Retrouvez quelques photos du camp 2014 de l’AF qui reflètent à la fois la qualité de la formation et une ambiance exceptionnelle.
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Retrouvez quelques photos du camp 2014 de l’AF qui reflètent à la fois la qualité de la formation et une ambiance exceptionnelle.
En moins de dix ans, le réseau internet est devenu accessible à tous. Les grandes puissances mondiales se préparent à la guerre sur Internet. Les services secrets recrutent des pirates informatiques. Ceux que l’on appelle les hackers vont être aux avant-postes de ces cyber conflits. Spams, escroqueries, attaques d’ordinateurs zombies, diffusion de virus destructeurs, autant de moyens pour faire fortune aux dépens des citoyens utilisateurs et des grandes corporations. La gradation du crime sur Internet est à l’image du média lui-même : une foire où la créativité individuelle ou collective prend des formes toujours plus étonnantes. Russie, USA, Estonie, Israël, cette enquête mène le téléspectateur sur les points chauds où les hackers et les gouvernements s’affrontent.
A quoi bon dénoncer l'esclavage si l'on exempte certains esclavagistes ?
L’ancienne secrétaire d’Etat Rama Yade vient d’exprimer selon Le Point sa « reconnaissance éternelle » envers Christiane Taubira pour sa loi qualifiant « l’esclavage » de crime contre l’humanité. Mais à quoi bon dénoncer l’esclavage si l’on exempte certains esclavagistes ? J’exprime quant à moi une éternelle reconnaissance à son compatriote sénégalais et anthropologue Tidiane N’Diaye pour avoir levé le voile sur la traite arabo-musulmane en ces termes : « Bien qu’il n’existe pas de degré dans l’horreur ni de monopole dans la cruauté, on peut soutenir que le commerce négrier et les expéditions guerrières provoquées par les arabo-musulmans furent, pour l’Afrique Noire tout au long des siècles, bien plus dévastateurs que la traite transatlantique » (Extrait de on ouvrage Le génocide voilé, cité dans le Nouvel Observateur 2010).
La troisième partie de notre chronique sur le totalitarisme intégral portera sur un aspect de l’argumentaire de masse – comprenez celui qui est servi tout prêt à la populace –, l’un des traits fondateurs de la pensée unique. C’est une négligence intellectuelle aiguë érigée en principe rhétorique. La reductio ad erratum, nous l’appellerons ainsi, n’est rien de moins que l’anathème jeté sur celui qui remet en cause un fait généralement admis, émanant le plus souvent des organes officiels de l’État. C’est la solution tout terrain pour les suiveurs qui entendent rester embourbés dans un affligeant confort intellectuel.
Voilà l’outil argumentaire le plus novateur des dernières décennies, qui trouverait aisément sa place dans « l’art d’avoir toujours raison », s’il n’était apparu quelques 140 ans après la rédaction de l’ouvrage, car il est le moyen de balayer d’un revers de main tous les doutes et tous ses adversaires en bafouillant cette simple assertion : vous êtes complotiste.
Pour comprendre les raisons d’un tel procédé, nous devons remarquer deux éléments importants : d’une part, les gens croient que l’État leur veut du bien, de telle façon qu’ils ne le remettent jamais en cause dans ses fondements. Ils sont comme viscéralement formatés, réduits à un état d’enfance perpétuelle, jusqu’à une mise sous tutelle complète, à l’image de l’enfant qui ne doute jamais de son père. À ce propos, nous ne saurions que trop redire, que les jeunesses républicaines n’apparaissent pas moins dangereuses que les jeunesses hitlériennes ou communistes, notamment parce que la république les surplombe toutes ; D’autre part, ce moyen rhétorique est également la négation des différences jusqu’à un niveau factuel, on s’imagine que l’individu qui remet en cause la version officielle des attentats du 11 septembre 2001 est le même que celui qui rejette la version officielle du Tribunal de Nuremberg, comme il est parfaitement correspondant à celui qui ne croit pas à la théorie de l’évolution, ou à celui qui estime que le mondialisme guide la mondialisation comme idéologie.
La reductio ad erratum est donc l’amalgame intellectuel par excellence, la réduction de tous les doutes à un comportement psychologique maladif ; quelques-uns ayant été jusqu’à théoriser et catégoriser celui qui doute de faits historiques ou scientifiques. On s’autorise par là, à prévenir tous les futurs sceptiques en limitant leurs raisonnements à un comportement naturel et prévisible sans aucun autre fondement que la peur, la paranoïa, le manque, le déséquilibre, le besoin de réenchantement, mais surtout, la haine. Il y a un côté aberrant à comparer des faits qui ne sont pas forcément comparables, la nature même de la vérité étant unique, qu’on nous dise en quoi les événements de la Seconde Guerre mondiale sont comparables à l’hypothèse d’un complot extraterrestre. Ni les arguments, ni les dossiers à étudier, ni les protagonistes ne sont les mêmes ; pourtant, celui qui use de la reductio ad erratum prétend que c’est la même chose. De fait, on se rend vite compte que l’absurde est du côté des impertinents.
Si le vrai est uniquement issu des officines gouvernementales, en faire un démenti revient pour ces personnes à de la folie pure, chez les plus endoctrinés on ne prend même plus la peine de lire ceux qui rejettent les différentes versions historiques officielles, car ils considèrent que ceux qui doutent y sont prédisposés, tant psychologiquement, que socialement ou intellectuellement ; ainsi, matérialisant le doute de leurs contradicteurs à l’aide de prérequis physiologiques, vont-ils jusqu’à condamner pour déviance, bannir sans procès et ridiculiser ceux qui osent s’opposer. Or cet interdit se présente comme la pierre angulaire du totalitarisme intégral. On remarque que les ouvrages qui émettent des arguments contraires à ceux des gouvernements sont souvent autorisés, et ceci nous inquiète plus que s’ils étaient interdits, car cela prouve que la mentalité générale est soumise et crétinisée, par un État républicain et un Empire sûr de lui-même, ne doutant plus de ses sujets, il les sait fidèles et imperméables à toute idée dissidente, du moins pour une écrasante majorité. Il est certain qu’une part importante de la population, en intériorisant l’erreur moderne, a atteint une autosuffisance anti-culturelle voir anti-civilisationnelle, tout en broyant les quelques comportements indisciplinés.
Qu’on remarque bien en outre que les mots utilisés dans cette étude sont courants en sociologie. L’intériorisation est aussi l’un des mécanismes grâce auquel s’effectue la socialisation, qui est l’un des instruments de conservation de la République, car pour subsister elle doit se substituer à toutes les autres cultures, socialiser, mais surtout convertir, révélant par cela son caractère hautement évangélisateur.
evolutionRappelons cependant que, dans nos états totalitaires, certaines situations sont très avancées en terme de privation de libertés ; en France comme dans d’autres pays Européens, on peut ne pas croire en Dieu, mais l’on ne peut pas, ne pas croire en la Shoah, une folie qu’un grand nombre d’historiens juifs n’ont pas manqué de dénoncer, arguant que ce n’était aucunement un moyen de lutter contre le révisionnisme historique. On peut dire au contraire que cela démontre que le système a des fondements intouchables, et qu’il dévoile sans complexe ses cartes, avouant son absolutisme, conforté par un hébétement généralisé.
