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culture et histoire - Page 1375

  • Histoire du fascisme français

    L'extrémisme français entre deux époques. Une réponse aux thèses de Zeev Sternhell et un bilan actuel de la droite extrême.
    De nombreux ouvrages traitent de la montée de l’extrême droite en Europe et de la séduction des discours populistes dans un monde de plus en plus complexe. La France n’échappe pas à ce terrain d’études. De nouveaux mouvements extrémistes ravivent d’anciens démons de son histoire.
    Les deux ouvrages (un recueil et la revue Lignes) ici recensés sont à mettre en parallèle, comme un écho, du passé vers l’avenir. Leurs motivations sont différentes mais ils offrent une analyse pointue des différents mouvements à l’œuvre en France, d’une part au début du XXème siècle et, d’autre part au début du XXIème siècle.
    Ces périodes ne sont pas identiques même si la tentation est grande de construire des passerelles. Il n’en reste pas moins que le cas français passionne. Le berceau des libertés et des droits de l’homme n’a jamais été débarrassé d’une droite ultra-conservatrice. Elle a été l’occasion pour certains historiens d’affirmer que le fascisme prend sa source dans le pays de Rousseau, Voltaire et Montesquieu. N’est-ce pas trop?
    La France préfasciste d’avant-guerre
    Le débat, initié par l’historien israélien Zeev Sternhell, sur les origines françaises du fascisme ne cesse de se poursuivre. Il mobilise ses contradicteurs qui s’emploient avec détermination à démontrer que la thèse de l’historien des idées ne passe pas la barrière des faits, ni en France, ni en Europe. Non, la France n’est pas le pays où prend naissance, avant 1914, le mouvement fasciste qui inondera l’Europe. Ce n’est pas le travail global de l’historien, dont on peut relire la vie et la pensée dans le livre-entretien Histoire et Lumières, paru l'année dernière et commenté ici, qui est remis en cause. Sa thèse, issue de son étude des mouvements nationalistes français d’avant 1914, ne convainc pas. Pour le démontrer, des grandes signatures de la science politique française et européenne se rassemblent dans un ouvrage justement intitulé Fascisme Français?, et dirigé par Serge Berstein et Michel Winock, celui-là même qui fut, par le passé, l’éditeur de Sternhell... Winock ouvre la voie: même si des mouvements existent en France avant 1914, l’Italie connaît elle aussi sa part d’ombre. Plus grave est l’occultation par Sternhell de la Grande Guerre, qui porte les frustrations d’après-guerre et la violence des mouvements européens des années 1920 d’où naîtra le fascisme. Le mot est d’ailleurs prononcé pour la première fois en 1919, en Italie.
    Le rejet en France de l’absolutisme monarchique et clérical au XVIIIème siècle produira des réactions contre-révolutionnaires, mais de là à en faire un véritable système, la nomenklatura universitaire manque de s’étouffer.
    Rappel à l’ordre
    Les faits sont têtus et constituent un rappel à l’ordre salutaire qu’empruntent Alain-Gérard Slama, Jacques Julliard, Jean-Pierre Azéma, Paul Thibaud ou Jean-Noël Jeanneney. Ce n’est pas une union de circonstance, honorant la mémoire de Réné Rémond et défendant les intérêts d’une caste d’intellectuels directement visée par Sternhell. C’est, semble-t-il, la volonté de sortir d’une controverse et d’éclairer le lecteur sur les démons français du début du XXème siècle: boulangisme, antidreyfusard, Barrès, catholiques conservateurs… Le fascisme, par définition totalitaire, violent et communautaire, ne s’accorde pas en France avec une droite qui, malgré tout, reste attachée majoritairement au fond républicain de l’époque. L’idéalisme philosophique de Sternhell, alimenté par sa vison binaire d’une contre-offensive naturelle à la révolution laïque et républicaine française, relève plus de la caricature que de la démarche scientifique. Steven Englund plonge une plume virulente contre cette vision de la France de l’époque, démontrant que les faits donnent raison à la clairvoyance populaire plutôt qu’aux séductions boulangistes. La France n’a pas été épargnée par les mouvements fascisants et notamment celui du PSF dans l’entre-deux-guerres. Elle a connu, avant la Première Guerre mondiale, un fourmillement préfasciste, à la recherche d’une voie entre républicanisme et nationalisme. L’ouvrage démontre parfaitement comment s’organise, dans tous ces réseaux hétéroclites, la dérive de la pensée. Rien n’en fait pour autant le berceau du fascisme européen, ni la marque d’une quatrième droite française. Ces tentations idéologiques, bardées d’antisémitisme et de nationalisme, trouveront en Italie et en Allemagne une virulence totalitaire et une violence organisée. L’analyse de Sternhell est donc une «relecture du passé qui ne passe pas».
    Retour ou renouveau de l’extrémisme au XXIe siècle ?
    Cette poussée, souvent disséminée, du rejet de l’autre et du repli sur soi n’est donc pas un monopole français. Elle n’est pas non plus celui d’une époque. Le numéro 45 de la revue Lignes présente «Les nouvelles droites extrêmes» et expose avec beaucoup de style et d’intérêt le développement actuel d’une extrême droite toujours aussi diffuse et insidieuse. Le philosophe Jacob Rogozinski et l’essayiste Michel Surya rassemblent de passionnantes contributions d’universitaires sociologues, philosophes, politistes, journalistes, anthropologues. Il ne s’agit pas d’une nouveauté pour les auteurs mais bien d’un retour des conservatismes les plus durs qui ont pu trouver quelques points de convergence dans l’actualité. La question des identités nationales et religieuses, croisant celle des identités sexuelles ou du prétendu enseignement du «genre» dans les écoles, ont donné à voir une étrange kermesse de rue, dans laquelle chacun a tenté de trouver son rôle et placer sa voix. Là aussi, l’ouvrage évite de parler de fascisme, les événements et les discours ne se diluant pas forcément dans les urnes, malgré un Front national qui promet encore des lendemains meilleurs.
    L’antisémitisme ou l’homophobie ont repris une place sur la scène médiatique, «détabouisant» des thèmes que l’on croyait définitivement enterrés. Les auteurs décortiquent les mouvements à l’œuvre en France et les discours les plus sidérants entendus durant le printemps 2014, notamment lors du passage de la «Manif pour tous» au «Printemps français». Frédéric Neyrat démontre comment le concept de nationalisme semble parfois dépassé et remplacé par celui d’identitaire, devenu une idéologie qui permet toutes les fantasmagories. Ce discours foncièrement minoritaire et confidentiel a pris une place considérable dans l’espace public. Cette place vient paradoxalement renforcer la légitimité de ces discours absurdes, notamment sur la question du genre, fort bien expliquée par Jean-Philippe Milet. D’une manière générale, la montée du Front national, en parallèle de ces poussées extrémistes, questionne les auteurs car son réservoir est empli d’une peur collective mal identifiée, mêlant l’immigration, la concurrence économique étrangère et la bureaucratie bruxelloise.
    Epoques différentes, mêmes dérives ?
    Entre la nouveauté et le renouveau, l’analogie avec les années 1930 est parfois frappante, notamment pour l’antisémitisme. «Mais attention de ne pas tomber dans l’anachronisme», prévient Jérémy Guedj, «l’Etat d’Israël n’existait pas, ni la cause palestinienne… néanmoins l’histoire s’impose à la réflexion actuelle».
    Face à ces mouvances et au choc des résultats aux élections européennes et départementales, Jean-Loup Anselme envisage, non pas la fin des partis de gouvernement mais plutôt une décomposition à gauche et une recomposition à droite. D’autres auteurs sont plus durs, notamment avec la gauche, évoquant une capitulation intellectuelle. Le sociologue Gérard Mauger évoque, quant à lui, le combat «mythologique» entre le beauf et le bobo, préfigurant des luttes sociétales nouvelles.
    Ne pas confondre «libéralisme culturel» et «mondialisation néolibérale», réconcilier les champs intellectuels et éducatifs avec la classe populaire, décrypter les hoaxes et autres théories du complot, dénoncer les fabrications de coupables sur mesure… sont autant de propositions détaillées dans cette revue que l’on pourra lire avec beaucoup d’attention.
    Aujourd’hui, comme hier, les pratiques politiques et républicaines, faites de constructions partisanes morcelées, se doivent de monter à l’assaut de ces idées conservatrices, racistes et inégalitaires. Le peuple ne doit pas être exclu de ce nouvel avatar du vivre ensemble.

