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  • Affaire Ghosn, affaire Renault-Nissan, affaire française ?

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    Carlos Ghosn, grand capitaine et citoyen mondial, mettait moins sa fortune au service du bien commun qu’il ne mettait en péril le bien commun pour sa propre fortune. Ou comment la philosophie financière d’un leader en vient à fragiliser une industrie nationale. 

    À la fin du mois de novembre, le monde interloqué a appris l’arrestation au Japon, à sa descente d’avion, du patron du premier groupe automobile mondial, considéré jusque-là comme le modèle de tous les capitaines d’industrie actuels. Il ne s’agit pas ici de porter un jugement sur une affaire en cours dont la justice est saisie mais, à cette occasion, de réfléchir sur ce qu’elle révèle des fragilités d’un système économique mondialisé par la finance.

    Le groupe Renault, fleuron de l’industrie française

    Avec plus de dix millions de voitures vendues en 2017 (9 % du marché mondial), ce que l’on appelle en France le « groupe Renault » est devenu le premier constructeur automobile au monde, devant Volkswagen, General Motors et Toyota. Ce groupe est considéré comme le fleuron de l’industrie française et, pour le maintenir à cette place, l’État en détient 15 % du capital et 22 % des droits de vote. Il désigne un membre du Conseil d’administration et en « propose » un autre au vote de l’Assemblée générale des actionnaires. Mais, à y regarder de plus près, la « nationalité » française du groupe n’est pas aussi clairement assumée. Tout d’abord le capital de l’ensemble se trouve réparti entre le Japon, la France, la Russie, l’Allemagne, tandis que les voitures vendues par le groupe sont commercialisées sous les marques Nissan, Renault, Mitsubishi, Lada, Dacia, Alpine… Il faut y ajouter des filiales, dites stratégiques, qui ont pour but d’optimiser les résultats financiers et la pression fiscale, comme la filiale d’assurance domiciliée à Malte. Mais ce qui est le plus significatif, c’est que la société qui joue le rôle de holding (mais qui est une filiale 50/50 de Renault et de Nissan) est domiciliée à Amsterdam pour permettre au groupe de bénéficier de ce qui est connu dans le jargon des conseillers fiscaux comme le « sandwich hollandais ». Il en résulte qu’en 2017, si l’on en croit les chiffres officiellement publiés, le montant de l’impôt sur les bénéfices payés en France par Renault était inférieur à 15 % du bénéfice. Mais il n’y a pas que l’optimisation fiscale que peuvent s’offrir les grands groupes multinationaux, il y a aussi une optimisation sociale. C’est ainsi que la réussite du groupe Renault-Nissan, sous l’impulsion de Carlos Ghosn, a été en partie due à une « externalisation » de la sous-traitance, à des mises à la retraite anticipées – dont la conséquence première est de faire prendre en charge par la collectivité des rémunérations perçues par ces nouveaux retraités – et à des délocalisations massives. Aujourd’hui, sur les 181 350 salariés que compte le groupe, à peine 48 000 travaillent en France. Et on pourrait continuer la liste de ces avantages ouverts aux seules multinationales, simplement organisées autour de liens financiers et jonglant avec des systèmes juridiques entremêlés.

    Les multinationales au-dessus des droits communs

    Le groupe, tel qu’il est organisé, semble bien, en effet, « optimiser » aussi le droit¹. Il repose sur un système de participations croisées entre Renault qui détient plus de 43 % du capital de Nissan et Nissan qui détient 15 % du capital de Renault. Sans compter que Renault détient 2,17 % de son propre capital (en pratique cette « autodétention » débouche sur un gonflement artificiel du capital nominal, dont le droit dit qu’il est la garantie des créanciers). Au regard du droit français, Nissan n’a donc pas le droit de prendre part aux votes affectant la direction de Renault. Mais on constate que si Nissan détient un poste d’administrateur, privé du droit de vote en vertu de la loi, un autre administrateur est élu « sur proposition de Nissan » ; rien ne s’oppose donc à ce qu’il participe aux décisions. De plus, la « tête » du groupe est la société Alliance BV dans laquelle il n’y a pas de participations croisées et où Nissan et Renault sont à parité. Et c’est Alliance BV qui prend les décisions stratégiques. Cette « optimisation » juridique permet d’éviter nombre de contraintes imposées tant par le droit des sociétés que le droit de la concurrence² (sans parler bien sûr du droit fiscal).

    Que sert à l’homme de gagner l’univers ?

