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culture et histoire - Page 1619

  • Un film interdit, pour l’honneur des Cristeros

     Sorti en 2012, porté par des acteurs de talent, il sera enfin distribué en France en mai prochain. Ce film est magistral, et voici pourquoi.
    Cristeros raconte l’histoire de la révolte des Cristeros au Mexique, entre 1926 et 1929. Le président, Plutarque Calles, applique des lois anticléricales et essaye d’extirper le christianisme du Mexique. Les prêtres étrangers sont expulsés, les biens de l’Église nationalisés, les écoles fermées. Les Mexicains essayent de s’opposer à ces lois de façon pacifique, par des manifestations et des pétitions. Ces moyens n’aboutissant pas, ils prennent les armes, à partir de 1926. C’est la révolte du Christ Roi, les Cristeros, où au cri de Viva Cristo Rey, le peuple mexicain attaque l’armée fédérale. Trois ans de guerre civile épouvantable, où les armées de l’État répriment les villageois, torturent les opposants, brûlent les villages. La Cristiada rejoint la grande révolte de la Chouannerie pendant la Révolution française.
    Au bout de trois ans de guerre, un accord est trouvé. Les lois sont maintenues, mais elles ne sont pas appliquées. Néanmoins, les restrictions religieuses demeurent, ainsi que les vexations à l’encontre des catholiques.
    Sorti en 2012, le film sera sur les écrans français à partir de mai 2014, même s’il est déjà accessible en DVD. Ce film est magistral. Il est servi par des acteurs de talents : Andy Garcia (Le Parrain 3), Peter O’Tool (Lawrence d’Arabie) dans un de ses derniers rôles, Eva Longoria. La mise en scène est impeccable. Les scènes de batailles haletantes, le jeu des acteurs est de grande qualité, notamment Andy Garcia, qui joue le rôle du Général Enrique Gorostieta.
    Ce général ne croit pas en Dieu, il n’adhère pas à la cause des Cristeros, mais ceux-ci l’ont embauché pour conduire leur armée. Au fil des épreuves il finit par se convertir, et à adhérer pleinement à la cause qu’il a dirigée. N’étant pas un spécialiste de la révolte des Cristeros, il ne m’est pas possible de donner un jugement historique sur le film. Je constate toutefois que la plupart des personnages du film ont existé, et que la trame du fond est plutôt fidèle à la réalité historique.
    Ce film m’inspire toutefois trois remarques historiques.
    1/ Le premier concerne la censure qu’il subit. Alors que tant de navets sont diffusés en France, ou sont en sélection au Festival de Cannes, le fait que ce film, esthétiquement très beau, bien joué et bien mis en scène, soit diffusé avec autant de difficulté témoigne de la pesanteur intellectuelle et morale qui écrase le monde de la culture. Son histoire n’est pas sans rappeler celle de Katyn. Mais cette censure est contournée par Internet, qui a permis de le faire connaître et d’assurer sa sortie en salle. La censure se heurte donc au développement des technologies qui ouvrent un espace de liberté autrefois inexistant.
    2/ Deuxièmement, le fait que le gouvernement liberticide de Calles soit arrivé légalement et démocratiquement au pouvoir, et qu’il s’y soit maintenu même après la guerre civile. C’est un grave problème de la démocratie, sur lequel on ne s’interroge pas assez. La démocratie, en fait le suffrage universel, est censée assurer la liberté des populations. Sauf que de nombreux régimes liberticides sont arrivés au pouvoir grâce au suffrage universel. D’autre part, on voit des hommes obéir aux ordres injustes du gouvernement, martyriser des populations civiles innocentes, torturer des enfants, comme le petit José Sanchez del Rio, torturé de façon ignominieuse, la plante des pieds arrachée et contraint de marcher pied-nu jusqu’au cimetière où il fut abattu, en 1928, à l’âge de 14 ans. Comment des hommes ont-ils pu appliquer cet ordre ?
    Nous sommes là au cœur de ce qu’Étienne de la Boétie appelle la servitude volontaire. Ce n’est pas le tyran qui tyrannise, mais les hommes qui appliquent les ordres du tyran. Ce sont les soldats fédéraux qui ont tué les prêtres, ceux qui ont abattu José Sanchez, ceux qui ont voté pour ce gouvernement liberticide. La démocratie n’est pas le rempart de la liberté contre la tyrannie, bien souvent elle est même une autre forme de tyrannie. Il y a là ce mystère, sur lequel de nombreux auteurs se sont penchés sans parvenir à le résoudre : comment des hommes peuvent, volontairement, rejeter leur liberté et contribuer à bâtir un système anti humain ? Nous sommes là au-delà de l’idéologie. Nous sommes là au cœur du mystère du communisme et du nazisme.
    3/ Troisièmement, le combat pour l’histoire, c’est le combat pour la mémoire. Trop de mémoire tue, ou empêche de vivre, surtout s’il n’y a pas de pardon. Mais l’absence de mémoire tue aussi. L’habileté des régimes liberticides est de ne pas évoquer un événement. Et si l’événement en question n’est plus évoqué, alors il n’existe pas, il n’a jamais existé. Ce fut le cas avec Katyn, avec le génocide vendéen, avec les Cristeros. On jette l’acide de l’oubli pour faire disparaître un événement dangereux. C’est l’acide de la négation, contre laquelle les historiens se doivent de prémunir les populations.
    Alors, regardez Cristeros, c’est un grand film, et c’est un film important pour empêcher l’oubli.
    Source

