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  • Comprendre les Lumières par Pierre LE VIGAN

    Les Lumières ? S’agit-il de la période ou des idées ? C’est, de manière logique, avant tout des idées qu’il s’agit avec le dernier numéro de Nouvelle École. Disons d’emblée que la grande élégance de mise en page et de présentation fait de cette revue de haut niveau une revue qui est agréable à avoir en main. Pour une revue qui eut pu s’appeler Plein soleil, quoi de plus logique que de s’attacher à comprendre les  Lumières ? Ajoutons que les caractères d’imprimerie relativement grands réjouiront les myopes et divers malvoyants. 

    Abordons le fond. Le numéro est en bonne part axé sur les rapports entre la Révolution française et les Lumières. On sait certes que la plupart des penseurs français des Lumières encore vivants ont été hostiles à la Révolution (voire guillotinés). Mais les liens d’idées ne se résument pas aux itinéraires.

    Éric Maulin étudie comment les Lumières voient se structurer la pensée libérale. La recherche du bonheur et le goût du « doux commerce » deviennent l’archétype d’une nouvelle économie, et aussi d’une nouvelle société, qui deviendra post-agricole et post-rurale, et dont toutes les valeurs changeront. Marc Muller revient sur le lien entre libéralisme philosophique et libéralisme économique, dans un article où l’influence de Jean-Claude Michéa est très présente. Alain de Benoist réactualise son étude sur Rousseau et les Lumières (en fait sa thèse est : Rousseau contre les Lumières) non sans montrer, à la suite de Pierre Manent, les limites du pari intellectuel de Rousseau (que je soulignais aussi dans L’Effacement du politique).

    Francis Moury fait connaître un texte tardif de Kant, à une époque où sa santé allait lui interdire de continuer d’écrire, texte sur La doctrine du droit, dont Moury fait une analyse lumineuse. Pierre de Meuse s’attache à la pensée de la Contre-Révolution, ce qui permet de voir les Lumières de l’autre côté du miroir, explorées par ses ennemis, regard jamais inutile. Thierry L’Aminot montre comment Max Stirner critique aussi bien le progressisme des Lumières, que celui de Rousseau (qui ne mérite peut-être pas ce qualificatif de « progressiste ») et les idéologues de la Révolution française, sans compter, ensuite, les premiers penseurs du socialisme tels Louis Blanc, Étienne Cabet et d’autres, héritiers indirects d’un certain progressisme des Lumières. 

    Cette coupe transversale revêt un caractère scientifique qui, souhaitons-le, devrait avoir quelques échos. Bien sûr, d’autres aspects auraient pu être soulignés sur un sujet aussi important et vaste. Les problématiques soulevées par Ernst Cassirer (La philosophie des Lumières) restent importantes et fécondes, notamment le rapport très ambigu des Lumières à la religion qu’elles souhaitent rénover plus que détruire. Il faut aussi souligner la césure qui intervient, dans la pensée des Lumières, entre les néo-cartésiens, fussent-ils critiques de Descartes (Malebranche, Spinoza, Leibniz) et Kant, qui introduit une rupture radicale avec la théorie de la connaissance de Descartes. Il y a non seulement deux époques des Lumières mais deux mouvements dans celles-ci, et, en un sens, le second mouvement, celui de Kant qui est aussi celui de Rousseau  – que Kant tenait en haute estime intellectuelle –, ce second mouvement contredit le premier, en détruisant l’édifice cartésien encore arcbouté sur l’argument ontologique de saint Anselme sur la preuve de l’existence de Dieu. Autant dire que le sujet n’est pas épuisé, mais que l’on aura grand profit à avoir sous le coude cette livraison de Nouvelle École.

    Pierre Le Vigan

    Nouvelle École, « Les Lumières », n° 65, 2016, 25 €; à commander sur le site <www.revue-elements.com>.

    http://www.europemaxima.com/

  • De la nécessité pour Marine Le Pen de s'emparer des sujets de société qui préoccupent l'électorat de droite

    Après s'être exprimé dans Minute et sur Boulevard Voltaire pour une alliance entre le FN et le bloc des droites patriote, Karim Ouchikh (SIEL), qui s'est donné 6 mois pour convaincre Marine Le Pen, répond aux questions de Nouvelles de France.

