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  • Face à Macron, où est donc passée la Droite ?

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    Par Michel Geoffroy, auteur de La Super-classe mondiale contre les peuples ♦ [Rediffusion] Nous publions à nouveau cette analyse exclusive, publiée initialement dans nos colonnes le 24 juin 2018. En effet, ce texte fait partie des articles les plus lus du début d’année 2018. Un intérêt massif qui motive une nouvelle diffusion en cette période estivale pour préparer au mieux la rentrée politique. Bonne lecture et bonnes vacances.
    Polémia

    La Droite a perdu les élections présidentielles de 2017. Mais elle ne s’est pas réveillée de sa défaite pour autant. Un an après la victoire d’Emmanuel Macron, on ne l’entend toujours pas. Mais où est donc passée la Droite en France ?

    Encéphalogramme plat à Droite

    Les Républicains ont un petit peu fait parler d’eux à l’occasion de la désignation de leur nouveau chef de file, Laurent Wauquiez. Une nouvelle occasion de rejouer ce qui leur a tant réussi dans le passé : la guéguerre des chefs.

    Le Front National a, de son côté, fait parler de lui à l’occasion de son congrès et surtout de la perspective de son changement d’appellation. Rassemblement National versus Front National ? Mais la sortie de la première partie des Mémoires de Jean-Marie Le Pen a quand même fait un plus grand succès d’opinion.

    Depuis, l’encéphalogramme de la Droite reste désespérément plat.

    Les Républicains n’ont toujours rien à dire

    Laurent Wauquiez n’a pas grand-chose à dire sur rien, manifestement, sinon qu’il ne faut pas s’allier au Front National. On voit que l’imagination est toujours au pouvoir chez Les Républicains ! Le jeunisme, à l’évidence, a aussi ses limites en politique…

    Il est vrai qu’Emmanuel Macron, se lançant dans les réformes néo-libérales que la vieille droite n’a pas su mener, lui prend une partie de ce qui reste de son programme. Or la vieille Droite ne s’intéresse qu’à l’économie car les sujets sociétaux la font trembler de peur : ne risquerait-elle pas de se rapprocher du Front National ? Vade retro Satana !

    Elle se réjouit aussi de la déconfiture des syndicats, ses ennemis de toujours, mais sans voir qu’elle prend le même chemin : celui de la voie de garage.

    Le syndrome Simca/Talbot

    Le Front National se trouve, lui, sous la menace du syndrome Simca/Talbot : essayer de vendre un même produit sous une nouvelle marque. En général cela ne fonctionne pas.

    Front National ou Rassemblement National, qu’est-ce que cela change vraiment quand les Républicains restent enfermés dans leur refus de toute alliance avec Marine Le Pen ?

    Pas grand-chose sauf si l’union se faisait à la base contre les appareils. Mais ce n’est pas encore à l’ordre du jour et de toutes façons la machine à exclure veille : malheur aux politiciens de la vieille droite qui s’y risqueraient !

    La Droite étouffée par… Mélenchon

    Certes, une Assemblée Nationale remplie de godillots et les médias mainstream ne facilitent pas la présence de la Droite d’opposition.
    Les médias continuent de tous rouler pour Macron et pour l’opposition de sa Majesté : c’est-à-dire pour l’extrême-gauche et la France Insoumise, à qui ils donnent en permanence la parole.
    Car, à l’évidence, Emmanuel Macron a l’intention, pour la prochaine présidentielle, de nous rejouer le scénario de 2017 avec un second tour repoussoir, mais cette fois face à Jean-Luc Mélenchon. Il tente donc de reprendre à son profit, la formule gaulliste selon laquelle entre La France Insoumise et lui, « il n’y a plus rien ».

    Donc, le Jean-Luc, il faut le soigner et le promouvoir par tous les moyens pour laminer toute opposition de Droite, avant le second tour. Car en 2022, face au candidat de la France Insoumise, tous les lecteurs du Figaro Magazine voteraient une nouvelle fois Macron comme un seul homme !

    Des opportunités perdues

    Le Droite est aphone et, pourtant, les sujets ne manqueraient pas pour marquer sa différence vis-à-vis du projet libéral/libertaire et mondialiste d’Emmanuel Macron. Que ce soit en matière d’immigration, en matière de politique de la ville ou en matière de Justice – où rien ne change sinon en pire -,  en matière de politique européenne ou en matière de politique étrangère par exemple – où le Président accumule les faux pas et les échecs. Voire en matière fiscale où le « Président des riches » ne dément pas son surnom. Sans même évoquer la PMA/GPA ou l’euthanasie pour tous.