    Slate :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/d_france/EukAZuEyZVFHfyPqZk.shtml

  • Le « sens de l’histoire » « républicaine » sarkozyste

    A l’occasion du sommet extraordinaire qui a réuni hier les dirigeants européens, il a été décidé de porter le le budget de l’opération de surveillance et de sauvetage en mer Triton à 9 millions d’euros par mois (au lieu de trois actuellement) et d’obtenir l’accord de l’ONU pour mener des actions militaires contre les trafiquants de Libye convoyant les immigrés vers l’Europe. Concernant  l’accueil et la prise en charge des clandestins à leur arrivée,  l’unanimité est moins évidente. Face à des opinions  publiques vent debout contre toute nouvelle immigration massive,  la prudence a été de mise chez des gouvernants soucieux de ne pas faire enfler la vague antibruxelloise. Le plan d’action proposait aux Etats membres de l’UE d’accueillir «au moins 5.000 personnes» ayant déjà obtenu le statut de réfugiés. La France prendra sa part «en accueillant entre 500 et 700 Syriens», a annoncé François Hollande. Mais la chancelière Allemande Angela Merkel a précisé qu’aucun chiffre ne figure dans la déclaration finale «parce que nous pensons que 5000 n’est pas suffisant». Il est vrai que les commentateurs sont nombreux à répéter en boucle, à essayer den nous persuader que sans l’apport de l’immigration l’Allemagne mourra avant la fin du siècle. Une Allemagne riche mais il est vrai très  vieillissante avec trop peu d’enfants –« un cercueil en or » selon l’expression de Jean-Marie Le Pen-  qui  est condamnée, obligée de s’ouvrir toute grande à un apport de sang neuf…plutôt que de mettre  en place une politique nataliste autochtone vigoureuse, d’incitation au renouvellement  des générations, mais qui serait frappée d’horribles connotations historiques…

     D’ Histoire il est  aussi question à l’UMP puisque c’est une dimension historico-idéologique que veut donner Nicolas Sarkozy à son combat contre le FN. Combat qu’il entend gagner en 2017 grâce à une «martingale» rapportait Le Monde : «exclure toute alliance avec le FN mais reprendre ses thématiques traditionnelles (dénonciation de l’immigration, du communautarisme et de l’assistanat), tout en se démarquant sur le projet économique». «Lutte à mort» contre l’opposition nationale qui justifierait également  le changement de nom de l’UMP (trop entachée par les affaires)  transformée en « les Républicains ».

     Lors de la réunion publique qui s’est déroulée mercredi à Nice en soutien à Christian Estrosi,  l’ancien chef de l’Etat a tenté de justifier son choix : «la gauche, ils sont d’abord socialistes (sic), ensuite républicains. Nous, nous sommes d’abord républicains, ensuite gaullistes, libéraux, centristes, radicaux ». Un aveu qui permet aux Français de juger de la différence profonde de nature existant entre les partis du Système, cette droite là d’un côté et le Front National de l’autre dont les membres, qui peuvent être de sensibilités différentes, sont   d’abord et avant  tout  des patriotes de l’espèce amoureuse, c’est-à-dire des nationaux, des défenseurs du fait national.

     La journaliste Christelle Bertrand, sur le site Atlantico, doute qu’il soit très judicieux de ressortir «une vieille idée» -celle de rebaptiser l’UMP Les Républicains date de 11 ans-,  «plutôt que de plancher sur un concept d’avenir ». « Le choix révèle peut-être, une fois de plus, le vide relatif autour de Nicolas Sarkozy en termes de têtes pensantes.» Elle souligne surtout qu’«on assiste, à travers le choix de ce nouveau nom, à un étrange mouvement idéologique. En effet, Nicolas Sarkozy a expliqué, le 7 avril dernier, lors d’une commission exécutive de l’UMP: quand j’étais président de la République je n’aurais pas dû parler d’identité nationale mais dire que le voulais défendre les valeurs de la République. L’ancien président, en choisissant le nom les Républicains, prend clairement ses distances avec son ancien conseiller Patrick Buisson initiateur du débat sur l’identité nationale, quitte à déboussoler une partie de son électorat attachée à cette notion, quitte à froisser les plus centristes qui y voient une américanisation de la droite française ».

     Cette américanisation actant une mise à  distance de la dimension charnelle de l’identité française au profit des seules règles républicaines n’est pas pour surprendre. C’est ce même  Nicolas Sarkozy qui confessait il y a quelques années à Philippe de Villiers : «Tu as de la chance, toi tu aimes la France, son histoire, ses paysages. Moi, tout cela me laisse froid. Je ne m’intéresse qu’à l’avenir ».  Du passé faisons table rase,  à l’image d’un  avenir  hors sol,  coupé de ses racines profondes dans l’imaginaire sarkozyste.