La loi se prononce ainsi sur les avis de chacun au motif qu’ils choqueraient certaines personnes, ou qu’ils nuiraient à d’autres, car elle doit invoquer de bonnes raisons pour s’attaquer à la liberté des individus. En règle générale, l’idéologie dominante s’appuie sur l’aspect le plus imprégné dans la société moderne : le sentimentalisme, ce pathos, étant certainement le sentiment le plus méprisable qu’il fût donné de ressentir à l’espèce humaine, voilant une des clefs de la déviation moderne.
Par ailleurs, le totalitarisme ne se fonde pas uniquement sur l’aspect législatif, il effectue une marginalisation de celui qui doute, par le contrôle social, bien plus efficace. Après 30 ans de propagande éducative, vous pourriez faire intégrer n’importe quoi à n’importe qui, et pour de nombreuses générations. Pensez aux milliers d’associations gauchiardes qui grenouillent d’école en école avec vos impôts pour aller prêcher leur monde nouveau, pensez aux heures durant lesquelles vos enfants sont exposés à l’ignominie de l’éducation républicaine ; de fait, la pression sociale que subissent les individus présentés comme déviants est extrême. Nous ne doutons pas au surplus, que nos lecteurs en aient fait le douloureux apprentissage, et qu’ils soient condamnés à le faire tout au long de leurs vies. Plusieurs expériences qu’on analysera dans nos prochains billets montrent à ce sujet, l’importance du suivisme dans nos sociétés contemporaines ; Solomon Asch sut très bien mettre en évidence ce phénomène, en montrant que 33 % des individus étaient capables de se conformer à l’opinion du groupe malgré le caractère ostensible de l’erreur de ce dernier ; intervient dans ce processus un certain nombre de mécanismes parmi ceux que l’on étudie présentement.
Rappelons enfin, puisque l’on aborde la propagande éducative – terme pléonastique s’il en est –, que l’éducation de masse est avant tout le contrôle des masses. Lorsque l’on éduque son chien, son bien-être est secondaire, c’est le nôtre qui prime et l’usage que l’on entend de l’animal ; dès lors, celui qui penserait que le peuple revêt pour l’oligarchie quelques différences d’avec une meute de chiens dociles serait en proie à une grande méprise. Dans ce domaine, la meilleure façon d’éduquer les masses est sans conteste la télévision, car elle porte en elle de nombreuses qualités : elle est rentable, elle docilise, abêtit, et détourne l’attention, allant même jusqu’à organiser une forme d’hypnose collective. De notre point de vue, une société ayant mis en place des normes et des valeurs, et les défendant au moyen d’arguments totalement aberrants, est une société basée sur des fantasmes. Celle-ci, outrepassant toute logique, apparaît alors fondamentalement nécrosée.
Nous n’entendons pas cependant nous laisser aller à la défense de toutes formes de révisionnisme, car il faut bien admettre qu’il peut être difficile à contenir, en ce que sur n’importe quel sujet nous pouvons toujours argumenter, comme nous le montre l’exemple hypercritique du récentisme qui va jusqu’à arguer que le Moyen Âge est une invention des historiens anciens. Nous ne pouvons à ce sujet, que conseiller la lecture de l’article de monsieur Mallet, « Pour en finir avec le récentisme », qui démonte en partie cette gangreneuse dérive de la dissidence. Notons à ce sujet que l’hyper-critiscisme est un phénomène spécifiquement moderne, c’est une branche du rationalisme participant à la confusion des esprits et à l’égarement. Tout ceci s’avère d’ailleurs d’une grande utilité pour le système puisqu’il perd les individus dans un dédale interminable, ralliant les contestataires à un solipsisme continuel et auto-entretenu par une réinformation mortifère.
Comme nous parlions précédemment des apprentis sorciers qui étudient les comportements « complotistes » (sic), Pierre-André Taguieff nous a gratifié à ce titre, de l’identification de quatre grands principes de base des croyances conspirationnistes, à savoir que « rien n’arrive par accident ; tout ce qui arrive est le résultat d’intentions ou de volontés cachées ; rien n’est tel qu’il paraît être ; tout est lié, mais de façon occulte. » Sans trop relever l’idée sous-jacente de ces assertions, incitant le lecteur à voir chez lesdits « conspirationnistes » une paranoïa aiguë, on peut simplement relever le ridicule de ce genre d’analyse en inversant ces allégations. Que diriez-vous alors, si l’on vous racontait naïvement que « tout arrive par accident ; rien de ce qui arrive n’est le résultat d’intentions ou de volontés cachées ; tout est tel qu’il paraît l’être ; rien n’est lié… » nous ajouterions bien un petit « dormez tranquilles », qui viendrait compléter le tout, si l’on n’avait pas compris, dès le premier mot, que ce genre de catégorisation est inepte.
Tel que nous le disions, le simple fait de généraliser un comportement à de multiples études n’ayant souvent que peu de rapport entre elles est un sophisme. Des phénomènes se produisent, c’est factuel, des intérêts sont servis c’est évident, beaucoup agissent mal, mais de bonne foi, cependant, l’idée de savoir si ces personnes en sont conscientes est sans importance, certains le sont, la plupart ne le sont pas. « Il n’y a pas de complot, il y a une discrétion de la part des gens qui nous mènent », dixit Pierre Hillard. Faut-il être politologue pour le conclure ? Il est navrant qu’on fasse intervenir des psychologues dans des affaires qui relèvent des compétences scientifiques, historiques, ou sociologiques.
Afin de conclure sur cet aspect du Totalitarisme intégral, nous rendrons compte d’un extrait de l’œuvre de Pierre Bayle, un précurseur des « lumières » avec lequel nous ne partageons presque rien sur pratiquement tous les sujets, si ce n’est celui qui va suivre. S’il nous est permis d’ailleurs d’éclairer le lecteur sur notre choix de partager ce texte, c’est parce que monsieur Bayle est comme le maître à penser de la déviation occidentale. Il est d’ailleurs étonnant qu’il ait échappé à la plume affûtée de René Guénon, ou bien celle encore de Julius Evola et d’autres référents contemporains de la philosophia perennis, parce qu’en réalité son logiciel est bien plus pervers encore que celui de Descartes, et son influence a été d’une importance capitale sur les « lumières », bien qu’en réalité l’impact de ces derniers n’était que fortuit. À dire vrai, l’œuvre en question ne doit son prestige qu’à la médiocrité de ses contradicteurs, elle tricote ainsi un tissu de mensonge et d’incohérence gigantesque, d’ignorance souvent mêlée de vues personnelles qu’il serait bon un jour de découdre en totalité. Un tel exercice ne serait pas alors inutile, car il énonce dans ses Pensées diverses sur la comète bien plus que de simples balbutiements de la pensée moderne– elle y est même plutôt développée. Pour autant, si les modernes pouvaient voir que même leurs pairs avaient, en leurs temps, fustigé les méthodes qu’ils appliquent aujourd’hui, non sans une certaine verve du reste, ils pourraient entrevoir l’inanité de leurs orientations ou plutôt, si nous voulons être exacts, de leurs désorientations.
