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  • Le choc des non-civilisations

    Choc des civilisations vraiment ? De part et d’autre, l’entretien de cette fiction permet surtout d’oublier l’état réel de la civilisation que l’on prétend défendre, et de se lancer en toute bonne conscience dans de lyriques et exaltantes considérations identitaires. Dans ce ridicule concours des fiertés (civilisation pride ?), les divers gardiens de néant oublient l’essentiel : ils veillent sur un champ de ruines.
    Dans Respectez la joie, chronique publiée il y a déjà douze ans, Philippe Muray posait la question suivante : « Comment spéculer sur la défense d’une civilisation que nous ne faisons même pas l’effort de voir telle qu’elle est, dans toutes ses extraordinaires et souvent monstrueuses transformations ? » Face à l’ennemi islamiste, à sa haine de « l’Occident », qu’avons-nous à faire valoir pour notre défense, hormis « la liberté d’expression », « les jupes courtes », « le multipartisme », « le sexe » ou « les sandwichs au bacon » ? Pas grand-chose. Et ces éléments sont eux-mêmes illusoires : « Le seul ennui, écrit Muray, c’est que ces mots recouvrent des choses qui ont tant changé, depuis quelques décennies, qu’ils ne désignent plus rien. » Ainsi de la liberté sexuelle, brandie comme un progrès civilisationnel (ce qui en soi peut se contester), alors même qu’elle est de moins en moins effective : « On doit immédiatement reconnaître que c’est la civilisation occidentale elle-même qui a entrepris de détruire, en le criminalisant, le commerce entre les sexes ; et de faire peser sur toute entreprise séductrice ou galante le soupçon du viol ; sans d’ailleurs jamais cesser de se réclamer de la plus grande liberté. »
    L’Occident s’est tiré deux balles dans le pied
    L’Occident post-moderne a achevé l’Occident moderne, celui de la liberté individuelle et de la pensée critique. Et l’Occident moderne était né lui-même de la destruction de l’Occident traditionnel, de sa civilisation, de son histoire et du christianisme. L’Occident post-moderne est le fruit d’un double meurtre : d’abord celui de la royauté de droit divin, avec tout ce qu’elle comporte de représentations symboliques traditionnelles, avec toute la conception hiérarchique de l’ontologie qu’elle suppose. Puis, celui de l’individu. Muray, en vieux libéral qu’il est, est évidemment plus touché par ce dernier meurtre : l’individu réellement libre – c’est-à-dire : ayant les moyens intellectuels de l’être – n’est plus. Cela n’empêche pas toute l’école néo-kantienne de la Sorbonne – entre autres – de répéter à l’envi que le respect de l’individu caractérise notre civilisation, par opposition à la « barbarie » médiévale d’une part, et au « retard » des autres civilisations d’autre part, encore prisonnières d’un monde où le groupe, la Cité, importent davantage que l’individu. La réalité est pourtant plus amère, et il n’y a pas de quoi fanfaronner : notre civilisation a fini par tuer l’individu réellement libre, si durement arraché à l’Ancien Monde.
    Par un étrange paradoxe, c’est précisément en voulant émanciper l’individu que nous l’avons asservi. En effet, nous avons souscrit à la thèse progressiste selon laquelle la liberté politique et intellectuelle de l’individu suppose son arrachement à tous les déterminismes sociaux, à tous les enracinements familiaux, culturels, religieux, intellectuels. Seuls les déracinés pourraient accéder à la liberté dont l’effectivité « exigerait au préalable un programme éducatif ou un processus social (ou les deux) capable d’arracher les enfants à leur contexte familier, et d’affaiblir les liens de parenté, les traditions locales et régionales, et toutes les formes d’enracinement dans un lieu ». Cette vieille thèse, résumée ici par Christopher Lasch (Culture de masse ou culture populaire ?), est toujours d’actualité : Vincent Peillon, ex-ministre de l’Éducation nationale, a ainsi déclaré vouloir « arracher l’élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel ».
    Elle est pourtant contredite par la réalité de la société de marché que nous avons bâtie. Ainsi que le remarque Lasch, « le développement d’un marché de masse qui détruit l’intimité, décourage l’esprit critique et rend les individus dépendants de la consommation, qui est supposée satisfaire leurs besoins, anéantit les possibilités d’émancipation que la suppression des anciennes contraintes pesant sur l’imagination et l’intelligence avait laissé entrevoir ».
    Le cas de l’islam en France
    Comment alors s’étonner des phénomènes que l’on constate dans les « quartiers difficiles », de l’illettrisme généralisé et de la violence banalisée qui s’y côtoient ? Comment s’étonner des effets du double déracinement des immigrés ? Voilà des gens que l’on a arraché à leur terre (ou qui s’en sont arrachés), qui ont abandonné leur culture, ont oublié leur langue, et qui n’ont dès lors plus rien à transmettre à leurs enfants. Ces enfants, parfaits cobayes de l’expérimentation de la liberté par le déracinement, sujets idéals de l’idéologie délirante d’un Peillon, sont les premiers post-humains. Sans racines, et bientôt, après un passage par l’école républicaine, sans savoir et sans attachement à leur nouvelle terre. Coupés de leurs origines sans qu’on leur donne la possibilité de s’enraciner dans une civilisation qui se sabote elle-même, ils incarnent au plus haut degré le néo-humain sans attaches, sans références, celui que rêvent les idéologues de la post-modernité. Ce n’est donc pas en tant qu’étrangers à la France que les déracinés de banlieue posent problème, mais en tant qu’ils sont les parfaits produits de la nouvelle France, celle qui se renie elle-même.
    Ce règne, chaotique dans ses effets, de la table rase n’est pas sans provoquer un certain malaise chez les individus les plus conscients. On a beau déraciner, la réalité demeure : l’enracinement est un besoin essentiel à l’humanité. On y revient toujours, d’une manière ou d’une autre. « Le déracinement détruit tout, sauf le besoin de racines », écrit Lasch. D’où le phénomène de réislamisation, processus de ré-enracinement parmi d’autres (car il en est d’autres), qui s’explique par la recherche d’une alternative à ce que l’on nomme le « mode de vie occidental » (en réalité le mode de vie mondialisé de la consommation soumise).
    Il est d’ailleurs amusant de constater que le plus grand grief que la koinè médiatique fait aux beurs réislamisés ou salafisés, plus grave encore que les attentats qu’ils projettent ou commettent, c’est « le rejet du mode de vie occidental ». Horreur ! Peut-on imaginer plus atroce blasphème ? « Comment peut-on être pensant ? » comme dit Muray. Faut-il donc être un odieux islamiste tueur d’enfants (juifs de préférence) pour trouver à redire à ce merveilleux monde démocratico-festif, qui n’est pourtant plus que l’ombre d’une ombre ?
    Face à la chute des anciens modèles occidentaux, les jeunes déracinés que nous avons produits cherchent à reprendre racine. Que certains se tournent vers l’Islam, comme vers un modèle qui leur semble traditionnel et producteur de sens, doit être compris comme une réaction au modernisme du déracinement culturel. Dans la mesure où toute alternative au « mode de vie occidental » est présentée comme une régression barbare, la radicalité de la réislamisation, le fait qu’elle se fasse notamment – mais pas uniquement – dans les termes du salafisme, paraît inéluctable : le néo-Occident permet qu’on le fuie, à condition que l’on se jette dans les impasses qu’il ménage à ses opposants.
    La déchéance civilisationnelle de l’islam
    Il est une autre raison à la radicalité de la réislamisation. Elle tient à la chute de l’islam comme civilisation. À l’instar de l’Occident, à sa suite et sous son influence, l’Orient en général et l’islam en particulier subissent les effets de la modernité et des bouleversements politiques, sociaux, intellectuels, théologiques qu’elle entraîne.
    Historiquement et politiquement, cela s’est fait d’abord par la pression occidentale sur le califat ottoman, qui ployait déjà sous son propre poids. N’oublions pas que le monde arabo-musulman est mis au contact de la pensée des Lumières dès 1798, avec l’expédition d’Égypte de Napoléon. À peine la France avait-elle accompli sa Révolution qu’elle tentait déjà d’en exporter les principes, appuyés par une subjuguante supériorité technique. Les Britanniques, mais aussi, dans une moindre mesure, les Français, n’eurent ensuite de cesse d’encourager l’émergence des nationalismes, insufflant chez les peuples arabes le désir de révolte contre la domination turque : ils posèrent en termes modernes, ceux des nationalismes, un problème qui ne se posait pas ainsi. Plus tard, ce fut l’islamisme dont se servirent cette fois les Américains. À ces facteurs, il faut ajouter l’apparition de la manne pétrolière, mise au service du wahhabisme (lui-même soutenu originellement par les Britanniques) et la révolution islamique iranienne. Tout concourrait à la destruction des structures politiques et sociales traditionnelles de la civilisation islamique : les interventions étrangères certes, mais également un certain essoufflement de l’Empire ottoman, qui avait manqué le train de la révolution industrielle et se trouva dépassé par les puissances occidentales.
    En l’absence de structures sociales fortes, ce fut bientôt la pensée islamique traditionnelle elle-même qui succomba. Face aux puissances occidentales, les musulmans réagirent de deux façons antagonistes, que l’excellent historien Arnold Toynbee a qualifiées de « zélotisme » et d’ « hérodianisme ». Voyant une analogie entre la réaction des musulmans à la domination occidentale, et celle des Juifs à la domination de l’Empire romain, Toynbee explique que tout bouleversement venu de l’étranger entraîne historiquement une réaction de repli sur soi, d’une part, et une réaction d’adhésion et de soumission totales aux nouveaux maîtres, d’autre part. Mais dans les deux cas, on sort de la sphère traditionnelle : ni les zélotes ni les hérodiens ne peuvent prétendre représenter la pensée islamique traditionnelle. Leurs conceptions respectives de l’islam obéissent à des circonstances historiques déterminées, et ne sont plus le résultat de la réflexion sereine d’une civilisation sûre d’elle-même.
    Les nombreuses manifestations de l’islamisme contemporain sont autant de variétés d’un islam de réaction. Couplée à la mondialisation, qui est en réalité occidentalisation – au sens post-moderne – du monde, et à ses conséquences, cette réaction a fini par produire un islam de masse, adapté aux néo-sociétés, et qu’Olivier Roy a admirablement analysé dans ses travaux. Dans L’Islam mondialisé, il montre ainsi en quoi le nouvel islam est un islam déraciné pour déracinés, et en quoi la réislamisation est « partie prenante d’un processus d’acculturation, c’est-à-dire d’effacement des cultures d’origines au profit d’une forme d’occidentalisation ».
    Dès lors, il apparaît clairement que le prétendu « choc des civilisations » procède d’une analyse incorrecte de la situation. Il n’y a pas de choc des civilisations, car il n’est plus de civilisations qui pourraient s’entrechoquer ; toutes les civilisations ont disparu au profit d’une « culture » mondialisée et uniformisée, dont les divers éléments ne se distinguent guère plus que par de légères et inoffensives différences de colorations. Ce à quoi on assiste est donc plutôt un choc des non-civilisations, un choc de déracinés.
    [Cet article est une version modifiée d’un texte paru initialement sur le blog de l’EPHES.]

