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culture et histoire - Page 1287

  • Les ravages de l'esprit révolutionnaire

    Une critique politique de la révolution et de l’esprit révolutionnaire est souvent à courte vue. Le phénomène de la révolution est multiforme. La révolution peut être violente comme celles de Robespierre ou de Lénine. Elle peut aussi se dérouler sans violence apparente mais bouleverser la société en profondeur. Les Canadiens parlent de « la révolution silencieuse » des années soixante où la pratique religieuse a diminué, le taux de natalité s’est effondré, la délinquance a augmenté, etc… On a bien eu dans les années 68 comme on dit en France, une sorte de révolution dans les mœurs (au sens large) qui a été reprise notamment par le parti socialiste et qui n’a pas fini d’avoir de l’influence, y compris sur la vie politique.

    L’une des analyses les plus profondes de l’esprit révolutionnaire a été faite par le philosophe allemand existentiel Martin Heidegger. Dans son livre « que veut dire penser ? » (« Was heisst denken ?») il a montré que cet esprit ne procédait ni de la politique ni de la morale, mais bien de la métaphysique. La métaphysique ignore la différence entre l’être et l’étant. Elle ne connaît que l’étant et l’homme moderne, déterminé par la pensée métaphysique sans même le savoir, vit « le nez dans le guidon » accroché aux objets immédiats et à l’instant présent. Il oublie l’être sans lequel les étants n’existeraient pas.

    Cet homme moderne correspond au « dernier homme » décrit par Nietzsche dans « Ainsi parlait Zarathoustra ». Ce dernier homme n’a plus d’idéal, il est matérialiste et utilitariste.

    « Qu’est ce que l’amour ? Qu’est ce que la création ? Qu’est ce que la nostalgie ? Qu’est ce qu’une étoile ? » Ainsi demande le dernier homme et il cligne de l’œil. « Nous avons inventé le bonheur disent les derniers hommes, et ils clignent de l’œil ». Dans les quatre questions posées, le dernier homme montre :

    • - sa froideur envers les hommes considérés comme des matières premières interchangeables (l’égalitarisme a pour but de faciliter cette interchangeabilité avec de beaux objectifs affichés) ;
    • - son scepticisme envers un Dieu créateur ;
    • - son mépris du passé (c’est un trait fondamental comme on le verra) ;
    • - son rejet de tout idéal (l’étoile).

    Le dernier homme est persuadé d’avoir inventé le bonheur : c’est typique de tous les esprits révolutionnaires. Et il va chercher à l’imposer. « Il cligne de l’œil » veut dire qu’il se sent supérieur et qu’il croit que ses jugements de valeur ont une validité universelle.

    Nietzsche va loin car il découvre que la réflexion la plus profonde dont est capable le dernier homme est fondée sur « l’esprit de vengeance ». Dans le chapitre sur « les Tarentules », il explique que l’égalitarisme n’est pas autre chose que de la volonté de puissance qui prend la forme de la vengeance sous le masque de la justice. Nietzsche dit que l’on ne pourra dépasser le dernier homme que si l’on est capable de se libérer de cet esprit de vengeance, donc de l’égalitarisme. Cet homme libéré de l’esprit de vengeance, il l’appelle le surhomme, dont il donne une définition : « César avec l’âme du Christ » !

    La métaphysique moderne, observe Heidegger, identifie l’être avec la volonté. La volonté veut commander à tout : c’est la définition même de l’esprit révolutionnaire. Or, quel est l’obstacle invincible contre lequel la volonté ne peut rien ? C’est le temps et plus particulièrement le passé. Le temps est ce qui passe. On ne peut pas revenir sur ce qui est passé. Et Nietzsche définit la nature de cette vengeance métaphysique : c’est la vengeance à l’égard du temps qui passe, la vengeance à l’égard du passé.