    Une autre information est frappante. Carlos Ghosn est vraiment un homme universel. Il sait tout faire. Ce n’est pas pour rien que, jusqu’au début de l’affaire, il était président de Renault, Nissan, Mitsubishi et Alliance. Mais, au-delà, il était aussi impliqué dans diverses opérations immobilières, notamment au Brésil et dans le nord du Liban, ainsi que dans la gestion d’un domaine viticole. Etant ainsi un homme universel, que l’on voyait un jour à Maubeuge auprès du président Macron, un autre à Moscou avec le président Poutine, un troisième à Pékin avec le président Xi Jinping et un autre au forum de Davos, il partageait son temps entre ses divers domiciles, à Beyrouth, Tokyo, Paris, Amsterdam, Rio de Janeiro, sans compter Beaulieu, sur la Côte d’Azur. On comprend qu’il ait eu besoin d’un avion privé pour pouvoir se rendre rapidement de l’un à l’autre. On comprend aussi que les Libanais, fiers de « leur » enfant, aient émis un timbre à son effigie et que les Japonais reconnaissants aient imaginé un manga dont ce « samouraï » d’aujourd’hui est le héros. On comprend enfin que pour assurer sa défense devant les juridictions japonaises il fasse appel à un célèbre cabinet d’avocats américains. Que restera-t-il de tout cela demain ? En attendant, il bénéficie provisoirement d’une nouvelle résidence, qu’il n’a ni choisie ni fait aménager spécialement pour lui.

    Trois leçons

    De ce rapide tour d’horizon, il y a au moins trois leçons principales à tirer. La première est que, dans un groupe multinational comme Renault-Nissan, un événement – quelles qu’en soient la cause et la nature – se produisant dans un pays entraîne des conséquences qui peuvent affecter gravement l’économie d’un autre pays, sans que les autorités de celui-ci puissent intervenir. La seconde est qu’un Conseil d’administration composé de membres éminents choisis pour leur appartenance à « l’élite » politico-administrative, et comportant presque autant de femmes que d’hommes, est impuissant à comprendre les agissements du président ; en l’occurrence, ils n’ont rien vu venir et ils sont incapables de prendre la défense dudit président qu’ils sont pourtant chargés d’accompagner et de surveiller. Plus grave : s’il s’agit d’un complot proprement japonais au profit de Nissan, qui se grefferait sur l’affaire, ce qui peut évidemment se supputer, voilà les Français dans l’incapacité de réagir !

    Enfin, les entreprises d’aujourd’hui n’ont rien à voir avec celles que l’on présente aux étudiants dans les Universités et dont Schumpeter a vanté les mérites. Dans le modèle enseigné, les entrepreneurs étaient des hommes qui risquaient leur fortune personnelle au service d’un projet qu’ils avaient conçu et qui donnait du travail à d’autres pour servir le bien commun ; aujourd’hui, le capitaine d’industrie est quelqu’un qui utilise l’argent des autres en faisant la promotion d’un projet qui lui est extérieur et pour lequel il est prêt à sacrifier de nombreux travailleurs afin d’en retirer une fortune personnelle.   

    1. Nous n’aborderons pas ici le droit boursier car les variations observées sur les cours des actions ne sont pas caractéristiques des sociétés multinationales mais du fonctionnement de ces « casinos » appelés Bourses.

    2. Dans ce domaine, on doit aussi se poser la question de la « coopération » avec l’Allemand Daimler qui détient 3 % du capital de Renault et autant de celui de Nissan.

     François Reloujac

    Journaliste, spécialiste des questions économiques

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2019/01/07/affaire-ghosn-affaire-renault-nissan-affaire-francaise-6118977.html

  • Emmanuel Macron, premier des pyromanes, par Ivan Rioufol

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    Dans une France inflammable, il est irresponsable de jouer avec les allumettes. Or c’est ce que fait Emmanuel Macron depuis le 17 novembre 2018, date de la première manifestation des Gilets jaunes. Le crescendo dans la violence est attisé par un pouvoir incapable de se résoudre à l’apaisement et à la bienveillance, ces mots portés naguère par la macronie. Il est évidemment choquant d’avoir vu, samedi à Paris lors d’une énième manifestation, un gendarme pris à partie par un boxeur. La porte d’entrée du porte-parolat du gouvernement, laissé sans protection policière, a également été enfoncée par un porte-palette. Benjamin Griveaux a fui par une porte dérobée. C’est lui qui, le 4 janvier, avait promis : “Nous allons aller plus loin dans le changement, être plus radicaux. Peut-être avons-nous trop composé avec certains conservatismes. Nous allons changer cela“. C’est Griveaux qui avait également qualifié les Gilets Jaunes d’”agitateurs” accusés de vouloir “renverser le gouvernement”. Mais à quoi rime d’agiter le chiffon rouge ? Le chef de l’Etat est le premier des pyromanes.

