Une manifestation contre le pacte de Marrakech avait lieu aujourd’hui à Bruxelles, en Belgique où le gouvernement a explosé en raison de ce pacte.
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Bruxelles : les manifestants contre le pacte de Marrakech s’en prennent à la Commission européenne
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Acte V : moins de monde, mais l’incendie a pris et on est loin du dénouement
Le féru de littérature qu’est Emmanuel Macron peut espérer qu’avec cet acte V, la tragédie des gilets jaunes est terminée. N’est-il pas intervenu, lundi soir, tel un deus ex machina tombé de l’Olympe, pour apporter la clef du dénouement ? Christophe Castaner, qui passe ses journées en travelling permanent en train de saluer des policiers et des CRS, peut aussi lui fournir les chiffres : nettement moins de manifestants. La scène semble se vider. Et l’on sent le pouvoir pressé de tourner la page. Marlène Schiappa piaffe dans les coulisses avec impatience pour reprendre le cours normal du quinquennat. N’est-il pas temps de parler PMA pour lancer la tendance des discussions du réveillon ?
Le pouvoir se trompe. Cette révolution n’obéit ni aux règles de la tragédie classique ni au fonctionnement d’un mouvement social traditionnel. C’était vrai pour ses origines et son explosion, en dehors de tout cadre politique ou syndical ; ça l’est aussi pour sa phase de conclusion.
Certes, la mobilisation est en nette décrue, notamment à Paris. Mais c’était attendu. Annonces du Président, consignes de leaders appelant à ne pas aller à Paris, coût du voyage, contrôles dissuasifs, conscience de l’épuisement des forces de l’ordre ont freiné les ardeurs. Mais le plus étonnant, et qui devrait inquiéter le pouvoir, c’est que, malgré tout cela, il y ait encore un mouvement, des manifestations et, aussi, des heurts, une réelle tension, comme on a pu le voir à Bordeaux, à Besançon, à Nantes mais aussi à Paris.
Alors, pourquoi la persistance de ce mouvement ? Une seule explication : c’est une révolution, et pas seulement un mouvement social. Or, Emmanuel Macron ne peut ou ne veut le comprendre et ne l’a pas traitée depuis le début comme telle. À une exception près : la répression, qui ressemble bien à celle que les pouvoirs menacés réservent aux contestations sérieuses. L’Histoire retiendra qu’en décembre 2018, les centres-villes de Bordeaux et de Toulouse étaient noyés sous les gaz lacrymogènes, et certaines rues, comme la rue de Metz à Toulouse, interdites par des blindés de la gendarmerie. Des images, une atmosphère…
Révolution, ce mouvement l’est par l’ampleur des revendications, de la remise en cause demandées. Il l’est aussi par sa dispersion sur tout le territoire et son fort ancrage provincial. Il l’est encore par sa violence, verbale et physique, comme on a encore pu le voir ce samedi. Il l’est, enfin et surtout, par son émanation véritablement populaire. Que ceux qui ne l’ont pas encore compris lisent le reportage de Florence Aubenas dans Le Monde ou l’édito de Didier Maïsto, « Je suis vulgaire comme un gilet jaune », sur Lyon Capitale.
Les mesures de lundi ne pouvaient l’éteindre car elles faisaient l’impasse sur un aspect fondamental de la révolte : sa dimension politique. Cela a été dit et redit : Emmanuel Macron était la seule cible de ce mouvement. Or, le Président n’a accordé aucune réponse politique. Il a parlé argent, répondant en partie aux réelles angoisses de fins de mois. On constate que cette dimension politique s’exacerbe et se focalise sur le « référendum d’initiative citoyenne », ce fameux RIC que tous les gilets jaunes ont à la bouche. Emmanuel Macron traite cette révolution avec sa grille de lecture de banquier : il pense et parle RIB. Les gilets jaunes lui répondent RIC. En éludant, pour l’instant, cette composante de la révolte, il prend le risque de la laisser prospérer à feu doux et s’expose à devoir lâcher politiquement, un jour, beaucoup plus que s’il avait concédé une initiative politique (référendum, dissolution, changement de Premier ministre). Il croira avoir éteint l’incendie. Il continuera de couver.