    Mais on n’entend pas la Droite.

    « Tout vainqueur insolent à sa perte travaille »

    La Droite aurait pu profiter aussi d’une défiance de l’opinion vis-à-vis du nouveau pouvoir, qui reste très élevée, malgré tous les artifices médiatiques.

    François Hollande finissait par amuser avec ses maladresses à répétition. Mais le style arrogant et nouveau riche d’Emmanuel Macron ne passe pas dans l’opinion, du moins auprès de la France d’en bas. « Tout vainqueur insolent à sa perte travaille » : Emmanuel Macron ferait bien de méditer cette sentence de La Fontaine !

    Mais la Droite, comme entrée en sédation profonde, ne tire parti de rien. Ni du ridicule de la propagande officielle. Ni de l’angoisse, ni de la colère du pays réel.

    Cela commence à bien faire. Réveillez-vous la Droite !

    Michel Geoffroy12/08/2019

    Source : Correspondance Polémia

    Crédit photo : Alesclar [CC BY-SA 3.0], via Wikimedia Commons

    https://www.polemia.com/face-macron-droite-rediff-2/

  • Salvini et la nouvelle crise italienne

    6a00d8341c715453ef0240a4745aca200c-320wi.jpgLe 4 août encore, le Corriere della Sera publiait une enquête Ipsos tendant à démontrer que 63 % des Italiens étaient encore convaincus que le gouvernement resterait en place, ceci en dépit des désaccords de plus en plus évidents entre Matteo Salvini et Luigi Di Maio. Et puis, quatre jours plus tard, le 8 août, la nouvelle de la rupture tombait. Il s'agit pour un quotidien tel que Le Monde, d'une "d'une crise gouvernementale surprise".

    Les rédacteurs de cet organe officiel, toujours si bien informés, ne l'avaient pas ressentie comme inévitable.

    Bien entendu les commentateurs agréés s'emploient à nous en distiller les motifs, au point que l'on ne comprend plus les faits.

    En fait, la première cause de la décision de Matteo Salvini, de dissoudre de son alliance contre nature avec Cinq Étoiles et de provoquer des élections anticipées tient, d'abord, à une analyse de la volatilité de l'électorat italien en regard du désir non assouvi d'une force de gouvernement.

    Rappelons en effet qu'en 2014, le sauveur de la gauche et de la démocratie, peut-être même de toute la social-démocratie du Vieux Continent, Matteo Renzi avait obtenu 40,8 % des voix aux élections européennes. Un triomphe. Mais quatre ans plus tard son parti démocrate est réduit à 22,9 % des voix et il perd 201 sièges.

    À l'inverse, depuis cette date, la droite italienne, car c'est de cela qu'il s'agit, s’est progressivement regroupée autour de Salvini et sur la base d'une volonté d'enrayer l'immigration. Aux européennes de mai 2019, sa liste obtient 34 % des voix et les sondages le créditent de 36 à 38 % : or, c'est exactement le score qu'il avait obtenu en 2018, mais à l'époque sa Ligue se présentait dans le cadre d'une coalition, laquelle incluait Forza Italia, le parti de Berlusconi. Il s'est donc passé que celui-ci, aujourd'hui âge de 83 ans, apparu sur la scène politique de la Péninsule du fait la crise de mani pulite, devenu président du conseil en 1994 a désormais fait son temps. Une fenêtre est ouverte pour son remplacement, Salvini s'y est engouffré.

    Pour mieux unifier son camp, celui-ci s'est emparé du mécontentement des classes moyennes devant l'hyper fiscalité. Le 7 août, veille de sa rupture officielle, c'est sur le slogan d'une "flat tax" habilement vantée comme une mesure d'efficacité favorable aux travailleurs italiens, qu'il redéployait sa propagande, s'opposant au président du Conseil Giuseppe Conte.

    Désormais de futures batailles parlementaires puis électorales se dessinent dans la Péninsule.

    La droite a trouvé son chef de file, et son programme ressemble fort à celui de tous les nationalistes italiens, depuis toujours[1] : gouverner ce pays disparate, dont l'unité ne remonte guère en deçà de 1861.

