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anti-national - Page 517

  • La France, championne du monde des prélèvements fiscaux, doit se réformer !

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    Marc Rousset

    La France, selon l’OCDE, est le champion du monde des prélèvements fiscaux et parafiscaux, soit 47 % de notre PIB. À titre de comparaison, l’Italie se situe à environ 44 %, l’Allemagne à 37 %, le Royaume-Uni à 34 %, le Japon à 32 %, les États-Unis à 27 % et la moyenne générale de tous les pays de l’OCDE à 35 % ! Si l’on ramenait donc le prélèvement fiscal en France à la moyenne de l’OCDE, cela représenterait une minoration fiscale et parafiscale de 12 % du PIB, soit environ 270 milliards d’euros.

    Un graphique établi par l’ACDEFI (sources : INSEE ; calculs ACDEFI) de 1960 (avec une pression fiscale de 30 %) à nos jours (avec une pression fiscale de 47 %) montre d’une façon indiscutable que plus la pression fiscale a augmenté en France, plus la croissance économique a évolué d’une façon inversement proportionnelle, puisqu’elle est passée, en cinquante ans, de 5 % par an à 1 %. Tandis que tous les autres pays de l’OCDE ont réduit drastiquement leur taux de chômage entre 2009 et 2019, de 8 % à 6 % pour le Canada, 7,5 % à 4 % pour le Royaume-Uni, 9 % à 4 % pour les États-Unis, 7,5 % à 3 % pour l’Allemagne et 5 % à 2 % pour le Japon, seule la France, avec ses taxations démoniaques, a gardé un taux de chômage inchangé inacceptable de 8,5 % !

    Taxer stupidement aboutit immanquablement à appauvrir les nations. La justice fiscale consiste à taxer seulement relativement les riches plus que les pauvres, mais pas à voler tous les citoyens riches ou pauvres, à gaspiller, à faire rêver les citoyens en les incitant à prendre dans la poche des autres. Il importe donc de procéder, en France, à une révolution conservatrice conduisant à une baisse globale des impôts pour tous, qu’ils soient pauvres ou riches, d’autant plus que ces derniers trouvent la parade en quittant de plus en plus, à l’instar de Johnny et Depardieu, purement et simplement le pays.

    Si les agents de conduite de la SNCF partaient à la retraite à 62 ans au lieu de 50 ou 52 ans, on pourrait abaisser leur effectif de 25 %. Si les aiguilleurs du ciel travaillaient autant que les Allemands, on pourrait réduire leur effectif de 50 %. Les fonctionnaires s’absentent deux fois plus que les salariés du privé. La France a un million de fonctionnaires en trop, toutes choses égales par ailleurs, par rapport à l’Allemagne. Ce sont toutes ces personnes et non les riches qui volent les Français.

    Croire résoudre les problèmes français en rétablissant l’ISF est donc digne d’une stupidité gauchiste, socialiste, d’une démagogie déconcertante. L’ISF rapporte entre 5 et 7 milliards d’euros, mais entraîne un manque à gagner fiscal par la fuite des riches de 30 milliards d’euros. Rétablir l’ISF aurait donc pour effet inverse d’entraîner une ponction fiscale supplémentaire par l’État dans les poches des pauvres et des riches de 24 milliards d’euros !

    L’immigration, le thème dont doivent s’emparer de plus en officiellement les gilets jaunes, pas encore libérés complètement de la pression bien-pensante, coûte à la France, selon les calculs sophistiqués de Polémia et de son président Jean-Yves Le Gallou, environ quatre-vingts milliards d’euros par an.

    Le racket fiscal supplémentaire de l’État français par rapport à la moyenne des États de l’OCDE s’élève donc à 270 milliards d’euros, dont 24 milliards d’euros correspondent à la surtaxation engendrée par l’imbécile ISF et 80 milliards d’euros (soit environ 4 % du PIB) à l’immigration. Ce chiffre monstrueux devrait ouvrir les yeux des gilets jaunes face la tentative de récupération gauchiste « Demain on rasera gratis » à la Luigi Di Maio. Les gilets jaunes patriotes doivent, au contraire, combattre le racket fiscal de l’État obèse, l’arnaque du réchauffement climatique et la ruineuse invasion migratoire conduisant à la perte de notre identité française et européenne.

