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culture et histoire - Page 1206

  • Aude de Kerros : l’Art contemporain, « un double hold-up sémantique »

    Le graveur et essayiste Aude de Kerros a bien voulu partager avec NOVOpress quelques réflexions issues de son dernier ouvrage « L’imposture de l’Art Contemporain ». Un entretien d’une grande richesse que nous publions en trois parties.

    NOVO : votre dernier livre « L’imposture de l’Art Contemporain » semble dénoncer une tromperie, ou réside l’imposture ? De quel ordre est-elle ?
    A. de Kerros : Le mot « imposture » signifie tromperie, ce qui se fait passer pour ce qu’il n’est pas — et le mot « utopie » veut dire : construction imaginaire ou conception qui paraît irréalisable — si l’on en croit le « Larousse »
    L’appellation « Art contemporain » est le résultat d’un double hold-up sémantique : il ne désigne pas « l’Art », c’est-à-dire le langage non verbal, délivrant un sens au-delà des mots par l’accomplissement de la forme, de la matière, de la couleur. Il désigne une procédure conceptuelle dont le but est la critique ou la déconstruction d’une œuvre déjà existante ou d’un contexte. Par ailleurs, I’AC n’est pas comme son nom l’indique « tout l’art d’aujourd’hui », mais uniquement un de ses courants : le conceptualisme.

    l_imposture_de_l_art_contemporain.jpgL’imposture de l’Art contemporain – Une utopie financière
    Editions Eyrolles

    Il n’y a rien de commun entre les deux pratiques. L’Art s’évalue d’après des critères esthétiques et de correspondance de la forme et du fond. L’AC se juge selon des critères moraux, d’efficacité, d’utilité. En effet, la très morale finalité de l’AC est de tendre un piège au « regardeur » afin de le déstabiliser et le remettre en question, pour son bien. En détruisant toute certitude, il se veut facteur de paix et de renouvellement permanent. L’humanitarisme de ce dogme, enseigné dans les écoles dès le jardin d’enfants, cache les autres « applications » et utilités financières, monétaires plus triviales.

    NOVO : Vous expliquez bien dans votre livre comment se fabrique la valeur de l’Art Contemporain, que vous désignez sous l’acronyme AC, pour ne pas le confondre avec « tout l’art d’aujourd’hui ». Sa valeur se fixe-t-elle sur un vrai marché ? Sommes-nous devant une nouvelle forme de création monétaire, permettant le recyclage d’argent clandestin ?
    A. de Kerros : L’art conceptuel, apparu avant la guerre de 14, recyclé en arme de la guerre froide culturelle au cours des années 60, imposé comme seul « contemporain » au cours des années 70, devient en l’an 2000, après la chute du mur de Berlin, un outil de la globalisation en devenant un « financial art ».

    Les œuvres sont devenues sérielles, avec des produits d’appel haut de gamme pouvant atteindre des cotes astronomiques, déclinées en marchandise industrielle aux quantités et formats divers, adaptés à tous les budgets. L’arbitraire des réseaux de collectionneurs qui en fabriquent la valeur remplace les critères et repères intelligibles de la valeur artistique.
    Nous sommes désormais devant un AC devenu un produit à la fois financier et monétaire, très maîtrisé et sécurisé par ses détenteurs, peu nombreux, mais collectionnant en réseau fermé et fixant eux-mêmes les prix d’œuvres souvent sérielles. Ils battent monnaie ! Ils sont les créateurs et maîtres d’une liquidité adaptée à la globalisation, hors législation financière, fisc et douanes. C’est une virtuosité financière ! Un chef d’œuvre de petite monnaie, d’argent de poche pour une hyper classe qui ne raisonne qu’économiquement, au-delà des identités, religions, et nations

    Quel rapport avec les Arts plastiques ? Aucun, mais en revanche la nature conceptuelle de l’AC, permet les applications que vous évoquez. En effet, l’énoncé discursif de l’œuvre suffit à son existence. Une « pièce » d’AC se matérialise et se dématérialise quand on veut et où on veut. Le contrat d’achat suffit à prouver son existence. On comprendra la proximité qu’entretient ce nouveau type de monnaie avec d’autres modalités fiduciaires… l’avantage d’exception de l’AC réside en ce qu’il ne dépend d’aucun État, ne connaît aucune frontière.

