culture et histoire - Page 1246
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Il était une fois la Mésopotamie (Le pays entre les deux fleuves)
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Histoire du retour de la Crimée à la Russie – 3 Documentaires commentés par Vladimir Poutine
En trois documentaires, la télévision russe a décortiqué à l’aide d’images d’actualité et de reconstitutions, le dessous des cartes du retour de la Crimée à sa mère-patrie. Film dont la projection a été interdite par les mairies de Nice, Strasbourg, Cannes et Bordeaux. Ce dont elles ont été félicitées par l’Ambassade d’Ukraine, pour le plus grand bonheur des mondialistes, mais certainement pas pour celui des tenants de la liberté d’expression. Il s’agit d’une entrave à la manifestation de la vérité par un débat public. Ce documentaire en trois parties pourrait un peu contrebalancer la version officielle diffusée en France sans la moindre contradiction, du rattachement de la Crimée à la Russie qui a été le prétexte à la déclaration de guerre du régime de Kiev -soutenu par les USA et par l’Union européenne-, à la population de la Novorossiya (Donbass). Une version officielle et obligatoire diffusée en France par toutes les chaines de télévision et les gros médias en général, sans la moindre contradiction. Le choix des Criméens de rejoindre à une majorité plébiscitaire la Russie a aussi été le prétexte aux sanctions économiques qui ont frappé la Russie et par contre-coup l’Union européenne.Un grand documentaire en trois parties de la chaîne Rossiya 1 sur les évènements qui ont eu lieu au printemps 2014 en Crimée, commentée par le président de la fédération de Russie:
Crimée. Le retour à la Patrie (2015) [Partie 1/3] par boubliktv
Crimée. Le retour à la Patrie (2015) [Partie 2/3] par boubliktv
Crimée. Le retour à la Patrie (2015) [Partie 3/3] par boubliktv -
Il était une fois la Mésopotamie (Le pays entre les deux fleuves)
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JT du jeudi 24 décembre 2015 - Les origines de Noël
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Des nouvelles de La Rébellion cachée
Daniel Rabourdin envoie ce message aux lecteurs du Salon Beige :
"Chers amis de La Rébellion Cachée et du Salon Beige
Je vous envois mes meilleurs vœux de Noël depuis la Californie où la production tente de finir cette dernière ligne droite. Je partage avec vous une nouvelle séquence du docudrame. Dans la version Anglophone, le texte entendu est inspiré de lettres vendéennes de l’époque. Il le sera aussi dans la version Française. Vous y entendrez un chant que vous reconnaitrez surement et que nous faisons ainsi découvrir au monde Anglophone. Cet extrait est l'une de nos touches de spiritualité.
Pour remplir notre mission d’évangélisation qui fait aussi partie de cette production, la voie que nous suivons est de placer la spiritualité comme une partie organique de la vie de nos deux « héros ». Les spectateurs de tous genres seront ainsi témoins d’une prière Catholique sous la forme d’un show attrayant et non pas sous la forme d’une œuvre ouvertement d’évangélisation. Nous avons une autre bonne nouvelle à partager.
Pour la première fois nous avons pu montrer d’affilée les 80 minutes du docudrame a un petit public. Celui-ci a ensuite été interviewé et nous intégrons maintenant ses réactions. Après, viendra la correction des couleurs et le mixage des sons. Bien sûr, la production survie d’un mois à l’autre et bien des fois le compte est vide. A chaque fois, de bons samaritains en France comme en Amérique prennent le relais du soutien. J’épaule cet effort avec des petits boulots sur le côté et en vivant, il faut le dire, comme un vagabond. Je serais tres heureux que vous choisissiez de soutenir ou de soutenir à nouveau. Vous pouvez cliquer ici : J’aide La Rébellion Cachée.
Actuellement, nous demandons à financer la traduction en Français à la fois aux Américains et aux Français. Comme vous le savez, nous sommes l’une des seules productions internationales qui prenne la défense des Catholiques dans l’histoire. Nous le faisons à la fois artistiquement pour intéresser le plus grand nombre et sans honte quant aux valeurs Catholiques et traditionnelles de la Vendée. Ce travail est difficile et souvent ingrat. Néanmoins, et avec vous, nous n’avons jamais reculé.
