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  • Conversions à l'islam : le second effet Charlie

    Les conversions à l'islam sont en forte hausse en janvier 2015 par rapport à Tan dernier. Un inattendu effet Charlie, qui soulève bien des questions sur les motivations de ces nouveaux convertis. Syndrome de Stockholm, vide existentiel, sombre goût pour la puissance? Coup de projecteur sur un inquiétant phénomène.

    Pour une fois, c'est un grand média qui révèle l'affaire: selon RTL, le nombre de conversions enregistrées dans les grandes mosquées de Paris, Lyon et Strasbourg est en forte hausse en janvier 2015 par rapport à janvier 2014 : +100 %, 20 % et 30 % respectivement. Pas d'affolement, nous parlons de 40 conversions le mois dernier au lieu de 22 en janvier 2014 pour la grande Mosquée de Paris. Un chiffre qui s'inscrit pourtant dans un double contexte qui le rend passablement inquiétant. La toile de fond, c'est le nombre de conversions qui croît de 20 % par an depuis 2010, le Ministère de l'Intérieur évaluant pour sa part les conversions à 4000 par an. Bref, les nouveaux convertis se comptent par dizaines de milliers. Une faible part se radicalise, parfois jusqu'à prendre les armes : ils représentent tout de même 20 à 25 % des quelque 1200 combattants français de Daesh. Mais c'est bien sûr le rapprochement avec les attentats de janvier contre Charlie Hebdo et l'hyper-casher qui rend le chiffre choquant par l'effet repoussoir que l'on associerait plutôt à de tels actes.

    Qu'est-ce qui motive ces nouveaux convertis ? RTL nous offre dans son journal du 10 février un témoignage idyllique : Eloïse, 18 ans, qui vient un mois jour pour jour après l'attentat faire sa profession de foi comme réponse à l'attentat. Elle souhaite témoigner que l'islam, cette religion de paix et d'amour, est bien loin de tous les amalgames faits avec les terroristes.

    Néoromantisme mortifère

    La jeune fille qui pose un geste plein de bons sentiments, opportunément placée sur le chemin des journalistes pour dire exactement ce qu'ils souhaitent entendre... Bonne opération de communication en mode bisounours? Probable. Il faut d'ailleurs se souvenir que les jeunes femmes constituent des proies de choix pour les conversions... et la radicalisation. Leur « imaginaire [...]se nourrit de l'idée qu'un homme capable de mourir pour ses convictions est forcément sincère et fidèle », explique le sociologue Farhad Khosrokhavar, directeur d'études à l'Ehess (Ecole des Hautes Études en Sciences Sociales) évoquant un « néoromantisme mortifère ».

    Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si une recherche Google avec les termes « témoignage conversion islam », donne en première page 9 témoignages féminins, tous très favorables, pour une seule occurrence de témoignage masculin. Ils concourent aux conversions dites « relationnelles » : des convertis souvent jeunes et modestes, qui découvrent l'islam au contact d'amis, « séduits par l'Islam égalitariste [...]. mais aussi par l'appartenance au groupe solidaire et protecteur que représente l'Oumma. » détaille Franck Frégosi, chercheur au CNRS. La seconde grande catégorie de conversion, selon ce spécialiste de l'islam, est dite « rationnelle » et concerne plutôt, dans les catégories sociales favorisées, les personnes en quête de spiritualité.

    Soumission contre tranquillité

    Notre chercheur oublie juste de parler du vide spirituel et existentiel qui est caractéristique de nos sociétés « développées » et qui pousse de plus en plus de nos concitoyens à trouver un sens à leur existence dans des religions plus ou moins exotiques. Si les bobos s'intéressent encore un peu au bouddhisme façon Dalaï-Lama, les jeunes de banlieue seront plus tentés par l'Islam, par conformité avec leur environnement, mais aussi parce qu'il offre le sombre attrait de la puissance et de la force, dont les attentats récents sont une illustration. Ces attaques diffusent en outre un climat de violence et d'inquiétude qui pousserait certains à chercher la protection et la sympathie des plus forts en se convertissant, à l'instar du syndrome de Stockholm. La conversion en échange de la tranquillité, c'est non seulement la thèse de Houellebecq dans Soumission (dont on vient à prier qu'il ne soit qu'un best-seller et non un ouvrage prophétique...), mais aussi celle de nombreux activistes musulmans, les plus fondamentalistes nous rappelant même que les otages de Daesh qui s'étaient convertis en espérant être épargnés furent tout de même exécutés...