     A Nice M.  Sarkozy s’est pourtant fait le chantre de la  Provence, symbole de la «civilisation méditerranéenne», «lieu du raffinement, de la culture»… à la transmission de laquelle, plus généralement,  a renoncé l’UMP  au pouvoir.

     Dans une récente tribune publiée dans Le Figaro, Madeleine Bazin de Jessey,  agrégée de Lettres classiques,  porte-parole de Sens Commun, secrétaire nationale en charge des programmes de formation à l’UMP, dénonçait (avec raison)  les «nouveaux programmes d’histoire pour le collège». «Ainsi, l’étude de l’Islam sera obligatoire, mais celle du christianisme médiéval facultative – ceux qui choisiront de l’enseigner devront le faire uniquement sous l’angle de l’ emprise de l’Eglise sur les mentalités rurales. Dans une société en mal d’intégration et de cohésion nationale, on ne manquera pas de s’étonner d’une curiosité si grande pour les religions venues d’ailleurs, et d’une révulsion si manifeste pour nos racines (…). N’est-ce pas pourtant en redonnant à l’élève ces racines que nous le rendrons d’autant plus ouvert à l’altérité? (…) ».

     Mme Bazin de Jessey, c’est un comble, semble souffrir de trou de mémoire ou ignorer ( ?)  que cette évolution (involution) ,à été accompagnée, propagée, encouragée, actée par les ministres de l’Education, bien peu nationale,  que furent dernièrement  sous la droite au pouvoir Xavier Darcos et Luc Chatel.

    En 2010, l’historien Dimitri Casali s’était  justement  ému de ce que  «Clovis, Charles Martel, Hugues Capet, Louis IX, dit Saint Louis, François Ier, Louis XIII ont disparu des instructions officielles de sixième et de cinquième. Le programme de sixième passe sans transition de l’Empire romain au IIIe siècle à l’empire de Charlemagne, soit une impasse de six siècles(…). A côté des oubliés et des relégués des programmes, il y a les optionnels… » et « parmi ces périodes optionnelles figure le premier Empire (1804-1815). »

     «(…) Clovis, Louis IX, François Ier, Louis XIII, Louis XIV, Napoléon Ier… La disparition ou l’amenuisement de ces souverains et de leur règne laisseraient-ils penser qu’ils n’ont plus de réalité historique? (…).  «La même question peut être posée concernant la relégation du règne de Louis XIV en fin de programme de cinquième. Pourquoi faire disparaître ou réduire des règnes notamment caractérisés par le rayonnement de la France à l’étranger? »…parce que tout rêve de grandeur et de fierté nationale doit être banni des cerveaux des jeunes Français ?

    Dans les faits « François Ier, Henri IV, Louis XIV et Napoléon sont en effet réduits à leur plus simple expression au profit l’ouverture aux autres civilisations de notre monde, comme les empires africains du Songhaï et du Monomotapa »…

     De la même façon relevait-il encore, «la disparition de dates et de périodes capitales de l’histoire de France poursuit-il, ainsi que le système des options aboutissent à une Histoire à trous, lacunaire, atomisée, qui rend beaucoup plus difficile l’assimilation par les élèves de la chronologie, cette juste représentation de la profondeur historique (…). La chronologie serait-elle devenue démodée? ».

    «Un peuple qui oublie son Histoire est un peuple perdu » soulignait encore M. Casali . Mais notait alors Bruno Gollnisch,  est-il encore autorisé aux Français d’imaginer leur avenir à la lumière de leur grand passé historique? Cela est-il compatible avec le progressisme et le « sens de l’histoire » socialiste ou sarkozyste ?

    Une amnésie voulue, entretenue qui s’insère dans une perspective d’abrutissement, d’endoctrinement, de déracinement et d’acculturation des peuples , changés en « masses », réduits à de simples agglomérats de tubes digestifs. Le tout au nom de « l’intégration », de la propagande visant et à accélérer la mise en place du « village planétaire », d’une gouvernance mondiale qui suppose largement de faire table rase du passé…Certes nous l’avons vu, au-delà des propos d’estrade, tout cela « laisse froid » le président de l’UMP.

    http://gollnisch.com/2015/04/24/le-sens-de-lhistoire-republicaine-sarkozyste/

  • Maurras plus que jamais vivant

    Le dernier ouvrage de François-Marie Algoud collectionne des milliers de faits, autant de battements de coeur ponctuant l'histoire de l'Action française et de la France entière pendant un siècle et demi.

    Le troisième tome d'Actualité et Présence de Charles Maurras de François-Marie Algoud vient enfin de paraître et l'événement fera la joie de tous nos amis ayant lu Un très grand poète (la musique des vers au service du beau et du vrai) et L'Altissime (au service de la France et de l'Église). Le titre du nouveau est en lui-même tout un programme : Le Grand Siècle de l'Action française - Faits chronologiques marquants de son histoire et de celle de la France de 1859 à nos jours (1). Comme aux précédents, tout Français qui se prévaut d'être maurrassien et d'Action française (les deux ne font-ils pas qu'un ?) devra lui donner une bonne place dans sa bibliothèque, mais plus encore aura à coeur de le lire et de le faire lire autour de soi, notamment aux jeunes générations.

    Le siècle de l'Action française

    Car un ouvrage de François-Marie Algoud est beaucoup plus qu'un livre. On y sent vibrer l'âme de l'auteur, ou plutôt celle de l'ami empressé à vous faire partager dans un foisonnement inouï (quand on aime on ne compte pas !) de textes, de citations, de photos, de dessins et d'anecdotes, les enthousiasmes qui ne l'ont jamais quitté depuis sa jeunesse militante, ainsi que ses colères, que rien ne peut encore apaiser, contre un régime politique qui, en dépit des avertissements du Maître, ne cesse de conduire la France à la décadence.

    Le récent ouvrage (presque 500 pages), véritable travail de bénédictin, collectionne des milliers de faits qui éclairent non seulement l'histoire de l'Action française, mais de la France entière pendant un siècle et demi, car notre ami a le souci de poser des points de repère avant même la naissance de Maurras (1868) et bien après sa mort (1952), de même qu'il explore tout l'horizon social, politique, religieux, artistique de la France contemporaine, soulignant à chaque fois combien la présence, ou trop souvent, malheureusement, la mise à l'écart de l'Action française a pesé dans la tournure des événements et dans l'évolution des esprits. Permettez à votre serviteur, ayant eu l'insigne honneur de préfacer ce nouveau volume, de répéter ici que bien vite ces dates qui se télescopent, qu'on les exalte ou qu'on les déplore, apparaissent comme les battements de coeur de la France qui veut vivre, qui veut vivre selon son destin de Fille aînée de l'Église et qui n'est pas décidée à s'en laisser empêcher.