Ce texte de Bayle fut plus tard repris par Schoppenhauer dans son Art d’avoir toujours raison. Ce dernier traduisit le passage avec quelques libertés, sans en détourner le sens originel, mais en l’arrangeant pour lui donner une portée universelle. Cependant Bayle, en bon moderne, s’essuyait plus les pieds sur la méthode traditionnelle – qui se passe de remise en question, de débats et autres fioritures pseudo-intellectuelles – qu’il n’en dénonça l’inertie occidentale actuelle. Le titre de ce passage, intitulé « De l’Autorité de la tradition », dans lequel est dénoncée la transmission traditionnelle du savoir, nous éclaire sur les vues de Bayle. Tandis qu’on utilisera ce texte, pour dénoncer l’argument d’autorité cher aux universitaires, mais propre à la société dans son ensemble qui tendent à se démarquer par l’inexistence de toute forme de remise en question de leurs aînés, en une sorte de filiation nommée « écoles de pensées ». Nous ne parlerons pas de Tradition avec un grand T, car elle est toute autre chose que le simple fait de transmettre, c’est la connaissance divine « L’alpha et l’oméga » de notre monde.
Ainsi, répondant de la fausseté que les comètes seraient annonciatrices de malheur, en s’attaquant aux arguments d’autorités – éléments à l’appui duquel s’effectue la réductio ad erratum – Bayle, et plus encore Schoppenhauer, car c’est à lui qu’on doit cette version, dénoue comme il se doit le nœud bien grossier des patriarches du mensonge présent.
« Ce que l’on appelle l’opinion commune est, à y bien regarder, l’opinion de deux ou trois personnes ; et nous pourrions nous en convaincre si seulement nous observions comment naît une telle opinion. Nous verrions alors que ce sont d’abord deux ou trois personnes qui l’ont admise ou avancée et affirmée, et qu’on a eu la bienveillance de croire qu’elles l’avaient examinée à fond ; préjugeant de la compétence suffisante de celles-ci, quelques autres se sont mises également à adopter cette opinion ; à leur tour, un grand nombre de personnes se sont fiées à ces dernières, leur paresse les incitant à croire d’emblée les choses plutôt que de se donner le mal de les examiner. Ainsi s’est accru, de jour en jour, le nombre de ces adeptes paresseux et crédules ; car une fois que l’opinion eut pour elle un bon nombre de voix, les suivants ont pensé qu’elle n’avait pu les obtenir que grâce à la justesse de ses fondements. Les autres furent alors contraints de reconnaître ce qui était communément admis pour ne pas être considéré comme des esprits inquiets s’insurgeant contre des opinions universellement admises, et comme des impertinents se croyant plus malins que tout le monde. Adhérer devint alors un devoir. Désormais, le petit nombre de ceux qui sont capables de juger est obligé de se taire ; et ceux qui ont le droit de parler sont ceux qui sont absolument incapables de se forger une opinion et un jugement à eux, et qui ne sont donc que l’écho des opinions d’autrui. Ils en sont cependant des défenseurs d’autant plus ardents et plus intolérants. Car ce qu’ils détestent chez celui qui pense autrement, ce n’est pas tant l’opinion différente qu’il prône que l’outrecuidance qu’il a à vouloir juger par soi-même – ce qu’ils ne font bien sûr jamais eux-mêmes, et dont ils ont conscience dans leur for intérieur.
Bref, très peu de gens savent réfléchir, mais tous veulent avoir des opinions ; que leur reste-t-il d’autre que de les adopter telles que les autres les leur proposent au lieu de se les forger eux-mêmes ?
Puisqu’il en est ainsi, que vaut l’opinion de cent millions d’hommes ?
Autant que, par exemple, un fait historique attesté par cent historiens quand on prouve ensuite qu’ils ont tous copié les uns sur les autres et qu’il apparaît ainsi que tout repose sur les dires d’une seule personne. »
(Extrait de Pensées diverses sur la comète, Pierre Bayle, vol., p. 10 , 1683)
Jérôme Carbriand
II) Le rôle déterminant de l’opposition contrôlée
Dans la foulée de notre précédente partie, abordons ici un des points névralgiques de notre analyse, c’est-à-dire les opposants au totalitarisme intégral. Il serait par là aisé de voir qu’un des aspects les plus importants de ce totalitarisme renvoi à la notion d’opposition contrôlée. Ce système de domination sait donc illusionner ses sujets en portant aux nues une soi-disant opposition. C’en est même la principale raison d’une survie qui dépasse les prévisions car ce système politique repose sur l’alternance entre deux partis qui sont en accord sur tous les points. C’est le cas des républicains et démocrates aux USA, comme ce fût le cas avec l’UMP et le PS en France.
Bien qu’on veuille s’éloigner des contingences actuelles, il nous faut, pour mettre à jour toute la subtilité de l’opposition contrôlée, requérir à l’exemple des « poupées russes » qui s’activent aujourd’hui dans le monde politique. Aussi, lorsque le Front national dénonce l’absurde opposition entre l’UMP et le PS sous l’appellation UMPS, il oublie évidemment de dire qu’il est lui-même dans l’opposition contrôlée, puisqu’il se veut un parti républicain. En effet, cachée derrière le voile de la laïcité, une frange importante des leurs aiment à s’attaquer sans cesse aux musulmans en les réduisant à ce qui n’est pas musulman, comme les « extrémistes » wahhabites (lesquels pour n’être pas musulmans n’en sont pas moins effectivement extrémistes). Réduire ainsi une tradition opérative, et des principes transcendants à travers la figure dévoyée des wahhabites et autres salafistes est assurément faire œuvre de confusion au point que la tradition s’en trouve fort dévalorisée. D’ailleurs, les accointances nationalistes de ce parti inspirent forcément dans ses rangs une certaine admiration pour l’idéologie sioniste, ce qui n’est pas sans arranger certaines fractions dominantes.
L’opposition apparente du nationalisme est faussée de part son attachement au modernisme. En cela elle se veut à terme favorable au totalitarisme intégral. À travers leur nature centralisatrice, qui regroupe l’ensemble des pouvoirs temporels, les nations ont toujours cherché à s’imposer aux dépens du spirituel, en France et ailleurs par le biais de la religion d’État.
Il semble que le système traditionnel le plus adapté aux Européens se présente comme fondamentalement décentralisateur, sous les traits d’un féodalisme dominé symboliquement et hiérarchiquement par le roi à travers le contrat féodal vassalique. Il serait à cet égard trompeur de voir dans la décentralisation française (d’après 1980) un quelconque bienfait, car celle-ci n’est qu’une pure caricature de ce qu’était la féodalité chrétienne. Un « féodalisme » profane à l’allure républicaine, n’en est pas moins anti-traditionnel. D’ailleurs cette pseudo décentralisation est chapeautée par le concept du « grand Paris », étant lui-même une construction purement jacobine. Et puis, en bout de chaine, Bruxelles et la commission européenne sont toujours à l’initiative, comprenant des directives posées par d’avides technocrates.
