Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

culture et histoire - Page 1469

  • Notre vocabulaire par Georges FELTIN-TRACOL

    Il s’agit de l’intervention inaugurale de Georges Feltin-Tracol à la 8e Journée nationaliste et identitaire de Synthèse nationale du 12 octobre 2014 à Rungis.

    Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, Chers Amis,

    À l’été 1993, dans Foreign Affairs, la revue du C.F.R. (en anglais Conseil des relations étrangères), un cénacle mondialiste installé aux États-Unis, paraissait un article du professeur Samuel P. Huntington sur « Le choc des civilisations » (1). Cet enseignant de Harvard répondait ainsi à la thèse de la fin de l’histoire lancée en 1989 par le futur ex-néo-conservateur étatsunien d’origine japonaise Francis Fukuyama (2). Trois ans plus tard, Huntington sortait de cet article son célèbre essai avec la fameuse expression polémologique (3).

    Grâce à cet universitaire d’outre-Atlantique, le concept de civilisation prenait un sens polémique certain, même si la civilisation ici définie contient des confusions non négligeables. En effet, Samuel P. Huntington y mentionne une civilisation occidentale qui couvrirait l’Amérique du Nord, l’aire européenne chrétienne romano-protestante, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Il s’agit de l’actuel Occident atlantiste.

    Huntington n’est pas le seul à associer l’Europe, l’Amérique et l’Occident dans une même collectivité. Dès 1985, le sociologue français Jules Monnerot estimait qu’« il faut souhaiter aujourd’hui une étroite concertation avec tous les États dont les lois témoignent des mêmes tendances que les nôtres et qui prolongent avec nous la même filiation de cultures, la même lignée de civilisation. C’est ce que j’appelle la préférence occidentale. Derrière l’alliance avec les États-Unis d’Amérique. Derrière l’Europe totale, encore future mais plus que jamais nécessaire, nous devons reconnaître en nous-mêmes, comme variante historique d’époque de notre identité nationale française, un patriotisme de civilisation (4) ».

    Il va de soi que la théorie de Huntington ne nous convainc pas, car elle néglige toutes les différences essentielles entre l’Occident américanomorphe dont il se fait le porte-parole et notre vision de l’Europe. Nous tenons à l’originalité existentielle d’une civilisation européenne qui ne serait pas la pâle copie d’une production atlantiste.

    Depuis Oswald Spengler et son célèbre Déclin de l’Occident (5), on connaît la dichotomie entre la civilisation et la culture. D’après Spengler, la culture incarnerait pour les peuples le moment ascendant de leur histoire. Puis viendrait le temps de la civilisation avec une lente et longue déperdition d’énergies vitales collectives, l’engoncement, les rigidifications structurelles jusqu’à la nécrose, l’agonie et la disparition.

    À cette opposition binaire, on préférera la conception d’une civilisation européenne, polymorphe à travers le temps, tissée par de multiples cultures à la fois spécifiques et consubstantielles à son étymon. Certes, le mode de vie d’un Espagnol diffère de celui d’un Letton qui n’est pas celui d’un Arménien du Haut-Karabakh ou d’un Islandais. Mais, au-delà leurs langues, leur quotidien, leurs mentalités perdurent deux constantes déterminantes : une évidente substance anthropologique et un riche héritage spirituel pagano-chrétien. Il n’y a de civilisation européenne que par l’énergique médiation de ses cultures.

    Ces dernières se déclinent en cultures nationales et en cultures régionales ou vernaculaires. La nation constitue en soi un objet de débat. Venant du latin nascio, qui veut dire naître, le mot prend une autre acception pour désigner la forme moderne d’organisation politique, cet aboutissement de l’individualisme collectif. Idée défendue, développée et propagée par les révolutionnaires de 1789, la nation politique comprise comme un ensemble de citoyens égaux a au cours des deux derniers siècles plongé le continent européen dans les tourments nationalitaires. Il serait toutefois dément de la nier comme le rêvent les escrocs de la pseudo-construction européenne. Avec la mondialisation et l’immigration de peuplement massive, indéniable contre-colonisation, le fait national connaît un regain certain face aux dangereuses menées mondialistes, européistes et séparatistes régionales.

    Considérées par certains commentateurs comme des régions, – ne sachant pas qu’elles furent des royaumes médiévaux -, l’Écosse et la Catalogne montrent la vivacité de l’affirmation identitaire avec le risque préjudiciable d’affaiblir finalement la civilisation européenne toute entière. La robustesse des nations impose néanmoins que leurs cultures régionales ou vernaculaires ne soient pas broyées par un centralisme administratif dépassé. Souvent, hélas !, l’indépendantisme régional et le nationalisme étatique œuvrent en vecteurs involontaires (?) du mondialisme. Or une nation n’est en réalité solide que si ses régions trouvent elles-mêmes leur dynamisme ! Force est de constater, dans le cas de l’Hexagone, que les cultures régionales sont plutôt moribondes, étouffées par la prédominance mortifère de Paris. Heureusement, Flamands, Normands, Bretons, Basques, Catalans, Occitans, Provençaux, Corses, Nissarts, Savoisiens, Arpitans, Alsaciens et Thiois tentent de préserver ce qui peut l’être encore, et en premier lieu, la terre, notre terre.