    Lire Boulevard Voltaire cliquez ici

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Macron écoute mais il n'entend pas et ne comprend (toujours) pas !

  • Totalitarisme mou et terrorisme dur, par Francis Bergeron

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    L’attentat de Strasbourg est venu nous rappeler que le gravissime problème du terrorisme n’est pas réglé, que le terrorisme, sous son plus hideux visage, continue à nous menacer. Souhaitons donc pour Chérif Chekkat une élimination dans les délais les plus rapides possibles.

    Mais même cet épisode douloureux, qui devrait être un moment d’unanimité, les adeptes du totalitarisme mou, qui nous gouvernent, s’efforcent d’en tirer parti. Que les Gilets jaunes, au-delà de leur opposition à la taxe sur le gasoil, puissent laisser penser qu’ils n’apprécient pas trop l’immigration de masse, l’islamisation à haute dose, est quelque chose qui répugne à l’éditorialiste du Parisien, qui n’hésite pas à fustiger ces « gilets jaunes autoproclamés [qui] ont laissé libre cours à leur imagination, leurs haines, et leurs névroses, sans aucune retenue ». Le Parisien était prêt à tout accepter des Gilets jaunes, mais pas de tels propos « nauséabonds » ! « La colère légitime qui s’est déversée sur les ronds-points a aspiré une batterie de forts en gueule prêts à dire n’importe quoi. » Et voici donc nos Gilets jaunes désormais ostracisés. C’est cela, le terrorisme mou.

    C’est par exemple aussi le journal Le Monde qui, sur son site, publie mardi soir un récapitulatif des événements de Strasbourg, soulignant que « la motivation terroriste n’est pas établie ». Le mot même de musulman n’est pas utilisé. L’article serait incompréhensible pour qui n’aurait pas écouté la radio ou la télévision. Ce qui est étonnant « venant d’une rédaction connue pour son omniscience et son infaillibilité », note sur son site, avec une pointe d’ironie, le très impertinent Jean-Gilles Malliarakis.

    C’est seulement mercredi, à 8 heures 5 que l’ex-quotidien « de référence » a révélé à ses lecteurs… ce que tout le monde savait depuis la veille au soir, à savoir que l’attentat avait été commis par un islamiste. L’homme était présenté comme un citoyen français âgé de 29 ans. C’est incidemment, par un courrier de lecteur, qu’on pouvait savoir qu’il se prénommait Chérif, et donc supposer… l’indicible !

    La religion de l’individu pas citée

    Pourtant Le Monde n’est habituellement pas le dernier à marquer son indifférence complète à la présomption d’innocence, quand il s’agit de présumés extrémistes de droite, par exemple.

    Le Monde daté du jeudi 13 décembre publie une page entière sur « l’attaque meurtrière », avec la collaboration de cinq de ses journalistes. Impossible, cependant, d’y trouver le nom et le prénom de l’assassin. L’article évoque le fait que l’homme était suivi pour « radicalisation religieuse », mais la religion de l’individu n’est pas citée, et l’article prend soin de faire remarquer que l’attentat n’a pas été revendiqué et que l’individu n’a pas fait de « déclarations religieuses ».

    C’est cela le totalitarisme mou, Chérif Chekkat représentant le terrorisme dur. Mais il est parfois difficile de dire ce qui dégoûte le plus.

    Francis Bergeron

    Article paru dans Présent daté du 13 décembre 2018

    https://fr.novopress.info/213004/totalitarisme-mou-et-terrorisme-dur-par-francis-bergeron/

  • Bienvenue au Macronistan

    6a00d8341c715453ef022ad3816921200c-320wi.jpgÉcoutant sagement les 13 minutes d'allocution présidentielle du 10 décembre, son ambiguïté surprenante n'avait pas échappé à votre chroniqueur préféré. Que voulait-il donc dire en évoquant le nécessaire débat sur l'identité française et l'immigration? À supposer qu'au terme de cette réflexion nationale on convienne d’un désir collectif d’ouvrir plus grandes les portes aux migrants, allait-on évoquer la différence entre l’assimilable et l’assimilable? Discriminer par conséquent entre les peuples aux identités affines, forgées par des siècles de considérations morales issues du christianisme et de l’Ancien Testament – et les autres?

