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culture et histoire - Page 1617

  • La solidarité chrétienne au sein des camps de travail chinois

    Rose Hu, qui a passé 26 années dans les camps de travail de la République populaire de Chine, les fameux laogai, a livré son témoignage, dans un ouvrage en anglais, qui vient d'être traduit : Avec le Christ dans les prisons de Chine. Jeune convertie, elle a été arrêtée en 1955 et les autorités marxistes ont cru pouvoir la faire renoncer à la religion catholique. Elle a survécu aux camps, d'où elle est sortie en 1982, avant d'émigrer aux Etats-Unis, où elle est décédée en 2012.

    HUne fois, alors qu'avec d'autres chrétiens, elle avait assisté chrétiennement les dernières heures d'une religieuse mourante dans le camp, une séance de "critique" fut organisée. Les maoïstes organisaient ces séances pour faire critiquer les prisonniers à blâmer par les autres prisonniers, afin de briser toute solidarité et tout esprit de corps.

    "Dans la soirée, notre hôpital organisa une grande séance de critique. Tous nos collègues pointaient leur doigt sur nous. Ils blâmaient Yinqiu [la religieuse décédée !] pour avoir tenu un crucifix et l'avoir embrassé au moment de mourir. Et, chose encore plus terrifiante, quelqu'un avait allumé un cierge dans le service ! Quand le gardien demanda qui l'avait allumé, cinq ou six d'entre nous répondirent simultanément : "c'est moi". "Qui a fait la fleur de papier ?" La même réponse sortit de toutes les catholiques que nous étions : "Moi !" Au bout du compte, ils nous demandèrent de donner notre avis, et nous dîmes toutes : "Si vous voulez châtier quelqu'un, ne châtiez que moi. Les autres ne sont rien dans tout cela." De cette façon, la réunion ne dépassa pas une heure."

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2014/03/la-solidarit%C3%A9-chr%C3%A9tienne-au-sein-des-camps-de-travail-chinois.html

