Bruno Mégret
Qui n’est pas gaulliste aujourd’hui ? D’un bout à l’autre de l’échiquier politique, on se réclame maintenant du général de Gaulle. Et l’actuel président, monsieur Macron, n’est pas le dernier, on l’a vu, à se ranger derrière sa bannière. Mais n’est-ce pas là un incroyable paradoxe, car ce phénomène de récupération se développe au sein de la classe politique alors même que celle-ci n’a jamais été aussi éloignée des idéaux gaulliens.
En effet le général de Gaulle, c’est d’abord le refus de la fatalité. « La France a perdu une bataille, elle n’a pas perdu la guerre », proclame-t-il en 1940. Et, alors qu’elle était de fait vaincue, il réussit, par un tour de force exceptionnel, à placer notre pays à la table des vainqueurs de 1945. Une aptitude à changer le cours de l’histoire par la force de la volonté qui, c’est le moins qu’on puisse dire, n’est pas l’apanage des politiciens d’aujourd’hui, lesquels se rangent tous peu ou prou sur la ligne imposée de l’étranger par la super-classe mondiale.