    NOVO : L’hyper-visibilité de ces produits qui résulte de plans marketing et de com., occulte les nombreux autres visages — « cachés » — de la création d’aujourd’hui, aussi divers que méconnus.
    A. de Kerros : La censure de fait que produisent la com et le marketing en occultant tout ce qui n’entre pas dans ce cadre et plus subtile, mais infiniment plus pernicieuse et fatale que celle jadis pratiquée par le dictateur ou même le Prince. Ils donnaient à l’artiste, au moins le prestige de la résistance et celui-ci pouvait se réfugier dans des lieux plus cléments. L’AC occupe tout l’espace visible et audible par le scandale, l’évènement, la transgression le spectacle hallucinant du très haut marché, il sidère. Une œuvre qui ne repose pas sur ces méthodes de marketing n’accède pas à la visibilité. L’artiste à l’inspiration non conceptuelle n’a pas de recours à d’autres modes d’évaluation et de reconnaissance. Il se trouve exclu du marché.
    Économiquement d’ailleurs son travail à la main, d’œuvres uniques, de faible production, rend son travail non exploitable et non rentable, sans utilité ni lieu. Tel un lettré chinois, il peint, après avoir accompli un travail nourricier, créé pour lui-même et quelques amis. Il est invisible libre.

    http://fr.novopress.info/199323/aude-de-kerros-lart-contemporain-un-double-hold-up-semantique/#more-199323

  • La Démocratie au Moyen Âge !

    En dépit de la vague romantique qui, au XIXe siècle, va entreprendre une réhabilitation partielle et souvent mythique du récit « historique » de cette longue époque (un millénaire) que les érudits de la renaissance ont reléguée au rang de « moyen-âge », l’imagerie commune en garde encore des idées complètement fausses : le moyen-âge, pour beaucoup, c’est l’époque où le petit peuple, ignorant et analphabète, est soumis au diktat implacable d’un ordre politique militaire monarchique, et d’un ordre spirituel clérical séculaire et dogmatique ; c’est l’époque des seigneurs, de l’inquisition, des sorcières et des bûchers ; c’est l’époque des guerres incessantes, des croisades sanglantes et de la peste ; en résumé, le moyen-âge serait une époque obscure, sombre, « gothique ». Voici ce que nous en dit Michel FRAGONARD :

    « (…) l’histoire représente, au XIXe siècle, un enjeu « politique » essentiel (en témoigne d’ailleurs l’attention des gouvernements, dont l’action d’un Guizot, lui-même historien, est le meilleur exemple) : sa promotion est inséparable de l’affirmation du sentiment national, fruit à la fois de la Révolution française et des courants romantiques allemands ; et l’un des enjeux essentiels est la question des origines nationales. On comprend alors l’intérêt des historiens, initiateurs et propagateurs de cette conscience nationale, pour le Moyen Age, aux fondements de la nation. Intérêt non dépourvu de considérations idéologiques : au moment où, en France, conscience nationale et aspiration démocratique sont intimement liées dans unemystique du « peuple » (notion combien ambiguë), l’œuvre d’Augustin Thierry (Récits des temps mérovingiens, Essais sur la formation et les progrès de l’histoire du Tiers État) est sous-tendue par une thèse historico-ethnique (les origines proprement « gauloises » du peuple français, à contre-pied d’une historiographie « aristocratique » insistant sur les origines franques). Dans cette quête historique d’un Moyen Age où se trouvent les sources de la nation, l’exemple le plus illustre, en France, est celui de Michelet, qui consacre six volumes de sa monumentale Histoire de France (inachevée) au Moyen Age et qui, dans ses autres ouvrages, revient régulièrement sur la période (voir la Sorcière). »

    Il nous suffit de voir à quoi ressemble ce mouvement culturel « gothique » né dans les années 1990, qui mêle à la fois l’imagerie mythique de ce moyen-âge du XIXe siècle et les idées les plus noires que le quidam se fait de cette ère. Vêtus et maquillé de noir ou de sombre, visages tristes ou désespérés, véhicules « morts-vivants » d’un romantisme lui-même sombre, noir et désenchanté.