    Extrait :

    "Le séminaire de réflexion du FN des 5, 6 et 7 juin s’est déroulé à huis-clos, en présence des membres du Bureau politique et des parlementaires frontistes. Les personnalités extérieures, dont je fus, se sont exprimées le samedi après-midi, chacun au regard de son expertise particulière. Je ne peux donc juger de la nature des travaux auxquels je n’ai pas participé et donc de leurs conclusions politiques. A l’occasion de mon discours, j’ai particulièrement insisté sur la nécessité pour Marine Le Pen d’incorporer à son discours les sujets de société qui préoccupent surtout nos compatriotes de droite, au premier rang desquels ceux qui concernent notre socle anthropologique d’essence chrétienne (modèle familial classique, loi Taubira, GPA/PMA, fin de vie….).

    De façon générale, je crois essentiel que Marine Le Pen construise son programme présidentiel en intégrant ces questions centrales qui ne sont pas autant clivantes qu’on le prétend.

    D’un point de vue stratégique, il serait opportun que ces thèmes soient défendus par une coalition de forces authentiquement de droite, – la droite des valeurs que je désigne habituellement sous la vocable de ‘’bloc villiériste’’-, laquelle pourrait conclure, en ce domaine comme en tant d’autres, une alliance programmatique avec le FN : ce faisant, le FN éviterait le risque d’un grand écart idéologique et renforcerait son crédit auprès de l’électorat conservateur sur les toutes ces questions de société. C’est cette stratégie que j’ai défendue auprès de Marine Le Pen, sans avoir été entendu pour l’instant. Mais je ne désespère pas d’y parvenir ces prochains mois par un travail de conviction que j’entends mener, avec d’autres."

    Philippe Carhon

  • Situation pré-révolutionnaire en Grèce

    Traduction de l’article de George Papailias pour le dailystormer.

    Le premier mois de 2016 a vu un changement dramatique depuis les dernières élections. Dans cette article, nous vous donnerons une vue d’ensemble de l’effondrement en suspens du gouvernement « d’extrême gauche » de SYRIZA.

    Lors des dernières élections, une faible participation a conduit à la ré-élection de SYRIZA (coalition de la gauche radicale). A ce moment là, si les gens avaienten théorie entendu que SYRIZA les avait trahi en signant le nouveau mémorandum, cela n’a pas été senti jusqu’à la mi-janvier, quand les nouvelles taxes ont commencé à se faire sentir. C’est là que tout « l’espoir » des électeurs de SYRIZA a commencé à s’effondrer. 

    Parmi les taxes les plus vicieuses figurent celles qui ont été infligées aux agriculteurs grecs, qui travaillent dans l’un des derniers secteurs de production nationale de la Grèce. Le gouvernement a maintenant imposé une taxe qui prélève dans certains cas jusqu’à 75% des revenus des agriculteurs, les forçantde facto a perdre de l’argent et même à s’endetter pour continuer à faire fonctionner leurs exploitations.

    Les agriculteurs, réalisant qu’ils n’avaient plus rien à perdre, ont quitté leurs fermes, ont démarré leurs tracteurs et ont bloqué des routes à travers toute la Grèce, semant le chaos pour le gouvernement qui refuse de discuter avec les agriculteurs sur le sujet.

    Par exemple dans la province grecque de Macédoine, dans la ville de Pella, lieu de naissance d’Alexandre le Grand, des agriculteurs locaux ont réagi.

    Peu avant 11h, les agriculteurs et les éleveurs des barrages de Pella se sont rassemblés et se sont dirigés à pied vers le bureau du déput Syriza local ; Sifakis.

    Les slogans qui ont dominé le trajet étaient caractéristiques. Le principal été personnelement dirigé contre le député, l’avertissant que si jamais il votait en faveur du texte de loi sur la sécurité sociale, il ne devrait plus jamais mettre les pieds à Pella : « Sifakis, si tu votes, ne mets pas les pieds à Pella ». Parmi les autres slogans entendus, « combat fermier, ils boivent ton sang », et un autre éternel, dirions-nous, à propos du parlement et de leur désir de le voir brûler.

    Beaucoup ont murmuré au sujet des politiciens menteurs et ont déclaré qu’il n’y a personne derrière eux qui les encouragent. Tout se produit à cause des mesures qui viennent, leur damnation. Sifakis étant absent à ce moment là, ce à quoi les manifestants s’attendaient, ils ont déposé leurs résolutions habituelles à la porte du bureau, puis ils ont laissé un souvenir comme beaucoup l’ont décrit. Fumier (« un peu de fumier pour le fumier »), kiwis et oeufs devant la porte.