Un ancien président de la République vient de livrer son analyse :
« Il y a un mouvement qui a duré déjà longtemps et qui doit trouver, je pense, son dénouement, et c’est ce que beaucoup espèrent, mais ça ne veut pas dire qu’il n’y aura pas dans l’avenir, s’il y a d’autres raisons, des mouvements qui se lèveront. […] Maintenant, il y a d’autres frustrations, d’autres colères. »
Pour une fois, François Hollande a vu juste. Quelle humiliation supplémentaire pour Emmanuel Macron…
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Attentat de Strasbourg : vous avez dit complotisme ?
FRANCE (NOVOpress avec le bulletin de réinformation de Radio Courtoisie) :
Hier sur CNews, le criminologue Xavier Raufer a fait part d’un certain nombre d’éléments troublants dans le déroulement de l’attentatMardi dernier, en début de matinée, quelques heures avant la fusillade, les gendarmes se présentent au domicile de Chérif Chekatt pour l’interpeller dans une affaire d’extorsion et de tentative d’homicide, mais il est absent. Xavier Raufer remarque que les gendarmes sont accompagnés de membres de la DGSI, la Direction générale de la sécurité intérieure, dont les champs d’investigation sont précisément la sécurité intérieure, ainsi que les intérêts fondamentaux de la Nation. Chekatt, simple délinquant ou criminel de droit commun, même multirécidiviste, ne saurait à priori intéresser la DGSI. Selon le criminologue, il fallait donc que la DGSI soit informée de faits précis sur une dangerosité particulière de l’individu, relevant d’un possible passage à l’acte terroriste.
Les enquêteurs se convaincront qu’ils ont vu juste, en découvrant un véritable arsenal au domicile de Chakatt
Pistolet 22 Long Rifle, grenade défensive, chargeurs, armes de poing… Un arsenal en effet amplement suffisant pour commettre un attentat. Les gendarmes font alors leur travail, continue M. Raufer, et diffusent sur le réseau informatique de la police et de la gendarmerie nationales une fiche signalétique de l’individu, accompagnée d’une photo, et soulignant son extrême dangerosité. A 19h30, ce même mardi, Chekatt se présente au pont du Corbeau, l’un des deux points d’accès principaux au centre de Strasbourg, où se déroule le marché de Noël. C’est sans aucune difficulté qu’il franchit le barrage de police, alors même que les policiers, alertés par leur hiérarchie et donc sur le qui-vive, sont censés vérifier les identités, et que ces mêmes policiers ont sur leur ordinateur, à côté d’eux, la photo de Chekatt. « Comment arrive-t-il à rentrer à l’intérieur de la ville ? » s’étonne Xavier Raufer, qui poursuit : « Et comment, [le lendemain soir], le secrétaire d’Etat à l’Intérieur, Laurent Nunez, peut-il mettre en doute la piste terroriste ? ». Et ce, malgré l’évidence des faits. Deux questions encore sans réponse…
Pour le gouvernement, c’est « Circulez, y a rien à voir ! »
Avant-hier, sur Europe1, Youssef Badr, porte-parole du ministère de la Justice, a assuré de son côté qu’il n’y avait eu « aucun dysfonctionnement de la justice dans le suivi de Chérif Chekatt ». Rappelons qu’à 29 ans, Chekatt faisait l’objet de 27 condamnations et de 67 signalements. Ce laxisme judiciaire, ainsi que la scénarisation irénique du réel opéré par des médias à la botte, exaspèrent les Français qui ont par ailleurs pu constater la sévérité de la répression policière qui frappent les Gilets jaunes. Le complotisme ambiant des réseaux sociaux n’est qu’un symptôme « populiste » lié à cette exaspération. Dans son livre « La France Interdite», Laurent Obertone montre que « les théories du complot les plus puissantes et les plus délirantes sont portées par les grands médias ».
