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culture et histoire - Page 1286

  • L'affaire Boulin : les eaux fangeuses de la République

    Lu dans Minute :

    B"Surprise le 10 septembre : le parquet de Versailles a annoncé l’ouverture d’uneinformation judiciaire pour « arrestation, enlèvement et séquestration suivi de mort ou assassinat », et la nomination d’un juge d’instruction, afin de faire toute la lumière sur la mort de Robert Boulin. Pour Fabienne Boulin, la fille du défunt ministre, c’est l’espoir de voir la vérité enfin éclater. Elle a choisi « Minute » pour se confier.

    Bref rappel des faits, pour mieux mesurer l’importance de ce coup de théâtre : le 30 octobre 1979, Robert Boulin, ministre du Travail dans le gouvernement de Raymond Barre sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing, était retrouvé mortdans un étang de la forêt de Rambouillet, près de Montfort-l’Amaury, dans les Yvelines. Version officielle : le ministre se serait suicidé par noyade dans 10 centimètres d’eau. Depuis,des enquêtes journalistiques ont démontré que Robert Boulin avait été battu à mort avant que, dans une sordide mise en scène destinée à maquiller le crime en suicide, son corps ne soit déposé dans l’étang. Jusqu’ici, la justice a toujours réfuté cette version. L’ouverture, trente-six ans après les faits, d’une nouvelle information judiciaire et la désignation d’un juge d’instruction procurent l’espoir que la lumière va enfin être faite sur cette affaire d’État. [...]"

    Des témoins prêts à parler se sont manifestés pour indiquer le nom des commanditaires du meurtre.

    Michel Janva

  • La perte du sacré fait de l'homme un passant sans histoire.

    Notre entendement et notre capacité de réaction sont quotidiennement attaqués par le bruit continu des informations diffusées. Aussi, dans ce brouhaha, il devient de plus en plus difficile de distinguer les messages les plus venimeux.

    La publicité, qui se plait à mettre en scène des instants de la vie quotidienne en mimant le comportement du Français moyen, se pose dangereusement comme modèle normatif en imposant des comportements trop souvent nihilistes. La perte de la dignité humaine progresse de jour en jour dans une atonie généralisée. Ainsi dernièrement, une publicité radiophonique a clairement signifié le passage accompli de la femme objet à l’amour « bricole ».

    Une femme vient chez un concessionnaire acheter une voiture. En égrenant la liste de ses exigences concernant le moteur et les accessoires, elle mentionne : « qu’elle ne couche pas ! »

    Cette annonce, où l’acte d’amour devient consommable, un loisir parmi d’autres, loin d’être anodine nous démontre combien la désacralisation est en marche, avance par touche.

    Il y a dans la bêtise asservie comme dans le génie, une profondeur abyssale et peut-être infinie. La lobotomisation actuelle s’accompagne d’une forme « d’âmotomisation », en effet, il ne s’agit pas de retirer uniquement ses capacités de réflexion à l’homme, il est nécessaire d’ôter la source et la mer réceptrice de ces réflexions, en un mot son âme.

    Car cette âme, où s’inscrivent la dimension religieuse et l’élévation de l’être au-delà de la matière, sa transcendance, doit être assassinée, piétinée par les commerçants du mondialisme qui redoutent tout élan spirituel susceptible de nuire aux comportements mécaniques et immédiats du consommateur. Pour voir agoniser l’âme de l’homme, il suffit de ne plus la nourrir, de l’asphyxier, de désacraliser son univers.

    Est-ce la chute de la tête sacrée de Louis Capet, sacrifiée, qui résonne et rebondit sans cesse, créatrice d’un sentiment de culpabilité vengeur, qui évide ainsi nos crânes ? Nous sommes, il est vrai, passés bien rapidement de la thaumaturgie transcendantale aux crèmes antivieillissement manufacturées.

    Cette reculade dans la maturation philosophique de l’homme est bien plus vertigineuse que tous les voyages interplanétaires imaginables. L’indifférence de l’homme à cette manipulation continuelle, née de l’explosion du monde des machines me semble plus grave encore que la pollution sécrétée par ce même monde industrialisé et fou.

    Est-ce le fait de ne plus être en relation directe avec ce que l’on crée, est-ce l’omniprésence de la machine, intermédiaire avec la réalité, qui a désacralisé nos créations, notre travail et le monde qui nous entoure ?