    La terre appartient aussi à notre champ lexical. Oublions ici l’habituelle et lassante antinomie géopolitique entre la Mer et la Terre sur laquelle reposerait la lutte incessante entre les thalassocraties et les puissances continentales. Plus prosaïquement, on entend par terre le milieu vivant qui nous entoure et dans lequel nous interagissons. Ces relations complexes sont étudiées par l’écologie qui a fourni une version théorique – politique. On sait tous que l’écologie politique a été détournée par les trotskystes, les sociétalistes, les gendéristes, les multiculturalistes, les féministes et les mondialistes. Dans la revue L’Or vert, Robert Dun signalait dès les années 1970 la nécessité écologique. Pourquoi préserver nos identités si les lieux sont bétonnés, les terrains pollués, des paysages dévastés ? Au moment où un mini-candidat réclame l’exploitation du gaz de schiste, ce qui reviendrait à défigurer des campagnes déjà meurtries par le productivisme, l’exode rural et la politique agricole commune, refusons cet appel rentable aux seules firmes multinationales prédatrices et néo-coloniales ! Un écologiste conséquent devrait être clairement identitaire. Il l’est d’une certaine manière puisque Les Verts soutiennent les mouvements régionalistes progressistes sans comprendre la prégnance majeure de l’appartenance collective. pour sa part, un identitaire cohérent se doit d’être écologiste, surtout s’il refuse la société de marché libérale, la société de la G.P.A. (autorisée, soit dit en passant, en Russie) et la société de la charia. La préoccupation écologique constitue un troisième pilier, fondamental, de nos principes à côté des piliers d’identités (continentale, nationales, régionales) et social. Face à l’étalement urbain et à la destruction programmée des terres arables (il faut ensuite quarante ans – deux générations ! – pour qu’un sol naguère urbanisé retrouve sa fertilité première), les identitaires devraient au moins soutenir les valeureux opposants à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, au barrage de Sivens ou à l’O.L. Land (le stade de foot privatisé) érigé dans la banlieue lyonnaise ! Que ces combats soient menés par des écolo-gauchistes importent peu parce qu’il vaut mieux voisiner avec un écolo ultra, voire un fan de Julien Coupat, qu’avec un lecteur sarkocufié du Figaro et de Valeurs actuelles !

    Si l’on considère que l’Europe est la patrie de nos nations et de nos régions, notre réflexion militante se doit d’adopter le triptyque révolutionnaire exposé dans les années 1970 par Georges Gondinet et Daniel Cologne et en 1991 par Jacques Marlaud. La civilisation européenne constitue, avant d’être un évident dessein géopolitique, une patrie spirituelle albo-ethnique. Ses nations forment souvent des patries politico-historiques tandis que les régions demeurent bon gré mal gré des patries charnelles. L’indispensable conciliation entre l’authentique diversité ethno-culturelle et l’urgente unité géopolitique et économique passe par un dépassement salvateur : l’Empire.

    Unité décisive de destin collectif, l’Empire est mal vu et mal compris en France. Il est desservi par le verbe « empirer » qui signifie « s’aggraver », « devenir pire ». Il se confond en histoire avec les deux expériences bonapartistes – napoléoniennes au XIXe siècle. Maints Français ignorent en outre que leur pays est intrinsèquement un empire qui a mal tourné alors que l’idée impériale hante sa psyché collective. Dans le présent contexte anxiogène, « seuls les nationalistes peuvent faire l’Europe (6) » affirmait en 1973 Adriano Romualdi. Tous les nationalismes régionaux et étatiques doivent par conséquent entreprendre leur mue. « Le seul moyen de résoudre l’épineuse question des ethnies, dont le réveil menace les nations d’éclatement, est d’ouvrir les nationalismes sur l’Europe, avertissait Daniel Cologne. D’une part, le nationalisme doit emprunter à la grande tradition politique de notre continent la notion d’État organique qui concilie l’unité nécessaire à toute société évoluée avec le respect, voire l’encouragement de sa diversité naturelle. Conçu de façon organique, le nationalisme s’accommode d’une certaine autonomie des régions. D’autre part, si la nation, loin de s’ériger en un absolu, se considère seulement comme une composante autonome du grand ensemble organique européen, les régions et les ethnies n’auront aucune peine à se considérer comme les incarnations nécessaires du principe de diversité au sein de la grande unité nationale. Dans une Europe organique des nations organiques, être breton ou français, basque ou espagnol, flamand ou belge, jurassien ou suisse ne sont que des manières parmi d’autres d’être européen (7). » Par le biais du principe ordonnateur de la subsidiarité, l’Empire fédère autour des domaines diplomatique, stratégique et militaire la formidable variété nationale et vernaculaire de notre patrie continentale civilisationnelle.