    C’est bien ce que l’on trouve chez tous les révolutionnaires : Robespierre comme Lénine comme les animateurs de Mai 68 : ils ont la haine du passé. Le passé est à détruire, c’est lui qui bloque l’accès au bonheur. Pour la métaphysique, l’être, c’est l’instant, ce n’est ni ce qui est passé, ni ce qui est à venir. Autrement dit, l’être n’est autre que l’étant, les objets (y compris les hommes) que l’on a sous la main.

    Mais la métaphysique commet plusieurs erreurs : l’être n’est pas l’étant mais à la fois le passé, le présent et l’avenir. Le temps lui-même ne peut être réduit à l’instant. Le temps est durée : passé, présent et avenir. C’est en cela qu’être et temps sont inséparables.Toute la civilisation est fondée sur la prise en compte de ce temps long. Le révolutionnaire qui veut tout ici et maintenant n’aboutit qu’à détruire et à tuer.

    C’est l’enfant ou le sauvage qui n’est pas capable de prendre en compte le temps, d’investir dans le temps et de faire fructifier dans l’avenir l’héritage du passé.

    L’esprit révolutionnaire est bien parmi nous et il exerce ses ravages. Chaque fois que la facilité conduit à ne voir que l’avantage dans l’instant, cet esprit conduit à détruire notre avenir et à gaspiller l’héritage du passé. La responsabilité de l’adulte est justement de savoir prendre des décisions dans la durée. La propriété, la famille sont des institutions qui justement poussent l’homme vers plus de sens des responsabilités. Le citoyen propriétaire aura toujours une vue plus responsable que le gérant élu pour un temps court : c’est sur cette idée qu’est fondée la démocratie directe des Suisses. T

    outefois, pour Heidegger, Nietzsche avait fait un bon diagnostic mais n’a pas trouvé le remède. Il le trouve dans l’éternel retour de l’identique. Mais on ne voit pas comment cet éternel retour supposé nous délivre vraiment de l’esprit de vengeance. Pour cela, il faut aller au-delà de la métaphysique. Il ne faut plus considérer le temps exclusivement comme ce qui s’enfuit, donc comme un ennemi. Le temps, c’est aussi, ce qui advient, donc c’est un don qui nous est fait par l’être. Le don, s’il est perçu, nous conduit non à la vengeance mais à la gratitude. Alors, nous sortons totalement de l’esprit révolutionnaire et de son esprit de vengeance égalitaire, nous en sommes délivrés. 
     

    Yvan Blot , 0I/09/2010

    http://archives.polemia.com/article.php?id=3062

  • Le pentagone du prince

    Le silence assourdissant des maisons princières aux jours de l'assaut des frontières européennes, ainsi qu'au spectacle de cette guerre non déclarée d'une rive à l'autre de la Méditerranée qu'est l'offensive du fondamentalisme musulman, m'a conduit à douter de leur perception des enjeux. Quel est leur degré de perception des réalités ? Ma langue au chat. Quel devrait-il être ? C'est déjà plus facile.

    Contre la Cour - Billet didactique offensif

    Il y a quatre choses pour soutenir un monde : La connaissance du Sage, la justice du Grand, les prières du Pieux, le courage du Brave. Mais tout cela n'est rien sans celui qui gouverne et connaît l'art de gouverner (Frank Herbert, in Dune). C'est le pentagone du pouvoir. 

    Cet art de gouverner s'apprend jeune. Il doit pénétrer le prince au fur et à mesure de sa croissance. C'est son sang, son âme, sa "spécialité". Les enfants des dynasties régnantes sont éduqués au berceau pour y atteindre - enfin, dès l'âge de raison. En dehors du cursus d'appropriation des connaissances, le plus difficile pour eux est d'apprendre à convaincre plutôt qu'à obliger. Aiguiser l'analyse et le jugement réclame des connaissances fouillées, mais d'abord la formation d'un caractère "intellectuel" affirmé, en plus d'un tempérament persuasif et serein. Le nerf du prince n'est pas celui du commun.

