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  • Tacite et la naissance du mythe germanique

    Le mythe germanique est ancien ; on le lie souvent aux invasions germaniques.

    Nietzsche en parle très bien dans la Généalogie, I, 11 :

    «  La méfiance profonde, glaciale, que l’Allemand inspire dès qu’il arrive au pouvoir — et il l’inspire une fois de plus de nos jours — est encore un contrecoup de cette horreur insurmontable que pendant des siècles l’Europe a éprouvée devant les fureurs de la blonde brute germanique (— quoiqu’il existe à peine un rapport de catégories, et encore moins une consanguinité entre les anciens Germains et les Allemands d’aujourd’hui). »

    Mais si l’on veut comprendre le mythe germanique il faut relire Tacite. Il est le Maître. Je laisserai traîner du latin pour en inciter à s’y remettre (découvrez Remacle.org et Gutenberg.org sans négliger la traduction allemande de Paul Stefan).

    Tacite, témoin du désastre de la civilisation romaine (comme Sénèque, Pétrone, Juvénal, tant d’autres, désastre si proche du nôtre) :

    « Quant à la population, je suis porté à la croire indigène et moins mélangée qu’ailleurs par l’établissement ou le passage de races étrangères. Ipsos Germanos indigenas crediderim, minimeque aliarum gentium adventibus et hospitiis mixtos. »

    Il frappe fort dès le début notre Tacite, et il maintiendra la pression jusqu’au bout dans ce poème en prose écrit à la gloire d’une race presque idéale.

    «Ils ont un autre chant, appelé bardit, par lequel ils excitent leur courage, et d’où ils augurent quel succès aura la bataille ; car ils tremblent ou font trembler, selon la manière dont l’armée a entonné le bardit. Et ce chant semble moins une suite de paroles que le bruyant concert de l’enthousiasme guerrier. »

    Il en remet une couche sur la pureté de cette race :

    « Du reste je me range à l’avis de ceux qui pensent que le sang des Germains ne fut jamais altéré par des mariages étrangers, que c’est une race pure, sans mélange, et qui ne ressemble qu’à elle-même. »

    Et là lisez bien le latin :

    Ipse eorum opinionibus accedo, qui Germaniae populos nullis aliis aliarum nationum connubiis infectos propriam et sinceram et tantum sui similem gentem exstitisse arbitrantur:

    Tacite accomplit sa description physique :

    « De là cet air de famille qu’on remarque dans cette immense multitude d’hommes : des yeux bleus et farouches ; des cheveux roux ; des corps d’une haute stature et vigoureux pour un premier effort, mais peu capables de travail et de fatigues, et, par un double effet du sol et du climat, résistant aussi mal à la soif et à la chaleur qu’ils supportent facilement le froid et la faim. »

    La richesse chez les Germains est dans le troupeau :

    « On aime le grand nombre des troupeaux ; c’est la seule richesse des Germains, le bien qu’ils estiment le plus. Les dieux (dirai-je irrités ou propices ?) leur ont dénié l’or et l’argent. »

    Leur société parfaite est élitiste et égalitaire :

    « Dans le choix des rois, ils ont égard à la naissance ; dans celui des généraux, à la valeur : et les rois n’ont point une puissance illimitée ni arbitraire ; les généraux commandent par l’exemple plus que par l’autorité. S’ils sont actifs, toujours en vue, toujours au premier rang, l’admiration leur assure l’obéissance. »

    On n’obéit qu’au chef digne. Les décisions importantes sont collectives.

    Tacite fait allusion à la puissance des bois sacrés :

    « Ils ont des images et des étendards qu’ils tirent de leurs bois sacrés et portent dans les combats (effigiesque et signa quaedam, detracta lucis, in proelium ferunt). »

    Il poursuit sur le caractère sacré des bois : 

    « Ils consacrent des bois touffus, de sombres forêts ; et, sous les noms de divinités, leur respect adore dans ces mystérieuses solitudes ce que leurs yeux ne voient pas. lucos ac nemora consecrant, deorumque nominibus appellant secretum illud, quod sola reverentia vident ».

    Il explique pourquoi au combat les germains sont redoutables.