« Au moyen âge, il y avait, pour tout l’Occident, une unité réelle, fondée sur des bases d’ordre proprement traditionnel, qui était celle de la “Chrétienté” ; lorsque furent formées ces unités secondaires, d’ordre purement politique, c’est-à-dire temporelles, et non plus spirituel, que sont les nations, cette grande unité de l’Occident fut irrémédiablement brisée, et l’existence effective de la “Chrétienté” prit fin. Les nations, qui ne sont que les fragments dispersés de l’ancienne “Chrétienté”, les fausses unités substituées à l’unité véritable par la volonté de domination du pouvoir temporel, ne pouvaient vivre, par les conditions mêmes de leur constitution, qu’en s’opposant les unes aux autres, en luttant sans cesse entre elles sur tous les terrains ; l’esprit est unité, la matière est multiplicité et division, et plus on s’éloigne de la spiritualité, plus les antagonismes s’accentuent et s’amplifient. Personne ne pourra contester que les guerres féodales, étroitement localisées, et d’ailleurs soumises à une règlementation restrictive émanant de l’autorité spirituelle, n’étaient rien en comparaison des guerres nationales, qui ont abouti, avec la Révolution et l’Empire, aux “nations armées”, et que nous avons vues prendre de nos jours de nouveaux développements fort peu rassurants pour l’avenir. »
René Guénon, Autorité spirituelle et pouvoir temporel, chapitre VII – Les usurpations de la royauté et leurs conséquences.
Malgré tout, certains seront à bon droit attendris par une frange nationaliste reposant sur une autorité spirituelle déterminante en la personne de Sainte Jeanne d’Arc (laquelle est tenue en horreur par les piteux gauchistes). Cette figure fait poindre chez les nationalistes qui s’en réclament un véritable caractère hors système. Tout ceci reste cependant négligeable, devant les implications dommageables des fausses querelles entre partis. Celles-ci, bien que simulées par la majorité des acteurs des diverses formations politiques, n’en sont pas moins inspiratrices d’un véritable conflit sociétal permanent. À dire vrai, c’est là une guerre civile continuelle qui est permise par les partis politiques. Venant renforcer l’idée de chaos social développée par Guénon, cette opposition interne entretenue, bien que larvée, prépare une conflagration non plus alors idéologique, mais réelle.
Les ennemis du totalitarisme intégral ne sont ni les communistes qui n’en sont qu’une fabrication, ni plus que les nazis, et, alors même que les anarchistes avaient été les plus farouches ennemis de tout ordre, ils finissent aujourd’hui abîmés dans les profondeurs de la pervertion. L’ordre a disparu laissant place au désordre, le chaos social est prégnant, la hiérarchie s’éteint, si bien que l’action des anarchistes/libertariens n’en devient plus nécessaire et en ce sens leurs vœux furent réalisés. La société moderne est un paradoxe qui fonctionne comme une anarchie organisée, si déroutante qu’elle a perdu les anarchistes eux-mêmes. Elle répond à l’exigence de ce que certains nomment à bon droit : « le chaos contrôlé. » Ses seuls opposants, ce sont les anti-modernes, soit les vrais catholiques, les vrais musulmans, les vrais juifs, les vrais hindous, et en soi, les hommes de tradition ni plus ni moins. Ceux qui n’y prennent aucunement part, et qui ne voient toutes ces applications modernes que comme « des monstruosités ».
Les anti-modernes sont donc les adversaires les plus farouches du totalitarisme intégral, de sorte que celui-ci, en plus de les attaquer frontalement, les prévoit. Dès lors, l’idée qu’au sein du totalitarisme intégral puissent un jour émerger, d’un manque structurel, des aspirations anti-modernes absolues est parfaitement intégrée au logiciel propagandiste.
Le fait que dès la Seconde Guerre mondiale les États-Unis aient usé de la figure de « capitain America » pour conditionner leurs soldats et les exalter dans leurs combats antinazis montre que la propagande et la suggestion sont partout – et à ce titre, nous rappellerons que la BD avait été créée spécialement dans des buts propagandistes. Batman est alors un exemple assez intéressant de l’éducation manichéenne par laquelle on arrive à faire intégrer chez les sujets l’ennemi absolu du capitalisme sadien. L’anti-moderne fut caractérisé par la figure nihiliste du Jocker dès 1940, puis bien plus tard repris par l’obscur Ra’s al Ghul inspiré d’une forme de « tradition » le portant à vouloir la destruction du monde américain. Cette destruction, représentant pour ces derniers (limités qu’ils sont) la fin du monde, n’est à vrai dire, que la fin d’un monde. Récemment même dans le dernier film Batman, on y voit une conspiration anti-moderne où Bane prend la suite de Ra’ s al Ghul pour détruire Gotham city, la ville de tous les vices. « Qui êtes-vous ? Lui fut-il demandé – Je suis l’expiation de Gotham, répondit Bane ». Et l’on ne doutera pas de l’arrivée imminente de cette expiation généralisée, car l’homme peut s’illusionner tant qu’il le veut sur la pérennité de son monde, tel l’enfant refusant de voir sa bêtise, quoi qu’il fasse, il en prépare le dénouement.
La propagande hollywoodienne sème donc, de toute sa subtilité, l’idée qu’une opposition au monde moderne (Gotham city) soient forcément mauvaise et vaine, mais plus encore, que la fin ne puisse arriver, au moment même où paradoxalement son heure n’a jamais été aussi précise.
L’essentiel étant de montrer par cet exemple, que celui qui s’oppose à l’« American way of life » est toujours perçu comme dans une optique de destruction et qu’il apparaît comme le véritable adversaire. Dans ces conditions, il faut tout aseptiser, pacifier, prévoir chacun des sursauts qui ne seraient pas modernes, en laissant toutefois le soin au chaos de transgresser l’ensemble des retenues : « L’individu, plongé dans la conformité du vice, veut s’y distinguer. Les limites seront repoussées aussi loin que possible, et d’autant plus volontiers qu’il s’agit du seul commandement de la modernité. » Vincent Vauclin, Cendres
L’abêtissement donnant la permission nécessaire à toutes manipulations, nous expose à la réduction des personnes en objet immédiatement mobilisable ; « Or, c’est à certains égards ce même but que la société de contrôle à laquelle nous consentons quotidiennement est tentée, en vertu de sa structure propre, de poursuivre. Elle dispose à cette fin d’une part de techniques policières d’enregistrement du réel telles que, si les nazis en avaient joui, elles auraient rendu la Résistance impossible, et d’autre part de techniques de séduction tellement puissantes qu’aucune résistance n’est même plus désirée ni désirable. La pacification radicale par laquelle on émousse les angles obtus des singularités peut se faire aujourd’hui sans forceps : est-elle plus souhaitable pour autant ? »
(Cédric Lagandré La société intégrale).
De règle générale, nous sommes tous passifs, perdus dans les circonvolutions d’un système machiavélique dont les derniers qui soient animés d’un besoin d’opposition, paraissent entièrement maîtrises par toutes les soupapes de sécurité de cette structure. Si bien qu’après avoir lu le Canard Enchaîné et fait la morale à ses collègues sur la nécessité de réformer le capitalisme, le temps d’une pause – on écrase sa Philip Morris – avant de retourner dans la tour de Babel de la finance du vide et de l’anti-symbolisme. Dès lors, nous sommes tous en voie de disparition à travers l’indifférenciation généralisée :
« Nous préférons nous en tenir à la conscience moyenne que nous avons de nous-mêmes, afin de ne pas reconnaître que nous sommes inextricablement unis à des forces élémentaires et sinistres qui parasitent nos cerveaux et nos corps et qui font de nous des esclaves automatiques — des marionnettes faciles à manipuler et à sacrifier. » Seulement, au nom de quoi nous laisserions nous ranger aux côtés des cadavres ?
