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  • Le coup de force

    Article paru sur a-rebours.fr et dans L’AF2000

    L’originalité de l’Action française ne se voit nulle part aussi nettement que dans sa doctrine du « coup de force ». N’ayant jamais cru que la question du régime puisse être tranchée par le jeu ordinaire des élections, elle n’est pas un parti royaliste. N’ayant pas la naïveté de penser que le pouvoir puisse être pris par une conspiration de « cagoulards » isolés et sans relais dans les corps constitués, elle n’est pas non plus un groupuscule tenté par la clandestinité.

    Sa vocation est de conspirer « à ciel ouvert », de créer un « état d’esprit royaliste » en répétant sans cesse ses raisons contre la République et pour la monarchie, mais aussi un état d’esprit favorable au coup qui renversera un régime que sa faiblesse condamne nécessairement et régulièrement à des crises susceptibles de le tuer.

    De la lecture des textes de stratégie écrits par Maurras (qu’il s’agisse du subtil Mademoiselle Monk ou du vigoureux Si le coup de force est possible) se dégagent deux concepts clés : l’occasion et la direction. L’occasion, c’est la crise, que le peuple soit dans la rue contre le pouvoir ou que la nullité des institutions ait provoqué un désastre militaire ; la direction, c’est notre capacité à influencer le restaurateur de l’ordre, dont la survenue est aussi inéluctablement écrite dans les lois de la physique sociale que les conditions qui auront produit la crise, d’une part à tenter le coup, d’autre part à donner à ce coup une issue royale. [.....]

    La suite sur A Rebours

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Le-coup-de-force

  • En marche? Non l’UE est en panne

    L’UE n’a décidément plus la cote. Jean-Claude Juncker, président de la commission européenne,  avait  martelé qu’il ne pouvait y avoir de « choix démocratique contre les traités européens.» Les Néerlandais en ont une nouvelle fois décidé autrement. Eux qui avaient déjà  voté « NON», comme les Français, au referendum sur la constitution européenne en 2005, se sont prononcés mercredi  par référendum (à caractère consultatif)   à plus de 60% contre le traité d’association entre l’UE et l’Ukraine. Traité  contre lequel  s’était notamment élevé Vladimir Poutine y voyant un signe de  défiance et d’hostilité vis-à-vis de la Russie. Une déconvenue et un nouveau revers  pour les cénacles bruxellois, au moment même ou les Pays-Bas assure la présidence semestrielle tournante du Conseil de l’Union européenne. Le très atlantiste président du Conseil européen, Donald Tusk, a «pris note»  de ce «NON» tout en précisant que l’accord, ratifié par les 27 autres États membres, allait « provisoirement continuer à être appliqué.»

    Reste que ce refus néerlandais et  l’enlisement bruxellois soulignent  l’urgence qu’il y a à «changer d’Europe» et viennent conforter  les formations patriotiques et/ou eurosceptiques actuellement au pouvoir en Hongrie,  en  Pologne, et apportent une dynamique supplémentaire aux campagnes des populistes souverainistes Français, Autrichiens Britanniques…

    Une Europe bruxelloise,  supranationale, liberticide,  que François Hollande, dans un entretien accordé  mercredi au quotidien allemand Bild, continue de défendre comme notre horizon indépassable.  Dans le contexte  actuel a-t-il dit, «la banalisation comme la diabolisation (de  l’opposition nationale, des populistes-souverainistes-identitaires)  sont les plus mauvaises réponses.»«Il faut dénoncer les fausses solutions et démonter les propositions fallacieuses, montrer que ce vote est contraire non seulement à nos valeurs mais à nos intérêts.»  La tâche n’est pas aisée concède-t-il implicitement, en  avouant  que «l’on (le camp progressiste, NDLR)  ne pourra gagner qu’en apportant des réponses aux peuples qui attendent de l’Union Européenne qu’elle les protège ». C’est bien là le problème, tant il est vrai que cette UE sous obédience mondialiste  en est largement incapable.

