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culture et histoire - Page 1566

  • Libéralisme, croissance, mariage gay, les trois faces d’une même pièce (mais si, ça existe, une pièce à trois faces…) par FIKMONSKOV

    Je suis toujours effaré de voir mes camarades de lutte contre le mariage gay, la G.P.A. et la « théorie du genre » ne jurer que par le libéralisme. J’ai l’impression de voir des gens qui crient – à raison – au feu tout en déversant de l’essence par camions-citerne entier.

    Le libéralisme est une théorie certes plaisante, voire convaincante, mais elle ne l’est que dans un contexte donné : celui d’une communauté de personnes à faible étendue. Un pays, par exemple, mais idéalement à échelle encore plus réduite, tout simplement parce que cette théorie a été établie à une époque où l’homme vivait dans un monde immense, trop grand pour lui, et où les échanges ne pouvaient donc globalement se faire qu’à des distances réduites. Le pétrole a fait sauter ce mur de la distance; on va plus rapidement aujourd’hui de Paris à Tokyo qu’on allait il y a un siècle de Paris à Marseille.

    Ça change tout : alors que le mécanisme de régulation naturelle sur lequel repose le libéralisme fonctionnait dans un espace uni, où la concurrence pouvait jouer pour maintenir des prix raisonnables, et où les prix ne pouvaient pas monter en laissant les salaires trop à la traîne, ce n’est plus vrai aujourd’hui. Ceux qui achètent ne sont pas ceux qui produisent, et on peut donc payer une misère ceux qui produisent tout en vendant le produit une fortune, parce que les producteurs et les acheteurs n’ont pas le même référentiel. La régulation naturelle ne marche plus.

    On m’objectera qu’il y a toujours eu des échanges internationaux, et que ça s’appelait le commerce. Certes, mais la différence est que dans le commerce, les deux parties y gagnent : le vendeur écoule sa marchandise, s’enrichit et fait travailler ces proches; l’acheteur acquiert un produit qu’il ne peut pas fabriquer lui-même. Le régulateur naturel dans ce cas est celui de l’espace-temps, qui fait augmenter la valeur du produit. Si ce produit est trop cher, l’acheteur fera mieux de le produire lui-même, s’il le peut. Et s’il ne peut pas, il n’achètera plus, et le vendeur aura intérêt à baisser le prix, mais pas trop pour que lui et ses proches continuent à y gagner dans l’échange. Aujourd’hui, les échanges internationaux ne sont plus gagnant/gagnant, ils sont perdant/gagnant-puissance-dix/perdant. L’acheteur paie au prix fort ce pour quoi le producteur a été payé au prix faible, et c’est l’intermédiaire qui se remplit les poches.

    Précisons également que ces libéraux ont raison de faire remarquer que la France n’est pas un pays libéral : c’est vrai. Mais ils oublient justement que cette notion de pays, au niveau économique, ne veut plus rien dire. L’économie est mondiale, et à ce niveau-là le libéralisme est bien en place. Les rares instances de régulation mondiales sont bien faibles et complètement dépassées.

    Enfin, ils semblent ne pas voir une dernière chose, qui me semble pourtant fondamentale : dans un monde sans morale, le libéralisme ne peut que mener au libertarisme. Quand plus rien ne vient poser de limites et de cadre, la seule règle qui reste est celle de l’offre et de la demande. L’infidélité existe, pourquoi ne pas en faire un business ? L’homosexualité existe, pourquoi ne pas faire de business autour ? Les couples homosexuels ont aussi envie d’avoir des enfants, pourquoi ne pas leur donner la possibilité d’en avoir contre rémunération ?

    Ce cadre moral est d’autant plus difficile à trouver à l’échelle du monde que les repères peuvent changer selon les civilisations. À une époque où globalement on échangeait entre gens d’une même culture et d’une même religion, les cadres étaient les mêmes pour tout le monde et les dérives soit étaient évitées, soient mourraient vite sous l’opprobre publique. Aujourd’hui, un habitant d’un pays résolument féministe pourra très bien aller vendre des pierres pour lapider les femmes dans un pays où ça se fait encore, en les faisant fabriquer dans un pays où on n’est pas tellement regardant sur ce genre de choses. L’exemple est exagéré, évidemment, mais le mécanisme n’en est pas moins vrai.