     

    Richard Dallaux monde & vie 25 février 2015 

  • Charles Péguy, fils mal-aimé de la gauche française

    Il y a 100 ans, Péguy était tué à la guerre. Ecrivain déroutant, il fut tour à tour socialiste et dreyfusard, puis fervent chrétien et patriote, sans rien renier de ses engagements initiaux. Incompris et caricaturé, la gauche l’a largement renié. Elle a eu tort.

    Il fut le premier des écrivains reconnus à périr à la Grande guerre, quand le conflit faisait encore mouvement avant de s'enterrer dans les tranchées. Le 5 septembre 1914, alors que les armées se portent à la rescousse d'un Paris menacé, Charles Péguy est abattu d'une balle en plein front dans un champ près de Meaux. Il a 40 ans, et occupait jusqu'alors le grade de lieutenant dans l'armée de réserve. 

    Une fois sa disparition notifiée, un hommage unanime fut rendu à cette grande voix des lettres françaises, essayiste et poète, et à son sacrifice mené pour la défense de la patrie. Un siècle après, en revanche, les évocations de sa mémoire sont rares, en dehors du cercle des péguystes fervents (tel le Centre Charles-Péguy d'Orléans, qui vient d'ouvrir un musée à lui consacré). Notamment si on compare celles-ci avec l'abondante production éditoriale et médiatique mise en place pour le centenaire de l'assassinat de Jaurès. 

    Si leur influence était sans commune mesure (l'un fut chef de parti quand l'autre demeura relativement isolé), les deux hommes avaient été un temps liés d'amitié, partageant les mêmes idéaux socialistes, avant de mettre un terme brutal à leurs relations. Or les motifs du contentieux disent tout de la difficulté d'appréhender le personnage complexe qu'est Péguy, et sa réception toujours brouillée et problématique.

    Rupture avec Jaurès

    Au tournant du XXe siècle, Charles Péguy, qui était auparavant un des plus ardents animateurs de la défense socialiste de Dreyfus, commence à prendre ses distances avec Jaurès et par delà, tout le mouvement socialiste officiel. Alors que le député de Carmaux tente d’accommoder le marxisme avec la tradition républicaine, Péguy entend rester fidèle à un socialisme de tradition française, mélange de courants utopistes et des principes mutualistes d'un Proudhon ou d'un Leroux. 

    Chez lui, la vision ne s’embarrasse guère de conditions historiques et autre rapports de production, et mise avant tout sur la réforme morale et les liens coopératifs. Surtout, elle entretient une méfiance instinctive, quasi anarchisante, avec le pouvoir et la politique –dont les noces avec le socialisme sont susceptibles selon lui de conduire à des postures démagogiques, et notamment à la pire d'entre elles, la «démagogie intellectuelle». 

    Cette question tourne bientôt chez lui à l'obsession, et n'est pas étrangère à sa rupture avec la presse socialiste accréditée au profit du lancement de ses Cahiers de la quinzaine, avec pour devise «Dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, dire bêtement la vérité bête, ennuyeusement la vérité ennuyeuse, tristement la vérité triste». Lancée avec beaucoup d'ambition mais peu de moyens, la revue propose à chaque numéro le traitement d'un grand thème par un auteur, mis en balance avec la publication in extenso de pièces et documents sur le sujet. Un peu l'ancêtre du «fact checking» d'aujourd'hui. 

    Péguy laisse sa santé dans l'aventure en assurant seul une partie de la rédaction –il multiplie les pseudonymes– en corrigeant les copies et en allant jusqu'à superviser personnellement la typographie. Il évite de justesse la faillite à de multiples reprises, les ventes ne parvenant jamais vraiment à décoller, à son grand désespoir. 

    Religiosité

    Il faut dire que l'évolution personnelle de Péguy prend une tournure singulière: le socialisme utopique de ces débuts, dont les accents quasi évangéliques n'étaient pas sans évoquer le christianisme des catacombes, prend au fil des ans une tournure franchement religieuse. Aux prises avec de dures conditions matérielles, inquiet pour l'avenir de sa famille (il a avec son épouse, Charlotte Beaudoin, quatre enfants), Péguy succombe à la nostalgie de l'enfance dans ce milieu rural et pauvre des faubourgs d'Orléans, dont il s'était extrait par les vertus de l'école laïque et obligatoire. Voilà que devenu homme, il y revient, loue les qualités des âmes de jadis, paysans, ouvriers ou artisans préservés de la corruption moderne et des vices bourgeois. 

