soutien au gouvernement somalien. Le 13 juillet 2012, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, assure qu’il est en vie. Le 4 octobre, Denis Allex apparaît, pâle et les yeux cernés, dans une vidéo où il lance un “message de secours” au président Hollande, qu’il presse
    d’oeuvrer à sa libération.
    DENIS ALLEX, AGENT DE LA DGSE OTAGE EN SOMALIE ! NE L’OUBLIONS PAS !
    - NIGER
    Le 16 septembre 2010, au Niger,
    cinq Français, un Togolais et un Malgache collaborateurs du groupe nucléaire public Areva et de son sous-traitant Satom, sont enlevés à Arlit (nord), un site d’extraction d’uranium. Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) revendique le rapt le 21 septembre.
    La Française Françoise Larribe, malade, et les otages malgache et togolais sont relâchés le 24 février 2011.
    En avril 2011, Aqmi diffuse une vidéo où les quatre otages restant “supplient” le président Sarkozy de retirer les troupes françaises d’Afghanistan. Le 25 mars 2012, le ministre à la Coopération Henri de Raincourt assure que les otages “sont en vie”. Le 8 septembre, un site privé mauritanien publie une vidéo tournée le 29 août dans laquelle les otages appellent à négocier pour leur libération.
    - MALI
    Dans la nuit du 24 novembre 2011,
    deux Français, Serge Lazarevic et Philippe Verdon, en voyages d’affaires selon leurs proches, sont enlevés dans leur hôtel à Hombori, dans le nord-est du Mali. Le 9 décembre, Aqmi, qui a revendiqué l’enlèvement, publie leurs photos.
    Dans une vidéo tournée en février 2012, les deux otages demandent au président Sarkozy de tout faire pour dénouer leur situation. Le 10 août 2012, le site mauritanien Sahara Medias publie une vidéo dans laquelle Philippe Verdon parle de ses “conditions de vie difficiles“.
    Le 13 octobre, un jihadiste accuse le président français de mettre “en danger” la vie des otages français au Sahel en soutenant la préparation d’une opération contre les islamistes armés dans le nord du Mali. François Hollande se dit déterminé à tenir la “ligne” fixée par la France contre le terrorisme. Le 13 novembre le président Hollande affirme qu’il fait tout pour que les ravisseurs des six otages français détenus au Sahel “comprennent que c’est le moment de les libérer“.
    Le groupe islamiste armé Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), un de ceux qui occupent le nord du Mali, est l’auteur du rapt de Jules Berto Rodriguez Léal survenu le mardi 19 novembre 2012, un Français de 61 ans mardi soir dans l’ouest du Mali.
    C’est son porte-parole qui l’a annoncé, ajoutant que le Mujao allait “prochainement publier une vidéo de l’otage”. Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour “enlèvement et séquestration en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste”, confiée à la DCRI.
    - MEXIQUE
    Chef d’orchestre de profession, Rodolfo Cazares a été enlevé (par un cartel mafieux) le 9 juillet 2011 à 4h30 du matin à Matamoros au Mexique, à la frontière du Texas. A l’époque, dix-huit personnes avaient été enlevées. Deux jours plus tard, femmes (dont Ludivine, l’épouse de Rodolfo) et enfants avaient été libérés. Une rançon de 100.000 dollars a été versée en quatre jours mais aucune autre libération n’a eu lieu.
    Ludivine a saisi le quai d’Orsay. Mais on lui a conseillé de ne pas médiatiser l’affaire, car la France a déjà des relations difficiles avec le Mexique, à cause de l’affaire Florence Cassez.
    Sur RTL, elle lance un appel au Président de la République pour qu’il la reçoive et qu’il s’occupe du dossier, et surtout qu’il en parle au nouveau président mexicain que François Hollande recevra mercredi à l’Élysée.
    Sur RTL, Ludivine lance un appel à François Hollande pour qu’il intervienne en faveur de son mari
    DOCUMENT RTL – Ludivine : “je n’ai pas le sentiment d’être entendue par les autorités française et mexicaine”
    (Merci à Tonton Christobal)
    RTLTF1Otages du monde – Alakhbar.info  via
    http://fortune.fdesouche.com