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  • Grâce de Jacqueline Sauvage : un autre regard

    648x415_plusieurs-centaines-personnes-rassemblees-paris-23-janvier-2016-defendre-jacqueline-sauvage.jpgHollande ne cesse pas de nous surprendre et la grâce accordée à Jacqueline Sauvage en est une nouvelle démonstration.
    Beaucoup se sont réjouis de cette décision, souvent pour de mauvaises raisons. Les féministes considérant que Jacqueline Sauvage n'avait fait que réagir à un mari criminel et les milieux nationalistes s'insurgeant qu'on condamne cette mère de famille alors qu'on laisse en liberté la racaille... Oui mais voilà, tout cela n'a rien à voir avec le fond de l'affaire et il faut en revenir à quelques principes simples pour comprendre en quoi c'est une mauvaise décision.
    Bien sur, on ne souhaite à personne de passer 10 ans en prison, et pas particulièrement à une mère de famille qui a déjà dû subir, comme n’ont cessé de le rabâcher ses défenseurs, un mari violent. Mais la loi est la loi et si certaines lois sont stupides et illégitimes, nous en convenons, ici la loi n'est en l’occurrence pas trop mal faite.
    Dans un état de droit, c'est à la justice de condamner les actes délictueux et c'est aux citoyens de la saisir. La condamnation de Jacqueline Sauvage était donc plutôt logique, car elle n'a pas eu recours à la justice, et parce qu'elle a privilégié le meurtre au droit. Jacqueline Sauvage a été condamnée par deux fois par des jurys populaires, représentants le peuple français. C'est donc contre une décision prise par les représentants du peuple français qu'Hollande s'est positionné. Cela démontre une nouvelle fois que les lobbies, les minorités agissantes (en l'espèce les féministes) et le quatrième pouvoir (les médias) ont plus de poids que les trois autres pouvoirs dont on peine d'ailleurs parfois à saisir ce qu'ils ont encore de séparé...
    Il est évident qu'une justice idéologique comme celle rendue par de nombreux magistrats de gauche a décrédibilisé les institutions judiciaires aux yeux des Français et que si ces derniers n'ont plus confiance en la justice ou se font « justice eux-mêmes » c'est aussi en lien avec cette défiance. Oui mais voilà, en France, tout le monde a le droit à une défense, car nous ne sommes pas dans une justice tribale. Si Salah Abdelslam a droit à une défense, le mari de Jacqueline Sauvage y avait droit aussi*. Cette dernière ne lui a pas seulement retiré la vie, elle lui a aussi retiré le droit de s'expliquer, le droit de nous approcher un peu plus près de la vérité, cette vérité que les jurys ont cru déceler en la condamnant deux fois.

    Si on autorise le meurtre du mari de Jacqueline Sauvage, tué de coups de fusil dans le dos, alors que des buralistes qui prônent la légitime défense sont condamnés (comme dans le Tarn à 7 ans de prison), c'est la défiance envers la justice qu'on accroît, c'est un permis de tuer qu'on octroie, c'est l'ensauvagement généralisé qu'on autorise. On ouvre la boîte de Pandore des vengeances et des justices différenciées, on rompt avec le principe d'égalité devant la loi. C'est en quelque sorte un saut en arrière vers l'Ancien Régime, où le souverain rend la justice (ici Hollande prenant une décision allant contre la décision populaire) où on est jugé en fonction de ses soutiens (comme c'est hélas trop souvent devenu une habitude, le cas de Christine Lagarde en est un autre exemple), bref si il n'y a plus d'égalité devant la loi, c'est la rupture du pacte qui fait le peuple français. Il n'y a plus UN peuple français mais DES Français.

    Je ne cesse de penser que tous les signes d'une forme de néo-féodalité (bien que je maintiens la critique de ce terme comme je l'avais fait par le passé) sont présents. L'a-société tribalisée de consommation, hyper-connectée et nourrie à l’émotionnel détruit à petit feu le modèle français qui prétendait revenir aux sources gréco-romaines en ré-inventant le citoyen et en adossant la justice à la Raison. Certains s'en réjouissent, vouant aux gémonies la République, ils ont tort et ils s'en apercevront quant il sera trop tard.

    Jean/C.N.C.

    Note :

    * l'illustration de l'article montre bien la confusion mentale des lobbies féministes qui comparent des situations matrimoniales difficiles au terrorisme islamique. De Daesh à M. Sauvage, oppression patriarcale ?