    Que dire alors de l’idée que l’on se fait au sujet de la politique au moyen-âge ? A l’évocation d’une démocratie au moyen-âge, la plupart vont faire les yeux ronds et se dire « mais de quoi parle-t-il ? ». Moyen-âge et démocratie sont deux termes que la plupart considèrent antinomiques. Or, la réalité est bien différente. La démocratie était plus vivace durant la majeure partie du moyen-âge et de la renaissance, qu’elle ne le fut depuis la Révolution. En fait, c’est la Révolution qui va éteindre un ensemble de pratiques démocratiques populaires qui perdurera jusqu’au XVIIIe siècle.

    Ce que je découvre, en parcourant l’excellent livre de Francis Dupuis-Déri « Démocratie. Histoire politique d’un mot aux États-Unis et en France », est entre autre une déconstruction radicale de ce moyen-âge obscurantiste que l’élite contre révolutionnaire et le « siècle des Lumières » a durablement imprimé dans nos esprits. Permettez-moi de partager avec vous les quelques passages de ce livre qui nous éclairent sur cette activité démocratique vivace au moyen-âge.

    « Au Moyen Age et pendant la Renaissance européenne, des milliers de villages disposaient d’une assemblée d’habitants où se prenaient en commun les décisions au sujet de la collectivité. Les « communautés d’habitants », qui disposaient même d’un statut juridique, ont fonctionné sur le mode de l’autogestion pendant des siècles. Les rois et les nobles se contentaient de gérer les affaires liées à la guerre ou à leurs domaines privés, d’administrer la justice et de mobiliser leurs sujets par des corvées. Les autorités monarchiques ou aristocratiques ne s’ingéraient pas dans les affaires de la communauté, qui se réunissait en assemblée pour délibérer au sujet d’enjeux politiques, communaux, financiers, judiciaires et paroissiaux[1]. »

    Voilà déjà qui tranche avec les images d’une monarchie omnipotente et omniprésente, gérant, en collaboration avec l’Église, tous les faits et gestes de leurs sujets. En réalité, l’aristocratie nobiliaire avait bien d’autres chats à fouetter que de s’occuper des affaires du peuple, et elle laissait donc volontiers à ses gens le soin de s’occuper de leurs propres affaires. Le peuple disposait donc de fait d’une large autonomie, autrement plus grande que nous n’en disposons actuellement sous le régime prétendument représentatif. Et cette autonomie s’étendait sur des domaines importants et essentiels, comme nous allons le voir.

    « On discutait ainsi des moissons, du partage de la récolte commune ou de sa mise en vente, de la coupe de bois en terre communale, de la réfection des ponts, puits et moulins, de l’embauche de l’instituteur, des bergers, de l’horloger, des gardes-forestiers, parfois même du curé, des gardiens lorsque sévissaient les brigands, les loups ou les épidémies. On y désignait ceux qui serviraient dans la milice, on débattait de l’obligation d’héberger la troupe royale ou de l’utilité de dépêcher un notable pour aller soumettre à la cour des doléances au nom de la communauté. »

    Imaginez que, dans votre ville ou votre commune, de nos jours, vous puissiez, par le biais d’une assemblée communale publique, décider en commun de la répartition de la récolte commune ou de sa mise en vente (alors qu’aujourd’hui, les paysans – souvent les « serfs » modernes de l’industrie agro-alimentaire – se voient imposer leur cotât de production, les prix de vente, le cahier des charges et jusqu’aux semences qu’ils peuvent utiliser), la réfections ou l’édification des ouvrages d’art (routes, voiries communales, ponts, éoliennes, barrages, écluses, etc.), de qui, parmi les habitants, servira dans la police municipale (qui est maintenant un corps centralisé au service de l’Etat, et non du peuple). Impensable, n’est-ce pas ? Pourtant, les assemblées d’habitants étaient dynamiques.

