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  • La dictature Merkel : non l’Allemagne n’est pas une démocratie ! par Jean-Yves LE GALLOU

    Angela Merkel a pris la décision de laisser entrer en Allemagne 800 000 immigrés supplémentaires (plus qu’il n’y a de naissances en Allemagne) – des immigrés appelés pour la circonstance « réfugiés » – et d’imposer aux Länder et aux communes de les accueillir en échange d’une aide du budget fédéral.

    Même s’il y a aussi derrière ce choix politique une opération de propagande internationale (montrer que cette fois l’Allemagne est dans le camp du bien !), cette décision ne manque pas de surprendre. 

    En 2010, l’ancien ministre des Finances du Land de Berlin et membre du collège des directeurs de laBundesbank, Thilo Sarrazin, a publié un livre choc consacré à l’immigration : L’Allemagne disparaît a été vendu à 2 millions d’exemplaires, preuve de l’ampleur des préoccupations du peuple allemand à propos de l’immigration (1). 

    À la même époque la construction d’une immense mosquée-cathédrale à Cologne a suscité d’intenses débats et de nombreuses manifestations.

    En 2014, le mouvement PEGIDA (Européens patriotes contre l’islamisation de l’Occident) a multiplié les marches de protestation en Allemagne.

    Malgré cela Angela Merkel, utilisant la sidération provoquée par l’image d’un enfant mort sur la côte turque, impose une vague d’immigration supplémentaire.

    La raison est simple : l’Allemagne n’est pas une démocratie.

    • Malgré la préoccupation des Allemands à propos de l’immigration, aucun parti politique n’est en mesure de tenir un discours critique sur le sujet. Les grands partis se l’interdisent. Les petites formations – Électeurs libres ou Alternative pour l’Allemagne – osent aborder la question de l’euro mais pas celle de l’immigration qui mobiliserait davantage d’électeurs mais les exposerait au risque d’être qualifiées « d’extrême droite », voire de « nazies ». Or la reductio ad hitlerum est particulièrement redoutable en Allemagne.

    • Le risque est d’autant plus grand pour des partis politiques alternatifs ou un mouvement comme PEGIDA que le gouvernement a à sa main une puissante police politique : « l’Office fédéral de protection de la constitution ». Cette police politique, qui emploie 3 000 personnes (et qui a des relais dans les polices desLänder), utilise massivement l’infiltration et la provocation. Comment se développer quand il faut en permanence chercher à distinguer le militant de bonne foi de l’agent provocateur qui s’infiltre ? 

    • En 2001, le gouvernement, le Bundestag et le Bundesrat avaient tenté d’obtenir la dissolution du parti nationaliste NPD. La Cour fédérale de Karlsruhe avait refusé de suivre les ministres et les parlementaires car le dossier visant à prouver le caractère subversif du NPD était constitué de déclarations… d’agents infiltrés par la police ! De telles méthodes – filles de la GESTAPO et de la STASI – rendent difficile toute démarche tant soit peu politiquement incorrecte.

     • L’opération Merkel d’accueil de 800 000 immigrés supplémentaires met aussi en œuvre l’art allemand de la propagande : elle est rendue possible par un battage médiatique hallucinant accompagnant les mises en scène d’accueil des réfugiés. Quand on voit les haies d’honneur organisées dans les gares on se dit que Merkel a de beaux restes de son passé militant comme pionnière de la RDA ! 

    • La démocratie c’est le pluralisme, la liberté d’expression, la prise en charge des préoccupations des citoyens par les représentants politiques, l’absence de police invasive dans la vie des citoyens : aucune de ces conditions n’est remplie en Allemagne. 

    Jean-Yves Le Gallou 

    Note

    1 : Sur L’Allemagne disparaît de Thilo Sarrazin, voir la note de lecture de Michel Geoffroy, cf.http://www.polemia.com/lallemagne-disparaît-de-thilo-sarrazin/

    • D’abord mis en ligne sur Boulevard Voltaire, le 8 septembre 2015, puis repris par Polémia, le 15 septembre 2015.

    http://www.europemaxima.com/

  • Analyse du système financier international par Martin Armstrong (Princeton Economics International)

  • 700.000 migrants prévus en Europe en 2015

    Le Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) prévoit désormais que 700.000 migrants chercheront refuge en Europe cette année via la Méditerranée, et qu’ils seront au moins aussi nombreux en 2016.