  • Quand l’État Français bafoue ses propres lois en faveur des Roms (2/2)

    Contre la population et contre ses propres lois, L’État français s’obstine à vouloir favoriser l’implantation des Roms en région lyonnaise. Gérald Pichon a mené l’enquête pour NOVOpress. Découvrez aujourd’hui comment l’État contourne la loi en faveur des Roms, les faveurs à l’hébergement qui leur sont accordées et comment l’État reconnaît implicitement leur caractère criminogène.

    L’État contourne la loi
    De 2011 à 2014, alors que les Roms (le plus souvent de nationalités roumaine ou bulgare) ne pouvaient pas travailler en France, le préfet de Rhône-Alpes et du Rhône de l’époque, Jean-François Carenco, et la Direction départementale de la cohésion sociale (DDCS) « imaginent un système qui leur donne ce droit. »
    L’Etat va leur octroyer un titre de séjour, des droits sociaux, un accès illimité au marché du travail et un hébergement provisoire en contrepartie de plusieurs engagements.
    Coût total du dispositif Andatu : 2 650 000 euros, financés par l’État, le Fonds social européen, le Grand Lyon et la fondation Abbé Pierre. Il a coûté au Conseil Général 814 000 euros de RSA.

    Le nombre :
    En 2013, le département du Rhône comptait 2 000 Roms (Bulgares ou Roumains en majorité) et 4 347 demandeurs d’asile.
    Ce nombre ne cesse d’exploser avec une augmentation de 67 % des demandeurs d’asile en un an en 2013. Les Roms seraient 17 000 en France. (Le Progrès, 19/01/2014)

    Dix-neuf squats à Lyon
    En mars 2015, le maire de Lyon indiquait qu’il existait « sur le territoire de la ville de Lyon 19 squats » et qu’il ne voulait « pas encourager les squatters, il n’y aura pas de régularisations. » (Le Progrès, 17/03/2015)
    Exemple : squat de la Boutasse à Bron (113 personnes) ; 37, boulevard Yves-Farge à Lyon (200 personnes)
    « Les 300 euros que la France offre aux Roms pour leur rapatriement “volontaire” ? Ce sont des vacances payées ! Les Roms passent quelques jours ici, puis ils rentrent en France. » Ilie Dinca, président de l’Agence pour les Roms

    roms_bidonville_de_bron

    Evacuation du bidonville de Bron.

    Les familles de Roms prioritaires pour les hébergements à l’hôtel
    Les Roms sont pour la plupart des demandeurs d’asile, et les textes de loi prévoient qu’ils puissent bénéficier durant tout le temps d’instruction de leur demande d’un hébergement en Centres d’accueil pour les demandeurs d’asile (CADA).
    En plus des CADA : « le dispositif de droit commun prévoit un hébergement d’urgence pour toutes les personnes sans domicile et en grande détresse, étrangères ou françaises, demandeurs d’asile ou non, dans des hôtels payés par l’Etat ». (Le Progrès, 16/04/2015) Comme le dispositif est saturé par l’arrivée sans fin de nouvelles familles de Roms ou de clandestins africains, la justice doit arbitrer avec des critères de priorités pour attribuer les places dans les hôtels en privilégiant les familles, les femmes seules ou les personnes malades.
    Comme aucun critère de citoyenneté n’est appliqué, les SDF français, le plus souvent célibataires, passeront toujours après les familles de Roms ou Africaines.

    L’exemple : 420 places « pérennisées » par le préfet pour les Roms
    En avril 2015, le préfet de la région Rhône-Alpes a décidé, après la période du plan d’accueil et d’hébergement hivernal, de « maintenir et de pérenniser 420 places d’hébergement d’urgence, dans un souci d’humanité. » Ces familles roms vivent donc dans des hôtels payés par l’État !
    Jacques Dumortier, membre de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et président fondateur de Classes (Collectif Lyonnais pour l’accès à la scolarisation et le soutien aux enfants des squats) « est outré par l’argent dépensé par les nuits d’hôtel. » (Le Progrès, 18/04/2015),
    Car l’hôtel, c’est « quatre fois plus cher qu’un centre d’accueil », selon des associations gestionnaires de l’hébergement et du suivi social dans la Loire, la Drôme et l’Ain. (Le Progrès, 28/05/2013)

    En 2012, la justice autorise l’expulsion d’un bidonville de Roms par les forces de l’ordre : les préfets refusent de l’appliquer
    Les riverains du bidonville de Roms de la Feyssine (Villeurbanne) sont à bout (cambriolages, prolifération des rats et terrain transformé en décharge). Pourtant, les différents préfets du Rhône ne veulent pas appliquer une décision de justice datant de 2012 les autorisant à recourir aux forces de l’ordre pour expulser ses occupants !
    Au grand dam des propriétaires du secteur qui estiment que leurs appartements ont perdu de 15 à 20 % de leur valeur ces dernières années à cause de ce campement insalubre. En mars 2015 l’ancien préfet Carenco estimait qu’il « n’y a pas de nuisances majeures. » (Le Progrès, 21/03/2015)

    http://fr.novopress.info/195454/letat-francais-bafoue-ses-propres-lois-en-faveur-roms-22/#more-195454

  • Mortel vendredi 13 : qui sème le vent récolte la tempête

    Ou bien le Golem(1) takfiriste(2), l'État islamique, créé et nourri par les occidentalistes, est devenu fou et se trouve définitivement hors de contrôle, ou bien les actes de guerre sournoise qui frappent et ensanglantent les pays du front de la contre-terreur - Syrie et Liban - ressortent d'un plan global. Stratégie de la tension dont il serait urgent d'identifier les commanditaires ultimes, des hommes et des pouvoirs bien entendu inconnus et totalement invisibles aux yeux de l'opinion publique.

    D'un point de vue trivialement quantitatif, en seulement deux semaines d'attaques terroristes, ce sont au bas mot 420 morts(3) et des milliers de blessés que l'État islamique en Irak et au Levant, Daech, s'est plu à revendiquer. Bilan qui remet en perspective la nuit du Vendredi 13 à Paris en la replaçant dans une plus large réalité compassionnelle et géostratégique. Une dimension qu'il convient urgemment de ne pas négliger si l'on veut comprendre les tenants et aboutissants de l'actuelle situation de crise panique. Sinaï, Lattaquié, Beyrouth, Paris, des actes terroristes récents auxquels il faut ajouter les 102 morts d'Ankara le 10 octobre, où, comme à Paris, il conviendra de ne pas ignorer de persistantes zones d'ombre. En effet s'il est à peu près assuré que dans la capitale anatolienne l'État islamique a bien été le bras armé d'un indéniable acte de guerre, dans ce cas précis, spécialistes et grande presse élitiste ont avec insistance pointé du doigt l'État profond, autrement dit des strates occultes du pouvoir turc. Ceci pour souligner que derrière les versions officielles et les certitudes premières se cachent éventuellement des réalités stratégiques d'une puissante et obscure complexité.

    Comme toujours des faits troublants

    Il est trop tôt et il serait malvenu au moment où le deuil frappe tant de Français de procéder à une analyse méthodique de tous les éléments troublants qui s'accumulent au fil des heures et viennent de facto fragiliser des conclusions faciles tirées à la hâte. Déjà nombre de détails attirent l'attention comme par exemple cet étrange passeport syrien découvert très vite et très opportunément. Cela rappelle la carte d'identité de l'un des frères Kouachi curieusement abandonnée le 7 janvier dernier, après la tuerie de la rue Nicolas-Appert, sur le siège arrière d'un véhicule volé. Ce qui renvoie encore, et furieusement, au passeport volant retrouvé le 11 septembre 2001 au milieu de flaques d'acier en fusion dans les décombres des Tours jumelles de Manhattan. Des Tours qui avaient changé de propriétaire peu avant les attentats, à l'instar du magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes et du Bataclan, dernier en date. Des faits anodins pris isolément mais dont la répétition finit par laisser perplexe. D'autres dérangeantes similitudes entre différents épisodes terroristes existent, celles-ci ne manqueront pas d'être bientôt soulignées par des dissidences intellectuelles non astreintes au devoir de réserve.

    En tout état de cause les attentats de Paris sont l'aboutissement d'une terrible série qui a auparavant tué 142 personnes au Yémen, le vendredi 20 mars, jour de la prière mahométane, au cours d'une vague d'attentats revendiqués par l'ÉI contre des mosquées chiites. Puis, le 18 juillet en Irak au nord de Bagdad, un attentat, également revendiqué par Daech, faisait 90 victimes.

