Comme Thomas Carlyle, Thomas Davis critique l’étranglement mental des peuples des Iles Britanniques par l’utilitarisme ou la “shop keeper mentality”; inspiré par les idées du romantisme nationaliste allemand, dérivé de Herder, il explique à ses compatriotes qu’un peuple, pour se dégager de la “néo-animalité” utilitariste, doit cesser de se penser non pas comme un “agglomérat accidentel” de personnes d’origines disparates habitant sur un territoire donné, mais comme un ensemble non fortuit d’hommes et de femmes partageant une culture héritée de longue date et s’exprimant par la littérature, par l’histoire et surtout, par la langue. Celle-ci est le véhicule de la mémoire historique d’un peuple et non pas un ensemble accidentel de mots en vrac ne servant qu’à une communication élémentaire, “utile”, comme tente de le faire croire l’enseignement dévoyé d’aujourd’hui quand il régule de manière autoritaire (sans en avoir l’air… à grand renfort de justifications pseudo-pédagogiques boiteuses…) et maladroite (en changeant d’avis à tour de bras…) l’apprentissage des langues maternelles et des langues étrangères, réduisant leur étude à des tristes répétitions de banalités quotidiennes vides de sens. Davis :
culture et histoire - Page 123
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Causerie à bâtons rompus sur la notion de patrie charnelle 4/4
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Révolution soviétique. Il faut relire Victor Loupan…
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Causerie à bâtons rompus sur la notion de patrie charnelle 3/4
Habermas : contre l’idée prussienne et contre l’État ethnique
Habermas, dans le contexte allemand, combat en fait 2 idées, 2 visions de l’État et de la politique. Il combat l’idée prussienne, où l’État et la machine administrative, le fonctionnariat serviteur du peuple, dérivent d’un principe de “nation armée”. Notons que cette vision prussienne de l’État ne repose sur aucun a priori de type “ethnique” car l’armée de Frédéric II comprenait des hommes de toutes nationalités (Finnois, Slaves, Irlandais, Allemands, Hongrois, Huguenots français, Ottomans d’Europe, etc.). Notons également que Habermas, tout en se revendiquant bruyamment des “Lumières”, rejette, avec sa critique véhémente de l’idée prussienne, un pur produit des Lumières, de l’Aufklärung, qui avait rejeté bien des archaïsmes, devenus franchement inutiles, au siècle de son triomphe.
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La colonisation, hier et aujourd'hui
Il y a beaucoup de livres qui paraissent pour caractériser le déclin français. Celui-là est écrit par un Marocain. C'est une défense inconditionnelle de I'histoire de France, qui, tout en regardant la situation de notre pays en face, ne cède pas à la tentation facile de la déploration et du déclinisme.
« Français, ouvrez les yeux ! » S’écrie Driss Ghali. L'homme a fait toutes ses études en France, il est diplômé de Centrale-Paris et doit donc au pays qui I'a accueilli enfant, la situation professionnelle enviable qu'il exerce aujourd'hui au Brésil. II se présente comme musulman pratiquant, il se rattache certainement à un islam pétri de christianisme, plus religieux en tout cas que sociologique, un islam vraiment universel, qui n'empêche pas un bon verre de vin. Et, quand il parle de la France, ce sujet du roi du Maroc emploie souvent, comme n'en pouvant plus, un « nous » qui montre son amour comme instinctif, et sa solidarité envers notre patrie.
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La République de Genève de Calvin : une dictature religieuse et morale
Courant radical du Protestantisme, le Calvinisme s'est érigé en véritable système politico-religieux qui fit de 1541 (Arrivée au pouvoir de Jean Calvin à Genève) à 1564 (Date de sa mort à Genève) pas moins de 2300 condamnations au bûcher... soit plus que la totalité des condamnations de toute l'Europe toutes périodes confondues !
La Foi de Calvin devient un courant majoritaire en Ecosse et aux Pays-bas, fit main basse sur le Protestantisme français en 1559 pour ensuite déclencher les trois premières Guerres de religions. Chassés d'Ecosse et en compagnie d'un autre courant radical, le Puritanisme anglais, les adeptes de ce courant protestant radical iront fonder les Etats Unis d'Amérique. D'autres venant des Pays-bas iront fonder l'Afrique du sud... et y installeront l'Apartheid.
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Le souverainisme au scalpel
Le paysage politique français présente depuis une dizaine d’années une originalité avec le souverainisme (1) bien que la France n’en ait pas l’exclusivité, la Grande-Bretagne, la Suède et le Danemark possédant eux aussi une mouvance souverainiste (2).
Le souverainisme apparaît dans le champ lexical entre le référendum sur le traité de Maastricht en 1992 et le succès électoral de Philippe de Villiers aux européennes de 1994. Le terme vient du Québec où il a été forgé à la fin des années 1960 au cours de la « Révolution tranquille ». À cette époque, la société québécoise, longtemps restée catholique, conservatrice et rurale, s’émancipe de ses cadres traditionnels. Les Québécois quittent les campagnes, cessent de fonder des familles nombreuses, s’entichent des modes soixante-huitardes venues de Californie et d’Europe occidentale, contestent l’autorité établie. Cette protestation socio-culturelle développe assez vite une expression politique indépendantiste. En 1967, le général de Gaulle crie depuis le balcon de la mairie de Montréal un vibrant « Vive le Québec libre ! ». Dans ce contexte effervescent, les indépendantistes québécois se regroupent pour fonder, un an plus tard, le Parti québécois (P.Q.). Le programme péquiste revendique un Québec indépendant qui serait néanmoins associé, en matières économique et stratégique, à un ensemble pancanadien anglophone. Au pouvoir dans la « Belle Province » à deux reprises, les péquistes ne parviennent cependant pas à obtenir l’indépendance après l’échec de deux référendums d’autodétermination en 1980 et en 1995 (3).
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Montreuil. Ouverture d’un fonds d’archives communistes libertaires (FACL)
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Quand Jean Calvin persécutait ses opposants
Jean Calvin dirigea de 1540 - 1564 la République de Genève, théocratie protestante radicale dont il avait été le théoricien et qu'il cherchera à implanter en France (Lire l'article Les guerres de religions : 40 ans de guerres civiles en France). Durant ces 24 ans de pouvoir absolu, plus de 2500 personnes périrent sur le bûcher pour cause de sorcellerie.
Jean Calvin sera d'une férocité hors du commun contre tout ce qui pouvait contrarier "La volonté de Dieu" et sa vision de la Foi réformée. Ce sera d'autant plus vrai durant la période qui vit le protestantisme reculer en Europe.
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Surhommes et sous hommes
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L’Armée rouge
C’est sous la direction de Jean Lopez, directeur de la rédaction de Guerres & Histoire et auteur de nombreux ouvrages d’histoire militaire, notamment consacrés à la Seconde Guerre mondiale, que les éditions Perrin viennent de publier un impressionnant album sur l’Armée rouge. Certes, l’Armée rouge a déjà fait l’objet de nombreuses études, mais voici un ouvrage qui traite le sujet sous les angles les plus complets (les chefs, les doctrines, les stratèges, les matériels, les batailles,…), à la lumière des connaissances des dernières archives et avec une iconographie originale.