    Dans cette perspective quelles seront les répercussions de l’envahissement du virtuel et de l’immédiateté ? L’homme deviendra t-il, s’il ne l’est pas déjà, un chapeau de Magritte suspendu dans l’espace avec ses centaines d’amis dupliqués sur la toile de Facebook ? Après l’amour, le travail, voilà une… façon efficace de désacraliser l’amitié, par le chiffre, par la juxtaposition de nombrilismes. Dans cet énorme « building » à visages multiples qu’est Facebook, dans cette multitude de messages où en s’affichant l’intimité se meurt, dans ce tumulte, se révèle la différence fondamentale entre la communication et la transmission. Il semblerait que l’abus de la première nuise à la qualité de la seconde, ce qui convient à ce monde où valeur et sens doivent être sacrifiés.

    De l’homme qui questionne le ciel à « l’homo média média » qui consomme.

    Dans cette désacralisation continuelle, l’homme se dépouille du sens ontologique, seul susceptible de le porter vers un destin transcendantal qui dépasse sa seule individualité. Le passé, le présent et l’avenir s’y tissaient en représentation du monde où l’homme trouvait son incarnation légitime. Sans cette protection fondamentale, l’homme a peur de la vérité et, même de la recherche de celle-ci qui le tétanise comme son ombre. Le plus surprenant, le plus paradoxal, est que cet homme intrépide qui a voulu percer à jour les mystères de la vie, de la nature et des cultures humaines ferme les yeux nerveusement sur les révélations apportées par ses propres avancées.

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  • SCHMITT, PETERSON, BLUMENBERG LE GRAND DEBAT SUR LA « THEOLOGIE POLITIQUE » Alain de BENOIST

     

    On définit habituellement la sécularisation comme le processus d'autonomisation du politique et, plus généralement, de l'ensemble des pratiques sociales par rapport à l'autorité de l'Eglise et à la matrice religieuse qui organisait, ordonnait et patronnait ces pratiques sociales et politiques sous L'Ancien Régime. La sécularisation se développe à partir du XVIIIe siècle, en grande partie sous l'effet de la philosophie des Lumières, qui va elle-même de pair avec l'autonomisation de la classe bourgeoise vis-à-vis de l'aristocratie et l'autonomisation de la sphère économique et marchande vis-à-vis du politique. Le résultat est que la religion perd toute fonction sociale décisive. Elle ne légitime plus le pouvoir politique. Apparaît alors une hétéronomie nouvelle résultant de l'autonomie de l'Etat, puis de la société, par rapport au pouvoir spirituel ou de droit divin. Bernard Bourdin parle très justement de « passage de la primauté de la médiation ecclésiale sur l'ordre politique à la primauté de la médiation de l'Etat sur l'ordre religieux » passage qui signifie que le rapport analogique entre l'ordre terrestre et le gouvernement de Dieu n'existe plus. Les croyants sont toujours là, mais leur croyance est assimilée à une opinion parmi d'autres au sein de la société civile. Les institutions religieuses se retrouvent cantonnées dans la gestion du for intérieur. On assiste, en d'autres termes, à une privatisation de la foi. Parallèlement, l'expansion de la rationalité instrumentale au sein de la société parachève le « désenchantement du monde » (Entzauberung der Welt) évoqué par Max Weber, qu'il faut aussi entendre comme bureaucratisation et mécanicisation progressive du monde.

     

