Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

culture et histoire - Page 1289

  • Société de consommation

    « Ce qui est vrai, c’est non pas que « les besoins sont le fruit de la production », mais que LE SYSTEME DES BESOINS EST LE PRODUIT DU SYSTEME DE PRODUCTION. Ceci est tout différent. Par système des besoins, nous entendons que les besoins ne sont pas produits un à un, en relation aux objets respectifs, mais sont produits comme force consommative, comme disponibilité globale dans le cadre plus générale des forces productives. C’est en ce sens qu’on peut dire que la technostructure étend son empire. L’ordre de production ne « capte » pas à son profit l’ordre de la jouissance (à proprement parler, ceci n’a pas de sens). Il nie l’ordre de la jouissance et s’y substitue en réorganisant tout un système de forces productives. On peut suivre au fil de l’histoire du système industriel cette généalogie de la consommation : 
    1- L’ordre de production produit la machine/force productive, système technique radicalement différent de l’outil traditionnel.
    2 - Il produit le capital/force productive rationnalisée, système d’investissement et de circulation rationnel, radicalement différent de la « richesse » et des modes d’échange antérieurs. 
    3 - Il produit la force de travail salariée, force productive abstraite, systématisée, radicalement différente du travail concret, de l’ « ouvrage » traditionnel. 
    4 - Ainsi produit-il les besoins, le SYSTEME des besoins, la demande/force productive comme une ensemble, rationnalisé, intégré, contrôlé, complémentaire des trois autres dans un processus de contrôle total des forces productives et des processus de production. Les besoins en tant que système sont eux aussi radicalement différents de la jouissance et de la satisfaction. Ils sont produits comme éléments de système, et non comme rapport d’un individu à un objet (de même que la force de travail n’a plus rien à voir, nie même le rapport de l’ouvrier au produit de son travail – de même que la valeur d’échange n’a plus rien à voir avec l’échange concret et personnel, ni la forme/marchandise avec les biens réels, etc.). » 
     La société de consommation, Jean Baudrillard

  • Fiche de lecture: "La cité antique" de Fustel de Coulanges

    PARCOURS DE FUSTEL DE COULANGES

    Né en 1830 à Paris, il est le fils d’un officier de marine Breton. Elevé par son grand-père, il fait ses études à Paris. Il intègre l’Ecole normale supérieure (ENS) et se passionne pour l’Histoire. Devenu enseignant, il participe à des fouilles archéologiques en Grèce grâce à l’Ecole d’Athènes, en 1853. Il enseigne ensuite quelques temps à Amiens et soutient deux thèses en 1858, l’une portant sur Polybe pour la Grèce et l’autre sur la déesse Vesta, pour Rome. En 1860 il est professeur d’Histoire à Strasbourg (où un lycée porte toujours son nom). Rapidement, il s’illustre et ses cours sont très suivis. C’est à partir de ses démonstrations qu’il rédige et publie la Cité Antique, en 1864. En 1870 il devient le directeur de l’ENS. En 1888 il publie un ouvrage sur la conquête franque de la Gaule où il relativise l’importance de cette dernière. Il meurt en 1889 alors qu’il préparait la rédaction d’un ouvrage historique portant sur l’histoire de la France, depuis les origines jusqu’à la Révolution.

    Connu de son vivant, admiré pour sa rigueur et sa démarche « apolitique » (pour lui, une perception idéologique de l’Histoire ne pouvait que fausser les conclusions), Fustel de Coulanges est un immense auteur et historien qui mérite encore d’être lu au début du XXIème siècle.

    LA CITE ANTIQUE

    L’ouvrage est une démonstration simple et claire des prises de position de Fustel de Coulanges quant à l’émergence des sociétés antiques Grecque, Romaine et Hindoue.

    Le parallèle entre les trois sociétés est fait en permanence dans le livre et l’on passe naturellement, dans un même chapitre, des rivages de l’Indus à ceux de la Méditerranée.

    On est loin du  style académique et ampoulé de la fin du XIXème siècle. Le livre, bien que puisant dans des sources antiques, est volontairement accessible. L’écriture, très vivante, nous plonge dans l’esprit des peuples Indo-européens, à une époque antérieure de plusieurs siècles à celle d’Homère. Fustel de Coulanges lui-même ne situe pas dans le temps les époques évoquées…

    La démonstration consiste à expliquer que les conceptions religieuses des premiers Européens ont façonné les règles des sociétés archaïques. Selon l'auteur, l’Antiquité Classique, celle des philosophes Grecs, des Dieux de l’Olympe, d’Alexandre, de César et de Cicéron, est déjà une époque très tardive. Pour comprendre cette antiquité proche et les règles qui l’innervent il faut remonter à des temps bien plus anciens.