    Jamais n'avait été mis aussi systématiquement en évidence cette vérité qu'il faudra bien reconnaître un jour, à savoir qu'il n'est pas un seul méfait, abandon ou scandale politique que telle action ou déclaration de l'Action française n'ait prévu, dénoncé, souvent sanctionné au prix du sang de ses militants. Léon Daudet, Jacques Bainville, Maurice Pujo, Henri Vaugeois, Maxime Real del Sarte, Georges Calzant, Pierre Juhel, Pierre Pujo sont toujours à l'oeuvre au détour de quelque page, faisant bouillonner le patriotisme en plein Quartier Latin, ou défendant le culte de sainte Jeanne d'Arc, ou réclamant la mise hors d'état de nuire de ministres corrompus...

    Garder l'espérance

    Que 1899 ait vu se créer la Ligue d'Action française juste après les débats catastrophiques de l'Affaire Dreyfus ; que 1908 ait vu naître L'Action Française quotidienne et aussi le comte de Paris futur héritier de la couronne de France ; que 1947 ait vu à la fois surgir le plan calamiteux Langevin-Wallon destiné à soviétiser l'école en France et renaître sous le nom provisoire d'Aspects de la France, le journal de l'Action française ; que 1968, année de tous les désordres, ait été aussi celle où le centenaire de la naissance de Maurras a été ardemment marqué par des colloques et des manifestations de toutes sortes... on dirait (et les exemples abondent) qu'à chaque élan de la république vers l'abîme, le Christ qui aime les Francs se plaît à susciter comme un clin d'oeil aux Français pour les amener à se ressaisir...

    Au passage François-Marie Algoud n'hésite pas, avec sa solide érudition et sa chaude expérience des événements, à tordre le cou à bien des idées reçues sur la crise de 1926 (il n'oublie pas le rôle des carmélites de Lisieux et du pape Pie XII), ou sur les années quarante où l'Action française ne s'est jamais compromise avec l'occupant (c'est même de ses rangs que sortirent les premiers résistants dès le 11 novembre 1940).

    On voit combien ce gros livre élégant et si vivant, où apparaît clairement la logique des événements, est avant tout un livre d'espérance. Les combats plus récents de l'Action française pour la France, pour sa souveraineté, pour ses départements d'outremer, pour la liberté de l'enseignement, pour le respect de la vie..., combats menés pendant tant d'années sous la conduite du très regretté Pierre Pujo qui nous a quittés le 10 novembre 2007, sont salués par François-Marie Algoud qui sait et qui montre que l'Action française n'a nullement fini son temps. On ne saurait trop le remercier de tels encouragements au soir d'une vie toute donnée à Dieu, à la France et au Roi.

    Michel Fromentoux  L’ACTION FRANÇAISE 2000 du 5 au 18 mars 2009

     

    1) - Éd.de Chiré, 484 p., 60 euros.

  • Note de lecture : bal tragique à la Concorde

    Et si … Et si, lors du 14-Juillet, pendant le défilé, trois hélicoptères s’écrasaient accidentellement sur la tribune présidentielle, tuant d’un coup le président de la République, celui des deux chambres, le Gouvernement et une partie de l’opposition ? 

    C’est la thèse d’un roman écrit il y a exactement trente ans par un/des inconnus (le livre est signé SPQR, probablement rédigé par un haut fonctionnaire). Avec le recul, cet ouvrage est passionnant tant il permet de voir les grands changements et les permanences du pays depuis 30 ans.

    Première surprise et de taille : pas un mot sur l’Europe et les devoirs envers elle. La France d’avant Maastricht était indépendante à un point que l’on ne peut imaginer aujourd’hui. A peine parle-t-on des partenaires américains et de l’OTAN… La France a encore des frontières avec une police qui fait son travail et arrête des suspects (le livre est ponctué d’interpellations de terroristes venu profiter du chaos français).

    Seconde surprise, à l’époque, ce sont les immigrés qui rasent les murs… et quelques vilains français qui les agressent (ce qui, de manière est aussi la vision manichéenne générale des défenseurs de sans-papiers illégaux voyant dans le Français un raciste-né). Les immigrés semblent se concentrer essentiellement dans les 18e, et 20e arrondissements de Paris. A peine si Lyon et Marseille sont évoqués…. Le Grand Remplacement n’avait pas encore eu lieu. 

    Troisième surprise, il y a encore une armée nombreuse et des serviteurs de l’Etat fidèles et désintéressés… 

    Quatrième surprise – qui n’en n’est pas une –, à l’époque déjà, les chambres haute et basse du Parlement manquent quelque peu d’efficacité et de sens de la Patrie… Sans doute est-ce en grande partie l’explication de l’évolution du pays entre hier et aujourd’hui… Sans doute est-ce aussi que le problème vient des gouvernants, à la fois au niveau de l’exécutif que des parlementaires... 

    Enfin l’inquiétude sous-jacente du livre n’est pas dans l’unité nationale qui parait évidente, mais dans la continuité de l’Etat… Les temps changent. 

    Ce roman est passionnant par la précision des portraits et des décors. L’auteur est issu de cette caste de hauts fonctionnaires et les connait tous (à part probablement Le Pen qui est dépeint « à gros traits »). Il multiplie les focales allant du sommet de l’Etat jusqu’au PMU de quartier en passant par les réseaux d’espionnage / terroristes de différents pays. 

    Si d’aventure vous tombiez sur ce roman un jour de pérégrination, dans une brocante ou une braderie. Achetez-le vite, vous ne serez probablement pas déçus.

    http://www.oragesdacier.info/

  • Japon : Qu’est-il advenu des richesses pillées pendant la Seconde guerre mondiale ? 2/2

    A Manille, le Lis d’Or construit même des cavernes au trésor dans le donjon de l’ancien fort Espagnol de Santiago, au sein des anciens quartiers généraux Américains (Fort McKinley, aujourd’hui Fort Bonifacio), sous la cathédrale de la ville, ainsi qu’à tous les autres endroits que les Américains ne penseraient jamais à bombarder. Vers la fin de la guerre, Chichibu et Takeda fuirent vers le Japon en sous-marin.

    Peu de temps après la libération des Philippines, des agents spéciaux Américains commencèrent à découvrir un certain nombre de ces cavernes au trésor. La figure clé de ces découvertes fut un Philippino-Américain né à Luzon entre 1901 et 1907 et portant le nom de Severino Garcia Diaz Santa Romana (etc…), et ayant travaillé pour le chef des services de renseignements de MacArthur, le général Willoughby, au milieu des années 1940.