    La gauche semble, dès aujourd'hui, en train de se regrouper sur la base du refus de ce pouvoir naissant, avec des arguments et des réseaux qui ressemblent à ceux de nos radicaux-socialistes de la première moitié du XXe siècle. Elle cherche même en ce moment à construire une alliance alternative englobant certains débris de Forza Italia, mais elle retrouvera difficilement les électeurs de Berlusconi. En revanche, avec l'appui discret du président de la république, de la technocratie bruxelloise et même du Vatican, elle s'emploie à récupérer les restes du "populisme", c'est-à-dire ceux du mouvement Cinq Étoiles en déconfiture.

    Retournant à un choix entre la droite et la gauche, l'intermède dégagiste et populiste, semble avoir fait long feu.

    JG Malliarakis 

    Apostilles

    [1] cf. la recension par Romano Ruggiero des livres de P. Guichonnet "L'Unité italienne" et de M. Vaussard, "De Pétrarque à Mussolini, Évolution du sentiment nationaliste italien".

    https://www.insolent.fr/

  • Juppé, bouffon donneur de leçons

     

  • Gilets jaunes : «Le quinquennat d'Emmanuel Macron est fini»

  • Selon Nadine Morano, les Algériennes voilées doivent retourner en Algérie

    unnamed.jpgNadine Morano, ancienne ministre française chargée de la Formation professionnelle issue du parti Les Républicains, a appelé, jeudi 8 août dans un tweet, les femmes algériennes voilées à retourner en Algérie.
    L’ex-ministre française a réagi à une série de tweets publiée par une ressortissante algérienne résidant en France.
    Cette Algérienne avait suscité une vive polémique après avoir dénoncé la discrimination contre les femmes voilées. La femme d’origine algérienne s’est plainte de s’être fait « jeter » d’une piscine du parc Aqualand à Saint-Cyprien à cause du port de burkini.
    L’ancienne ministre française Nadine Morano s’est violemment attaquée à la jeune femme algérienne qui, selon elle, appartient « à la catégorie de femmes qui viennent imposer leur culture en France et qu’on ne veut pas ».
    L’actuelle eurodéputée de Les Républicains a appelé la femme à rentrer chez elle en Algérie, « Prenez un avion et retournez en Algérie. En France, les femmes comme vous sont une insulte aux combats de nos mères pour la liberté. Partez dans un pays musulman vous serez tellement mieux », lui a-t-elle recommandé.
    [...]
    En savoir plus sur observalgerie.com

  • Choses vues : en Sicile, et à l'occasion de la visite de Salvini dans l'île, à Baghéria...

    Un couple d'amis, fidèles lecteurs de lafautearousseau, nous conte ses impressions à propos de son récent séjour en Sicile, l'humeur et la vie quotidienne de ses habitants, la venue récente surprise mais brève de Matteo Salvini dans cette région de l'Italie, plus précisément à Baghéria, à la place Via Greco, par une belle fin d'après midi ensoleillée, et les impressions que cela leur a laissé...

    Il n'y a pas (ou pas encore) de photos du récent passage de Salvini à Baghéria, mais celle-ci montre le succès qu'il y avait connu lors de sa précédente visite, il y a quelques années...

    La Sicile émerveille par ses paysages splendides (fleurs, agrumes, plantes grasses, etc), son patrimoine culturel, son volcan majestueux, sa gastronomie savoureuse, sa vie locale si vivante et chantante.

    Les siciliens sont sympathiques et très serviables, fiers de leurs origines, de leurs racines, de leur terre.

    Par contre, la Sicile a un grand problème avec la gestion des ordures, mal viral dans les pays du Sud, et ce depuis la naissance de la consommation à outrance.

    Dans la grande majorité, les siciliens se sentent abandonnés, méprisés par le pouvoir à Rome du fait de leur pauvreté, d'une économie sinistrée qui rejaillit sur cette jeunesse, certes belle et vivante, mais gangrénée par le chomage.

    Dans un récent passé, les siciliens percevaient le parti de Salvini comme celui des fascistes, d'extrémistes, d'homophobes. Mais de nos jours, vu le public croissant, enthousiaste, composé d'une forte majorité de personnes représentant cette jeunesse actuelle sicilienne l'accueillant à bras ouverts lors de ses visites - et de celle ci, toute récente : nous pouvons estimer à 10.000 le nombre de participants... - nous pouvons dire que LA REVOLUTION DU BON SENS est en marche.

    Les siciliens veulent du changement et considèrent le parti populiste de Salvini comme celui des "extrémistes", mais extrémistes de la normalité et du bon sens...

    Ils voient en ce chef de file charismatique une vraie écoute à leurs problèmes, une main enfin tendue vers eux.