Palumbo reprenait ainsi Athaud : « Ne vous laissez plus aller au cercueil, ne vous laissez pas mettre dans un cercueil.On croit qu’avec la mort c’est fini, mais c’est là au contraire que ça commence. Refusez à tout prix par tous les moyens à toute force de devenir un jour enterrés, d’être le corps d’un prédestiné enterré. »
Le pitoyable confort intellectuel dans lequel se terre le commun des mortels nous répugne, et plus encore quand il s’entortille de motifs de toutes natures, de justifications dérisoires et d’interminables camouflages face à la réalité claire, simple, telle qu’elle est en toute justice. En conséquence :
« Qu’on sache bien qu’il serait parfaitement inutile de chercher à opposer à cela des arguties philosophiques que nous voulons ignorer ; nous parlons sérieusement de choses sérieuses » (R.Guénon, La crise du monde moderne)
Jérôme Carbriand
Caractéristiques générales
Un grand paradoxe voulut qu’en un monde assis sur la doxa libertarienne du libre arbitre, affranchissant l’humanité de ses chaines, soit disant représentées par les religions et l’attachement aux principes supérieurs, on en arriva finalement à s’entraver d’une parodie des principes desquels il s’était extirpé. Le monde est ainsi irrémédiablement enserré d’une toile subtilement tissée et sous les travers de ses nouvelles idoles, la liberté se résigne à un carcan bien restreint.
Chaque chose se normalise, il faut donc se conformer, rouler à bonne vitesse, pour le bien commun. « La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres », dira John Stuart Mill, si bien qu’à force d’aspirer à la liberté, on termine entièrement cajolé. Fini, le monde où les pâtures s’étendaient à la guise du pasteur et son troupeau de moutons ; à présent les moutons c’est nous et le pasteur jadis bienveillant nous entraîne droit vers les ravins de l’inhumanité.
Sans conteste, le modernisme forme par le biais de la mondialisation un totalitarisme intégral. Celui-ci apparaît comme son substrat légitime, tant et si bien que l’on ne s’étonnera point d’y voir de fâcheuses correspondances. Le totalitarisme intégral est donc l’application du paradigme moderne nécessaire à l’épanouissement de tous les abus ; lorsqu’il s’étire à une partie importante de l’humanité et que rien ne puisse en démentir l’hégémonie, principalement parce qu’il a tout englobé, à ce moment même, l’on entre dans un totalitarisme complet. « L’envers a désormais pris l’endroit en écharpe et s’est attribué d’un coup la surface entière du globe terrestre » (le retournement salvateur, F.Palumbo). Au-delà du règne de la quantité et de la force brute – donc matérielle –, au-delà de l’apogée de l’ignorance et de la sacralisation du faux, nous entrons dans la domination du non-être, expression qui selon nous définit le mieux l’indifférenciation, et la réduction des individus à de simples unités numériques.
C’est pourquoi, par totalitarisme intégral, nous entendons définir un système qui s’est étendu aussi bien dans les consciences que dans les modes de vie, et dont l’application la plus visible est la réduction de tous les éléments manifestés et non manifestés à sa propre limitation. C’est un système mortifère réduisant les libertés d’une manière détournée, en changeant la nature même de son objet ; l’homme, jusqu’à ce que ce dernier n’appelle plus à devenir libre, mais servile.
Voici du moins la définition que nous donnons de cette notion, dont on pourrait nous céder la paternité, bien qu’en vérité, cette originalité ne nous importe nullement. À dire vrai, l’utilité de ce concept autorise simplement une introspection via un angle politique. Par ailleurs, l’emploi du terme de « Totalitarisme intégral » nous est venu d’un compromis entre le concept de « totalitarisme », né de l’enivrement des « politologues » pour l’étude du nazisme et du communisme, et le concept de « société intégrale » exposé par Cédric Lagandré. Aussi nous sommes peu authentiques en la matière, car ce que nous disons ici a déjà été dit autre part. Toutefois, si cette chronique se veut principalement d’ordre synthétique, il est également possible que sa structuration développe certains aspects de notre société rarement mis en avant. Celle-ci va donc plus loin qu’un simple totalitarisme tel que le définissent dans les années 1950, le politologue Carl Joachim Friedrich et son assistant Zbigniew Brzezinski ; lesquels identifient comme « totalitaire » un régime où l’on trouve six éléments : une idéologie officielle, un parti « de masse » unique, la terreur policière, le monopole des médias, celui des forces armées, et une économie planifiée. Nous nous permettrons cependant de remplacer dans notre analyse, le monopole des forces armées par celui d’une oligarchie raciale.
Il est aisément visible pour celui qui sait voir, que la société française emprunte considérablement à cette définition. Nous le verrons en passant en revue un à un chacun de ces six déterminants du totalitarisme, à commencer par « l’idéologie officielle », qu’on développera surtout au terme de cette chronique, se trouvant ici déterminée par les principes républicains, à savoir démocratique, égalitaire, libertaire, progressiste, scientiste, et adorateur du libre-échange traduisant l’internationalisme, donc la suppression effective des frontières au profit de l’idée du « village monde », sous l’égide de la Pax Democratica, la Pax Republica, ou la Pax Americana, notions étant peu ou prou équivalentes.
En second lieu, le parti de « masse » unique trouve sa représentation en France dans ce que nous pourrions nommer, « le parti républicain ». Du reste qu’on ne s’y trompe pas, sous des dehors conflictuels entre eux, les partis français sont tous républicains, et lorsqu’il advient qu’un seul y échappe, comme L’Alliance Royale, il est dans l’obligation, en cas de victoire aux urnes, de demander aimablement à la République de se démettre, ce qui porte à sourire.
Troisièmement, une société totalitaire subit la terreur policière. Cette dernière, si elle n’est pas directement palpable, est remplacée par un contrôle immense sous des travers administratif et judiciaire. Le peuple éprouve à son insu un espionnage de masse très proche du « Big Brother is wathing you » développé dans le fameux livre de G. Orwell, 1984. Toute la virtuosité de notre société réside en ce que même lorsque les médias officiels témoignent de cet espionnage massif, on parvienne à l’accepter malgré tout, à consentir aux normes en tout genre qui étouffent la vie des habitants, la conditionnent ainsi que leurs progénitures. Si bien que la révolte n’est plus même souhaitable, pour un homme qui s’accoutume de tout, vide et dénaturé, la masse va là où l’on veut bien la mettre.
L’aspect principal du totalitarisme réside ainsi dans l’hypnotisme entretenu, permis par le monopole des médias. À cet effet, il n’est pas malaisé de voir que c’est l’État qui subventionne la totalité des médias, et qu’il obtient par là un contrôle total de cet instrument idéologique.