    L’œuvre, d’une clarté et d’une logique imparable, est encore aujourd’hui très largement recommandée et étudiée dans les cursus d’Histoire ou encore d’Archéologie…

    - Conceptions autour de la mort

    Les Anciens (on peut parler ici de Grands Anciens tant l’époque est lointaine…) croyaient en la survie de l’être après la mort. Néanmoins, contrairement aux croyances actuelles, ils ne croyaient pas en la translation de l’âme vers un « ailleurs » (Paradis, Enfers, Nirvana, Grand Tout Cosmique, l’Univers, etc.). Les Anciens croyaient que l’âme restait physiquement attachée à la terre et plus particulièrement à un lieu : le tombeau.

    Les morts, bien qu’invisibles, vivaient physiquement auprès de leurs tombes et nécessitaient les mêmes biens que ceux nécessaires aux vivants. Ainsi les défunts, pour exister éternellement heureux dans la mort, devaient-ils être nourris. Des offrandes funèbres devaient leurs êtres régulièrement livrées, sous peine d’être affamés et malheureux dans la mort et d’ainsi devenir des spectres malfaisants.

    Seuls les membres de la famille étaient admis à rendre ces offrandes. En faisant ainsi, on s’octroyait la bienveillance des ancêtres qui devenaient de véritables petits dieux, les dieux d’une seule famille. Les dieux domestiques.

    Chaque famille avait sa religion, son culte.

    Il est à noter, dans ces croyances, qu’une conduite vertueuse ou scélérate n’influait en rien l’existence post-mortem. Nous avons affaire à une religiosité amorale.

    - Le foyer domestique

    Ces croyances concernant les mânes des ancêtres étaient incarnées dans la maison par une flamme perpétuelle, le foyer domestique. Ce feu sacré ne devait jamais s’éteindre. Il était alimenté par des essences de bois spécifiques. Des prières et des offrandes, particulières à chacune des maisonnées (chaque maison à sa religion), lui étaient rendues. A des dates particulières on se réunissait autour de lui pour l’honorer.

    Chaque culte est secret, aucun étranger n’y est admis sous peine de souiller les rites. 

    - La famille archaïque, l’héritage et le droit de propriété

    Une famille de l’antiquité lointaine c’est avant tout une communauté liée par un même culte, une même religion. Les liens du sang y jouent donc un rôle majeur.

    C’est le père qui est le chef de famille et le « grand prêtre » du culte. Il a autorité de vie et de mort. Il a surtout le rôle de reconnaître ou non les nourrissons mâle, tache vitale car ce sont ces derniers qui devront veiller sur le foyer domestique à l’avenir. Sans descendance, pas de perpétuation de la religion et donc errance des Mânes… Le célibat est donc logiquement interdit. C’est le fils aîné, celui qui perpétue le culte, qui hérite.

    Cela ne signifie pas néanmoins que les « mineurs » (femmes, frères, enfants, etc…) ne jouent pas un rôle important. Ils jouent des rôles cruciaux dans le culte rendu aux Mânes (ravivage de la flamme, initiation au culte, apprentissage des prières, etc.)

    L’ensemble des cérémonies (mariage, naissance, décès, etc.) sont associés aux dieux du foyer.

    Les ancêtres étant attachés à une terre précise, cette dernière est inaliénable. On ne peut s’en défaire, la famille y est fixée pour toujours. Les dieux Termes gardent les bordures de ce royaume familial.

    - Les clans

    Au gré des générations la famille s’agrandit, en fait une famille, une gens en latin(qui donne « gène » en langue française), peut être composée de plusieurs centaines de membres rendant un culte à des ancêtres communs.

    Au fil des générations des familles se sont associées. On assiste alors à une transposition du culte familiale à une échelle plus grande. On trouve un ancêtre commun, on dresse un autel et on allume une flamme perpétuelle et sacrée qui associe les membres de la communauté par des liens inaliénables.