    Lorsque que l'on discute simplement avec les habitants, on s'aperçoit que son discours anti-immigration fait mouche. Il est donc normal qu'il soit applaudi à tout rompre lors de ses réunions militantes dont les affluences sont exponentielles car les résultats concrets ne se font pas attendre. L'opposition à Salvini a du mal à se faire entendre, s'essoufle, perd du terrain et surtout devient de plus en plus invisible...

    Oui, en Sicile, LA REVOLUTION DU BON SENS est en marche...

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2019/08/12/choses-vues-en-sicile-et-a-l-occasion-de-la-visite-de-salvin-6169489.html#more

  • Requiem pour les caissières

    Le Géant Casino de la Roseraie à Angers (5.000 m²) sera, à partir de fin août, ouvert le dimanche après-midi avec seulement trois vigiles et une animatrice de caisse automatique, tous salariés de sociétés extérieures.Les syndicats renâclent. La CFDT dénonce un contournement de la loi, au préjudice des autres commerces. 
    Avec FO, ils prédisent à terme la fin des emplois de caissières. 
    C’est vrai, quoi, le client pose le contenu de son chariot sur le tapis roulant, attend que ses achats soient scannés par la caissière, puis range ses produits. 
    Le processus est tellement plus simple et plus rapide si le client qui vide son chariot scanne son achat et le range d’un seul geste.
    Être caissière dans la grande et moyenne distribution, c’est un travail répétitif, où une cadence de travail élevée peut être exigée aux heures de pointe, où l’on doit supporter la mauvaise humeur et les exigences des clients. 
    Il est peu rémunérateur, et il oblige bien souvent à travailler en horaires décalés par rapport à la masse des clients, entraînant une vie familiale et sociale qui l’est d’autant. 
    Il offre peu de perspectives d’évolution « naturelles ». 
    C’est sans doute le travail par défaut auquel toute personne sans qualification peut accéder, donc une voie de garage sociale réservée à un « lumpenprolétariat ». 
    Bref, c’est un travail réputé aliénant, sans doute autant qu’un travail à la chaîne en usine ou en atelier. Mais c’est un travail qui fait vivre de nombreuses femmes, dont certaines sont parfois seules dans la vie et n’ont pas les moyens d’accéder à d’autres emplois plus gratifiants.
    Il y a quelques années, dans le centre de Paris, je faisais assez fréquemment quelques menues emplettes alimentaires, le soir, dans un petit supermarché près de mon travail. 
    Dans ce magasin, il y avait une caissière qui souriait en faisant son travail, qui échangeait quelques mots aimables, blaguait de tout et de rien avec ses habitués. 
    Si elle se plaignait de sa fatigue quand on lui demandait comment elle allait en fin de journée, c’était avec un grand sourire jusqu’aux oreilles. 
    Quand plusieurs caisses du magasin étaient ouvertes, c’est derrière la sienne que s’agglutinaient le plus de clients. 
    Certains snobaient délibérément les autres caisses : des Parisiens pressés (oui, c’est pléonasme) préféraient perdre un peu de leur si précieux temps pour ces menus échanges avec elle. 
    Une tâche aliénante occupait ses jours, mais qu’elle avait su transformer : du fait de son heureux caractère, de sa volonté de laisser à chaque personne qu’elle croisait son sourire, elle restaurait ou instaurait la dignité de ce travail ingrat.
    Je suis, pour une fois, d’accord avec ces syndicats, c’est assez rare pour être noté. 
    Le capitalisme financier outrancier, l’économie qui perd de vue la finalité du service de l’homme (et de sa dignité), le monde du travail qui broie les personnes à grands coups d’uberisation précipitent notre monde dans le mur, et nous le savons tous.
    Merci à cette caissière pour tous les sourires échangés et pour m’avoir fait comprendre que c’est aussi le regard que nous portons sur un travail, que ce soit le nôtre ou celui d’un tiers, qui le rend aliénant ! Nombre de fois, en quittant son magasin, je pensais à la phrase de Guy de Larigaudie dans Étoile au grand large : « Il est aussi beau de peler des pommes de terre pour l’amour du bon Dieu que de bâtir des cathédrales. » 
    Rémy Mahoudeaux