    La réponse allait venir en deux temps.

    Premier temps : le 11 décembre se rédigeait dans les bureaux de l'Élysée un document, qui fut diffusé le 12, à la sortie du conseil des ministres, présenté comme compte rendu de cette réunion hebdomadaire du mercredi. Ce simple détail chronologique contrevient aux articles 20 et 21 de la constitution de 1958. En théorie, en effet, le gouvernement conduit la politique de la nation. Il exécute les lois votées par le parlement, et le Premier ministre le dirige. Dans la pratique jupitérienne actuelle, aboutissement de la dégénérescence formelle de la cinquième république, tout est suspendu aux orientations mouvantes du jeune homme élu de manière si incertaine en 2017 et dont l'avis change toutes les 48 heures.

    Le point sensible porte ici sur les débats à organiser dans le pays. Si l'on se réfère aux déclarations gouvernementales cela commencerait dès le 15 décembre et pourrait durer certains disent jusqu’en mars, d'autres en mai 2019. Tournant le dos à la démocratie représentative, on se proposerait donc de rêver à la démocratie dite participative. On imagine ainsi reprendre un chemin oublié en France depuis la défaite de la Commune de Paris en 1871. Depuis, cette tradition a produit les courtes expériences des Soviets russes de 1917, vite liquidés par le bolchevisme lui-même quand il s'en est emparé, des Assemblées générales éphémères et comités d'Action de 1968, mais aussi de la Jamahiriya arabe libyenne 1977-2011, ou de la révolution bolivarienne proclamée par Chavez au Venezuela et qui, certes, se perpétue sous le régime de Maduro son illustre successeur. On considérerait de la sorte que le gentil fourre-tout initial des gilets jaunes est supposé représenté y compris par les gilets rouges, et qu’un mouvement initialement anti-fiscaliste peut s’exprimer sous l’influence du parti mélenchoniste dit de la France insoumise, de la CGT et du parti communiste français.

    Seulement voilà. Le 10 décembre, M. Macron avait mis à l’ordre du jour des palabres à venir, quatre sujets mous et vaguement consensuels tels que la transition écologique et la citoyenneté, mais aussi une 5e corbeille affectée à l’immigration et à l’identité.

    Immédiatement, à la suite de son discours, l’autorité morale avait fait publier par le camarade Sopo, président de SOS Racisme, un communiqué vengeur. Il y exprimait sa perplexité. Les jours suivants cette interrogation se mua en négation, y compris dans les rangs du parti présidentiel. Et ce processus conduisit, sans débat, en évacuation pure et simple du sujet. On n'en parlera pas.

    Entre-temps un obscur sous-ministre avait apposé sa signature, et engagé la France au bas du document onusien de Marrakech. Et si on doit l'évoquer au parlement français cela ne conduira qu'à en aggraver les conséquences contraignantes au gré d'un vote d'une majorité artificielle.

    En application du pacte, on met en branle un processus tendant à interdire tout débat quant aux bienfaits d'une politique migratoire à sens unique gérée par les États, sans qu'ils s'encombrent de l'avis des peuples. Circulez il n'y a rien à voir.

    On pourra donc dire bienvenue au Macronistan, et on prévoira des pancartes et des guirlandes en albanais ou en bambara. Elle est pas belle la vie?