    « Il y avait environ dix assemblées par an, parfois une quinzaine. Elles se déroulaient sous les arbres (le chêne), au cimetière, devant ou dans l’église, ou encore dans un champ. Bref, dans un lieu public, car il était interdit de tenir l’assemblée dans un lieu privé, pour éviter les magouilles. Une étude statistique de quelque 1500 procès-verbaux indique que ces assemblées comptaient en moyenne 27 participants, soit une représentation d’environ 60% des foyers des communautés, et pouvaient même accueillir jusqu’à quelques centaines d’individus, dont 10 à 20% de femmes. Mais à l’époque, dix personnes suffisaient pour former « un peuple » et tenir une assemblée. La participation à l’assemblée était obligatoire et une amende était imposée aux absents quand l’enjeu était important. Un quorum des deux tiers devait alors être respecté pour que la décision collective soit valide, par exemple celle d’aliéner une partie des biens communs de la communauté (bois ou pâturage). Il était si important que la communauté s’exprime que même lorsque la peste a frappé dans la région de Nîmes, en 1649, l’assemblée a été convoquée dans la campagne sur les deux rives d’une rivière, pour permettre de réunir à la fois les personnes ayant fui la ville et celles qui y étaient restées. En général, le vote était rapide, à main levée, par acclamation ou selon le système des « ballote » distinguant les « pour » des « contre » par des boules noires et blanches. Lorsque la décision était importante, les noms des personnes votantes étaient portés au procès-verbal. »

    Ainsi, le peuple, au moyen-âge, parvenait à s’autogérer sur tout un ensemble de domaines considérés non comme « privés », mais comme publiques, car à l’inverse de nous, les « modernes » atomisés par une culture du chacun pour soi (la culture individualiste que nous devons à l’origine aux physiocrates du XVIIIe siècle et à leurs successeurs libéraux et capitalistes du XIXe et du XXe siècle), nos ancêtres « médiévaux » avaient conscience de l’interdépendance mutuelle dans laquelle ils étaient, et la majeure partie des ressources produites par la terre étaient considérées comme un ensemble de richesses communes, non comme des richesses privées. Cela n’empêchait pas le commerce, l’artisanat, ni même une certaine forme d’industrie. Ils parvenaient, en dépit de leurs intérêts individuels, à s’entendre et à gérer eux-mêmes ces ressources en commun, chose qui nous semblent aujourd’hui hors de portée – il suffit, pour s’en convaincre, de voir les commentaires récurrents qui décrient l’apathie populaire et considère, aujourd’hui, la masse comme incapable de débattre et de décider communément de ses propres intérêts. Ainsi, il serait impossible aux hommes « modernes » de ce XXIe siècle de faire ce que les paysans « incultes » du moyen-âge faisaient couramment ? Si cela est vrai, pouvons-nous encore parler de « progrès de la modernité » ? Ne devrions-nous pas plutôt faire le terrible constat de la régression imposée par cette « modernité » ?

    « La démocratie médiévale, bien vivante alors, mais aujourd’hui si méconnue, permettait au peuple de traverser de longs mois sans contact direct avec des représentants de la monarchie, une institution qui offrait finalement très peu de services à sa population composée de sujets, non de citoyens. En d’autres termes : un territoire et une population pouvaient être soumis à plusieurs types de régimes politiques simultanément, soit un régime autoritaire (monarchie pour le royaume, aristocratie pour la région) et un régime égalitaire (démocratie locale ou professionnelle). »

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  • Grenoble, 21 mars : une conférence du Centre Lesdiguières à ne pas rater