    - La Cité

    Puis les clans s’associent dans le même schéma, et on assiste alors à l’émergence de la Cité. Par ce mécanisme logique on se rend compte que c’est le droit particulier (et surtout le culte dont il découle) qui a précédé le droit commun. La création d’une Cité suppose un rite de fondation. On dresse un autel, on allume une flamme… (Le feu de Vesta pour Rome). La ville n’est au départ que le lieu où résident les divinités communes.

    On se rend compte ici que la Cité antique est en réalité une confédération de familles et de clans (Curies, Phratries, Tribus), dominée par un roi.

    La Cité n’est donc pas une création politique, mais avant tout une entité religieuse. Chaque ville est « sainte ». Les citoyens sont liés par un culte commun. La Cité ne partage pas ses dieux et ces derniers ne peuvent qu’intercéder pour les membres de la communauté. En tant qu’Athénien, je ne peux aucunement rendre hommage aux dieux de Thèbes ou de Sparte.

    La pire des condamnations, dans ce monde, est loin d’être la mort. La pire des peines c’est le bannissement et la perte de citoyenneté. Cette mesure prive en effet l’individu de ses ancêtres et de ses dieux. Il ne pourra trouver sépulture et donc repos et félicité dans l’après vie…

    Les charges de la Cité (Royauté, magistrature, etc.) sont avant tout des fonctions de prêtres.

    Certains rituels impliquent la présence de l’ensemble des citoyens. Ainsi est-il nécessaire de tenir une comptabilité rigoureuse des naissances et décès. Le recensement est un acte religieux avant d’être un acte civil. L’autorité de la Cité est quasi-illimitée car celle-ci est de nature religieuse. La vie privée et les individualités ne comptent que peu.

    La Cité est une Eglise… Il n’existe aucune distinction entre le spirituel et le temporel. 

    - Les révolutions mettent à mal le régime des Cités

    L’aspect inégalitaire de ce système apparaît évident. Les familles s’agrandissent, des branches cadettes apparaissent nécessairement. Des relations de soumission s’instaurent car seuls les fils aînés peuvent hériter.

    Une classe d’inférieur, de clients se met aussi en place. Cette classe ne dispose d’aucun droit sauf celui qu’acceptent de lui octroyer ses maîtres de bonnes familles nommés patriciens.

    Les plébéiens (terme très connu concernant Rome), forment une classe encore inférieure. Constituée de populations assujetties, la plèbe ne possède pas d’ancêtres ni de cultes, elle n’est donc virtuellement… rien. 

    Une première révolution s’installe lorsque les rois perdent leurs fonctions temporelles pour ne garder que la prêtrise (Ex : Rome, Sparte, Athènes). Les aristocrates les remplacent (Fronde inversée) à la tête politique de la Cité.

    Une seconde révolution s’instaure lorsque les conditions d’héritage s’assouplissent et que les clients s’émancipent.

    Une troisième révolution est inaugurée lorsque la plèbe revendique et obtient des droits politiques (Ex : instauration du Tribun de la plèbe à Rome).

    Ces révolutions permettent l’émergence d’une nouvelle répartition des fonctions sociales fondée sur la richesse et non plus sur la lignée. Le rôle du suffrage prend une part de plus en plus importante (émergence de la démocratie).

    - Disparition des Cités-Etats

    L’émergence de la philosophie et de nouvelles croyances religieuses rendit les anciens cultes obsolètes. Toutes les fondations de la société antique en furent bouleversées. On ne pensa plus que les morts vivaient d’offrandes dans leurs tombes… Leurs âmes devaient nécessairement rejoindre un lieu (Champs-Élysées), ou le néant (Epicure).

    Le culte des Mânes et du Feu s’altéra.

    Puis, un jour, une petite Cité d’Italie Centrale cessa de jouer le jeu qui se tramait depuis des siècles et se mit à conquérir et assujettir ses voisines. On ignore comment ou pourquoi… Poussée par des révolutions internes et des guerres civiles, Rome eu soif de conquête et ne trouva partout qu’une résistance relative tant les anciennes croyances s’étaient détériorées. Les patriotismes locaux s’étaient éteints. En quelques siècles un empire fut formé et Rome administra partout.

    Puis, la suite est connue, la citoyenneté romaine devint courante et le Christianisme apparut, ce qui fut une révolution anthropologique majeure. En effet, il y eut désormais une distinction entre le monde des cieux et le monde terrestre. Auparavant les hommes vivaient entourés de leurs dieux, désormais Dieu règne, mais depuis un ailleurs.

    Le terrain avait était largement préparé par les philosophes.