    JG Malliarakis

    https://www.insolent.fr/

  • Gilets jaunes – Samedi dernier, l’Élysée s’était transformé en véritable camp retranché

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    FRANCE (NOVOpress avec le bulletin de réinformation de Radio Courtoisie) : 
    Le 8 décembre dernier, pour l’acte IV des Gilets jaunes, redoutant que le palais présidentiel ne fut submergé par la marée jaune de la colère populaire, le chef de l’Etat n’avait pas lésiné sur sa propre sécurité. Selon une information publiée dans le Canard enchaîné, 500 gardes républicains du premier régiment d’infanterie, plus une petite centaine de policiers et de gendarmes du Groupe de sécurité de la présidence de la République s’étaient positionnés à l’intérieur du palais.

    Ils étaient équipés de lances à eau et de drones, tandis qu’à l’extérieur, un hélicoptère était prêt à exfiltrer le chef de l’État. Le palais présidentiel était isolé au centre d’un immense no man’s land, baptisé « bunker institutionnel », englobant le ministère de l’Intérieur, la place de la Concorde et l’Assemblée nationale. D’où sans doute le faciès très affecté affiché par le chef de l’Etat lors de son allocution de lundi dernier…

    On était en effet loin du provocateur « Qu’ils viennent me chercher ! », ou encore du « Je suis votre chef ! » asséné crânement aux militaires lors de l’affaire de Villiers. Ce même 8 décembre, atteint d’une subite fièvre conspirationniste, le président ordonnait une enquête de la DGSI concernant rien moins qu’une possible tentative de déstabilisation du pouvoir macronien par la Russie via les réseaux sociaux.

    Selon le Canard, le président de la République est en effet persuadé que la cause de tous ses malheurs n’est autre que l’affreux Poutine qui manipulerait dans l’ombre les Gilets jaunes…

    https://fr.novopress.info/

  • Les gilets jaunes vus de l’étranger : ça change

  • « Le vrai féminisme est contre l’avortement ! »

     
  • Gilets Jaunes : la revanche des « Gaulois réfractaires »

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    Par Etienne Lahyre, haut fonctionnaire, analyste politique ♦ Mercredi 29 août 2018, Emmanuel Macron avait comparé les Français à des « Gaulois réfractaires ». Force est de constater que les Gaulois ont décidé de faire honneur à leur réputation !

    Au terme du cycle électoral de 2017, le parti de la mondialisation avait réussi un tour de force inédit, consistant à se présenter pour la première fois à visage découvert, par le truchement d’Emmanuel Macron, à tirer profit d’un coup d’état des médias et des juges dirigé contre le candidat de la droite parlementaire, et à accéder au pouvoir sans coup férir grâce à la complicité involontaire de sa meilleure alliée objective, Marine Le Pen. Ses opposants étaient sonnés: l’élection avait été volée au peuple, mais celui-ci s’était retiré sur l’Aventin, lassé de perdre systématiquement toutes les élections, hormis le référendum de 2005, dont le résultat avait été annulé par la forfaiture du Parlement qui autorisa en 2008 le Président de la République à ratifier le Traité de Lisbonne. Et le parti de la mondialisation d’espérer secrètement que sa propagande nourrie ait rendus amorphes ces Gaulois réfractaires qu’il méprise : « Il n’y a pas d’alternative possible ! », est-ce bien clair ? « Il ne peut pas y avoir de choix démocratiques contre les Traités européens » avait rappelé M. Juncker. Les Gaulois étaient devenus des Gallo-Romains, les Français des citoyens de l’Union européenne.

    L’émergence des trois France

    Le proconsul Macron pensait pouvoir mettre aisément en œuvre ce que ses mandants attendaient de lui : une politique dictée par les « grandes orientations de politique économique » (GOPE) établies annuellement par la Commission de Bruxelles à l’attention de chaque Etat membre, et inspirée par les choix idéologiques des élites mondialisées dont le but ultime est le démantèlement des souverainetés nationales en vue de parvenir à un monde sans frontière, dominé par les multinationales, un monde peuplé exclusivement de consommateurs déracinés et déopolitisés. Un monde post-national et post-démocratique.