    Lors de son service en tant que commandant aux Philippines, il a un jour pu observer le déchargement de lourdes caisses de bois par un navire Japonais, avant de voir ces mêmes caisses être placées dans un tunnel dont l’entrée fut ensuite dynamitée. Il s’est immédiatement douté de ce qu’il se passait. Après la guerre, Santa Romana fut rejoint à Manille par le capitaine de l’OSS (prédécesseur de la CIA) Edward Lansdale. Lansdale devint plus tard un personnage important de la Guerre Froide du fait de ses manipulations des gouvernements et armées des Philippines et de l’Indochine Française. Il devint ensuite major de la Royal Air Force avant de prendre sa retraite.

    Ensemble, Santa Romana et Lansdale torturèrent le chauffeur du général Tomoyuki Yamashita, dernier commandant Japonais aux Philippines, le forçant à divulguer les endroits dans lesquels il avait conduit Yamashita au cours des derniers mois de la guerre. A l’aide de troupes d’ingénieurs de l’armée Américaine, ils rouvrirent une douzaine de sites dans la vallée au nord de Manille. Ils furent impressionnés par la quantité de lingots présents dans les tunnels, et firent part de leur découverte à leurs supérieurs.

    Lansdale fut envoyé à Tokyo pour en faire part à Macarthur et Willoughby qui ordonnèrent à leur tour à Lansdale de se rendre à Washington pour en informer Clark Clifford, responsable de la sécurité nationale sous Truman. En conséquence, Robert Anderson, sur les conseils du membre du Secrétariat de la Guerre Henry Stimson, retourna à Tokyo avec Lansdale et, selon les Seagrave, s’envola ensuite secrètement vers les Philippines avec MacArthur pour inspecter personnellement un certain nombre de ces cavernes. Selon eux, la valeur des trésors découverts à Luzon, ajoutée à ceux découverts dans d’autres cachettes au Japon, s’élevait à plusieurs milliards de dollars.

    De retour à Washington, il fut décidé par d’importants membres du gouvernement, probablement Truman, de garder ces découvertes secrètes et de transférer les butins découverts vers de nombreux fonds secrets destinés à financer les activités de la CIA. L’une des raisons à cela aurait été de maintenir la stabilité du prix de l’or et de conserver le système d’échange de devises basé sur l’étalon or ayant été mis en place à Bretton Woods en 1944. De la même manière que le cartel des diamants en Afrique du Sud, les conspirateurs de Washington se sont demandé ce qu’il se produirait si ce nouvel or était soudainement injecté sur les marchés du monde.

    Ils réalisèrent également que la participation de la maison Impériale au pillage de l’Asie pourrait détruire l’histoire officielle voulant que l’Empereur du Japon soit un biologiste pacifiste. Washington a donc conclu que, bien que le Japon, ou du moins l’Empereur, ait disposé d’assez de fonds pour indemniser les prisonniers de guerre Alliés, le traité de paix devrait être rédigé de manière à ce que la richesse du Japon puisse demeurer secrète.

    Le traité a donc laissé de côté toute possibilité pour les prisonniers de guerre Américains de réclamer compensation. Afin de garder secrètes les découvertes de Santa Romana et de Lansdale, MacArthur décida également de se débarrasser de Yamashita, ayant accompagné Chichibu à de nombreuses condamnations de sites. Après un procès précipité pour crime contre l’humanité, Yamashita fut pendu le 23 février 1946.

    Sur les ordres de Washington, Lansdale supervisa la fouille de nombreuses cavernes creusées par le Lis d’Or, fit l’inventaire des quantités de métal qu’elles contenaient, et les fit transférer vers la base navale Américaine de Subic Bay et la base aérienne de Clark Field. Selon Seagraves, deux employés de Stimson, accompagnés d’experts financiers appartenant à la nouvellement formée CIA, ordonnèrent à Santa Romana de déposer l’or découvert auprès de 176 banques de 42 pays. Ces dépôts furent ouverts sous son propre nom afin de conserver le secret quant à la propriété réelle du butin.

    Une fois que l’or fut placé dans leurs coffres, les banques délivrèrent des certificats encore plus négociables que n’importe quelle monnaie, puisqu’ils étaient réellement soutenus par de l’or.

    Grâce à cette source monétaire aux allures inépuisables, la CIA influença les politiques du Japon, de la Grèce, de l’Italie, de la Grande Bretagne et de beaucoup d’autres pays du globe. Par exemple, les réserves monétaires de ce qui fut appelé le ‘M-Fund’ (après le général major William Marquat de la troupe de MacArthur) furent utilisées pour financer le réarmement du Japon après l’éclatement de la guerre de Corée, dans la mesure où même les Japonais refusaient alors de dépenser de l’argent en ce sens. Ces fonds servirent également à financer les attaques des contre-révolutionnaires contre le gouvernement du Nicaragua, une affaire qui à elle seule pourrait faire l’objet de plusieurs volumes. Toute personne ayant été impliquée dans l’affaire des fonds secrets de la CIA a vu sa carrière ruinée.

    Santa Romana mourut en 1974, laissant derrière lui de nombreux testaments, dont un testament olographe, faisant mention de Tarciana Rodriguez, une Philippine qui était également la trésorière de quelques-unes de ses nombreuses sociétés, et Luz Rambano, sa concubine, en tant qu’héritiers principaux. Ces dernières tentèrent donc de récupérer cet or puisqu’il avait après tout été placé auprès de nombreuses banques sous le nom de Santa Romana, et qu’elles possédaient tous les documents dont elles avaient besoin pour ce faire.

    Grâce à l’avocat de San Francisco Melvin Belli, Rambano porta plainte contre John Reel, ancien PDG de Citibank à New York et actuel président du NYSE, l’accusant de ‘conversion erronée’, ou si vous préférez, d’avoir vendu 20 millions de dollars de l’or de Romana et utilisé les recettes de ces ventes à des fins personnelles. Les Seagrave décrivent de manière saisissante les réunions extraordinaires qui eurent lieu entre Rambano et Reed ainsi que leurs avocats dans la salle de réunion de Citibank à New York. Reed finit par avouer que l’or avait été transféré sur un compte Cititrust aux Bahamas.

    Santa Romana et Lansdale ne sont jamais parvenus à découvrir l’intégralité des sites recelant les trésors du Lis d’Or. Au fil des années, de plus en plus de chercheurs de trésor se sont mis à creuser des trous dans la vallée de Luzon, sous prétexte d’être à la recherche des restes de membres de leur famille ou de leurs épouses. Dans le village de Bambang, dans la vallée de Cagayan de la province Nueva Viscaya – l’un des endroits dans lesquels Takeda dit avoir été le plus actif -, il est normal de voir de vieux ‘touristes’ Japonais armés non pas de clubs de golf mais de détecteurs de métaux sophistiqués.