    Dans ses vœux du 31 décembre, il ne s’est pas contenté d’associer les Gilets jaunes à “une foule haineuse“. Macron a aussi assuré que cette France enracinée s’en prenait “aux élus, aux forces de l’ordre, aux journalistes, aux juifs, aux étrangers, aux homosexuels“, dans un amalgame qu’il interdit quand il s’agit de juger les dérapages des minorités protégées. Ce choix de la rupture avec son peuple est une stratégie démente. L’observateur ne compte plus les insultes présidentielles contre “ceux qui ne sont rien” ou la “lèpre qui monte”. Les blessures narcissiques de Macron ne l’autorisent pas à ces montées aux extrêmes. Les Français révoltés ne sont sans doute pas toujours adroits ni délicats. Mais ce ne sont pas des brigands, ni des canailles, ni des sous-hommes.

    Ce lundi, Gérald Darmanin a concédé sur RTL qu’il fallait “distinguer” entre les Gilets jaunes et les ultra-violents. A la bonne heure ! C’est ce ministre qui avait dit il y a peu avoir vu “la peste brune” dans des mobilisations sur les Champs-Elysées. Bruno le Maire avait parlé, lui, de “dérives homophobes et racistes“. Dès dimanche, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education, avait tempéré : “On fait très clairement la distinction entre ceux qui manifestent de façon légale et ceux qui se sont engouffrés dans la brèche des désordres”. Faut-il voir dans ces tardives réflexions de bon sens l’aveu de l’échec de la diabolisation des Gilets jaunes ? Il est en tout cas navrant d’avoir assisté, durant près de deux mois, au naufrage d’un pouvoir à ce point incapable d’entendre la voix du peuple d’en bas. Celui-ci ne pardonnera pas avant longtemps d’avoir été si injustement assigné à un rôle d’abruti ou de fasciste.

    Ce terrorisme intellectuel à front de taureau, relayé par des commentateurs réduits à insulter des malheureux, restera une tache sur une macronie qui se prétendait exemplaire. Il est à craindre que cette caste désormais assiégée ne poursuive dans sa fuite en avant suicidaire, en gardant ses œillères. Il y a une incohérence à inviter les Français à participer désormais au “grand débat”, tout en laissant comprendre que le président n’en fera encore qu’à sa guise. A l’issue du conseil des ministres de la rentrée, vendredi, Macron a fait savoir qu’il entendait aller “plus loin, plus vite, plus fort, plus radicalement dans les changements”. Plus loin, plus vite, plus fort, plus radicalement : le désir mimétique, décrit par René Girard, va-t-il poursuivre son terrible engrenage ?

    Ivan Rioufol

    Texte daté du 7 janvier 2019 et repris du blog d’Ivan Rioufol

    https://fr.novopress.info/

  • « Les principes libéraux sont en train de voler en éclats » [1]

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    Cet article (Figarovox, 31.12) est long, raison pour laquelle nous le publions en deux parties, aujourd'hui et demain. Mais il est capital, surtout dans ses conclusions qui démontrent le grand retour du politique, sa reprise en mains de l'économique, la fin prévisible du néolibéralisme et du multilatéralisme mondialistes. A lire dans sa totalité LFAR    

    Depuis son élection, le président américain Donald Trump a fait de la hausse de Wall Street un indicateur de la bonne santé économique américaine et de la réussite de sa politique. Mais voilà : les effets conjugués d'une déréglementation financière et d'une réduction massive d'impôts s'estompent. La chute brutale, en fin d'année, des indices boursiers américains est perçue comme le signe annonciateur d'une crise économique imminente. Il y a quelques bonnes raisons d'y croire. 

    La première et la principale source d'inquiétude est que les États-Unis en sont à leur neuvième année consécutive de croissance économique, ce qui correspond à l'un des plus longs cycles de croissance de leur histoire. La dernière performance de ce type date de 1992-2000 ; elle avait débouché sur une brève récession en 2001, à la suite de l'effondrement de la bulle Internet. Or, loin de s'affaiblir, la croissance américaine des derniers mois s'est en fait accélérée, dépassant les 3 % en rythme annuel au 2ème et 3ème trimestre. Bonne nouvelle ? Pas vraiment, car cette croissance se fait sur une économie de plein-emploi (3,7 % de chômage) et n'apparaît pas soutenable à court terme. Elle l'est d'autant moins qu'ailleurs dans le monde les performances économiques régressent. Les économies européennes et chinoises sont en phase de décélération tandis que les pays émergents tels que la Turquie, le Brésil ou l'Argentine ont plongé dans la crise depuis le début de l'année. 

