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culture et histoire - Page 1377

  • Charles Péguy, fils mal-aimé de la gauche française

    Il y a 100 ans, Péguy était tué à la guerre. Ecrivain déroutant, il fut tour à tour socialiste et dreyfusard, puis fervent chrétien et patriote, sans rien renier de ses engagements initiaux. Incompris et caricaturé, la gauche l’a largement renié. Elle a eu tort.

    Il fut le premier des écrivains reconnus à périr à la Grande guerre, quand le conflit faisait encore mouvement avant de s'enterrer dans les tranchées. Le 5 septembre 1914, alors que les armées se portent à la rescousse d'un Paris menacé, Charles Péguy est abattu d'une balle en plein front dans un champ près de Meaux. Il a 40 ans, et occupait jusqu'alors le grade de lieutenant dans l'armée de réserve. 

    Une fois sa disparition notifiée, un hommage unanime fut rendu à cette grande voix des lettres françaises, essayiste et poète, et à son sacrifice mené pour la défense de la patrie. Un siècle après, en revanche, les évocations de sa mémoire sont rares, en dehors du cercle des péguystes fervents (tel le Centre Charles-Péguy d'Orléans, qui vient d'ouvrir un musée à lui consacré). Notamment si on compare celles-ci avec l'abondante production éditoriale et médiatique mise en place pour le centenaire de l'assassinat de Jaurès. 

    Si leur influence était sans commune mesure (l'un fut chef de parti quand l'autre demeura relativement isolé), les deux hommes avaient été un temps liés d'amitié, partageant les mêmes idéaux socialistes, avant de mettre un terme brutal à leurs relations. Or les motifs du contentieux disent tout de la difficulté d'appréhender le personnage complexe qu'est Péguy, et sa réception toujours brouillée et problématique.

    Rupture avec Jaurès

    Au tournant du XXe siècle, Charles Péguy, qui était auparavant un des plus ardents animateurs de la défense socialiste de Dreyfus, commence à prendre ses distances avec Jaurès et par delà, tout le mouvement socialiste officiel. Alors que le député de Carmaux tente d’accommoder le marxisme avec la tradition républicaine, Péguy entend rester fidèle à un socialisme de tradition française, mélange de courants utopistes et des principes mutualistes d'un Proudhon ou d'un Leroux. 

    Chez lui, la vision ne s’embarrasse guère de conditions historiques et autre rapports de production, et mise avant tout sur la réforme morale et les liens coopératifs. Surtout, elle entretient une méfiance instinctive, quasi anarchisante, avec le pouvoir et la politique –dont les noces avec le socialisme sont susceptibles selon lui de conduire à des postures démagogiques, et notamment à la pire d'entre elles, la «démagogie intellectuelle». 

    Cette question tourne bientôt chez lui à l'obsession, et n'est pas étrangère à sa rupture avec la presse socialiste accréditée au profit du lancement de ses Cahiers de la quinzaine, avec pour devise «Dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, dire bêtement la vérité bête, ennuyeusement la vérité ennuyeuse, tristement la vérité triste». Lancée avec beaucoup d'ambition mais peu de moyens, la revue propose à chaque numéro le traitement d'un grand thème par un auteur, mis en balance avec la publication in extenso de pièces et documents sur le sujet. Un peu l'ancêtre du «fact checking» d'aujourd'hui. 

    Péguy laisse sa santé dans l'aventure en assurant seul une partie de la rédaction –il multiplie les pseudonymes– en corrigeant les copies et en allant jusqu'à superviser personnellement la typographie. Il évite de justesse la faillite à de multiples reprises, les ventes ne parvenant jamais vraiment à décoller, à son grand désespoir. 