  • Le réveil du nationalisme hindou contre l’islam

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    L’Inde de Narendra Modi va désormais peser de tout son poids sur le monde. Désormais, le parti au pouvoir à New Delhi est clairement hindouiste. Il est fort probable qu’il ait l’intention de consolider la position indienne au Cachemire, notamment en modifiant le rapport démographique entre les communautés. La suspension de l’autonomie de l’État du Jammu-et-Kashmir, qui passe sous le contrôle direct de l’État fédéral, lui permettra de faire intervenir l’armée de façon plus massive contre les infiltrations rebelles et d’« indianiser » la région. Cette décision prise par le président Modi, le 5 août, est dans la logique à long terme de son parti. Elle a aussi l’avantage de mobiliser le nationalisme indien dans un contexte économique décevant pour le pays. Toutefois, la République indienne est une démocratie. La Cour suprême peut condamner la décision. Le Pakistan a des alliés puissants : les États-Unis qui ont besoin d’Islamabad pour régler la question afghane, et la Chine qui occupe, elle aussi, une partie du Cachemire. Le fait que, depuis un an, le Premier ministre pakistanais soit Imran Khan, qui a mis fin à l’alternance des deux grands partis, la Ligue musulmane (sous ses deux factions) et le PPP, entrecoupée de coups d’État militaires, éclaire la confrontation d’un jour nouveau, puisque le gouvernement pakistanais apparaît relativement plus modéré que ses prédécesseurs.

    Le conflit entre les deux puissances du sous-continent issues de l’indépendance en 1947 revêt une ampleur considérable pour deux raisons : d’abord, il s’agit de deux États possédant l’arme nucléaire. Ensuite, il s’agit une fois encore d’une friction à la limite du territoire de l’islam, qui souligne la dimension historique du problème. L’Inde est un pays à la richesse culturelle inégalable, inventeur de quatre religions : l’hindouisme, le bouddhisme, le jaïnisme et enfin celle des Sikhs. Les chrétiens y sont implantés depuis l’aube du christianisme, avec les églises syriaques malabare et malenkare. Les Zoroastriens perses s’y sont réfugiés lors de l’invasion arabo-musulmane. Enfin, comme partout, l’islam a conquis une grande partie du pays par la guerre et a laissé la trace de massacres et d’une domination écrasante. Du VIIIe au XVIIIe siècle, les musulmans, Arabes, Turcs, Mongols et Afghans n’ont cessé d’envahir et de pressurer l’Inde, soit par des raids meurtriers et destructeurs dans un pays regorgeant de richesses, soit par l’établissement d’États, comme le sultanat de Delhi ou l’Empire moghol. L’effacement du bouddhisme et de ses monuments, les luttes incessantes contre les hindouistes et les sikhs, à chaque fois accompagnées de massacres, de pillages et de destructions d’édifices sacrés, ont laissé des traces dans la mémoire collective, avec les souvenirs de Mahmoud le Ghaznévide, de Tamerlan ou d’Aurangzeb. Parfois, ces États ont mieux traité les Hindous et les ont même associés à l’administration. Rares ont été les conversions non forcées, comme au Cachemire ou au Bengale. L’islam est demeuré minoritaire, à l’exception de la vallée de l’Indus et d’une partie du Pendjab et du Bengale. Les pratiques rituelles sont opposées à l’extrême : les musulmans fêtent l’Aïd el-Kebir en égorgeant un mouton sans l’étourdir préalablement, les hindouistes sont végétariens.

    Les Occidentaux, au Pakistan comme en Indonésie, ont joué l’islam contre le communisme. Ce calcul était juste, puisque l’effondrement de l’URSS a été précipité par l’échec soviétique en Afghanistan, provoqué par la résistance musulmane financée par l’Arabie saoudite, armée par les États-Unis et aidée par le Pakistan. Par la suite, on s’est aperçu un peu tard que l’on avait joué les apprentis sorciers et réveillé le monstre, l’islamisme, un monstre qui suscite à tort ou à raison des craintes et de l’hostilité chez tous ses voisins : des Balkans aux Philippines en passant par l’Afrique centrale, le Caucase, la Birmanie et la Chine. Pour les nationalistes hindous, qui souhaitent reconstruire à Ayodhya un temple voué au dieu Rama rasé par les musulmans au XVIesiècle, sur les ruines d’une mosquée qu’ils ont incendiée en 1992, l’heure de la revanche a sonné.

    Tout ce qui peut faire rentrer le génie dans sa bouteille devrait être privilégié. Les nationalismes sont les meilleures armes contre lui, en Syrie comme en Inde.

    Christian Vanneste

    https://www.bvoltaire.fr/le-reveil-du-nationalisme-hindou-contre-lislam/