    C’est d’ailleurs  une des raisons évidentes de la dégringolade du couple Hollande-Valls qui   se poursuit dans les sondages.   Hasard du calendrier, c’est concomitamment  à la publication de la dernière enquête YouGov pour iTELE et le Huffington Post enregistrant seulement 13% d’opinions favorables pour le chef de l’Etat, qu’Emmanuel Macron a lancé officiellement son mouvement baptisé  en Marche !

     L’initiative de l’ancien cadre de la banque Rothschild n’ a pas fait que des heureux et  certains n’ont pas hésité à évoquer, de manière assez incongrue, la vie privée, ou supposée telle,  du ministre pour le discréditer.  Canal plus n’a pas été en reste, à l’instar du par ailleurs très affable Nicolas Domenach  qui a lâché, au détour de son rapide  portrait  de M. Macron, une petite phrase sur le positionnement, «libéral en économie, libéral en matière de mœurs» du ministre;  le chroniqueur Ariel Wizman a  évoqué  pour sa part sur ce même plateau  son  côté «olé olé» lors d’un bref  aparté avec sa voisine. Quelques heures plus tard, l’animateur du Petit Journal, l’inénarrable Yann Barthès,   prenait  des  poses délicates pour imiter le ministre de l’Économie. Quelle finesse, quelle audace dansl’art de la diversion...

    En réalité la tentative d’Emmanuel Macron de fédérer au sein d’un même parti sociaux-libéraux et autres euro-atlantistes également répartis au sein du  PS, du marigot centriste ou chez LR n’a rien de neuve.  Avec ici  en toile de fond une volonté d’incarner la naissance de ladeuxième gauche en prenant de vitesse Manuel Valls, d’anticiper le revers historique  que certains prédisent  au PS à la présidentielle et aux législatives de 2017.  Le Figaro, analysant «la courte vidéo militante aux allures de clip de campagne» diffusée à l’occasion de l’annonce par le ministre de l’Économie de la création de son mouvement, voit dans celle-ci nombre de similitudes avec le clip de Sarkozy de 2006.

    Intitulé «La France d’après»,  celui-ci «préparait la campagne du futur président, élu en mai 2007. Bien que les deux vidéos aient été réalisées à 10 ans d’intervalle, les ressemblances des images et des thèmes abordés sont frappantes.»  Nous pouvons aussi voir dans son esthétique, ses visuels et son montage,  canal plus et d’autres l’ont remarqué comme nous,  de nombreuses  ressemblances  avec les clips électoraux du parti démocrate aux États-Unis par exemple, et là non plus ce n’est pas un hasard.

    Accueillie avec une curiosité sympathique ou bienveillante dans la presse libérale de droite, avec circonspection ou hostilité par les progressistes de Libération et consorts, l’initiative de M. Macron ne fait que conforter ce que Marine, Bruno Gollnisch, les dirigeants  le FN répètent depuis longtemps. A savoir que le vrai clivage est celui qui oppose d’un côté les partisans de l’effacement  des identités,  des souverainetés et des indépendances nationales et de l’autre ceux qui estiment que le maintien du cadre national, au sens large, est une condition nécessaire à la sécurité, à la prospérité, aux libertés de nos compatriotes.

    http://gollnisch.com/2016/04/08/marche-non-lue-panne/

  • Ségolène Royal doit s'expliquer sur ses finances

    Un audit de la nouvelle région Aquitaine/Limousin/Poitou-Charentes (ALPC)révèle la "situation financière alarmante" de l'ex-Poitou-Charentes. Sans la fusion (des trois régions), "nous serions vraisemblablement en train de constater la faillite et la banqueroute de la région" Poitou-Charentes, a affirmé le président de la commission des Finances d'ALPC, Olivier Chartier (Les Républicains).

    Retards de paiements s'élevant à 132 millions d'euros, épargne "quasi-nulle" avec un taux net de 0,05%, une sous-budgétisation, des dépenses qui ne sont pas inscrites au budget... Bref : une gestion socialiste avec l'argent des autres.