Dans un mois, nous espérons commencer la traduction en Français et l'aventure de la distribution. Car au fond du cœur, c’est cela qui nous avons : renforcer la cause de la Vendée en France et reconnaitre le génocide de Vendée, premier génocide de l’histoire moderne opéré par un gouvernement athée contre une population Catholique. Après, il faudra aller plus loin pour le droit des Chrétiens de France mais c’est une bonne étape. En attendant, je vous présente donc le clip : Rébellion Cachée, clip de Noël Saint Noël dans l’Esperance et en union avec les martyrs de Vendée.
Daniel Rabourdin, Producteur
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Le regard de Dominique Venner sur le destin des Armées blanches
Pour la Russie et la Liberté,
Nous sommes prêts, nous les Kornilovtzy,
A nous jeter à l'eau,
A nous jeter au feu!
Marchons au combat, au sanglant combat!
Chant de marche des Volontaires, Campagne du Kouban, 1918.
Lors du cinquantième anniversaire du coup d'État bolchévique en 1967, on assista dans le monde entier, et tout spécialement en France, à une débauche de propagande et de bourrage de crâne en faveur du régime rouge: ce fut le délire, un délire soigneusement organisé, subsidié et contrôlé par les “Organes”. Combien d'intellos parisiens n'ont pas émargé aux fonds secrets soviétiques? Certains (les mêmes parfois) touchent aujourd'hui d'autres chèques... Ainsi va (leur) monde... En réaction contre cette désinformation, il y eut le livre de Marina Grey et de Jean Bourdier consacré aux Armées blanches (Stock 1968, paru en Livre de Poche, n°5116). Marina Grey est la fille du Général Dénikine, qui commanda la fameuse Division de Fer lors de la Première Guerre mondiale: le Maréchal Foch et Churchill ont dit de lui qu'il avait contribué à la survie des Alliés sur le front ouest. Anton Dénikine, pourtant acquis aux idées libérales et critique à l'égard des insuffisances de Nicolas II, sera Régent de Russie et l'un des principaux chefs blancs.
Sa fille, née en Russie libre, a écrit une excellente évocation de l'épopée des Vendéens russes, ces rebelles qui, refusant la servitude et la terreur bolchéviques, se battent à un contre cent avec un panache extraordinaire. Cette étude écrite comme un roman, se fondait sur des archives privées d'émigrés, des revues parues en exil, à Buenos Aires, Paris ou Bruxelles (saluons au passage Sa Haute Noblesse feu le capitaine Orekhoff, éditeur à Bruxelles de La Sentinelle et, en 1967, du Livre blanc sur la Russie martyre!), des mémoires rédigés en russe par des officiers rescapés du génocide communiste (au moins dix millions de morts pour la Guerre civile). P. Fleming, le frère de Ian, avait signé un beau livre sur l'amiral blanc Koltchak et plus tard, Jean Mabire avait sorti la belle figure d'Ungern de l'oubli dans un roman, qui a marqué toute une génération. Mais les Blancs, malgré ces efforts, restaient des maudits, bien plus en Occident qu'en Russie occupée!
Vers 1980, un texte du samizdat russe expliquait que, dans les cinémas soviétiques des années 70, lorsqu'on montrait des Gardes blancs (vrais ou non, mais montrés du doigt comme des vampires), souvent les jeunes se levaient d'un bloc, sans un mot. Un de ces adolescents avait écrit à une revue émigrée, une superbe lettre ouverte aux derniers Blancs pour leur dire son admiration. La SERP nous offre toujours un bel enregistrement de marches de l'ancienne Russie et les Cosaques de Serge Jaroff nous restituaient les chants des Blancs... autrement plus beaux que les chœurs de la défunte Armée rouge qui, pourtant, avaient une classe indéniable par rapport aux misérables chansonettes des armées anglo-saxonnes qu'on tente de nous faire passer pour le comble du génie.