    Par-delà cette référence ternaire subsumée par l’idée organique d’Empire interviennent d’autres termes qui consolident notre langage militant. Le premier est celui de communauté. Évoquer maintenant en public ce mot équivaut quasiment à voir surgir cette hantise des Occidentaux indifférenciés, ce nouveau diable des plateaux télé, le communautarisme ! Et pourtant quel beau mot ! Suivant son échelle d’implication, la communauté coïncide à des espaces de vie. À l’Union (pseudo-)européenne, il aurait été judicieux de conserver la « Communauté européenne » comme avant 1992 et le détestable traité de Maastricht. Les nations d’Europe resteraient des communautés politiques – historiques de destin qui parviendraient à s’enchâsser les unes dans les autres dans un nouvel agencement continental. Mais les régions sont elles aussi des communautés vernaculaires de destin infra-nationales.

    Les cadres régionaux sont des communautés de proximité comme le sont d’ailleurs les entreprises, ces communautés productives de destin. L’entreprise moderne pratique ce nouvel esclavage : le salariat. Or le justicialisme – solidarisme européen combat cette aliénation sociale. À l’entreprise libérale ou étatisée, promouvons des « communautés de travail » comme le fit déjà le candidat bien trop méconnu à la présidentielle de 1965, Marcel Barbu dont le directeur de campagne travaillait à Rivarol (8). Que serait aujourd’hui une telle « communauté de travail » ? Une unité de production dirigée par ceux qui y travaillent. Un bon début existe avec la S.C.O.P. (société coopérative et participative). Alors que la moitié du CAC 40 se soumet aux multinationales, une société coopérative préserve l’indépendance économique, perturbe les mécanismes aveugles du libéralisme et se détourne de la mondialisation libérale. La « communauté de travail » idéale rassemblerait les travaux de Hyacinthe Dubreuil, l’ergonisme de Jacob Sher, l’association Travail – Capital du gaullisme d’opposition (1947 – 1953), la participation chère aux gaullistes de gauche, la cogestion promue par l’ordo-libéralisme allemand, le corporatisme social-chrétien, voire l’autogestion de Proudhon reprise par les anarchistes.

    On a compris que les communautés territoriales et professionnelles agiraient en véritables Rei Publicae. Le Système liberticide et albo-génocidaire répète jusqu’à la nausée ses valeurs républicaines alors que sa République n’est qu’une supplétive zélée des forces de l’Or et de l’Argent. Son unicité fallacieuse doit s’effacer devant des unités républicaines partielles constituées de communautés de travail (ou de production) et de vie identitaires.

    L’identité est l’autre maître-mot de notre registre. Le mettre au pluriel serait plus satisfaisant parce qu’elles englobent les cultures, les ethnies, les langues, les métiers, les histoires, les croyances… Toutes nos identités sont la sève qui part des racines des patries charnelles pour aller au feuillage de la patrie civilisationnelle en passant par le tronc des patries historiques et l’écorce des communautés professionnelles. Sauvegarder les identités signifie de préserver le peuple.

    Le peuple est une notion centrale. Sans lui, vaines seraient toutes nos actions. Il importe de l’appréhender dans toutes ses acceptions. Le peuple est aussi bien l’ensemble de personnes d’origine ethnique commune que l’immense majorité de la société composée de producteurs et de consommateurs ainsi que les détenteurs de la souveraineté politique moderne qui indispose tant les oligarchies transnationales. Longtemps s’affrontèrent les tenants de l’ethnos, du demos et du laos. En 2014, il apparaît crucial de rassembler ces trois définitions et de s’élever contre la confiscation de la légitimité, les ravages d’une immigration de peuplement métisseuse et les oukases de la ploutocratie bancaire mondialisée.

    Il y a quarante-cinq ans, l’extrême gauche souhaitait représenter le peuple avec l’insuccès que l’on sait. À l’ère du Village cosmopolite interconnecté global, il faut partout en Europe et sur d’autres continents susciter la révolution des peuples ! Le soulèvement radical des communautés, des nations, des patries vernaculaires, des identités et des civilisations commence toujours par un bon vocabulaire !

    Je vous remercie.

    Georges Feltin-Tracol

    Notes

    1 : Samuel P. Huntington, « The Clash of Civilizations ? », dans Foreign Affairs, été 1993.

    2 : Francis Fukuyama, The End of History and the Last Man. Free Press, 1992, traduction française : La Fin de l’histoire et le Dernier Homme, Flammarion, coll. « Histoire », 1992.

    3 : Samuel P. Huntington, The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order, Simon & Schuster, 1996, traduction française  incomplète : Le Choc des Civilisations, Éditions Odile Jacob, 1997.

    4 : Jules Monnerot, « Désintox ». Au secours de la France décérébrée, Albatros, 1987, p. 63, souligné par l’auteur.

    5 : Oswald Spengler, Der Untergang des Abendlandes. Umrisse einer Morphologie der Weltgeschichte, Verlag C.H. Beck, 1918 et 1922, traduction française : Le déclin de l’Occident, 2 volumes, Gallimard, coll. «  Bibliothèque des Idées », 1948.

    6 : Adriano Romualdi, La droite et la crise du nationalisme, « Totalité », 1982, p. 23.

    7 : Daniel Cologne, Éléments pour un nouveau nationalisme, Cercle Culture et Liberté. Pour une Europe libre et unie, 1977, p. 18.