    Michel Janva

  • On attend un Prince Eugène par Tomislav SUNIC

    Tout tourne toujours autour de bonnes ou de mauvaises dénominations politiques. Nous tous, nous nous désignons comme des citoyens épris de liberté qui sommes très inquiets aujourd’hui de l’avenir de l’identité européenne. En revanche, nos adversaires, à savoir les soi-disant « antifascistes», nous désignent comme des xénophobes, des racistes ou des nazis. Par notre propre expérience, acquise en ex-Yougoslavie et en Amérique multiculturelle, et suite aux recherches de nombreux sociologues, nous savons que les États multiculturels ne connaissent pas une vie bien longue. Tôt ou tard ils s’effondrent dans une guerre civile. Je me réfère à nouveau à l’ancien État bric-à-brac yougoslave qui a fini, malgré les éloges académiques, par s’écrouler sous la diversité des divers intérêts de ses peuples constituants.

    Le chaos migratoire d’aujourd’hui porte un nom erroné, à savoir « la crise des réfugiés ». Parmi ces milliers et milliers de migrants qui se précipitent vers l’Autriche, la plupart ne sont guère des réfugiés. Ce sont des « réfugiés » dans la mesure où ils ont été déjà décrits comme réfugiés par la classe dirigeante et les médias autrichiens. Curieusement, tous ces migrants ne demandent pas l’asile en Turquie ou le long de la route des Balkans. Tous veulent absolument rejoindre l’Allemagne. Ils imaginent l’Autriche, l’Allemagne et la Suède comme des pays de cocagne où l’on peut se procurer de belles femmes. Mais non, Messieurs, Mesdames ! On ne devrait pas blâmer ces migrants pour leurs fausses perceptions : ce sont nos politiciens avec leurs fausses promesses qui fournissent de faux espoirs aux migrants. 

    L’utopie multiculturelle véhiculée par nos politiciens porte un autre faux nom, à savoir l’expression passe-partout « la culture de bienvenue », bien que le nom exact soit plutôt la « culture de l’auto-élimination », la « culture de la culpabilité » ou la « culture de la haine de soi ». Ce qui est connu à l’heure actuelle sous le vocable de « la culture de bienvenue » n’a rien à voir avec la traditionnelle culture européenne de l’hospitalité. La culture de l’accueil d’aujourd’hui n’est qu’un substitut libéral pour le projet communiste qui a échoué. Ce qu’autrefois les communistes en Europe de l’Est n’ont pas pu atteindre par la tyrannie, le Système en place est en train de le réaliser grâce à son ersatz idéologique nommé le multiculturalisme. Le communisme s’est effondré en Europe de l’Est, parce qu’il a su beaucoup mieux concrétiser ses promesses matérialistes dans le libéralisme. Le Système s’imagine que toutes les nations européennes peuvent être remplacées par des migrants non européens dans un supra-État multiculturel, et qu’à leur tour, en tant que pièces de rechange, ces migrants sont censés être continuellement renouvelés. 

    Si nous demandons à nos politiciens et apôtres du multiculturalisme s’ils veulent aller habiter des quartiers multiculturels, y compris les quartiers Vienne – Favoriten ou Neukölln en Allemagne, ils nous diront : « Pas question ! » Ils aiment bien prêcher leur amour de la société multiculturelle tant qu’ils se tiennent à l’écart des immigrés et tant qu’ils vivent dans leurs ghettos dorés en toute sécurité. Si, un de ces jours, la classe dirigeante et ses bien-pensants décident d’y vivre, je ne manquerai pas de leur présenter mes excuses. J’ai vécu fort longtemps dans des quartiers multiculturels aux États-Unis et j’y ai bien appris toute la signification de la double serrure sur ma porte et le sens des armes à feu. 