    Bref, le libéralisme contient en lui-même ses propres dérives, que ses penseurs n’ont peut-être pas anticipées mais qui n’en restent pas moins inévitables, surtout dans le contexte actuel, qui n’a plus rien à voir avec celui que ces théoriciens avaient sous les yeux.

    ***

    J’évoque également la croissance dans mon titre, pour une raison très simple : elle est un dogme absolu pour ces mêmes camarades de lutte. Pour leur défense, je précise qu’elle l’est pour absolument tout le monde, de François Fillon (j’en parlais ici en octobre 2012 [cf. http://fikmonskov.wordpress.com/2012/10/15/lettre-ouverte-a-monsieur-francois-fillon-candidat-a-la-presidence-de-lump/]) à Arnaud Montebourg (qui a déclaré qu’il sera « un militant de la croissance » pas plus tard que ce matin [cf. http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2014/04/03/97002-20140403FILWWW00155-montebourg-des-militants-de-la-croissance.php]) en passant par Marine le Pen en 2013 [cf. http://www.marinelepen.fr/2013/04/01-de-croissance-en-2013-reaction-de-marine-le-pen/]. Bref, tout le monde ne parle que de croissance, qui serait absolument la seule solution pour nous sortir de là. Tout le monde sauf Mélenchon [cf. http://www.reporterre.net/spip.php?article2779].

    En clair, aujourd’hui, dans le petit cercle des opposants au gouvernement, si tu n’es pas complètement acquis au libéralisme et que tu ne rêves pas toutes les nuits d’un retour de la croissance, tu as intérêt à continuer à faire rouler la discussion sur le thème « Hollande démission Valls aux chiottes franchement la gauche c’est des salauds ». (Heureusement – ou peut-être pas -, ce n’est pas trop compliqué…)

    ***

    Eh bien j’affirme aujourd’hui que c’est complètement contradictoire de lutter contre le mariage gay, la G.P.A. et le genre tout en ne jurant que par le libéralisme et en invoquant la croissance comme le Peau-Rouge invoque le grand Nanabozo.

    — Nous combattons le mariage gay, la G.P.A. et le genre au nom du réel. Nous croyons que les choses ont une essence, contre laquelle on ne peut pas aller. Un couple homosexuel ne sera jamais le point de départ d’une famille, et n’a donc aucune raison de voir son amour reconnu par la société; une enfant n’est pas un dû mais un don, et un don à la valeur inestimable, on ne peut donc pas le produire sur commande et le vendre; le sexe de la personne le défini bien plus que n’importe quoi d’autre, et les deux sexes sont différents, on ne peut donc faire comme si être un garçon ou une fille ne changeait rien au fond.

    Et dans le même temps, on promeut une vision du monde en refusant de voir ce que son application produit dans le réel. On continue à s’agripper à des théorie formulées à une époque révolue en feignant d’ignorer qu’un changement aussi absolu de contexte ne peut que remettre en cause le réalisme de cette théorie. On refuse de constater que ce qu’on défend et promeut conduit invariablement à ces choses qu’on combat par ailleurs.

    — Nous combattons le mariage gay, la G.P.A. et le genre parce qu’ils forgent – autant qu’ils en découlent – une vision de l’homme libéré de toutes ses limites, celles que nous avons exposées juste ci-dessus : un homme n’est pas et ne sera jamais une femme, un couple homosexuel n’aura jamais d’enfants. Et dans le même temps, nous pleurons parce que le réel nous rappelle soudainement que le monde est limité, que la richesse est limitée, que l’énergie est limitée. Le dogme de la croissance, c’est justement cette idée que rien n’est limité, qu’on pourra chaque année avoir un peu plus que l’année précédente. On aurait même voulu que « la croissance ne diminue pas », c’est-à-dire qu’on croyait à une croissance exponentielle. Or, par définition, une exponentielle tend vers l’infini.