    8 : Information donnée par Emmanuel Ratier au cours du n° 84 de l’émission de Web-radio « Méridien Zéro » du 20 février 2012 consacrée à une « Histoire non conformiste de l’élection présidentielle ».

    http://www.europemaxima.com/?p=4014

  • La mission de Sixte de Bourbon-Parme

    Recension : Tamara GRIESSER-PECAR, Die Mis­sion Sixtus : Österreichs Frie­dens­versuch im Ersten Welt­krieg, Amalthea, Wien / München, 1988, 414 p.

    La guerre sévissait depuis deux ans déjà, lorsque l'Empereur et l'Impératrice d'Autriche-Hongrie déci­dèrent, en décembre 1916, de me­ner des négociations secrètes extraordinaires. Par l'intermédiaire des Princes Sixte etXavier de Bourbon-Parme, de leur propre chef et sans en avertir l'allié allemand, l'Empereur Charles et l'Impératrice Zita, prirent des contacts secrets avec les autorités politiques des puis­sances de l'Entente, la France et la Grande-Bretagne. Leur objectif : obtenir la paix, tant qu'il y avait encore quelque chose à sauver. En effet, le couple im­périal était parfaitement conscient de la volonté française d'éclater l'ensemble austro-hongrois en plusieurs pe­tites nations aisément contrôla­bles, qu'on pourrait té­léguider depuis Paris contre Berlin et Vienne. Par la paix anticipée qu'ils espéraient obtenir, ils voulaient éviter un sort funeste à l'œuvre politique plurisécu­laire de leurs ancêtres. Les tractations auront quelque chose de tragique : les intermédiaires de l'Em­pereur étaient tous deux officiers de l'armée bel­ge, en guerre contre l'Allemagne, alliée de l'Autriche-Hongrie. Les négociations, menées sans que Berlin le sache, fini­ront par être con­nues de tous et faire passer Charles de Habs­bourg pour un traître qui complotait dans le dos de l'Allemagne.

    Les Allemands d'Autriche lui en voudront cruellement. Mais l'intérêt du livre de Ta­mara Griesser-Pecar ne réside pas seule­ment dans la narration détaillée de cette affaire, mais aussi dans l'analyse du rôle de l'Italie dans l'échec des négocia­tions secrètes. En plein mi­lieu de celles-ci, l'Italie es­suie un cuisant échec militaire, ce qui renforce la po­sition de l'Au­triche et déforce celle des Alliés, qui avaient es­compté des victoires italiennes pour faire fléchir Vienne. Les Autrichiens avaient le dessus et pouvaient demander des conditions de paix ho­no­­rables, d'autant plus que des unités françaises s'étaient mutinées après les offensives inutiles de George Nivelle. Des grèves secouent la Fran­ce et les ouvrières descendent dans les rues en criant : « Nous voulons nos maris ! ».

    Deux projets différents ani­maient alors la diplomatie française : 1) celui de main­tenir l'Autriche-Hon­grie telle quelle, afin de faire contre-poids à la Prusse et de ne pas créer le chaos en Europe Centrale et 2) celui d'éliminer l'Empire des Habsbourgs, de le morceler et d'instaurer des régimes d'idéologie républicaine et illuministe en Europe Centrale. La deuxième solution finira par l'emporter. Dans ce contexte, le Prince Sixte arrive à Paris et ex­plique que l'Italie est prête à faire une paix séparée à condition que l'Autriche cède le Trentin italophone (pas le Sud-Tyrol germanophone), avec pour com­pensation, l'en­semble ou une partie de la Somalie. La France et l'Angleterre ont donc intérêt, elles aussi, à signer une paix séparée avec l'Autriche. Lloyd George était favorable au projet, car les évé­nements de Russie laissaient entrevoir la ces­sation des hostili­tés entre Russes et Allemands, le Prince Lwow ayant contacté les autorités du Reich en ce sens. De ce fait, l'Italie et la Russie risquaient de quitter l'Entente et de laisser Français et Britanniques seuls face aux armées allemandes et austro-hongroises. Poincaré et Ribot rétorquent que ni les intérêts serbes ni les intérêts roumains ni la question polonaise n'ont été pris en compte par le vieux monarque au­trichien. Les Fran­çais se montrent très réticents à l'endroit du projet vi­sant à coupler la ré­trocession du Trentin à l'Italie et la récupération de l'Alsace-Lorraine. En effet, si l'Italie reçoit le Trentin, elle cessera de se battre et l'Entente aurait perdu un allié qui mobilisait plusieurs divisions austro-hongroises qui auraient pu intervenir sur le front russe ou sur le front de Salonique et barrer le route aux alliés franco-britanniques.

    Les Alliés occidentaux se rendaient comp­te que l'Italie jouait son jeu seule mais que son poids militaire était tel qu'ils ne pouvaient la négliger. Le 3 juin 1917 : coup de théâtre ! L'Italie proclame qu'elle entend exer­cer un protectorat sur l'Albanie, coupant de la sorte l'accès de la Serbie à la mer. Le petit royaume slave des Balkans ipso facto ne pouvait plus acquérir un ac­cès à l'Adriatique qu'en grignotant le territoire aus­tro-hongrois, situation inacceptable pour Vienne. Au même moment, les Slovènes, Croates et Serbes à l'intérieur de la monarchie souhaitent constituer un royaume constitutionnel séparé selon le modèle hon­grois.