    Pour cela, le parti de la mondialisation mène depuis près de cinquante ans une impitoyable lutte des classes. Celle-ci a débuté après le grand malentendu de mai 1968 : les incantations des Cohn-Bendit, Geismar et autres Goupil ont été vaines ; la « convergence des luttes » n’a jamais eu lieu. Certains étudiants voulaient faire la révolution. Les ouvriers, eux, voulaient de meilleures conditions de travail et des augmentations de salaires.  Et le prolétaire, incarnation de l’homme nouveau, est devenu dans la presse anarchiste et libertaire, le plouc réactionnaire et raciste, rétif au changement et au sens de l’histoire ; le beauf de Cabu et le Dupont-Lajoie d’Yves Boisset. La disqualification intellectuelle et morale des classes populaires avait débuté. Mais, le PCF de Georges Marchais, qui appelait à « produire français» et à « stopper l’immigration officielle et clandestine » parvenait, dans les années 1970, à maintenir celles-ci dans le giron électoral de la gauche. Les ouvriers contribueront ainsi grandement à l’alternance de 1981.

    Une fois au pouvoir, les « socialistes » vont une nouvelle fois être les « gestionnaires loyaux des affaires du capitalisme », selon la formule de Léon Blum. Après avoir tenté une politique de relance maladroite en 1981-82, le PS entreprend, au nom de la préservation du Système Monétaire Européen, le tournant de la rigueur en 1983. De là date la vraie rupture entre la gauche de gouvernement et les classes populaires. La politique du franc fort a accru la désindustrialisation et dégradé la compétitivité de l’économie française ;dans les sociétés non financières, la part des salaires dans la valeur ajoutée brute chute passe de 74% en 1982 à 65% en 1989 ;  des territoires entiers, dans lesquels les ouvriers avaient pu accéder à la propriété foncière notamment grâce aux augmentations de salaires consenties après les accords de Grenelle, ont été ravagés économiquement et socialement. Parallèlement, du fait notamment de sa tertiarisation, l’activité économique se concentre dans les grandes métropoles, tandis l’immigration de peuplement encouragée par la gauche, la nébuleuse associative et les grands patrons s’accroit.

    Ce retour en arrière sur les décennies 1970 et 1980 est crucial car tous les éléments de la crise d’aujourd’hui s’y trouvent. Commencent en effet, à émerger culturellement, politiquement et socialement les trois France que Christophe Guilluy décrit dans La France périphérique :

    • Les métropoles mondialisées et gentrifiées, modèle libéral de la « société ouverte », et futurs bastions du macronisme ;
    • Les banlieues ethnicisées adhérant à un système de valeurs en opposition à l’évolution culturelle et sociétale des grandes métropoles ;
    • La France périphérique regroupant les catégories populaires d’origine française ou d’immigration européenne ancienne.

    Une réaction à « la révolte des élites »

    C’est dans la décennie 1990 que les conséquences politiques et électorales de ces basculements deviennent visibles. En 1989, la droite conduite par Jacques Chirac réalise le grand chelem en remportant les vingt arrondissements de Paris lors des élections municipales ; Marie-France Stirbois est triomphalement élue député à Dreux dans le cadre d’une élection législative partielle. En 1995, la droite voit ses positions s’effriter et perd 6 arrondissements à Paris ; Marie-France Stirbois perd, nettement, les élections municipales de Dreux. Et en 2001, la gauche remporte la mairie de Paris ; Mme Stirbois, quant à elle, a quitté Dreux, sachant pertinemment qu’elle ne pourra plus jamais être élue dans une ville comportant une aussi forte population d’origine immigrée.

    Paris et Dreux sont respectivement les symboles de la France des métropoles et de la France des territoires africanisés. Les Français de souche en ont été chassés, pour des raisons économiques et pour des raisons culturelles. Le vote FN, essentiellement urbain dans les années 1980 et au début des années 1990, devient périurbain dans les années 2000 ; il est désormais principalement rural. Initialement vote politique, de droite, il est devenu au fil du temps un vote sociologique et géographique de Français de souche, non urbains, membres des catégories populaires et moyennes, travaillant dans les branches non tertiarisées de l’économie. Les fameux « perdants de la mondialisation », dont beaucoup sont devenus des travailleurs pauvres.