    Les accents qu'il prend dans son pamphlet L'argent (1913) annoncent parfois Orwell, autre électron libre, comme lui «anarchiste conservateur» et défenseur du bien commun (common decency), la dignité ordinaire des gens simples. Péguy s'interroge sur le peuple, entreprend de remonter à sa source, de faire résonner sa voix, son espérance, son credo. Habité par une foi qui maintenant déborde et le submerge, Péguy produit des milliers de vers, entendus comme les suppliques des damnés de la terre, remontant le fil du temps et la longue lignée de sa généalogie anonyme. On y croise la figure de Jeanne d'Arc, héroïne chrétienne et populaire par excellence, quand ce n'est pas Dieu lui-même qui médite sur la création du monde. Péguy reste en marge de l'Eglise (dont il critique la situation à la remorque des classes aisées), mais n’a de cesse de prier et se lance dans le pèlerinage. Mais pour son lectorat dont le profil type dessine un instituteur d'opinion radical-socialiste, l'évocation fiévreuse de la cathédrale de Chartres a quelque chose de déroutant : plus le profil religieux de Péguy s'affiche dans sa revue, et plus les désabonnements suivent.

    Pour la guerre

    Prise de distance politique avec les socialistes, suivie d'une crise mystique. Le dossier de Charles Péguy est d'ores et déjà chargé, mais c'est sur sa condamnation du pacifisme de Jaurès qu'achoppe aujourd’hui la rencontre avec les contemporains, le cantonnant dans l'enfer des auteurs étiquetés «réacs». Voyons ce qu'il en est.

    Sur la guerre qui va venir interrompre brutalement le cours de la «Belle époque», on ne peut que donner rétrospectivement raison à Jaurès contre la plupart des acteurs de son temps. Percevant avec sagacité que la modernisation des armements risquait de faire payer aux nations un tribut particulièrement lourd, il tente de prévenir le conflit de tout son poids. 

    Péguy, lui, est persuadé depuis 1905 (date où il publie Notre patrie) et l'accumulation des incidents diplomatiques avec l'Allemagne que la France ne coupera pas à la guerre, et plaide pour un réarmement autant militaire que moral en vue du conflit. Sa méfiance envers la technique industrielle –il oppose le travail soigné de l'artisan du bois à la production en série de l'acier, matière «prostitutionnelle» par excellence– et sa conscience de la barbarie toujours afférente chez l'homme auraient pu le prévenir davantage. C'est la thèse de son disciple et proche Romain Rolland, qui fuira en 1914 le bellicisme ambiant pour publier depuis les alpages suisses son fameux Au-dessus de la mêlée, qui lui vaudra l'admiration de Gandhi: Péguy n'aurait été sur ce coup-là pas assez «péguyste», n'aurait pas été au bout de sa logique et aurait ainsi manqué l'intuition de l'orage d'acier qui allait s'abattre sur l'Europe. 

    Mais Péguy a alors l'esprit ailleurs: nourri des vers héroïques de Hugo et Corneille, il voit dans la guerre une «épreuve de vérité» où toutes les mystiques françaises, celle de Saint-Denis comme celle de 1789, ont ensemble rendez-vous avec leur destin. Tout à sa fièvre belliciste, il voue aux gémonies le pauvre Jaurès, lui prédisant un sort mauvais: 

    «En temps de guerre, il n'y a plus qu'une politique, et c'est la politique de la Convention nationale. Mais il ne faut pas se dissimuler que la politique de la Convention nationale c'est Jaurès dans une charrette et un roulement de tambour pour couvrir cette grande voix.»

    Une rhétorique terrible, quand bien même elle fut fort répandue à l'époque. Même les thuriféraires les plus ardents de Péguy prennent aujourd'hui leur distance avec cette agressivité à l'endroit de l'ancien mentor. Pour noircir le tout, Vichy tentera de récupérer sa figure, en évacuant le penseur pour ne retenir de lui que les traits édifiants du paysan chrétien mort à la guerre. L'affaire Péguy semble dès lors entendue, et son cas irrécupérable.

    Contre l’antisémitisme

    L’instrumentalisation de Péguy par Vichy tenait pourtant largement de la fraude et du contresens, rappela Jean Bastaire, intellectuel chrétien et socialiste libertaire, dans un livre, Péguy contre Pétain. Le cénacle gâteux de la station thermale, compromis avec l'occupant, n'aurait pu que répugner à Péguy l'ardent républicain. Relisons l'admonestation de Péguy au sujet de l'éternelle querelle de la guerre juste, qui sonne comme un avertissement à l'endroit de la collaboration et l'abandon des principes:

    «L’idée de la paix à tout prix (...) c’est que la paix a un prix unique à ce point que mieux vaut une paix dans l’injustice qu’une guerre dans la justice. Dans le système Droits de l’homme (et je n’ai pas besoin de le dire dans le système chrétien), un ordre fondé sur l’iniquité n’est pas un ordre; une paix fondée sur l’iniquité n’est pas une paix..