    Les enfants des dynasties ambitieuses qui ne règnent pas doivent être mis au travail comme les autres, sinon on peut retrouver en eux le jour venu, les mêmes travers que l'on reproche aux dirigeants de rencontre que la République puise dans le vivier des arrivistes : boulimie sexuelle, comportement de parvenus ridicules, goinfrerie gratuite, caporalisme du commandement et in fine tyrannie ; toutes choses impossibles chez une famille régnante même depuis peu, qui entendrait poursuivre.

    Nous devons constater, sans nous en affliger, que les prétendants que promènent ci et là les actualités royalistes ne sont pas prédisposés à la mise sur orbite d'un vrai chef d'Etat ; soit qu'ils jugent utopique une quelconque confrontation de leurs capacités à l'emploi éventuel qui les guette, soit que ces mêmes capacités ne suffisent pas à les porter au niveau requis et qu'ils en soient conscients. D'aucuns peuvent aussi se laisser tromper par le niveau parfois exécrable de chefs sélectionnés par le système démocratique. Sont-ce les princes les plus inquiets de ce hiatus ? peut-être plus que la cour qui ne rêve que de promulguer avertissements et conseils ! Les "dresseurs de prétendants", selon l'heureuse formule d'Yves-Marie Adeline, se renouvellent sans cesse à mesure de l'usure du précédent, vaincus par l'inertie du champion. La chambrière de Royal-Artillerie n'est pas loin non plus de glisser des mains du Piéton.

    Mais hors de la pépinière des conseillers avoués, le doute fuse et la proportion très grande de militants royalistes rangés des voitures - comme l'avait mesuré le sondage¹ SYLM pour les Premières Assises Royalistes - ne s'explique que par la révélation de l'inanité d'un combat dont l'urgence n'est pas partagée en haut lieu. L'infanterie se laisse décimer en formation tant que le capitaine est devant, l'épée au ciel.

    Sans déroger au respect que méritent les princes sincères, on peut faire une simulation de niveau et laisser à chacun le soin de mesurer l'écart à l'existant. Nous avertissons le lecteur que la description d'emploi contenue dans les lignes qui suivent ne visent en rien à copier les gouvernements d'Ancien régime, mais cherche à cerner les qualités utiles pour faire de la politique exécutive à haute fréquence. Dans notre monde, la prise de décisions irrévocables est quotidienne pour l'Exécutif. Cette aptitude dépasse la formation classique d'un élève appliqué. Il y faut la race : on ne peut que partir d'un tempérament favorable et forger le caractère qui y commandera. Sans ce préalable, il est vain de "cotiser".

    Comme nous le disions dans un billet irrévérencieux au mois de mars, L'âme des princes « la destinée du prince oblige à monter le niveau le plus haut possible pendant la période de sa formation - on en jugera par les diplômes obtenus - et à forger un caractère résilient. Outre les nécessaires humanités et mathématiques, il tombe sous le sens que des études de droit public, de finances publiques et de commerce international, clôturées par un passage dans une académie militaire, soient le minimum syndical pour qui s'apprêterait à nous gouverner aujourd'hui ». Ceci étant acquis, il reste la pratique des codes sans laquelle le prince accédant resterait dépendant de son entourage. C'est exactement l'objet de cet article.

    Gouverner au plus près du vent oblige à bien connaitre les codes de communication et de transaction des hommes qui comptent. Sans en rechercher l'expertise, le prince doit être familier de la langue des grandes corporations sociales qui pèseront le plus lourdement sur ses décisions. Cet apprentissage ne peut être obtenu autrement qu'en travaillant le temps nécessaire à cette acquisition dans chacune de ces grandes corporations. Cette accoutumance "technique" est indispensable pour comprendre les débats du futur Conseil et provoquer sans délai les synthèses attendues. Le monde du XXI° siècle ne nous laisse plus le loisir d'interminables exégèses, il faut "réagir". Pour ce faire, faut-il aussi comprendre l'événement dans l'essentiel sans le filtre du chargé d'affaires. Les anciens rois nous avaient habitués à cette prescience.