    Ce serait donc à grand tort que l'on espérerait appréhender et expliquer la nuit de sang et de cendre du 13 novembre à Paris en voulant ignorer ces précédents qui, de toute évidence, participent d'une même continuité stratégique dans le cadre d'une politique de la terreur et des chocs intercommunautaires à très large échelle. Stratégie à multiples entrées et objectifs, parfois dissonant entre eux. Entendons ici que si les acteurs sont vraisemblablement tous des psychopathes plus ou moins drogués(4), les donneurs d'ordre, eux, pouvant être divers et poursuivre des buts de guerres divergents. Une donnée d'autant plus présente que l'on garde en mémoire que l'entité ÉI n'est qu'un instrument, un simple outil dans une guerre innommée et rien d'autre.

    La France ambiguë rattrapée par la guerre terroriste

    Hélas, au-delà du chagrin et des larmes, force est de poser quelques questions pénibles. Ainsi pourquoi la France, membre de l'impressionnante Coalition arabo-occidentale en Irak et en Syrie(5) sous commandement américain, destinée en principe à l'annihilation de l'ÉI - dont les premières opérations remontent au 8 août 2014 - mais pour quels résultats ? - a-t-elle attendu jusqu'à aujourd'hui pour lancer des frappes massives sur Raqqa, capitale de l'ÉI ? C'est pourtant - possiblement - dans le poste de commandement détruit par les bombes françaises qu'ont pu être décidées et planifiées les tueries du vendredi 13. Attendait-on que le carnage eût lieu pour sévir ? Et à cette occasion resserrer les liens sociaux coercitifs d'une démocratie qui n'en a plus que le nom depuis déjà un certain temps ?

    Ajoutons que jusqu'à l'entrée dans la danse de l'aviation russe, le 30 septembre, les bombardements cosmétiques de la coalition n'avaient pas le moins du monde freiné l'avancée des troupes djihadistes approvisionnées à l'occasion par certaines erreurs de largages commises par les ravitailleurs de l'US Air force(6). Une progression marquée spectaculairement par la prise de Palmyre le 21 mai, laquelle sera suivie par regorgement public d'un lot de victimes expiatoires parmi lesquelles le conservateur en chef après la destruction de certains des monuments remarquables de la cité antique.

    Rappelons enfin que jusqu'à l'instant présent, Paris a soutenu sans défaillir les factions terroristes supposées modérées. Or comme l'a souligné le président russe, Vladimir Poutine, même "modéré", un terroriste reste un terroriste. Ce qui se vérifie sur le terrain où il appert que les gens de l’Armée syrienne libre se comportent la plupart du temps avec une férocité égale ou supérieure à celle de Daech. En dépit de quoi ceux-ci ont bénéficié dès 2012, au tout début de la crise syrienne, de l'actif soutien matériel, financier, diplomatique des États-Unis, de la France, de l'Allemagne, du Royaume-Uni, d'Israël, de Turquie [Le Figaro du 21 juin 2012]. États et parties belligérantes inavouées qui ont largement recouru aux filières des Frères musulmans, c'est-à-dire des wahhabites eux aussi « modérés »(7). Reste qu'en ce qui concerne les Frères, il s'agit là de bons terroristes, modérés, démocrates en lutte contre un régime que Washington, par le truchement de ses factotums européens, veut abattre coûte que coûte mais qui, volens nolens, constitue depuis près de cinq ans un précieux rempart pour l'Occident contre la guerre terroriste. Barrage que nous avons sapé avec une inconséquence et un cynisme ébouriffant. En témoigne la phrase que prononçait en décembre 2012 le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, en décembre 2012, laquelle restera dans les annales : « Al Nosra fait du bon boulot »(8) !

    Si les citoyens français se rendaient compte que leur gouvernement soutient en Syrie, dans le dessein de renverser un gouvernement légal et légitime, élu et réélu selon des modalités guère moins démocratiques que partout ailleurs au Proche-Orient, notamment en Turquie, d'authentiques bandes d'égorgeurs, tout en prétendant les combattre sur son propre sol, alors certainement la nation s'insurgerait-elle ouvertement contre les pseudo-élites qui ont confisqué le pouvoir grâce aux tricheries institutionnalisées de la partitocratie.

    Contexte géostratégique des attentats de Paris

    Certes les attentats parisiens sont intervenus trois jours après que l'année syrienne, épaulée par le Hezbollah libanais et des Gardiens de la Révolution iranienne, eut le 10 novembre brisé l'encerclement de l'aéroport militaire de Kweires à l'est d'Alep, assiégé depuis avril 2013 par plusieurs factions rebelles. Cette offensive, commencée fin septembre, constitue en fait la première victoire significative de l'armée régulière syrienne. Dans ce contexte, on comprend mieux la rafale d'attentats - Lattaquié, Beyrouth, Paris - qui, au-delà de la vengeance, avaient pour but de divertir et de diviser les forces gouvernementales concentrées sur la bataille d'Alep, dès lors contraintes de quitter le front pour renforcer le dispositif de protection de la capitale et autres centres urbains névralgiques.

    N'oublions pas que Damas est pareillement une ville en état de siège où plusieurs enclaves wahhabites poursuivent la lutte à moins de deux kilomètres du centre et des quartiers d'affaires. Jobar,qui jouxte le quartier chrétien, est le théâtre de combats quotidiens, les takfiristes retranchés dans un labyrinthe de tunnels à couches multiples - de huit à quinze étages courant sous cette partie de la cité - livrent bataille sans répit dans les ruines d'une ville fantôme. Chaque nuit, et souvent le jour, la ville retentit des coups sourds de l'artillerie, dont la fréquence informe de l'intensité des combats. Au demeurant la vie se poursuit et les sept millions d'habitants de Damas continuent à vaquer à leurs activités dans une impressionnante indifférence.

    Cependant si l'on resitue les attentats de Paris, indépendamment des revers de Daech dans la région d'Alep, dans la série plus longue des attaques terroristes perpétrées depuis le début de l'année, l'on voit aisément qu'il ne s'agit pas seulement de desserrer l'étau qui commence à broyer les forces djihadistes. Mais bel et bien d'une guerre d'un nouveau type, conçue et mise en œuvre par des stratèges de la terreur et des planificateurs de haut vol. Car si meurtrir Lattaquié et Beyrouth peut se concevoir dans le contexte régional de la guerre, l'on ne voit pas bien pourquoi il fallait attraire Paris. La réponse ne s'est en effet pas faite attendre et l'unique porte-aéronefs français le Charles De Gaulle, sorti de sa paresseuse torpeur, s'est enfin décidé à appareiller en direction de la Méditerranée orientale. Bref, dans la logique de conquête de l'ÉI, porter le fer et le feu en Europe hors et loin de l'Irak, du Yémen et du front syro-libanais, comporte quelque chose d'irrationnel, d'incohérent. Nous avons là par conséquent une autre zone d'obscurité qu'il convient a minima de signaler. Quel était l'intérêt de frapper Paris ? Question élémentaire, simpliste, mais en vérité essentielle.

    Daech golem occidentaliste

    Outre les soutiens logistiques occidentaux et les livraisons d'armes, qui sont amplement documentés, il faut souligner que les revenus de Daech - l'argent étant le nerf de la guerre - sont principalement assurés par des ventes de pétrole via la Turquie, pilier oriental de l'Otan. C'est donc avec le concours du gouvernement de M. Erdogan que sont rendues possibles les exportations de brut de l'EI. Un commerce lucratif - un million de dollars par jour ! - sans lequel la guerre n'aurait pu se prolonger si longtemps. Ankara et l'Otan ne peuvent évidemment ignorer le transit de ces hydrocarbures à travers le territoire turc, il apparaît ici que l'un des membres éminents de l'Alliance atlantique est conjointement l'un des commanditaires directs de la guerre terroriste. Les pays les plus riches de la planète, le G20 réuni à Antalya, en Turquie, ne viennent-ils pas de révéler que 40 États, et non des moindres, soutiennent financièrement Daech parmi lesquels l'Arabie et la Turquie ?

    Alors peut-être conviendrait-il que les nations accordent leurs violons et instaurent une réelle discipline internationale. Qu'elles renoncent pour un temps aux excès du double, voire du triple langage et réintroduisent un zest de morale en politique. Faute de quoi, malgré le rapprochement sensible des présidents Obama et Poutine, malgré les revirements qui se dessinent relatifs au maintien ou au départ d'el-Assad de la présidence syrienne, il faudra désormais admettre que les attentats de Paris s'inscrivent dans une véritable logique de guerre civile intercommunautaire. Logique alimentée par des vagues migratoires qui sont elles-mêmes autant d'actes de guerre et au sein desquelles se sont glissés quelques milliers de candidats au martyr. Têtes brûlées et têtes fêlées gavées de Captagon qui croient accéder au paradis alors qu'elles ne sont que les soldats sacrifiés de la nouvelle Révolution mondialiste. Celle qui prévoit, selon un haut fonctionnaire des Nations Unies en poste à Beyrouth - information recueillie à la bouche du cheval - le démantèlement programmé de l'Irak, de la Syrie, du Yémen et... de l'Arabie séoudite.

    Léon Camus. Rivarol du 19 novembre 2015

    1)Le Golem est pour la kabbale juive une créature monstrueuse façonnée dans de la boue de main d'homme, ceci afin de servir et de défendre son créateur. Le Golem échappe évidemment à ses maîtres pour semer la mort et la désolation.