    Mais bien que cela ait pu être déplaisant pour le bureau local de SYRIZA, ce que le gouvernement craint vraiment, ce sont des incidents comme celui-ci à Thèbes :

    Transcription :

    – Président, l’Aube Dorée va vous offrir un drapeau grec, parce que nous considérons que vous êtes les seuls en ce moment qui honorent la Grèce et à tenir ce drapeau bien haut.
    – Nous vous remercions beaucoup, pour votre présence, pour votre soutien. Nous avons servi dans l’armée, [et] pas comme facteurs. Et nous savons comment hisser le drapeau.
    – Félicitations.
    – Nous vous remercions une fois encore.
    – Nous disons que l’Aube Dorée soutient les barrages des agriculteurs, elle soutient les tracteurs sur les routes nationales, parce que la seule solution pour l’économie grecque est une transition vers le secteur primaire, c’est une transition vers la production nationale, seulement ainsi la Grèce pourra se tenir debout à nouveau.

    Les médias grecs ont répondu hystériquement, un magazine déclarant :

    La chose la plus inquiétante de toute est l’exploitation de toute cette situation par l’Aube Dorée néo-nazie, qui montre qu’il bénéficie du mécontentement social. La présence de membres auprès des barrages des agriculteurs, comme le député de l’Aube Dorée pour Evia, Nikos Michos, et la présence continue de cadres aux barrages sont des exemples typique de la mobilisation de l’Aube Dorée dans les réactions des groupes sociaux à faibles revenus. Dans leurs déclarations publiques, les cadres de l’Aube Dorée ne manquent pas une occasion d’attaquer le gouvernement, se présentant eux-même comme des camarades travailleurs. Le gouvernement a reconnu de manière répétée la présence d’Aube Dorée aux barrages et dans la stimulation de leur résistance.

    Donc maintenant, les activistes de gauche radicale se sont retournés contre leur « frères travailleurs » et ont commencé à appeller les agriculteurs grecs « fascistes » pour avoir arboré des drapeaux grecs. Les riches fils des capitalistes s’attaquent aux agriculteurs grecs sous la bannière de leur mouvement gauchiste « humanitaire ».

    La panique commence à se répandre alors que le gouvernement se cramponne au pouvoir, une part de plus en plus large de la classe travailleuse devenant consciente de l’escroquerie.

    https://blancheurope.wordpress.com/2016/02/10/situation-pre-revolutionnaire-en-grece/#more-5092

  • Frédéric le Play (1806 - 1882)

    Frédéric Le Play ne parvint qu'après de longues observations aux certitudes qu'il sut faire partager à tant de disciples. Maurice Maignen notait qu'il s'était longtemps attardé dans les rêveries saint-simoniennes et qu'il lui avait fallu trente ans de notations méthodiques pour découvrir les vertus du Décalogue. Cela est vrai, comme il est vrai que Frédéric Le Play, bien que lié d'étroite amitié au P. Gratry, qui avait été son condisciple à Polytechnique, ne retrouvera la pratique de la foi de sa jeunesse que tard dans la vie et sous l'influence de l'abbé Noirot. N'en faisons pas grief à ce fils d'officier de « gabelous », né dans la plus circonspecte de nos provinces, près d'Honfleur, et formé aux disciplines exigeantes des sciences exactes. Tout, dans son origine et dans sa formation, conspirait pour que le cheminement de sa pensée se fasse d'un pas assuré, mais prudent. Et l'on peut ajouter à cela les scrupules d'un esprit mit par une honnêteté intellectuelle peu courante. Aucune ambition politique chez lui ; il refusera d'être candidat aussi bien en 1848 qu'en 1871, bien que son élection fût certaine. Peut-être avança-t-il alors, pour décliner les offres qui lui étaient faites, son peu de goût pour la tribune et les Assemblées. Mais, dans une lettre à celui de ses disciples auprès duquel il s'est le plus librement épanché, Charles de Ribbe, il confie la raison qui lui fit rejeter à 32 ans une offre analogue : « J'ai refusé en 1838 d'entrer à la Chambre des députés avec l'appui de M. le Ministre du Commerce qui m'aimait beaucoup, et je motivai ce refus sur ce que, avant d'entrer dans la vie publique, je voulais voir clair en mes actions ».