    On voudrait tendre vers l’infini, avoir chaque jour plus que la veille, et dans le même temps on gueule parce que les homosexuels eux aussi voudraient abolir leurs limites, ou parce que Najat et Peillon veulent abolir les limites de nos enfants, limites dont la plus évidente est celle-ci : je suis né garçon, je ne serai jamais fille, et inversement.

    ***

    Je le dis donc clairement, officiellement, solennellement : je suis anti-libéral et décroissant. Et ce n’est pas en dépit de mon engagement pour la famille, engagement parait-il « bourgeois » et « de droite », mais bien en raison de cet engagement. C’est cet engagement qui m’a amené à cette conclusion.

    Je précise que d’autres ont fait le cheminement inverse : partis de la décroissance et de l’anti-libéralisme, donc de « la gauche » et de « la révolution », ils ont fini par combattre contre le mariage gay, la G.P.A. et le genre. C’est le cas par exemple de Patrice de Plunkett [cf. http://plunkett.hautetfort.com/] ou de Vincent Cheynet, rédacteur en chef du journal La Décroissance, qui a publié il y a peu ce bouquin [Décroissance ou décadence, Le pas de côté, 2014, 192 p., 12 €], que je ne saurais trop vous conseiller d’acheter (c’est possible en cliquant ici [cf. http://www.lepasdecote.fr/?p=767])

    Fikmonskov

    • D’abord mis en ligne sur Le blogue de Fikmonskov, le 3 avril 2014.

    http://www.europemaxima.com/?p=3746

  • Le cordon sanitaire du libéralisme par Tomislav SUNIC

    Ceci est une version abrégée du discours donné à Los Angeles le 6 juillet 2013 par le Dr. Sunic devant des membres de l’American Freedom Party. Le docteur Tomislav (ou Tom) Sunic est un ancien professeur de sciences politiques, ainsi qu’un ancien diplomate. Il est également membre du conseil  de l’American Freedom Party. Il est l’auteur de nombreux livres dont Homo americanus. Rejeton de l’ère postmoderne (2007, version française en 2010 aux Éditions Akribeia). La traduction a été réalisée par la Fédération des Québécois de souche. La rédaction d’Europe Maxima rectifie quelques petites erreurs factuelles de l’intervenant qui ne nuisent pas à la globalité du texte de l’ami Sunic.

    ***

    À première vue, il semble que de lancer un parti nationaliste ou même de droite sociale en Europe est relativement facile, du moins plus qu’aux États-Unis où le bipartisme est la règle d’or. Mais il y a souvent des pièges électoraux et juridiques en Europe, sans mentionner le puissant impact de l’idéologie de la rectitude politique qui empêche les partis nationalistes européens d’avancer dans le système politique. Contrairement aux États-Unis, les vingt-huit nations membres de l’Union européenne ont un bon nombre de partis nationalistes, plusieurs d’entre eux ont même des élus au niveau national, local ou européen, mais le nombre de leurs élus est presque négligeable et leurs voix ne se font pas entendre.

    L’avantage du processus électoral européen est le système de représentation proportionnelle, commun à tous les pays membres de l’Union européenne. En pratique, cela signifie que peu importe s’il est gros ou petit, le parti se voit assigner des sièges au parlement, conseil municipal au niveau local en fonction du pourcentage obtenu lors du vote. Donc, si un parti obtient 5 %, 10 % ou 30 % des votes, en théorie il se verra attribuer 5 %, 10 % ou 30 % des sièges d’un parlement national ou d’un conseil municipal.