    Cette région des Philippines est l’une des régions dans lesquelles était retranchée la Nouvelle Armée du Peuple, et ne dispose d’aucune attraction touristique notable. De nombreux locaux se sont mis, contre un petit pécule, à indiquer aux touristes les plus crédules vers où chercher.

    Vingt ans après que Santa Romana cessa ses recherches, une seconde (et violente) chasse à l’or commença, avec à sa tête Ferdinand Marcos. Marcos fit la découverte de plus de 14 milliards de dollars d’or – dont six milliards de dollars dans l’épave du navire Japonais Nachi dans la baie de Manille, et 8 milliards dans le tunnel connu sous le nom de ‘Teresa 2’, 50 km au Sud de Manille, dans la province de Rizal. En 2001, une crise politique éclata aux Philippines après que Francisco Chavez ait déclaré qu’Irene Marcos-Araneta, la plus jeune des filles de Marcos, possédait des biens d’une valeur de 13,2 milliards de dollars sur un compte en Suisse.

    L’existence de ce compte fut rendue publique après qu’elle tenta de le transférer depuis l’Union de Banques Suisses vers la Deutsche Bank de Düsseldorf. Marcos, ayant supervisé l’ouverture d’au moins six sites et utilisé ses employés pour voler les trésors découverts par les paysans locaux, mourut en exil en 1989. En 1998, la Cour Suprême d’Hawaii décréta le remboursement de la somme de 1,4 milliards de dollars en faveur d’un Philippin à qui Marcos avait dérobé un Bouddha en or qu’il avait découvert, et que Marcos s’est également fait une joie de torturer pour avoir osé protester.

    Derrières les découvertes de Marcos se cache Robert Curtis, chimiste, métallurgiste et ingénieur minier du Nevada, que Marcos avait employé pour fondre son or de manière à ce qu’il puisse remplir des critères de pureté internationaux et être vendu sur les marchés. Curtis se prouva également être le seul à pouvoir décrypter les cartes codées ayant été retrouvées en la possession de l’ancien valet de Takeda, un jeune Philippin de la ville de Bambang. Les Seagrave décrivent dans le détail les activités de Curtis, ainsi que la fois où l’homme de main de Marcos, le général Ver, lui a permis d’échapper de justesse à la mort après qu’il ait découvert le trésor de ‘Teresa 2’.

    Les ouvrages des Seagrave sont structurés et détaillés, mais ils ne sont pas entièrement fiable en tant que documents historiques. Les auteurs ont tendance à exagérer les rôles des brigands Japonais et des anciens militaires Américains à chaque fois que les opérations des politiciens, des banquiers et de la CIA paraissent suffisamment pétrifiantes. Ils connaissent bien les Philippines, mais ne sont pas des experts de l’histoire du Japon et ne savent pas lire le Japonais.

    L’ouvrage est truffé d’erreurs qui pourraient aisément être corrigées par étudiant en Japonais de deuxième année – par exemple, le bateau qu’ils appellent Huzi devrait être romanisé sous le nom Fuji ; le plus important port de la mer du japon est Maizuru et non Maisaru ; tairiki n’est pas un mot Japonais, mais tairiku ronin signifie ‘aventurier continental’ ou ‘opportuniste Chinois’ ; et le nom Ichivara est une absurdité (il s’agit sûrement en réalité du nom Ishihara).

    Les auteurs semblent conscients de leur souci de crédibilité, puisqu’ils ont également publié deux CD-Roms contenant plus de 900mb de documents, de cartes et de photographies réunies au cours de leurs recherches. Ils peuvent être commandés sur leur site internet (www.bowstring.net), et sont inestimables, tout particulièrement pour les documents qu’ils contiennent au sujet des opérations menées par le gouvernement des États-Unis à l’encontre de l’ancien avocat général Norbert Schlei.

    Schlei a autrefois représenté une soixantaine de Japonais auxquels le gouvernement Japonais avait offert des billets à ordre afin de garder secret le M-Fund après que l’ancien premier ministre Tanaka fut condamné pour corruption. Le gouvernement jugea ces billets à ordre d’être des contrefaçons, et la carrière de Schlei fut ruinée. Gold Warriors, est cependant très certainement le meilleur guide disponible sur le scandale de l’or de Yamashita, et ses auteurs jouent la carte de la transparence en offrant à leurs lecteurs leur matériel de recherche.

    La note d’auteur de l’ouvrage des Seagrave s’achève ainsi : ‘Par mesure de précaution, si quoi que ce soit devait se produire, nous avons fait en sorte que cet ouvrage soit disponible sur un certain nombre de sites internet. Si nous venions à être assassinés, nos lecteurs n’auront aucune difficulté quant à savoir qui sera le responsable’. Malheureusement, la liste des meurtriers potentiels dont le livre fait mention s’étend à quelques milliers de généraux, espions, banquiers, politiciens, avocats, chercheurs d’or et voleurs de plus d’une douzaine de pays. Je souhaite une longue vie aux Seagrave. Sachez en passant que d’importantes quantités d’or pillées par les Japonais sont encore aujourd’hui enterrées aux Philippines.

    24HGold

     

    http://fortune.fdesouche.com/293980-le-pillage-de-lor-de-lasie#more-293980

  • Japon : Qu’est-il advenu des richesses pillées pendant la Seconde guerre mondiale ? 1/2

     

    [...]Durant la Seconde guerre mondiale, les Japonais auraient massacré environ trente millions de Philippins, Malais, Vietnamiens, Cambodgiens, Indonésiens et Birmans, dont 23 millions étaient d’ethnie Chinoise. Après le conflit, pourquoi les États-Unis ont-ils employé des politiques différentes envers le Japon et l’Allemagne ? Pourquoi le traité de paix a-t-il été rédigé ainsi ?

     

    De nombreuses hypothèses ont fait leur apparition au fil des années, certains ayant dit que le Japon aurait simplement été trop pauvre pour rembourser ses victimes, que de telles politiques auraient permis d’empêcher un tournant communiste au Japon, ou encore que l’empereur du Japon avait été poussé à faire la guerre par une cabale de militaristes…

     

    L’explication offerte par le livre des Seagrave est considérablement plus sinistre que toutes ces explications potentielles. Elle concerne ce qu’auraient fait les États-Unis après avoir découvert l’étendue et la forme des pillages ayant été menés par le Japon, et la très faible influence de leurs victimes.