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    Publiés en 1796, au lendemain de la révolution en France, les Considérations sur la France se révèlent comme une des sources les plus profondes de la pensée contrerévolutionnaire. Les maux dont souffre la France aujourd’hui ne trouvent-ils pas leur source dans ce que critiquait le penseur savoyard ?
    A partir des commentaires d’Alain Peyrefitte, Hubert d'Abtivie ou Lars Klawonn, l’intervenant montrera comment la pensée maistrienne, qui inspire le courant  traditionaliste anti-moderne (Charles Baudelaire, Barbey d'Aurevilly , Léon Bloy, Ernest Hello, Bernanos, Emile Cioran…) éclaire toujours notre situation actuelle.

    CONTACT

    Centre Lesdiguières -  Le Buissert  38340 Pommiers-la-Placette

    centrelesdiguieres@laposte.net

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • L’homme héroïque n°6 – Conférence d’Ivan Blot

    AGIR POUR LA DEMOCRATIE DIRECTE

    ET INSTITUT NEO-SOCRATIQUE

    73, rue de la Faisanderie 75116 PARIS.

    Courriel : atheneion@free.fr site web : www.democratiedirecte.fr

    Le LUNDI 21 MARS à 19 h précises

    A l’association « Dialogue Franco-Russe » 

    120 Champs-Elysées, 75008 PARIS

    Conférence n°6

    LA TRAHISON DES ELITES

    « Une nouvelle lutte des classes » ?  

    Chers amis,

    L’héroïsme n’est plus de mise. L’histoire montre pourtant qu’il a été vital pour les peuples. Mais en Occident, les élites ont choisi de se couper des peuples. Poussant l’égocentrisme et l’individualisme jusqu’à l’extrême, les élites se consacrent à leurs propres intérêts. Le phénomène, marginal après la seconde guerre mondiale, s’est amplifié de façon considérable lors de la « révolution culturelle » des années 1960, dénommée en France sous le vocable de « mai 68 ». La coupure politique traditionnelle entre la droite et la gauche a perdu une grande part de sa signification. Les élites politiques, médiatiques, financières, académiques, syndicales, religieuses ou laïcardes, partagent les mêmes « valeurs », mot censé masquer et justifier leurs caprices et leurs dérives.

    Tout commence par l’oubli des finalités, des missions qui justifient l’existence même des élites. L’oubli des valeurs religieuses et militaires au profit des plaisirs et des intrigues de la vie de cour a perdu les élites de l’ancien régime. Aujourd’hui, les élites ne pensent qu’à satisfaire leurs appétits de carrière, leurs appétits financiers, leur volonté de puissance utilitariste. Elles se mettent volontiers au service de l’étranger dès que leurs intérêts égoïstes sont concernés. Elles veulent monopoliser tous les pouvoirs et le plus grand danger pour elles est celui de la démocratie. Le peuple est le véritable ennemi d’où leur haine du « populisme ». Or il n’y a pas d’héroïsme sans altruisme.

    Les élites décadentes, coupées de leur vraie mission de servir Dieu, la famille, la patrie, ont l’argent comme préoccupation première. Les valeurs dont elles se gargarisent sont surtout des valeurs financières. L’esprit de Juda qui, dans l’Evangile, est payé pour avoir trahi le Christ n’est jamais loin. Le laxisme moral converge avec l’intérêt. La morale est une contrainte dont il faut se libérer. Comme l’écrivait Dostoïevski, « si Dieu n’existe pas, tout est permis ». Tous les caprices de l’égo doivent être tolérés au nom de la « non discrimination ». Il ne faut plus discriminer entre le bien et le mal. Seul l’argent est un critère légitime de discrimination entre les hommes. Ce comportement conduit alors au triomphe de Tartuffe : c’est au nom des droits de l’homme que l’on va détruire la morale et les peuples. « une barbarie s’avance et la science se mettra à son service a écrit Nietzsche.