    On comprend mieux sur ces mots qu'une partie de la résistance se soit aussi réclamée de lui, à commencer par Charles De Gaulle qui salua les Français libres rassemblés à Londres en citant la prière de Péguy tirée d'Eve: 

    «Mère, voici devant toi tes fils qui se sont tant battus...»

    Autre point primordial, Péguy restera toute sa vie un opposant farouche à l'antisémitisme, qui contaminait pourtant à l'époque non seulement la droite mais aussi une partie de la gauche. 

    «C'est pas facile d'être juif. Avec vous. Et même sans vous», déclare Péguy aux antisémites. «Le seul de mes créanciers qui se soit conduit avec moi (…) avec la dureté, avec la cruauté d'un usurier de Balzac n'était point un Juif. C'était un Français, j'ai honte à le dire, on a honte à le dire, c'était hélas un «chrétien» trente fois millionnaire. Que n'aurait-on pas dit s'il avait été juif?»

    Cette philippique est extraite de Notre jeunesse, son essai le plus célèbre, rédigé au temps de la maturité, en 1910. Alors que les nationalistes se réjouissent de son virage chrétien et patriotique, Péguy se refuse dans le livre à condamner ces engagements passés, mieux, il en fait l’apologie, et juge qu’il leur est au fond resté fidèle. Au sujet de la défense de Dreyfus, dit-il, «tout au fond nous ne voulions pas que la France fut constituée en état de péché mortel.» Lui est resté pur, mystique, à la différence de ceux qui se livrent à de la politique, qui convoitent le pouvoir pour lui-même, qu’ils soient du Parti socialiste ou de l’Action française. Le livre évoque longuement à l’inverse la figure pour lui tutélaire de Bernard Lazare, pionnier du dreyfusisme, journaliste, anar et israélite, «cet athée ruisselant de la parole de Dieu». Péguy le décrit comme un descendant lointain des prophètes d’Israël, chargé de rappeler constamment au peuple complaisamment soumis aux puissances de l’heure le prix de la vérité. Qu’un écrivain de ce temps et de ce milieu ait ainsi l’intuition de la puissance subversive du judaïsme prophétique reste quelque chose d’unique, qui lui vaudra plus tard l’admiration du philosophe et kabbaliste Gershom Scholem.

    Un style unique

    Enfin, Péguy rédige d’une facon singulière, des bouts de phrases inlassablement repris, policés, précisés, comme les gestes d’un artisan, comme sa mère qui s’épuisait à gagner sa vie en rempaillant des chaises à Orléans. Un style répétitif et hypnotique, attaché à arracher le voile d’illusion de la vie moderne et de la domination bourgeoise sur les esprits, qui fascina des philosophes comme Daniel Bensaid ou Gilles Deleuze, peu suspects de conservatisme. 

    Malgré sa sévérité, ses excès, Péguy touche par son entière sincérité, sans calcul, perpétuellement tiraillée entre l’espoir du changement et la préservation de l’ héritage. Une recherche qui peut rencontrer aujourd’hui quelque écho, en ces temps de déshérence idéologique, après l’écroulement des grands mythes progressistes. Montrons-nous donc indulgents pour Péguy, cet enfant entêté et mystique, ce chrétien avide de fraternité, qui refusait de croire à la damnation éternelle. Après tout, nous autres modernes, avons aussi beaucoup à nous faire pardonner.

    Samuel Bartholin - Slate :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EukAVypllyubcucByC.shtml

  • La France est devenue un satellite de la politique américaine

    Bachar Al-Assad était interviewé par France 2. Extrait de son intervention :

    "Il y a des contacts [avec la France,ndlr]  mais il n’y a pas de coopération. Nous avons rencontré certains responsables de vos services de renseignement mais il n'y pas de coopération, ni d'échanges d'informations. [Ils] sont venus en Syrie mais nous ne sommes pas allés en France. Ils sont peut-être venus pour échanger des informations mais quand vous voulez avoir ce type de collaboration, il faut de la bonne volonté des deux côtés.  Nous sommes toujours intéressés au dialogue avec quiconque.Mais comment peut-on établir un dialogue avec un régime qui soutient le terrorisme dans notre pays? (...) Les fers de lance contre la Syrie ont été : un la France, deux le Royaume-Uni. Personne ne prend plus au sérieux les déclarations des responsables français. La France est devenue en quelque sorte un satellite de la politique américaine dans la région. Elle n'est pas indépendante, et n'a aucun poids, elle n'a plus aucune crédibilité.