    « Mais le principal aiguillon de leur courage, c’est qu’au lieu d’être un assemblage formé par le hasard, chaque bande d’hommes à cheval, chaque triangle d’infanterie, est composé de guerriers unis par les liens du sang et de la famille. »

    Enfin on comprend comme Siegfried le chant des oiseaux :

    « …car on sait aussi, chez ces peuples, interroger le chant et le vol des oiseaux. Un usage qui leur est particulier, c’est de demander même aux chevaux des présages et des révélations. »

    Mais Tacite est fasciné aussi par la condition féminine ici :

    « Aussi vivent-elles sous la garde de la chasteté, loin des spectacles qui corrompent les mœurs, loin des festins qui allument les passions. Hommes et femmes ignorent également les mystérieuses correspondances. Très peu d’adultères se commettent dans une nation si nombreuse, et le châtiment, qui suit de près la faute, est abandonné au mari. »

    On est loin du beau sexe, du maquillage et du vain marivaudage. La femme chasse même avec le mari.

    « La même chasse nourrit également les hommes et les femmes : car celles-ci accompagnent partout leur mari, et réclament la moitié de la proie. Idemque venatus viros pariter ac feminas alit. Passim enim comitantur, partemque praedae petunt. »

    Elles interviennent du coup dans les batailles ces femmes :

    «On a vu, dit-on, des armées chancelantes et à demi rompues, que des femmes ont ramenées à la charge par l’obstination de leurs prières, en présentant le sein aux fuyards, en leur montrant devant elles la captivité, que les Germains redoutent bien plus vivement pour leurs femmes que pour eux-mêmes. »

    Evidemment la femme a une dimension sacrée et initiatique :

    « Ils croient même qu’il y a dans ce sexe quelque chose de divin et de prophétique (Inesse quin etiam sanctum aliquid et providum putant): aussi ne dédaignent-ils pas ses conseils, et font-ils grand cas de ses prédictions. »

    Il semble bien que notre maître Tacite, témoin lucide de l’effondrement moral du grand peuple romain, ait regardé d’un œil admiratif cette race sublime épargnée par la civilisation ; et qu’il ait comme célébré un univers parfait avec un peuple magique.

    http://www.voxnr.com/7378/tacite-et-la-naissance-du-mythe-germanique

  • Michel Déon, bien au-delà des Hussards…

    3902996581.jpgL’écrivain et académicien Michel Déon s’est éteint hier, à l’âge vénérable de 97 ans et après avoir offert plus de 40 romans à la littérature française dont il restait l’un des plus élégants et brillants représentants.

    Maurrassien, ancien secrétaire de rédaction de l’Action Française, Michel Déon n’était pourtant pas un esprit très politique, mais bien plus un romantique, un aventurier et un rêveur. Il se plaisait d’ailleurs à entretenir des amitiés et des centres d’intérêts dépassant les clivages idéologiques et les sectarismes partisans. Il était beaucoup plus sensible à la qualité humaine qu’aux étiquettes politiques et aimaient les hommes droits, fidèles, courageux et sensibles aux beautés comme aux failles du monde.

    Si l’histoire retiendra son appartenance au fameux groupe des « hussards », en compagnie de Roger Nimier, Jacques Laurent et Antoine Blondin, il se plaisait lui-même à expliquer le caractère largement artificiel et ponctuel de ce « rapprochement ». Il n’aimait pas se sentir enfermé dans ce « concept » idéologico-publicitaire assez largement adolescent. Il aura même, à la fin de sa vie, des mots très durs sur la qualité littéraire et la pérennité de l’œuvre du dandy Nimier.

    Au-delà de son œuvre, considérable, empreinte tout à la fois de fougue et de mélancolie, Michel Déon était également de ces hommes que l’on dit avec tristesse et nostalgie « d’un autre temps ». Cultivé, courtois, amical, élégant, frondeur… Très français, peut-être trop, ce qui peut expliquer son exil irlandais lui permettant d’échapper au spectacle de la déréliction et de la déliquescence de sa patrie tant aimée…

    A l’occasion d’un numéro de la petite revue littéraire que je l’ai plaisir de co-animer avec le camarade Patrick Wagner, « Livr’arbitres », nous l’avions contacté pour solliciter un texte de sa main. Il s’était montré d’une grande disponibilité et d’une extrême amabilité… Depuis lors, il était devenu un « ami » de la revue et nous adressait régulièrement ses encouragements, ses conseils et ses vœux… J’avais bien évidemment été très touché par cette attitude et cette bienveillance qui contrastent tellement avec la morgue et la frénésie narcissique que l’on croise désormais si souvent chez les jeunes écrivaillons qui, après avoir publié deux autofictions pour trentenaires dépressives, se prennent pour des génies littéraires et ne rêvent que de passages chez Laurent Ruquier pour vendre leur soupe et baiser des fans... Autre temps, autres mœurs… Et c’est en faisant ce constat amer que l’on ressent encore plus douloureusement la disparition du grand écrivain.