    2)Le Takfirisme est une forme extrémiste de l'Islam. Il s'agit en fait du wahhabisme, religion officielle de l'Arabie dite séoudite et du Qatar, grands alliés de l'hyperclasse mondialiste. Le mot Takfir doit obligatoirement se traduire par anathème, l'excommunication par l'extermination, soit le herem hébraïque. De telle sorte que les takfiri regardent les autres musulmans comme autant d'apostats devant à ce titre être anéantis sans pitié. Voir Les Égarés de Jean-Michel Vermochet, Éditions Sigest 2013 & Petite bibliothèque rivarolienne.

    3)Les tragiques événements de Paris - un bilan provisoire établi à 129 morts au soir du 16 novembre - ne doivent pas escamoter les 224 touristes russes de la catastrophe aérienne du Sinaï, victimes selon toute vraisemblance d'un acte terroriste, par ailleurs revendiqué par Daech. Il faut aussi citer les 22 morts en Syrie, le 10 novembre, à Lattaquié et, deux jours plus tard, 43 victimes à Beyrouth sud dans le fief chiite du Hezbollah.

    4)La consommation d'une amphétamine, le Captagon, qui inhibe la peur et tout sentiment d'empathie à l'égard de l'ennemi désigné. Quand en Tunisie, Sei-feddine Rezgui, le 28 juin 2015, ouvre le feu sur la plage d'un hôtel de Sousse causant la mort de 38 touristes, l'autopsie révèle qu'il est alors sous l'emprise du Captagon. Le Liban était encore en 2011 le principal producteur de cette drogue très prisée des djihadistes combattant en Syrie. Le 26 octobre 2015, le prince de la famille royale séoudienne, Abdel Mohsen ïbn Walid Ibn Abdelaziz, était arrêté à l'aéroport de Beyrouth en possession de deux tonnes de Captagon. Le 4 novembre 2015 c'est au tour de Gadi Eîzenkot, chef d'état major des armées d'Israël, pris en flagrant délit avec également deux tonnes d'amphétamines à Paris-Charles-de-Gaulle. Celles-ci devaient être chargées sur un jet privé à destination de Tel-Aviv. Ces chargements n'étaient sans doute pas dévolus à l'usage personnel de leurs détenteurs... Des faits divers donnant d'intéressantes indications quant aux pourvoyeurs des égorgeurs de Daech, al-Nosra & Cie.

    5)Allemagne, Arabie, Australie, Bahreïn, Belgique, Canada, Danemark, Espagne, Émirats arabes unis, États-Unis, France, Jordanie, Maroc, Pays-Bas, Portugal, Qatar, Royaume-Uni, Turquie.

    6)À Kobané, le 22 octobre 2014, une cargaison d'armes destinée aux combattants kurdes des Unités de protection du peuple [YPG] serait tombée « par erreur » dans les lignes djihadistes. Une erreur apparemment extrêmement fréquente si l'on en croit le porte-parole du Pentagone Hissa Smith, avouant à demi-mot à l'Agence de presse RIA Novosti que l'Él utilise des moyens de défense anti-aérienne et anti-chars de dernière génération d'origine américaine.

    7)Voir à ce sujet Occident et Islam. Sources et genèse messianiques du sionisme de Youssef Hindi, Sigest 2015.

    8)Le Monde du 13 décembre 2012 - La décision des États-Unis de placer Jabhat Al-Nosra, un groupe djihadiste combattant aux côtés des rebelles, sur leur liste des organisations terroristes, a été vivement critiquée. Fabius a de cette manière estimé, mercredi 11 novembre, que « tous les Arabes étaient vent debout » contre la position américaine, « parce que, sur le terrain, ils [Al-Nosra) font un bon boulot ». M. Hollande ne confesse-t-il pas de son côté, dans un livre à paraître du journaliste Xavier Panon, avoir livré en 2012 des armes aux rebelles syriens en violation de l'embargo européen : « Nous avons commencé quand nous avons eu la certitude qu'elles iraient dans des mains sûres. Pour les armes létales, ce sont nos services qui ont procédé aux livraisons » (AFP 6 mai 2015)?

  • Mortel vendredi 13 : qui sème le vent récolte la tempête

    Ou bien le Golem(1) takfiriste(2), l'État islamique, créé et nourri par les occidentalistes, est devenu fou et se trouve définitivement hors de contrôle, ou bien les actes de guerre sournoise qui frappent et ensanglantent les pays du front de la contre-terreur - Syrie et Liban - ressortent d'un plan global. Stratégie de la tension dont il serait urgent d'identifier les commanditaires ultimes, des hommes et des pouvoirs bien entendu inconnus et totalement invisibles aux yeux de l'opinion publique.

    D'un point de vue trivialement quantitatif, en seulement deux semaines d'attaques terroristes, ce sont au bas mot 420 morts(3) et des milliers de blessés que l'État islamique en Irak et au Levant, Daech, s'est plu à revendiquer. Bilan qui remet en perspective la nuit du Vendredi 13 à Paris en la replaçant dans une plus large réalité compassionnelle et géostratégique. Une dimension qu'il convient urgemment de ne pas négliger si l'on veut comprendre les tenants et aboutissants de l'actuelle situation de crise panique. Sinaï, Lattaquié, Beyrouth, Paris, des actes terroristes récents auxquels il faut ajouter les 102 morts d'Ankara le 10 octobre, où, comme à Paris, il conviendra de ne pas ignorer de persistantes zones d'ombre. En effet s'il est à peu près assuré que dans la capitale anatolienne l'État islamique a bien été le bras armé d'un indéniable acte de guerre, dans ce cas précis, spécialistes et grande presse élitiste ont avec insistance pointé du doigt l'État profond, autrement dit des strates occultes du pouvoir turc. Ceci pour souligner que derrière les versions officielles et les certitudes premières se cachent éventuellement des réalités stratégiques d'une puissante et obscure complexité.

    Comme toujours des faits troublants

    Il est trop tôt et il serait malvenu au moment où le deuil frappe tant de Français de procéder à une analyse méthodique de tous les éléments troublants qui s'accumulent au fil des heures et viennent de facto fragiliser des conclusions faciles tirées à la hâte. Déjà nombre de détails attirent l'attention comme par exemple cet étrange passeport syrien découvert très vite et très opportunément. Cela rappelle la carte d'identité de l'un des frères Kouachi curieusement abandonnée le 7 janvier dernier, après la tuerie de la rue Nicolas-Appert, sur le siège arrière d'un véhicule volé. Ce qui renvoie encore, et furieusement, au passeport volant retrouvé le 11 septembre 2001 au milieu de flaques d'acier en fusion dans les décombres des Tours jumelles de Manhattan. Des Tours qui avaient changé de propriétaire peu avant les attentats, à l'instar du magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes et du Bataclan, dernier en date. Des faits anodins pris isolément mais dont la répétition finit par laisser perplexe. D'autres dérangeantes similitudes entre différents épisodes terroristes existent, celles-ci ne manqueront pas d'être bientôt soulignées par des dissidences intellectuelles non astreintes au devoir de réserve.

    En tout état de cause les attentats de Paris sont l'aboutissement d'une terrible série qui a auparavant tué 142 personnes au Yémen, le vendredi 20 mars, jour de la prière mahométane, au cours d'une vague d'attentats revendiqués par l'ÉI contre des mosquées chiites. Puis, le 18 juillet en Irak au nord de Bagdad, un attentat, également revendiqué par Daech, faisait 90 victimes.

    Ce serait donc à grand tort que l'on espérerait appréhender et expliquer la nuit de sang et de cendre du 13 novembre à Paris en voulant ignorer ces précédents qui, de toute évidence, participent d'une même continuité stratégique dans le cadre d'une politique de la terreur et des chocs intercommunautaires à très large échelle. Stratégie à multiples entrées et objectifs, parfois dissonant entre eux. Entendons ici que si les acteurs sont vraisemblablement tous des psychopathes plus ou moins drogués(4), les donneurs d'ordre, eux, pouvant être divers et poursuivre des buts de guerres divergents. Une donnée d'autant plus présente que l'on garde en mémoire que l'entité ÉI n'est qu'un instrument, un simple outil dans une guerre innommée et rien d'autre.

    La France ambiguë rattrapée par la guerre terroriste

    Hélas, au-delà du chagrin et des larmes, force est de poser quelques questions pénibles. Ainsi pourquoi la France, membre de l'impressionnante Coalition arabo-occidentale en Irak et en Syrie(5) sous commandement américain, destinée en principe à l'annihilation de l'ÉI - dont les premières opérations remontent au 8 août 2014 - mais pour quels résultats ? - a-t-elle attendu jusqu'à aujourd'hui pour lancer des frappes massives sur Raqqa, capitale de l'ÉI ? C'est pourtant - possiblement - dans le poste de commandement détruit par les bombes françaises qu'ont pu être décidées et planifiées les tueries du vendredi 13. Attendait-on que le carnage eût lieu pour sévir ? Et à cette occasion resserrer les liens sociaux coercitifs d'une démocratie qui n'en a plus que le nom depuis déjà un certain temps ?

    Ajoutons que jusqu'à l'entrée dans la danse de l'aviation russe, le 30 septembre, les bombardements cosmétiques de la coalition n'avaient pas le moins du monde freiné l'avancée des troupes djihadistes approvisionnées à l'occasion par certaines erreurs de largages commises par les ravitailleurs de l'US Air force(6). Une progression marquée spectaculairement par la prise de Palmyre le 21 mai, laquelle sera suivie par regorgement public d'un lot de victimes expiatoires parmi lesquelles le conservateur en chef après la destruction de certains des monuments remarquables de la cité antique.