    Des conflits commerciaux en suspens 

    Autre signe peu encourageant, l'administration Trump ne cesse de souffler le chaud et le froid en matière commerciale. Tantôt elle menace ses partenaires commerciaux d'une hausse unilatérale de droits de douane, tantôt elle annonce la conclusion d'un accord ou d'une trêve, lorsqu'elle parvient à obtenir quelques concessions chez la partie adverse. La stratégie commerciale américaine est en réalité loin d'être erratique. Depuis qu'il est au pouvoir, Donald Trump applique une politique déterminée qui consiste à négocier en position de force avec la Chine et l'Union européenne à tour de rôle. Cette stratégie fonctionne dans la mesure où ni les autorités européennes ni la Chine ne parviennent pour l'instant à lire clairement les objectifs américains de long terme qui semblent varier en fonction des circonstances. 

    De fait, Trump ne mène pas une politique protectionniste, ce qui consisterait à encadrer le commerce international dans le but de contribuer à des objectifs économiques et sociaux, mais développe une stratégie de type mercantiliste. Son comportement relève davantage de l'homme d'affaires que du responsable politique. Il ne cherche pas à réguler mais à obtenir des concessions spécifiques au service de ses industriels. En échange d'une trêve commerciale de trois mois, il est ainsi parvenu à obtenir de la Chine qu'elle augmente ses achats de gaz US et qu'elle renforce la protection légale des droits de propriété intellectuelle. De même, en menaçant les constructeurs automobiles allemands, il a obtenu de Merkel un renoncement au projet européen de taxation des « GAFAM » (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), ces entreprises du net (exclusivement américaines) qui parviennent à échapper à l'impôt en jouant de la concurrence fiscale entre les États. 

    Ces tensions commerciales ne sont pas sans inquiéter. Il pourrait arriver un moment où les partenaires commerciaux des États-Unis pourraient se rebiffer, voire se coaliser, et imposer à leur tour des sanctions aux entreprises américaines. 

    Querelles sur le front intérieur 

    Enfin, dernier sujet d'inquiétude, les querelles internes à l'administration américaine elle-même. Incapable d'obtenir du Congrès les 5 milliards de dollars nécessaires au financement de la construction du mur frontalier avec le Mexique, la présidence bloque depuis le 20 décembre l'adoption du budget fédéral, conduisant au « shutdown », c'est-à-dire à l'arrêt soudain du paiement des salaires de 800 000 fonctionnaires fédéraux américains et à la cessation de nombreuses missions fédérales. Depuis les élections partielles de novembre dernier, les Républicains ont perdu la Chambre des représentants nécessaire à l'adoption du budget ce qui implique une forme de cohabitation à l'américaine entre le Président républicain et la Chambre démocrate, en particulier pour tout ce qui relève de la politique budgétaire. 

    Autre cohabitation difficile, celle qui oppose Donald Trump à Jerome Powel, le président de la Réserve fédérale, la banque centrale américaine (Fed). Depuis décembre 2015, la Fed mène une politique monétaire qui vise à sortir de la politique accommodante menée depuis 2008. Aussi entend-elle d'une part se débarrasser progressivement des actifs détenus à son bilan achetés pour soutenir l'économie américaine et les dépenses publiques dans le cadre du « Quantitative Easing », et d'autre part relever progressivement ses taux d'intérêt directeurs. En 2018, ils ont été relevés quatre fois, passant de 1,5 % à 2,5 %, une hausse plus rapide que lors des années précédentes. 

    Or, la dernière hausse en date, celle de décembre, a suscité le courroux du président américain. Trump accuse notamment cette dernière hausse d'être responsable de l'effondrement des marchés financiers de décembre. Une hausse des taux de la Fed conduit mécaniquement à hausser la rentabilité des créances de court terme, des actifs sans risque. Aussi, plus les taux d'intérêt augmentent, moins les marchés d'actions sont attractifs, par comparaison. De plus, les taux d'intérêt déterminent les taux d'emprunt pour les entreprises et les ménages ; leur hausse contribue donc à déprimer l'investissement et la consommation et tend à freiner l'économie dans son ensemble. Enfin, des taux d'intérêt en hausse contribuent à valoriser le dollar sur le marché des changes, ce qui renchérit le coût des exportations et diminue à l'inverse celui des importations. Bref, Donald Trump craint, et il n'a pas entièrement tort, que cette hausse rapide des taux d'intérêt de la Fed ne contribue à fragiliser l'économie américaine et ne suscite le retournement de cycle qu'elle est censée prévenir.(A suivre, demain)    

    David Cayla est économiste, maître de conférences à l'université d'Angers. Il a notamment publié L'Économie du réel (De Boeck Supérieur, 2018) et a contribué à l'ouvrage collectif, coordonné par Henri Sterdyniak, Macron, un mauvais tournant (Les liens qui libèrent, 2018).