    Religiosité

    Il faut dire que l'évolution personnelle de Péguy prend une tournure singulière: le socialisme utopique de ces débuts, dont les accents quasi évangéliques n'étaient pas sans évoquer le christianisme des catacombes, prend au fil des ans une tournure franchement religieuse. Aux prises avec de dures conditions matérielles, inquiet pour l'avenir de sa famille (il a avec son épouse, Charlotte Beaudoin, quatre enfants), Péguy succombe à la nostalgie de l'enfance dans ce milieu rural et pauvre des faubourgs d'Orléans, dont il s'était extrait par les vertus de l'école laïque et obligatoire. Voilà que devenu homme, il y revient, loue les qualités des âmes de jadis, paysans, ouvriers ou artisans préservés de la corruption moderne et des vices bourgeois. 

    Les accents qu'il prend dans son pamphlet L'argent (1913) annoncent parfois Orwell, autre électron libre, comme lui «anarchiste conservateur» et défenseur du bien commun (common decency), la dignité ordinaire des gens simples. Péguy s'interroge sur le peuple, entreprend de remonter à sa source, de faire résonner sa voix, son espérance, son credo. Habité par une foi qui maintenant déborde et le submerge, Péguy produit des milliers de vers, entendus comme les suppliques des damnés de la terre, remontant le fil du temps et la longue lignée de sa généalogie anonyme. On y croise la figure de Jeanne d'Arc, héroïne chrétienne et populaire par excellence, quand ce n'est pas Dieu lui-même qui médite sur la création du monde. Péguy reste en marge de l'Eglise (dont il critique la situation à la remorque des classes aisées), mais n’a de cesse de prier et se lance dans le pèlerinage. Mais pour son lectorat dont le profil type dessine un instituteur d'opinion radical-socialiste, l'évocation fiévreuse de la cathédrale de Chartres a quelque chose de déroutant : plus le profil religieux de Péguy s'affiche dans sa revue, et plus les désabonnements suivent.

    Pour la guerre

    Prise de distance politique avec les socialistes, suivie d'une crise mystique. Le dossier de Charles Péguy est d'ores et déjà chargé, mais c'est sur sa condamnation du pacifisme de Jaurès qu'achoppe aujourd’hui la rencontre avec les contemporains, le cantonnant dans l'enfer des auteurs étiquetés «réacs». Voyons ce qu'il en est.

    Sur la guerre qui va venir interrompre brutalement le cours de la «Belle époque», on ne peut que donner rétrospectivement raison à Jaurès contre la plupart des acteurs de son temps. Percevant avec sagacité que la modernisation des armements risquait de faire payer aux nations un tribut particulièrement lourd, il tente de prévenir le conflit de tout son poids. 

    Péguy, lui, est persuadé depuis 1905 (date où il publie Notre patrie) et l'accumulation des incidents diplomatiques avec l'Allemagne que la France ne coupera pas à la guerre, et plaide pour un réarmement autant militaire que moral en vue du conflit. Sa méfiance envers la technique industrielle –il oppose le travail soigné de l'artisan du bois à la production en série de l'acier, matière «prostitutionnelle» par excellence– et sa conscience de la barbarie toujours afférente chez l'homme auraient pu le prévenir davantage. C'est la thèse de son disciple et proche Romain Rolland, qui fuira en 1914 le bellicisme ambiant pour publier depuis les alpages suisses son fameux Au-dessus de la mêlée, qui lui vaudra l'admiration de Gandhi: Péguy n'aurait été sur ce coup-là pas assez «péguyste», n'aurait pas été au bout de sa logique et aurait ainsi manqué l'intuition de l'orage d'acier qui allait s'abattre sur l'Europe. 

    Mais Péguy a alors l'esprit ailleurs: nourri des vers héroïques de Hugo et Corneille, il voit dans la guerre une «épreuve de vérité» où toutes les mystiques françaises, celle de Saint-Denis comme celle de 1789, ont ensemble rendez-vous avec leur destin. Tout à sa fièvre belliciste, il voue aux gémonies le pauvre Jaurès, lui prédisant un sort mauvais: 

    «En temps de guerre, il n'y a plus qu'une politique, et c'est la politique de la Convention nationale. Mais il ne faut pas se dissimuler que la politique de la Convention nationale c'est Jaurès dans une charrette et un roulement de tambour pour couvrir cette grande voix.»