    Les contra­dictions internes de la monarchie la fragilise et la ténacité du Ministre italien Sonnino, im­posant aux Alliés ses vues sur l'Albanie malgré les revers militaires italiens, négociant avec les Anglais et les Français un partage des Iles de l'Égée et du terri­toire turc, fait échouer les pourparlers entre Sixte et les autorités anglaises et françaises. De plus, les pro­positions de paix italiennes ne venaient ni de Sonnino ni du Roi d'Italie, ce qui réduisait considérablement les chances de l'Empereur autrichien et des frères de Bourbon-Parme. Le livre de Tamara Gries­ser-Pecar est une enquête très serrée qui nous permet de saisir la vision européenne et pa­cifiste, éloignée des engoue­ments idéologiques générateurs de carnages abomi­nables, des Bour­bon-Parme et des Habsbourgs. Al­bert Ier y avait pleinement souscrit. La réussite de leurs projets aurait évité la Seconde Guerre mondiale et la partition de l'Europe à Yalta

    ► Robert Steuckers, Orientations n°11, 1989. [version légèrement remaniée]

    http://www.archiveseroe.eu/histoire-c18369981/7

  • Malgré les soutiens de Hollande, Valls et Sarkozy, la pièce de théâtre de BHL est un échec

    BHL-hotel-europe-hollande

    La nouvelle pièce de théâtre de Bernard-Henri Lévy, Hôtel Europe, adaptation du livre éponyme, bénéficiait dès le départ du soutien de tous les réseaux de la BHL connection. François Hollande, Manuel Valls et Nicolas Sarkozy ont notamment payé de leur personne en s’affichant aux premières représentations. Et les médias du système en rajoutaient en affirmant, comme Le Point, qu’Hôtel Europe affichait complet.

    Photo Yann Revol

    Pourtant, lancée le 11 septembre et initialement programmée jusqu’au 3 janvier 2015, la pièce Hôtel Europe cessera les représentations le 16 novembre, faute de public. De profundis.

    Lire la suite

  • 7e Journée de réinformation de Polémia (4/4) – TV Libertés couvre l’événement

    Reportage par TV Libertés.

    ♦ La 7e édition de la Journée de réinformation sur « la Bataille culturelle » s’est tenue samedi 18 octobre au Salon Dosne-Thiers, devant une salle comble, démontrant que cette manifestation suscite un intérêt croissant auprès d’un public attentif et sensibilisé aux thématiques développées par la fondation Polémia depuis plusieurs années.


    Nos amis de TV Libertés étaient avec nous et ont enregistré l’ensemble des interventions dont ils ont tiré les meilleures séquences pour en monter une vidéo de près d’un quart d’heure. Ce reportage, Le Grand Angle, a été diffusé au cours du JT du lundi 20 octobre.

    On retrouve, dans l’ordre :

    – Jean-Yves Le Gallou qui a ouvert les travaux ;
    – Michel Geoffroy qui a développé un exposé savant sur « Crise culturelle et crise identitaire » pour conclure par un constat incontestable : « Notre culture n’est pas en crise mais en décadence » ;
    – Gabriel Robin, essayiste, qui s’est livré à un rappel des traditions avec son « Retour des traditions vivantes »,
    – deux tables rondes, la première consacrée à « L’art caché », la seconde exposant les « Initiatives culturelles de la génération 2013 ».

    Enfin, en conclusion, Jean-Yves Le Gallou, sur un ton optimiste, a rappelé l’objectif de la Journée de la réinformation : « Mettre des idées sur le devant de la scène, puis les laisser infuser et susciter des débats ».

    La vidéo de TV Libertés : http://www.youtube.com/watch?v=gspK-EDSHg8

    Polémia

    http://www.polemia.com/7e-journee-de-reinformation-de-polemia-44-tv-libertes-couvre-levenement/

  • 7e Journée de réinformation de Polémia (3/4) – Notre culture n’est pas en crise mais en décadence

     Le sujet de cette communication est difficile car les relations entre identité et culture ont été obscurcies par l’idéologie dominante.

    En effet, depuis l’avènement de l’esprit des Lumières et de la gauche intellectuelle, la culture est systématiquement opposée à la nature. Quand on dit que « tout est culture » on veut dire en réalité que tout est construit (et donc que tout peut être déconstruit et reconstruit arbitrairement).

    Cette opposition, on le sait aujourd’hui avec le développement de la biologie, de la génétique et de l’éthologie, est tout à fait arbitraire, car de nombreux comportements considérés hier comme uniquement « culturels » ont une racine innée – génétique.

    L’idéologie dominante reste aussi attachée à la vision fantaisiste de l’homme qu’avaient les Encyclopédistes du XVIIIe siècle, c’est-à-dire celle des « robinsonnades » : celle d’un homme qui préexisterait à la société, vision qui est au cœur de la théorie du contrat social et de l’idéologie des droits de l’homme (puisque cette idéologie prétend que l’homme serait naturellement doté de droits politiques). On sait pourtant aujourd’hui que cette conception de l’homme ne correspond à aucune réalité. L’homme n’existe pas en dehors d’une société et d’une culture particulières, donc de la compagnie de ses semblables. Ce n’est pas l’homme qui choisit sa culture, mais c’est la culture qui préexiste à lui (ex. : l’homme hérite de sa langue maternelle et des codes que comporte sa culture, comme il hérite des paysages et des créations artistiques qui l’ont précédé, tout au long de son éducation).