    Pour en savoir plus :

    Vu du droit : Hollande a un don

    Vu du droit : Affaire Sauvage, le culte des coupables innocents

    Bellica : Jacqueline Sauvage a-t-elle été victime de la justice patriarcale ?

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/le-cercle-non-conforme/

  • LA CONCORDANCE D’INTÉRÊTS ENTRE BOBO GAUCHISTES ET IMMIGRÉS

    Cédric, notre national-communiste préféré ;)

    Beaucoup encore ne font pas la jonction entre les intérêts de classe de l’internationale métropolitaine bourgeoise, défendant corps et âme le droit des femmes (à avorter d’un joli prolo qui, remplaçant le temps d’un soir le « Lucas Rochette » du 16ème arrondissement, lui aura donné pour une fois du plaisir), ceux des homosexuels citadins (jouisseurs matérialistes) et ceux des immigrés.

    Sur ces derniers, nous allons arrêter définitivement de Converser Soralement : est-ce que la problématique est sociale ou raciale ? Pléonasme, les 2 mon général !
    L’armée de réserve du Capital a pour fonction de remplacer la population prolétaire locale ; comme l’immigration ne vient plus des pays de l’Est ou de pays Latins (devenant des nouveaux eldorados avec la paix civile et la fraternité qui ne peut qu’être « ethnique » chez eux) nous accueillons ce que nous pouvons appeler gentiment des « peuples en retard technologique » n’ayant aucune notion du travail sur un long projet (donc de civilisation). Nous pouvons faire exception de certains Syriens, Irakiens, Afghans et même Kabyles appartenant à l’ancienne immigration nordique du temps de la dernière ère glaciaire, il y a plus de 6000 ans (je rappelle que l’Iran signifie « le pays des Aryens », je renvoie à l’ouvrage de Savitri Devi « Souvenirs d’une Aryenne » pour connaitre l’histoire de notre peuple). 

    L’Islam (dont « on a plein le cul », cela a été dit récemment) est Arabe et volontairement Wahhabite créant les conditions nécessaires à la confrontation entre prolétaires. Cette culture tribaliste de mentalité désertique ne doit pas être amalgamé à nos frères de longue date dont les représentants sont étrangement diabolisés (Syrie, Irak, Iran, Liban…) soit l’arc Chiite dont le Zoroastrime Perse a modifié l’esprit pour Aryaniser cette religion. Même l’Islam du Mongol Tamerlan (Turquie) se tient mieux que le sunnisme du Maghreb et du Moyen-orient.

    Pour poursuivre ma digression, les Allemands ont accueilli des Syriens et aussi avant des Turques, soit des Aryano-Mongols (les sémites Syriens étant les djihadistes que nous connaissons actuellement), la dernière attaque en date de Berlin est le fait d’un Tunisien, soit une immigration de faible qualité (voir aucune) issue d’un pays désertique. La France se chargeant d’accueillir nombre de maghrébins afin de certainement relancer la conquête spatiale et gagner davantage de prix Nobel de mathématiques. Le calcul est extrêmement brillant.

    L’Allemagne Hitlérienne respectait l’Islam authentique du temps d’autrefois, avant que l’Angleterre et l’Amérique n’en donnent le pouvoir aux sémites Saoudo-Qataris (Je renvoie là aussi le lecteur à l’ouvrage de 1943 de l’Indienne Saïda Savitri « L’Islam devant le National-Socialisme« , qui surprendra par la proximité des organisations hiérarchiques entre sociétés et du nombre immense de volontaires musulmans sur le front de l’Est).

    Pour en revenir à nos gauchistes, leur résistance à la haine vient de leur classe sociale tout simplement, après tout, le terrorisme ne tue pas plus que les accidents de la route, il ne faut surtout pas que les prolétaires reprennent le pouvoir pour renverser la table, jamais ! Jamais le prolo ne doit lui manquer de respect, jamais, au secours, pas cette petite merde qui doit rester à sa place, ne pas appeler à la guerre, à faire de l’incitation à la « haine raciale », lui qui n’a que son RSA à perdre. Et il en connait des centaines qui sont respectables et qui ont travaillé dur sans se plaindre, et qui au moins savaient rester esclaves ! A LEUR PLACE !!!

    C’est cela le nouveau syndrome de Stockholm, tomber amoureux de celui qui menace votre existence, car après tout, il est le meilleur garant de votre survie en ces temps de crises, il éteint la montée de la colère sociale du prolétariat, pour continuer à jouir de ses rentes foncières et sociales dans une « France apaisée » sauvée de la révolution in extremis… ! 