    David Cayla 

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Plus de 35 villes de départ pour venir en car à la Marche Pour La Vie de Paris

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  • Économie : ce ne sera pas une correction mais un krach !

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    Marc Rousset

    Étienne Lefebvre, rédacteur en chef des Échos, vient de déclarer : « Il n’y aura pas de krach, mais une correction en 2019. » En fait, les Français, avec à leur tête Macron, « barreur de petit temps »selon Nicolas Sarkozy, doivent bel et bien s’attendre à un krach en 2019 ou 2020 au plus tard. Les raisons sont multiples : hyper-endettement démentiel (mondial, public et privé), signes de ralentissement de la croissance, incertitudes en janvier 2019 liées au Brexit, restriction des liquidités car fin des politiques monétaires non conventionnelles des banques centrales, remontée inéluctable des taux d’intérêt, fin de la trêve commerciale Chine/États-Unis le 1er mars 2019, élections en mai 2019 et risques populistes salvateurs en Europe, fragilité des pays émergents endettés en dollars, bulles spéculatives boursières et immobilières partout dans le monde, implosion à venir des produits dérivés bancaires.

    En Espagne, on assiste à la descente aux enfers de l’entreprise de distribution Dia, tandis que le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez relève de 22 %, par décret, le SMIC avec une perte de compétitivité du pays à la clé. En Allemagne, même une entreprise comme Volkswagen doit emprunter, depuis 2018, à 1 % au-dessus du taux du Bund allemand. Aux États-Unis, le président de la Fed Jerome Powell, contrairement aux précédentes déclarations sur les hausses à venir des taux d’intérêt en 2019, face à la chute de Wall Street, aux plaintes des boursiers et aux pressions de Donald Trump, déclare d’une façon très opportuniste que la politique monétaire n’est pas sur une trajectoire préconçue, que la stratégie de réduction automatique du bilan de la Fed à 50 milliards de dollars par mois pourrait être modulée .

    Les hausses de taux d’intérêt qui se profilent risquent de faire de nombreuses victimes, étouffées par la charge de la dette. En zone euro, la prime de risque sur les marchés obligataires va augmenter, suite aux incertitudes politiques, en même temps que la volatilité boursière. Natixis, dans une étude économique récente, souligne que, pour les pays de l’Europe du Sud et la France souhaitant corriger leurs stupides réévaluations internes provoquées par le laxisme socialiste (35 h, régimes spéciaux, abaissement de l’âge de la retraite), dévaluer d’une façon interne est maintenant impossible socialement et politiquement : « sortir de l’euro serait catastrophique, mais rester dans l’euro peut être catastrophique aussi ».

    Aux États-Unis, Apple, la première société à avoir dépassé les 1.000 milliards de dollars de capitalisation boursière, a perdu plus d’un tiers de sa valeur et fait trembler les marchés, suite au ralentissement de la croissance chinoise et à la guerre commerciale sino-américaine avec les entreprises Huawei et Qualcomm.

    En Italie, après Monte dei Paschi di Siena, c’est sauve qui peut à la banque génoise Carige, créée en 1483. La BCE va intervenir directement car les administrateurs de la dixième banque du pays ont démissionné, faute de pouvoir lever les fonds indispensables à son sauvetage. Le titre a perdu 90 % de sa valeur en trois mois. Carige affiche 1,5 milliard d’euros de pertes depuis 2014, suite aux créances douteuses et à des difficultés dans le secteur maritime. Le titre ne vaut plus que 0,0015 euro.

    L’Italie, c’est une dette publique de 132 % du PIB, des banques avec 11 % de créances douteuses et 20 % d’obligations risquées d’État à leur actif, 20 % d’entreprises « zombies » alors que la moyenne européenne est de 9 %, des dettes « Target 2 » de la Banque d’Italie à la BCE pour 432 milliards d’euros. La hausse des taux d’intérêt et le ralentissement de la croissance mènent l’Italie à la banqueroute.