L’économie planifiée est également le propre du capitalisme sauvage, fruit de la concentration des entreprises afin d’échapper au marché, théorisé par A. Chandler dans son ouvrage La main visible des managers. Elle s’oppose à « la main invisible du marché » développée par Smith, selon lequel cette « main » – synonyme d’autorégulation économique – répondait naturellement à l’intérêt général. Finalement les entreprises ont vu les choses bien différemment et ont préféré échapper à l’incertitude du marché, de la concurrence, et de l’apport des matières premières, en ayant recours à la concentration horizontale et verticale. De sorte, qu’elles aient fini par supprimer le marché. La concurrence disparaît en une multitude de monopoles (marque Unilever) et d’oligopoles – correspondant à un faible nombre de vendeurs et un grand nombre d’acheteurs, une situation permettant l’entente sur les prix. Voilà qui permet donc la planification de l’économie ; J.K Galbraith, est semble-t-il parti de ce constat pour développer sa « théorie de la filière inversée », remettant en question l’idée keynésienne que la demande créerait l’offre, en expliquant au contraire – mais différemment de J.B Say – qu’en réalité, c’est l’offre qui crée sa propre demande ; les grandes entreprises contrôlent les prix et la demande.
Car si d’une part, la création d’un bien est également la création d’un besoin, impliquant nécessairement la pulsion d’achat, d’autre part la maîtrise du marketing par son internalisation au sein d’entreprises gigantesques implique la formation du besoin en question à travers la publicité ; un intrépide professeur nous dit un jour, au sujet de la célèbre publicité, « vous en avez rêvé, Sony l’a fait », que : « c’est faux ! Sony l’a fait, maintenant vous en rêvez. » Cet effet répond à un phénomène psychosociologique développé en partie par Jean Beaudrillard dans La société de consommation. Pour résumer, Galbraith nous dit dans L’ère de l’opulence : « Parce qu’elles ont des poids économique, politique et médiatique énormes, les plus grandes entreprises peuvent imposer l’achat de certains produits aux consommateurs par le biais de la publicité, de certaines politiques de prix » et, ajouterons-nous, à travers des politiques de crédit à la consommation. Ainsi, les moyens de propagande et la connaissance de l’humain sont aujourd’hui tels que les grandes entreprises peuvent, avant même de produire un bien, en connaître assez précisément la quantité de production écoulée et quelle frange de la population sera son meilleur acheteur. C’est donc ce que l’on a coutume d’appeler, dans le jargon, les études d’impact et la segmentation.
Le 7e élément qui fonde le totalitarisme, que nous joignions volontiers à l’analyse de Friedrich est la proéminence d’une oligarchie raciale. Nous avons expliqué plus avant que la France fût plus une oligarchie qu’une démocratie ; et bien cette oligarchie est – dans bien des totalitarismes – fondée sur des aspects raciaux, ou au moins communautaire. Il est peut-être même inutile de poursuivre là-dessus, si l’on veut éviter toute polémique, puisque les Français sauront bien déterminer sur quelle forme s’appuie son oligarchie.
La France est donc tout à fait totalitaire ; mais là où notre analyse va plus loin que les théoriciens du totalitarisme habituel – lesquels à l’image de Brezinsky s’affairent à en prodiguer les soins contre leurs propres pays –, c’est que nous estimons que le totalitarisme intégral s’étend au-delà des frontières, qu’il est bien plus profond dans son idéologie, se prélassant sur la mystique moderne. S’étendant à la totalité des modes de vie et de réflexion, il est en passe d’acquérir sa forme parfaite. À ce propos,
« Nous ne sommes donc plus à l’époque des anciens dualismes métaphysiques où l’on pouvait encore croire que le mal est sans substance, qu’il n’est qu’un défaut négligeable, qu’un assombrissement temporaire et sans conséquence causé par le péché de l’homme. Aujourd’hui, nous apprenons que le maléfique constitue, en réalité, le substrat ultime de la manifestation. » (Le retournement salvateur, F. Palumbo).
Nous voyons tous les jours comment celui-ci se suffit à lui-même, et qu’ainsi des possibilités universelles émane forcément le négatif jusqu’au point de s’arroger la manifestation, non pas dans son entièreté, mais en une part extrêmement importante — ne perdant pas de vue que d’un mal relatif doit cependant nécessairement sortir un bien, puisque « les désordres partiels ne peuvent pas ne pas être, car ils sont des éléments nécessaires de l’ordre total » (René Guénon, La crise du monde moderne). Ainsi donc, le prodige de notre société réside en un totalitarisme revêtu d’une nature ignorée de la masse. Il est fondamentalement subtil et pleinement visible que si l’on prend assez de recul pour l’entrevoir. Or dès lors qu’il est aperçu, c’est que l’on n’y prend plus part. Délicat à analyser de l’intérieur, il happe les individus, comme si, non content de s’être étendu par-delà le monde, il avait aussi obscurci ce dernier jusqu’à ce qu’on ne puisse plus comprendre à quoi il nous avait réduits.
C’est le père de tous les totalitarismes, entretenant des correspondances avec le communisme qui repose sur le contrôle social, la délation à échelle sociétale, la marginalisation, et donc la réduction ; sa seule supériorité objective étant la force matérielle, réalisée par la masse qui écrase les minorités. C’est enfin un totalitarisme des consciences comme adaptation moderne de la « servitude volontaire », où chaque individu est contre son voisin un petit tyran. Il aime le pouvoir que son emploi génère sur autrui, se languissant dans une totale outrecuidance contre celui qui s’écarterait un tant soit peu du chemin balisé de la pensée unique.
Une telle société tient pour socle un renversement complet des valeurs et de la notion de vrai et de faux, en s’appuyant sur des institutions subversives telles que les médias, l’éducation, et les formations politiques. Ce totalitarisme organise La fabrication du consentement (Noham Chomsky) et de l’opinion, dirigée à force de suggestion et de conditionnement. Aussi, nous interpellons le lecteur sur l’usage du mot même de « consentement », qui prouve à quel point l’homme n’a aucun pouvoir réel sur cette société, car ses institutions sont piégées. Antidémocratiques pour la plupart, elles ne lui permettent pas d’y faire entendre sa voix, seulement de participer au système et à sa justification constante – ce terme démontre alors la résignation de ceux qui n’ont plus le pouvoir de s’opposer.
Dans une telle société, presque entièrement formatée, tout ce qui n’est pas la version officielle est une erreur, ou dans le langage vulgaire, mais magistralement maîtrisée – résultat de la psychologie sociale – : tout ce qui échappe à l’autorité officielle est un complot. Dans une société comme la nôtre, le relativisme n’est plus de mise quand on sort du cadre officiel. L’idée consistant à dire que la vérité est plurielle disparaît à mesure qu’avance le processus de renversement, car l’erreur est maintenant devenue la vérité. C’est l’apogée de l’imitation moderne, qui parodie constamment la tradition.
On pourrait trouver dans les institutions républicaines un grand nombre de ces contrefaçons ; matérialisées par le baptême civil, le mariage civil, l’unicité de la vérité comme base – qui devient la pensée unique – et l’universalité, laquelle dans notre cas, loin de les promouvoir, détruit le pluralisme et les différences dans le creuset du métissage et du « syncrétisme culturel ».