    Une disposition d'esprit aussi originale et aussi respectable nous aide à comprendre la vie toute entière de Le Play ; elle nous explique en même temps la fidélité et la qualité de ses disciples. Comment ne pas s'attacher à un homme aussi exigeant pour lui-même, qui ne prend un parti qu'après s'être patiemment assuré que c'est le meilleur, et qui s'y tient ensuite avec une résolution et une opiniâtreté égales à la prudence qu'il a mise à l'adopter ? Frédéric Le Play ne revient à la pratique religieuse qu'en 1879, trois ans avant sa mort, mais, à partir de cet instant, il ne sera pas romain à moitié : en 1880, il se déclarera prêt à signer le Syllabus ! Il n'avait jamais sous-estimé d'ailleurs la hauteur morale où doit se maintenir un catholique digne de ce nom, et il écrira par exemple à Ch. de Ribbe, le 2 décembre 1866 :
    « Qu'est-ce qu'un catholique qui n'est pas dévoué au prochain ? C'est un orgueilleux qui se fonde sur la supériorité de la doctrine qu'il professe, pour se dispenser de le servir humblement. L'Evangile a classé cette sorte de gens à leur juste valeur».
    Nous insistons là-dessus pour qu'il soit bien compris que le Décalogue, dans la pensée de Frédéric Le Play, est évidemment d'abord celui qui est inscrit sur les Tables de la Loi, et qui oblige le juif, le schismatique, le protestant au même titre que le catholique romain. D'où, parmi ceux qui le suivront au début, aussi bien un James de Rothschild, un prince Demidoff, un Agénor de Gasparin qu'un Lucien Brun ou un Benoist-d'Azy. La Loi du Sinaï, si elle était observée par tous les peuples qui l'ont reçue, suffirait à assurer la paix et la prospérité à l'Ancien et au Nouveau Mondes. Elle est donc le minimum indispensable.

    Le 20 août 1789, Mirabeau-Tonneau, frère cadet du Mirabeau tonnant, proposait qu'on l'inscrivît en tête de la Constitution ; c'est assez dire qu'un déiste voltairien pouvait lui trouver des vertus appréciables. Mais, pour Le Play, le Décalogue n'est pas seulement le Code formel dicté par Iahweh à Moïse au milieu des éclairs, ce sont les Commandements de Dieu que le petit Frédéric a appris en allant au catéchisme de sa paroisse de La Rivière ; c'est la loi ancienne vivifiée et parachevée par l'Evangile et enseignée par l'Eglise du Christ : cette loi n'ordonne pas seulement de ne point nuire au prochain, elle nous enjoint de l'aimer. Mais ceci est l'aboutissement final des réflexions et des études de Le Play. L'oubli presque complet (1) où est tombé cet esprit pourtant si puissant va nous obliger à rappeler ce qu'il fut et ce qu'il fit. Né en 1806, notre jeune Normand fit non seulement de brillantes études scientifiques qui le menèrent à Polytechnique d'abord, à l'Ecole des Mines ensuite, où il fut major, mais il montra un goût aussi vif pour la culture générale. Sa préférence marquée pour Montaigne ne saurait surprendre : comment l'observateur minutieux des Ouvriers Européens n'eût-il pas eu un penchant pour le dissecteur impitoyable de l'homme que fut l'auteur des Essais ? Il n'a que vingt-trois ans quand s'offre à lui un voyage de prospection minéralogique à travers l'Allemagne du Nord et les Pays-Bas. Il va arpenter, en cette année 1829, la Rhénanie, le Hanovre, le Brunswick, la Saxe, la Prusse et la Belgique. Nous disons bien arpenter et non pas parcourir. Le Play ne fait pas un voyage d'agrément ; il n'est pas en quête de sites pittoresques et de monuments remarquables, encore qu'il sache les admirer quand il en rencontre. Il est chargé d'une enquête économique sur la métallurgie, et il lui faut voir de près des installations industrielles, des forges enfouies dans les forêts, étudier aussi la géologie. Tout cela ne se découvre pas du haut du coupé d'une diligence. Pour aller ainsi par monts et par vaux, un seul moyen, deux à la rigueur, mais Le Play préfère ses jambes à celles d'un cheval.

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  • La révision constitutionnelle n’intéresse même pas les députés, l’important est ailleurs

    Seulement 136 députés étaient présents pour discuter des amendements autour de l’article 1 de la révision constitutionnelle (qui en compte deux). Même eux se rendent compte que c’est beaucoup de bruit pour rien face à la réforme pénale.

    Les rares députés présents dans l’hémicycle ont adopté, lundi soir, l’article 1 de la révision constitutionnelle, qui prévoit d’inscrire l’État d’urgence dans la loi fondamentale. Mais 400 et quelques députés absents alors que le sujet est supposé être assez important pour être gravé dans le marbre de la Constitution, donne une bonne idée de l’enfumage auquel nous avons eu droit sur le sujet… sans parler bien sûr du professionnalisme sans faille de nos représentants.
    Mis à part certains écologistes, le Front de gauche et certains députés de droite opposés à la mesure, le texte a donc été confortablement adopté. En pure perte d’ailleurs, puisque rien ne nécessitait d’inscrire l’état d’urgence dans la constitution, hormis des considérations malhabiles de communication.
    Le prétexte de tout ce raffut est de permettre un meilleur usage de l’état d’urgence dont nous aurions tant besoin pour assurer notre sécurité en cas de crise. En réalité, c’est surtout un beau rideau de fumée qui masque le projet de loi « renforçant la lutte contre le crime organisé et l’efficacité de la procédure pénale ». Celui-ci veut pérenniser certaines mesures de l’état d’urgence, rendant donc l’inscription de celui-ci dans la Constitution vide de sens. Voici les principales :