    Ça semble bien, mais la réalité est différente. Ainsi, le Front national en France a une solide base électorale représentant environ 15 % des citoyens français. Curieusement, il n’a que deux élus à l’Assemblée nationale et deux membres au Parlement européen [N.D.L.R.E.M. : en fait, ils sont trois], un gigantesque organe législatif de style soviétique situé à Strasbourg et qui compte plus de 750 chaises des plus confortables. Les choses vont encore mieux en Autriche pour le F.P.Ö. (Parti de la Liberté), qui a plus de trente députés au Parlement local. Même chose pour le Vlaams Belang en Belgique, qui reçoit l’appui d’environ 10 % et 30 % des électeurs belges et flamands respectivement. Même chose en Grèce avec le parti Aube dorée qui récolte plus de 7 % des voix et qui compte dix-huit élus à l’Assemblée grecque, en plus d’un élu au Parlement européen [N.D.L.R.E.M. : l’intervenant confond Aube dorée qui n’a aucun élu au Parlement européen de la mandature 2009 - 2014 et les deux députés européens du L.A.O.S. (Alerte populaire orthodoxe) qui n’existe presque plus]. Le meilleur résultat va au parti hongrois Jobbik, qui reçoit entre 20 % et 30 % des votes hongrois et qui détient plus de quarante sièges au Parlement hongrois.

    À l’exception des bons résultats de Jobbik en Hongrie et d’Aube dorée en Grèce, ainsi qu’une popularité locale, tous les partis nationalistes d’Europe attirent constamment de l’attention négative et sont toujours menacés d’interdiction. De plus, les chances pour la formation d’un gouvernement nationaliste en Europe sont pour le moment quasiment nulles.

    Le cordon sanitaire imposé aux partis nationalistes

    La représentation proportionnelle a ses inconvénients. Il est souvent inévitable, pendant les élections parlementaires ou présidentielles, que deux tours soient requis pour pouvoir déclarer un vainqueur. Presque aucun des partis, peu importe son idéologie, ne peut obtenir une majorité absolue, ce qui signifie 51 % des voix au premier tour. C’est certainement vrai pour les petits partis nationalistes qui sont peu populaires dans les sondages et qui sont plutôt contents s’ils peuvent obtenir le fameux 5 % de vote qui leur permet d’entrer au Parlement. À l’opposé, d’insignifiants partis à la gauche de l’échiquier politique, qui n’auraient aucune possibilité électorale si laissés à eux-mêmes, sont souvent à la remorque des partis de gauche libérale lors des élections. S’ils réussissent à se faire élire, ils font une entente avec leur maître électoral. Donc, un petit parti de gauche, même s’il n’a qu’un pour cent des intentions de vote, peut s’assurer d’un siège ministériel avec le nouveau gouvernement de coalition s’il est libéral ou social-démocrate. On se renvoie l’ascenseur. Les gouvernements de coalition sont communs en Europe et, règle générale, sont un étrange mélange de partis conservateurs ou socialistes, où tout le monde tente de s’assurer d’une belle visibilité au sein du système.

    Cette façon de se mettre à la remorque d’un gros parti est totalement interdite aux petits partis de droite européens. Les partis conservateurs ne forment jamais de coalition avec les partis nationalistes. En terme d’idéologies, tout comme avec les républicains et les démocrates, les partis conservateurs européens deviennent de plus en plus des copies conformes de leur supposés adversaires idéologiques qu’ils s’appellent « sociaux-démocrates », « libéraux » ou « chrétiens démocrates ». Situation semblable aux « républicrates » américains.

    Ce processus de « neutralisation » de la politique qui est présentement en cours en Europe fut prédit par le théoricien Carl Schmitt il y a près d’un siècle. Ce processus vise particulièrement à réduire la visibilité des partis nationalistes d’Europe, même lorsqu’ils réussissent à s’introduire au Parlement. C’est ce qu’on appelle le « cordon sanitaire », une pratique introduite par les grands partis il y a de cela bien longtemps. La seule exception récente à cette règle fut le gouvernement de coalition formé par les conservateurs chrétiens du Parti populaire en Autriche qui, en 2000, même s’il n’avait pas atteint une majorité absolue, avait décidé de former une coalition avec le parti nationaliste de Jörg Haider, chef du Parti de la Liberté. Il y eut immédiatement un cri de protestation émanant du reste de l’Europe. Israël exigea le boycott de l’Autriche et menaça de retirer son ambassadeur. L’Autriche dût subir un embargo commercial durant quelques années.