Mais voilà que Dominique Venner, déjà auteur d'une Histoire de l'Armée rouge (ouvrage couronné par l'Académie française), vient combler ce vide regrettable. Il s'attaque à la Guerre civile, épisode soigneusement occulté de l'histoire soviétique. L'hagiographie marxiste passait sous silence la résistance des Blancs, ou alors ne parlait que de “bandes” de réactionnaires au service du capital, etc. Venner s'est replongé dans cette époque tout compte fait mal connue: peu de livres en langue occidentale, censure générale sur le sujet (tabou dans les universités européennes, alors que les chercheurs américains ont publié pas mal de thèses sur les Blancs), et surtout blocage mental sur ces épisodes qui contredisent la version officielle des faits pour une intelligentsia européenne qui subit encore une forte imprégnation marxisante, souvent inconsciente: une résistance populaire à la “révolution” communiste ne va pas dans le “sens de l'histoire”! Comme le dit justement Gilbert Comte dans le Figaro littéraire du 6 novembre 1997: «Triste modèle des démissions de l'intelligence, quand l'histoire écrite par les vainqueurs devient la seule qu'il soit possible d'écouter». On connaît cela pour d'autres épisodes de notre histoire et le procès Papon, une gesticulation inutile, en est le dernier (?) exemple. Il n'y a pas qu'à Moscou que les procès sont des farces orwelliennes...
Venner a donc lu des témoignages écrits à chaud (voyageurs, diplomates, journalistes), ce qui lui permet de rendre l'esprit de l'époque. Une seule critique vient à l'esprit à la lecture de son beau livre: peu de sources russes et pas de témoignages de première main. Il est vrai que pour trouver des rescapés des Armées blanches en 1996... Mais ces hommes, officiers, civils, soldats ont laissé des écrits: mémoires, archives, articles dans la presse émigrée. Paris, Kharbine en Mandchourie, Bruxelles, Berlin ou Buenos Aires furent des centres actifs de l'Emigratziya. Les revues, journaux, livres rédigés par des combattants blancs se comptent par centaines. Il y a là une masse de documents énorme à analyser. Il existe encore des Associations de la Noblesse russe où de Volontaires qui possèdent des archives du plus haut intérêt et les archives soviétiques doivent aussi receler des trésors... Mais ne faisons pas les difficiles! Le travail de Venner est une réussite complète. Signalons seulement qu'il reste du pain sur la planche pour de futurs chercheurs!
Venner étudie les Rouges et les Blancs, ce qui est neuf: il analyse les points forts et les faiblesses des uns et des autres. Sa description des événements est précise, militaire: il montre bien à quel point la guerre fut atroce. Surtout, il prouve que les Blancs, ces “vaincus” de l'histoire officielle, ne furent pas loin de l'emporter sur les Rouges. Fin 1919, Lénine s'écrie: «nous avons raté notre coup!». C'est Trotsky qui sauvera le régime, avec ses trains blindés et sa vision très militariste de la révolution. Il y a d'ailleurs chez Lev Davidovitch Bronstein un côté fascistoïde avant la lettre!
Pour la Russie, l'alliance avec la France fut une catastrophe: l'Etat-Major impérial est fidèle à ses promesses, jusqu'à la folie. Mal armée (usines d'armement peu productives), mal commandée (généraux incapables), sans doute trahie au plus haut niveau (la Tsarine ou son entourage), l'armée russe subit une terrible saignée: 2,5 millions de tués en 1915! Ces millions de moujiks tués ou estropiés sauvent la France du désastre: si le plan Schlieffen ne réussit pas à l'ouest, c'est en partie grâce aux divisions sacrifiées de Nicolas II. En 1940, ce même plan, actualisé (frappes aériennes et panzers) réussira grâce à l'alliance de fait germano-russe (pacte Ribbentrop-Molotov). En 1917, l'armée est à bout, et 1a personnalité du monarque, une vraie fin de race, n'arrange rien. Seul le Grand-Duc Nicolas aurait pu sauver la mise, après la mort de Stolypine (assassiné en 1911 par un revolutionnaire juif), ce qui fut un désastre pour toute l'Eurasie. Les trop vagues projets de coup d'état militaire visant à renverser ce tsar incapable ne se réalisent pas... mais le corps des officiers est préparé à lâcher ce dernier, que même le roi d'Angleterre n'a pas envie de sauver.