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France 3 pris en flagrant délit de désinformation par retouche d’image
France 3 explique qu’il s’agit d’une «erreur humaine» :
«Une enquête est en cours. Une personne opérationnelle est intervenue, la rédaction en chef n’a pas décelé la modification. Nous allons communiquer très rapidement pour donner des explications et diffuser la photo d’origine».
France Télévisions assure qu’il n’y a « aucune volonté de masquer cette pancarte » (!), ajoutant qu’il « faut raison garder en ces temps de complotisme ». Sic.
https://www.lesalonbeige.fr/france-3-pris-en-flagrant-delit-de-desinformation-par-retouche-dimage/
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Manifestants nationalistes à l’assaut de la Commission européenne à Bruxelles
Belgique – En marge de la marche contre le Pacte de Marrakech, de nombreux manifestants nationalistes ont pris pour cibles les bâtiments des institutions européennes et notamment ceux de la Commission.
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«Marche contre le pacte de Marrakech» à Bruxelles, dans une ambiance tendue
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Emmanuel Macron est-il un lézard ?
Comme il est parfaitement vain de débattre sur le fond avec les gens de mauvaise foi, autant prendre le parti d’en rire.
Ainsi, en écoutant et, surtout, en regardant l’allocution du Président, nombre de téléspectateurs ont dû avoir comme une réminiscence de la série V, dans sa version de 1983 pour certains, dans la version de 2009 pour les autres. Rappelons-en le synopsis : des extraterrestres à l’apparence humaine prennent le contrôle de la planète en arguant de leurs intentions pacifiques et progressistes. En réalité, sous leurs oripeaux humains se cache un corps de lézard où coule un sang glacial de reptilien tandis que, derrière leurs paroles conciliantes, se cache un projet d’asservissement de l’humanité.
Des menaces à peine voilées de la première minute du propos – amalgamant honteusement les gilets jaunes aux casseurs impunis depuis tant d’années – jusqu’à la conclusion en forme de lapsus : « Mon seul souci, c’est vous », cette allocution relevait de la science-fiction. Faites donc l’expérience de la regarder en enlevant le son pour mieux vous attacher à la gestuelle figée du Président, aux muscles contractés de son visage, à ses regards hagards ou carnassiers, et l’impression d’être dans un des épisodes de la série risque d’être persistante.
Peut-être certains d’entre vous auront-ils plutôt le sentiment d’avoir affaire à un robot humanoïde, mais seulement s’ils ont en tête les premières versions de ces automates, car les modèles les plus récents, fabriqués au Japon notamment, expriment de façon bien plus crédible que Macron toute la gamme des sentiments humains, et plus spécialement l’empathie. Et puis ces pré-cyborgs japonais sont conçus pour rendre des services et améliorer le quotidien de leurs contemporains, ce qui n’est manifestement pas le cas du président de la République.
Non, cela ne fait aucun doute : Emmanuel Macron relève plus du lézard que du cyborg.
Et puisque la fonction de la science-fiction est de projeter dans le futur et dans l’espace les inquiétudes contemporaines, on peut interpréter la série culte des années 80 comme le premier symptôme de la méfiance envers le capitalisme financier déjà en marche en ce temps-là. Dans la série, les Visiteurs – métaphores de l’hyperclasse sociale en formation – avaient le projet de pomper toute l’eau de la Terre et d’utiliser les humains comme garde-manger, saisissante image de la surexploitation des ressources naturelles et humaines inhérente à notre système économique actuel.Reste donc à savoir comment se termine cette histoire. Dans l’esprit de son concepteur Kenneth Johnson, la victoire finale de l’humanité résultait de l’alliance entre les mouvements de résistance structurés par les hommes – et les gilets jaunes en sont peut-être les prémices – et un peuple extraterrestre ennemi des lézards, qui pourraient être des dissidents, c’est-à-dire des membres de l’élite qui cesseraient de servir le système pour se mettre au service de l’humanité ; certains prétendent qu’ils sont déjà parmi nous !