     

    Dans un rapport appelant à des financements supplémentaires diffusé aujourd’hui, le HCR "prévoit jusqu’à 700.000 personnes cherchant sécurité et protection internationale en Europe". "Il est possible qu’il y ait un nombre plus important d’arrivées en 2016", ajoute l’agence onusienne, qui précise toutefois tabler "pour le moment sur des chiffres similaires à ceux de 2015". Cette nouvelle demande de financements souligne que le précédent appel tablait sur 350.000 arrivées en 2015, le HCR doublant ainsi le nombre de migrants et de réfugiés attendus cette année.

    Depuis le 1er janvier, un total de 520.957 arrivées via la Méditerranée ont déjà été enregistrées, dont 387.520 en Grèce et 131.000 en Italie, selon les derniers chiffres mis à jour par l’agence onusienne. 18% d’entre eux sont des enfants et 13% des femmes.

    Dans ce rapport sur ce qu’il appelle "l’initiative spéciale méditerranéenne", un plan pour une réponse d’urgence à cet afflux de migrants, le HCR demande pour ses opérations dans la zone 77,4 millions de dollars supplémentaires (70 millions d’euros) à sa demande initiale présentée le 8 septembre. Le financement concerne des activités pour la période de juin 2015 à décembre 2016. Le budget total qu’il cherche à recueillir pour cette opération s’élève désormais à 128 millions de dollars. [....]

    Lire la suite dans Le Figaro.fr

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?700-000-migrants-prevus-en-Europe

  • De Gaulle dans le texte et dans le contexte

    Pour condamner les propos de Nadine Morano, Alain Juppé a cru malin de faire une distinction de contexte historique :

    "Nadine Morano a sorti une citation du général de Gaulle qui avait été faite dans un contexte radicalement différent, celui de l'indépendance de l'Algérie. Il s'agissait de savoir si on allait intégrer à la nation française les 10 ou 15 millions de musulmans de l'Algérie"

    Au delà du fait que l'Algérie française ne signifiait pas forcément que 10 à 15 millions d'Algériens traversent la Méditerranée, Alain Juppé est-il aveugle ou volontairement inconscient pour ne pas se rendre compte que le contexte est bien pire qu'en 1962. Voici quelques informations trouvées aujourd'hui :

    "Selon l'ONU, il y aura au moins 700 000 réfugiés en Europe en 2016"

    "Depuis le 1er janvier 2015un total de 520.957 arrivées via la Méditerranée ont déjà été enregistrées"

    "Les dirigeants d’une droite atlanto-bruxelloise, qui, pour la seule période 2007-2012 a fait entrer légalement un million d’immigrés sur notre sol"

    Et, en tant que gaulliste pur et dur, Alain Juppé pourrait peut-être nous expliquer si cet extrait du livre du général De Gaulle, Mémoires d'espoir (Le renouveau 1958-1962), tiré du chapitre consacré à la construction européenne a un quelconque rapport avec la guerre d'Algérie :

    Image1

    Philippe Carhon

  • [Bordeaux] Succès du weekend de rentrée de la section Action française (suite)

     

    Pour cette deuxième édition consécutive du weekend de rentrée qui s’est tenu près de Saint Emilion, une trentaine de militants et de nouvelles recrues se sont réunies dans un esprit de camaraderie pour évoquer les enjeux bordelais de l’année et introduire notre nouveau cycle de conférences. Séances de sport, repas animés et conférences : l’Action française – Bordeaux se félicite de la réussite de ce rendez-vous annuel.

     
  • Approche spatiale de la mutation des systèmes productifs français - Partie 3 : Mutations des systèmes productifs frontaliers

    La frontière en géographie est un objet polysémique. Elle peut être analysée en terme de limite politique, de barrière, mais aussi d’interface, de ligne continue, ou de gouttes.