    Quelles sont donc ces corporations que la culture générale de l'honnête homme ne suffit pas à connaître ? Il y en a heureusement peu, mais ce sont des spécialités contiguës au pouvoir ; à notre avis, les voici toutes, je crois :

    * Finances internationales immergées, marchés denrées et matières

    * Droit international appliqué

    * Infra-stratégies, art de la guerre

    * Physique sociale du comportement des masses

    * Géographie humaine de l'Afrique noire et haïkous

    En quelques paragraphes pourquoi :

    Ces spécialités ne sont pas enseignées pour elles-mêmes, sauf à dériver d'enseignements magistraux plus globaux, et il vaut mieux qu'il en soit ainsi car le monde universitaire est trop confiné et lent pour les pratiquer ensuite². Elles s'apprennent en s'investissant dans le milieu considéré, pas forcément longtemps. Il y a d'autres spécialités secondaires dans ce cas, mais elles ne sont pas contiguës au pouvoir et ne nous intéressent pas ici. Exemple : affrètement, conduite d'une opération amphibie, cyber-attaque,... le cas de l'espionnage se discuterait :)

    #1. Les finances immergées et les marchés denrées-matières sont des spécialités dont la compréhension n'est accessible que par les back-offices des banques ou par les salles de marché des maisons de trading. Leur influence est considérable sur les paramètres politiques, certains disent que l'essentiel du pouvoir y gît.

    #2. Sauf à passer par un cursus juridique classique de droit public, la connaissance des réalités pratiques du droit de force inter-nations est indispensable. Il est aujourd'hui des cours internationales qui brassent ces problèmes quotidiennement.

    #3. Pour la stratégie, on a envie de pousser à l'étude des Sun Tzu et Clausewitz - ce qui ne serait aucunement perdre son temps - mais ce sont les infra-stratégies actuelles qui comptent dans le débat et leur approche n'est pas si aisée. Peu de cénacles s'en occupent et les pénétrer demande beaucoup d'habileté ou de relations. Avec les secondes cela reste possible.

    #4. La sociologie des foules est une base d'apprentissage politique qui fut travaillée par de grands penseurs, mais la nouvelle société de communication actuelle en demande la révision complète pour ne pas dire la reconstruction. Les foules réagissent au smartphone. Le meilleur stage ne peut être fait ailleurs que dans un grand service de sûreté nationale ou chez... Facebook.

    #5. Pourquoi l'Afrique noire ? Parce que c'est notre premier défi européen. Nous en économisons ici la description que chacun anticipe déjà. Le prince en formation ne pourra faire autrement que de passer du temps dans plusieurs ONG/agences mouillées sur le terrain. Vacances exotiques en perspective sur trois ou quatre ans. Et les haïkous ? 

    C'est le comte Herman Van Rompuy qui m'a demandé d'ajouter cet art tout en finesse qui ne sera jamais enseigné à la fac à peine d'en mourir. Ils lui permirent de meubler les séances interminables du Conseil européen. Royal-Artillerie vous offre le sien à la fin du billet.

    À la fin du cycle des spécialités, viendra le temps des synthèses. En situation d'accéder, le prince devrait avoir achevé la connaissance intime de son pays en faisant l'inventaire des dépendances incontournables, des contraintes indesserrables que sa géographie et le monde lui appliquent. Il serait dommage à ce moment d'affaiblir sa réflexion de l'incorporation de coutumes apprises de l'ancien temps puisque l'époque du royalisme pouet-pouet sera achevée à la veille de l'accession. 

    Les atouts du pays qui restent nombreux à ce jour seront mis à l'actif du bilan. Contraintes et dépendances au passif. Afin que le déséquilibre du bilan national soit gérable, il conviendra de combattre l'effet des dépendances et contraintes et de magnifier les atouts. Par l'optimisation des déséquilibres se terminera l'apprentissage de "l'art de gouverner" laissant place dès lors à l'accumulation de l'expérience.