    • Le renforcement des pouvoirs de la police
    Les forces de l’ordre seraient autorisées à fouiller les bagages et les véhicules sur simple demande du préfet et de procéder à des contrôles d’identité, hors suspection de délit et même de retenir une personne sur simple soupçon de lien avec « des activités à caractère terroriste ». À noter qu’aucune définition du terme « terrorisme » n’est donnée par le texte.
    Enfin, les forces de l’ordre devraient pouvoir bénéficier d’un principe « d’irresponsabilité pénale », même « hors cas de légitime défense » pour mettre hors d’état de nuire des terroristes.
    • La surveillance d’Internet
    Le projet de réforme criminalise (ans de prison et 30 000 euros d’amende) la simple consultation de site Internet dont le gouvernement jugerait qu’ils « provoquent directement à la commission d’actes de terrorisme ». Il revient au ministre de l’Intérieur de désigner les sites « faisant l’apologie du terrorisme ou incitant à des actes terroristes ».
    • Les assignations à résidence
    Le projet de réforme de procédure pénale vise à rendre permanente cette disposition de l’état d’urgence en donnant la possibilité d’assigner à résidence, pour une durée maximum d’un mois, les personnes soupçonnées de s’être rendues à l’étranger pour participer à des activités terroristes.
    • Les perquisitions de nuit
    Le projet de loi prévoit que les perquisitions de nuit, dont l’autorisation était jusqu’alors donnée par un juge, puissent être directement et normalement ordonnées par le préfet ou le procureur.

    Bref, que restera-t-il à l’état d’urgence ? Un contrôle accru de la liberté d’expression, notamment sous forme de manifestation et de réunion. On sait au moins à quoi s’en tenir quand il sera décrété…

    C.D.

    http://fr.novopress.info/198072/revision-constitutionnelle-ninteresse-meme-pas-les-deputes-limportant-ailleurs/#more-198072

  • Interview de Karim Ouchikh : « Pour nos libertés publiques »

    8543P1.jpg(Présent 8543)
    Président du SIEL (Souveraineté, Identité Et Libertés), Karim Ouchikh appelle à manifester jeudi soir place du Trocadéro pour soutenir le général Piquemal et défendre nos libertés publiques.

    Présent : Comment analysez-vous l’interpellation et la garde à vue du général Piquemal ?
    Karim Ouchikh : Les mesures de répression dont le général Piquemal a fait l’objet paraissent totalement disproportionnées. Certes, il a bravé un arrêté d’interdiction de manifester adressé par la préfecture à PEGIDA, qui était la puissance invitante. Mais l’action qu’il a eue sur le terrain (prise de parole limitée sans prendre la tête de la manifestation : il était un acteur parmi d’autres) ne justifie pas à mes yeux qu’il soit d’abord interpellé, ensuite déféré en comparution immédiate. Ces deux mesures ne sont pas en rapport avec le droit de manifester qui appartient aux libertés publiques. Celles-ci doivent absolument être préservées, or nous voyons avec cette « affaire Piquemal » que le pouvoir socialiste cherche à priver les patriotes de leur liberté d’expression.

    Présent : Avez-vous eu connaissance des conditions dans lesquelles s’est déroulée la garde à vue du général ?
    Karim Ouchikh : Il semblerait que les conditions d’interpellation et de garde à vue aient été éprouvantes, et par leur brutalité, et eu égard à l’âge de la personne concernée qui souffre de certaines pathologies. Avant de mettre le général Piquemal en garde à vue, il aurait fallu y regarder à deux fois. Son hospitalisation lundi matin a été l’une des causes de renvoi de son procès, l’autre étant l’impréparation de sa défense. Son avocat considérait qu’il ne pouvait assurer sereinement sa défense, n’ayant pas eu accès totalement au dossier. Au vu de ces motifs – là, la justice a fonctionné de façon normale – l’audience a été reportée au 12 mai prochain.