     Si l’on reprend la définition de la frontière par le « Groupe Frontière » de la revueespacetemps.net, on peut relever huit fonctions principales pouvant la caractériser : « la frontière est une construction territoriale qui « met de la distance dans la proximité » (Arbaret-Schulz, 2002) ; elle est conçue comme un système de contrôle de flux destiné à assurer une maîtrise du territoire à travers un filtrage ; elle est un lieu privilégié d’affirmation et de reconnaissance de pouvoirs politiques ; elle institue une distinction par l’appartenance matérielle et symbolique à une entité territoriale dont elle est l’expression ; elle engendre des formes et des systèmes spatiaux originaux ; elle met en place des différentiels ; elle définit un espace des risques ; et enfin elle favorise l’émergence de lieux d’hybridation ».

     Dans notre étude sur les espaces productifs frontaliers français (ESPFF), on peut noter la présence de deux enclaves, Monaco et Andorre, dont les frontières apparaissent ici plus hermétiques qu’ouvertes. En outre, la France possède plus de 2880 km de frontières avec la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne, mais aussi avec le Royaume Uni et le cas particulier des frontières de l’espace Schengen à la gare du Nord (pour l’Eurotunnel par exemple). On notera également les frontières très poreuses entre la Guyane française et ses deux voisins sud américains, Brésil à l’Est et au Sud et Surinam à l’Ouest (respectivement 730,40 km et 510 km). Enfin, les aéroports internationaux concentrent très localement des frontières dont la virtualité supposée s’évapore à mesure que l’on s’approche, dans les fils d’attente, des postes de contrôle douaniers.

     Face aux grandes mutations économiques et sociétales déjà entrevues dans nos études des espaces productifs ruraux et urbains, il va de soi que l’analyse de ces systèmes productifs des espaces frontaliers français s’inscrit dans un jeu d’échelle complexe, où le local s’intègre de façon graduelle et contrastée dans une ouverture européenne. Enfin, ces frontières se caractérisent aussi par la mise en concurrence qu’elles génèrent entre les territoires français et étrangers, le tout en lien avec les différents avantages comparatifs qu’offre un pays voisin par rapport à un autre.

     A/ Etats des lieux : la « disparition » des frontières ?

     Dans les faits, de par cette logique d’analyse des mutations des SPEFF, il apparaît un enjeu primordial que l’on peut résumer par une question : dans cette logique de « disparition » relative des frontières, comment les territoires réagissent-ils au passage d’une logique de « au bout de » à une logique de « au cœur de » ? En bref, comment, et à travers l’intervention de quels acteurs, cette transition spatiale se développe-elle ?

    En effet, derrière l’expression de « disparition » des frontières se cache une grande variété de cas et d’effets. Dans le cadre de notre analyse économique, on retrouve, en lien avec les frontières, un vocabulaire assez spécifique, comme « dégraissement » ou « désindustrialisation » frontalière. Ce vocabulaire rappelle de façon implicite que la France, depuis 1951 et la CECA, puis 1957 et les traités de Rome, et enfin l’Acte unique de 1986, le traité de Maastricht de 1992 et l’abaissement des frontières de 1993, est entrée dans un processus d’effacement progressif des frontières. L’objectif des mesures mises en place par la CEE, puis l’Ue, est de faire des frontières non plus des « barrières », traces visibles de la limite de souveraineté et de compétence territoriale d’un Etat, mais des espaces de transit, d’échange, de continuité et de compétition. Les frontières doivent désormais faire office de « coutures » entre les Etats. La transition spatiale s’opère en France par une décentralisation parisienne amorcée en 1964 avec la mise en place des métropoles d’équilibre dont la visée à plus ou moins long terme était de devenir des carrefours européens, comme Lille ou Strasbourg. Aujourd’hui, cette transition se poursuit. On peut penser au transfert de l’ENA à Strasbourg décidé en 1991 et dont l’enjeu est clairement d’intégrer cette formation des ‘élites’ à l’Ue.