    L’EI a été créé en Irak en 2006 sous la supervision des Américains. Je ne suis pas en Irak. Je n’y ai jamais été. Je ne contrôlais pas l’Irak. C’était les Américains qui contrôlaient l’Irak. L’EI est venu d’Irak en Syrie, car le chaos est contagieux (...) Si vous comparez le nombre de frappes aériennes effectuées par les forces de la coalition composée de 60 Etats à celles que nous avons effectuées, nous petit Etat, vous constaterez que nous bombardons parfois dix fois plus que la coalition en une journée"

    Philippe Carhon

  • Entretien avec Grégoire Gambier, de l’Institut Iliade : « Il y a urgence à décoloniser notre imaginaire »

     L’Institut Iliade organise le 25 avril prochain un colloque, « l’univers esthétique des Européens ». Novopress est allé interroger son porte-parole, Grégoire Gambier.

    Rien ne nous oblige à accepter « la loi du pognon », et pire encore la « soumission » à une culture étrangère à nos valeurs.

    NOVOpress : L’Institut ILIADE organise son colloque annuel le 25 avril prochain à la Maison de la Chimie, avec pour thème « l’univers esthétique des Européens ». Pourquoi un tel choix ?

    Grégoire Gambier : Parce que la réaffirmation de notre univers esthétique, et donc éthique, nous apparaît impérieuse. L’art européen est fondamentalement un art de la représentation, celle de l’homme et du divin. Il est à la fois le terreau et le vecteur d’une vue du monde où la beauté et le sacré sont indissociables. Et où notamment la figure de la femme, de Diane chasseresse à la Vierge Marie, de la Dame de Brassempouy à la Vénus de Botticelli, occupe une place essentielle. Or cette spécificité plurimillénaire est aujourd’hui attaquée, voire niée par deux formes de totalitarisme.

    Celui de l’islam radicalisé, bien sûr, dont la fureur iconoclaste et fortement misogyne apparaît au grand jour partout où il peut se déployer sans limites : en Afghanistan hier, en Irak et en Syrie aujourd’hui – en Europe demain ? Mais aussi le totalitarisme du marché, la prétention de « l’avoir » à supplanter « l’être », qui nous impose une forme de dictature de la laideur, dont les provocations dérisoires de « l’art contemporain » ne constituent qu’un des aspects. Dans les médias comme dans nos villes, les zones commerciales et jusque dans nos champs et sur nos rivages avec la prolifération des éoliennes, c’est bien notre univers esthétique, mental, qui est agressé par le règne de la vulgarité, de la consommation et de l’utilitarisme « technicien ». Or rien ne nous oblige à accepter « la loi du pognon », et pire encore la « soumission » à une culture étrangère à nos valeurs !

     

    NOVOpress : Mais dès lors, que proposez-vous ?

    Grégoire Gambier : Commencer par le commencement ! En retrouvant dans les plis de notre plus longue mémoire, dans les sources premières et toujours pérennes de notre identité, de notre histoire, les ressources nécessaires au réveil de la conscience européenne, aujourd’hui « en dormition ». C’est tout l’objet de l’Institut Iliade, qui s’inscrit dans le sillage de Dominique Venner afin d’œuvrer à la transmission de l’héritage et des valeurs de la civilisation européenne. Une transmission qui passe par l’information et la communication en direction du plus grand nombre, mais aussi par la formation de nouvelles générations d‘acteurs du débat intellectuel, de militants, d’animateurs capables de donner à l’action civique ou politique la dimension culturelle et métapolitique indispensable. À rebours du « droit » des individus à s’affranchir de toute réalité civilisationnelle et anthropologique, jusque dans les liens du mariage, et même du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », nous entendons rappeler le devoir de chaque peuple et de chacun de ses membres à rester lui-même. Car nous sommes avant tout des héritiers, comptables du sacrifice de nos aïeux, responsables des enfants à venir.

    Lorsque l’islamologue René Marchand affirme que « les grandes civilisations ne sont pas des régions sur une planète, mais des planètes différentes », nous entendons que ne sommes pas de nulle part : nous sommes ici chez nous. Encore faut-il l’affirmer, sereinement mais fermement, en démontrant toute la richesse et la singularité de notre culture, la légitimité de notre inscription dans l’histoire, sur un territoire déterminé. C’est cette certitude qu’il convient de forger, cette légitimité qu’il faut rendre incontestable. Il n’y aura pas de réponse au défi du « grand remplacement » sans un « grand ressourcement » préalable, un refus du « grand effacement » de notre mémoire et de notre identité. C’est ce à quoi nous travaillons. C’est ce qu’illustrera notamment notre colloque, car il y a urgence à décoloniser en premier lieu notre imaginaire, à promouvoir une vue du monde en rupture avec le moment mortifère que nous connaissons aujourd’hui.