     

    [...] Après la défaite du Japon, le gouvernement Américain a cherché à disculper l’Empereur et sa famille de toute responsabilité de guerre. Dès 1948, il a tenté de placer au pouvoir d’anciens dirigeants de guerre (ministre des munitions au cours de la seconde guerre mondiale, Nobusuke Kichi occupa par exemple le poste de premier ministre de 1957 à 1960). Les États-Unis ont également classé confidentielles les archives relatives au Japon d’après-guerre, décision allant à l’encontre de leurs propres lois.

     

    Plus important encore, John Foster Dulles, représentant du président Truman au Japon chargé de mettre fin à l’occupation, rédigea le traité de paix en 1951 de manière à empêcher toute demande de compensation de la part des anciens prisonniers de guerre et victimes du Japon, à la fois auprès du gouvernement Japonais et des corporations du pays ayant profité de l’esclavage tout au long de la guerre. Il a pris cette décision dans le plus grand secret, et a forcé les autres Alliés à accepter son texte (à l’exception de la Chine et de la Russie, qui ne l’ont pas signé).

     

    L’article 14(b) du traité, signé à San Francisco le 8 septembre 1951, spécifie que : ‘Excepté mention contraire, les pouvoirs Alliés font grâce au japon de toute demande de réparation, et annulent toute plainte ayant été portée par les pouvoirs Alliés et leurs citoyens contre les décisions prises par le Japon durant la guerre, ainsi que toute demande de dédommagement relative aux coûts de l’occupation’.

     

    Le 25 septembre 2001, trois anciens ambassadeurs Américains au Japon – Thomas Foley, ancien orateur de la Chambre des Représentants, Michael Armacost, président de l’institution Brookings, et Walter Mondale, vice-président de Carter – ont écrit une lettre commune au Washington Post condamnant le Congrès pour avoir ne serait-ce que pensé aider d’anciens travailleurs forcés Américains à contourner les termes du traité.

     

    Aussitôt que la guerre prit fin, les Américains commencèrent à découvrir les trésors de guerre des Japonais. Le général MacArthur, en charge de l’occupation, aurait rapporté la découverte d’un très important butin d’or, d’argent, de pierres précieuses, de timbres postes étrangers, de plaques gravées ainsi que… de devises illégales au Japon. Ses représentants ont été chargés d’arrêter Yoshio Kodama, ayant vendu de l’opium en Chine durant la guerre, et supervisé les cargaisons de métaux industriels tels que le tungstène, le titane et le platine en partance pour le Japon.

     

    Tout au long du XXe siècle, le Japon était de loin le plus important producteur d’opium d’Asie, tout particulièrement du fait de ses colonies de Corée puis de Manchourie, saisie en 1931. Kodama fournissait de l’héroïne et des liqueurs à la Chine occupée en échange de pièces d’or, de bijoux et d’objets d’art, que les Japonais fondaient ensuite pour en faire des lingots.

     

    Après la défaite, Kodama rentra au Japon immensément riche. Avant d’être envoyé en prison, il offrit une partie de son butin aux hommes politiques conservateurs Ichiro Hatoyama et Ichiro Kono, qui utilisèrent ces recettes pour financer le jeune parti libéral, précurseur du parti ayant été à la tête du Japon quasiment sans interruption depuis 1949.

     

    A sa sortie de prison en 1949, Kodama devint membre de la CIA et devint agent chef au Japon pour la société Lockheed Aircraft. Il fut chargé de faire chanter les hommes politiques pour qu’ils achètent des avions de chasse Lockheed F-104 et des avions F-104. Grâce aux richesses issues de son pillage, ses contacts avec le milieu contrebandier et sa position en tant que partisan du militarisme, Kodama devint le parrain de l’élaboration du parti unique pro-Américain au Japon.

     

    Il n’était pas le seul à profiter des conséquences de la guerre. L’une des hypothèses les plus controversées des Seagrave est que le pillage de l’Asie aurait eu lieu sous la supervision de la maison Impériale, ce qui contredit l’idée américaine voulant que l’Empereur ait été un pacifiste et rien de plus qu’un figurant dans la guerre.

     

    Selon lui, après l’invasion de la Chine par le Japon le 7 juillet 1937, l’Empereur Hirohito aurait nommé l’un de ses frères, le Prince Chichibu, à la tête d’une organisation secrète appelée kin no yuri (‘le Lis d’Or’), et dont l’objectif était de s’assurer que les activités de contrebande étaient menées en bonne et due forme et qu’aucune cargaison n’était détournée par des officiers militaires ou autres personnes extérieures telles que Kodama. Placer un Prince à la tête d’une telle organisation permettait de garantir à ce que tout le monde se plie aux ordres, et à ce que l’Empereur devienne immensément riche.

     

    L’Empereur a également employé le Prince Tsuneyoshi Takeda, l’un de ses cousins, dans l’armée Kwantung en Manchourie, puis en tant qu’officier de liaison personnel dans les quartiers du général Hisaichi Terauchi à Saigon, afin qu’il supervise les pillages et s’assure à ce que le butin soit exporté vers des régions du Japon contrôlées par Terauchi. Bien qu’affecté à Saigon, Takeda travailla quasi-exclusivement aux Philippines en tant qu’adjoint du commandant Chichibu. Hirohito nomma le Prince Yasuhiko, son oncle, au poste de commandant adjoint de l’armée d’occupation de la Chine centrale.

     

    C’est lui qui mena l’assaut final à Nanking, alors capitale de la Chine, entre les 2 et 6 décembre 1937, et donna l’ordre ‘d’exécuter tous les captifs’. Les Japonais pillèrent 6000 tonnes d’or du trésor de Chiang Kai-shek ainsi que des domiciles des dirigeants de la Chine Nationaliste. Les trois Princes étaient diplômés d’université, et tous trois survécurent à la guerre. Chichibu mourut en 1953 de tuberculose, mais les deux autres eurent le temps de devenir très vieux.

     

    Entre l’hiver 1941 et le printemps 1942, avec la prise par le Japon de l’ensemble de l’Asie du Sud, dont les Philippines et l’Indonésie, la mission du Lis d’Or redoubla d’importance. En plus des actifs monétaires des Hollandais, des Anglais, des Français et des Américains dans leurs colonies respectives, le Lis d’Or s’est emparé d’autant de richesses Chinoises qu’il a pu en trouver, a pillé les temples Bouddhistes, dérobé les Bouddhas d’or de Birmanie, vendu de l’opium aux populations locales et volé des pierres précieuses à tous ceux qui en possédaient.