     Cependant, il ne faut pas omettre une donnée fondamentale dans ce processus de « disparition » des frontières : l’humain, les acteurs des territoires concernés. En effet, les hommes sont au cœur de l’appropriation du différentiel frontalier qui anime les territoires qu’ils habitent. Dans cette appropriation, on retrouve des thèmes déjà entrevus précédemment à savoir les mobilités, les pratiques spatiales de consommation, de divertissement, de travail, etc. Il faut se rendre compte que même si la frontière est entrée dans un processus de relative disparition, il existe encore un « effet frontière » dans les têtes des habitants, parfois encouragé par les différences de prix existant sur certains biens de consommation (le tabac et l’alcool notamment). On est donc ici dans une géographie des systèmes productifs qui doit prendre en compte l’espace vécu, la subjectivité. En outre, les acteurs concernés sont donc tout autant les habitants des espaces frontaliers que les acteurs politiques mettant en place les mesures économiques et administratives. A ces acteurs, il faut ajouter les différentes populations qui traversent, transitent ou séjournent dans ces territoires et qui génèrent et/ou consomment des espaces productifs : touristes, migrants légaux ou illégaux. Pensons à Calais et aux milliers de migrants dont les medias se font de plus en plus les relais. Pensons au cas de l’opposition entre la Suisse et la France en matière de sport d’hiver : les coûts en France étant plus bas qu’en Suisse, même les Suisses viennent dans les stations blanches françaises, preuve s’il en est que les logiques frontalières sont assez variables, contextuelles et conjoncturelles.

     B/ Réseaux

     Les frontières recouvrent donc plusieurs sens, dont les premiers sont celles de limite et de discontinuité. Cependant, et dans la suite des travaux de Jean Pierre Renard depuis 1993, la frontière peut recouvrir différentes formes spatiales relevant d’une mise en réseau : les formes ponctuelle (frontière nodale, point de passage), linéaire, aréolaire (marche, front), et réticulaire (réseaux-frontières).

    Cette dernière forme est celle qui nous intéresse le plus ici. C’est celle aussi qui est la plus complexe à définir, puisque que les réseaux-frontières varient évidemment en fonction du système urbain, des modes de transport et d’accessibilité, des dynamiques de production et des acteurs.

    Les réseaux de communication, d’abord, créent des « transversalités » qui peuvent faire tomber les discontinuités. En France, les réseaux de LGV sont au cœur de ce processus, avec la mise en place d’une adaptation des réseaux français avec les réseaux ferrés des pays frontaliers : Espagne, Bénélux, Allemagne, Italie, R.U. On rend également compatible les codes qui sous tendent ces réseaux. Cette transversalité permet d’améliorer la fluidité du réseau.

    Derrière ces réseaux se trouvent des acteurs qui créent le cadre propice à son développement. L’Etat et les acteurs publics interviennent selon une logique de subsidiarité, selon la pertinence des échelons et des actions à mener.

    A l’échelle supranationale, on peut déjà noter, via l’OMC, qu’un produit est français si 80% de sa valeur ajoutée est française (comme par exemple avec Toyota à Valenciennes).

    Par ailleurs, la législation de l’espace européen dépend du conseil de l’Europe qui, depuis 1975 à travers le FEDER, soutient le glissement vers une mise en concurrence des espaces productifs des pays de l’Ue. A l’échelle nationale, on constate que les français doivent s’adapter aux « coups de boutoir » étrangers en matière de production et de consommation. On peut prendre l’exemple des jours fériés ou des dimanches non chômés. Jusqu’à quand, par exemple, le Vendredi Saint restera férié en Alsace, ou dans les DROM ? A l’échelle des collectivités territoriales, le processus de décentralisation rentre en tension avec une certaine volonté jacobine, notamment sur les marges de manœuvre laissées aux collectivités pour gérer les frontières. On peut citer le cas du Pôle européen de développement (PED) entre la Belgique, la France et le Luxembourg, où les collectivités territoriales (communes, départements, provinces, cantons) travaillent ensemble pour sortir de la crise industrielle, développer l’économie de l’espace, attirer les investisseurs et les projets. A l’inverse, on peut citer les cas de certains PNN dont la délimitation traverse ou non les frontières : le PNN des Pyrénées bloque à la frontière espagnole, alors que le Mercantour se poursuit d’une certaine façon avec le parc naturel jumelé Parco Naturale Alpi Maritime italien. En somme, les pouvoirs sont transférés progressivement depuis l’Etat vers les collectivités territoriales, générant des profils très contrastés en matière de coopération transfrontalière. Le jeu d’échelle institutionnelle est donc au cœur des systèmes productifs des espaces frontaliers, comme le prouvent les différents programmes interreg, ou de développement des métropoles européennes (MEL (Métropole Européenne de Lille), Strasbourg, Nice).