    A la table du nouveau gouvernement on ne devrait gérer que le domaine régalien - il serait sage précaution que de laisser la société à ses disputes démocratiques. Au Conseil de demain, ils seront cinq. Comme un poing fermé, ce Conseil des ministres sera puissant et réactif. Ainsi que l'expliquait Jean-Claude Martinez à la conférence du Centre d'Etudes Historiques sur le Maroc : un pays se gouverne avec une demi-douzaine de "patrons". Faut-il encore les avoir ! C'était l'effectif de la vieille monarchie et Napoléon n'en prit pas beaucoup plus. L'Allemagne (5+9), la Suisse (7) s'y tiennent presque. Les cabinets pléthoriques de la République française sont ridicules, et l'émiettement partisan du pouvoir ajoute l'inefficacité au grotesque ! Ne changeons pas en pire et retenons-nous, messeigneurs, de récompenser ducs et marquis, vicomtes et barons.

    Que vienne ce temps avant que le pays n'expire. Il aura alors achevé sa révolution à l'extrême limite de la période autorisée pour sa survie. Deux siècles et demi pour lui faire faire 360 degrés. Au roi, et vite !

    Vexilla regis prodeunt, y a plus qu'à !

    Note d'ordre

    À quoi sert ce billet, en suite de quelques autres attachés à la formation du prince ? L'audience modeste du blogue laisse répondre : "à rien". Mais le Web est vaste comme l'océan où on laisse des bouteilles. Si quelque impétrant ramasse celle-ci sur la grève de nos regrets, elle voudra lui dire que nous prenons au sérieux le retour d'une monarchie en France et qu'il ne faut pas jouer avec notre espérance. A se dire "dynaste" comme on l'entend partout dans les maisons princières, il sied de se préparer à toute éventualité de restauration ou instauration pour la conduire au succès, et cela commence par sa propre formation et celle de ses héritiers.

    Les princes d'aujourd'hui en situation d'accéder ne sont pas vraiment formés à l'emploi³. Etudes très moyennes, profession sans profession, inaptitude à bâtir un corpus doctrinal personnel, communication terne, confort de l'historicisation de toute apparition publique, revendication répétitive de droits hérités qui sont en fait perdus, le tout signalant une inaptitude alarmante. Le syndrome du bouchon de liège plombé par l'hameçon.

    Si leurs enfants ne sont pas mieux formés à terme, alors nous saurons que les princes en vue n'y croient pas plus que n'y croient nos adversaires républicains et qu'ils jouent avec un mouvement de sympathie populaire qui les flatte et leur coûte si peu. C'est pour cela que j'observerai avec une grande curiosité les progrès que feront Eugénie, Gaston, Louis, Alphonse, Antoinette, Louise-Marguerite et quelques autres... en souhaitant de tout cœur que cette nouvelle génération s'investisse avec courage dans le grand projet en s'organisant entre eux pour le réussir.

    A défaut de quoi, le pronostic historique demeure qu'ils devront s'effacer tous un jour pour laisser passer du sang neuf, car il est une certitude inflexible : le plus beau pays du monde ne pourra rester longtemps sans maître.

    (1) 61% selon le Livre Blanc de 2009

    (2) La lexicisation du transport maritime mondial entreprise soit par l'ONU soit par l'université française dans les années 80 sont des exemples aboutis d'obsolescence instantanée. Deux mois de travail chez un transitaire hongkongais valent deux ans de cours et durent plus longtemps. 

    (3) Sauf un.

    http://royalartillerie.blogspot.fr/

  • L'illusion libérale par Alain de Benoist - Dextra - 07/11/14

  • Succès des Journées Chouannes 2015

    Dimanche 6 septembre 2015, 23h00 : Au fin fond de notre petit Poitou discret, un énorme cri de victoire fait trembler les murs de la préfecture. C’est notre bande d’irréductibles Gaulois qui autour du traditionnel « banquet de la fin » exprime leur joie d’avoir réussi leur mission.