    Une rhétorique terrible, quand bien même elle fut fort répandue à l'époque. Même les thuriféraires les plus ardents de Péguy prennent aujourd'hui leur distance avec cette agressivité à l'endroit de l'ancien mentor. Pour noircir le tout, Vichy tentera de récupérer sa figure, en évacuant le penseur pour ne retenir de lui que les traits édifiants du paysan chrétien mort à la guerre. L'affaire Péguy semble dès lors entendue, et son cas irrécupérable.

    Contre l’antisémitisme

    L’instrumentalisation de Péguy par Vichy tenait pourtant largement de la fraude et du contresens, rappela Jean Bastaire, intellectuel chrétien et socialiste libertaire, dans un livre, Péguy contre Pétain. Le cénacle gâteux de la station thermale, compromis avec l'occupant, n'aurait pu que répugner à Péguy l'ardent républicain. Relisons l'admonestation de Péguy au sujet de l'éternelle querelle de la guerre juste, qui sonne comme un avertissement à l'endroit de la collaboration et l'abandon des principes:

    «L’idée de la paix à tout prix (...) c’est que la paix a un prix unique à ce point que mieux vaut une paix dans l’injustice qu’une guerre dans la justice. Dans le système Droits de l’homme (et je n’ai pas besoin de le dire dans le système chrétien), un ordre fondé sur l’iniquité n’est pas un ordre; une paix fondée sur l’iniquité n’est pas une paix..

    On comprend mieux sur ces mots qu'une partie de la résistance se soit aussi réclamée de lui, à commencer par Charles De Gaulle qui salua les Français libres rassemblés à Londres en citant la prière de Péguy tirée d'Eve: 

    «Mère, voici devant toi tes fils qui se sont tant battus...»

    Autre point primordial, Péguy restera toute sa vie un opposant farouche à l'antisémitisme, qui contaminait pourtant à l'époque non seulement la droite mais aussi une partie de la gauche. 

    «C'est pas facile d'être juif. Avec vous. Et même sans vous», déclare Péguy aux antisémites. «Le seul de mes créanciers qui se soit conduit avec moi (…) avec la dureté, avec la cruauté d'un usurier de Balzac n'était point un Juif. C'était un Français, j'ai honte à le dire, on a honte à le dire, c'était hélas un «chrétien» trente fois millionnaire. Que n'aurait-on pas dit s'il avait été juif?»

    Cette philippique est extraite de Notre jeunesse, son essai le plus célèbre, rédigé au temps de la maturité, en 1910. Alors que les nationalistes se réjouissent de son virage chrétien et patriotique, Péguy se refuse dans le livre à condamner ces engagements passés, mieux, il en fait l’apologie, et juge qu’il leur est au fond resté fidèle. Au sujet de la défense de Dreyfus, dit-il, «tout au fond nous ne voulions pas que la France fut constituée en état de péché mortel.» Lui est resté pur, mystique, à la différence de ceux qui se livrent à de la politique, qui convoitent le pouvoir pour lui-même, qu’ils soient du Parti socialiste ou de l’Action française. Le livre évoque longuement à l’inverse la figure pour lui tutélaire de Bernard Lazare, pionnier du dreyfusisme, journaliste, anar et israélite, «cet athée ruisselant de la parole de Dieu». Péguy le décrit comme un descendant lointain des prophètes d’Israël, chargé de rappeler constamment au peuple complaisamment soumis aux puissances de l’heure le prix de la vérité. Qu’un écrivain de ce temps et de ce milieu ait ainsi l’intuition de la puissance subversive du judaïsme prophétique reste quelque chose d’unique, qui lui vaudra plus tard l’admiration du philosophe et kabbaliste Gershom Scholem.