    Au niveau historique et philosophique, la folie multiculturelle d’aujourd’hui ou la prétendue culture de l’accueil en Autriche, en Allemagne et dans l’Union européenne, représente le dernier avatar de l’idéologie de l’hypermoralisme décrite autrefois par Arnold Gehlen. On peut également démontrer d’une manière scientifique que plus la population d’un pays est ethniquement et culturellement homogène, comme au Japon par exemple, plus ce pays est habité par des citoyens ethniquement et culturellement semblables, plus la survie de cet État, y compris le sens de la solidarité de ses citoyens, y sera assurée. Chez les peuples non européens d’Afrique et d’Asie, par exemple, il est inconcevable d’importer d’autres peuples en masse. Ce n’est que chez les peuples européens souffrant du mal de vivre qu’on observe cet accueil suicidaire, jamais dans les riches pays non européens comme l’Arabie Saoudite, par exemple. En fin de compte, cette pathologie hypermoraliste et altruiste conduit l’Europe droit au suicide. Dès qu’un peuple, en l’occurrence les Allemands, devient las de la vie, cela ne signifie en aucun cas la fin du politique : cela signifie la fin d’un peuple faible. 

    Pourquoi cet hyper-altruisme et cette culture de l’auto-abolition sont-ils si prononcés aujourd’hui en Allemagne et en Autriche et beaucoup moins dans d’autres pays européens ? La raison n’est pas difficile à deviner : toute critique du multiculturalisme vaut à un homme politique ou à un universitaire, en Autriche ou en Allemagne, les stigmates du « fascisme ». Et cela revient toujours à une notice nécrologique sur le plan professionnel. M. Werner Faymann et Mme Merkel, par crainte des amalgames nazis, doivent donc se protéger par une surenchère de l‘importation massive d’immigrants. L’idéologie du multiculturalisme est devenue une forme de légitimité négative dans toute l’Europe et surtout au sein de la classe politique allemande et autrichienne. Par conséquent, tout débat qui traite d’une manière critique du multiculturalisme est qualifié de « xénophobe ». Le mot tabou « xénophobie » est ainsi devenu pour la classe politique européenne une belle excuse pour pérenniser l’éternel statu quo politique. 

    En revanche, les critiques du multiculturalisme sont présentés par les médias comme des méchants absolus, voire comme des criminels. De cette manière, les apôtres du multiculturalisme peuvent justifier toutes les aberrations de leur propre Système en les désignant comme un moindre mal. Les politiciens autrichiens et allemands le savent fort bien et, par conséquent, ils doivent se montrer, aux yeux du monde, plus catholiques que le Pape. Ils doivent renchérir sur les inondations migratoires massives vers l’Allemagne et l’Autriche. Autrement dit, ils se sentent contraints de traiter les migrants mieux que ceux-ci ne s’y attendent. Il serait naïf de penser que les disciples actuels de la culture d’accueil en Autriche peuvent être contredits par des arguments. Le mot allemand « der Gutmensch » (le bien-pensant) décrit parfaitement cette espèce autocensurée multiculturelle et hypermoraliste. Si quelqu’un aujourd’hui en Autriche s’aventure par hasard à citer ses sources scientifiques au sujet du mythe multiculturel, il finit aussitôt sur l’écran de la police de la pensée. Les partis dirigeants et leurs médias ne maintiennent leur pouvoir que grâce à la diabolisation de ceux qui pensent autrement, comme ce fut par exemple le cas en ex-Yougoslavie communiste, où tout dissident était étiqueté fasciste ou criminel de droit commun. La classe politique en Autriche, mais également ailleurs en Europe, est empêtrée dans des simulacres politiques qui, d’une part, idéalisent les peuples non européens et, d’autre part, dénigrent les populations autochtones. 