    Journées Chouannes 2015 par CHIRE-DPF

    LES JOURNÉES CHOUANNES 2015 ONT ÉTÉ TOUT SIMPLEMENT UN PUR SUCCÈS !

    Viviane Lambert, Roberto de Mattei, Roger Holeindre, Elise Humbert, Henri Servien, l’abbé Labouche, Olaf, l’abbé Pagès, Etienne Couvert, Francine Bay… Tous ces grands noms se sont succédé pour animer dignement notre rassemblement annuel et la foule de nos amis, de plus en plus nombreuse chaque année, se pressait autour d’eux pour obtenir leur dédicace.

    Nous nous réjouissons, à Chiré, d’observer que le public est toujours présent, fidèle et apôtre, puisque le nombre d’entrée gonfle sans cesse, jusqu’à dépasser les 1200 cette année !

    Si nous devions retenir qu’une chose de ces journées, ce serait : l’ambiance générale, cette ambiance qui est devenue mythique, ambiance de franche amitié réunissant autour de quelques tables éparses des personnes de sensibilité, de pensée, d’horizons différents mais qui se rejoignent toutes dans un amour effectif de la France.

    Et, pour respecter les grandes traditions françaises, tout s’articule autour des deux grands événements notables : le Banquet du samedi soir (350 couverts) et celui du dimanche (450 couverts) ! C’est la troisième année consécutive que Chiré gère l’intendance de la pitance du soldat et l’équipe est fameusement rodée sous les ordres de deux femmes hors du commun qui ne ménagent pas leur peine ! Cuisine et service sont assurés par la maison qui brigue maintenant sa première étoile !

    C’est à vous en premier lieu, conférenciers, auteurs ou journalistes, vous qui consacrez votre vie à la défense de la Vérité, que vont nos plus chaleureux remerciements. Cette journée est la vôtre et sans vous, elle n’aurait aucun sens.

    Et bien sûr nous voulons vous exprimer toute notre gratitude à vous, chers amis lecteurs, fidèles de Chiré, qui nous témoignez votre sympathie toute l’année, qui travaillez activement à la Diffusion de la Pensée Française en lisant vous-même et en répandant autour de vous notre littérature de combat. Ce militantisme est le seul espoir de la France !

    Souhaitons-nous de se retrouver l’an prochain, toujours plus nombreux, pour une éditions spéciale des Journées Chouannes : Les 50 ans de Chiré !

    Notez d’ores et déjà que ces Journées Chouannes (que l’on vous promet légendaires) auront lieu les 3 et 4 septembre 2016.

    De notre envoyé spécial à Chiré

    http://www.lectures-francaises.info/2015/09/11/journees-chouannes-2015/?utm_source=Sarbacane&utm_medium=email&utm_campaign=LF+Bilan+JC+2015

  • Succès du camp Maxime Real del Sarte 2015 [MAJ]

    Du 16 au 23 août derniers s’est déroulée l’édition 2015 du camp Maxime Real del Sarte. Pendant cette semaine intense se sont succédé conférences magistrales, cercles d’études, ateliers pratiques et séances de sport. En conformité avec l’esprit et la doctrine d’Action française, l’accent a été mis sur la formation des militants. Fidèle au mot d’ordre « Politique d’abord ! », elle fut premièrement doctrinale, puisqu’« il n’y a aucune possibilité de restauration de la chose publique sans doctrine » (Charles Maurras).

     

    Au cours de plusieurs cercles quotidiens, les jeunes militants, armés de leur livret de camp, ont pu s’initier aux grands thèmes de la doctrine d’Action française (nationalisme intégral, empirisme organisateur, politique naturelle). Doctrine qui, bien entendu, ne pouvait aller sans une initiation aux grands thèmes éclairant l’actualité. Les thèmes abordées furent variés : de la question de l’enseignement (école, syndicalisme étudiant) à celle de la nature de l’homme et de sa place dans le monde (anthropologie maurrassienne, transhumanisme), en passant par des réflexions institutionnelles (démocratie, Union européenne, monarchie marocaine). Autant de sujets permettant à chacun de disposer d’une base pour comprendre les grandes questions de notre temps.