    Les réconciliateurs mettent en scène des clashs anti-racistes comme les bourgeois des métropoles dont ils sont la symétrie exacte. Leur objectif est le même : endormir le blanc, jusqu’à ce qu’il soit entièrement remplacé. Et que tout ça se fasse sans guerre, en silence, s’il vous plait.

    Si Marx vivait aujourd’hui, il remettrait le Bonnet d’âne à qui de droit ! 

    Cédric

    http://suavelos.eu/la-concordance-dinterets-entre-bobo-gauchistes-et-immigres

  • Un peu d’islamologie pour 2017

    « De Mulhouse à Strasbourg » comme dans la chanson, mais même à Nice ou à Paris, les marchés de Noël sont sous haute surveillance de crainte des attentats djihadistes (dont l’un, prévu pour la période de l’Avent dans la capitale, aurait été télécommandé de Syrie mais déjoué en novembre selon Bernard Cazeneuve, qui a annoncé le démantèlement du réseau), ainsi que les églises où plane l’ombre du père Hamel, égorgé en pleine messe par des fous d’Allah le 26 juillet à Saint-Etienne de Rouvray. C’est dire que, cette année, l’« esprit de Noël » n’est pas, si l’on ose dire, à la fête.

    Pour rester dans l’air du (mauvais) temps, et mieux connaître ceux qui nous l’amènent, pourquoi ne pas s’offrir, ou offrir, quelques livres sur la religion dite « de paix et de tolérance » ? Cela tombe bien, les vitrines en regorgent.


    « L’islamo-business, vivier du terrorisme », de Jean-Paul Gourévitch

    Docteur en sciences de l’information et de la communication, ancien enseignant à l’Université de Paris XII et spécialiste de l’Afrique et des migrations, Jean-Paul Gourévitch est l’auteur de multiples ouvrages sur la question dont le fameux Les migrations pour les nuls, La Croisade islamiste, mais aussi L’Immigration, ça coûte ou ça rapporte et, tout récemment, Les migrations méditerranéennes en 2015 dont il chiffre le coût pour les contribuables français à 1,38 milliard d’euros. Tous ces travaux ont conduit celui qui se définit comme « ni islamophile ni islamophobe » à s’intéresser aux sources de financement du djihadisme, et notamment à l’« économie informelle (« travail illégal + fraudes [sociale, fiscale, dans les transports publics] + contrefaçons et piratages + trafics divers + vol + prostitution) », dont il avait déjà, en 2012, estimé qu’elle « représentait 17% du PIB national, soit 340 millions d’euros… avec une perte pour l’Etat de 60 milliards d’euros ».

    2-business_.jpgGigantesque business, donc, qui, affirme notre auteur, alimente les filières terroristes dont l’équipement n’est guère coûteux – 1000 euros pour une kalashnikov, trois à quatre fois plus pour un bazooka – et assure « une large redistribution au niveau du groupe, du quartier et des organisations “amies” auxquelles sont octroyés des “dons” ». D’autant qu’au niveau international s’y ajoutent, outre les subsides considérables versés par les régimes musulmans voulant acheter la paix religieuse, telle la famille royale séoudienne qui, à elle seule, allonge « 12 à 15 milliards de dollars, l’argent des rançons, que la France affirme vertueusement ne pas payer, mais on n’est pas obligé de la croire, celui de la piraterie finançant le djihad des shebab somaliens, mais aussi, dans les pays arabes, et comble de cynisme : la jizya, payée par les dhimmis ; censée leur donner droit à la protection, elle est le plus souvent utilisée pour financer les achats d’armes et rémunérer les combattants »… dont l’objectif est l’extermination des chrétiens. Comme on l’a encore vu le 11 décembre au Caire où un attentat à la bombe revendiqué par l’Etat islamique a massacré plus de vingt-cinq Coptes orthodoxes en pleine messe dominicale !

    Dans ce livre fourmillant de renseignements et de chiffres puisés aux meilleures sources, Jean-Paul Gourévitch ne se borne pas à disséquer les sources de l’argent sale et surtout salement utilisé par les partisans d’un Califat à vocation universaliste : il étudie également les zones géographiques les plus touchées par l’islamisme de combat, soit l’Indonésie, l’Asie centrale, le Moyen-Orient, la Corne de l’Afrique, l’Afrique subsaharienne et le Maghreb, en particulier l’Algérie, rongée par le chômage et la corruption et « engluée dans une culture de guerre qui conjugue islamisation et moralisation » – mais le Maroc n’est pas indemne, qui serait « le pays le plus vulnérable de l’axe méditerranéen » car « la mouvance islamique s’y nourrit du mal-être d’une population dont près de la moitié vit au-dessous du seuil de pauvreté » et qui est « tentée par le retour au fondamentalisme, surtout dans les villes où la pauvreté attise la haine ».