    Qu'elle se rapporte au transfert de la médiation ecclésiale sur l'Etat souverain (Hobbes et Spinoza) ou à la neutralisation de toute médiation hiérarchiquement forte, aussi bien ecclésiologique que politique (John Locke), la sécularisation, terme éminemment polysémique (on notera qu'il apparaît dès 1559 dans la langue française avec un sens péjoratif), apparaît donc avant tout comme une rupture. Mais la question qui se pose est celle de la réalité (ou du degré de réalité) de cette rupture. Si l'on se borne à définir la sécularisation comme retrait de la religion de la sphère dominante et reconstruction des institutions sur une base « rationnelle », la rupture n'est évidemment pas contestable. « Mais si la sécularisation désigne essentiellement un transfert du contenu, des schèmes et des modèles élaborés dans le champ religieux, si la religion continue ainsi d'irriguer les temps modernes à leur insu, le théorème de la sécularisation constitue une mise en question des deux croyances modernes fondamentales. Les temps modernes ne vivraient que d'un contenu légué, hérité, malgré les dénégations et les illusions d'autofondation. Les temps modernes ne seraient pas alors des temps nouveaux, fondés et conscients de leurs fondements, mais ne seraient que le moment où s'effectue un changement de plan, une "mondanisation" du christianisme »2. D'où cette question fondamentale : « Les temps modernes constituent-ils l'époque du retrait de la religion comme secteur dominant et de l'autoaffirmation de l'homme par la seule raison, ou bien la prétention de fonder la pensée et la société sur des fondements neufs n'est-elle qu'une illusion, contredite par le transferts de contenus religieux au centre même des élaborations de la raison moderne ? »3

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  • La dentelle du rempart

    Parmi les florilèges maurrassiens, découvrons La Dentelle du Rempart, où la force de l'expression participe mystérieusement à celle de la pensée. Une anthologie préfacée par un éditeur de renom, Bernard Grasset.

    La luxuriante diversité des oeuvres de Charles Maurras appela de son vivant l'anthologie. Tout le monde connaît Mes Idées politiques publiées en 1937 par la librairie Fayard qui les réédita en 1968 avec une préface de Pierre Gaxotte. Le petit poussin de l'admirable avant-propos rédigé par Maurras est resté justement célèbre : « Le petit poussin brise sa coquille et se met à courir... Mais le petit homme ? » L'anthologie fut établie par Maurras lui-même à la demande de nombreuses personnes.

    Pour une petite anthologie

    Nous citerons, moins connu, le choix de textes par François Natter et Claude Rousseau, De la politique naturelle au nationalisme intégral (1). Le livre de trois cents pages se divise en quatre parties : des textes autobiographiques, dont des poèmes, une analyse de la maladie démocratique, des vues sur la politique naturelle, enfin un exposé du nationalisme intégral. Un index, une solide bibliographie, des notes abondantes en font un ouvrage universitaire.

    Peut-on passer sous silence le monumental Dictionnaire politique et critique de "Pierre Chardo" (2) ? C'est une mine où l'on peut puiser indéfiniment. Les OEuvres capitales rassemblent, elles, l'essentiel des écrits de Maurras en quatre gros volumes, avec de douloureux sacrifices dus aux malheurs du temps.

    Mais je dois avouer que je suis particulièrement attaché à une petite anthologie, La Dentelle du Rempart, choix de pages civiques en prose et en vers (1886-1936) avec une préface de Bernard Grasset (3), texte publié d'abord dans la Revue universelle du 1er janvier 1937 sous le titre : Notes pour un hommage à Charles Maurras. Que signifie le titre que Maurras donna à son florilège ? Il écrit dans son introduction : « Le rempart sert à protéger. Le créneau, à guetter. Mais les festons de la découpure dorée, le grain brillant d'une pierre taillée à vif, l'heureuse harmonie des rapports en long et en large, peuvent bien émouvoir d'un égal intérêt l'agresseur et le défenseur. » Qu'elles soient analytiques ou polémiques, politiques ou poétiques, les pages de Maurras possèdent toujours une valeur littéraire qui n'est pas une "valeur ajoutée" ; la force de l'expression participe mystérieusement à la force de la pensée.

    Qui était Bernard Grasset ?

    Né en 1881 à Montpellier, Bernard Grasset fit des études de Sciences économiques, puis "monta" à Paris où il fréquenta dans les cafés littéraires Moréas, Faguet, Giraudoux, Charles Maurras. Il fonda une maison d'édition qui connut rapidement le succès avec deux prix Goncourt en 1911 et 1912 : Monsieur des Lourdines d'Alphonse de Chateaubriant et Filles de la pluie d'André Savignon, sans compter l'immense succès des délicieux pastiches À la manière de... signés Paul Reboux et Charles Muller.

    En 1913, il publia à compte d'auteur le premier livre d'un certain Marcel Proust, Du côté de chez Swan après que le manuscrit eut été refusé chez d'autres éditeurs. L'oeuvre fut saluée par Léon Daudet. Accusé de collaboration en 1944, Bernard Grasset bénéficia d'un non-lieu. Il céda son capital à Hachette en 1954 et mourut l'année suivante. Les éditions qui portent encore son nom ne présentent que peu de points d'affinité avec lui.