    http://www.oragesdacier.info/

     

  • La démocratie et l’idée de patrie

    « Portant résolument ses vues au-delà de la patrie, la Révolution ne fait plus qu’une seule nation de tous les peuples de l’Europe, qu’elle relie dans une vaste fédération. C’est le système dit des États-Unis d’Europe. Cette opinion n’est pas à la veille de devenir un fait, et si elle a une importance immédiate, ce n’est que par la bonne grâce avec laquelle la démocratie fait enfin l’aveu que la patrie lui semble une institution surannée. Mais devînt-elle une réalité, elle resterait encore une chimère : seulement la chimère courrait risque d’être sanglante. Si jamais cette fédération fraternelle se réalisait, si ce système prévalait sur ce vieux continent où tant de peuples, tous séparés par la langue, les habitudes, les religions, les traditions ne sont retenus de se précipiter les uns sur les autres que par la force de contraintes des gouvernements, qui les isolent assez pour qu’ils ne puissent se nuire et les rapprochent juste assez pour leur faire croire qu’ils s’aiment, la guerre aurait trouvé un élément inépuisable et sévirait avec une fureur que l’humanité n’a pas encore connue. »
    Émile Montégut
    La Revue des Deux Mondes (août 1871)
    Nous avons étudié, il y a quelques semaines, un premier texte tiré des deux grands articles politiques qu’Émile Montégut publia dans la Revue des Deux Mondes : L’essence spirituelle de la Révolution. Ce second complète et prolonge l’analyse du précédent.
    Montégut partait de la constatation que le mythe révolutionnaire ne possédait plus aucune force de propagande auprès des autres peuples de l’Europe, à l’exception du peuple russe, car elle n’avait rien à leur apporter pour leur propre organisation. La Révolution, écrivait-il, est « l’ennemie, encore inconsciente, de l’idée de patrie. » Certes, les révolutionnaires de 1793 s’étaient montrés patriotes, mais la patrie était pour eux un sentiment hérité qu’il leur avait été impossible de transmettre, parce que ce sentiment naturel était devenu une philosophie, l’idée de patrie, coupée de la patrie charnelle. Et dans une intuition géniale, Montégut comprit que la Révolution se lancerait dans la construction des États-Unis d’Europe ou partirait à la conquête du monde civilisé comme le fit le bolchevisme. « Un islamisme matérialiste, voilà la nouvelle forme qu’elle prend. »
    Revenons à notre texte. On trouve déjà chez Victor Hugo, avant la guerre de 1870, l’aspiration à une Europe unifiée. Il suffit de lire les pages qu’il écrivit dans la brochure distribuée aux visiteurs de l’Exposition universelle de 1867. Jacques Bainville en cite de larges extraits dans son Histoire de trois générations (chapitre VII – La Grande Duchesse de Gérolstein) : « Au XXe siècle, il y aura une nation extraordinaire… Cette nation aura pour capitale Paris et ne s’appellera point la France. Elle s’appellera l’Europe. Elle s’appellera l’Europe au XXe siècle, et, dans les siècles suivants, plus transfigurée encore, elle s’appellera l’Humanité. » Paris capitale de l’Europe : il restait au pauvre Hugo quelques illusions de Français perdu dans un rêve mondialiste : Paris serait la capitale de la République humanitaire comme Rome l’est de l’Église. Après avoir chanté pendant une grande partie du XIXe siècle sa chanson romantique et patriotique jusqu’à renverser, au nom de ses sentiments belliqueux, Charles X et Louis-Philippe qui suivait, en politique étrangère, les sages principes des Bourbons, la Révolution rejeta la patrie dans la seconde moitié du siècle pour échafauder l’Europe en attendant de réaliser l’unité du monde entier.