    Derrière ces réseaux se trouvent également des acteurs entrepreneuriaux dont les trois critères de prise de décision en matière d’investissements et de développement des EPFF sont la distance, le temps et le coût (notamment de la logistique). En outre, ces acteurs doivent connaître les différentiels qui existent entre la France et les pays concernés par les projets pour être attractif. Ces différentiels doivent être compris dans le but de les exploiter ou de les réduire, selon leurs natures. Par exemple, pour attirer les entreprises japonaises, on sait qu’il faut mettre en place un cadre nippon, comme un enseignement spécifiquement japonais pour les enfants des cadres dirigeants par exemple, car ces familles japonaises ne restent jamais suffisamment longtemps pour ressentir le besoin ou la nécessité d’intégrer leurs familles au système d’enseignement français. Développer et proposer un cadre japonais est donc un bon moyen d’attirer les investisseurs et les entreprises japonaises (ex : Valenciennes).

                C/ Hiérarchie des espaces frontaliers en fonction du processus d’effacement de la frontière.

    De façon générale, on observe que la frontière n’est jamais totalement effacée. Même les territoires les plus ouverts maintiennent consciemment ou inconsciemment une certaine discontinuité. Dans le cas du Mercantour par exemple, la mutation des systèmes productifs peut être considéré comme douce car dans les faits, on y rentre, on y passe, et on en sort. Les randonneurs peuvent être accompagnés de guide, mais ce n’est pas systématique. Les Alpes sont d’ailleurs assez révélatrices du fait que la frontière n’existe pas vraiment dans la tête des habitants traditionnels de ces reliefs : les alpages lors des transhumances se font d’un côté et de l’autre de la frontière.

    Dans le Nord, la Champagne-Ardenne, et la Lorraine, le contexte économique est à la reconversion des systèmes productifs. Dans ce cas précis, les frontières sont à la fois une chance mais aussi un risque dans la mesure où elles sont déstructurantes et multiplient les fragilités. La proximité avec la mégalopole européenne résume bien cette situation : elle est une force pour les territoires déjà en position de force et/ou soutenue par les collectivités territoriales et par l’Ue (comme les métropoles et les régions déjà très dynamiques), et une difficulté supplémentaire pour les entreprises ou territoires déjà affaiblies par les conjonctures (on peut penser à l’exemple de la Cristallerie d’Arques près de Saint Omer, récemment rachetée par un groupe américain, mais dont la pérennité est bien loin d’être assurée). En somme, donc, la frontière dans ces cas précis n’a pas totalement disparue même si au regard des autres territoires, elle semble la moins présente, la plus proche d’un rôle d’interface.

    Le second type de systèmes productifs correspond aux régions qui demeurent d’une certaine façon adossée à leur frontière, malgré certaines formes de particularisme. C’est le cas de la Franche Comté, de l’Alsace et de la région Rhône-Alpes. Ces formes de particularismes régionaux permettent un localisme. On peut citer les cas d’Oyonnax et de son SPL (Système productif local) de la plasturgie maintenu, notamment avec l’Ecole d’Ingénieur en plasturgie. Celui d’Annecy qui se résiste grâce aux commandes de pièces par la Suisse. En Alsace, la petite mécanique et l’agroalimentaire permettent l’existence d’un tissu de PME et PMI qui se développe grâce à leur adaptabilité. De même on y trouve encore l’acteur rhénan Schmidt. Les différents AOC, également, comme le Comté et le Reblochon, les AOC d’Alsace en matière de vin, sont des particularismes productifs qui se maintiennent adossés à leurs frontières mais qui ne rechignent pas à leurs diffusions transfrontalières.