Ce sont des officiers comme Alexeiev ou Korniloff, futurs chefs blancs, qui joueront un rôle dans son abdication tardive. Preuve que les Blancs n'étaient pas des nostalgiques de l'ancien régime, mais des officiers qui souvent servent d'abord Kerenski, même s'ils méprisent à juste titre ce bavard incapable (un politicien). On peut d'ailleurs se demander si le ralliement au régime rouge de tant d'officiers tsaristes n'a pas été partiellement facilité premièrement par les revolvers (Nagan, au départ une conception liégeoise) délicatement braqués dans leur nuque, mais aussi par le dégoût inspiré par la cour de Nicolas II. Dénikine lui-même avait été scandalisé par le lâchage par le tsar de son meilleur ministre, Stolypine.
Un des nombreux mérites du livre de Venner est de camper tous ces personnages historiques avec un talent sûr. Le portrait de Lénine, qui était la haine pour le genre humain personnifiée, celui de Trostky, sont remarquables. Venner montre bien que là où les Bolchéviks trouvent face à eux une résistance nationaliste, ils sont vaincus, comme en Finlande, en Pologne. Les armées de paysans attachés à leurs traditions ancestrales sont toujours plus fortes que celles des révolutionnaires citadins, fanatiques mais divisés en chapelles. Un des mérites du livre est d'insister sur la respansabilité de Lénine dans le génocide du peuple russe: c'est lui qui met en place le système du goulag, et non Staline. Les premiers camps d'extermination communistes datent de l'été 1918. Toutes ces ignominies, dont Hitler ne fut qu'un pâle imitateur, découlent de l'idéologie marxiste, qui est celle de la table rase (au moins 25 millions de tués de 1917 à 1958!). La révolution blochévique vit une véritable colonisation de la Russie par des étrangers: Polonais, “Lettons”, et surtout des Juifs, animés d'une haine viscérale pour la Russie traditionnelle, qui ne leur avait jamais laissé aucune place au soleil.
Cette révolution est en fait le début d'une gigantesque guerre civile d'ampleur continentale: le fascisme, le nazisme sont des ripostes à cette menace, avec toutes les conséquences que l'on sait. L'historien allemand Ernst Nolte l'a très bien démontré au grand scandale des historiens établis qui aiment à répéter les vérités de propagande dans l'espoir de “faire carrière”. Mais ces vérités, dûment démontrées en Allemagne ou dans les pays anglo-saxons, passent mal en France où sévit encore un lobby marxisant, qui impose encore et toujours ses interdits. Voir les déclarations ridicules de Lionel Jospin, impensables ailleurs en Europe. Voir le scandale causé par le livre de S. Courtois sur les 85 millions de morts du communisme, qui réduit à néant les constructions intellectuelles du négationnisme des établissements, qui, s'ils ont souvent trahi leurs idéaux de jeunesse, ont gardé intactes leur volonté de pourrir notre communauté. Mais ces viles canailles politiques n'ont plus l'ardeur de la jeunesse: ils ne croient plus en rien et n'ont plus au cœur que la haine et le ressentiment pour toutes les innovations qui pointent à l'horizon. A leur tour de connaître la décrépitude et le mépris, des 20 à 30% de jeunes qu'ils condamnent au chômage, en dépit de leur beaux discours sur le “social”. Remercions Venner de nous avoir rendus, avec autant de sensibilité que d'érudition, les hautes figures de l'Amiral Koltchak, des généraux Dénikine, Korniloff ou Wrangel, de tous ces officiers, ces simples soldats blancs, héros d'autrefois qui nous convient à résister sans faiblir aux pourrisseurs et aux fanatiques.
Patrick CANAVAN.