    Tout fut bouleversé, les temples, le droit, les traditions, les mœurs, etc.

    Le monde antique disparut.

    Jacques THOMAS pour le Savoir pour tous et le C.N.C.

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2015/09/09/fiche-de-lecture-la-cite-antique-fustel-de-coulanges-5682413.html

  • etre vae victis

  • Énergie : Des centrales électriques à méthanisation pour lutter contre la crise agricole

    Johann Marquer est à la tête d’un élevage porcin. À 34 ans, ce jeune éleveur a trouvé une solution pour échapper à la crise. Pour compenser les pertes sur chaque kilo de viande vendu, il produit de l’électricité. Grâce à son smartphone, il pilote directement sa petite centrale électrique à méthanisation.

    Sa centrale entièrement automatisée a représenté un investissement de 1,5 million d’euros. Il y recycle les déchets de sa production de céréales, mêlés à d’autres rejets de l’industrie agroalimentaire. Une fois mélangée au lisier de son élevage, la fermentation sous une grande coupole produit un gaz, le méthane. C’est ce gaz qui alimente un générateur d’électricité 100% naturel, l’énergie produite étant revendue à EDF.

    Selon la taille et l’efficacité de chaque centrale, EDF achète entre 13 et 21 centimes chaque kilowatt/heure. Pour favoriser cette production, le gouvernement propose d’augmenter ce tarif à plus de 22 centimes, ce que les professionnels trouvent insuffisant. La France ne compte actuellement que 250 installations de ce type sur son territoire.

    http://fortune.fdesouche.com/

  • Les communes « nouvelles » : le memoricide programmé

    Le torchon Libération sur les noms de village commençant par Saint ou Sainte...

    Le torchon Libération sur les noms de village commençant par Saint ou Sainte…

    C’est un sujet extrêmement important et pourtant très peu traité par la « réinfosphère ». De très nombreuses communes vont changer de nom d’ici quelques mois afin de fusionner avec les villages voisins. Les mairies se plient aux directives européennes afin de continuer à toucher les dotations de l’Etat… C’est donc l’argent qui pousse les communes à abandonner leurs histoires… Il est clair que ces fusions marquent la fin des petites communes avec des noms de saints…

    Excellent reportage d’Armel Joubert des Ouches pour Reinformation.tv :

     

    http://www.contre-info.com/

  • Petite histoire des campagnes de diabolisation

    La « diabolisation » est une technique de manipulation des esprits. Elle vise à interdire la description des faits ou l’expression de certaines idées en disqualifiant celui qui les rapporte, en l’accusant d’ « extrémisme », de « dérapage » ou de « provocation ». La diabolisation est l’arme majeure du terrorisme intellectuel. Arme régulièrement utilisée en France depuis quarante ans mais qui a aussi été employée avec succès ailleurs.

    Petit rappel historique en forme d’explications :

    1968 : Enoch Powell

    Helléniste, latiniste, poète anglais, ancien de Cambridge, le député conservateur Enoch Powell était promis aux plus hautes destinées britanniques. Mais, élu d’une banlieue de Birmingham, il jugea de son devoir de s’inquiéter de l’immigration massive qui affectait alors sa circonscription. Son discours du 20 avril 1968 reste prophétique. Mais une campagne de diabolisation s’abattit sur lui. Pour évoquer les risques des sociétés multiculturelles il avait cité un vers de Virgile : celui évoquant la vision de la sibylle décrivant le « Tibre tout écumant de sang ». Le peuple britannique apporta son soutien à Enoch Powell mais les médias ne retinrent de son discours qu’une expression, celle des « fleuves de sang ». Enoch Powell fut brisé par le Système qui lui préféra le pâle Edward Heath. Plus tard, la leçon fut retenue par Margaret Thatcher : pour conserver le pouvoir et imposer des réformes libérales, la « Dame de fer » sut mobiliser l’esprit national pour reconquérir les Malouines mais laissa des pans entiers du Royaume-Uni s’islamiser et s’africaniser.
    http://www.youtube.com/watch?v=7wGtcloE0i8&feature=related

    1979 : la campagne de presse contre la « Nouvelle Droite »

