PARIS (NOVOpress) – Comment redresser l’économie française ? Il faut abaisser tous les salaires de 30 %. C’est la réponse de Huw Pill, l’économiste en chef de la banque américaine, Goldman Sachs. Dans une interview accordée au Huffington Post, le « Monsieur Europe » de la banque internationale d’investissement a déclaré : « Il faudrait s’appuyer sur une baisse des salaires générale, afin de regagner de la compétitivité. On estime que la France devrait réduire sa moyenne salariale d’environ un tiers…». Soit 33% de moins en moyenne. Des mesures comparées plus loin dans l’entretien à des « ajustements » afin que la France prenne « la bonne direction ».
Des propos incroyablement provocateurs quand on sait que la banque avait annoncé en janvier 2011 que le salaire annuel de son PDG, Lloyd Blankfein, passait de 600 000 à… deux millions de dollars. Trois ans après un coup de pouce financier de plusieurs milliards de dollars d’aides de la part du Trésor américain. Pour mieux comprendre les outrances de cet univers, le récent film « Goldman Sachs – La banque qui dirige le monde » (vidéo ci-dessous), démontre comment cette banque a su profiter de la crise pour accroître sa puissance financière, augmenter son emprise sur les gouvernements et bénéficier de l’impunité des justices américaine et européennes.
Incarnation de la spéculation financière, Goldman Sachs s’est enrichie pendant la crise des « subprimes » en pariant sur la faillite des ménages américains. Elle a été sauvée ensuite de la faillite grâce à ses appuis politiques. Quand le krach financier s’exporte en Europe à partir de 2009 via la mondialisation, Goldman Sachs devient l’un des protagonistes de la crise de l’euro en pariant contre la monnaie unique, après avoir maquillé les comptes de la Grèce. Une fois que les gouvernements européens tombent les uns après les autres, « la Firme » va en profiter pour étendre son formidable réseau d’influence sur le Vieux Continent. Elle devient « la banque qui dirige le monde »…