Dominique VENNER, Les Blancs et les Rouges. Histoire de la guerre civile russe, Pygmalion 1997. 293 pages, 139 FF.
Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1997
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« Dictionnaire du communisme » sous la direction de Stéphane Courtois
Ce livre sort au même moment que le « Livre noir de la Révolution française » et nous retrouvons le rôle majeur de Stéphane Courtois. Cette fois, il a rassemblé vingt auteurs parmi les meilleurs spécialistes du communisme comme Françoise Thom, Marc Lazar, Pierre Rigoulot ou Jacques Rupnik.
C'est un dictionnaire qui commence par le mot « Adhésion » et finit par le mot « Zhou Enlai ». Deux introductions fort intéressantes, qui s'intitulent « Le communisme en questions » et « Temps forts », précèdent le dictionnaire proprement dit.
Le premier texte insiste sur l'unité du phénomène communiste. L'idée communiste de mettre en commun les biens a toujours existé. Le mot date de la Révolution française, curieux hasard ! Au XIXe siècle, il émerge d'une synthèse entre passions, égalitarisme et scientisme. C'est la base de l'utopie révolutionnaire de Marx. Le 7 novembre 1917, Lénine crée le premier gouvernement communiste en Russie. Il invente un régime totalitaire inédit dirigé par une nomenklatura toute-puissante et bardée de privilèges, le discours du régime demeurant égalitariste. Il emprunte la terreur comme moyen de gouvernement permanent à la Révolution française.
Le mot « Totalitarisme » est né en Italie en 1924 mais la théorie du totalitarisme qui englobe les régimes fascistes et communistes date plutôt de 1939 avec le pacte Hitler/Staline. Comme l'écrit Stéphane Courtois, « parti unique, idéologie obligatoire, embrigadement de la jeunesse, projet de créer un homme nouveau, éloge de la force et de la violence, volonté affichée d'expansion, terreur comme moyen de gouvernement, puissances des polices politiques, discriminations de groupes sociaux entiers, système concentrationnaire, crimes, fusillés de masse : autant de similitude qui incitaient à la comparaison ».
Mais la victoire du communisme avec les alliés sur le nazisme va occulter la mémoire des crimes du communisme qui mettront en avant ceux de Hitler pour mieux se disculper. Depuis la chute des pays de l'Est, beaucoup d'archives se sont ouvertes (une partie des russes mais la totalité de celles de l'Allemagne de l'Est, par exemple). On a donc eu « une révolution documentaire » faiblement exploitée, hélas, par les médias occidentaux. C'est ainsi qu'on a découvert la famine en Ukraine, niée par Edouard Herriot lors de son voyage en URSS, ou la Grande Terreur de 1938.
Deux illustrations sur cette « révolution documentaire » montrent tout l'intérêt de cet ouvrage : l'affaire de Katyn et l'histoire de la Grande Terreur stalinienne de 1937-1938.
Au procès de Nuremberg, les Soviétiques imputent aux Allemands les massacres de milliers d'officiers polonais à Katyn. Radio Berlin avait révélé le crime en 1943. Une commission de la Croix-Rouge polonaise liée à la Résistance aboutit à la même conclusion. « Pourtant les Alliés choisissent d'imputer le crime au IIIe Reich. La censure interdit de parler de Katyn autrement que comme d'un crime allemand ( ). Dès septembre 1944, les communistes polonais publient à Moscou une brochure, « La Vérité sur Katyn », qui entérine la thèse soviétique. Une campagne mondiale de désinformation commence portée par tous les partis communistes. »
C'est le 13 octobre 1990 que Gorbatchev présente officiellement ses excuses au peuple polonais pour 21.857 officiers fusillés.
La Grande Terreur commence le 30 juillet 1937 et finit le 1er novembre 1938. Elle vise l'extermination de trois sortes d'ennemis du peuple : des ennemis sociaux (koulaks, religieux, « gens du passé »), des minorités ethniques (allemands, polonais, minorités asiatiques) et des cadres du parti accusés de trahison. L'opération est dirigée par Iejov puis Beria. 1.565.000 personnes ont été arrêtées dont 668.000 exécutées. Le but de la Terreur est de renforcer le pouvoir du parti en détruisant tout ce qui reste de la société civile. Avant 1968, avec le livre de Robert Conquest, cette terreur a été ignorée voire niée par les médias occidentaux.