    Or, c’est de la trop prolifique Afrique subsaharienne, du Maghreb et maintenant d’Erythrée ou de Somalie que viennent la plupart de nos immigrés et des actuels migrants qui, déçus dans leurs rêves d’Eldorado européen, se tournent vers les imams exacerbant leurs rancœurs et/ou sombrent dans la délinquance, ce qui les conduit en prison où la propagande ultra-islamiste fait rage. Envoyés au trou pour vols, trafic de haschich ou outrages à « personne dépositaire de l’autorité publique », nombre de petits voyous, à peine élargis, ambitionnent de se sublimer en « soldats du Califat » comme le montre l’auteur en étudiant « les étapes de l’itinéraire » vers le Djihad. Etapes facilitées par le tentaculaire et protéiforme islamo-business et par l’énorme flux de capitaux qu’il engendre.

    « J’étais pas au courant que c’étaient des terroristes ! », de Philippe Herlin

    C’est cette phrase, on s’en souvient, qui avait rendu célèbre Jawad Bendaoud, logeur à Saint-Denis d’Abdelhamid Abaaoud, le responsable opérationnel des attentats de novembre 2015 à Paris, qu’il prétendait avoir hébergé pour la seule raison qu’on lui avait « demandé de rendre service ». Le bonhomme était-il le crétin qu’il prétendait être ou le complice déterminé des terroristes islamistes ?

    Ce qui est sûr, c’est que Jawad avait suivi « l’itinéraire » décrit par Jean-Paul Gourévitch puisque, avant même sa majorité, il avait trucidé en 2006 3-Herlin.jpg« d’un coup de tranchoir en plein thorax » un autre jeune pour une sombre histoire de téléphone volé. Après un réquisitoire très mesuré de l’avocat général Haffide Boulakras expliquant que le trancheur avait « porté volontairement un coup », certes, mortel, « mais sans l’intention de tuer », il s’en tira avec huit ans de prison qu’il ne fit qu’à moitié, pour se livrer ensuite à divers petits trafics.

    Ce qui est sûr aussi est qu’en jouant les naïfs en 2015, Jawad pratiquait en virtuose la taqiya qui, trouvant sa source dans le Coran, « permet et justifie le mensonge et la tromperie, spécialement quand le musulman se trouve en situation de faiblesse ». Philippe Herlin consacre de longs développements à la taqiya, à juste titre puisqu’elle explique pourquoi tant de terroristes s’étant illustrés ces deux dernières années étaient considérés par leur voisinage comme de bons garçons parfaitement intégrés, levant le coude, courant les filles (ou les garçons, comme le Tunisien Mohamed Lahouaiej Bouhlel, l’exterminateur de la Promenade des Anglais à Nice) et que nul n’aurait pu soupçonner de radicalisation.

    Sur les six à quinze millions de musulmans qu’abrite la France selon les différentes sources, combien cachent ainsi leur jeu de mort ? Notre auteur se réfère à juste titre aux dernières élections tunisiennes, à l’occasion desquelles, dans les deux circonscriptions de France, les Tunisiens installés chez nous et les binationaux ont accordé au parti islamiste Ennahda jusqu’à 33,70% des voix. Il cite également un sondage britannique assez terrifiant selon lequel « quatre musulmans sur dix souhaitent que la charia soit instaurée dans les zones où ils sont majoritaires » au Royaume-Uni.

    « Peut-on vivre avec ces gens-là ? », s’interroge-t-il, « La réponse est évidemment négative. » Mais comment, loin « de l’amalgame et de la peur de l’amalgame », régler le problème ? « Par la loi […] Une loi qui criminalise ce qui ne l’est pas, ou insuffisamment, c’est-à-dire tout ce qui relève de l’islamisme au sens large […] Il ne s’agit pas d’une épuration ethnique mais d’une épuration judiciaire, oui », nécessairement à l’échelle européenne puisque le problème se pose à tout le continent. Ce qui est « peut-être un mal pour un bien car voilà qui permettrait de resserrer les liens entre toutes les nations européennes pour en faire une force inexpugnable ».

    Utopique ? Irénique ? Chimérique ? Peut-être, mais Philippe Herlin n’est pas un songe-creux. Il est économiste de profession, ce qui ne l’empêche pas d’écrire d’une plume si alerte que ses arguments portent.