    Intellectuels et violents

    Aux ateliers théoriques s’ajoutaient des ateliers pratiques, destinés à inculquer techniques et réflexes militants : sécurité de l’information, dialectique, répression, réalisation d’un tract ou d’un visuel, composition d’une banderole, animation et direction de section, être un émetteur crédible sur les réseaux sociaux. De même, suivant la célèbre formule de Charles Maurras, « nous devons être intellectuels et violents », chaque jour, après une journée chargée en conférences, ateliers et cercles de doctrine, une séance de sport (préparation physique et sports collectifs) permettait aux participants de renforcer leur cohésion et de se préparer physiquement à une année qui, n’en doutons pas, sera chargée !

    Un entraînement à l’action

    Les conférences dispensées au cours de cette semaine, et lors de l’université d’été, peuvent, quant à elles, être réparties en trois axes, celui de notre histoire en premier lieu. En effet, comme le remarquait en son temps l’historien grec Polybe, « l’étude de l’histoire constitue l’éducation politique la plus efficace et le meilleur entraînement à l’action ». Stéphane Blanchonnet aborda tout d’abord la question du roman national, afin d’exposer ce que doit être une juste conception de notre histoire, entre le respect de mythes fondateurs et l’analyse positive des faits. Cette histoire, celle de la constitution de la France sous l’impulsion séculaire de la famille capétienne, cette « longue patience » (Régine Pernoud), fut présentée par François Marcillhac, qui en profita pour rappeler les deux constantes de l’oeuvre capétienne : la défense de l’indépendance de la souveraineté française, à l’intérieur comme à l’extérieur. Bernard Lugan s’appuya sur les leçons de l’histoire coloniale de la France afin d’expliquer les problèmes contemporains posés par le multiculturalisme, et l’inconséquence du modèle universaliste. Jean-Louis Harouel a déterminé, quant à lui, les codes génétiques intellectuels de la gauche et de la droite, la première prenant ses origines dans la gnose et le millénarisme, la seconde dans le catholicisme. Le second axe de cette série de conférences se rapportait à l’application pratique, passée et potentielle, de principes défendus par l’Action française. Le protectionnisme fut abordé par Stéphane Blanchonnet à partir de l’étude du colbertisme, mettant l’économie au service du politique. Michel Corcelles aborda quant à lui la question de la décentralisation, et de sa possible utilité stratégique pour le combat royaliste. La question du corporatisme a également été abordée, notamment dans l’optique des nouveaux défis posés par les nouvelles technologies, lors d’une présentation de Philippe Mesnard. Une table ronde, composée de Frédéric Rouvillois, Gérard Leclerc et François Marcillhac, aborda la question de la place de l’État, et de la nécessité de la sacralisation des domaines régaliens, afin que l’État, « fonctionnaire de la nation » (Maurras), puisse servir au bien commun. Une autre table ronde, elle composée de Stéphane Blanchonnet et de Philippe Mesnard, posa la question de la subsidiarité et de la place des corps intermédiaires dans une société décentralisée.

    L’écologie et le royalisme

    Enfin, une part importante des interventions abordèrent les relations entre écologie et royalisme. Ces deux thématiques ont en commun de poser la question du bien commun et de ses implications, ce qu’a démontré Philippe Mesnard, lors de sa conférence sur Napoléon III et l’aménagement du territoire. S’il n’existe pas un seul mode de gestion des ressources ou une solution valable unique à la question écologique, comment, dès lors, concilier protection de la maison commune et bien public ? À nationalisme intégral, écologie intégrale ! Frédéric Rouvillois, dans sa conférence sur ce dernier thème, analysant l’encyclique Laudato si du pape François, arrive à la conclusion de la nécessité d’un arbitre, le roi, afin d’imposer les mesures de long terme qu’imposent ces colossaux enjeux. En effet, lors d’une ultime table ronde, Frédéric Rouvillois et Michel Collin ont souligné que le roi, rattaché au bien commun par sa famille, était plus à même de se sentir membre d’un tout organique, et à le défendre face au rouleau compresseur libéral et productiviste. En somme, passée la dernière conférence présidée par François Bel-Ker, dans laquelle a été présentée la stratégie d’Action française, chacun des participants a pu rentrer dans sa section formé et motivé pour affronter l’année militante qui vient, prêt à royaliser la France comme elle se doit de l’être, chaque jour un peu plus… afin de pouvoir mesurer le chemin accompli lors de l’édition 2016.