    L’interdiction de former une coalition avec les partis nationalistes est une loi non-écrite qui date de 1945. Par exemple, le parti nationaliste flamand de droite Vlaams Belang a un électorat très important. Mais, étant catalogué comme « parti raciste », les autres partis conservateurs belges et flamands sont morts de peur à l’idée de former une coalition avec celui-ci. Donc, pour gagner en respectabilité et pour obtenir une pointe de la tarte budgétaire, il y a dix ans, le Vlaams Belang changea sa plate-forme, son langage et même son nom. C’est une erreur majeure que plusieurs partis, organisations, activistes et intellectuels nationalistes européens et américains font lorsqu’ils croient que s’ils modèrent leur discours, écrivent quelques avertissements antifascistes ou disent quelque chose de gentil sur Israël, ils s’éviteront les quolibets de « fascistes », « racistes » et « antisémites ». Cette technique ne les a pas aidés jusqu’à présent.

    La démocratie libérale : un mélange de fraude et de corruption

    Le problème avec le système de représentation proportionnelle est qu’il engendre d’innombrables sectes politiques et crée un climat de clientélisme, de corruption, de népotisme et de copinage. Il y a une telle myriade de petits partis en Europe que les citoyens sont dissuadés d’aller aux urnes, car ils ne savent plus qui choisir. Pourquoi voteraient-ils pour un petit parti nationaliste qui va perdre de toute façon ? C’est le fondement de la démocratie parlementaire si encensée. Ce « meilleur des mondes possibles », cette soi-disant « démocratie parlementaire », permet à des douzaines de partis politiques de se battre dans l’arène. Mais c’est le système le plus approprié pour briser la volonté du peuple et un sens de cohésion ethnique.

    Au cours de la dernière décennie, plusieurs partis nationalistes (principalement les partis les plus gros et les plus « modérés » comme le Vlaams Belang en Belgique, le Parti de la Liberté en Autriche et le Front national en France) ont changé leur discours, sont devenus plus dociles, plus philosémites et ont souvent abandonné leur plate-forme initiale pour obtenir leur part du gâteau.

    En France, la politique de refuser de former une coalition avec le Front national a mené à une exclusion quasi-totale de ses représentants de l’Assemblée nationale. Juste avant les élections de mai 2012, Marine Le Pen, chef du Front national, était en troisième place dans les sondages, mais restait derrière les deux autres gros compétiteurs, le candidat socialiste François Hollande et le président « conservateur » Nicolas Sarkozy. Au second tour des présidentielles, où Hollande affrontait Sarkozy, plusieurs conservateurs, des électeurs de la haute bourgeoisie déconnectée votèrent pour Hollande, lui assurant un mandat présidentiel clair. Plusieurs électeurs du Front national ne se rendirent pas aux urnes au second tour, car il n’y avait plus de candidat nationaliste dans l’arène.

    C’est la même chose pour le B.N.P. britannique. Le B.N.P. a été exclu de toutes les ententes de coalition. Lorsque deux candidats du B.N.P. furent élus au Parlement européen lors de l’élection de 2009, le gouvernement britannique annonça qu’il leur couperait les fonds.

    Les problèmes ne s’arrêtent pas là. Il y a trois sous-ensembles de partis nationalistes. Ils ne se distinguent pas beaucoup au niveau de leur idéologie, mais plutôt au niveau des tactiques et méthodes et de l’égo. On peut observer ce phénomène en Italie en 2001, avec l’opportuniste Gianfranco Fini, le futur ministre des Affaires étrangères du gouvernement conservateur de Silvio Berlusconi. Jusqu’au milieu des années 90, Fini était un membre important du M.S.I., parti fasciste italien. Néanmoins, dix ans plus tard, dans sa nouvelle carrière politiquement correcte et après être devenu un homme du système, il n’hésita pas à se coiffer de la symbolique kippa lors de son rituel d’initiation à Yad Vashem.