L'ambiguïté occidentale apparaît encore mieux en lisant l'article « Khmers rouges ». Ceux-ci se sont livrés à un génocide sur leur propre population entre 1975 et 1979 ; le bilan serait de 2 millions de morts sur 6 millions d'habitants. Ce sont les Vietnamiens qui brisent le régime des Khmers rouges. Ils sont condamnés à l'ONU. La Chine, les USA et la Thaïlande ravitaillent les troupes de khmers rouges. Une partie des chefs se réfugie aux USA et les autres restent au Cambodge, non inquiétés. En 2004 seulement est créé le tribunal international pour juger une soixantaine de chefs du régime génocidaire.
On l'aura compris : le livre est aussi intéressant pour étudier le communisme que pour voir une complicité fréquente de l'Occident face à ces régimes criminels. Un signe de cela : « Le 26 janvier 2006, l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe a le plus grand mal à faire voter à une faible majorité un texte très modéré demandant la condamnation morale des crimes des régimes communistes, les groupes politiques communistes mais aussi la gauche socialiste se prononçant contre avec véhémence. »
Yvan BLOT
© Polémia
23/02/08
Sous la direction de Stéphane Courtois, « Dictionnaire du communisme », Larousse 2007, collection A présent, 646 p., 28 .Yvan BLOT
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Eurasia : Alexandre le Grand
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Entretien avec Jean Sévillia
À l’occasion de la sortie en librairie de son ouvrage La France catholique (Éditions Michel Lafon), Jean Sévillia, journaliste au Figaro Magazine et au Figaro Histoire, rappelle que la France compte 44 millions de baptisés.
Pour lui, cette France catholique est vivante, visible mais discrète, et aussi très impliquée, en particulier dans les réseaux sociaux et les récents débats de société.
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L'ingénierie sociale : modéliser les comportements pour mieux les conditionner
La politique, en tant qu'ingénierie sociale, gestion des masses humaines, réduction de l'incertitude du comportement des populations, s'appuie donc tout d'abord sur une phase descriptive, constituée de travaux de modélisation de ces comportements populaires afin d'en définir les structures générales et les constantes. Ces travaux de modélisation mettent à jour les programmes, routines, conditionnements psychiques et algorithmes comportements auxquels obéissent les groupes humains. L'informatique est l'outil idéal, par exemple dans le calcul complexe (probabiliste et stochastique) des mouvements de foule, qui sert à la gestion des risques dans les instances professionnelles d'hygiène et de sécurité(évacuation des bâtiments), mais aussi à la police et l'armée pour encadrer et prévenir toute manifestation qui risquerait de déstabiliser le pouvoir. De plus, le travail d'espionnage d'une population, dans l'optique de modéliser ce qu'elle pense et ainsi désamorcer les nouvelles tendances critiques, requiert un travail de surveillance, de renseignement, de collecte d'informations et de fichage considérablement facilité par les développements de l'informatique ubiquitaire, ou ambiante et diffuse dans l'environnement, telle que théorisée par Mark Weiser, ainsi que par les "systèmes experts" de croisement des bases de données électroniques locales, publiques et privées (interception des communications, paiements par cartes, etc.). Le recoupement de ces informations glanées sur les réseaux numériques permettant de calculer par profiling une estimation du taux de dangerosité qu'une population (ou un individu) représente pour le pouvoir, on comprend dès lors que l'informatisation de la société, pour y faire basculer le maximum d'éléments de la vie des populations, soit une priorité des politiques contemporaines.Dans son ouvrage Surveillance globale, Eric Sadin nous dresse une liste presque exhaustive de ces nouvelles formes de pouvoir à vocation non plus punitive mais anticipatrice et dont l'emprise est strictement coextensive à celle de la sphère technologique. Aux États-Unis, dans la foulée du Patriot Act, sont apparus des