    NOVOpress : Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur le contenu du colloque du 25 avril ?

    Grégoire Gambier : Organisé comme l’année dernière dans la prestigieuse enceinte de la Maison de la Chimie, à Paris, il proposera une approche « polyphonique » de l’univers esthétique des Européens. Polyphonique quant à sa présentation, avec des interventions de fond mais également des évocations plus oniriques et imagées de quelques hauts-lieux « où souffle l’esprit européen », comme autant d’invitations au voyage, ainsi qu’une décoration originale de la salle et, bien sûr, des stands variés. Seront notamment proposés à la vente, uniquement à l’occasion de ce colloque, un retirage exceptionnel du premier numéro de La Nouvelle Revue d’Histoire consacré à « 40 siècles d’identité française », ainsi que l’affiche officielle et celles réalisées par des artistes à qui nous avons donné « carte blanche » pour illustrer leur vision de la civilisation européenne. La plupart d’entre eux seront d’ailleurs présents afin d’échanger avec les participants et dédicacer leurs œuvres.

    Cette manifestation se veut également polyphonique sur le fond, puisque seront évoqués tout à la fois l’art figuratif et la musique, la poésie, les textes religieux, le rapport à la nature ou au sacré… Sans prétendre faire le tour du sujet, il s’agira d’en aborder quelques points saillants, mais toujours opératifs pour aujourd’hui. Ainsi, lorsqu’Alain de Benoist traitera de l’art européen comme d’un « art de la représentation », il s’agira de souligner notre altérité par rapport à des cultures et des religions qui refusent le principe même de la représentation de l’homme et du sacré. La présence de Slobodan Despot et de Christopher Gérard, les évocations de la forêt de Brocéliande par Marie Monvoisin, du château de la Wartbourg par Philip Stein, ou encore de la tour de Belém, à Lisbonne, par Duarte Branquinho, attesteront de la réalité de l’Europe comme communauté de destin – une réalité charnelle qui ne saurait être sacrifiée au prétexte d’une dénonciation par ailleurs nécessaire de la « construction européenne ».
    Quant à Javier Portela, il appellera à une « dissidence par la beauté » qui passe également par le sens retrouvé de la fête, dans notre capacité à « réenchanter le monde » jusque dans les actes les plus quotidiens. Comme le souligne Adriano Scianca, qui évoquera pour sa part le Mont Palatin : « Dans un monde à la laideur inouïe, celui qui sait donner des expériences de beauté est révolutionnaire ! » Soyons donc révolutionnaires !

    Propos recueillis par Yves Lejeune

    Renseignements et inscriptions : institut-iliade.com/2015-lunivers-esthetique-des-europeens

    Voir aussi

    Radio Courtoisie : Libre Journal des idées politiques du 17 avril 2015 : “Plongée au cœur des réseaux de pouvoir ; De la défense culturelle à la défense physique” (extrait)

    http://fr.novopress.info/186062/entretien-gregoire-gambier-linstitut-iliade-il-y-urgence-decoloniser-notre-imaginaire/#more-186062

  • Jean-Paul Brighelli : Tableau noir, essai sur l’effondrement de l’école (Janvier 2015)

    Jean-Paul Brighelli présente son ouvrage “Tableau noir” et partage ses analyses sur le système d’éducation.

    http://fortune.fdesouche.com/

  • Socialo-communisme : une belle brochette d’hypocrites

    Encore un nouveau drame en mer Méditerranée qui a vu ces dernières heures, au large de la Libye,  le chavirage d’un rafiot  transportant des centaines de  clandestins. Une situation qui illustre l’accélération des flux migratoires depuis la catastrophique liquidation du régime de Kadhafi ; un « contrat » exécuté en 2011 avec l’aval (sur ordre ?)  de Washington par le trio Sarkozy-Juppé-BHL, avec le soutien de François Hollande. Si la Libye d’alors bloquait grandement le départ de migrants depuis ses côtes vers l’Europe (Kadhafi s’y était engagé et avait tenu parole), l’explosion de l’immigration-invasion se traduit statistiquement aujourd’hui par la hausse des victimes des naufrages entre l’Afrique et notre continent. Malheureux  à qui les mafias de trafiquants font miroiter un avenir meilleur en Europe, tant il est vrai que les aides données aux immigrés sous nos latitudes, à commencer par la France, agissent comme de véritables pompes aspirantes de l’‘immigration. Une horreur, comme celui de l’assassinat et du viol de la petite Chloé mercredi dernier à Calais, par Zbigniew Huminski,  un psychopathe polonais, déjà expulsé de France et multirécidiviste (nous avons déjà assez des nôtres !),  qui découle aussi de l’absence (ou des faibles moyens) de surveillance et de la suppression des frontières au sein  de l’espace Schengen. C’est ce laxisme là qui permet aussi cette libre circulation des clandestins débarqués en Italie…qui rejoignent en général notre pays. Une France pourtant frappée de plein fouet par la crise, qui compte des millions de pauvres et de chômeurs et qui doit maintenant  tourner rapidement le dos aux politiques mortifères  menées jusqu’alors si elle entend  perdurer en tant que nation libre, souveraine, enracinée et prospère.