    Tandis que les économies européennes s’écroulent et s’hyper-endettent, que les classes moyennes fondent, en raison du laxisme socialiste généralisé, du coût de l’invasion migratoire ainsi que de l’insécurité, du mortifère libre-échange mondialiste, la croissance du Vietnam, avec 95 millions d’habitants, a atteint 7 % en 2018. Selon une étude de l’Agence française du développement, les classes moyennes représentent 72,5 % des ménages vietnamiens et le PIB par habitant a été multiplié par dix en trente ans.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Le mythe de la Cinquième – La République sans la Révolution ? En finir avec l’idéologie républicaine

    Le mythe de la Cinquième – La République sans la Révolution ? En finir avec l’idéologie républicaine

    Lu ici :

    C’est un précepte évangélique que l’on reconnaît un arbre à ses fruits. Nos républicains sincèrement amoureux de la France devraient en prendre graine, car il n’est pas certain que leur position fasse montre d’une cohérence à toute épreuve. La République a plus d’un siècle maintenant, et un retour sur expérience est non seulement possible, mais sans doute bienvenu. Or, que montre un simple regard rapide ? Deux guerres mondiales, dont la première a connu une paix boiteuse, et dont la seconde a été perdue en trois semaines ; une décolonisation bâclée et entachée de crimes, dont nous payons encore aujourd’hui les conséquences en ce qui concerne l’Algérie et l’Afrique noire ; un large mensonge sur les « conquêtes sociales », dont les plus significatives ont été le fait des catholiques sociaux antirépublicains au XIXe siècle, avant l’avènement de la République, et contre la gauche, qui craignait que cela fasse mentir son dogme de la lutte des classes ; une pérennisation de la division des Français par l’anticléricalisme ; une contradiction mortelle entre la prétention de maintenir une morale chrétienne et l’effort constant pour  détruire la religion qui la justifiait ; enfin, une double soumission, après 1945, au pouvoir américain et à l’idéologie marxiste, qui a conduit à faire de la France la couveuse de beaucoup des grands criminels du XXe siècle, de Hô Chi Minh à Khomeiny – et rappelons que le Parti communiste chinois a été fondé dans la Concession Française de Shanghaï. Sur le plan institutionnel, cinq républiques en cent cinquante ans, pour une monarchie en huit cents ans ; sur le plan international, le passage du premier rang parmi les pays, disputé avec l’Angleterre, au cinquième ou sixième. La République a dilapidé en quelques décennies le patient acquis de la Monarchie. Si l’on est honnête, il n’y a franchement pas de quoi pavoiser !

    Oui, mais voilà, nous avons la Cinquième, la République gaullienne avec ses institutions stables et solides, des institutions à toute épreuve, aptes à répondre à toutes les crises.

    Parlons-en. On peut faire remarquer tout d’abord aux chantres de la Cinquième que, née de la crise algérienne qui a emporté la Quatrième, elle-même n’a été confrontée jusqu’ici qu’à une crise majeure, mai 68, alors qu’elle n’avait que dix ans d’âge et que son fondateur était toujours au pouvoir. La preuve de sa solidité est donc mince.

    Quant à sa stabilité, rappelons que la Constitution a connu depuis 1958 une vingtaine de modifications : les lois fondamentales de la Monarchie étaient autrement plus stables. A ceci, on répond communément que la plupart des modifications sont dues à l’intégration européenne, et c’est vrai, et que cette intégration a été initiée sous la Quatrième, et c’est encore vrai. Mais si la stabilité des institutions républicaines est incompatible avec l’Union Européenne, il ne fallait pas entrer dans l’Union, ou plutôt, puisque c’était fait, en sortir ; si on accepte cette Union en perpétuelle construction, on accepte le principe d’une instabilité chronique de la constitution. Or, si la constitution définit les institutions, son instabilité rend celles-ci instables, et la République avec elle.

    Qui plus est, le passage du septennat au quinquennat, pour le mandat du Président, n’a pas été, que l’on sache, commandé par l’Union Européenne.

    De surcroît, l’instabilité institutionnelle s’est toujours doublée d’une forte instabilité juridique : la République, de quelque numéro qu’elle soit, a toujours été en insurrection permanente contre sa propre légalité, et elle ne peut pas ne pas l’être étant donné qu’elle repose sur un principe révolutionnaire, c’est-à-dire un principe de changement permanent. Or, qu’on n’aille pas nous dire qu’il en va autrement avec la Cinquième : sa constitution l’inscrit ouvertement dans l’héritage de 1789. Il arrive un temps où il faut assumer ses choix : 89, ou la stabilité, mais on ne peut pas avoir l’un sans l’autre.