    Enfin, le troisième type de systèmes productifs concerne les espaces peu polarisés par la frontière. Pour ces territoires, la frontière a un rôle lointain, neutre, anodin. Elle importe peu. On peut citer les cas des DROM, comme la Guyane qui possède des frontières très longues avec le Surinam et le Brésil mais dont la portée est peu productive. Les territoires du briançonnais ou l’arrière pays niçois, dans le Mercantour, semblent aussi se caractériser par une sorte d’ignorance respectueuse avec les voisins plutôt que par un partenariat vraiment complet (à l’exception du parc naturel italien… mais là encore la portée productive reste très minime). Dans les Pyrénées, enfin, la frontière est clairement un vecteur de discontinuité territoriale : son franchissement est difficile. L’économie frontalière, quand elle existe, n’est qu’une économie agricole, sylvicole, qui profite au parc naturel, mais en indifférence quasi totale avec la frontière.

    En conclusion, cette troisième partie nous a permis de constater la très grande pluralité des réponses des systèmes productifs des espaces frontaliers français face à la mondialisation et au processus d’européanisation du continent. Il est bien entendu que les territoires urbains, notamment des métropoles, sont les plus enclins à l’ouverture et à la prise en compte des échanges et de la compétitivité de ces frontières. Nous n’avons pas insisté outre mesure sur les différents systèmes productifs liés aux Services qui sont boostés par la coopération transfrontalière (comme l’aéroport Bâle-Mulhouse-Saint Louis), mais il est indéniable que ces territoires déjà bien intégrés au système métropolitain européen profitent de ces mutations. Nous avons cependant pu relever l’importance des acteurs – politiques et entrepreneuriaux – et des réseaux dans l’émergence d’une continuité transfrontalière et de nouveaux systèmes productifs. Ces critères permettent alors de distinguer une hiérarchie des territoires à l’échelle nationale : les plus dynamiques sont bien évidemment ceux qui sont les mieux intégrés à la mégalopole européenne. Mais comme nous l’avons vu, les effets ne sont pas toujours bénéfiques, tant la compétitivité entre les territoires y sont intenses. D’autres régions françaises semblent maintenir l’existence de la frontière, en y adossant son système productif. Evidemment, là encore, les particularismes locaux génèrent une mosaïque de systèmes productifs qui sont autant de réponses au changement d’échelle dans leurs productions. Enfin, quelques régions périphériques font de leurs frontières des objets lointains, non polarisants, maintenant de ce fait des systèmes productifs hérités de l’époque où la frontière était clairement une barrière.

    Aristide/C.N.C.

    Lire l'introduction et la partie 1 : Mutations des systèmes productifs ruraux : le mythe du retour à la terre.

    Lire la partie partie 2 : Mutations des systèmes productifs urbains.

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • « Le Défi gaulois, carnets de route en France réelle. », par Jean-Yves Le Gallou