    Depuis 1983, les politiques menées suivent la même inspiration néo-libérale. Tous les traités européens signés depuis cette date obèrent les marges de manœuvre des Etats Nations : les solutions classiques de politique monétaire ou budgétaire ne sont plus possibles dans le cadre d’une monnaie unique, l’Euro (structurellement surévalué pour l’économie française), et du pacte de stabilité, renforcé par le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance de l’Union économique et monétaire, entré en vigueur en 2013.

    Par ailleurs, la montée en puissance économiques des grandes villes a été amplifiée par les évolutions institutionnelles, parachevées par les lois MAPAM et NOTRe, créant le statut de métropole. La métropolisation bénéfique à tous est à l’aménagement du territoire ce que la théorie du ruissellement est à l’économie, une chimère.

    Les politiques économiques et d’aménagement du territoire sont profondément inégalitaires et aggravent la fracture sociale et territoriale.

    Non contents d’être chassés des grandes villes et de leurs banlieues, les nouveaux habitants de la France périphérique, qui n’ont souvent pas d’autres solutions de mobilité que la voiture individuelle, et qui roulent en Diesel, sont accusés d’être des pollueurs. Au discrédit culturel, à la relégation sociale, s’ajoute une mise au ban environnementale. L’oligarchie Kerosen, qui passe son temps en avion pour ses loisirs, morigène la France Gasoil qui attend avec angoisse chaque fin de mois.

    Depuis le début du mouvement des « gilets jaunes », le mépris des classes s’exprime sans complexe sur les réseaux sociaux : “Ils trouvent que le Diesel coûte trop cher ? Qu’ils se payent une Tesla !”, telle semble être devenue la boutade préférée des partisans du pouvoir. Les « élites » se crispent, elles n’hésiteraient plus à qualifier une bonne partie de leurs compatriotes de « ramassis de gens déplorables », à la manière d’Hillary Clinton. Et ce sont les Cohn-Bendit et les Goupil qui sont désormais en première ligne : ils étaient révolutionnaires en 1968, ils sont le parti de l’ordre aujourd’hui. Quoi de plus normal, puisque ce sont leurs héritiers intellectuels qui ont pris le pouvoir : le macronisme est sans doute l’expression la plus aboutie de l’idéologie de la déconstruction. De la PMA « pour tous » à la souveraineté européenne, il y a une cohérence dans la logique du Président de la République : celle-ci consiste à briser tous les liens qui unissent les Français à leur héritage familial ou national. Le macronisme est un déracinement, c’est une table rase. Ce n’est qu’un avatar de la sempiternelle guerre menée par les nomades contre les sédentaires.

    Quand Macron s’attaque à l’ISF, c’est sa partie assise sur les valeurs mobilières qu’il supprime, le patrimoine immobilier demeure taxé. Le capital est mouvant, fluide, il n’a pas ni patrie, ni attachement, comme Macron. Le foncier a une histoire, souvent familiale, il se transmet, il représente le temps long. Ce lien entre les générations d’une même famille que le chef de l’Etat, qui se targue de n’être « héritier de personne », veut briser.

    Macron a eu au premier tour le soutien massif de la France des métropoles ; puis, au second tour, celui unanime des banlieues de l’immigration. Paris, puis Dreux. Les villes où règne la libre circulation des capitaux, puis celles qui sont le produit de la libre circulation des hommes.