    Rappelons enfin que jusqu'à l'instant présent, Paris a soutenu sans défaillir les factions terroristes supposées modérées. Or comme l'a souligné le président russe, Vladimir Poutine, même "modéré", un terroriste reste un terroriste. Ce qui se vérifie sur le terrain où il appert que les gens de l’Armée syrienne libre se comportent la plupart du temps avec une férocité égale ou supérieure à celle de Daech. En dépit de quoi ceux-ci ont bénéficié dès 2012, au tout début de la crise syrienne, de l'actif soutien matériel, financier, diplomatique des États-Unis, de la France, de l'Allemagne, du Royaume-Uni, d'Israël, de Turquie [Le Figaro du 21 juin 2012]. États et parties belligérantes inavouées qui ont largement recouru aux filières des Frères musulmans, c'est-à-dire des wahhabites eux aussi « modérés »(7). Reste qu'en ce qui concerne les Frères, il s'agit là de bons terroristes, modérés, démocrates en lutte contre un régime que Washington, par le truchement de ses factotums européens, veut abattre coûte que coûte mais qui, volens nolens, constitue depuis près de cinq ans un précieux rempart pour l'Occident contre la guerre terroriste. Barrage que nous avons sapé avec une inconséquence et un cynisme ébouriffant. En témoigne la phrase que prononçait en décembre 2012 le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, en décembre 2012, laquelle restera dans les annales : « Al Nosra fait du bon boulot »(8) !

    Si les citoyens français se rendaient compte que leur gouvernement soutient en Syrie, dans le dessein de renverser un gouvernement légal et légitime, élu et réélu selon des modalités guère moins démocratiques que partout ailleurs au Proche-Orient, notamment en Turquie, d'authentiques bandes d'égorgeurs, tout en prétendant les combattre sur son propre sol, alors certainement la nation s'insurgerait-elle ouvertement contre les pseudo-élites qui ont confisqué le pouvoir grâce aux tricheries institutionnalisées de la partitocratie.

    Contexte géostratégique des attentats de Paris

    Certes les attentats parisiens sont intervenus trois jours après que l'année syrienne, épaulée par le Hezbollah libanais et des Gardiens de la Révolution iranienne, eut le 10 novembre brisé l'encerclement de l'aéroport militaire de Kweires à l'est d'Alep, assiégé depuis avril 2013 par plusieurs factions rebelles. Cette offensive, commencée fin septembre, constitue en fait la première victoire significative de l'armée régulière syrienne. Dans ce contexte, on comprend mieux la rafale d'attentats - Lattaquié, Beyrouth, Paris - qui, au-delà de la vengeance, avaient pour but de divertir et de diviser les forces gouvernementales concentrées sur la bataille d'Alep, dès lors contraintes de quitter le front pour renforcer le dispositif de protection de la capitale et autres centres urbains névralgiques.

    N'oublions pas que Damas est pareillement une ville en état de siège où plusieurs enclaves wahhabites poursuivent la lutte à moins de deux kilomètres du centre et des quartiers d'affaires. Jobar,qui jouxte le quartier chrétien, est le théâtre de combats quotidiens, les takfiristes retranchés dans un labyrinthe de tunnels à couches multiples - de huit à quinze étages courant sous cette partie de la cité - livrent bataille sans répit dans les ruines d'une ville fantôme. Chaque nuit, et souvent le jour, la ville retentit des coups sourds de l'artillerie, dont la fréquence informe de l'intensité des combats. Au demeurant la vie se poursuit et les sept millions d'habitants de Damas continuent à vaquer à leurs activités dans une impressionnante indifférence.

    Cependant si l'on resitue les attentats de Paris, indépendamment des revers de Daech dans la région d'Alep, dans la série plus longue des attaques terroristes perpétrées depuis le début de l'année, l'on voit aisément qu'il ne s'agit pas seulement de desserrer l'étau qui commence à broyer les forces djihadistes. Mais bel et bien d'une guerre d'un nouveau type, conçue et mise en œuvre par des stratèges de la terreur et des planificateurs de haut vol. Car si meurtrir Lattaquié et Beyrouth peut se concevoir dans le contexte régional de la guerre, l'on ne voit pas bien pourquoi il fallait attraire Paris. La réponse ne s'est en effet pas faite attendre et l'unique porte-aéronefs français le Charles De Gaulle, sorti de sa paresseuse torpeur, s'est enfin décidé à appareiller en direction de la Méditerranée orientale. Bref, dans la logique de conquête de l'ÉI, porter le fer et le feu en Europe hors et loin de l'Irak, du Yémen et du front syro-libanais, comporte quelque chose d'irrationnel, d'incohérent. Nous avons là par conséquent une autre zone d'obscurité qu'il convient a minima de signaler. Quel était l'intérêt de frapper Paris ? Question élémentaire, simpliste, mais en vérité essentielle.

    Daech golem occidentaliste

    Outre les soutiens logistiques occidentaux et les livraisons d'armes, qui sont amplement documentés, il faut souligner que les revenus de Daech - l'argent étant le nerf de la guerre - sont principalement assurés par des ventes de pétrole via la Turquie, pilier oriental de l'Otan. C'est donc avec le concours du gouvernement de M. Erdogan que sont rendues possibles les exportations de brut de l'EI. Un commerce lucratif - un million de dollars par jour ! - sans lequel la guerre n'aurait pu se prolonger si longtemps. Ankara et l'Otan ne peuvent évidemment ignorer le transit de ces hydrocarbures à travers le territoire turc, il apparaît ici que l'un des membres éminents de l'Alliance atlantique est conjointement l'un des commanditaires directs de la guerre terroriste. Les pays les plus riches de la planète, le G20 réuni à Antalya, en Turquie, ne viennent-ils pas de révéler que 40 États, et non des moindres, soutiennent financièrement Daech parmi lesquels l'Arabie et la Turquie ?

    Alors peut-être conviendrait-il que les nations accordent leurs violons et instaurent une réelle discipline internationale. Qu'elles renoncent pour un temps aux excès du double, voire du triple langage et réintroduisent un zest de morale en politique. Faute de quoi, malgré le rapprochement sensible des présidents Obama et Poutine, malgré les revirements qui se dessinent relatifs au maintien ou au départ d'el-Assad de la présidence syrienne, il faudra désormais admettre que les attentats de Paris s'inscrivent dans une véritable logique de guerre civile intercommunautaire. Logique alimentée par des vagues migratoires qui sont elles-mêmes autant d'actes de guerre et au sein desquelles se sont glissés quelques milliers de candidats au martyr. Têtes brûlées et têtes fêlées gavées de Captagon qui croient accéder au paradis alors qu'elles ne sont que les soldats sacrifiés de la nouvelle Révolution mondialiste. Celle qui prévoit, selon un haut fonctionnaire des Nations Unies en poste à Beyrouth - information recueillie à la bouche du cheval - le démantèlement programmé de l'Irak, de la Syrie, du Yémen et... de l'Arabie séoudite.

    Léon Camus. Rivarol du 19 novembre 2015

    1)Le Golem est pour la kabbale juive une créature monstrueuse façonnée dans de la boue de main d'homme, ceci afin de servir et de défendre son créateur. Le Golem échappe évidemment à ses maîtres pour semer la mort et la désolation.

    2)Le Takfirisme est une forme extrémiste de l'Islam. Il s'agit en fait du wahhabisme, religion officielle de l'Arabie dite séoudite et du Qatar, grands alliés de l'hyperclasse mondialiste. Le mot Takfir doit obligatoirement se traduire par anathème, l'excommunication par l'extermination, soit le herem hébraïque. De telle sorte que les takfiri regardent les autres musulmans comme autant d'apostats devant à ce titre être anéantis sans pitié. Voir Les Égarés de Jean-Michel Vermochet, Éditions Sigest 2013 & Petite bibliothèque rivarolienne.

    3)Les tragiques événements de Paris - un bilan provisoire établi à 129 morts au soir du 16 novembre - ne doivent pas escamoter les 224 touristes russes de la catastrophe aérienne du Sinaï, victimes selon toute vraisemblance d'un acte terroriste, par ailleurs revendiqué par Daech. Il faut aussi citer les 22 morts en Syrie, le 10 novembre, à Lattaquié et, deux jours plus tard, 43 victimes à Beyrouth sud dans le fief chiite du Hezbollah.

    4)La consommation d'une amphétamine, le Captagon, qui inhibe la peur et tout sentiment d'empathie à l'égard de l'ennemi désigné. Quand en Tunisie, Sei-feddine Rezgui, le 28 juin 2015, ouvre le feu sur la plage d'un hôtel de Sousse causant la mort de 38 touristes, l'autopsie révèle qu'il est alors sous l'emprise du Captagon. Le Liban était encore en 2011 le principal producteur de cette drogue très prisée des djihadistes combattant en Syrie. Le 26 octobre 2015, le prince de la famille royale séoudienne, Abdel Mohsen ïbn Walid Ibn Abdelaziz, était arrêté à l'aéroport de Beyrouth en possession de deux tonnes de Captagon. Le 4 novembre 2015 c'est au tour de Gadi Eîzenkot, chef d'état major des armées d'Israël, pris en flagrant délit avec également deux tonnes d'amphétamines à Paris-Charles-de-Gaulle. Celles-ci devaient être chargées sur un jet privé à destination de Tel-Aviv. Ces chargements n'étaient sans doute pas dévolus à l'usage personnel de leurs détenteurs... Des faits divers donnant d'intéressantes indications quant aux pourvoyeurs des égorgeurs de Daech, al-Nosra & Cie.

    5)Allemagne, Arabie, Australie, Bahreïn, Belgique, Canada, Danemark, Espagne, Émirats arabes unis, États-Unis, France, Jordanie, Maroc, Pays-Bas, Portugal, Qatar, Royaume-Uni, Turquie.

    6)À Kobané, le 22 octobre 2014, une cargaison d'armes destinée aux combattants kurdes des Unités de protection du peuple [YPG] serait tombée « par erreur » dans les lignes djihadistes. Une erreur apparemment extrêmement fréquente si l'on en croit le porte-parole du Pentagone Hissa Smith, avouant à demi-mot à l'Agence de presse RIA Novosti que l'Él utilise des moyens de défense anti-aérienne et anti-chars de dernière génération d'origine américaine.