    Un style unique

    Enfin, Péguy rédige d’une facon singulière, des bouts de phrases inlassablement repris, policés, précisés, comme les gestes d’un artisan, comme sa mère qui s’épuisait à gagner sa vie en rempaillant des chaises à Orléans. Un style répétitif et hypnotique, attaché à arracher le voile d’illusion de la vie moderne et de la domination bourgeoise sur les esprits, qui fascina des philosophes comme Daniel Bensaid ou Gilles Deleuze, peu suspects de conservatisme. 

    Malgré sa sévérité, ses excès, Péguy touche par son entière sincérité, sans calcul, perpétuellement tiraillée entre l’espoir du changement et la préservation de l’ héritage. Une recherche qui peut rencontrer aujourd’hui quelque écho, en ces temps de déshérence idéologique, après l’écroulement des grands mythes progressistes. Montrons-nous donc indulgents pour Péguy, cet enfant entêté et mystique, ce chrétien avide de fraternité, qui refusait de croire à la damnation éternelle. Après tout, nous autres modernes, avons aussi beaucoup à nous faire pardonner.

    Samuel Bartholin - Slate :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EukAVypllyubcucByC.shtml

  • Entretien avec Grégoire Gambier, de l’Institut Iliade : « Il y a urgence à décoloniser notre imaginaire »

     L’Institut Iliade organise le 25 avril prochain un colloque, « l’univers esthétique des Européens ». Novopress est allé interroger son porte-parole, Grégoire Gambier.

    Rien ne nous oblige à accepter « la loi du pognon », et pire encore la « soumission » à une culture étrangère à nos valeurs.

    NOVOpress : L’Institut ILIADE organise son colloque annuel le 25 avril prochain à la Maison de la Chimie, avec pour thème « l’univers esthétique des Européens ». Pourquoi un tel choix ?

    Grégoire Gambier : Parce que la réaffirmation de notre univers esthétique, et donc éthique, nous apparaît impérieuse. L’art européen est fondamentalement un art de la représentation, celle de l’homme et du divin. Il est à la fois le terreau et le vecteur d’une vue du monde où la beauté et le sacré sont indissociables. Et où notamment la figure de la femme, de Diane chasseresse à la Vierge Marie, de la Dame de Brassempouy à la Vénus de Botticelli, occupe une place essentielle. Or cette spécificité plurimillénaire est aujourd’hui attaquée, voire niée par deux formes de totalitarisme.

    Celui de l’islam radicalisé, bien sûr, dont la fureur iconoclaste et fortement misogyne apparaît au grand jour partout où il peut se déployer sans limites : en Afghanistan hier, en Irak et en Syrie aujourd’hui – en Europe demain ? Mais aussi le totalitarisme du marché, la prétention de « l’avoir » à supplanter « l’être », qui nous impose une forme de dictature de la laideur, dont les provocations dérisoires de « l’art contemporain » ne constituent qu’un des aspects. Dans les médias comme dans nos villes, les zones commerciales et jusque dans nos champs et sur nos rivages avec la prolifération des éoliennes, c’est bien notre univers esthétique, mental, qui est agressé par le règne de la vulgarité, de la consommation et de l’utilitarisme « technicien ». Or rien ne nous oblige à accepter « la loi du pognon », et pire encore la « soumission » à une culture étrangère à nos valeurs !

     

    NOVOpress : Mais dès lors, que proposez-vous ?

    Grégoire Gambier : Commencer par le commencement ! En retrouvant dans les plis de notre plus longue mémoire, dans les sources premières et toujours pérennes de notre identité, de notre histoire, les ressources nécessaires au réveil de la conscience européenne, aujourd’hui « en dormition ». C’est tout l’objet de l’Institut Iliade, qui s’inscrit dans le sillage de Dominique Venner afin d’œuvrer à la transmission de l’héritage et des valeurs de la civilisation européenne. Une transmission qui passe par l’information et la communication en direction du plus grand nombre, mais aussi par la formation de nouvelles générations d‘acteurs du débat intellectuel, de militants, d’animateurs capables de donner à l’action civique ou politique la dimension culturelle et métapolitique indispensable. À rebours du « droit » des individus à s’affranchir de toute réalité civilisationnelle et anthropologique, jusque dans les liens du mariage, et même du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », nous entendons rappeler le devoir de chaque peuple et de chacun de ses membres à rester lui-même. Car nous sommes avant tout des héritiers, comptables du sacrifice de nos aïeux, responsables des enfants à venir.