    Durant l’été 1979, les grands médias lancèrent une campagne de presse massive visant à disqualifier des clubs de réflexion (GRECE et Club de l’Horloge) et un journal en plein essor, le Figaro Magazine,tout en « compromettant » le RPR et l’UDF. Sans qu’il y ait eu une seule phrase à reprocher aux mis en cause, l’objectif était de frapper d’interdit certaines idées : celles qui valorisaient les origines européennes de la civilisation française, celles qui prenaient en compte la diversité et l’originalité des cultures, celles qui relativisaient le rôle de l’acquis par rapport à l’inné. Toutes idées jugées non « correctes » tant par les tenants d’un marxisme finissant que par les partisans de la nouvelle idéologie des droits de l’homme en train de se constituer autour de Bernard-Henri Lévy.
    http://www.polemia.com/article.php?id=2737

    1980 : l’attentat contre la synagogue de la rue Copernic

    Le 3 octobre 1980, une bombe explosa devant la synagogue de la rue Copernic à Paris. Immédiatement « l’extrême droite » fut accusée. Et le président de la LICRA, Jean Pierre-Bloch affirma : « Les assassins, ce sont aussi ceux qui ont créé le climat » ; il visait là les journalistes duFigaro Magazine, ciblés aussi par BHL. Quant au pouvoir exécutif de Giscard, Barre et Bonnet (ministre de l’Intérieur), il fut accusé de complaisance avec l’ « extrême droite ». On sut très vite pourtant que l’attentat était d’origine proche-orientale mais l’effet politique des accusations mensongères fut redoutablement efficace : la direction du Figaro Magazine fut épurée et Valéry Giscard d’Estaing battu à l’élection présidentielle de mai 1981. 
    http://www.polemia.com/article.php?id=2735

    1980 : le parti communiste et le bulldozer de Vitry

    Le 24 décembre 1980, la municipalité de Vitry, conduite par son maire, bloque au bulldozer la construction d'un foyer de travailleurs immigrés devant abriter 300 travailleurs maliens. Le maire Paul Mercieca est soutenu par Georges Marchais puis par une résolution du Comité central du parti. Georges Marchais affirme alors qu’ « il faut stopper l’immigration officielle et clandestine ».

    Une campagne médiatique se déclenche alors contre le parti communiste. Etre allié de l’Union soviétique et défendre le goulag ne l’empêchait pas du tout de disposer d’un accueil favorable dans les médias ; en revanche, refuser l’immigration l’expose à la diabolisation. Pour y échapper, et malgré le soutien des populations locales, le parti communiste plie et se soumet aux dogmes de « l’antiracisme ». Il y perdra progressivement la totalité de son électorat populaire aujourd’hui partiellement remplacé par l’électorat immigré. 
    http://www.dailymotion.com/video/xctabd_le-communisme-a-la-papa_news

    1983 : Dreux et le Front national

    Aux élections municipales de 1983, le thème de l’immigration, abandonné par le parti communiste, revient sur le devant de la scène, notamment dans le XXe arrondissement de Paris où Jean-Marie Le Pen est candidat et à Dreux où Jean-Pierre Stirbois conduit la liste du Front national. La socialiste Françoise Gaspard ayant fraudé pour être réélue en mars 1983, les élections de Dreux sont annulées ; de nouvelles élections ont lieu en septembre : pour emporter la ville, la liste RPR/UDF fusionne au deuxième tour avec celle de Jean-Pierre Stirbois. La gauche lance alors une campagne de diabolisation du Front national et reçoit pour la circonstance le soutien de Simone Veil que ce choix isole au sein du RPR et de l’UDF.

    1986 : la mort de Malik Oussekine et le sida mental

    En 1986, le gouvernement Chirac cherche à réintroduire la sélection à l’université et à réformer le code de la nationalité. La gauche et les organisations antiracistes subventionnées organisent alors des manifestations violentes de protestation.

    Dans le Figaro Magazine du 6 décembre, Louis Pauwels dénonce « le monôme des zombies » : « Ce sont les enfants du rock débile, les écoliers de la vulgarité pédagogique, les béats nourris de soupe infra-idéologique cuite au show-biz, ahuris par les saturnales de “Touche pas à mon pote”. (…) L’ensemble des mesures que prend la société pour ne pas achever de se dissoudre : sélection, promotion de l’effort personnel et de la responsabilité individuelle, code de la nationalité, lutte contre la drogue, etc., les hérisse. (…) C’est une jeunesse atteinte d’un sida mental. »

    Le même 6 décembre, à l’issue de la destruction d’une barricade par la police, un immigré sous dialyse rénale, Malik Oussekine, trouve la mort. Une puissante campagne de sidération de l’opinion s’engage et débouche finalement sur le retrait des lois sur l’université et la nationalité. Formule choc qui illustre bien la baisse des capacités immunitaires et de défense de la société, le « sida mental » est au cœur du scandale médiatique. Mais l’enchaînement des événements montre sa réalité. Aujourd’hui encore c’est le « sida mental » qui rend impossible la répression des émeutes ethniques dans les banlieues de l’immigration.