    Paru il y a près de dix ans Le Défi gaulois est désormais disponible en ligne, sur le site de Polémia
    L’ouvrage n’a rien perdu de son actualité : fourmillant d’anecdotes il oppose la France virtuelle des médias bien pensants à la France réelle : « celle qui se retrouve dans les rues, sur les marchés, dans les entreprises ou lors d’un concert. » En voici un extrait de l’introduction. 
    Polémia
    France virtuelle, France des médias bien pensants
    La France virtuelle, c’est celle dont parlent les médias bien pensants, celle dont ils montrent des images choisies, commentées, souvent artificiellement mises en scène. Ce sont ces interviews de Français dociles, approuvant les grèves qui les privent de transports ou justifiant l’usage de leur argent pour des actions « citoyennes », c’est à dire « bien pensantes ». C’est le comité Théodule, qui fait élire comme Miss France de l’an 2000 une métisse franco-africaine née de mère ruandaise.
    France réelle, celle du peuple
    La France réelle, c’est celle qui se retrouve dans les rues, sur les marchés, dans les entreprises ou lors d’un concert. La France réelle, c’est la petite équipe de football de Calais qui met en échec les grands clubs de mercenaires multicolores ; ce sont les 300 000 amateurs de Johnny qui se retrouvent dans le calme, pour un concert parisien, sur le Champ de Mars ; ce sont les ouvriers de la Cogema et les chasseurs du Cotentin qui boutent Cohn-Bendit hors de l’usine nucléaire de la Hague ; ce sont les ingénieurs et les techniciens qui réalisent Ariane, Airbus et le TGV ou qui participent de tous les succès industriels et technologiques de la France ; ce sont les internautes qui naviguent librement sur la toile de l’information ; ce sont nos agriculteurs, nos vignerons et nos cuisiniers qui font de notre pays le champion de l’art de vivre ; ce sont les maires de France qui donnent à Marianne les traits de Laetitia Casta, l’actrice qui joua le rôle de Falbala dans Astérix.
    « Leurs ancêtres étaient des Gaulois »
    Ce livre est une rencontre avec la France réelle, avec tous ces Français qui n’oublient pas que « leurs ancêtres étaient des Gaulois » et qui, envers et contre tout, défendent leurs libertés et leur identité. Pour leur donner espoir. Il est faux de dire que « tout est foutu », il est faux de dire que l’aventure de la France - et par delà celle de la France, celle de la civilisation européenne - soit condamnée à se dissoudre dans un melting-pot mondialisé.
    Partout s’organisent déjà des résistances, politiques parfois, mais aussi économiques, culturelles, familiales : ce sont elles que le lecteur rencontrera tout au long de ce voyage en France.
    Le chêne et l’edelweiss
    Non, la domination du nouvel ordre mondial n’est pas fatale! Même si nous savons que nous aurons besoin, pour vaincre, de la force du chêne, symbole de durée et d’enracinement et que nous devrons être aussi obstinés que l’edelweiss, cette fleur toujours blanche qu’abritent nos montagnes d’Europe.
    Jean-Yves Le Gallou octobre 2000

    Le Défi gaulois, carnets de route en France réelle
    http://www.polemia.com/pdf/defigaulois.pdf

    http://archives.polemia.com/article.php?id=2655

  • Le social-réformisme à la Valls : patronage, chasse aux sorcières, régime des suspects

    Les plus grands crimes ont été commis au nom du social. Le social s'accommode à toutes les sauces : soviétique, nationale-socialiste ou, aujourd'hui, libérale.

    Chaque fois que j’entends le mot social, je prends mon Sten 1.

    Les plus grands crimes ont été commis au nom du social. Le social s’accommode à toutes les sauces : soviétique, nationale-socialiste ou, aujourd’hui, libérale. Le « social-réformisme » de Valls n’est que l’habillage progressiste de la soumission aux marchés, la réduction de l’individu à sa fonction de producteur-consommateur, au règne des firmes toutes-puissantes et des barons-voleurs de la finance : un libéralisme sans frontières, sans nations, sans identités.

    La France prétend s’adapter à la mondialisation libérale au moment où l’on a le plus besoin de régulation et de défendre l’État-nation. L’invasion migratoire et notre submersion ethnique et culturelle – et ceux qui s’en félicitent, les Attali, BHL, Guenolé ou Moix – sont l’application, aux populations, des principes d’un libéralisme devenu fou.

    Au moment où Valls sort son nouveau gadget, Jacques Julliard dit, dans Le Figaro, tout le mal qu’il pense de la chasse à l’homme – le terme de lynchage médiatique serait plus approprié – dont Finkielkraut, Onfray, Houellebecq ou Zemmour – tous souverainistes plus ou moins déclarés – ont fait l’objet.

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