    Gardons en tête que les partis nationalistes, même lorsqu’ils sont représentés dans les institutions européennes, n’ont pas le même programme. Certains sont plus enclins au compromis, d’autres non. En fait, très souvent ils sont à couteaux tirés, comme c’est le cas entre les nationalistes d’Europe de l’Est. Le récent conflit tragique entre les nationalistes serbes et croates parle de lui-même.

    En général, les partis nationalistes en Europe peuvent être divisés en trois groupes ou catégories, chacun étant plus ou moins lié avec les autres groupes, mais plus souvent qu’autrement en guerre d’égos avec d’autres personnalités des autres sous-groupes. Nous avons ainsi :

    — Les « modérés » : l’Alliance européenne pour la liberté (le F.P.O. en Autriche, le F.N. en France et le Vlaams Belang en Belgique);

    — Les moins « modérés » : l’Alliance européenne des mouvements nationaux (le Jobbik, le B.N.P.);

    — Les plutôt « radical » : le Front national européen (Parti national-démocrate d’Allemagne, Aube dorée grecque, la Nouvelle Droite roumaine et Renaissance national de la Pologne). De ce bloc nationaliste « radical », le seul parti à avoir obtenu des sièges au Parlement national est Aube dorée, ce qui cause de nombreux maux de tête aux scribes et politiciens du système en Europe et en Amérique.

    Les nationalistes américains ont un avantage considérable sur les nationalistes européens : ils ne sont pas divisés par des querelles de clochers, par des guerres antérieures et de la victimisation conflictuelle. De plus, les Blancs américains constituent encore un arsenal potentiel d’électeurs de deux cents millions, qu’ils se considèrent être des Blancs « implicites » ou « explicites ». Avec la chute prochaine du système, plusieurs devront assurément devenir des Blancs très explicites s’ils veulent rester ce qu’ils sont d’un point de vue culturel et identitaire.

    Tomislav Sunic

    • D’abord mis en ligne sur le site Fédération des Québécois de souche, le 20 février 2014.

    http://www.europemaxima.com/?p=3654

  • Il y a 60 ans Diên Biên Phu... combien s'en souviennent ?

    Le témoignage émouvant d'un officier, Guillaume Allaire, qui appelle à la mémoire des combattants morts en Indochine lors de la dernière bataille rangée de l'armée française. 

    Guillaume Allaire est officier supérieur dans l'Armée de terre. Il a effectué plusieurs opérations dans les Balkans en Afrique et en Afghanistan.

    «Le sacrifice de la vie est un sacrifice énorme. Il n'y en a qu'un qui soit plus terrible. Le sacrifice de l'honneur.» Père Wamberger - Diên Biên Phu

    Sur une feuille de papier jaunie par les âges, quelques mots à l'encre rouge, tracés à l'arraché : « Pour Allaire : Cessez le feu à 17h30. Ne tirez plus. Pas de drapeau blanc. A tout l'heure. Pauvre 6. Pauvres Paras. Bruno».

    Derrière cette ultime consigne du lieutenant-colonel Bigeard, commandant alors le 6ème Bataillon de Parachutistes Coloniaux, à l'un de ses chefs de section qui refusait de croire que s'en était fini, c'est le sort de la dernière bataille rangée de l'armée française qui est scellé : nous sommes le 7 mai 1954, le camp retranché de Diên Biên Phu est sur le point de tomber. Après 170 jours de combats, dont 57 d'une rare intensité, les défenseurs étaient submergés par la déferlante vietminh. Pour les vaincus commence alors la terrible marche vers les camps de rééducation: sur les 10 000 prisonniers après la bataille, plus de 7000 n'en reviendront jamais.

    C'était il y a 60 ans. Aujourd'hui, combien s'en souviennent ? 

    De l'enfance à l'âge adulte, cet ordre écrit, incroyable rescapé des outrages du temps et de la captivité, a souvent peuplé mes rêveries et mes échappées imaginaires vers cette Indochine française, cette «perle de l'Empire» qui a uni deux civilisations pendant près de trois siècles et dont la chute de Diên Biên Phu précipitera la fin. Témoins d'une histoire familiale autant que de la grande Histoire, ces mots dignes et déchirants sont des sentinelles, veillant le souvenir du sacrifice de ces héros oubliés.