    1987 : le « détail » de Jean-Marie Le Pen

    Le « détail » de Jean-Marie Le Pen est souvent considéré – par ses partisans comme par ses adversaires – comme l’explication majeure de la diabolisation du Front national (le mot « détail » a lui-même été diabolisé !). Ce point de vue mérite d’être fortement nuancé voire corrigé :

    • - d’abord, parce que l’affaire du « détail » ne fut qu’une opération de diabolisation parmi beaucoup d’autres ; il est d’ailleurs intéressant de constater que la campagne de presse contre le « détail » de Jean-Marie Le Pen ne se déclencha pas immédiatement après l’émission « RTL/Le Monde » mais… 48 heures plus tard ; émotion et indignation ne furent pas instantanées mais programmées ;
    • - ensuite, le « détail » survenu en septembre 1987 n’empêcha pas Jean-Marie Le Pen d’obtenir les 500 parrainages de maire nécessaires à sa candidature à l’élection présidentielle, ni de rassembler, au 1er tour, 14,5% des suffrages, doublant quasiment le nombre de ses voix par rapport aux élections législatives précédentes.

    1990 : la profanation de Carpentras

    Il y a chaque année – ce qui est déplorable – plusieurs centaines de profanations de cimetières. Dans plus de 90% des cas il s’agit de cimetières catholiques et cela n’émeut personne dans la classe politico-médiatique. Il n’en va pas de même lorsqu’il s’agit de profanations de sites musulmans ou juifs.

    A l’origine, la profanation du cimetière de Carpentras ne fit l’objet que d’une simple dépêche de quelques lignes sur l’AFP ; puis elle fut mise en scène par le ministre de l’Intérieur, Pierre Joxe, et devint un événement national de première ampleur. L’ensemble fut couronné par une grande manifestation PS/RPR/PC/UDF/LCR/SOS-Racisme/LICRA conduite par François Mitterrand.

    L’ancien directeur des RG, Yves Bertrand, a décrit l’affaire dans un livre de mémoires, n’hésitant pas à la qualifier de manipulation médiatique, sans se prononcer sur l’origine de l’acte lui-même si ce n’est sur la parfaite innocence du Front national. Parfaite innocence qui n’empêcha pas que soit brisée l’ascension du Front national qui venait pourtant d’obtenir l’élection d’un député au scrutin majoritaire (Marie-France Stirbois).

    L’affaire de Carpentras reste dans les mémoires car c’est la plus forte opération de sidération des esprits des quarante dernières années. Sidération qui s’opéra donc sur la base, sinon d’un mensonge, du moins d’un fait fantasmé et qui permit, quelques semaines plus tard, le vote de la loi mémorielle qui porte le nom du député communiste Jean-Claude Gayssot : loi liberticide qui crée le délit d’opinion historique. http://www.polemia.com/article.php?id=1573

    2004 : l’affaire Vanneste, la diabolisation au nom de l’homophobie

    Le député UMP Christian Vanneste a déclaré, le 26 janvier 2005, dans des interviews à La Voix du Nord et à Nord Eclair : « L’homosexualité est une menace pour la survie de l’humanité […]. Je n’ai pas dit que l’homosexualité était dangereuse. J’ai dit qu’elle était inférieure à l’hétérosexualité. Si on la poussait à l’universel, ce serait dangereux pour l’humanité […]. Pour moi leur comportement est un comportement sectaire. Je critique les comportements, je dis qu’ils sont inférieurs moralement […]. »

    Propos normaux pour un député conservateur et un philosophe catholique mais qui valurent à Christian Vanneste une puissante campagne de diabolisation. Il fut d’ailleurs poursuivi devant les tribunaux pour « homophobie », un délit créé sur le modèle des précédentes lois liberticides à la suite d’un montage médiatique. Un homme agressé avait médiatisé les coups dont il avait été victime en prétendant que ses agresseurs l’avaient frappé en raison de son orientation sexuelle. En fait, son agression était le fait de son « compagnon ». Mais l’émotion suscitée par le montage médiatique permit la création par la loi du 31 décembre 2004 du délit d’ « homophobie ».
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Christian_Vanneste 