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Jacques Myard a raison : Les gilets jaunes, une crise politique ? Non, une crise structurelle, une crise de régime !
Un article où Jacques Myard frappe fort - mais juste, à son habitude. Il a malheureusement raison ; ses diagnostics sont exacts. [Boulevard Voltaire, 13.12].
La crise des gilets jaunes a surpris et étonné nombre d’observateurs et de politiques ; toutefois, certains (dont je suis) ont toujours annoncé que la politique de Bruxelles et de la BCE de Francfort nous menait dans une impasse.
Une crise structurelle
La France est dans la zone euro et les Français y sont attachés : c’est, en quelque sorte, un acte de foi, de nature quasi religieuse. Il est possible que cela change, mais il est certain, aujourd’hui, qu’aucun gouvernement européen ne prendra l’initiative de sortir de la zone euro. Ce qui ne signifie pas que la monnaie unique ne soit pas aujourd’hui menacée car une monnaie unique comme l’euro, c’est :
– l’impossibilité d’avoir une politique monétaire adaptée à chaque économie nationale, dont certaines peuvent connaître une surchauffe, d’autres stagner ;
– le taux externe de la monnaie unique, notamment vis-à-vis du dollar américain, est le résultat essentiellement de l’économie dominante allemande dont les surplus commerciaux tirent l’euro vers le haut. L’euro surévalué est alors un sérieux handicap pour les exportations de la France ;
– l’impossibilité de dévaluer pour retrouver de la compétitivité ; dès lors, il est jugé préférable de « se serrer la ceinture » et de faire des coupes radicales dans les dépenses, à charge pour le peuple de le comprendre… afin de respecter les fameux 3 % de déficit budgétaire.
Cela s’appelle la dévaluation interne, politique que la Grèce, l’Espagne, le Portugal et l’Italie ont été obligés de mettre en œuvre pour réduire leurs déficits budgétaires et, à un moindre degré, la France.
Le gouvernement Hollande puis Macron ont mis en œuvre cette dévaluation interne en bloquant les salaires de la fonction publique, en réduisant les allocations familiales, les pensions et les allocations vieillesse, et les investissements.
Cette politique a entraîné une récession économique sans pareille puisque l’Italie, aujourd’hui, n’a toujours pas retrouvé son PIB de 2008 et elle a provoqué des mouvements sociaux importants ainsi que l’arrivée au pouvoir d’une coalition qu’Emmanuel Macron qualifie de populiste.
En décidant d’augmenter le SMIC, de défiscaliser les heures supplémentaires, de supprimer la hausse des carburants – laquelle devait compenser la suppression de la taxe d’habitation -, de supprimer la hausse de la CSG pour les revenus inférieurs à 2.000 euros, Emmanuel Macron prend le contre-pied de ses choix européens antérieurs et va à Canossa devant la révolte populaire ; il « lâche » 10 milliards d’euros pour calmer le jeu.
À cela, il faut ajouter l’interdiction, pour les banques centrales, de financer les États (traité de Maastricht), d’où des dettes souveraines colossales et l’atonie complète des investissements !
Une crise politique
Certains ministres doivent se sentir légèrement embarrassés à la suite des décisions du président de la République : l’un a souhaité que l’on rétablisse l’ISF, l’autre a fustigé la hausse du SMIC qui détruit des emplois, et le Premier ministre défend la fiscalité écologique avant d’être désavoué quelques heures après…
Une crise de régime
Mais le problème majeur révélé par cette crise est la défiance, pour ne pas dire le rejet, du président de la République dont l’image, malgré un acte de contrition et de repentance unique de la part d’un président de la République, est brisée. Sa crédibilité est fortement mise à mal et semble irrémédiablement compromise. À travers sa personne, c’est le char de l’État qui s’embourbe.
Mais Emmanuel Macron doit se garder d’oublier, dans le calme précaire revenu, la résolution qu’il a prise pendant la tempête de changer son action, car la tempête risque de gronder encore plus fort s’il n’y a pas un changement radical de politique économique ; loin, très loin de l’idéologie de Bruxelles !