    Présent : Que pensez-vous des propos du général Piquemal lundi soir sur RTL, où il a dit que PEGIDA est un mouvement « extrêmement intolérant » avec lequel il n’avait aucun lien ?
    Karim Ouchikh : Il n’y a pas de revirement de sa part. Il affirme d’une part qu’il ne fait pas partie du mouvement PEGIDA, ce qui est une donnée objective. D’autre part il porte un regard sur PEGIDA, qui est le sien et que je ne partage pas : à mes yeux PEGIDA n’est pas un mouvement néonazi, mais un mouvement contestataire qui œuvre contre le chaos migratoire. PEGIDA ne mérite pas des mots aussi excessifs. Je retiens surtout que le général Piquemal, et cela était manifeste dans l’interview qu’il a donnée à TV Libertés à la sortie du commissariat, a été particulièrement indigné de la répression dont il a été victime. Évoquant le système, il a parlé de dictature. On est en présence d’un homme qui s’est déplacé pour manifester contre la présence migratoire massive à Calais et qui a fait l’objet d’une répression totalement disproportionnée et qui, au sortir du commissariat, affirme très clairement son indignation face à l’ampleur de cette répression. Qu’il dise ensuite qu’il ne partage pas les idées du mouvement PEGIDA et qu’il s’est trouvé par hasard au sein d’une manifestation conduite par PEGIDA, c’est un propos qui lui appartient – je le respecte. Cela n’efface pas la réalité du débat et le bien-fondé de ses déclarations : le général Piquemal s’indigne de la manière dont la répression s’est exercée.

    Présent : Vous appelez justement, avec le SIEL, à manifester jeudi soir au Trocadéro pour soutenir le général Piquemal et, surtout, défendre les libertés publiques.
    Karim Ouchikh : L’affaire Piquemal, je le répète, c’est d’abord la menace grandissante qui pèse sur nos libertés publiques. Elle révèle la mise en place progressive d’un État policier entre les mains du gouvernement socialiste qui vise ni plus ni moins à faire taire les patriotes en tout temps et partout sur le territoire français. Les patriotes sont les seuls qui ont le courage de tenir tête au gouvernement et de contester la politique migratoire qu’il applique sous l’influence de l’Union européenne et de Merkel. Le dispositif mis en place sous couvert d’état d’urgence n’est pas autre chose qu’une police d’État chargée de réprimer la liberté d’expression, enchaîner la liberté de pensée et interdire le droit de manifester. Le SIEL appelle donc à manifester jeudi soir contre la mise en place de cette dictature socialiste.

    Présent : Vous prendrez la parole, ainsi que François Billot de Lochner et Frédéric Pichon. Le général Piquemal sera-t-il présent ?
    Karim Ouchikh : Il est invité à prendre la parole et nous serions heureux qu’il soit là. Mais je comprends tout à fait qu’il se repose après des événements qui l’ont passablement secoué.

    Présent : Avez-vous d’ores et déjà l’autorisation pour tenir ce rassemblement ?
    Karim Ouchikh : Nous avons décidé ce rassemblement lundi après-midi, les demandes d’autorisation ont été déposées. Les prestataires (matériel, service d’ordre…) ont été contactés. Nous attendons la réponse pour mercredi ou jeudi. Compte tenu de l’état d’urgence, la préfecture peut nous opposer un refus. S’il y a refus de se rassembler, je le dis par avance, il sera parfaitement condamnable. À Paris ou ailleurs, les préfectures laissent s’organiser des manifestations. Dès lors que le SIEL garantit une sécurité absolue avec son expérience et un service d’ordre à la fois militant et professionnel, je ne vois pas pourquoi la préfecture nous interdirait ce rassemblement – alors qu’un accord implicite et une complicité objective sont de mise quand il s’agit de manifestations organisées par la gauche. Je ne comprendrais pas une politique de deux poids, deux mesures. Le SIEL a organisé samedi à Bordeaux une manifestation dans le cadre des journées européennes contre le chaos migratoire, en partenariat avec Résistance républicaine et Riposte laïque : elle était autorisée et s’est très bien déroulée. Le système des interdictions et des autorisations de manifester est disparate et relève de l’arbitraire. Nous condamnons cette insécurité politique où les services préfectoraux laissent les patriotes qui veulent simplement alerter l’opinion publique.

    Présent : Imaginons que l’autorisation vous soit refusée… Tiendrez-vous malgré tout cette réunion ?
    Karim Ouchikh : Nous attendons l’autorisation, et en cas de refus nous verrons sur quelles motivations il repose : raisons de sécurité ou arbitraire policier ? Une décision serait alors prise. Au regard du degré d’exaspération, de colère et d’indignation du peuple français face au chaos migratoire qui touche la France et l’Europe, je n’imagine pas un instant qu’on nous interdise le droit de manifester.