    Camille Galic 15/12/2016

    Jean-Paul Gourévitch, L’islamo-business, éd. Pierre-Guillaume de Roux, 2016, 210 pages.

    Philippe Herlin, J’étais pas au courant que c’étaient des terroristes ! Ed. de Paris/Max Chaleil, 2016, 72 pages. Site de l’auteur : www.philippeherlin.com.

    http://www.polemia.com/un-peu-dislamologie-pour-2017/

  • Auto-défense : cambrioler un buraliste et tuer son mari ne sont pas des actes anodins

    Suite à la grâce de Jacqueline Sauvage, le philosophe Robert Redeker s'étonne dans Le Figarovox de l'absence de compassion pour Luc Fournié condamné à dix ans ferme pour avoir tué un cambrioleur :

    "Deux affaires mettant en cause la notion d'autodéfense engendrent ces derniers temps dans les médias et sur les réseaux sociaux, des expressions aussi opposées que confuses. Luc Fournié, désormais connu comme «le buraliste de Lavaur», et Jacqueline Sauvage, qui envoya son mari violent émigrer dans l'au-delà, en figurent les protagonistes. Luc Fournié vient d'être condamné à 10 ans de prison ferme, sans aucune compassion publique, quand, par contraste, Jacqueline Sauvage ne lasse pas d'être l'objet de toute l'attention compréhensive des médias et vient d'être graciée par François Hollande. L'analyse de ce paradoxe apporte un éclairage révélateur sur les incohérences d'une société, la nôtre, qui n'aborde la question de l'autodéfense que par la voie des fantasmes.

    Personne ne le niera: l'autodéfense est le premier des droits naturels. Elle est tellement adhérente à l'idée de vie qu'aucun système juridique ne la remet formellement en cause. Ce droit ne peut jamais être entièrement délégué à la société, du fait de l'urgence qui s'impose dans les agressions. Définissons-là ainsi: l'autodéfense est une situation de violence qui fabrique deux victimes, la personne qui se défend, d'abord, qui à juste titre protège ses biens et sa vie, et l'agresseur ensuite, qui en réponse à son méfait subit des dommages pouvant aller jusqu'à la mort. En un clin d'œil, l'agresseur devient victime de sa victime. En fait, l'autodéfense inverse les rôles: la victime se change en agresseur, victime-agresseur, quand l'agresseur est changé en victime, agresseur-victime. A cause de ces paradoxes, aux yeux des juges et d'une opinion publique influencée par les médias, toute affaire d'auto-défense mute séance tenante en un conflit de légitimités. Quelle est la victime légitime, celle dont le dol doit être réparé, et, parallèlement, quel est l'agresseur attitré, celui qui doit être puni? Toute l'occupation de l'opinion publique est de choisir cette victime et de choisir cet agresseur. Elle le fait rarement dans la clarté, la passion l'emportant généralement sur la raison. Devenue victime, l'agresseur peut gagner l'oubli de son statut de coupable ; c'est ainsi que le cambrioleur de Lavaur n'est plus un coupable, mais, en dépit de toute réalité et de tout bon sens, une sorte de victime absolue, de victime exemplaire, sur laquelle les belles âmes larmoient.

    Les affaires Fournié et Sauvage s'offrent à l'observateur en tête-bêche, l'une se reflétant dans l'autre comme en des miroirs inversés: dans la première affaire, l'idéologie dominante semble prendre parti pour la meurtrière par auto-défense, insistant sur sa qualité de victime, alors que dans la seconde, elle prend clairement parti pour le cambrioleur, renvoyant le buraliste qui s'est défendu au statut de criminel sans excuses. Suivant leur distance par rapport aux discours en vogue concernant les problèmes sociétaux, il existerait de bons crimes par autodéfense, celui de Madame Sauvage par exemple, et de mauvais, dont celui de Monsieur Fournié fournit un échantillon. Une grande partie de ceux et celles qui se dressent pour soutenir Madame Sauvage, meurtrière de son mari, condamnent en se pinçant le nez Monsieur Fournié, meurtrier de son cambrioleur. En matière d'autodéfense les indignations s'avèrent à géométrie variable. Le thème sociétal, en soi tout à fait bienvenu, de la lutte contre les violences infligées aux femmes, porte la caste jacassante (pour employer une formule de Donoso Cortès) et l'opinion publique à une certaine indulgence pour Madame Sauvage, alors que Monsieur Fournié a la malchance d'être un «mâle blanc de plus de 50 ans», c'est-à-dire une figure ontologiquement repoussante. D'autant plus qu'il est petit commerçant, par où l'on soupçonne inconsciemment son crime d'être inspiré par le poujadisme! Il y a plus: même si l'on en vient à estimer que le meurtre commis par Madame Sauvage est plus prémédité que celui accompli par Monsieur Fournié, le résultat ne changera pas: dans l'impitoyable concurrence des victimes, le buraliste de Lavaur a perdu.