    Ces deux erreurs – qui sont en réalité des tabous idéologiques – nous ont empêchés de comprendre, notamment en France, les relations entre nature et culture, entre identité et culture, entre ethnie et culture.

    D’autant qu’en français le mot culture s’emploie dans un sens restrictif et renvoie à ce que l’on nomme les humanités, les arts et les lettres, alors que les ethnologues comme les organisations internationales ont une acception beaucoup plus englobante du mot : pour eux, tout ce qui est humain est culture, ce qui renvoie aussi à l’ambiguïté précédente. Ainsi l’UNESCO définit la culture comme « l’ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts, les lettres et les sciences, les modes de vie, les droits fondamentaux de l’être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances » ([1]).

    Pour clarifier les concepts dans la suite de ce propos on rappellera que :

    – la culture est la nature de l’homme (elle est le processus par lequel les potentialités humaines s’incarnent, car l’homme n’est pas spécialisé dans ses instincts, à la différence de l’animal). Oswald Spengler, dans son étude célèbre sur Le Déclin de l’Occident (Gallimard 1967, tome 1, p. 166), écrit ainsi que « La nature est à chaque fois une fonction de la culture ». La culture humaine se caractérise donc par sa variabilité et sa diversité, à l’image de l’homme lui-même (et c’est bien cette diversité qui nous intéresse quand nous jouons les touristes !) ; …

    Michel Geoffroy, 18/10/2014

    Pour lire l’ensemble de la communication en Pdf, cliquer ICI

    Note : [1] Déclaration de Mexico sur les politiques culturelles. Conférence mondiale sur les politiques culturelles, Mexico City, 26 juillet au 6 août 1982.

    http://www.polemia.com/7e-journee-de-reinformation-de-polemia-33-notre-culture-nest-pas-en-crise-mais-en-decadence/

  • NI DROITE ... NI GAUCHE ? Pour ou contre le libéralisme

    Que les clivages droite / gauche aient eu historiquement un sens est indéniable. Mais il y a bien longtemps qu'ils ont perdu leur signification originelle. Aujourd'hui, il faut bien le reconnaître qu'est ce qui différencie la droite de la gauche, toutes deux s'étant ralliées au libéralisme et défendant alternativement les mêmes politiques et ce, depuis au moins 1983.

     

    En réalité, la distinction est (était) pour le moins schématique si on considère qu'il y a (ce qui n'est pas nouveau) des droites et des gauches. On le voit bien, du reste, sur la question européenne où le clivage traverse la droite et la gauche en leur sein. Pour notre part, et tout en partageant depuis longtemps l'idée développée par José Ortega Y Gasset selon laquelle être de gauche ou être de droite, c'est choisir une des innombrables manières qui s'offrent à l'homme d'être un imbécile : toutes deux, en effet, sont des formes d'hémiplégie morale. (La révolte des masses), nous pouvons nous sentir et de droite et de gauche selon les domaines.

    Nous ne partageons pas l'idée selon laquelle il y aurait la vraie gauche et la fausse gauche. Cela a été dit aussi de la droite, celle-ci étant accusée par certains de faire une politique de gauche. Ces notions trop galvaudées sont trompeuses et doivent être abandonnées. On ne manquera pas de nous objecter que le "Ni droite ni gauche" a un air de déjà vu et que cela rappellerait des thèmes en vogue dans les années 30. C'est évidemment très réducteur et occulte un peu facilement la diversité des courants représentés par ce qu'on appelé les non conformistes des années 30. On peut voir du fascisme partout à l'instar de Zeev Sternhell (Ni droite ni gauche L'idéologie fasciste en France) mais ce n'est pas très sérieux. Si être anti Système c'est être fasciste alors notre pays est majoritairement fasciste !! Le fascisme c'est FINI. Il est mort en 1945 et qu'on le laisse en paix. La réalité, c'est tout simplement que le peuple dans son infinie diversité ne se reconnaît plus dans ses élites et aspire (confusément sans doute) à un sursaut de salut public.

     

    La ligne de fracture doit être : Pour ou contre le libéralisme 

    Les élites (ou pseudo-élites), les intellectuels (ou prétendus tels), les média, les leaders d'opinion se sont tous ralliés au libéralisme, celui-ci pouvant recouvrer diverses appellations : gauche moderne, social-démocratie, centre, droite réformiste, ultralibéralisme, néolibéralisme (lequel n'est ni plus ni moins qu'un archéo libéralisme). Depuis plus de 30 ans, après plusieurs alternances, nous avons toujours plus de chômage, de désindustrialisation, de délocalisations, de privatisations.