    2006/2009 : la diabolisation de Benoît XVI

    Il n’y a pas que les hommes politiques ou les intellectuels qui soient exposés à la diabolisation. Les hommes de Dieu aussi. Lorsque Jean-Paul II mourut, les médias mondiaux dressèrent le portrait robot du futur pape idéal : un Sud-Américain ou un Africain, progressiste, tourné vers les médias et attaché à une expression émotionnelle de la foi. Le Sacré Collège élut un cardinal allemand, intellectuel et philosophe, attaché à la raison et à la tradition. A partir de là toutes les occasions furent bonnes pour diaboliser le « pape allemand » :

    • - son discours de Ratisbonne, où il s’interrogeait sur la religion et la raison (et soulignait les différences entre le catholicisme et l’islam) ;
    • - ses propos africains sur le préservatif dont l’Eglise catholique peut pourtant difficilement… recommander l’usage.

    Dans ces deux cas la technique de diabolisation fut la même : la mise en exergue d’une phrase sortie de son contexte. La même technique que celle utilisée en 1968 contre Enoch Powell.

    Enfin la reductio ad Hitlerum fut aussi utilisée lors du rapprochement de Rome avec les évêques traditionalistes, l’un d’entre eux, Monseigneur Williamson, ayant tenu des propos révisionnistes, propos, certes, condamnables au regard du droit français (mais non du droit britannique) mais propos ne relevant en rien du droit canon (à moins de changer les dogmes de l’Eglise catholique).

    Bien entendu ces campagnes médiatiques ne sont que des prétextes utilisés par l’oligarchie médiatique dominante pour s’opposer à toute forme de retour vers la tradition catholique dont l’Eglise s’est éloignée à la suite de Vatican II. http://www.polemia.com/article.php?id=2002

    Les diabolisés : les nouveaux dissidents

    Les diabolisateurs sont les hommes d’influence qui tiennent le « manche ». Ce sont des hommes de pouvoir médiatique, politique ou financier, souvent défenseurs de groupes de pression communautaristes.

    Les diabolisés sont, eux, très divers : on y trouve des intellectuels, des hommes politiques, des hommes d’Eglise. Par-delà leurs différences, on trouve quelques points communs : souvent une grande culture, un attachement à des traditions, toujours du courage et de la lucidité et des convictions fermes qui les amènent à s’opposer au « politiquement correct », au « moralement correct », à « l’historiquement correct ».

    Le club des « diabolisés » fait penser aux clubs des dissidents des régimes totalitaires, ces régimes si bien décrits par George Orwell dans 1984. Des dissidents que le pouvoir soviétique qualifiait de « hooligans » !

    Ce qui prouve qu’être diabolisé, c’est plus qu’honorable, même si cela peut coûter cher : Louis Pauwels n’entra pas à l’Académie française, Enoch Powell se vit barrer la route de Downing street, Christian Vanneste ne deviendra jamais ministre et Benoît XVI aura toujours du mal à être aimé des grands médias !

    Comment combattre la diabolisation ?

    Une précision d’abord : la diabolisation ne s’évite pas, sauf par le silence, la repentance et le reniement de convictions non conformes. Il ne sert à rien, non plus, de « hurler avec les loups » et de tenter de dénoncer ceux qui seraient encore plus diabolisables que soi. Là aussi c’est aller contre l’honneur et contre ses propres intérêts car cela revient à s’inscrire dans la logique des diabolisateurs.

    Alors, quand on refuse de suivre la pente dominante – à quelque niveau que l’on se trouve – il faut s’apprêter à faire face à la diabolisation.

    Avec lucidité et courage. Il n’est pas toutefois interdit d’être habile : défendre des idées non conformistes c’est comme une course d’arêtes, cela implique de ne tomber ni d’un côté ni de l’autre ; il ne faut céder ni à la facilité ni à l’excès.

    Mais il faut aussi faire face aux diabolisateurs : dévoiler leurs arrière-pensées et les intérêts qu’ils servent ; effectuer les rappels historiques nécessaires ; et se poser une bonne question : Qui dans l’histoire a laissé sa marque sans avoir, à un moment ou à un autre, été diabolisé par les intérêts du moment ?

    http://archives.polemia.com/article.php?id=3343