    Propos recueillis par Samuel Martin

    http://fr.novopress.info/

  • Gilles Lebreton reproche à la Commission de Bruxelles d'accepter l'espionnage américain

  • Programme économique du FN : faux problème et vrai alibi

    La conquête du pouvoir par les urnes implique nécessairement de servir aux électeurs les paroles qu’ils veulent bien entendre quitte à les trahir une fois aux manettes.
    Contre le Front national, les partis dits républicains ont dû constater à leurs frais que le vieux procès en antisémitisme s’est finalement soldé par un non-lieu. Quant à porter le fer sur la question migratoire, la stratégie, dans le contexte actuel, est risquée comme une arme à double tranchant. Reste le programme économique, qui s’est imposé au fil du temps comme la cible principale du discours anti-FN, et il faut bien reconnaître que ça fonctionne encore plutôt bien.
    Les régionales ont, en effet, démontré que la marge qui sépare le premier parti de France d’une victoire éclatante dès le premier tour est, dans certaines régions, inférieure à 10 % de l’électorat : dans le détail, les électeurs effrayés par la sortie de l’euro ou tout simplement par l’inexpérience en matière économique de cette formation politique. Marine Le Pen l’a parfaitement compris et cherche à rectifier le tir. Elle n’a, d’ailleurs, pas le choix, car les Français ont pris la fâcheuse habitude de croire qu’il est indispensable de produire un programme économique, même modeste, pourvu qu’il soit chiffré et adoubé par les médias et les experts économiques, pour faire du parti politique qui en est l’auteur un parti de gouvernement crédible.

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  • Islande à 1.9% de chômage : « nous n’aurions pas pu sortir de la crise si nous avions été membre de l’UE »

    L’information n’a pas fait la Une : «L’Islande a retrouvé son niveau de chômage d’avant la crise.» Un résultat impressionnant pour la petite île indépendante qui a connu l’une des pires crises économiques d’Europe. Depuis sa faillite retentissante en 2008, l’Islande et ses quelque 320.000 habitants ont réussi un retournement économique impressionnant. Avec quelles recettes?

    Le chômage en Islande est désormais de 1,9%, selon les chiffres officiels, le taux le plus bas depuis 2007. En 2007, le taux de chômage était de 1,3%…  Au plus fort de la crise, survenue en 2008, le chômage avait dépassé les 10% (avec des pointes à 12%).

    Pourtant, la crise islandaise a été un vrai tsunami pour cette île. « Peu de pays, voire aucun, avaient vécu une débâcle économique aussi catastrophique », notait le FMI à son propos.

    Ce petit miracle à l’islandaise s’explique. Selon le Premier ministre, «nous n’aurions pu sortir de la crise si nous avions été membre de l’Union européenne», avait-il dit en novembre 2015. Sigmundur Davíð Gunnlaugsson avait même été plus loin en affirmant que ne pas être membre de la zone euro avait été une chance pour l’Islande: «Si toutes ces dettes avaient été en euros, et si nous avions été obligés de faire la même chose que l’Irlande ou la Grèce et de prendre la responsabilité des dettes des banques en faillite, cela aurait été catastrophique pour nous sur le plan économique.

    Chômage Islande-Irlande

    Comparaison chômage Islande-Irlande entre 2005 et 2014 (sourceAlterécoplus) © alterecoplus

    Pourtant l’Islande revient de loin. Le pays a connu une crise beaucoup plus violente que les autres pays européens du fait de la démesure de son système financier lors de l’éclatement de la crise des subprimes. Mais face à une telle situation, l’Islande a pris des mesures très différentes des autres pays européens, quitte à provoquer de vives tensions avec certains d’entre eux (leurs avoirs n’ayant pas été remboursés à la suite d’un référendum en Islande). «A la différence des autres pays heurtés par la crise, l’Islande a laissé ses banques faire faillite, ne préservant que les comptes des ménages résidents. Les étrangers qui avaient placé leur argent dans les banques du pays ont tout perdu lorsque ces banques ont fait faillite. Ailleurs, dans le reste de l’Europe, de nombreuses banques ont été nationalisées car il n’était pas concevable qu’elles puissent faire faillite», rappelait l’Express en 2015.