    Lorsque l’islamologue René Marchand affirme que « les grandes civilisations ne sont pas des régions sur une planète, mais des planètes différentes », nous entendons que ne sommes pas de nulle part : nous sommes ici chez nous. Encore faut-il l’affirmer, sereinement mais fermement, en démontrant toute la richesse et la singularité de notre culture, la légitimité de notre inscription dans l’histoire, sur un territoire déterminé. C’est cette certitude qu’il convient de forger, cette légitimité qu’il faut rendre incontestable. Il n’y aura pas de réponse au défi du « grand remplacement » sans un « grand ressourcement » préalable, un refus du « grand effacement » de notre mémoire et de notre identité. C’est ce à quoi nous travaillons. C’est ce qu’illustrera notamment notre colloque, car il y a urgence à décoloniser en premier lieu notre imaginaire, à promouvoir une vue du monde en rupture avec le moment mortifère que nous connaissons aujourd’hui.

    NOVOpress : Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur le contenu du colloque du 25 avril ?

    Grégoire Gambier : Organisé comme l’année dernière dans la prestigieuse enceinte de la Maison de la Chimie, à Paris, il proposera une approche « polyphonique » de l’univers esthétique des Européens. Polyphonique quant à sa présentation, avec des interventions de fond mais également des évocations plus oniriques et imagées de quelques hauts-lieux « où souffle l’esprit européen », comme autant d’invitations au voyage, ainsi qu’une décoration originale de la salle et, bien sûr, des stands variés. Seront notamment proposés à la vente, uniquement à l’occasion de ce colloque, un retirage exceptionnel du premier numéro de La Nouvelle Revue d’Histoire consacré à « 40 siècles d’identité française », ainsi que l’affiche officielle et celles réalisées par des artistes à qui nous avons donné « carte blanche » pour illustrer leur vision de la civilisation européenne. La plupart d’entre eux seront d’ailleurs présents afin d’échanger avec les participants et dédicacer leurs œuvres.

    Cette manifestation se veut également polyphonique sur le fond, puisque seront évoqués tout à la fois l’art figuratif et la musique, la poésie, les textes religieux, le rapport à la nature ou au sacré… Sans prétendre faire le tour du sujet, il s’agira d’en aborder quelques points saillants, mais toujours opératifs pour aujourd’hui. Ainsi, lorsqu’Alain de Benoist traitera de l’art européen comme d’un « art de la représentation », il s’agira de souligner notre altérité par rapport à des cultures et des religions qui refusent le principe même de la représentation de l’homme et du sacré. La présence de Slobodan Despot et de Christopher Gérard, les évocations de la forêt de Brocéliande par Marie Monvoisin, du château de la Wartbourg par Philip Stein, ou encore de la tour de Belém, à Lisbonne, par Duarte Branquinho, attesteront de la réalité de l’Europe comme communauté de destin – une réalité charnelle qui ne saurait être sacrifiée au prétexte d’une dénonciation par ailleurs nécessaire de la « construction européenne ».
    Quant à Javier Portela, il appellera à une « dissidence par la beauté » qui passe également par le sens retrouvé de la fête, dans notre capacité à « réenchanter le monde » jusque dans les actes les plus quotidiens. Comme le souligne Adriano Scianca, qui évoquera pour sa part le Mont Palatin : « Dans un monde à la laideur inouïe, celui qui sait donner des expériences de beauté est révolutionnaire ! » Soyons donc révolutionnaires !