    Or la pseudo-culture de l’accueil ne peut durer. Au lieu de conduire à la compréhension mutuelle entre les peuples elle approfondit les haines mutuelles. Ceci a été observé de nombreuses fois dans toutes les sociétés multiculturelles. Par exemple, les Américains d’origine asiatique n’aiment pas les Afro-Américains et les Afro-Américains ne sont pas bien vus des Latinos hispaniques. Les émeutes entre membres de différentes nationalités parmi les migrants d’aujourd’hui ne sont guère évoquées en public. Or, même si les « mauvais Allemands » et tous les « mauvais nazis » et tous les « fachos » du monde disparaissent, cela n’empêchera pas la haine mutuelle et la guerre entre ces divers groupes et peuples non européens. Le racisme et l’hostilité envers l’Autre ne sont pas le privilège des Autrichiens, des Allemands ou d’autres peuples européens.

    La mensongère culture de l’accueil d’aujourd’hui nous oblige donc à désigner notre ennemi principal. L’important est de souligner que ce ne sont pas les immigrés asiatiques ou africains qui portent le blâme pour le déclin de l’Europe, mais les politiciens du Système et leur « superclasse » capitaliste. Il s’ensuit que, pour restaurer notre identité allemande, autrichienne ou l’ensemble de l’identité européenne, nous devons d’abord démanteler le capitalisme débridé et le remplacer par d’autres valeurs. Le multiculturalisme est un mythe qui se rattache à la croissance économique sans limites et aux flux migratoires sans limites. Les migrants non européens savent bien qu’ils ne peuvent vivre sans souci que dans une Europe pleine de haine de soi. Les sentiments de haine de soi n’existent guère chez les politiciens de leurs pays d’origine. Le capital financier des oligarques européens, associé à des sentiments de culpabilité parmi les Européens, ainsi qu’à une gauche prédicatrice du multiculturalisme, ne fait que renforcer davantage la migration de millions de migrants non européens. Si les Européens veulent restaurer leur propre identité, ils doivent d’abord faire table rase du capitalisme débridé. L’immigration étrangère s’arrêtera immédiatement. Les migrants n’auront en effet plus aucune raison de résider dans nos pays et de vivre de faux espoirs.

    Nous allons bientôt voir comment notre histoire évolue. En rétrospective, la question se pose à nous tous : à quoi a-t-il servi que le Prince Eugène conduise ses longues guerres contre les conquérants turcs ? Heureusement, l’histoire est ouverte et il ne tient qu’à nous de la refaire à nouveau. Cette fois-ci, ce ne sont pas des années, mais les jours de la décision qui sont devant nous. Or, nous connaissons tous le plus grand principe de sagesse politique de tous les temps : celui qui se fait brebis trouvera un loup pour le manger. Alors, Mesdames et Messieurs, ne soyons plus des brebis. La lutte continue.

    Je vous remercie de votre attention.

    Tomislav Sunic

    • Traduit de l’allemand, voici le texte d’un discours prononcé le 20 février 2016 dans la ville de Klagenfurt en Autriche, au cours du rassemblement contre l’immigration non-européenne.

    • D’abord mis en ligne sur Polémia, le 4 mars 2016 et repris par Euro-Synergies, le 8 mars 2016.

  • Réforme des présidentielles : la dérive oligarchique de l’RPS s’accentue !

  • Colloque Iliade – Jean-François Gautier : « L’histoire n’a pas de sens préalable »

    Docteur en philosophie, Jean-François Gautier est l’auteur de nombreux ouvrages sur la science et la musique dont Le Sens de l’Histoire (éditions Ellipses). Il interviendra demain, samedi 9 avril, au colloque de l’Institut Iliade à Paris (Maison de la Chimie, 10h-18h30). Propos recueillis par Aloysia Biessy pour Le Rouge et le Noir.

    Le Rouge et le Noir : Votre intervention lors du colloque annuel de l’institut Iliade portera sur la pérennité de l’âme européenne. Comment définir, à l’heure où des vagues migratoires successives engendrent le « renouvellement » des populations autochtones, l’âme européenne ?