    Or à l’entendre hier  sur Canal plus,  on peut vraiment douter que François Hollande ait pris la mesure des enjeux. Pour « fêter », à quelques semaines prés,  le  troisième anniversaire de son arrivée à l’Elysée,  il était l’invité exceptionnel sur la chaine des bobos et des beaufs de gauche,  de l’émission « Le supplément » animée par  Maïtena Biraben. En l’espèce  deux heures de spectacle  mélangeant infos et divertissement  -le concept d’infotainement inventé Outre-Atlantique.

    Continuant  à abîmer la fonction présidentielle, comme l’avait fait avant lui le bling-bling Sarkozy, le président socialiste  est certes à l’image d’une large partie de  la classe politicienne qui sombre à des degrés divers, dans le dévoiement démagogique, dans la pipolisation, si ce n’est dans une certaine vulgarité,  passant du «  spectacle de la politique à la politique-spectacle ». Une perte de crédit dont souffrent ceux qui ont normalement pour mission de tirer le pays vers le haut,  mais  qui est somme toute dans la  continuité  de la décadence de notre pays qui n’épargne pas les principaux responsables.

    Dans ce contexte, la prestation de M Hollande  a été éreintée par l’ensemble des médias, tant elle fut caricaturalement mauvaise.  A l’image de son  optimisme de carton pâte basé sur la capacité du gouvernement à  profiter d’une reprise de la croissance chez nos voisins. « Prestation anecdotique », « pratique de l’art de l’esquive» sur  les sujets prioritaires  que sont l’emploi et le chômage, « discours recyclable »,  «velléitaire»,  «accablant de vacuité»,   «mauvaise émission de variété», «parole présidentielle  gaspillée et décrédibilisée »… les éditorialistes n’ont pas été tendres

    Largement interrogé sur la montée en puissance du vote Front National, l’incapacité de François Hollande  à appréhender ce phénomène, à en tirer des conclusions pratiques sur les orientations, le  logiciel des politiques menées par les partis dits  de gouvernement depuis des décennies,  était toute aussi frappante. Un mélange d’incompréhension,  d’impuissance, de fuite en avant qui  a été  également pointé par certains commentateurs. Dans Les Echos,  Cécile Cornudet  s’est arrêtée sur  l’agacement de M Hollande,   « le moment est fugace, mais le sujet essentiel »  concernant  le «  reportage »  diffusé au cours de cette émission « qui fait parler  des électeurs PS passés au FN » dans le Nord-Pas-de-Calais. Or « leurs propos sont terribles » . Mais « confronté à ceux qu’il a déçus, François Hollande reste sans voix ».

    Ou plus exactement a ressorti de son chapeau quelques  formules toutes faites pondues par ses communicants, du même  tonneau que celles qui sont rabâchées ad nauseam par la gauche et une large partie de la droite depuis trente ans. Ainsi les difficultés économiques expliqueraient seules cette montée du FN. Elles jouent bien sûr  un rôle majeur dans l’adhésion des Français au programme alternatif porté par le FN.  Mais c’est aussi une façon de réduire la motivation plus large du vote FN qui  signe  également affirme Bruno Gollnisch,  un attachement majeur de nos compatriotes à leur  identité, leur souveraineté, leur  culture, aux  valeurs de notre civilisation helléno-chrétienne, européenne.

    Le « nationalisme c’est une pourriture » à éradiquer  expliquait  un djihadiste français parti combattre en Syrie dans une vidéo,  dont un extrait a été  intégré  dans un reportage sur l’utilisation d’internet et des réseaux sociaux par l’Etat Islamique, diffusé hier soir sur  LCP. M. Hollande s’est contenté de répéter sur Canal plus que le FN  « n’est pas un parti républicain, c’est un parti dans la République », appelant  à la confrontation programmatique, parce que «sur le fond, sur les propositions, c’est assez commode de montrer les illusions ». Et histoire d’illustrer  son  propos sur l’archaïsme  d’un FN  national-étatiste-dirigiste, il a fait « très fort».