    Charles Horace

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  • De la régénérescence de la langue françoise

    Avant-propos : La Route des Ruthènes Nîmes-Millau va devoir attendre, du moins tant que le défi de tracer définitivement la voie romaine sera en ligne de mire. Il y a deux vérifications à faire, celle du contournement des gorges de l'Hérault après Ganges vers le nord, qui pourrait déclasser le chemin de Cap-de-Coste (chemin gaulois des Ruthènes, devenu plus tard route royale de la Généralité de Montpellier) et l'accès au plateau du Larzac entre Arrigas et Campestre (plusieurs possibilités). Le reste est bon, même le franchissement du Tarn. Il faudra y retourner.

    C'est la rentrée. Royal-Artillerie redémarre appuyé sur le génie d'autrui, à défaut d'avoir phosphoré par soi-même. Dans notre série "L'École des Pintades" voici un diamant où miroite la langue. A faire circuler chez les pédagogistes fous de la Rue de Grenelle en ces jours de Rentrée scolaire.

    A l'intérieur des lois de son art, un écrivain est libre de tout inventer, à peu près comme un funambule de risquer sur sa corde les gambades les plus libres, sauf à se rompre le cou s'il tombe, ou comme un dompteur qui n'a pas d'autre limite à la fantaisie de ses jeux avec ses lions que la prudence nécessaire pour n'en être pas dévoré.

    Les écrivains sont la conscience de la langue : ils ont pour rôle de garder tout le français vivant, d'en entretenir la richesse, sans quoi, la paresse aidant, il arrive que l'esprit tourne dans un cercle de mots toujours plus étroit. Les ressources du français sont admirablement diverses. Il n'est pas du tout nécessaire que nous confondions notre langage avec celui que nous a laissé le XVII° siècle. Ce français-là est sans doute d'une pureté admirable, et jamais on n'a, pour ainsi dire, appliqué de vitre plus transparente sur les opérations de l'esprit. Mais l'acquisition de ces qualités nous a coûté cher. Qu'on se replonge dans la langue du XVI° siècle, elle est toute à la gloire de la sensation, familière, domestique, rustique, et faite, aussi bien, pour la bataille et pour l'aventure. Notre Moyen Âge, au-delà, est encore plein de mots charmants et naturels. C'est aux écrivains à ramener dans l'usage tous ceux qui le méritent, et à empêcher ainsi, en en retrouvant d'excellents, qu'on n'en invente de monstrueux.

    Lorsqu'il s'agit d'acheter, de vendre, nous ne disposons, pour nos échanges, que de la monnaie contemporaine. Qu'on imagine ce que serait si toutes celles, de bon aloi, qu'on a frappées durant notre histoire, n'avaient pas cessé d'avoir cours, si l'écu d'or et les gros tournois d'argent de saint Louis, l'agnel de Jean le Bon, l'angelot, le royal, le grand blanc et le petit blanc voisinaient dans notre bourse avec le teston de Louis XII, le louis d'or de Louis XIII, l'écu aux trois couronnes et le superbe écu de Calonne. Quel sentiment nous prendrions alors d'un présent ainsi investi par notre passé ! 

    Ce trésor complet, cependant existe et il ne tient qu'à nous d'en user : c'est notre langage.

    (Abel Bonnard, dans un brouillon de 1923 retrouvé par Luc Gendrillon)

    http://royalartillerie.blogspot.fr/