    Infirmière, plieuse de parachute, soldat ou officier: mes quatre grands-parents ont foulé cette terre. De tout leur cœur, ils y ont cru et ont voulu la faire grandir, lui ont donné des fils et une fille - ma mère - et ont versé jusqu'à leur propre sang pour la défendre. Comme beaucoup d'autres Français avec eux mais, dans l'indifférence quasi-générale d'une métropole concentrée sur d'autres problèmes et encore agitée par la propagande communiste. Aux côtés de ces Français d'Indochine, des milliers de Vietnamiens qui n'avaient pas cru au projet totalitaire d'indépendance défendu par l'Oncle Hô.

    Durant cette bataille aux confins du Tonkin et aux portes du Laos, menée à 1 contre 10 dans des conditions chaque jour plus éprouvantes, l'armée française compose l'une des pages les plus belles et les plus poignantes de son histoire. Face à un ennemi ardent, fermement commandé et fortement soutenu par la Chine populaire, la bravoure des humbles fait de cette défaite une victoire de l'honneur et du devoir. Cette bravoure, c'est celle d'un soldat s'échappant de l'hôpital d'Hanoï pour ne pas laisser ses camarades partir seuls au casse-pipe ; c'est celle d'une convoyeuse de l'air, Geneviève de Galard, restée bloquée sur le camp retranché dont elle deviendra l'Ange ; c'est celle de ces anonymes, volontaires pour être largués en renfort le 5 mai alors que l'issue de la bataille ne fait désormais plus de doute ; c'est celle de ces jeunes officiers dont l'hécatombe sera la rançon du courage et de l'exemplarité… A Diên Biên Phu, l'hagiographie militaire s'écrit en lettres de sang.

    Durant cette bataille aux confins du Tonkin et aux portes du Laos, menée à 1 contre 10 dans des conditions chaque jour plus éprouvantes, l'armée française compose l'une des pages les plus belles et les plus poignantes de son histoire. 

    J'ai mis mes pas dans ceux de mes anciens. Sillonnant les hauts plateaux du Tonkin, je suis parti à la rencontre de cette terre et de ces hommes: comment ne pas s'émerveiller devant cette nature luxuriante et envoûtante, ces Vietnamiens, farouches et attachants à la fois, cette mosaïque d'ethnies à la culture riche, aux traditions vivantes ? Fruit d'un mariage forcé finalement consommé en amour déçu, comment ne pas ressentir la blessure tant d'années après ?

    Du camp n°1 à la «cité du ciel» , j'ai voulu découvrir les lieux de cette tragédie pour mieux la saisir. Est-elle la conséquence de l'incapacité du système politique français du moment ou plutôt des insuffisances du haut-commandement militaire ? Probablement les deux. Mais qu'importe… L'heure n'est plus à la polémique. Ici, quelques stèles blanchies à la chaux; là, sur les pentes de la colline Eliane 4, grignotées par la ville et envahies par les bambous, on devine encore l'enchevêtrement des tranchées. Un peu plus loin, à quelques encablures du PC du général de Castries, un monument aux morts de l'armée française se dresse, simplement, comme un amer au milieu de la tourmente d'une histoire douloureuse.

    Devant ces tombes d'officiers dans la jungle, devant ce monument, le front s'incline et le cœur se serre. Puissions-nous à jamais garder leur mémoire et croire, aujourd'hui encore, que les causes les plus belles font oser les plus nobles dépassements. 

    Sur une feuille de papier jaunie par les âges, quelques mots à l'encre rouge, tracés à l'arraché…

    Derrière l'humiliation, la rage et l'amertume, l'honneur - cette «poésie du devoir», chère à Péguy - reste sauf pour les combattants et ceux qui les avaient précédés dans l'aventure indochinoise. 