    Et nos « gilets jaunes » ont réagi. Vaincus dans les urnes une nouvelle fois, alors que la France périphérique représente 90% des communes et 61% de la population. Que plus d’un Français sur deux vit dans une commune de moins de 10.000 habitants. Mais, Marine Le Pen n’est pas Donald Trump. Le scrutin majoritaire à deux tous n’est pas le vote du collège électoral des Etats fédérés américains. Ils savent qu’en France, ils ne peuvent pas gagner les élections, dans le cadre partisan actuel. Alors, ils ont réagi différemment. Comme aux Etats-Unis, ils ont protesté contre un système fiscal qui avantage les plus aisés, contre une immigration illégale galopante facteur de criminalité, qui fait pression à la baisse sur les salaires et met les « natifs » au chômage, contre ces médias qui les ignorent et les méprisent, et leur préfèrent les jeunes issus de l’immigration, latinos aux Etats-Unis, africains en France. La forte augmentation du prix de gasoil en 2018, ainsi que la hausse annoncée de la taxe intérieure de consommation sur les produits de l’énergie (dont il est d’ailleurs probable qu’elle ne soit affectée que très partiellement au financement de la transition énergétique si l’on en croit ce rapport sénatorial : http://www.senat.fr/rap/a17-113-1/a17-113-1.html?fbclid=IwAR1a7BmE6mCeiKLaVFVu4P3t9lvexL2hku8lUda1eIpQTff3_UORzvKkZBg) ont été les catalyseurs de l’expression d’une colère aussi justifiée qu’ancienne. Le moratoire annoncé par le premier ministre ne répond en rien aux motifs de cette colère.

    Vers un scénario à l’Italienne ?

    La France périphérique est l’équivalent de  « l’Amérique du milieu », selon l’expression de Christopher Lasch, qui désigne  à la fois les Etats non côtiers et la classe moyenne américaine. C’est l’Amérique qui a élu Donald Trump. Celui-ci n’a emporté la victoire que grâce au renfort des Etats de la « Rust Belt », qui votaient traditionnellement démocrate. Les « Trump’s Democrats » du Michigan ou du Wisconsin sont issus de la classe ouvrière blanche : ils ne se sont pas « droitisés », ils ont été abandonnés par le parti démocrate. Ils conservent, sur les questions économiques et sociales, un tropisme de gauche.

    En Italie, une coalition rassemblant populistes de gauche et de droite gouverne. Le premier ministre, Conte, et le ministre de l’Intérieur, Salvini, sont les responsables politiques les plus populaires du pays.

    Le parti de la mondialisation a rassemblé la bourgeoisie qui lit le monde et celle qui lit le Figaro ; le bloc bourgeois est uni. Aujourd’hui autour de Macron, demain autour de celui qui serait éventuellement mieux placé que lui pour défendre ses intérêts. Il bénéficie au deuxième tour du soutien de ses supplétifs immigrés. Comme aux Etats-Unis, les minorités se rejoignent contre l’archipel central, sociologiquement majoritaire.

    Dans la chronique consacrée au second tour de l’élection présidentielle de 2017, nous appelions de nos vœux à constituer un mouvement intitulé « En France ! », symétrique à « En marche » pour défendre et unifier l’archipel central français ; pour rassembler la France périphérique et lui permettre, enfin, de conquérir le pouvoir. Pour cela, nous insistions sur le rejet du clivage droite-gauche, de plus en plus obsolète politiquement, et en tout état de cause inopérant électoralement.

    Les élections européennes de mai 2019 doivent être l’occasion de lancer « En France ! ». Les enquêtes actuelles laissent en présager une érosion des macronistes, du fait de l’impopularité présidentielle, un score en retrait de la France Insoumise (ce qui est prévisible : son électorat, pour une large partie d’origine immigrée, ne vote pas aux élections européennes), et un bon score pour le rassemblement national. Tous les ingrédients sont réunis pour que le scénario de 2014 se reproduise, et que le RN soit, à nouveau, désigné comme l’opposant principal au parti de la mondialisation. Si tel devait être le cas, 2022 verrait à nouveau celui-ci s’imposer, quel que fût son candidat. Nous devons tout mettre en œuvre pour éviter cela, en créant les conditions d’une nouvelle configuration politique : les « Gilets jaunes »expriment de manière confuse et désarticulée certaines revendications que la majorité silencieuse regrette de ne pas voir regroupées au sein d’une même plate-forme électorale. Des revendications disparates, d’inégale pertinence, mais qui aspirent à la restauration de la « Common Decency », face aux extravagances  et aux privilèges des « incroyables et merveilleuses » de la France des métropoles, et face à l’impunité et à la colonisation à rebours de la France des banlieues.