    Tout ceci n’a pas échappé au regard des plus sagaces, ou des moins prévenus. Mais on entend souvent dire alors que la Cinquième souffre du fait qu’elle a été faite sur mesure pour le général de Gaulle. A la bonne heure ! Imagine-t-on une Monarchie taillée, telle une cotte de mailles, pour le seul Louis XIV, ou pour son aïeul saint Louis ? Un régime serait donc fait pour une personne ? Si telle a été la pensée de de Gaulle, c’est assurément la plus grande injure qu’il ait faite aux Français. Nous laissons les historiens éclaircir ce point.

    Mais cette histoire de République couturière va loin, car ne faut-il pas voir l’origine du mythe de la stabilité de la Cinquième dans le fait qu’elle a survécu… à son fondateur ?! Quel exploit en vérité, quelle gloire pour des institutions que de perdurer plus que dix ou quinze ans ! Le père Ubu n’est pas loin.

    Il ne faut pas oublier, enfin, que, sur un plan politique et social, la Cinquième, c’est celle qui a vu la plongée à vitesse accélérée de la France dans le matérialisme le plus effréné – c’était l’heure du Concorde. Le terrain était préparé, certes, l’emprise de la société de consommation à l’américaine a joué pleinement, c’est vrai. Mais à tout le moins faut-il constater que la Cinquième a été impuissante à s’y opposer, si elle ne l’a pas encouragée positivement. Et le grand homme lui-même, pourtant adversaire farouche des américains, qu’a-t-il fait, sinon assimiler le progrès à la machine à laver et au frigidaire, et l’ordre au fait de ne pas bambocher et de se tenir bien à table ? Quelle grandeur en effet, quelle hauteur de vue !

    De manière plus grave encore, peut-être, de Gaulle et la Cinquième, c’est le maintien du pouvoir communiste sur les esprits, à travers le monde de l’éducation et de l’édition. On pourra une nouvelle fois trouver des excuses : cette fois, c’était l’URSS qui était puissante…

    De quelque manière qu’on l’envisage, cette « monarchie républicaine » n’est en réalité qu’une République monarchique, c’est-à-dire un régime qui concentre, et de plus en plus, le pouvoir entre les mains du Président, avec charge à lui de prendre en main la Révolution. La Cinquième République, c’est la Révolution par le monarque – quand la Troisième, c’était la Révolution par le Parlement, comme à la belle époque, la guillotine sur la place publique en moins ; les autres ne comptent pas.

    En définitive, la Cinquième est bien l’achèvement de l’idée républicaine : c’est la Révolution installée dans les dorures des palais. Son triomphe.

    Peut-on être amoureux de la France et être républicain ? Oui, si l’on ne sait pas ce que l’on dit, d’un côté ou de l’autre. Ou, ce qui revient au même, si l’on confond, une fois de plus, le réel avec une idée. Comme le dit si bien de nos jours un certain locataire, « on ne bâtit rien sur des mensonges. » Sur des illusions non plus.

    https://www.lesalonbeige.fr/le-mythe-de-la-cinquieme-la-republique-sans-la-revolution-en-finir-avec-lideologie-republicaine/

  • Femmes Gilets jaunes : «On manifeste pour le logement, les mères isolées, les femmes précaires»

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    Au lendemain de l’ Acte 8 du mouvement, des centaines de femmes Gilets Jaunes ont décidé de manifester aux quatre coins de la France.

    Sophie Tissier, 40 ans, « mère isolée de deux enfants », explique ainsi au mégaphone être au RSA depuis deux ans et demi :

    C’est très difficile pour nous d’être mises en lumière dans la société en tant que femmes. Or nous sommes plus pacifiques que les hommes et on veut mobiliser de façon pacifique. (…) On est très nombreuses dans les manifestations, sur les ronds-points, car on est plus touchées par le travail précaire.

    Les slogans visaient principalement le président de la République : « Macron démission », « Macron, t’es foutu, les gonzesses sont dans la rue » ou encore « Macron, si tu ne viens pas, c’est nous qui venons chez toi ».

    « Le gouvernement veut nous faire passer pour des casseurs, mais aujourd’hui nous sommes des mères, des grands-mères, nous sommes les filles, les sœurs de tous les citoyens, et nous voulons dire que (…) notre colère est légitime. C’est lors des crises sociales que les droits des femmes sont le plus en danger », a déclaré pour sa part, la manifestante Chloé Tessier.

    https://fr.novopress.info/213126/femmes-gilets-jaunes-on-manifeste-pour-le-logement-les-meres-isolees-les-femmes-precaires/

  • Près de Toulouse, deux gardiens de prison fichés « S » sont soupçonnés de radicalisme islamiste

    Deux surveillants de la maison d’Arrêt de Seysses, près de Toulouse, et de l’établissement pénitentiaire pour mineurs de Lavaur (Tarn) embarrassent l’administration pénitentiaire.