À suivre…
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Combien de temps encore les gilets jaunes vont-ils supporter fiscalement le coût exorbitant de l’immigration ?
Lu dans Causeur à propos du laxisme budgétaire du gouvernement et de sa probable incapacité à financer les modestes promesses du président Macron. Vertigineux. Et il n’est question que des “migrants” ou “réfugiés” ou plus simplement des “immigrés clandestins pris en compte par l’Etat” :
Il faudrait indiquer à ces messieurs de la direction du Budget qu’il existe d’autres pistes de réduction des dépenses.
Depuis plusieurs années, l’Etat invite tous les étrangers entrés en France sans visa – et sans intention de la quitter – à déposer une demande d’asile. Cette générosité n’est pas passée inaperçue. Alors que la demande d’asile baisse partout en Europe, le nombre de demandeurs d’asile en France est, lui, en hausse quasi ininterrompue.
« Notre pays demeure soumis à une pression migratoire intense et évolutive », déclarait à l’AFP Christophe Castaner, le 6 novembre dernier ; « évolutive » signifiant ici « en augmentation constante ». En 2017, l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) a enregistré 100 613 dépôts de demandes, soit une hausse de 17,4 % par rapport à 2016. Pour 2018, l’OFPRA estime ainsi que le chiffre record de 120 000 demandes d’asile pourrait être atteint sur l’année.
L’absurdité ne réside pas dans la pression migratoire, mais dans le fait que le gouvernement n’entend pas agir sur ces arrivées massives. Christophe Castaner s’est borné à déclarer à la commission des Finances du Sénat que « la diminution du nombre de migrants arrivant en France depuis les pays voisins a vocation à être limitée puisque les pays voisins enregistrent eux-mêmes une baisse des arrivées. C’est le pari que nous faisons ». En d’autres termes, le nombre des migrants finira un jour par baisser, pas la peine de se faire remarquer par une répression inconsidérée.
Cette inaction – volontaire – du gouvernement a évidemment un coût. Plus d’un migrant économique sur deux verra sa demande d’asile déboutée. Mais entre le dépôt de la demande et le rejet de cette demande, ce même homme aura été hébergé, rémunéré et soigné plusieurs mois durant.
Ce système absurde a un coût, que l’on peut décliner ainsi (pour 2018) :
– Hébergement et allocations : l’exercice du droit d’asile représente 1,35 milliard d’euros en autorisations d’engagement et 1,21 milliard d’euros en crédits de paiement dans le projet de loi de finances pour 2019. Soit une hausse par rapport à 2018 de 36 % en autorisations d’engagement et de 18 % en crédits de paiement.
– L’Allocation pour demandeur d’asile (ADA) est budgétée dans le projet de loi de finances pour 2019 à 335,8 millions d’euros (+ 5,7 % par rapport aux 317,7 millions d’euros de 2018). Les rapporteurs de la commission des finances du Sénat déplorent la sous-budgétisation constante du poste ADA dans la mesure où, pour 2018, le gouvernement et l’OFII ont prévu une dépense d’ADA de 410 millions d’euros, (+ 130 % par rapport aux crédits – 317,7 millions d’euros – accordés en Loi de finances initiale pour 2018).
– Les dépenses d’hébergement sont représentées par un empilement de structures d’accueil (on en compte pas moins de cinq) dont beaucoup ont été détournées de leur mission initiale au fur et à mesure de la crise migratoire. Leur coût réel annuel ne semble détaillé dans aucun document public accessible. Les coûts d’hébergement par personne et par jour varient de 16 à 60 euros. Une rationalisation est en cours. Par déduction, le coût global tourne autour du demi-milliard d’euros.
– A ces principaux postes (allocations et hébergement), il faut ajouter les frais de fonctionnement des administrations chargées de gérer l’asile : OFPRA, CNDE, OFII et guichets de préfecture. Ces budgets ont beaucoup augmenté depuis 2015, notamment dans le but de réduire la durée d’instruction des dossiers. Car plus l’instruction est longue, plus les dépenses d’allocations et d’hébergement augmentent.