    Jean-François Gautier : L’âme, la psuchè intellective telle que l’entendaient Aristote et une part essentielle du néoplatonisme (que l’on qualifierait mieux de néo-artistotélisme), est une manière de mise en forme de la réalité, et surtout de la réalité spatiale, c’est-à-dire politique. Les Européens ont toujours distingué ce qui est de chez eux et ce qui est du dehors. Dans les cités helléniques, cela correspondait aux domaines d’Hestia et d’Hermès. L’imperium romain distinguait quant à lui les citoyens et les autres. Et la Déclaration de 1789 rappelle que la souveraineté « réside essentiellement dans la Nation ». L’âme européenne est ce qui donne forme et mouvement à une certaine manière de vivre, de dire le droit des gens et d’affronter le devenir sur un territoire donné. Elle est actuellement ‘en dormition’, comme disait notre ami Venner, mais cela ne signifie pas qu’elle ait disparu.

    Le Rouge et le Noir : Le terme de pérennité laisse sous-entendre une continuité dans le temps. Quel rôle joue le christianisme, présent en Europe depuis plus de 1500 ans, dans la continuité de l’âme européenne ?

    Jean-François Gautier : Il me semble nécessaire de distinguer deux réalités sociales et culturelles. D’un côté le christianisme proprement dit, qui relève d’une théologie monothéiste propre aux clercs et aux savants. Il a entretenu des relations souvent conflictuelles avec les institutions politiques, mais ces mêmes institutions se sont souvent servi de lui, et de son personnel, pour arbitrer des conflits purement politiques. Ce fut le cas en Angleterre lorsque l’Acte de suprématie de 1534 fit de Henry VIII le seul chef d’une Église devenue ‘anglicane’ sans changer quoi que ce soit à la théologie. Et il ne faut pas oublier, en France même, la première convocation des États généraux qui permit à Philippe IV, en janvier 1302, d’affirmer l’autonomie du pouvoir royal sur ses terres. Geste repris par Louis XIV avec la Déclaration de 1682 rédigée par Bossuet et consacrant une Église ‘gallicane’. Ce sont bien des problèmes de territorialisation des pouvoirs qui sont ici évoqués, tout comme ils le furent dans le très long conflit opposant la papauté et l’Empire germanique. Le christianisme en fut un révélateur efficace.

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  • Chronique des lycéens : voitures brûlées, policiers caillassés

    Voiture brûlée, policiers caillassés, feux de poubelles : des incidents ont à nouveau eu lieu ce matin dans plusieurs lycées d'Ile-de-France, conduisant la police à procéder à 38 interpellations, dont 15 pour contrôle d'identité.

    La tension a été particulièrement forte devant le lycée Hélène-Boucher à Tremblay-en France (Seine-Saint-Denis), où une centaine de lycéens cagoulés ont fait face à une dizaine de policiers. Un véhicule a été incendié, deux autres retournés, et les policiers "copieusement caillassés". Pour se dégager, les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène et, à une reprise, du flash ball.

    L'établissement a été fermé vers 10H. Par ailleurs, plusieurs lycées ont été bloqués dans le 11e arrondissement de Paris et à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne). 

    Michel Janva

  • Blocage des lycées et des universités : la liberté de s’instruire entravée

    Dans les lycées comme dans les universités, la loi de la minorité l’emporte.

     

    On peut comprendre l’inquiétude des jeunes pour leur avenir : la situation économique et sociale de la France n’est guère brillante et, d’une façon générale, la politique du pouvoir en place leur donne peu de motifs d’espérer. En revanche, les moyens utilisés par une minorité d’entre eux sont-ils tolérables ?

    C’est toujours le même processus. Quelques dizaines de jeunes, dont on ne saurait dire s’ils sont tous lycéens, bloquent l’accès d’un établissement, entassant des poubelles et divers matériaux ramassés alentour. Ils interdisent toute entrée. Conséquence : les cours sont perturbés ou ne peuvent avoir lieu, faute d’élèves. À Paris, le 31 mars, onze proviseurs, appliquant le principe de précaution, ont décidé d’une fermeture administrative : ils étaient dans l’incapacité de garantir la sécurité des biens et des personnes.

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