     

    L’or ainsi récolté était ensuite fondu sous forme de lingots auprès d’un atelier de fonte dirigé par des Japonais à Ipoh, en Malaisie, qui étaient ensuite marqués en fonction de leur poids et pureté. Chichibu faisait l’inventaire du butin et le faisait transporter par bateaux maquillés en navires-hôpitaux vers le Japon. Il n’existait alors aucune route terrestre entre la Corée et le Japon, à l’exception d’une très courte période à la fin de l’année 1944.

     

    Beaucoup d’or et de pierres précieuses furent perdus lors de conflits sous-marins avec les États-Unis. Dès le début 1943, il n’était plus possible pour le Japon de traverser le blocage des Alliés autrement que par voie sous-marine. Chichibu transféra donc ses quartiers depuis Singapour jusqu’à Manille, et demanda à ce que les cargaisons soient désormais envoyées vers les ports des Philippines. Lui et son personnel s’attendaient à ce que la guerre prenne fin sur simple signature de contrat, et s’imaginaient que les États-Unis rattacheraient les Philippines au Japon en récompense pour avoir mis fin à la guerre.

     

    A partir de 1942, Chichibu supervisa la construction de 175 sites de stockage ‘impériaux’ destinés à dissimuler le butin du Japon jusqu’à ce que la guerre prenne fin. Les travailleurs forcés et prisonniers de guerre creusèrent des tunnels, et s’y retrouvèrent souvent enterrés vivants aux côtés de quelques officiers et soldats Japonais lorsque les sites étaient rebouchés afin de garder leur localisation secrète. Chacune de ces cachettes était piégée, et les cartes du Lis d’or furent soigneusement codées pour dissimuler toute information relative à leur localisation et leur profondeur.

    à suivre

  • Les racines de la France sont catholiques depuis le baptême de Clovis

    Extrait de la tribune de Denis Tillinac dans Valeurs Actuelles :

    "(...) L’islam prétend enraciner le multiculturalisme confessionnel dans notre pays. Or, le nombre ne saurait suppléer l’absence de racines historiques. Les confessions sont évidemment égales devant la loi, laïcité oblige ; elles ne le sont pas à l’aune de la mémoire. Quinze siècles d’accointances intimes avec la catholicité ont profilé notre paysage intérieur, façonné notre spiritualité, notre sentimentalité, notre sociabilité, notre esthétique, notre ludisme, notre scansion du temps, notre érotisme même (...)

    La séparation des Églises et de l’État a émancipé le citoyen de la tutelle d’un cléricalisme tantôt gallican, tantôt vaticanesque : c’était opportun et nul ne le conteste. Reste l’héritage d’une architecture mentale bâtie, étayée, enluminée par la catholicité romaine. L’âme de la France plane au-dessus des clochers de Notre-Dame qui a solennisé les hautes heures de son histoire, y compris le Te Deum de la Libération avec de Gaulle et Leclerc. L’“identité” de la France est insaisissable si l’on occulte la symbolique liée à la cathédrale de Reims, à la crypte de Saint-Denis — et à ces monastères bénédictins et cisterciens qui ont transmis le savoir et défriché nos arpents (...)

    J’ai le plus sincère respect pour la piété d’un musulman ou d’un hindouiste : toute invocation d’une transcendance vaut mieux que le culte du fric et de l’egoMais ces confessions n’ont aucun ancrage dans notre inconscient collectif, aucune résonance dans nos coeurs. En accréditant sournoisement l’illusion d’une équivalence, nos dirigeants assèchent les sources de notre patriotisme et humilient les fidèles catholiques (...)

    Il y a beaucoup de musulmans en France, ils ont droit au respect de leur foi et à la possibilité d’exercer dignement leur culte. Mais on ne décrète pas des racines : les nôtres sont catholiques au sens large depuis le baptême de Clovis, point final."

    Philippe Carhon

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Jésus appelant au meurtre ? Ceci est mensonge

    Les versets fantaisistes de Paul Moreira

    Je ne connaissais pas Paul Moreira il y a encore quelques minutes. À la vérité, je ne savais pas ce que je perdais. Je ne le connaissais donc pas jusqu’à ce que j’ouïsse qu’invité au Grand Journal de Canal + lundi soir pour présenter son documentaire sur le « nouveau Front national », marronnier de la décennie, il se serait laissé aller à affirmer que la Bible comptait deux fois plus d’appels au meurtre que le Coran. Bien. Pourquoi pas ?

     

    Tout le monde sait que ce que l’on appelle la Bible – et qui n’est d’ailleurs pas exactement le même livre selon que l’on est juif, protestant ou catholique, il eût peut-être fallu le préciser – est un très vaste ouvrage qui, au doigt mouillé, doit bien représenter dix fois le Coran en nombre de caractères, et encore je suis gentil. D’où l’invention du papier bible. On n’a jamais vu de papier coran pour la seule raison que c’est un livre d’une taille normale.

    Donc, la Bible, livre inspiré pour les croyants et non livre éternel directement écrit de la main de Dieu contrairement à certain autre, est faite de strates diverses, de multiples époques, et personne, même avant l’époque de Jésus, ne s’est jamais laissé aller sottement à la lire de manière littérale. Tout le monde connaît l’histoire des Amalécites qu’il faut anéantir et des tentations génocidaires de Josué. Tout le monde les connaît mais personne n’a jamais eu l’intention de les réitérer, parce que la Bible se lit à différents niveaux de lecture (typologique, allégorique, etc.) et surtout parce que tout le monde se fout de savoir si les événements racontés dans ces temps très anciens sont véridiques. Il doit bien exister quelques sectes nées au XIXème ou au XXème pour prendre cela au pied de la lettre. Heureusement pour nous, ce ne sont pas là des mouvements de masse – et je n’en ai d’ailleurs jamais rencontré.

    Mais cela est de la petite bière. Le gros, le grand, l’hénaurme, c’est quand M. Moreira, dont je lis qu’il possède au moins deux titres plaidant en faveur de la scientificité de son propos – une maîtrise d’anthropologie et de sociologie de Paris IV et une participation au “Vrai Journal” de Karl Zéro – affirme ceci sur le plateau de la chaîne à bobos : « Jésus, deux fois il appelle à couper la tête de ceux qui croient pas en lui » (« - À les égorger », renchérit quelqu’un que l’on n’identifie pas parmi les journalistes présents). Devant tel mensonge ou telle stupidité, j’hésite encore, on en reste comme deux ronds de flan. Je déteste cette expression d’ailleurs, mais j’avoue n’en pas trouver d’autre. Comment peut-on affirmer cela, et en se réclamant de quelle source, de quel verset de quel évangile, de quelle interprétation, de quelle tradition ? C’est incroyable, stupéfiant, renversant. Les mots manquent. [....]

    Jacques de Guillebon

    La suite dans Causeur

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Jesus-appelant-au-meurtre-Ceci-est