– Aide médicale d’Etat (AME) : les clandestins ne sont pas seulement rémunérés et hébergés, ils sont également soignés quand ils apportent la preuve qu’ils résident depuis plus de trois mois en France. L’Aide médicale d’Etat (AME), financée sur le budget de l’Etat, n’a cessé, depuis ses origines, de couter « un pognon de dingue ». Déjà en 2003, un rapport de l’inspection des affaires sociales s’alarmait « de la forte progression » des dépenses de l’aide médicale de l’Etat (AME), dépenses qui n’étaient en 2000 que d’une centaine de millions d’euros. Ces mêmes dépenses sont aujourd’hui de l’ordre du milliard d’euros pour une distribution de soins qui touche 300 000 personnes environ. Les termes du débat sont connus : sans l’AME, les migrants clandestins envahiraient les hôpitaux et ceux atteints de maladies contagieuses pourraient contaminer les populations locales, disent les défenseurs de l’AME. Mais ceux qui luttent contre une politique de frontières ouvertes affirment qu’une action résolue contre l’immigration clandestine, réduirait les dépenses d’AME et les risques sanitaires liés.
– Prise en charge des mineurs non accompagnés: dans la masse des clandestins, une sous-population mérite d’être distinguée : celle des mineurs non-accompagnés. Depuis 2015, des gamins de 12 à 18 ans, venus généralement du Maroc et d’autres pays d’Afrique du Nord, se multiplient sur le territoire national, vivant en bandes, subsistant de rapines, semant la terreur sur la population locale. Combien sont-ils ? Selon La Dépêche du Midi, « certaines estimations parlent de 50 000 ». Sans papiers, mutiques sur leur pays d’origine, ils sont difficiles à expulser. Aujourd’hui, 40 000 d’entre eux seraient pris en charge par les collectivités locales au titre de l’Aide sociale à l’enfance contre 25 000 en 2017 et 13 000 en 2016. Sachant que le coût annuel d’une prise en charge, prévue dans le cadre de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), atteindrait 50 000 euros par an, la facture devrait frôler les 2 milliards d’euros à la fin de l’année.
Étranglés par cette dépense imprévue, les départements se retournent vers l’Etat estimant qu’ils n’ont pas à faire les frais de sa politique migratoire. L’Etat compense – très – partiellement, en assumant 17% de la dépense (340 millions) selon les dernières propositions de Jacqueline Gouraud, ministre des Territoires. A ces 340 millions, s’ajoutent 240 millions d’euros de frais d’ « évaluation » payés par l’Etat avant placement dans les services sociaux des collectivités.
Lorsque les mineurs atteignent la majorité, les départements sont parfois conduits à poursuivre leur accompagnement via des « contrats jeunes majeurs », comme les 5 000 signés en 2017, au coût unitaire d’environ 30 000 euros par an.
L’Etat dans la nasse. Les gilets jaunes ont clairement fait comprendre au gouvernement qu’ils n’entendaient pas faire les frais de sa politique mondialiste. Transition énergétique, politique migratoire ne pourront plus être financés par une taxation sans frein des classes populaires. S’il est possible de mettre entre parenthèses la politique énergétique, la dynamique migratoire est lancée et ne semble pas prêt d’être stoppée. Le choc entre les dépenses et les recettes introuvables – sauf à réintroduire l’ISF et à taxer les entreprises – va donc aller croissant.
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Florence Aubenas est venue sur mon rond-point ! par Dominique Monthus
Sur Twitter, tout un petit monde d’intellectuels parisiens s’extasie sur le reportage que Florence Aubenas a tiré pour Le monde de son immersion d’une semaine sur le rond-point du Leclerc de Marmande. Un lieu phare de la contestation, qu’elle n’a pas choisi au hasard. Il se trouve que c’est mon pays. Mon rond-point aussi, en quelque sorte. Des compliments justifiés dans la mesure où la célèbre journaliste, selon sa méthode éprouvée, y donne largement la parole aux gilets jaunes, sans trop de filtre. Heureux reportage, donc, qui permettrait à la France des élites, des villes mondialisées et du macronisme déchu de comprendre les raisons profondes de la colère. Car le pouvoir a perdu, il a cédé – un peu – mais, au fond, il n’a pas compris. Et il n’est pas sûr que ce reportage « phénoménologique » au plus près des gilets jaunes campés sur mon rond-point les y aide beaucoup. Alors, soulignons-en quelques traits.