    Le pays a mené une politique mêlant contrôle des capitaux (une idée mal vue en Europe), austérité budgétaire mais aussi hausse des impôts et surtout dévaluation importante de sa monnaie (60%) qui a entraîné une importante inflation, aujourd’hui maîtrisée… et une reprise de la croissance. Résultat, Reykjavik n’a pas sacrifié sa politique sociale et le FMI a été totalement remboursé de ses avances financières. Cette politique a fonctionné, moins d’entreprises ont fait faillite et il n’y a pas eu d’exode des jeunes comme au Portugal, Espagne ou Irlande.
  • Les forces « eurosceptiques » en Hongrie

    Depuis le début de la « crise des migrants », la Hongrie a fait parler d’elle par son opposition frontaleaux exigences de Berlin et de Bruxelles. Pourtant, il serait simpliste de considérer le Fidesz de Victor Orban comme un parti eurosceptique

    La Hongrie devient membre de l'Union Européenne le 1er mai 2004. Après une quinzaine d'années de démocratie,ce pays de 10 millions d'habitants, sortant de 45 ans de domination communiste, et devant faire face à des défis majeurs comme la restructuration de son économie ou la lutte contre la corruption place sa confiance dans l'Union Européenne. En 2004, 84% de la population hongroise a voté en faveur de l'entrée dans l’UE. Il faut ici rappeler que les Hongrois ont été les premiers à faire tomber le rideau de fer. Les statistiques de la commission européenne montrent que la liberté de mouvement en Europe reste un élément important : le peuple magyar a été capable de briser les règles entravant sa liberté ; il n'en aime pas moins l'ordre et sait faire ce qu'il faut pour garantir ses acquis. Ainsi, la politique du Premier Ministre Orbân durant l'été et l'automne 2015 face au déferlement de clandestins extra-européens en Hongrie aura eu un soutien populaire allant jusqu'à plus de 90%. Rappelons que les mesures prises par le gouvernement hongrois étaient l'application stricte des règles de Schengen, la Hongrie étant obligée par son adhésion au dit traité à protéger la frontière extérieure de l'espace Schengen.

    Mais le déferlement de mensonges à l'égard d'Orbân et de la Hongrie n'a pas réussi à faire changer le gouvernement ni la population d'avis sur la question ; au contraire, cela a cristallisé l'unité nationale autour de cette question migratoire, et, par extension, dans ses rapports à l'Union Européenne et à Berlin en particulier, vu comme le maître du jeu européen. Aujourd'hui le Fidesz, parti de droite conservatrice, alliance de chrétiens-démocrates, libéraux, souverainistes et nationalistes, est à 44%, et le principal parti d'opposition, le Jobbik, à 23%. Cette crise et les attaques des médias dominants occidentaux contre la Hongrie ont renforcé la déception grandissante vis-à-vis de l'UEen Hongrie. En un an, la confiance en l'Union Européenne a chuté de 15 points pour atteindre 41% dans la population hongroise, et 39% en ont une image positive, mais seulement 36% estiment que la Hongrie s'en sortirait mieux sans être membre de l'UE. Ces chiffres sont révélateurs de l'état d'esprit hongrois, représenté par Orbân, véritable héraut d'une alter-Europe. Le but n'est pas de supprimer ou quitter l’UE, mais bien de la réformer, et en particulier pour aller vers plus de démocratie directe.

    La jeunesse du Jobbik

    Depuis son arrivée au pouvoir en 2010, Orbân multiplie les réformes qui vont à rencontre de la direction montrée par Bruxelles : politique nataliste, anti-migratoire, patriotisme culturel, constitutionnalisation du mariage traditionnel, mais aussi plus grand contrôle sur la banque centrale, expulsion du FMI, ouverture sur la Russie. Orbân suit la volonté de son peuple en travaillant pour le maintien de la souveraineté nationale. Il aura tout de même accepté de nombreuses réformes de l'Union, quitte à trahir sa parole, comme sur la vente de terres agricoles à des compagnies étrangères. À cela s'ajoutent des scandales de corruption aux plus hauts niveaux de l'État, que le gouvernement s'efforce de masquer en jouant abondamment la carte de la résistance face à Bruxelles. Mais les forces d'opposition nationalistes du Jobbik ne s'y trompent pas.

    Le Jobbik est un parti qui se dit national et radical, et est fortement hostile à l'Union Européenne, même si son président Gâbor Vona a été clair sur le sujet : il ne s'agira pas de quitter l'Union Européenne, mais de lancer les procédures de renégociation de tous les traités portant atteinte à la souveraineté de la Hongrie. Ce parti anti-sioniste, anti-libéral, anti-communiste et anti-atlantiste est pour une souveraineté totale et une Europe des Nations. Premier parti chez les moins de 35 ans, toutes classes confondues, il domine également chez les ouvriers, et les étudiants. Le Fidesz utilise ce Parti comme épouvantail auprès de l'UE pour limiter les attaques à son encontre.

    Ferenc Almàssy monde&vie 3 février 2016