    Les élites se recrutent selon des critères erronés qui viennent d’une profonde méconnaissance de la nature humaine, d’une anthropologie stupide qui vient du 18e siècle (l’homme est bon par nature et la société le corrompt). L’éducation classique est éliminée : il ne faut pas former des hommes libres, citoyens patriotes, c’est trop dangereux pour le pouvoir. Les élites, privées d’enseignement en religion, en histoire, mais gavées de technologies sans âme, aggravent leurs vices et leur inculture au fil de leur carrière. Privilégiées par leurs revenus, leur logement, leurs relations, elles ignorent et méprisent le peuple qui souffre. Elles sont sans éducation véritable de leur moi, sans expérience humaine et sans racines d’où leur cosmopolitisme de principe et leur mépris des nations. Elles ont rompu avec le modèle héroïque.

    Leur œuvre est donc extrêmement destructrice. Les élites sont indifférentes à la nature et à l’environnement, sinon en paroles pour se faire une belle « image ». Elles sont indifférentes aux biens culturels et acceptent la destruction du patrimoine du passé qui n’a guère pour elles de signification. Enfin, l’environnement humain est leur dernier souci. Leur environnement à elles est protégé. Que des personnes âgées pauvres voient leur environnement humain traditionnel saccagé et remplacé par des personnes d’autres mœurs et d’autres cultures, cela ne les gênent pas. Pire encore, elles traiteront le petit peuple de « raciste » s’il persiste à vouloir vivre dans un environnement français. Les élites, contrairement à celles de l’antiquité, sont devenues cosmopolites. Cette attitude pharisienne, méprisante à l’égard de la nation et autoritaire est parfaitement symbolisée par le personnage inhumain qu’est madame Merkel qui veut rendre les Allemands vertueux au sens où elle l’entend contre leur gré. Celle qui a empêché la mise en place de la démocratie directe en Allemagne, ce que souhaitait le chancelier Schroeder, décide dictatorialement, sans consultation populaire aucune, d’ouvrir les frontière à l’invasion migratoire. Des juristes envisagent aujourd’hui une plainte auprès de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe pour haute trahison. Mais les systèmes judiciaires occidentaux sont conçus pour ne pas remettre en cause les privilèges des élites et il ne faut pas attendre a priori qu’ils défendent les intérêts du peuple.

    Face à de telles élites cosmopolites, corrompues et arrogantes, on sent la révolte populaire, « populiste » disent les élites avec mépris, monter dans les urnes. Donald Trump, Nigel Farage, Marine Le Pen, Viktor Orban ou le maire de Londres Boris Johnson sont des exemples de cette révolte car leurs discours rencontrent les préoccupations du peuple et les sarcasmes hautains des dirigeants.

    A bientôt. Bien cordialement

    Ivan Blot, 5/03/2016

    http://www.polemia.com/lhomme-heroique-n6-conference-divan-blot/

  • La théorie des deux glaives

    S’il y a bien un principe qui va clairement à l’encontre de la loi républicaine de 1905 en France et au laïcisme maçonnique en général c’est bien celle-ci ! Rendons donc à Dieu ce qui est à Dieu, et à César ce qui est à César.
     
    La doctrine des deux glaives est une ancienne thèse de l’Église catholique romaine, à l’époque médiévale, selon laquelle le pouvoir spirituel est déclaré supérieur au pouvoir temporel. Cette doctrine a été mise en place par le pape Boniface VIII, au début du XIVe siècle (1302), dans sa bulle Unam sanctam, publiée à l’occasion du très important désaccord qu’il eut avec le roi de France Philippe IV le Bel. Elle a cependant été pensée dans un premier temps par saint Bernard de Clairvaux, au XIIe siècle, à l’époque des Croisades. « Remets ton épée [ton glaive] au fourreau : qui prend l’épée périra par l’épée » et : « Remets ton épée au fourreau : Ne boirai-je pas le calice que mon Père m’a donné ? », peut-on lire dans les Évangiles de saint Matthieu (XXVI, 52) puis de saint Jean (XVIII, 11), dans un sens à l’origine tout différent : dans la doctrine des deux glaives, il y a l’idée de délégation du pouvoir temporel au pouvoir spirituel, avec la double finalité de donner, avant tout, la prééminence à l’Église (qui souhaite contrôler ou tempérer le pouvoir royal) et aussi de la protéger). (1)
     