L’un des aspects originaux de ce mouvement – qui avait séduit un Alain Finkielkraut, entre autres – était la présence des femmes. Mais ce rond-point de Marmande nous révèle le triste sort de certaines d’entre elles. Une infirmière : « Ça fait dix ans que je vis sans sortir, à parler à ma chienne. Aujourd’hui, les digues lâchent. » Société de l’individu roi, mais surtout de l’éclatement des familles, et de la solitude. Face à cela, quelle est la politique du gouvernement ? Marlène Schiappa et la PMA pour toutes…
L’autre originalité de cette révolution des ronds-points, c’est la libération de la parole. De toutes les paroles. Même les plus extrémistes, les plus violentes, les plus folles. Ce qui en fait un Mai 68 d’en bas. Que les retraités du Mai 68 d’en haut regardent d’un mauvais œil embourgeoisé.
« Un grand gars arrive, qui voudrait peindre un slogan sur une pancarte. “Je peux écrire Pendaison Macron ?, il demande. “Vas-y, fais-toi plaisir”, dit Coralie. Personnellement, elle ne voit aucune urgence à pendre Macron. Et alors ? On affiche ce qu’on veut. »
Ce n’est pas un hasard si cette explosion en forme de libération, jusqu’à ces slogans si violents, est arrivée sous ce Président qui n’a de cesse d’imposer sa vision, par ses coups de menton, ses ministres donneurs de leçons, ses lois pour contrôler les informations – les « infox », évidemment, ses procès contre tel ou tel. À trop vouloir museler, on s’expose à ce que le chien se braque et morde. Le rond-point est devenu le seul endroit où certaines opinions étaient dicibles et tolérées. Et ce lieu, il a fallu le créer, le conquérir, comme une utopie d’Aristophane.
Et c’est, bien sûr, le troisième aspect qu’il faudrait souligner au feutre rouge : la question de l’immigration et de l’islamisation. Un couple de gauche est obligé de reconnaître que, sur le rond-point, ils ne font plus la morale à ceux qui pensent mal. Fallait-il donc cette sécession des ronds-points pour que la France bien élevée de gauche daigne entendre ces paroles que Florence Aubenas a recueillies :
« Moi non plus, je ne suis pas raciste, sauf pour une tranche d’âge, les 12-25 ans. » « Certains Arabes peuvent être méchants, ça dépend de leur degré de religion. »
Visiblement, ces sentiments épidermiques, bruts, excessifs qui devraient être pris en compte et au sérieux ne le seront pas, puisque Édouard Philippe vient d’annuler la partie « immigration » du grand débat.
Faut-il préciser qu’à Marmande, quelques semaines avant le début du mouvement, le maire centriste avait été obligé de décider un couvre-feu dans une cité ? Faut-il rappeler que ce petit département rural du Lot-et-Garonne, qui accueille une importante communauté maghrébine, a été le théâtre d’une tentative d’assassinat à Laroque-Timbaut juste après l’élection d’Emmanuel Macron en juin 2017, des faits qui avaient été minorés, selon le maire de cette commune rurale ? Qu’il y a eu des arrestations de radicalisés ?
Le reportage a été réalisé juste avant l’apparition, sur les écrans, de Chérif Chekatt. J’ai une petite idée de la prochaine immersion de Florence Aubenas… Neudorf ? Y sera-t-elle aussi bien accueillie que sur mon rond-point de Marmande ? Pas sûr, aussi, que ce qu’elle pourrait faire remonter, toutes ces paroles interdites, parviennent à se frayer un chemin jusqu’à l’Élysée.