    Passion adversaire de toute argumentation sérieuse, cette concurrence des victimes incite des groupes de citoyens à se tourner vers le chef de l'Etat pour obtenir la grâce de tel ou telle meurtrier par autodéfense. Si la condamnation était l'œuvre de juges professionnels, ce type de demande serait recevable, mais lorsque la condamnation est le produit des délibérations d'un jury populaire statuant «au nom du peuple français», le recours en grâce entre en contradiction avec l'idée même de démocratie. Car cela signifie qu'il y a une personne en-dehors et au-dessus du peuple autorisée à annuler selon son bon plaisir des arrêts pris par des jurés exprimant la volonté populaire.

    La concurrence des victimes est une lutte qui cherche à innocenter les coupables qui en sortent victorieux. Attisée par d'innombrables discours et proclamations, elle tend à faire oublier que cambrioler un buraliste et tuer son mari ne sont pas des actes anodins. Les Français n'en pourront neutraliser les effets délétères que du jour où ils s'essaieront à une approche moins passionnelle, moins polluée par l'idéologie, des situations d'autodéfense."

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Journal du Jeudi 29 décembre 2016 - Politique / Les cadeaux de départ de François Hollande

  • Les banques européennes sommées de payer Wall Street

    Le Crédit Suisse et la Deutsche Bank ont ​​été condamnés à une pénalité de plus de 12 milliards de dollars – une broutille – pour avoir vendu des emprunts toxiques aux États-Unis. Elles vont payer, bien sûr, comme l’ont déjà fait leurs consœurs américaines, puisque le système n’est pas remis en cause.

    Barack Obama a joué son rôle de président de la « plus grande démocratie au monde ». Il a tapé du poing sur la table, disant qu’il voulait poursuivre les banques qui avaient vendu de la dette « subprime », provoquant, en 2008, la pire crise économique que l’on ait connu depuis la Grande Dépression de 1929. Les familles qui ont été expulsées de leurs foyers et sont allé rejoindre la file des soupes populaires ont du trouver ça « correct ». Les vilaines banques ont donc été « condamnées ». Mais comme la plupart d’entre elles étaient renflouées, dans le même temps, par l’argent des contribuables, cela restait une bonne opération. On a joué le jeu en arborant des mines contrites devant les caméras. Ensuite, après négociation entre gens raisonnables, on a payé des sommes raisonnables.

    Le Crédit Suisse vient, tout aussi tranquillement, d’accepter de payer plus de 5,2 milliards de dollars dans un accord semblable avec les autorités américaines. Cette pénalité va lui faire subir une deuxième année de perte en 2017, mais qu’importe. Il paiera d’abord 2,48 milliards de dollars et plus tard, 2,8 milliards de dollars sur cinq ans pour « compenser l’impact » sur ses clients. Le Crédit Suisse est, par ailleurs, toujours confronté à des poursuites intentées par les états de New-York et du New Jersey pour avoir écoulé ses titres hypothécaires toxiques. Mais, dans ce milieu, tout reste feutré. La banque a été prise la main dans le sac, elle négociera un accord, là encore, raisonnable.

    La Deutsche Bank a également docilement accepté un règlement total de 7,2 milliards de dollars pour la vente de ses titres hypothécaires toxiques. Le règlement sera également divisé en deux-temps. La banque allemande a habilement négocié : le ministère de la Justice des États-Unis avait initialement demandé plus de 14 milliards. Les investisseurs sont contents. Du coup, pour fêter ça, les actions de DB viennent de gagner plus de deux pour-cent.

    Ces sanctions de l’administration américaine arrivent maintenant pour défavoriser les banques européennes face à leurs rivales américaines, plus puissantes, qui ont déjà absorbé leurs amendes de 46 milliards de dollars, une pacotille. C’est normal, c’est l’Amérique qui mène le jeu et c’est le prix à payer pour participer aux juteuses magouilles de Wall Street.

    http://www.medias-presse.info/les-banques-europeennes-sommees-de-payer-wall-street/66994/