    Propos recueillis par Yves Lejeune

    Renseignements et inscriptions : institut-iliade.com/2015-lunivers-esthetique-des-europeens

    Voir aussi

    Radio Courtoisie : Libre Journal des idées politiques du 17 avril 2015 : “Plongée au cœur des réseaux de pouvoir ; De la défense culturelle à la défense physique” (extrait)

    http://fr.novopress.info/186062/entretien-gregoire-gambier-linstitut-iliade-il-y-urgence-decoloniser-notre-imaginaire/#more-186062

  • Jean-Paul Brighelli : Tableau noir, essai sur l’effondrement de l’école (Janvier 2015)

    Jean-Paul Brighelli présente son ouvrage “Tableau noir” et partage ses analyses sur le système d’éducation.

    http://fortune.fdesouche.com/

  • Durée de la journée de travail au Moyen-Âge

    En matière de durée de la journée de travail, l’idée qui paraît animer les règlements du XIIIe siècle et qui se justifie par des considérations de bon sens, d’humanité et d’intérêt professionnel sainement entendu, est la suivante : il n’est ni juste, ni avantageux de surmener l’ouvrier ; la fixation de la journée de travail ne doit donc pas être abandonnée à l’arbitraire des patrons, mais doit au contraire être réglementée par les statuts de chaque corporation, conformément à l’équité et aux usages

    Cette idée admise, il restait à déterminer les limites de la journée de travail. La presque unanimité des statuts en fixe le commencement au lever du soleil ou à l’heure qui suit ce lever. Pour beaucoup de métiers, le signal précis de la reprise du travail était donné par le son de la corne annonçant la fin du guet de nuit. En revanche, le travail ne finissait pas à la même heure pour tous les métiers. Parfois, il ne se terminait qu’à la tombée de la nuit, c’est-à-dire à une heure variable selon les saisons. Parfois, au contraire, le signal de la cessation du travail était donné par la cloche de l’église voisine sonnant complies, ou par le premier crieur du soir comme pour les batteurs d’archal ou les faiseurs de clous. D’autres métiers quittaient l’ouvrage plus tôt encore, à vêpres sonnées : ainsi des boîtiers et des patenôtriers d’os et de corne.

     

    Le motif le plus souvent donné pour justifier cette limitation de la durée du travail est la crainte que la fatigue de l’ouvrier et l’insuffisance de la lumière n’exercent une influence fâcheuse sur la qualité de la fabrication. « La clarté de la nuit, dit le statut des potiers d’étain, n’est mie si souffisanz qu’ils puissent faire bone œuvre et loïal ». Mais l’intérêt de l’artisan lui même n’est évidemment pas étranger à l’adoption de cette mesure. D’après le statut des baudroiers, la limitation de la journée de travail a été instituée « pour eux reposer ; car les jours sont loncs et le métier trop pénible » (Livre des Métiers).

    Par exception, quelques rares corporations autorisent le travail de nuit (ouvriers de menues œuvres d’étain et de plomb, teinturiers, tailleurs d’images, huiliers, boursiers). Chez les foulons, le travail finissait au premier coup de vêpres (en carême, à complies), ce que les statuts expriment en disant que les valets ont leurs vesprées (leurs soirées). Mais si le maître avait métier (besoin d’eux), il pouvait les allouer par contrat spécial pour la durée de la vêprée, après s’être entendu avec eux sur le prix. Toutefois cette vêprée ne pouvait se prolonger au delà du coucher du soleil, ce qui signifie sans doute ici : jusqu’à la disparition complète du soleil. La journée ouvrable était ainsi, moyennant un salaire supplémentaire, allongée de deux ou trois heures.

    Les règles qui précèdent permettent de déterminer assez exactement la durée de la journée normale de travail dans les corps de métier. La journée, commençant presque uniformément avec le jour (ou tout au moins dans l’heure qui suivait le lever du jour) et se terminant le plus souvent au soleil couchant, sa durée était évidemment variable selon les saisons.