    Source

    http://www.oragesdacier.info/2014/05/il-y-60-ans-dien-bien-phu-combien-sen.html

  • Samedi 17 mai, venez rejoindre Monseigneur le comte de Paris à Notre-Dame de Paris

    Le conseiller du Prince, Monsieur Emmanuel Delhoume nous informe qu’ à l’invitation de l’association oriflamme, Monseigneur le comte de Paris et Madame seront présent le samedi 17 mai à Notre-Dame de Paris pour recevoir une grande procession en l’honneur du Roi St-Louis.

    Le Chef de la Maison royale de France sera accueilli vers 15h15 par le recteur-archiprêtre de la cathédrale Notre-Dame, Monseigneur Patrick Jacquin, puis présidera en tant que descendant direct du Roi Saint-Louis à la vénération et à l’ostention des reliques du Roi.

    La Couronne

     
  • Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ? : éloge discret d'une France traditionnelle

    La comédie Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ? a déjà dépassé les 5 millions d'entrées et pourrait venir titiller le record de La Grande Vadrouille. Un immense succès populaire qui, selon Alexandre Devecchio sur Figarovox, s'explique par le fait que le film répond aux angoisses identitaires des Français :

    "[...] Le scénario de Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ? repose sur la confrontation entre les Verneuil, couple de bon bourgeois cathos, et ses quatre gendres : le premier musulman, le second juif, le troisième asiatique et enfin le dernier bon catholique, mais noir ! Comme Intouchables, autre immense succès populaire, le long métrage de Philippe de Chauveron pourrait être interprété comme la métaphore d'une France vieillissante et rance qui aurait besoin des enfants de l'immigration pour se régénérer.

    [...] Et si, au contraire, le film disait sur le ton de la comédie, ce qu'Eric Zemmour et Alain Finkielkraut ne peuvent plus exprimer sans déclencher les foudres des justiciers auto-proclamés de l'antiracisme ? Et si l'impressionnant succès du film était justement dû à son absence de tabou ? Le réalisateur nie avoir voulu réaliser un film politique. Mais derrière son apparent formatage, Qu'est-ce qu'on fait au bon Dieu ? est peut-être la comédie la plus anticonformiste jamais produite par TF1. Voici pourquoi.

    D'abord, loin du pensum tant redouté, le film laisse la repentance et la victimisation au placard, et se distingue par son absence totale de manichéisme. Cible un peu trop attendue, les cathos ne sont pas les «méchants Français de souche» de l'histoire. Certes, ils en prennent pour leur grade, mais les scénaristes ont l'honnêteté de n'épargner personne et surtout pas les minorités. Dans un festival de vannes décomplexées, les cathos se méfient des juifs, qui méprisent les arabes, qui dénigrent les noirs et tous se moquent des chinois ! Comme le dit le personnage incarné par Ary Abittan, «tout le monde est un peu raciste, au fond …».

    Effet cathartique garanti: comme dans les meilleures pièces de Molière, le spectateur rit du miroir qu'on lui tend. Les Inrockuptibles y voit une manière de «banaliser sinon le racisme, du moins les propos racistes». Et pourtant, en préférant les répliques cash aux leçons de morale, Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ? contribue à désamorcer certaines crispationslà où 30 ans de discours culpabilisateurs n'ont fait que creuser les ressentiments. [...]

    La deuxième bonne surprise du film et probablement l'une des clefs de son succès tient à son patriotisme assumé que certaines critiques ne manqueront pas de trouver désuet, voire réactionnaire. Alors que la plupart des comédies françaises, contaminées par l'esprit Canal, s'emploient à ringardiser une France qui se replierait sur le «village d'autrefois», Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu? apparaît au contraire comme l'éloge discret d'une France traditionnelle et enracinée. Le regard que porte le film sur ses héros, des petits bourgeois de province gaullistes qui aiment la pêche et écoutent Charles Trenet, est parfois amusé, mais toujours bienveillant.

    Autre audace, certaines séquences où le rire le dispute à l'émotion,semblent plaider pour un modèle d'assimilation traditionnel loin de tout cosmopolitisme. Ainsi, le soir de Noël, transcendant leur communauté d'origine, les trois gendres entonnent une Marseillaise enflammée avant de se rendre à la messe de minuit. [...]"

    Michel Janva