    Le meilleur moyen de lui rendre hommage, c’est bien sûr d’honorer sa mémoire à travers ses livres qu’il faut lire, relire et faire découvrir aux plus jeunes générations, en commençant peut-être par « Les poneys sauvages » ou le merveilleux « Je vous écris d’Italie ».

    Xavier Eman / C.N.C.

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/le-cercle-non-conforme/

  • Parution en janvier chez Pardès : Mesure de France de Pierre Drieu la Rochelle

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    Dans les bonnes librairies ou sur commande à 

    Pardès 44 rue Wilson 77880 Grez sur Loing

  • Gollnisch: «C’est typique des réflexes impérialistes des politiciens américains»

    Bruno Gollnisch répondait le 22 décembre à  Russia Today sur la délirante « proposition d’enquête sur les liens financiers entre le FN et la Russie» 

    RT France : Un membre de la Chambre des représentants des Etats-Unis aurait appelé, selon le Canard enchainé, à enquêter sur des liens entre le Front national et la Russie et sur les sources de financement du FN. Comment, à votre avis, s’explique un tel intérêt de la part des Etats-Unis ?

    Bruno Gollnisch  : C’est typique des réflexes impérialistes qui habitent encore un certain nombre de politiciens américains qui feraient mieux de balayer devant leur porte. En ce qui concerne les financements de la politique américaine par le grand business mondialiste, c’est une réalité qui s’affiche quotidiennement. Nous n’avons pas de liens financiers, institutionnels, avec la Russie. Nous avons, je crois, sollicité toutes les banques françaises, pas pour nous donner l’argent, mais pour nous en prêter, avec intérêts, pour la campagne, bien que nous soyons la seule formation politique française qui a toujours honoré ses engagements, remboursé ses créanciers. Nous n’en trouvons pas pour des raisons très simples : les banques françaises sont dans les mains du pouvoir politique. Alors nous sommes obligés de nous adresser à des banques étrangères.

    Les banques américaines qui veulent prêter à la campagne de Marine Le Pen sont les bienvenues, elles sont sûres d’être remboursées, parce que Marine Le Pen est déjà donnée en finale de cette compétition, elle franchira naturellement le seuil à partir duquel on peut prétendre au remboursement public. Or, ce parti bénéficie des cotisations de ses membres, de ses élus. Par conséquent, c’est le débiteur rêvé devant lequel tous les banquiers devraient se précipiter pour donner de l’argent. Mais curieusement, en France, nous n’en trouvons pas.

    RT France : Si une enquête est vraiment ouverte, cela va-t-il avoir une influence quelconque sur le FN, à votre avis ?

    Bruno Gollnisch  : Si c’est une enquête qui vient des Etats-Unis, la seule réponse qu’ils auront, c’est «Mind your own business». Le résultat de l’enquête est donc très vite connu.

    Il n’y aura aucune influence, si ce n’est peut-être contraire au sentiment d’exaspération contre les donneurs de leçons. On ne peut pas dire que la politique américaine donne le signe de la moralité, de la vertu. Tout cela est dans l’Evangile : Avant de regarder la paille dans l’œil de ton voisin, regarde plutôt la poutre qui est dans le tien.

    RT France : Y-aura-t-il une réaction de la part du Front National ?