    Le mouvement est là, spontané, prêt à être structuré. Il lui manque une incarnation, un visage, un homme providentiel. « Gaulois réfractaires » recherchent Vercingétorix désespérément…

    Etienne Lahyre 11/12/2018

    https://www.polemia.com/gilets-jaunes-la-revanche-des-gaulois-refractaires/

  • Comment Macron nous a entubé avec son intervention

  • Remis à l’endroit, le pacte de Marrakech devient excellent

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    Le « pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières », appelé pacte de Marrakech, énumère une liste d’« obligations » non contraignantes auxquelles s’engagent les pays de destination des migrations pour aider les migrants qui fuient la misère. Quoi de plus noble que de vouloir aider les gens ayant eu le malheur de naître dans des pays invivables ?

    Là où la démarche semble dérailler, c’est lorsqu’elle se concentre exclusivement sur la meilleure façon d’organiser le flux et l’accueil : on voit mal comment cette solution règle le problème des Africains restant sur place. Et on voit encore moins comment l’Europe réussirait durablement à accueillir ce flux, si les conditions ne s’améliorent pas drastiquement en Afrique, vu que ce continent connaît une croissance démographique de quelque 40 millions de personnes chaque année.

    Or, le pacte de 41 pages ne consacre, semble-t-il, qu’une seule phrase sur cette question (§13) : « Nous devons œuvrer de concert pour créer des conditions qui permettent aux communautés et aux individus de vivre en sécurité et dans la dignité dans leur propre pays. »

    Il suffit donc de mettre cette résolution au centre du pacte pour lui redonner toute sa cohérence : oui, il faut aider nos frères africains. Mais au lieu d’étudier en détail le phénomène migratoire et les meilleurs moyens de gérer le flux, il est infiniment plus constructif de s’employer à créer dans les pays d’origine des conditions plus favorables.

    « Mais on a déjà tout essayé », me direz-vous. Certes, toutes les aides économico-sociales ont été essayées, et elles ont échoué car elles ne s’attaquaient pas à la racine du problème.

    À cet égard, on fait un grand pas en avant en déclarant ce que tout le monde sait depuis longtemps : les peuples africains fuient leur pays parce que la vie y est rendue insoutenable du fait de la corruption, qui désorganise les activités économiques, et de l’insécurité qui menace les vies mêmes. À l’origine de ces deux maux, une absence de consensus politique, génératrice de crises, et les guerres civiles, qui poussent les dirigeants à prendre toutes dispositions pour se maintenir au pouvoir, et les opposants à tout faire pour essayer de les éliminer.

    L’État, mis en coupe réglée pour la constitution de trésors de guerre et l’entretien de factions, ne peut pas financer les services publics ni payer les fonctionnaires. Ceux-ci se payent sur les citoyens, qui vivent d’expédients pour survivre, dans un climat où prévaut la force brute. Dans un contexte politique aussi dégradé, les aides économiques au développement sont, effectivement, vouées à l’échec.

    Les pays d’accueil des migrations devraient donc proposer aux pays africains une aide politique, visant à apaiser les tensions internes, à protéger les dirigeants africains élus, à organiser – et pas seulement observer – les élections, à organiser la transparence de la gestion, la rémunération des fonctionnaires et la mise en place d’un système efficace de lutte contre la petite corruption.

    Le pacte ainsi remis à l’endroit est conforme à l’esprit de mondialisation et de solidarité entre nations. Il ne vise nullement à se substituer aux élites locales mais, au contraire, à consolider leur pouvoir pour leur permettre de gérer la cité avec sérénité. Contrairement au texte d’origine, il tente d’aider vraiment les Africains. Et, en plus, il propose aux Européens un objectif commun ambitieux et exaltant.

    Si, malgré tous ces avantages, le pacte de Marrakech remis à l’endroit devait être refusé, alors on pourrait s’interroger sur cette mondialisation à sens unique qui accepte les ingérences dans les pays du Nord mais refuse toute action sérieuse dans l’autre sens.

    Didier Loiseau

    http://www.bvoltaire.fr/remis-a-lendroit-le-pacte-de-marrakech-devient-excellent/