    Les système communiste et fasciste ont échoué piteusement et ont disparu. A part quelques nostalgiques, qui songerait à les voir réapparaître ? Un seul système subsiste, Le LIBÉRALISME. Bien qu'ayant échoué partout, il est toujours là. Le personnel politique qui s'en réclame est totalement discrédité en raison de sa médiocrité (incapacité à imaginer autre chose que le Système qui le fait vivre, incapacité à régler les problèmes du moment), sa dépendance à l'égard des lobbies, des organismes internationaux voire des Etats étrangers et l'affairisme voire la corruption qui entoure le personnel politique et ses affidés. Cela n'empêche pas ces "gouvernants", loin s'en faut, de donner des leçons de morale au monde entier.

    Malgré (ou sans doute en raison de) la diversité de nos origines, nous n'avons RIEN à voir avec ce Système et tout ce qu'il représente. Système mortifère s'il en est, détruisant tout là où il passe, à commencer par des vies humaines.

    Aussi, faut-il ROMPRE avec le Système en place et créer les conditions d'une vraie ALTERNATIVE. Est il besoin de préciser que ledit Système n'a plus aucune légitimité. Largement minoritaire (cf. les résultats électoraux aux dernières élections européennes), il ne représente plus le peuple. Ce système à bout de souffle est arrivé au plus haut point de sa vulnérabilité.

    Ce Système a un guide : ce sont les Etats-Unis qui au nom de la démocratie, de la Liberté, des Droits de l'homme prétendent régenter le monde et donner des leçons de morale. Mais cette morale a un visage : ce sont des centaines de milliers de morts partout où les avions US viennent apporter la "liberté" (Yougoslavie- Afghanistan-Libye-Irak pour n'en citer que quelques uns. Ce visage de la première "démocratie" ce sont aussi quelques chiffres :

    - 48 % des Américains sont considérés comme ayant de "faibles revenus" ou vivant dans la pauvreté,

    - Selon Paul Osterman , environ 20 % des adultes travaillent pour une rémunération du seuil de pauvreté,

    - En 1980, moins de 30 % des emplois aux USA étaient à bas salaires. Aujourd'hui, plus de 40 % des emplois sont à bas salaires,

    etc ... etc ...

    La vérité c'est que les USA sont d'abord et surtout la première puissance militaire du globe. Il est bien clair par conséquent que la ligne de clivage exposée ci-dessus en recoupe inévitablement une autre, à savoir les partisans de l'INDÉPENDANCE de l'Europe contre les partisans de l'inféodation à l'Empire.

    Yannick Sauveur  responsable du blog Le blanc et le Noir

    source metamag

    http://www.voxnr.com/cc/dh_autres/EuEukVkyykuWkqbyHl.shtml

  • La Chine sera toujours la Chine

    Ce 20 octobre à Pékin, John Erling correspondant de Die Welt s'interrogeait gravement : "La Chine accomplit-elle le premier pas vers l'État de droit ?" Cette très bonne question mérite d’être posée en regard des événements de Hongkong. Et, à sa manière, au bout de trois jours de délibérations du comité central du parti communiste, le président Xi Jin-ping répondait solennellement le 23 octobre. Ce pays de parti unique, de direction centralisée de peuples beaucoup plus divers qu'on ne se l'imagine vu de Paris ou de Washington, ce pays au drapeau rouge de Mao Tsé-toung et du bain de sang qu'on ose encore appeler "révolution culturelle" vivra désormais sous le régime de "l'État socialiste de droit".

    Ce concept mérite d'être revisité, à la sauce dialectique.

    Quand on sait ce que "socialiste" veut dire dans le contexte, "socialisme de marché", cet oxymoron, cette contradiction dans les termes, cette synthèse dialectique pourrait faire sourire. Si tout appartient à l'État, par exemple, si tout dépend de l'impulsion de l'État, y compris le niveau de vie – extraordinairement inégal – des individus, y compris leur "droit" d'effectuer un service militaire c’est-à-dire le droit de porter les armes, privilège héréditaire des fils d'apparatchiks – que veut dire "État de droit" ?

    Si cet État propriétaire du corps de ses citoyens s'arroge le droit de pratiquer impunément, tranquillement, – quoique de manière hypocrite, jamais avouée mais parfaitement démontrée – le trafic d'organes, comme on fait commerce des pièces détachées – que veut dire "État de droit" ?

    Le virage de la Chine avait été conduit par Deng Xiao-ping de 1978 à 1992 sur la base, certes, dès la mort du Grand Timonnier d'une première défaite politique, des gauchistes : celle de la "Bande des Quatre". La liquidation, par Hua, des anciens partisans extrêmes de la Révolution culturelle, débarrassa le pays de l'hystérique et encombrante veuve du dictateur Jian Qing.

    Hua Guo-feng, successeur immédiat de Mao s'accrochait cependant encore à son héritage. Il dogmatisait ainsi en février 1977 : "quelles que soient les politiques soutenues par Mao, et quelles que soient les consignes données par Mao, elles devraient toujours être mises en application."

    Rappelons qu'aucun marxiste n'a jamais raisonné comme de la sorte. Au contraire la prétention de tous les régimes communistes, y compris les plus rigides, consistait à un renouvellement de ligne en fonction des époques.