Certains diraient cependant que le système actuel correspondrait plus en réalité à une « démocratie totalitaire » telle que théorisée par les libertariens comme Hayek ou Benjamin Constant, et au sujet de laquelle nous avions produit un article, en faisant bien la différence entre la vraie démocratie et l’oligarchie actuelle (cependant que ni l’une ni l’autre ne seraient souhaitables). Si l’on voulait résumer la critique libertaire au sujet de la démocratie, nous n’aurions qu’à reprendre cette phrase de Constant ;
« L’erreur de ceux qui, de bonne foi dans leur amour de la liberté, ont accordé à la souveraineté du peuple un pouvoir sans bornes, vient de la manière dont se sont formé leurs idées en politique. Ils ont vu dans l’histoire un petit nombre d’hommes, ou même un seul, en possession d’un pouvoir immense, qui faisait beaucoup de mal ; mais leur courroux s’est dirigé contre les possesseurs du pouvoir, et non contre le pouvoir même. Au lieu de le détruire, ils n’ont songé qu’à le déplacer. »
À la vérité, le système actuel contient toutes les formes d’une démocratie totalitaire, tout en la surpassant ; il est un totalitarisme intégral, car il repose sur des fantasmes collectifs, sur une reproduction de pseudo-mythes primordiaux. Ce totalitarisme n’est pas démocratique – car le peuple n’a pas le pouvoir, il en a seulement l’illusion. La médiocrité du nombre est bien représentée, voire même promue, car les élites oligarchiques s’inspirent des éléments les plus marginaux et dépravés de la masse pour les imposer à tous, tel qu’on l’a abordé dans notre Décomposition analytique du parangon de la jeunesse.
Aussi ce totalitarisme va jusqu’à subjuguer le libertarianisme en certains degrés. C’est un fait, le totalitarisme intégral est libertarien, principalement en matière sexuelle, car c’est un moyen de contrôle des individus et de catharsis. « La dictature parfaite aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s’évader. Un système d’esclavage où grâce à la consommation et au divertissement les esclaves auraient l’amour de leur servitude. » (Aldous Huxley, Le meilleur des mondes).
Le système est donc un « capitalisme sadien » dans toute sa splendeur, c’est l’avènement de la jouissance et de la liberté de jouir. Autrement dit : « Ils préfèrent être ce qu’ils ont », ce qui, dans l’optique libertaire, est véritablement contradictoire puisque l’homme s’est rendu esclave du monde matériel, tout en étant dépourvu de toute spiritualité – et l’un implique l’autre – représentative de la véritable liberté traduite par un État d’ataraxie. Une liberté qui ne serait pas un simple accès à tous les biens de consommation de façon illimité, jusqu’à y ajouter la « mode » d’avoir des enfants lorsque l’on n’est pas naturellement disposé à en obtenir, ou bien la consommation sexuelle qui rend la femme-objet, mais au contraire la véritable liberté de s’en écarter, d’être délivré de toute attache matérielle, pour se consacrer en totalité à la contemplation. Mais pour les modernes, l’idéal correspond à la liberté « sans responsabilité », c’est-à-dire la déresponsabilisation totale, et non la liberté de faire, mais plutôt la liberté de ne pas faire, justifiant le côté passif de toute la vie des modernes, passifs devant la télévision, passifs devant la tutelle de l’État, passifs devant les mensonges du professeur, jusqu’à ce que naisse alors, d’un contresens ultime, le sentiment illusoire de liberté chez celui qui ne vit que pour l’indolence.
Certains n’ont pas hésité à développer l’idée qu’une révolution constante, d’un optimisme idéologique, fondait bien souvent le cœur du totalitarisme : « Les totalitarismes, quelles que soient leurs différences par ailleurs, se reconnaîtraient, tant dans leur théorie que dans leur pratique, à l’exigence de requérir la perception d’une dynamique purement positive, optimisante et énergisante, associée à l’idée d’une providence toute-puissante et naturelle, qui mènerait nécessairement les hommes vers une “société bonne” méthodiquement “épurée” de ses éléments “corrupteurs” ». Cette idée répondant dans ce sens parfaitement à la nécessité du « progressisme » qui produit le changement social est un des phantasmes fondateurs du monde actuel.
Le plus intéressant doit être que ce déterminant du totalitarisme a été développé par une personne qui, à l’image de Brezinsky, soutient le totalitarisme intégral dans son propre pays – faisant également partie de l’oligarchie raciale dont nous parlions. Nous pouvons ainsi attribuer cette judicieuse observation à Bernard-Henri Lévy dans son essai, La Barbarie à visage humain. De sorte que, s’il était encore besoin de le faire remarquer, l’hypocrisie surpasse de loin toutes les déficiences de ces individus-là, et l’on ne nous fera pas croire qu’ils sont en fait épris d’une terrible schizophrénie.
« De cette situation, personne n’est plus responsable. Le maléfique se désantropologise. Il devient système indépendant, non localisable, disséminé à travers le réseau planétaire de l’économie marchande. Réseau qui verrouille l’homme dans la façade, qui lui apprend à jouer le rôle d’unité vide et interchangeable, pour pouvoir l’administrer, l’emprisonner dans les rets de la structure sociale, pour le mettre dans un état de responsabilité diminué, pour téléguider son imagination, pour le pousser à désirer des simulacres, afin qu’il finisse par se détruire lui-même, en s’oubliant dans l’inessentiel. Il y a un verset du Livre de Jérémie qui s’applique parfaitement à cet état de choses : “J’enivrerai les hommes pour qu’ils se livrent à la joie. Entretemps, je les ferai descendre comme des agneaux à la boucherie ». Ce passage décrit de manière précise et laconique l’horizon de vie qui est le nôtre à l’époque où l’ésotérisme touche à sa fin : aujourd’hui, nous sommes tous des agneaux à la boucherie, même si nous l’ignorons, même si nous ne voulons pas l’admettre, car cela pourrait nous distraire de nos petites occupations et déranger notre sommeil sans fin. » (F. Palumbo, le retournement salvateur) .
Jérôme Carbriand
J’ai décidé de normaliser le travail de mon équipe mobilisée depuis 2 ans maiscomment animer et développer ce groupe pour qu’il rayonne ?
Jean Ousset dans son livrel’Action au chapitre III de la cinquième partie, « Notes pour l’action individuelle » (p. 247 à 264), propose 40 notes pour une action efficace à ce niveau d’action personnelle dont nous avons pu mesurer la pertinence ces derniers mois. A relire quand les vacances nous donnent l’occasion de … préparer la rentrée. Extraits des notes 21 à 26 :
Déjà parcourus les semaines précédentes …..
21. Règles simples
On peut dire que l’essentiel tient en quelques règles simples :
- Stimuler les passifs par des questions directes.
- Empêcher les bavards ou les « savants » de gêner toute autre participation que la leur.
- Contrôler la répercussion des théories avancées ou des situations évoquées sur la sensibilité du groupe.
- Empêcher que cette sensibilité s’attache plus à l’accessoire qu’à l’essentiel.
- Contrôler la compréhension de chacun et sa participation.
- Veiller à la persévérance et à la continuité du travail.
22. Tenir
Tels membres qui disparaissent ne doivent pas être portés nécessairement comme ayant « lâché ». Ils peuvent avoir pris du champ, être allés digérer une proposition difficile. On sera surpris de les voir reparaître, définitivement acquis, après un certain temps.
Si le travail est sérieux, la doctrine sûre, on ne peut douter du résultat. La vérité chemine insensiblement. Elle tenaille l’esprit, même rebelle. Elle prépare les cœurs. En conséquence : ne jamais manquer de revenir auprès de telles personnes rebutées lors des premiers contacts. La persévérance de ces démarches est un facteur important de la propagation des idées.