programmes gouvernementaux de surveillance électronique tels que le Total Information Awareness et le Multistate Anti-Terrorism Information Exchange (MATRIX). Plus récemment, l'Union européenne s'est dotée, elle aussi, de programmes dont les objectifs consistent à centraliser pour la police la"détection automatique de comportement anormal et de menaces", que ce soit dans le cyberespace pour INDECT Project, ou dans la rue, au moyen des caméras de surveillance pour ADABTS (acronyme d'Automatic Detection of Abnormal Behaviour and Threats in crowded Spaces).En France, le ministère de l’Éducation nationale se livre depuis quelques années à une scrutation des forums de discussion sur Internet, sous-traitée en 2008 par l'entreprise spécialisée en stratégies d'opinion i&e. L'appel d'offres pour 2009 comporte les missions suivantes : "Identifier les thèmes stratégiques (pérennes, prévisibles ou émergents). Identifier et analyser les sources stratégiques ou structurant l'opinion. Repérer les leaders d'opinion, les lanceurs d'alerte et analyser leur potentiel d'influence et leur capacité à se constituer en réseau. Décrypter les sources des débats et leurs modes de propagation. Repérer les informations signifiantes (en particulier les signaux faibles). Suivre les informations signifiantes dans le temps. Relever des indicateurs quantitatifs (volume des contributions, nombre de commentaires, audience, etc.). Rapprocher ces informations et les interpréter. Anticiper et évaluer les risques de contagion et de crise. Alerter et préconiser en conséquence. Les informations signifiantes pertinentes sont celles qui préfigurent un débat, un "risque opinion" potentiel, une crise ou tout temps fort à venir dans lesquels les ministères se trouveraient impliqués. (...) La veille sur Internet portera sur les sources stratégiques en ligne..."Les ministères de la Santé, de la Justice et de l'Intérieur ont également recours aux services d'entreprises offrant les mêmes prestations. Quant à la veille du paysage éditorial et au repérage des publications éventuellement subversives, elle est pointilleuse, comme l'ont appris à leurs dépens les camarades corréziens : "A cette même période, le criminologue Alain Bauer pianote un matin, comme à son habitude, sur le site internet de la Fnac et Amazon en quête des nouveautés en librairie lorsqu'il tombe par hasard sur L'Insurrection qui vient (Éditions La Fabrique). Le consultant en sécurité y voit la trace d'un "processus intellectuel qui ressemble extraordinairement aux origines d'Action directe" et, sans barguigner, achète d'un coup 40 exemplaires. Il en remettra un en mains propres au directeur général de la police nationale, Frédéric Péchenard, assorti d'une petite note. Rédigé par un "comité invisible", l'ouvrage est attribué par les policiers à Julien Coupat, qui fait figure de principal accusé dans l'affaire de Tarnac."Parvenu à un stade de modélisation de la population comme suffisant, on peut alors passer à la deuxième phase, le travail d'ingénierie proprement dit, s'appuyant sur ces modèles découverts pour les reconfigurer dans le sens d'une standardisation accrue, et donc d'une meilleure prévisibilité des comportements. L'ingénierie politico-sociale consiste ni plus ni moins que dans un travail de programmation et de conditionnement des comportements, ou plutôt de reprogrammation et de reconditionnement, puisque l'on ne part jamais d'unetabula rasa, mais toujours d'une culture déjà donnée du groupe en question, avec des propres routines et conditionnements. Les sociétés humaines, en tant que systèmes d'information, peuvent ainsi être reconfigurées dans le sens d'une harmonisation, homogénéisation, standardisation des normes et des procédures, afin de conférer à celles et ceux qui les pilotent une meilleure vue d'ensemble et un meilleur contrôle, l'idéal étant de parvenir à fusionner la multitude des groupes humains hétérogènes dans un seul groupe global, un seul système d'information.Une administration centralisée et une gestion sécurisée : les architectes de la mondialisation ne poursuivent pas d'autres buts.Gouverner par le chaos