    Plus de mille ans de royauté en France ont permis de mettre au point un système de gouvernement d’un pays « à deux têtes » : une tête spirituelle, représentée par l’Église, et une tête temporelle, représentée par le roi. Les autres monarchies européennes ont adopté le même principe, qu’on appelle « la théorie des deux glaives » en France et « la symphonie byzantine » en Russie. C’est d’ailleurs pourquoi le drapeau russe, notamment, comporte un aigle à deux têtes, justement pour symboliser cette forme particulière de pouvoir.

    On a coutume de dire que ces deux pouvoirs sont distincts mais non séparés. Cela signifie que les deux pouvoirs ont pour référence le même Évangile, mais chacun dans sa sphère. A contrario, la loi de 1905 de séparation de l’Église et de l’État a officialisé cette séparation, qui existait depuis la révolution française. Est-ce un progrès ?

    Voyons ce qu’en disait le cardinal Ottaviani lors du Concile Vatican II :

    « La doctrine traditionnelle de l’Église est que l’État ne peut être neutre en matière religieuse, puisque l’indifférence de l’État en matière de religion est contraire à sa nature même. L’État est en effet une société naturelle dont la fin est le bien commun des citoyens. En conséquence, il appartient à la nature de l’État le soin du bien commun tout entier (en tant que temporel sur cette terre). Or le bien commun couvre un champ beaucoup plus vaste que l’ordre public. Il est constitué par d’autres biens très importants, comme sont la vérité et la vertu, ainsi que la juste place des citoyens et de la société devant Dieu, auteur de la société. Et donc il appartient à la fin naturelle de l’État de procurer la vraie religion, de la conserver, de la défendre. D’où il suit que les limites à la liberté religieuse ne sont pas seulement les nécessités d’ordre public, mais aussi et surtout les nécessités de la vraie religion ». Et il ajoute : « je dis donc qu’il faut inscrire (dans les textes du Concile)l’affirmation solennelle que l’Église catholique a un droit vrai, natif et objectif à sa liberté, parce qu’elle est divine dans son origine et sa mission. (…) Le Christ et l’Église peuvent imposer une obligation morale, et dans les questions religieuses, qui obligent en conscience ».

    Autrement dit, l’État a pour vocation d’élever spirituellement les hommes, et ceci ne peut se faire sans la religion. C’est là que se trouve la justification de ce pouvoir à deux têtes. Le régime républicain est donc une régression, ce que confirment aujourd’hui la perte du sens moral et la dégradation des mœurs.

    Et la religion dont il est question ne peut être que le christianisme, car c’est la seule religion qui a développé cette théorie des deux glaives, alors que le judaïsme et l’islam confondent les pouvoirs spirituel et temporel, ce qui conduit à la dictature de la théocratie. (2)

    Idée chrétienne bien symbolisée par la signification symbolique de la Croix celtique : priorité du politique et primauté du religieux, les deux sans se contredire, assument le rôle de la Couronne et de la Croix.

  • L’idée nationale-socialiste est française

    La naissance d’un véritable socialisme français, libéré des éléments démocratiques, capitalistes et libérales, tous plus pernicieux les uns que les autres, est une réalité. Ce socialisme qui allie le social et le national a été porté certes par Toussenel, Proudhon et Sorel, mais aussi et surtout par les maîtres classiques du nationalisme en France.

    Édouard Drumont qui a créé le terme de « national-socialisme » dans son journal La libre parole en 1892.

    Maurice Barrès qui se présente « candidat républicain socialiste nationaliste » à la députation de Nancy en 1900.