    7)Voir à ce sujet Occident et Islam. Sources et genèse messianiques du sionisme de Youssef Hindi, Sigest 2015.

    8)Le Monde du 13 décembre 2012 - La décision des États-Unis de placer Jabhat Al-Nosra, un groupe djihadiste combattant aux côtés des rebelles, sur leur liste des organisations terroristes, a été vivement critiquée. Fabius a de cette manière estimé, mercredi 11 novembre, que « tous les Arabes étaient vent debout » contre la position américaine, « parce que, sur le terrain, ils [Al-Nosra) font un bon boulot ». M. Hollande ne confesse-t-il pas de son côté, dans un livre à paraître du journaliste Xavier Panon, avoir livré en 2012 des armes aux rebelles syriens en violation de l'embargo européen : « Nous avons commencé quand nous avons eu la certitude qu'elles iraient dans des mains sûres. Pour les armes létales, ce sont nos services qui ont procédé aux livraisons » (AFP 6 mai 2015)?

  • Mondialisme et Nouvel Ordre Mondial

    Paris, le 25 mai 1999

    Voici un siècle, l’empire Victorien, le plus vaste empire de l’Histoire, dominait déjà le monde. Par leurs alliances avec les familles de l’élite wasp (White, Anglo-saxon, Protestant), les élites dirigeantes britanniques de cet empire favorisèrent l’émergence des États-Unis sur la scène mondiale, entrés délibérément en guerre en 1898 contre l’Espagne après l’explosion (très suspecte) du cuirassé américainMaine dans le port de La Havane. Alors déjà, les dirigeants des États-Unis camouflaient leur cynique soif d’hégémonie et leurs brutales ambitions impériales derrière un discours qui instrumentalisait en les magnifiant, la Démocratie, la Liberté et le Droit, comme les principes humanitaires, ainsi que le rappelle Henry Kissinger dans son dernier ouvrage intitulé Diplomatie.

    Début du nouvel empire mondial : la création de la banque centrale en 1913

    Ce sont ces mêmes élites anglo-saxonnes qui, après avoir organisé la panique monétaire de 1907 aux États-Unis (comme le révèle le pris Nobel Milton Friedman), jetèrent les bases de leur nouvel empire mondial en imposant à l’opinion publique en 1913 la création de la banque centrale des États-Unis, le Federal Reserve System, dont elles conservent toujours depuis lors le contrôle étroit. Elles créèrent en outre à cette même époque, sur les modèles de laRound Table et de la Fabian Society de l’empire Victorien, de nombreuses organisations, réunissant discrètement les personnes des milieux financiers, politiques, médiatiques, industriels, syndicaux, intellectuels et universitaires, les plus puissantes de la planète : elles fondèrent ainsi entr’autres, sous la houlette du “colonel” Edward Mandel House, mentor du Président Woodrow Wilson, le Council of Foreign Relations (CFR) à New-York, et le Royal Institut of International Affairs (Chattam House) à Londres, qui essaimèrent par la suite en d’autres organisations similaires dans bien d’autres pays.

    À l’issue du premier conflit mondial, c’est encore la “diplomatie” des États-Unis qui imposa largement aux états européens les nouveaux découpages des empires centraux vaincus, abrités derrière les fameux “quatorze points”, attribués, pour les innombrables naïfs, au Président W.Wilson. Un quart de siècle plus tard, le CFR et le RIIAA ont pu à nouveau exercer leurs influences lors du partage de l’Europe et du monde qui a prévalu lors des conférences de Yalta et de Postdam, après l’écrasement des puissances de l’Axe. Les ouvrages du professeur américain Caroll Quigley (cf. par ex. Tragedy and Hope ou The Anglo-American Establishment) auquel le Président Bill Clinton a rendu publiquement hommage lors de son allocution d’investiture, font désormais autorité sur le sujet.

    Bien que toujours inconnu du grand public, le CFR de New-York, associé à son homologue britannique, le RIIA de Londres, continue de gérer depuis les premières décennies du siècle le destin et la vie politique des États-Unis, et prétend à présent régenter le monde entier en imposant son Nouvel Ordre Mondial, conforme aux conceptions, et surtout aux intérêts et à la soif de puissance de leurs chefs. Ces organisations ont du reste, depuis une trentaine d’années, essaimé en de multiples cercles “externes” transnationaux, dont certains, tels le Groupe Bilderberg (en 1954), la Commission Trilatérale (en 1973) ou le Forum de Davos (en 1978), commencent désormais à être connues du grand public, les médias n’acceptant que maintenant seulement, d’en parler peu à peu à l’occasion.

    Dans son allocution inaugurale à la session de juin 1991 du Bilderberg Group, en effet, M. David Rockefeller, président de la Chase Manhattan Bank, fils du grand John Davison Rockefeller, l’un des fondateurs du CFR, que lui, son fils, préside aujourd’hui, lui-même fondateur et actuel président de la Commission Trilatérale, n’accueillait-il pas ainsi à Baden-Baden les personnalités venues du monde entier participer aux travaux :

    « Nous remercions le Washington Post, le New-York Times, Time Magazine et les autres grandes publications dont les directeurs ont assisté à nos réunions et respecté leurs promesses de discrétion pendant au moins 40 ans… Il eut été impossible pour nous de développer notre place mondiale si nous avions été l’objet d’une publicité quelconque pendant ces années-là. Mais le monde est aujourd’hui vraiment plus sophistiqué et préparé à marcher vers un gouvernement mondial. La souveraineté supranationale d’une élite intellectuelle et des banquiers mondiaux est certainement préférable aux décisions nationales qui se pratiquent depuis des siècles… »

    Des champions du malthusianisme

    Soulignons en passant que les Rockefeller, père et fils, se sont par ailleurs, depuis au moins les années 1930, constitués les champions du malthusianisme mondial, et de la lutte contre la fécondité humaine. À la suite des recherches qu’ils ont financées avec persévérance, ce sont leurs firmes qui possèdent aujourd’hui les premiers brevets des pilules contraceptives à œstrogènes, ainsi que ceux des premiers stérilets abortifs. Leurs immenses richesses et les multiples fondations privées exemptées d’impôts, dont le Population Council, qu’ils ont créées aux États-Unis, leur ont en outre permis d’exercer depuis les années 1950 dans ce domaine, un véritable magistère sur les organisations internationales, en particulier sur le système des Nations Unies. Cette influence prend aujourd’hui tout son sens en Europe, dont les peuples sous-féconds sont désormais largement engagés depuis 25 ans dans un processus cumulatif mortel d’implosion démographique qui renverse leurs pyramides des âges.

    Tous ces groupes, dont les dirigeants aujourd’hui déterminent déjà largement de facto les affaires mondiales, tentent d’unir leurs efforts pour imposer maintenant à tous les peuples du monde l’émergence et la construction de jure d’un gouvernement mondial qui se substitue aux nations, et spécialement aux états nations historiques, appelés à être dissous, qui subsistent encore. Et les textes des traités européens récents imposés aux opinions publiques européennes, tels l’Acte Unique (1986), le traité de Maastricht (1992) et celui d’Amsterdam (1998), prennent alors tout leur sens sous cet éclairage, en constituant l’étape décisive de la quête de cet objectif : Un gouvernement mondial devant très vite disposer d’une monnaie mondiale (l’euro, déjà presque à parité avec le dollar, étant appelé à fusionner avant dix ans dans une monnaie unique transatlantique), et d’une police mondiale dévolue à l’OTAN, bras armé des maîtres mondialistes, qui s’essaie aujourd’hui à son nouveau rôle en détruisant la Serbie, alliée traditionnelle de la France, pour imposer par la force et la terreur le Nouvel Ordre Mondial des Rockefeller & Co. aux peuples récalcitrants.

    Même si les opinions publiques en sont toujours tenues dans l’ignorance, cet état de chose des affaires du monde n’est plus, bien sûr, au-delà des cercles des initiés, totalement inconnu d’un public averti. Ainsi Le Figaro a-t-il fait écho récemment dans sa page “Opinions” à des positions qui faisaient des allusions précises sur ce sujet : le 30 mars 1999, l’historien Dominique Venner y publiait un court article sur la guerre à la Serbie sous le titre éloquent : « Qui commande le monde ? » ; mais surtout le 18 janvier 1999, dans un article intitulé « Vers une Europe américaine, Amsterdam est l’aboutissement d’une politique hégémonique destinée à faire disparaître les nations européennes », l’ancien Ambassadeur de France Albert Chambon, révélait le dessous des cartes du traité d’Amsterdam en impliquant directement l’action du CFR et de la Trilatérale.

    Il est particulièrement révélateur d’observer que, en réponse à l’article de M. l’Ambassadeur Albert Chambon qui brisait ainsi l’Omerta en révélant dans la grande presse à l’opinion française le rôle moteur du CFR et de la Trilatéraledans l’élaboration du traité d’Amsterdam, ce fut le polono-américain, Zbigniew Brzezinski, conseiller de M. David Rockefeller et de plusieurs présidents des États-Unis, qui s’est senti tenu de publier dans les mêmes colonnes duFigaro, le 26 janvier 1999, un article intitulé : « Défense de la Trilatérale. Il n’y a aucun “complot” ». Or c’est ce même personnage qui, quelques mois plus tard, à la une du journal Le Monde du samedi 17 avril 1999, sous le titre « Guerre totale contre Milosevic ! » (expression employée pour la première fois par Joseph Goebbels), rapportait avec arrogance les dernières consignes des vrais dirigeants, en rappelant le Président de la République française, Jacques Chirac, et son Premier Ministre, Lionel Jospin, ainsi que les dirigeants français, à la fidélité à leurs obligations, après près d’un mois de bombardements aériens de l’OTAN sur la Serbie.