    La préface de Bernard Grasset révèle un parfait connaisseur de Maurras capable de souligner les lignes les plus importantes de sa pensée. Maurras est un conciliateur : « Toutes les oppositions qui ne viennent pas de la nature des choses tombent devant ce magicien. » L'homme d'action est mis en avant, à l'égal de l'humaniste : « Un tel esprit, généralisateur par essence, n'en est pas moins aux ordres du quotidien. » Bernard Grasset a vu combien Maurras, homme d'ordre, est épris de liberté, des libertés, droits qui touchent à d'autres droits et, par ce fait, sont limités, car l'homme dépend de l'homme.

    Pauvreté

    Le préfacier insiste sur l'esprit de pauvreté du maître de l'Action française qui transporta hors de lui tous ses soins et ne vécut que pour le service de son pays. Il met enfin en lumière ce que Maurras doit à la Grèce et à Rome : Il tientde Rome son réalisme politique, la raison gouverne le sensible, et la Grèce constitue le fondement de son esthétique. Mais Maurras n'aurait pu être sans Paris : « En vérité, comme tout s'unit en cet homme ! Ne pense-t-on pas que cet ardent troubadour est le plus haut trouvère de ce temps ? » Admirable synthèse due à un éditeur qui fut l'honneur de sa profession au temps où les grands éditeurs ne faisaient pas songer à des marchands de nouilles !

    Gérard Baudin L’ACTION FRANÇAISE 2000 du 19 novembre au 2 décembre 2009

    1) - Librairie philosophique J. Vrin, Paris, 1972.

    2) - La Cité des livres, Paris, 1932.

     

    3) - Ed. Bernard Grasset, Paris, 1937.

  • Cette haine que la République a toujours vouée à la France

    Nous arrivons à la phase terminale de la haine inexpiable qu’une certaine conception nihiliste de la République a toujours vouée à la France comme patrie charnelle. Nul ne sait qui l’emportera.

     

    La manipulation politico-médiatique à laquelle nous assistons depuis quelques jours, s’agissant de l’accueil en Europe, et plus particulièrement en France, de prétendus réfugiés, ne doit pas nous empêcher de raison garder. Ce déferlement d’immigrants illégaux, encouragé par certains États membres de l’Union européenne et par Bruxelles, provoque la sidération par son orchestration médiatique, qui n’hésite devant aucun mensonge ni aucune voyeurisme pour justifier l’imposture droit-de-l’hommesque.

    Merkel, par cette politique d’appel d’air et ses menaces contre Schengen, qu’elle sait concrétiser, cherche à la fois à s’acheter une virginité humanitaire, à répondre aux besoins d’une Allemagne qui a besoin d’une main-d’œuvre à bon marché et à forcer, avec l’appui de Bruxelles, ses partenaires européens à adopter sa politique, même si en l’affaire elle a peut-être oublié la vertu de prudence.

    S’agissant de la France, en tout cas, les diktats allemands, auxquels Hollande a pour habitude de se soumettre illico, permettent surtout à nos élites de concrétiser leur haine profonde du peuple français. Ce déferlement d’immigrants illégaux, que le « trouple » incestueux formé par le pays légal, les médias de l’oligarchie et le patronat encourage contre des franchouillards incurables, est, à leurs yeux, une chance démographique à saisir car elle leur permet d’accélérer la désintégration de la France.

    C’est évidemment au nom des « valeurs de la République » qu’il convient d’accueillir, « sans discrimination » aucune, ces réfugiés, mâles à près de 80 % – chiffre de l’ONU -, qui ont courageusement laissé femmes et enfants au pays ou dans leur exil précédent avant de les faire venir chez nous. Autant, donc, de faux réfugiés et de vrais immigrants dont le ministre Macron, il y a quelques jours (vendant la mèche), a salué l’arrivée prochaine comme « une vraie opportunité économique ». Alors que le chômage ne cesse de progresser et que la fracture sociale s’aggrave désormais d’une fracture culturelle et religieuse.

    François Marcilhac Directeur éditorial de L’Action Française 2000

    La suite sur Boulevard Voltaire

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Cette-haine-que-la-Republique-a