    Théoriquement, cette durée de la journée de travail eût dû varier d’un minimum de 8 heures 1/2 en hiver à un maximum de 16 heures en été. Mais ce maximum de 16 heures n’était jamais atteint, et le travail effectif ne devait dépasser en aucune saison 14 heures à 14 heures 1/2. En effet, les règlements ou la coutume accordaient à l’ouvrier deux repos d’une durée totale d’environ 1 heure 1/2 pour prendre son repas (chez les ouvriers tondeurs de drap, au XIVe siècle, il était accordé une demi-heure pour le déjeuner et une heure pour le dîner) ; en outre et comme il vient d’être dit, dans un grand nombre de métiers, le travail se terminait en toute saison à complies (7 heures), ou même à vêpres (4 heures du soir).

    Quelques statuts renferment des dispositions spéciales. Ainsi, les statuts des foulons du 24 juin 1467 paraissant constater un ancien usage, fixent la durée du travail en hiver à 11 heures (de 6 heures du matin à 5 heures du soir) ; et en été à 14 heures (de 5 heures du matin à 7 heures du soir) ; mais il y a lieu de déduire de cette durée au moins 1 heure 1/2 pour les repas, ce qui suppose une journée de travail effectif de 9 heures 1/2 en hiver, à 12 heures 1/2 en été. Chez les ouvriers tondeurs de drap, la journée d’abord fixée en hiver à 13 heures 1/2 avec travail de nuit fut réduite en 1284 à 9 heures 1/2 par suite de la suppression du travail de nuit ; en été, ces ouvriers commençaient et finissaient le travail avec le jour.

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  • Aimer la France ?

    La France, son histoire millénaire, ses façons de vivre selon les usages et habitudes de chaque région, vallées ou monts, est actuellement dans un tournant. Qui peut comprendre et accepter des lois nouvelles dont le but est de faire oublier aux Français leurs racines et leur manière de vivre ?

     

    Héritier depuis plus de mille ans de cette histoire, de cette France à laquelle nous tenons tant, je me permets de croire que la plupart des Français sont viscéralement attachés aux us et coutumes de leur terre, respectés par les Rois et condamnés à une sorte de destruction, souterrainement forte, pour que les générations à venir ne connaissent plus rien de leur identité. Actuellement, bien des gens de notre pays troublés et pervertis par des libertés annoncées ne peuvent qu’être totalement désorientés, car si on perd le sens de ce qui est dans la justesse et le chemin du devenir… qui pourrait souhaiter que ceux là, dans une liberté incontrôlée, ne se retrouvent piégés dans une cage, pseudo européenne, manipulée par des capitalistes mondialistes !

    Comme vous j’aime la France et j’ai bien des raisons de l’aimer et de tout faire dans la mesure de nos moyens, empêcher qu’elle ne soit détruite à jamais. Sous prétexte de modernité, certains semblent ne pas comprendre qu’oublier ses racines, accepter la destruction de ce qui transformerait notre pays en un carrelage sans signification, serait vouer à détruire, peut-être sans s’en rendre compte, le sens de la vie qui nous a été transmise depuis plus de mille ans.

    Depuis Clovis, la responsabilité des Rois fut toujours d’essayer d’aider ce pays que nous aimons tant à s’agrandir pour mieux se comprendre. Je ne reviendrais pas sur les événements inconséquents et terribles de la Révolution française, dont nous payons encore le coût économique et social. Mais nous pouvons souhaiter que les Français de France ou d’ailleurs comprennent l’importance d’une civilisation forte que certains voudraient voir disparaître. [....]

    La suite sur le blog du Comte de Paris

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Aimer-la-France

  • Un ministre français participe au grand mensonge de Sétif

    Le secrétaire d'Etat français chargé des Anciens combattants, Jean-Marc Todeschini, a rendu dimanche un hommage aux victimes algériennes de Sétif en 1945. Jean-Marc Todeschini a déposé une gerbe de fleurs devant le Mausolée de la première victime de la répression du 8 mai 1945, Saal Bouzid. Selon la propagande du FLN, 45000 Algériens furent massacrés par les Français. En réalité : moins de 2700.