    Les drames, les atrocités et les crimes de guerre en tous genres qui ont accompagné la dislocation de l’ex-Yougoslaviedepuis 1991, en Bosnie serbo-musulmane, en Kraïna et Slavonie serbo-croates d’abord, et qui sévissent aujourd’hui auKosovo albano-serbe, masquent utilement aux opinions publiques des “grandes démocraties” occidentales les véritables enjeux géopolitiques de ces événements, enjeux qui visent en réalité l’avenir de l’indépendance et de la liberté en Europe face aux diktats des dirigeants mondialistes américains et à leurs appétits de puissance.

    L'avertissement d'Attali à la France

    Depuis deux ans déjà pourtant, nous en étions, nous Français, solennellement avertis : alors que M. Felix Rohatyn, l’un des dirigeants du Groupe Lazard Brothers de New-York, et l’un des gestionnaires de fonds les plus puissants sur leStock Exchange de New-York, acceptait de s’éloigner de ses bureaux de Manhattan pour remplacer l’Ambassadeur des États-Unis à Paris, Mme Pamela Harriman, qui venait tout juste de décéder subitement, M. Jacques Attali, lui-même très proche du groupe Lazard et de M. Felix Rohatyn, ancien conseiller (et sherpa) du Président français, François Mitterrand, aujourd’hui dirigeant d’un cabinet de conseil international financé par le groupe Lazard, venait de signer un article fracassant dans le journal Le Monde du 4 mars 1997 sous le titre « Géopolitique de l’immigration ». Lui aussi, avec arrogance, fidèle écho des volontés des “cénacles” supérieurs, mettait ainsi sévèrement en garde les responsables français :

    « Si la France et l’Europe décidaient de s’affirmer comme un club chrétien, elles devraient se préparer à l’affrontement avec un milliard d’hommes, à une véritable “guerre de civilisations”. Avec, en prime, en France, une guerre civile. Car la France, en raison de ses choix géopolitiques antérieurs, est une nation musulmane : l’Islam est la religion de plus de deux millions de citoyens français et du tiers des immigrés sur son sol ».

    M. Attali tenait soigneusement cependant le lecteur de son article du Monde dans l’ignorance de la contribution essentielle qu’il venait d’apporter, sous le titre « For a New Political Order », au numéro “special winter” 1996 que la revue américaine Time Magazine venait de consacrer quelques mois auparavant à l’Europe et à son avenir. Il y exposait, avec condescendance, les vues mondiales et mégalomanes pour les 50 prochaines années des vrais dirigeants des affaires du monde, son article, paru ensuite dans Le Monde à l’usage des seuls lecteurs français, apparaissant dès lors n’être plus qu’une simple application localisée et provinciale de l’exposé général du grand dessein et du grand œuvre des nouveaux maîtres du monde. Parmi ces aperçus admirables et impératifs, on relèvera sous la plume de M. Attali la stricte obligation américaine faite aux états membres de l’Union Européenne d’intégrer dans un avenir très proche la Turquie, alliée stratégique des États-Unis, comme membre à part entière de l’Union, obligation dont, du reste, le président de la République, M. Jacques Chirac, qui s’en était, depuis quelques années déjà, constitué le champion, apparaît aujourd’hui le premier et le plus zélé porte-parole en Europe.

    Comme l’expose du reste sans détour, avec un cynisme ingénu, M. Zbigniew Brzezinski, en page 68 de son livre, publié en France en 1997 sous le titre Le grand échiquier : l’Amérique et le reste du monde, livre que tous les citoyens des pays européens se devraient d’avoir lu méticuleusement et de méditer, quand il identifie les conditions du maintien pour le prochain demi-siècle de l’hégémonie mondiale à laquelle les États-Unis sont aujourd’hui parvenus :

    « Cette approche géopolitique n’a de sens qu’autant qu’elle sert les intérêts de l’Amérique, c’est-à-dire, à court terme, le maintien de son statut de superpuissance planétaire et, à long terme, l’évolution vers une coopération mondiale institutionnalisée (1). (…) Les 3 grands impératifs géostratégiques se résumeraient ainsi : éviter les collusions entre vassaux et les maintenir dans l’état de dépendance que justifie leur sécurité ; cultiver la docilité des sujets protégés ; empêcher les barbares de former des alliances offensives ».

    1. Bien évidemment dominée par les actuels dirigeants mondialistes anglo-américains du CFR et du RIIA (commentaire de l'auteur de cet article)

    On peut mesurer à quel point les sacro-saints principes de Démocratie, des Droits de l’Homme et autres Droits des peuples à disposer d’eux-mêmes, ainsi que les fondements solennels de la Charte des Nations Unies sont ici oubliés, voire niés, car devenus alors par trop inopportuns.

    Couper l'Europe des richesses de la Russie-Sibérie et chasser les Européens de leurs positions africaines

    En réalité l’hégémonie américaine n’a pu s’établir au XXe siècle, et ne peut se perpétuer à l’avenir, qu’en coupant délibérément l’Europe, principal réservoir mondial des ressources humaines culturelles, scientifiques et techniques, des gigantesques réservoirs mondiaux de matières premières que constituent la Russie-Sibérie d’une part, et l’Afrique d’autre part, toutes deux géographiquement limitrophes ou proches de l’Europe.

    Historiquement, ce sont les deux premiers conflits mondiaux, qui, en plongeant la Russie dans la paralysie du communisme, puis en séparant l’Europe par le rideau de fer, la coupant ainsi des richesses de l’Est, ont assis la domination des États-Unis sur notre continent au cours de ce siècle. On mesure ici ce que l’hégémonie américaineactuelle doit à l’instauration du communisme et aux deux guerres mondiales.

    Le soutien des États-Unis à la décolonisation d’après guerre, qui plonge aujourd’hui le continent africain dans le marasme et les guerres ethniques, le financement qu’ils ont assuré au FLN algérien dans leur lutte contre la France dans les années 50, leurs menées actuelles en Afrique Centrale et Australe, illustre bien leur souci constant de chasser l’Europe de ses positions africaines, pour la couper de ces réservoirs de matières premières.

    Cependant l’effondrement interne du communisme à l’Est, et la désagrégation récente de l’empire soviétique, en dépit des efforts désespérés de la diplomatie du Président américain Georges Bush et de son allié le Président Mikhaïl Gorbatchev, constitue désormais une menace, de nature à remettre en cause à terme la suprématie actuelle des dirigeants des États-Unis sur le monde, et susceptible de ruiner, lors même qu’ils semblent enfin accessibles, leurs rêves mondialistes.

    Le livre, paru il y a deux ans sous la signature d’Alexandre del Valle, Islamisme et États-Unis, une alliance contre l’Europe, (et, devrait-on ajouter, contre la Russie) jette une lumière crue sur la stratégie de rechange, engagée déjà depuis une vingtaine d’années par les dirigeants mondialistes américains pour faire face à ce nouvel état de chose. Il constate que, de l’Irak à l’Afghanistan, en passant par l’Iran et le Pakistan, ainsi que dans d’autres pays musulmans, en particulier en Afrique du Nord, la politique et la diplomatie américaines, sous couvert des menées de l’Arabie Saoudite, leur protégée, s’ingénient à susciter et à promouvoir délibérément les régimes islamiques les plus rétrogrades, faciles à contrôler par la corruption de leurs dirigeants impliqués dans les trafics internationaux de drogues, et à détruire les régimes laïques de ces pays fondés sur l’idée nationale, excitant ainsi potentiellement les islams les plus extrémistes contre les chrétientés européennes et slaves, dont ils sont géographiquement proches. Appelée, bien sûr, à gagner les pays musulmans d’Afrique, cette hostilité potentielle est de nature à couper un peu plus l’Europe des richesses naturelles de l’Afrique.

    Mitterrand avait vu juste : l'Amérique nous mène une guerre à mort

    Dans un livre paru la même année, Le Syndrome de l’ortolan, où il explicitait la stratégie médiatique d’aveuglement des opinions publiques européennes, Arnaud-Aaron Upinsky rappelait opportunément cette citation impressionnante, tirée d’un entretien du Président François Mitterrand accordé au journaliste Georges Marc Benamou :

    « La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans morts. Apparemment (…) Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. Une guerre inconnue, une guerre permanente, sans morts apparemment, et pourtant, une guerre à mort. (…) Les Américains voulaient envoyer les Turcs bombarder les Serbes » (Le dernier Mitterrand, 1995).

    Dans la traduction française de son livre Le choc des civilisations, paru également la même année, le professeur américain Samuel P. Huntington insistait, quant à lui, longuement sur les opportunités géopolitiques qu’offre le clivage historique et culturel qui sépare la chrétienté européenne entre les peuples slaves et orthodoxes d’une part, et les pays catholiques et protestants d’autre part.

    La destruction de la Serbie était préparée depuis longtemps

    Dès lors s’éclaire la stratégie des cénacles mondialistes américains et leurs intentions dans les Balkans. Mme Madeleine Albright, leur porte-parole dans le gouvernement Clinton, tchèque d’origine et très liée à M. Brzezinski, exige impérieusement aujourd’hui de la part de leurs affidés européens, la destruction de la Serbie, planifiée déjà depuis plusieurs années à Washington, qui fait obstacle à la réalisation de leurs plans, destruction de la Serbie par l’Union Européenne et l’OTAN qui leur permettrait d’un seul coup d’atteindre plusieurs objectifs !

    En effet, la destruction délibérée de la Serbie sous les bombes de l’OTAN, suivie de l’engagement des contingents européens sur le sol serbe, programmé sans doute pour l’été prochain, au moment où les populations des “grandes démocraties” gagnent les plages de leurs vacances annuelles, anesthésiant ainsi les opinions publiques occidentales, permettrait d’abord de creuser un fossé irrémédiable entre les peuples slaves et orthodoxes d’une part et ceux de l’Europe occidentale d’autre part, coupant en particulier la France des alliés traditionnels de sa diplomatie à l’Est. En outre, ce fossé rétablirait la coupure que le communisme avait autrefois établie en Europe, qui interdisait à celle-ci l’accès aux richesses de l’empire Russe.