    « Quand madame Le Pen a-t-il affirmé, parle comme un tract du Parti communiste des années 70 – parce que c’est ça en réalité, en pensant qu’on peut fermer les frontières, qu’on peut nationaliser les industries, qu’on peut sortir un certain nombre de capitaux de notre pays sans qu’il y ait de risques. Quand elle parle comme le Parti communiste, ça parle, dans cette région-là (le Nord- Pas-de-Calais, NDLR), parce que ça a été, encore aujourd’hui, une région influencée par le Parti communiste ». Un PC qui cepopendant a-t-il précisé ne « demandait pas qu’on chasse les étrangers »ou  « qu’on fasse la chasse aux pauvres ». On admirera  l’art du résumé du chef de l’Etat.

    Il fallait s’y attendre, les communistes se sont  étranglés en découvrant la comparaison faite  entre Marine et le PC de l’ère Brejnev. Olivier Dartigolles, porte-parole du PC,  a affirmé que « Quand Hollande compare le FN au PCF des années 70, sa faute est double. À l’égard des militantes et militants communistes. Mais c’est aussi une lâcheté intellectuelle face au FN d’aujourd’hui ». Le monsieur anti FN du Parti  de Gauche,  Alexis Corbière a  parlé d’une « honte ».   Le militant LGBT Ian Brossat, incarnation du communisme   new look,  qui a trahi aux municipales  ses « camarades »  du Parti de Gauche pour  devenir  adjoint PC à la mairie de Paris,  a jugé « la comparaison » de M. Hollande « indigne et inepte ». «  En parlant ainsi, Hollande contribue à dédiaboliser encore un peu plus le FN. C’est une faute politique et une faute morale ». Monsieur est connaisseur…

    Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, a demandé des « excuses publiques » au président de la République pour cette « déclaration honteuse », des  « propos parfaitement scandaleux ».  Et de préciser: « Prétendre comme il l’a fait que Marine Le Pen parle comme un tract du Parti communiste alors que le Parti communiste a toujours combattu les idées du FN … Nous, nous n’avons pas démissionné, nous menons le combat, et le président de la République, lui qui a abandonné la défense du monde ouvrier et industriel, prétend nous donner des leçons ? ».  « Je lui rappelle, puisqu’il parle des tracts du Parti communiste dans les années 70, qu’à l’époque la gauche avait un programme, c’était même un programme commun. Et quand il fallait nationaliser (…) eh bien la gauche le faisait à l’époque, elle ne démissionnait pas. Cette déclaration du président de la République, c’est l’aveu de son renoncement à parler au monde ouvrier. J’ai été parfaitement scandalisé par cette déclaration. (…) ».

    « En insultant le Parti communiste des années 70, François Hollande oublie que c’était alors le programme commun qui conduisit à la grande victoire de 1981», a  également  souligné   Jean-Luc Mélenchon.  Marianne a d’ailleurs opportunément  la phrase du roué François Mitterrand  affirmant à l’époque de ce fameux  Programme commun : «celui qui n’accepte pas la rupture avec l’ordre établi, avec la société capitaliste, celui- là, il ne peut pas être adhèrent du Parti Socialiste ». C’est maintenant celui qui n’accepte pas l’idéologie du métissage laïque et obligatoire, du laisser-faire laisser-passer mondialiste qui est prié de prendre la porte.

    Quant aux forces résiduelles du communisme, et au-delà des les critiques de M. Laurent et de ses amis sur les trahisons du PS, constate Bruno Gollnisch, cela ne les empêchera  pas de faire alliance avec le PS à l’occasion des prochaines élections régionales. Voilà au moins une chose  qui ne change pas. La capacité du PC à trahir les Français les plus modestes, hier en prenant ses ordres du Komintern, aujourd’hui en rampant devant l’aile gauche du  « parti de l’étranger »  pour quémander quelques postes. Et ce sont les mêmes qui s’étonnent de ce que les ex électeurs  communistes se réfugient  dans l’abstention ou « passent au FN »…

    http://gollnisch.com/2015/04/20/socialo-communisme-une-belle-brochette-dhypocrites/

  • Neutraliser l'Etat islamique dans les plus brefs délais

    Communiqué de Mgr Pascal Gollnisch, Directeur Général de l'Œuvre d'Orient :

    "Une fois de plus, le DAECH manifeste sa cruauté en assassinant 28 chrétiens éthiopiens.

    L’Œuvre d’Orient  appelle solennellement la Communauté Internationale à prendre les moyens  voulus pour neutraliser le DAECH dans les plus brefs délais.

    Tout retard ne fait qu’encourager de nouveaux actes barbares et nuit à la pacification de la région."

    Michel Janva 

     http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html