    Voici ce qu'en pense Jean Monneret :

    Rv"Multipliant les exagérations et les chiffres hyperboliques [...] il a monté une opération d’agit-prop, sans précédent, depuis l’époque stalinienne. [...] En face, trop rares sont ceux qui ont osé monter au créneau pour s’élever contre cette gigantesque opération de désinformation. [...] Elle vient de recevoir un renfort de qualité : celui de Roger Vétillard [...]. Adoptant avec rigueur la méthode historique, l’auteur a, selon ses propres termes [confronté] : « la vérité … à tous les éléments dont on dispose ». Evitant l’erreur, hélas trop répandue chez certains de nos compatriotes, d’utiliser des chiffres « idéologiques » et de défendre des a prioris en oubliant les avis opposés, il a comparé les témoignages dans leur diversité, et évalué les sources contradictoires, pour présenter des analyses aussi réalistes que possible. [...] Le résultat est là : les chiffres utilisés en Algérie et par la Ligue Arabe, apparaissent dans leur absurdité et leur manque de crédibilitél’aspect insurrectionnel du mouvement nationaliste, nié par certains, se dévoile, ainsi que les excès de la répression (sensibles à Guelma mais pas à Sétif). Nous sommes devant un travail d’histoire et il est excellent."

    Selon le Service historique de la Défense (SHD), on nous fait avaler que des Européens ont gratuitement et spontanément massacré des milliers d’Algériens.

    «Or c’est le contraire qui s’est produit […]. Cette version des faits est admise par tous les historiens, l’auteur commet donc une grossière erreur en montrant des Européens tirant sur des musulmans depuis leurs fenêtres. Si l’auteur souhaite évoquer le massacre de musulmans par des Européens à Sétif, il devrait situer sa scène au minimum le 9 mai, car c’est en réaction au massacre d’Européens du 8 que les Européens ont agi contre des musulmans

    François d'Orcival écrivait en 2010 :

    "Le matin du 8 mai 1945, un cortège que l’on évaluera entre 4 000 et 8 000 manifestants, conduits par 200 scouts musulmans, se dirige vers le monument aux morts pour célébrer la victoire. C’est la raison pour laquelle, dans un pays qui est encore en état de siège, ce défilé est autorisé. Mais surgissent alors dans la foule des drapeaux algériens interdits, des banderoles nationalistes pour célébrer l’“Algérie indépendante”. Tout cela a été préparé. Le sous-préfet appelle la troupe pour dresser un barrage, mais ses hommes sont en petit nombre : les drapeaux doivent être retirés. Un policier tente de s’en emparer. « C’est le signalde la bagarre, écrit alors le général Henry Martin, qui commande le 19e corps d’armée à Alger. Des coups de feu éclatent ; les manifestants se répandent dans la ville, assaillant à coups de feu, de couteau ou de bâton, les Européens rencontrés. On entend : “Tuons les Européens”… »

    Qui a tiré le premier ? Il semble bien que ce soit le policier, pour se dégager. En l’air ou à bout portant ? Un jeune manifestant tombe. Affolement. Des jeunes gens se mettent à attaquer le commissariat central. Puis c’est le déchaînement : jardiniers, commerçants, employés, colons, un directeur d’école, sont sauvagement agressés, atrocement mutilés. Le maire de la ville, socialiste nommé par les autorités de Vichy, est tué ; le chef de la section locale du parti communiste a les deux poignets tranchés. Le soir, on relève quatre morts parmi les émeutiers, mais vingt-huit parmi les Européens et quarante-sept blessés graves. À partir de ce moment, l’émeute s’étend dans tout le Constantinois.

    [...] Relevées en 1945, les pertes côté européen sont, selon les sources, de 102 à 113 victimes ; il y a deux fois plus de blessés. À cela s’ajoutent quelque 800 musulmans assassinés par les émeutiers pour leur francophilie. Côté musulman, le commandement militaire dénombre alors 2 628 tués ; le quotidien l’Humanité cite à l’époque le chiffre de 6 000. C’est la radio du Caire qui, la première, parlera de 45 000 victimes, bilan qui sera par la suite officialisé par le régime algérien. [...]"

    Michel Janva  http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html