    La destruction impitoyable de la Serbie devrait en outre servir d’exemple pour dissuader les peuples européens de toutes velléités de retour à leur ancienne indépendance nationale, au moment où se parachève l’Union Européenne fédérale, sous protectorat des États-Unis, base décisive de la construction du rêve mondialiste de leurs dirigeants.

    Les dirigeants américains veulent ré-islamiser les Balkans

    L’écrasement de la Serbie aurait en outre pour effet d’abaisser la Grèce dans la région, et de lever l’obstacle grec à l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne.

    Comme le dénonce, avec autant d’obstination que de pertinence, le Général Pierre-Marie Gallois, auquel le Général De Gaulle avait naguère confié le soin d’élaborer la doctrine d’emploi de la force de dissuasion française, auteur des deux livres Le sang du pétrole (tome I : L’Irak ; tome II : La Bosnie), et qui a préfacé Islamisme et États-Unis, les dirigeants américains veulent ré-islamiser les Balkans. Les accords de Dayton leur ont déjà permis d’établir en Bosnie, après en avoir largement chassé les Serbes, la première République Islamique en Europe, dirigée par le fondamentaliste musulman Itzec Begovics. La destruction de la Serbie leur permettra de réaliser prochainement une grande Albanieislamique, placée sous leur protectorat, et sur le territoire de laquelle, comme chez leur protégée musulmane du Golfe, l’Arabie Saoudite, ils pourront disposer de larges bases militaires navales et terrestres permanentes, y installant, comme en Arabie Saoudite, du matériel lourd, et des troupes à demeure.

    Ces républiques islamiques, ainsi installées dans les Balkans, deviendraient les “clientes” naturelles de la Turquie, prochain membre, de par la volonté américaine, de l’Union Européenne, le reste des Balkans restant sous influence allemande, l’ensemble de la zone, ainsi que les alliés privilégiés turcs et allemands des États-Unis, demeurant sous le contrôle de ces derniers au sein de l’Union Européenne.

    Neutraliser définitivement la Russie

    Cette présence Turco-islamique au cœur de l’Europe, étroitement sous contrôle des dirigeants mondialistes des États-Unis, garantirait à ces derniers la pérennité de leur suprématie mondiale pour le prochain demi-siècle : De nature, en effet, à maîtriser l’incertitude Russe, que, dans son livre, M. Brzezinski appelle “le trou noir”, en neutralisant définitivement la Russie, cette installation de son ennemi historique et culturel turc sur ses frontières du Sud-Ouest, complèterait son encerclement au sud par les républiques musulmanes turcophones, où les diplomaties américaine et israélienne, attirées par la richesse de leur sous-sol et de leur position stratégique, sont déjà très actives.

    De plus, la Turquie, devenue état membre de l’Union, pourrait très vite peser d’un poids décisif sur la politique migratoire et sur l’ouverture des frontières européennes aux mondes musulmans des proche et moyen Orient et d’Afrique, alors même que les effectifs des populations de la chrétienté européenne et du monde orthodoxe ont déjà amorcé leur déclin. Après plus de 25 ans d’une fécondité toujours plus éloignée du seuil de remplacement des générations, ces populations européennes autochtones, à présent en cours de vieillissement rapide, se sont ainsi engagées en effet dans un processus d’implosion démographique bientôt irréversible. Elles ont déjà largement entamé le renversement de leurs pyramides des âges appelé à s’accélérer au cours des trois prochaines décennies. Au cours de la même période, de Dakar à Alma-Ata, les jeunes populations musulmanes, proches de l’Europe et de la Russie, vont au contraire connaître l’apogée de leur croissance démographique en doublant leurs effectifs.

    Persévérance de la croisade malthusienne

    Les dirigeants mondialistes des États-Unis, qui, par la persévérance de leur croisade malthusienne depuis une cinquantaine d’années, ont poussé les peuples européens dans ce processus d’implosion démographique en passe de devenir maintenant incontrôlable, tirent à présent un parti cynique de cette nouvelle donne géostratégique, parfaitement prévisible, qui bouleverse le face à face entre les chrétientés européennes et slaves et les mondes musulmans d’Afrique et du Moyen Orient, en accompagnant aujourd’hui délibérément l’islamisation rapide de l’Europe et de la Russie au cours du premier tiers du siècle qui s’ouvre, pour tenter de la canaliser au mieux de leurs intérêts et de leurs projets.

    Ce nouvel état de chose garantissant à ces dirigeants, pour plus d’une génération encore, la maîtrise sans partage des affaires du monde, est de nature à leur ouvrir la perspective prochaine de réaliser enfin leur rêve d’imposer à tous les peuples du monde un gouvernement mondial dont ils pourraient espérer conserver le contrôle au cours du siècle qui s’ouvre, sous réserve de parvenir à convaincre rapidement les dirigeants de la Chine et de l’Inde de s’y associer. Du moins est-ce là la vision générale de ces dirigeants mondialiste, telle qu’elle ressort de la lecture des livres et articles récents de leurs principaux porte-parole.

    Philippe Bourcier de CarbonNouvelles de Synergies Européennes n°54, 2002.

    ◘ L'auteur : Démographe, ancien auditeur de l’IHEDN, président du Comité d’honneur de La Voix des Français(Renaissance 95).

  • Djihad à Paris : Conséquence de la trahison du gouvernement et de la gauche islamo-immigrationniste

  • Comme la théorie du genre, le terrorisme musulman, ça n'existe pas

    Lu sur le blog d'Yves Daoudal :

    "Dans la proposition de résolution du Parlement européen « sur la prévention de la radicalisation et du recrutement de citoyens de l'Union par des organisations terroristes », présentée hier par Rachida Dati, on peut lire ceci :

    "Le terrorisme ne peut et ne doit être associé à aucune religion, nationalité ou civilisation."

    C’est évident. Chacun peut constater qu’en Europe ces dix dernières années il y a eu autant d’attentats bouddhistes que d’attentats catholiques.

    Trêve de plaisanterie. Comment peut-on prétendre prévenir la radicalisation etc. si l'on refuse de connaître son origine ?"

    Le terrorisme est athée et apatride...

    Michel Janva

  • Communiqué : Ankara, soutien sans faille au terrorisme islamiste

    Communiqué d’Aymeric Chauprade, député français au Parlement européen

    En abattant un Su-24 russe volant en Syrie à la frontière avec la Turquie, Ankara a clairement montré son soutien sans faille au terrorisme islamiste de Daech comme d’Al-Nosra.

    Déjà obsédé par le danger irrédentiste kurde, le Président Erdogan n’a eu de cesse d’aider l’Etat islamique à liquider la résistance des Pershmergas, en fermant sa frontière aux blessés, en acceptant la vente du pétrole de l’État islamique sur son territoire, en servant de plaque tournante au recrutement des combattants étrangers venus s’enrôler sous la bannière de Daech et en distribuant aux financiers de Daech l’argent collecté dans le monde entier.

    Le MIT, le service de renseignement turc, joue également au même jeu dangereux avec l’Etat islamique que l’ISIS pakistanaise joue avec les talibans.

    Cette politique turque à tous les niveaux – politique, militaire, financière et logistique – n’est pas nouvelle ni même étonnante : MM. Erdogan et Davutoglu sont le reflet de l’idéologie des Frères musulmans.

    Jouant le pire en Syrie et en Irak, la Turquie pratique également ce jeu trouble en Libye armant les factions islamistes ralliées à l’Etat islamique. Islamiste, soutien actif du terrorisme islamiste, mauvais allié de l’OTAN et éternel plaignant contre l’Europe, pratiquant le chantage à tous les niveaux, sur tous les sujets et systématiquement, la Turquie n’a décidemment rien à faire dans l’Union européenne ; sa politique doit être activement combattue.

    http://aymericchauprade.com/ankara-soutien-sans-faille-au-terrorisme-islamiste/

  • Crèches de Noël : les maires FN quittent l'AMF

    Marc Etienne Lansade, Maire de Cogolin, David Rachline, Maire de Fréjus et Patricia Zirilli, Maire du Luc-en-Provence, quittent l’association des Maires de France, après la préconisation, par François Baroin d’interdiction des crèches de Noël dans les mairies :

    "L’association des maires de France (AMF) a présenté les suites de son travail lancé il y a un an sur la laïcité. Leur « Vade-mecum » se veut un mode d’emploi à l’intention des élus.

    L’AMF, en la personne de François Baroin, a interpellé le ministre de l’intérieur pour « une clarification législative ».

    L’association s’inquiète aussi de « potentielles entorses à la laïcité dans le cadre du soutien apporté à des manifestations considérées comme traditionnelles (processions, baptêmes de navires, bénédiction de bâtiments..). »

    A quand l’interdiction de la procession votive, pendant nos Bravades à Cogolin et à Fréjus ?

    Les élus du Front National défendent avec fermeté le principe de laïcité, mais ils n’ignorent pas l’histoire. Il est incontestable que, le christianisme est une expression de la culture française. Que dire alors de Noël, de Pâques, du Lundi de Pentecôte et du Jeudi de l’Ascension qui sont des jours fériés et dont l’origine est indiscutablement liée à notre histoire chrétienne ?

    C’est dans cet esprit que, Marc Etienne Lansade, David Rachline et Patricia Zirilli, protestent contre l’abandon de toutes nos traditions et la coupure avec nos racines culturelles et ne souhaitent plus faire partie d’une association qui sous prétexte de respecter la laïcité, bafoue la culture et les traditions de notre pays."

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html