    Montégut a vu parfaitement ce que vaut, pour la paix entre les hommes, le principe des nationalités ; il a compris ce qu’était le concert européen établi par le Congrès de Vienne, restauration du Traité de Westphalie gâtée par la criminelle aventure de 1815. Ébranlé par Napoléon III, puis par Bismarck, il fut jeté bas par le Traité de Versailles. Mais, dira-t-on, l’Europe ne connaît pas les guerres épouvantables annoncées par Montégut. L’Europe actuelle recèle quelques poudrières et elle est grosse d’autres crises. Les conflits balkaniques, honteusement traités par l’OTAN, en furent un avant-goût. Tout cela risque d’exploser un jour d’autant plus fort qu’on en aura retardé l’explosion par des mesures qui ne résolvent pas les problèmes. Nous connaissons une dictature économique de Bruxelles et une Pax Americana qui n’augurent rien de bon.
    Taine félicita Montégut : « Je viens de lire vos articles sur la Révolution française et l’idée de patrie : ils sont admirables et d’une profondeur singulière. » Et Charles Maurras écrivit dans Lorsque Hugo eut les cent ans : « Émile Montégut dont il faudrait sauver le nom et l’oeuvre. »
    Gérard Baudin L’Action Française 2000 n° 2739 – du 3 au 16 janvier 2008
    (1) Rappelons que ces lignes ont été écrites en 1871.

  • Quand les tempêtes laissent apparaître des forêts sous le sable

    On le sait, on le répète la Bretagne a essuyé cet hiver une multitude de tempêtes. Mais l'une des conséquences inattendues de ces coups de vents se situe sur les plages. Le sable balayé, laisse apparaître des forêts fossilisées, preuve de l'évolution des paysages à travers les âges.

    © France 3 Bretagne
    © France 3 Bretagne

    Alors que les engins réparent les dégâts des dernières intempéries sur les plages, à quelques mètres la tempête révèle aussi les pages d'histoire qui se sont tournées. En déplaçant le sable par tonnes, le vent et les vagues ont fait émerger les restes d'une tourbière fossilisée. Selon les scientifiques, ces éléments datent de cinq mille ans environ, un phénomène, observé sur plusieurs plages du Finistère.

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  • Lénine a décrété en 1921 que le 8 mars serait la journée internationale de la femme

    C'est une fête de nature marxiste-léniniste à laquelle nous assistons, pour, comme Lénine, obliger la femme à sortir du foyer pour l'envoyer travailler à l'usine :

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    « 8 mars, jour de rébellion des travailleuses contre l’esclavage de la cuisine » : une « travailleuse » tend la main à une femme écrasée par les tâches domestiques (et par une icône de la Théotokos) pour la libérer en l’envoyant travailler à la chaîne en usine…

    Michel Janva