Ne pas oublier que le succès attire. Beaucoup ne viendront pas au début, sans objection sérieuse. Tenez six mois, un an. Vous les verrez rejoindre pour cette seule raison : vous avez tenu.
23. Périodicité des rencontres
Le plus souvent possible. La difficulté réside dans la juste détermination de ce dernier mot, l’excès pouvant briser le groupe auquel on demande trop.
Certes, il importe que les membres de la « cellule » se réunissent, se rencontrent régulièrement et assez fréquemment. Se garder de croire, pourtant, qu’il n’y a cellule qu’aux heures de ces réunions ou de ces rencontres. La cellule est essentiellement un noyau d’hommes qui se veulent agissants et rayonnants. Et ce n’est pas forcément au cours de leurs rencontres qu’ils le seront le plus... Leur réunion n’a pour but que de perfectionner leur formation, de renforcer leur union, de favoriser leur concertation, etc.
Cela dit, l’expérience prouve qu’une bonne fréquence est celle de la rencontre hebdomadaire. Les réunions bimensuelles sont un minimum. Au-delà, le travail n’est plus sérieux. A la moindre absence le trou à combler est de deux mois : formation nulle.Nous refusons de croire à l’efficacité des cercles qui ne se réunissent pas au moins tous les quinze jours.
24. Importance numérique de la cellule
Un dizaine maximum. A l’extrême limite : une douzaine. Reste que dans un groupe de cinq à huit le travail est plus facile, plus agréable même que dans un cercle trop important ou étriqué. Pas de règle fixe cependant, la recherche formaliste d’un mieux entraînant souvent des catastrophes.
25. Familiarité
Chaque cellule a sa psychologie propre. Elle forme un tout vivant. A en déplacer les membres imprudemment, on risque de se trouver sans personne en peu de temps. Respecter le plus possible cette intimité, cette familiarité des cellules. Sans quoi les discussions perdront de leur franchise, de leur liberté. Les plus timides hésiteront à confesser leur ignorance et à demander des explications.
26. Rayonnement
Mais cette intimité de la cellule serait un mal si elle l’empêchait par là de rayonner. Normalement une cellule bien vivante attire des « nouveaux ». Psychologiquement, d’ailleurs, il est impossible qu’une cellule puisse continuer longtemps si elle n’est animée d’aucun esprit de conquête.
Il serait insensé qu’une cellule tourne au cercle fermé où l’on bavarde gentiment et où l’on se congratule réciproquement de professer la vérité.
Ne jamais oublier le but, dont la cellule n’est que le moyen.
Ce but est le rayonnement de la vérité ; et le moyen : la formation intensive, systématique d’un certain nombre d’hommes appelés à être les agents de ce rayonnement.
A suivre …la semaine prochaine…
Lire et télécharger dans son intégralité l’Action au chapitre III de la cinquième partie, « Notes pour l’action individuelle » dans l’Action de Jean Ousset. Pour rejoindre une initiative qui corresponde à vos « talents » contacter le service d’information d’Ichtus. Ce livre l’Action de Jean Ousset est un maître livre pour bien penser l’action en fonction du but poursuivi. Tout homme ou femme d’action le lira avec profit pour inspirer son engagement. Jean Ousset, fondateur d’Ichtus pour Former, Relier et Agir, est le premier en effet à avoir méthodiquement formalisé une doctrine de l'action culturelle, politique et sociale à la lumière de l'enseignement de l'Eglise pour, concrètement répondre au mal par le bien. A l'encontre des pratiques révolutionnaires et de la dialectique partisane, si l'amitié est le but de la politique, Jean Ousset nous montre comment pour agir en responsable, l'amitié en est aussi le chemin.
Nicolas de Villiers, Président de l’Association du Puy du Fou, répond à La Voix de la Russie :
«Pourquoi est-ce que Le Puy de Fou, un parc qui incarne par excellence l’histoire française, a décidé de s’étendre à la Russie et notamment à sa partie criméenne?
D’abord parce que la Russie a une histoire très riche et qui nous inspire pour les spectacles vivants qui sont vraiment le cœur de notre métier et le cœur de ce que nous proposons à nos visiteurs. Nous avons fait en France un parc sur l’histoire de France, il nous paraissait donc naturel de faire un parc sur l’histoire de la Russie. Et la Russie nous attire aussi parce que nous avons en commun un socle culturel qui rapproche nos civilisations, nous avons des civilisations proches, il ne faut pas oublier que Dostoïevski écrivait en français et que les proches du Tsar Nicolas II parlaient encore français il y a un siècle. L’amitié franco-russe est donc très ancienne et il y a surtout en commun le socle de la chrétienté qui nous permet de puiser dans l’histoire russe, pour nous Français d’une manière assez naturelle, des thèmes qui sont formidables pour nos spectacles. Voila les raisons qui nous rapprochent de la Russie. Concernant la Crimée : voilà 10 ans qu’on rêvait d’y faire quelque chose parce que cette péninsule est une terre très symbolique de l’histoire du monde et plus particulièrement de l’histoire occidentale depuis des siècles dans la mesure où la Crimée a été traversée par toutes les grandes civilisations. Elle est au carrefour de l’histoire de monde, à travers l’histoire de Rome, l’histoire de Byzance bien sûr mais aussi l’histoire de Moscou puisque la Crimée est russe depuis des siècles. C’est pour cela qu’il nous a paru assez naturel d’aller en Crimée et d’ouvrir un parc à Moscou consacrée à l’histoire russe. Mais pour faire un parc sur l’histoire de Byzance qui a une histoire que nous attire beaucoup et dont on rêve depuis des années d’interpréter en spectacles, et bien c’est en Crimée tout naturellement qu’il nous fallait aller. Ainsi, lorsque Poutine nous a proposé de lancer un projet en Crimée, nous en avons été ravis et nous avons immédiatement considéré que c’était une opportunité formidable.
[...] Cette opportunité s’est présentée à nous il y a très longtemps, c'est-à-dire bien avant la montée des tensions internationales, bien avant la politique des sanctions. Cela fait des années que nous travaillons sur l’idée de nous implanter en Russie et que nous avions dans l’idée de venir installer un parc près de Moscou ou bien en Crimée. Par conséquent, nous n’avons pas cherché à venir en Russie au moment même où il y a des tensions entre la Russie, l’Amérique, et l’UE qui naturellement fait du suivisme, mais nous avons progressivement cherché à consolider ce partenariat avec nos amis russes. Les choses se sont faites au moment où elles devaient se faire et il se trouve que la Crimée est maintenant pleine de projets puisqu’elle est revenue en Russie. Les choses se sont faites de manière assez naturelle pour nous, nous n’avons pas cherché, encore une fois, à être dans un calendrier de tensions.
Maintenant, je crois qu’il faut préciser que les dirigeants européens pensent d’une manière, en estimant que la Russie est responsable d’un certain nombre de choses, les peuples européens pensent parfois de manière différente, les entreprises pensent de manières différentes de leurs dirigeants. Et ce n’est pas parce que les dirigeants européens considèrent que la Russie est responsable de telle ou telle situation que les entreprises européennes pensent la même chose, il ne faut pas confondre les dirigeants et les peuples».