    « Je ne crains jamais d’insister sur l’union de l’idée socialiste et de l’idée nationaliste (…) (et insiste sur) la puissance convergente de ces deux principes (…) Nationalisme engendre nécessairement socialisme. »

    Maurice Barrès – Scènes et doctrines du nationalisme.

    « Un socialisme libéré de l’élément démocratique et cosmopolite peut aller au nationalisme comme un gant bien fait à une belle main. »

    Charles Maurras – Dictionnaire politique et critique.

    « Qu’est-ce en effet, que le Fascisme ? Un socialisme affranchi de la démocratie. Un syndicalisme libéré des entraves auxquelles la lutte des classes avait soumis le travail italien. Une volonté méthodique et heureuse de serrer en un même faisceau tous les facteurs humains de la production nationale (…) Devant les résultats de cette politique de la main tendue, il est normal que les démocraties, ayant adopté la formule du poing tendu, se soient donné pour mot d’ordre commun l’antifascisme. »

    Charles Maurras – Mes idées politiques

    « L’idée nationale-socialiste de la primauté du travail et de sa réalité essentielle par rapport à la fiction des signes monétaires, nous avons d’autant moins de peine à l’accepter qu’elle fait partie de notre héritage classique. »

    Maréchal Pétain – Revue des Deux mondes 15 septembre 1940.

    « La dictature de l’Argent n’eut pas d’adversaires plus résolus que les maîtres du nationalisme français. »

    Henry Coston  – Les financiers qui mènent le monde.

    Les militants de la cause doivent logiquement démontrer cette cohérence entre leur doctrine et leur action politique.

    Croisade fasciste2

  • Communauté nationale, la communauté de l’anneau.

    Voilà une nouvelle qui devrait réjouir tous les patriotes sincères. L’anneau de la sainte, la pucelle martyre d’Orléans qui symbolise parmi nos héros, ce qui s’est fait de plus absolu en matière de patriotisme, est revenu en notre terre de France.

    Volé à Jeanne par l’évêque Cauchon, l’anneau était en Angleterre depuis 1431. Il vient d’être racheté lors d’une vente aux enchères par Nicolas de Villiers, président du parc du Puy du Fou pour la somme de 376 833 euros. Ornée de trois croix et de l’inscription « Jhesus Maria », l’anneau de la pucelle, dont peu soupçonnaient l’existence revient chez nous. Curieusement, nous n’avons pas vu, ni entendu exulter le personnel politique à cette nouvelle, tellement cette « classe particulière » n’a de vision de l’Histoire de France qu’idéologique, c’est-à-dire partiale et partielle. Pourtant la fête de Jeanne d’Arc est une fête nationale officielle que la République a su reconnaître, certes en se faisant un peu tirer l’oreille, par les « nationaux » la canne à la main. Quand donc ils affichent leur patriotisme en ces temps de crise et abusent du drapeau et de la Marseillaise, nous serions bien naïfs de croire en leur sincérité, qui se situe au même niveau que celle qu’ils affichent au salon de l’agriculture par exemple, passages obligé. Une voix est une voix et dans un quinquennat qui est jonché d’épisodes électoraux, on ne saurait rien gaspiller.

    Ceux qui aiment vraiment la France, espace historique de solidarité humaine, et qui sont démoralisés par l’affaissement de notre beau pays dans tous les domaines, que ce soit économique et social bien sûr, mais aussi culturel, moral, spirituel – jusqu’ aux travailleurs de la terre qui se désespèrent parce qu’abandonnés au profit de l’industrie agro-alimentaire qui écrase les marchés (qu’est ce qu’un pays sans paysans ?) – c’est le moment de relever la tête. Nous avons certes l’impression parfois d’arriver à la fin de l’Histoire avec l’écroulement d’une civilisation, aggravé par une invasion allogène anarchique et consentie, voire (mal) organisée par nos « élites » apatrides. [....]

    Olivier Dejouy

    La suite sur Le Réveil Français

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Communaute-nationale-la-communaute