    Bruno Gollnisch : Nous sommes sujets à des attaques quotidiennes venant d’à peu près partout. Nous réagissons une fois sur dix.

    https://gollnisch.com/2016/12/29/gollnisch-cest-typique-reflexes-imperialistes-politiciens-americains/

  • 2016 : la vie politique a été marquée par la révolte des peuples et la crise de confiance envers le monde politique et médiatique

    Ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, haut-fonctionnaire, Maxime Tandonnet écrit dans Le Figarovox :

    "2016 a commencé dans la peur, après une année 2015 ensanglantée par le terrorisme, en particulier les attentats de Paris des 7 et 9 janvier puis du 13 novembre qui ont fait 130 morts. C'est peu de le dire: la réponse des dirigeants politiques ne fut pas à la hauteur du drame épouvantable qui a frappé la France. Le thème de la déchéance de la nationalité, comme mesure emblématique destinée à répondre à la menace terroriste, annoncé lors du discours de Versailles du chef de l'Etat à l'issue du massacre du 13 novembre, a dominé le premier trimestre politique de 2016. Il a déchiré la gauche comme la droite. Fin mars, après trois mois de guerre idéologique incompréhensible, le pouvoir politique, face à une opinion abasourdie par tant de remue-ménage, renonçait à son projet de révision constitutionnelle en faveur de cette mesure.

    Autre trimestre, autre psychodrame: la réforme du droit du travail dès la fin de la polémique sur la déchéance de la nationalité, mobilisait l'attention médiatique. Un mouvement de grèves et de manifestations s'enclenchait dans le pays, provoquant un mécontentement général. Confronté au déchirures de sa majorité le gouvernement faisait acte d'autorité en utilisant le fameux article 49-3 de la Constitution qui permet l'adoption d'un texte de loi sans vote. Mais cette réforme, après des semaines d'agitation, vidée de sa substance, ne trouvait même pas grâce auprès des représentants du patronat qui le jugeaient inutile voire nocive sur certains points pour la compétitivité.

    Et puis, dans ce tumulte général, le sang a recommencé de couler en Europe, subissant les conséquences directes de la guerre qui ravage le Moyen-Orient. Le 22 mars, l'aéroport de Bruxelles était frappé par un attentat qui faisait 30 morts. En France, la tragédie se poursuivait: le terrorisme frappait à Nice pendant la fête du 14 juillet où un camion fou provoquait la mort de plus de 80 personnes dont une dizaine d'enfants, sur la promenade des Anglais. La France touchée ne nouvelle fois au cœur ne donnait cette fois-ci, contrairement aux massacres précédents, aucun signe de solidarité autour de ses dirigeants politiques. Bien au contraire, la tragédie de Nice entraînait, pour la première fois, une polémique sur le dispositif de sécurité. Deux semaines plus tard, le djihadisme frappait une cible emblématique de la France profonde avec le meurtre d'un prêtre âgé, pendant la messe, dans la commune normande de Saint-Etienne de Rouvray.

    Dans ce contexte tragique qui a sidéré l'ensemble de l'Europe, voire du monde occidental, la vie politique a été marquée par la révolte des peuples et la crise de confiance envers le monde politique et médiatique, les élites en général. 2016 signe le paroxysme d'une profonde rupture entre la sensibilité d'en haut, des milieux d'influence et de pouvoir, ceux qui détiennent les leviers de l'expression médiatiques, et les majorités silencieuses, les peuples dits «d'en bas». Les premiers cultivent une vision axée sur l'ouverture des frontières, la mobilité planétaire, la valorisation des minorité et de la société multiculturelle. Les seconds s'accrochent à la nation, aux frontières, à leurs traditions et modes de vie, comme repères dans un monde en ébullition. 2016 a été dominée par cet affrontement entre «mondialisation» et «populisme» selon les termes qu'il est convenu d'utiliser. Dans cette lutte de plus en plus tranchée, les «peuples d'en bas» ont pris l'ascendant pour la première fois. Le Brexit, en a été le premier signe: contre les sondages et les prédictions alarmistes de la plupart des éditorialistes, commentateurs, responsables politiques et économiques, en juin, les Britanniques se sont prononcés pour la sortie d'une Union européenne accusée d'impuissance dans la régulation des flux migratoire. La seconde secousse est survenue en Allemagne, aux élections régionales de septembre marquée par un vote de défiance envers la chancelière Merkel, à qui une partie de l'opinion reproche une politique migratoire laxiste, jugée responsable de l'arrivée en Allemagne d'un million de migrants. 