    Même les régimes les plus tyranniques, qui ne changeaient pas de dirigeants proposaient régulièrement une nouvelle ligne, – comme Lénine avec sa NEP, comme Staline avec le premier plan quinquennal et la dékoulakisation de 1928 à 1932, ou son ordre opérationnel de 1937 lançant la Grande Terreur. Mao lui-même lancera des mots d'ordres successifs comme les Cent Fleurs en 1956, le Grand Bon en avant de 1958 à 1960, ou enfin son abominable Révolution culturelle décidée en 1966 contre l'équipe qui avait pris le contrôle du pouvoir.

    La fixité dogmatique d'un Hua Guo-feng ne pouvait pas se maintenir.

    C'est donc très logiquement que Deng Xiao-ping, marxiste de toujours, dès juillet 1977 et dans le cadre d'une session plénière du dixième Congrès du Comité central du Parti communiste reviendra au pouvoir pour proposer et incarner une nouvelle ligne qui se présentera, dès lors, comme "le socialisme de marché". Socialisme veut dire, dans ce vocabulaire, ce que nous appelons "communisme". Nous employons ce terme à tort sans doute puisque le "communisme" ne devait intervenir que dans une société d'abondance, autant dire jamais. On ne doit jamais l'oublier

    L'ascension de Deng ne s'arrête pas en si bon chemin. Dès août 1977, il est vice-président du Comité central chargé du développement économique. En 1981 il devient président de la Commission militaire. Et en 1982 il formule, dans le cadre du XIIe congrès du parti, sa thèse : "Combiner la vérité universelle du marxisme avec la pratique de notre pays, suivre notre propre voie et édifier un socialisme à la chinoise".

    Le parti communiste est toujours demeuré le parti unique, redistribuant autoritairement les fruits d'un développement économique. Celui-ci est assuré par l'ouverture au capital privé, y compris japonais ou chinois de l'extérieur, et il s'est accéléré par une sous-traitance gigantesque des besoins occidentaux ainsi que par la contrefaçon : "peu importe qu'un chat soit blanc ou gris pourvu qu'il attrape les souris".

    Militant communiste depuis sa jeunesse, membre du gouvernement central dès la conquête du pouvoir et la fondation de la Chine communiste de 1949, Deng n'a jamais changé sur le fond, seulement sur la forme. La lecture de ses discours, une fois surmontés leurs effets soporifiques, ne laisse aucun doute. Ils comprennent aussi, sous le masque de l'ancien sentiment d'humiliation, une pointe d'annonce d'un "chauvinisme de grande puissance" qu'on ne devrait jamais sous-estimer. Les Russes auraient tort de ne pas y prendre garde.

    Pour le moment Xi Jin-ping ne fait que renouveler la même réalité Celle-ci, 35 ans après la "nouvelle ligne" de Deng, n'a pas bougé d'un pouce. Les bases totalitaires du système communiste chinois restent inchangées. Peut-être dans l'avenir les méthodes policières évolueront-elles un peu, peut-être les arrestations et détentions arbitraires seront-elles mieux réglementées.

    Ce n'est pas cela l'état de droit, au sens occidental du terme.

    Les principes chinois demeurent. On doit les savoir antérieurs au communisme. La question essentielle pour un Chinois relève du code pénal et des "cinq châtiments cruels". Le droit de propriété, la liberté des contrats, etc. cela l'intéresse beaucoup moins.

    Ne nous trompons pas non plus quand, en Chine, comme dans tous les régimes socialistes d'ailleurs, on parle de "lutte contre la corruption". Sous ce qui ne doit être reçu que comme un slogan, on peut aboutir à des choses très contradictoires, dont certaines attentent tout simplement aux libertés.

    Pour le moment nous nous trouvons à nouveau devant la même machine. Elle vise, comme par le passé, à détruire encore plus la famille, la culture, les traditions et l'âme même de ce pays.

    De ce point de vue, le véritable ancêtre de la dialectique marxiste et post-maoïste, reste le Philosophe qui écrivit : "la seule chose qui ne change pas c'est le changement".

    JG Malliarakis

    http://www.insolent.fr/

  • Capitalisme (4/6) : Et si Marx avait raison ?

    Et si Marx avait raison, après tout ? Avec l’effondrement de l’Union soviétique et la chute du Mur, le communisme a été jeté à la poubelle de l’histoire, et lui avec. Mais après la crise de 2008, on peut se demander si nous avons bien compris Marx.

    Son analyse du capitalisme du XIXe serait-elle plus pertinente aujourd’hui ? Cet épisode décrypte la pensée de l’auteur du Capital, depuis sa jeunesse d’étudiant romantique ami d’Engels jusqu’à son accession au statut de leader théorique de la révolution mondiale.

    Au-delà de l’idéologie communiste, le film s’attache à sa lecture du capitalisme comme “immense accumulation de marchandises” jusqu’à sa critique des concentrations financières et du capitalisme d’État, démontrant que ses prévisions s’avèrent aujourd’hui très pertinentes. S’il a reconnu que le système produisait des merveilles, il fut aussi l’un de ses critiques les plus impitoyables, notamment à travers son analyse de l’inéluctabilité des crises.

    Réalisé par Ilan Ziv (France – 2014)


    http://fortune.fdesouche.com/