    L’affaire fait plus qu’embarrasser l’administration pénitentiaire. Selon les informations de Mediacités, deux gardiens de prison, l’un travaillant à la maison d’Arrêt de Seysses (Haute-Garonne), l’autre à l’établissement pénitentiaire pour mineurs de Lavaur (Tarn), sont suspectés de radicalisation islamiste. Les deux surveillants font l’objet d’un suivi étroit par la Sous-Direction Anti-Terroriste de la Direction Nationale de la Police Judiciaire, en lien avec la section anti-terroriste du Tribunal de Grande Instance de Paris, qui a une compétence nationale.

    Ces deux gardiens de prison sont non seulement fichés « S » mais inscrits au Fichier de traitement des Signalements pour la Prévention de la Radicalisation à caractère Terroriste (FSPRT), bien plus sélectif

    Mediacités

    http://www.fdesouche.com/1138157-pres-de-toulouse-deux-gardiens-de-prison-fiches-s-sont-soupconnes-de-radicalisme-islamiste

  • La Macronie, ou la crise de la démocratie

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    Dans une société d’images, la violence ne révèle pas toute sa réalité. Paris et plusieurs villes, comme Bordeaux et Rouen, ont été le théâtre d’affrontements entre des « gilets jaunes » et les forces de l’ordre, le 5 janvier dernier. Sachant que n’est « gilet jaune » que celui qui revêt un gilet jaune. Qui représente qui, dans une crise généralisée de la représentation ? Tant que les policiers et les militaires accepteront de servir de chair à canon en vue d’une stratégie de criminalisation, le peuple ne pourra obliger le Président à dissoudre l’Assemblée nationale.

    Par ailleurs, les intimidations et les menaces dont font l’objet des députés macroniens sont stupides : à quoi cela sert-il de s’en prendre à des Playmobil® ? Des personnages hauts en couleur qui racontent des histoires… Le péché originel, en Macronie, c’est la confusion entre civilisation et gentrification. Il est vrai, pourtant, que le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a été inspiré en déclarant, la veille de la dernière manifestation : « Nous devons aller sans doute encore plus loin dans le changement, être encore plus radicaux dans nos méthodes, nos manières de faire, dans notre style… » C’est dit : la Macronie entend se radicaliser. Or, dans une cour d’école (sans véritable école), c’est celui qui dit qui est.

    Retour en arrière : en 2017, les startupers et les baby-boomers s’étaient coalisés pour élire une élite mondialisée, et ce, avec près de 26 % d’abstention au second tour de l’élection présidentielle et près de 52 % d’abstention au premier tour des élections législatives qui s’en sont suivies. Un coup de Trafalgar électoral conforté par le putsch médiatico-judiciaire qui a frappé le candidat Fillon. Retour du refoulé : la riposte de la majorité silencieuse explose dans le même incubateur que le télé-évangélisme macronien – la bulle Internet. Des marcheurs contre les Marcheurs qui ont des revendications, non en faveur de l’ouverture, mais de la protection : « Taxer le fioul maritime et le kérosène »/« Protéger l’industrie française »/« Que les causes des migrations forcées soient traitées »/« Entrée du référendum d’initiative populaire dans la Constitution », etc.

    En face, le Président Macron a trouvé une parade : lancer un grand débat national sur la base de cahiers de doléances. Un véritable simulacre. Le débat se veut être encadré, voire totalement cadré, notamment sur la question migratoire. De toute évidence, l’ordre libéral-libertaire est éminemment totalitaire. La marchandisation y rime définitivement avec la fétichisation. Et la marque appelle des sous-marques : « Les Gilets jaunes libres », « Gilets jaunes le Mouvement », « La France en colère », « Les émergents »… Ruse de l’ambition oblige, le gilet jaune n’est plus qu’un but spéculatif.

    Chaque camp a conscience qu’une perte humaine chez l’adversaire fera les affaires de l’autre. La technocrature et l’État étant dissociables, l’inconscient collectif pense que « le moyen de la violence légitime » (Max Weber) n’a plus de sens. Voilà pourquoi l’élève de Ricœur n’est plus en mesure d’asseoir son autorité. Démocrite disait que « le caractère d’un homme fait son destin ». Ce Jupiter fait passer des vessies pour des lanternes et fait le sourire de l’ange pour libérer la bête. Avec un tel homme à sa tête, la France de Clovis et du Comité de salut public semble courir à sa perte.

    Henri Feng

    http://www.bvoltaire.fr/la-macronie-ou-la-crise-de-la-democratie/