  • A Montgenèvre, les migrants sont déposés en Mercedes Vito

    Mardi soir 27 décembre , vers 22h30 au poste frontière de Montgenèvre , un véhicule type Mercedes Vito aux vitres fumées force le contrôle, il est rattrapé dans le col de Montgenèvre par la DZ PAF zone sud , une sorte d’unité mobile de la police d’air et frontière… Au volant un « franco-malien », à l’arrière… 25 migrants entassés, la plupart d’origine africaine subsaharienne. Quelques minutes après le retour au point de contrôle, vers 00h30 un deuxième véhicule de même type est arrêté avec à l’arrière 20 migrants. Une arrestation faite à la veille de la venue du ministre de l’intérieur.

  • Le FPÖ réclamera le poste de chancelier d’Autriche

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    Le FPÖ est donné premier, à 35 % des voix, dans les sondages.

    Si le candidat patriote autrichien du FPÖ à la présidence de la République Norbert Hofer a échoué lors du deuxième tour bis des élections présidentielles du 4 décembre 2016, la route du pouvoir reste ouverte à son parti. En effet, le FPÖ est donné premier, à 35 % des voix, dans les sondages. Le gouvernement actuel, regroupant les sociaux-démocrates du SPÖ et les sociaux-chrétiens de l’ÖVP, est fortement discrédité et peut tomber au cours des mois à venir, ce qui peut conduire à des élections législatives anticipées alors que le scrutin est initialement prévu à l’automne 2018. Le FPÖ désire réclamer pour son président, le nationaliste Heinz-Christian Strache, le poste de chancelier d’Autriche.

    Si le FPÖ n’a jamais obtenu cette fonction, il a participé à des gouvernements au niveau national en disposant du poste de vice-chancelier: le FPÖ, dominé par son aile libérale, a fait partie entre 1983 et 1987 du gouvernement avec le SPÖ, avant de revenir, dirigé par le nationaliste Jörg Haider, aux affaires au début de l’an 2000 aux côtés de l’ÖVP.

    Le poste de chancelier revenant, selon les usages politiques, à Jörg Haider – son parti ayant distancié de peu l’ÖVP lors des élections législatives de 1999 -, celui-ci doit pourtant renoncer à exercer cette fonction car le gouvernement doit faire face, dès avant sa formation, à une énorme pression internationale et à l’opposition du président de la République Thomas Klestil. Le dirigeant de l’ÖVP Wolfgang Schüssel obtient le poste de chancelier. De plus, le président de la République refuse, sous des prétextes moraux, que certaines personnalités du FPÖ, avec qui il a eu des différends personnels, deviennent ministres.

    Jörg Haider place Susanne Riess-Passer au poste de vice-chancelier puis lui laisse sa place de président national du FPÖ.

    Il se retire dans son bastion de Carinthie où il continue d’exercer sa fonction de gouverneur.

    Privés de leurs meilleurs éléments, les ministres FPÖ prennent part à un gouvernement qui doit faire face aux attaques de la presse nationale et internationale et à la mise au ban de l’Autriche par d’autres États. Manquant d’expérience du pouvoir car leur parti n’a plus pris part au gouvernement depuis longtemps, les cadres peu nombreux du FPÖ doivent à la fois s’impliquer dans la gestion du parti et dans celle des cabinets ministériels, tout en ne pouvant pas s’appuyer – contrairement aux partis du système – sur des satellites importants comme les syndicats et les organes corporatifs de concertation sociale. Le parti subit des distorsions. Des disputes surviennent et Jörg Haider, qui n’a pu implanter les réformes souhaitées, doit éliminer politiquement Susanne Riess-Passer qui a échappé à son contrôle. Le chancelier Wolfgang Schüssel profite de la situation et organise des élections anticipées qui voient le FPÖ perdre plus de 60 % de son électorat. Un nouveau gouvernement ÖVP-FPÖ est formé, mais est fortement dominé par l’ÖVP, qui est le vainqueur du scrutin. Susanne Riess-Passer quitte la politique.

    Ayant été largement victime de cette situation qui lui a été imposée, le FPÖ ne désire pas reproduire ce qui apparaît à Heinz-Christian Strache comme étant une grave erreur.

    Son blog

    http://www.bvoltaire.fr/lionelbaland/le-fpo-reclamera-le-poste-de-chancelier-dautriche,302580