  • Boadicea, reine des Icéniens

    Boadicea (également appelée Boudicca) est probablement la plus célèbre des reines celtiques. Elle est un symbole de la liberté britannique, et son histoire a été enseignée aux écoliers anglais depuis deux siècles. Il est possible que le nom de Boadicea ou Boudicca lui ait été donné en l'honneur d'une déesse celtique de la victoire. La révolte de la tribu des Icéniens, en 60 après-JC, fut la plus sérieuse rébellion à laquelle les Romains eurent à faire face dans les Iles Britanniques. Le territoire des Icéniens se trouvait au sud-est de l'Angleterre, à l'emplacement des actuels comtés de Norfolk et de Suffolk. On pense que la bataille finale s'est déroulée dans les Midlands, un peu au nord de Coventry. L'île de Mona, citée au début de l'article, est l'île d'Anglesey dans le Pays de Galles. La ville romaine de Camulodunum est l'actuelle Colchester, celle de Verulamium est à présent St-Albans, et Londinium n'est autre que Londres (à l'époque, Londinium comptait probablement environ 30 000 habitants). Un village icénien, reconstitué sur un site celtique, peut être visité près de Swaffham.
    [En l'an 60] un terrible désastre survint en [Grande-] Bretagne. Deux cités furent mises à sac, 80 000 des Romains et de leurs alliés périrent, et l'île fut perdue pour Rome. Plus encore, toute cette ruine fut apportée aux Romains par une femme, un fait qui par lui-même leur causa la plus grande honte ... La personne qui fut l'instrument principal pour soulever les indigènes et les persuader de combattre les Romains, la personne qui fut jugée digne d'être leur chef et qui dirigea la conduite de toute la guerre, était Boadicea, une femme britannique de famille royale et possédant une intelligence plus grande que celle qui appartient souvent aux femmes ...
    En stature elle était très grande, dans son apparence terrifiante, dans la lueur de ses yeux la plus grande férocité, et sa voix était rauque ; une grande masse de chevelure rousse tombait jusqu'à ses hanches ; autour de son cou il y avait un grand collier en or ; et elle portait une tunique avec plusieurs couleurs, sur laquelle un épais manteau était attaché avec une broche. C'étaient ses vêtements habituels.
    Cassius Dio, Histoire Romaine
    Sous le consulat de Caesenius Paetus et de Petronius Turpilianus, un grave désastre nous fut infligé en Bretagne, où le légat de l'Empereur, Aulius Didius, avait seulement conservé ce que nous possédions, et son successeur Veranius, après avoir opéré quelques incursions punitives contre les Silures, fut empêché par la mort de poursuivre la guerre. Tant qu'il vécut, il eut une grande réputation d'austérité, mais dans les derniers mots de son testament, il laissa percer une tendance à la flatterie ; car après avoir abondamment flatté Néron, il ajouta qu'il lui aurait conquis la province, s'il avait vécu encore deux ans. Mais maintenant, la Bretagne était entre les mains de Suetonius Paulinius, dont la science militaire et la popularité ne laissait personne sans rival, égalant celle de Corbulon, et il aspirait à égaler la gloire que celui-ci avait remportée en reconquérant l'Arménie et en subjuguant les ennemis de Rome. Il se prépara donc à attaquer l'île de Mona qui avait une population importante et qui était un refuge pour les fugitifs. Il construisit des bateaux à fond plat pour traverser ce bras de mer peu profond et mal connu. Ainsi traversa l'infanterie, pendant que la cavalerie suivait en passant à gué ou, quand l'eau était plus profonde, en nageant aux cotés de leurs chevaux.
    Sur le rivage se tenait l'armée ennemie avec son déploiement de guerriers en armes, pendant que des femmes couraient entre les rangs, vêtues de noir comme les Furies, les cheveux défaits, brandissant des torches. Tout autour, les druides, tendant leurs mains vers le ciel, se répandaient en imprécations sinistres, et ce spectacle étrange épouvanta nos soldats au point que, comme si leurs membres étaient paralysés, ils restaient immobiles et s'exposaient aux coups. Puis, pressés par les appels de leur général et s'encourageant mutuellement à ne pas craindre une troupe de femmes fanatiques, ils se portèrent en avant, brisèrent la résistance, et enveloppèrent les ennemis dans les flammes de leurs propres feux. Une garnison fut ensuite imposée aux vaincus, et leurs bosquets, consacrés à des superstitions inhumaines, furent coupés. Car ils estimaient comme un devoir de couvrir leurs autels avec le sang des captifs et de consulter leurs dieux avec des entrailles humaines.
    Tandis que Suetonius était ainsi occupé, il reçut la nouvelle de la soudaine rébellion de la province. Prasutagus, le roi des Icéniens, célèbre pour sa longue prospérité, avait fait de l'Empereur son héritier, en même temps que ses deux filles, pensant que cet acte de soumission mettrait son royaume et sa maison à l'abri de toute atteinte. Mais ce fut le contraire qui arriva, à tel point que son royaume fut ravagé par les centurions, sa maison par ses esclaves, comme s'ils étaient des prises de guerre. D'abord, son épouse Boadicea fut fouettée, et ses filles violées. Tous les chefs des Icéniens, comme si Rome avait reçu tout le pays en cadeau, furent dépouillés de leurs biens ancestraux, et les parents du roi furent traités en esclaves. Rendus furieux par ces insultes et par la crainte qu'il arrivât pire, puisqu'ils étaient à présent réduits à l'état de province, ils prirent les armes et entraînèrent à la révolte les Trinovantes et d'autres qui, pas encore réduits à la servitude, avaient convenu par une conspiration secrète de reconquérir leur liberté. C'était contre les vétérans que leur haine était la plus intense. Car ces nouveaux colons de la province de Camulodunum chassaient les gens hors de leurs maisons, de leurs fermes, les appelaient captifs et esclaves, et les excès des vétérans étaient encouragés par les soldats, qui avaient eu une vie similaire et espéraient connaître un jour la même licence. De plus, un temple érigé au Divin Claudius était en permanence devant leurs yeux, comme la citadelle d'une tyrannie perpétuelle. Les hommes choisis comme prêtres devaient dilapider toute leur fortune sous le prétexte de cérémonie religieuse. Il ne paraissait pas trop difficile de détruire la colonie, qui n'était défendue par aucune fortification, une précaution négligée par nos généraux, qui pensaient plus à ce qui était agréable qu'à ce qui était urgent.
    A ce moment, sans cause évidente, la statue de la Victoire à Camulodunum tomba et se retourna, comme si elle fuyait devant les ennemis. Des femmes excitées jusqu'à la frénésie prédisaient des destructions imminentes ; on raconta que des délires en une langue étrange avaient été entendus dans la maison du Sénat ; le théâtre avait résonné de lamentations, et dans l'estuaire de la Tamise on avait vu l'image d'une ville renversée ; même l'océan avait pris l'aspect du sang, et quand la marée se retirait, elle laissait l'empreinte de formes humaines, et tous ces signes étaient interprétés par les Britanniques avec espoir, et par les vétérans avec inquiétude. Mais comme Suetonius était absent, ils implorèrent du secours au procurateur, Catus Decianus. Tout ce qu'il fit fut d'envoyer deux cent hommes sans armement sérieux, et il n'y eut dans la place qu'une petite force militaire. Comptant sur la protection du temple, retardés par des complices secrets de la révolte, qui gênaient leurs plans, ils n'avaient construit ni fossé ni palissade ; ils n'avaient pas non plus éloigné les vieillards et les femmes, pour laisser les seuls hommes jeunes faire face à l'ennemi. Surpris comme ils le furent, en pleine période de paix, ils furent encerclés par une immense foule de Barbares. Tout le reste fut pillé ou incendié dans l'assaut ; le temple où les soldats s'étaient rassemblés fut pris d'assaut après deux jours de siège. L'ennemi victorieux rencontra Petilius Cerialis, commandant de la 9ème Légion, alors qu'il venait à la rescousse, mirent ses troupes en déroute, et détruisirent toute son infanterie. Cerialis s'échappa avec un peu de cavalerie jusqu'au camp, et fut sauvé par ses fortifications. Effrayé par ce désastre et par la fureur de la province qu'il avait poussée à la guerre par sa rapacité, le procurateur Catus s'enfuit en Gaule.
    Cependant Suetonius, avec un courage splendide, marcha à travers une population hostile jusqu'à Londinium qui, bien que n'étant pas encore considéré comme une colonie, était très fréquenté par un grand nombre de marchands et de bateaux de commerce. Se demandant s'il devait le choisir comme base de guerre, car il ne voyait autour de lui que sa faible force de soldats, et se rappelant par quelle terrible leçon la témérité de Petilius avait été punie, il résolut de sauver la province au prix d'une seule cité. Ni les larmes ni les lamentations des gens, qui imploraient son aide, ne le dissuadèrent de donner le signal de départ, prenant dans sa colonne tous ceux qui voulurent partir avec lui. Tous ceux qui étaient attachés au lieu par la faiblesse de leur sexe, ou par l'infirmité de l'âge, ou par les attraits de l'endroit, furent massacrés par l'ennemi. Le même désastre s'abattit sur la cité de Verulamium, car les Barbares, qui se complaisaient au pillage et étaient indifférents à tout le reste, négligeaient les fortins ayant des garnisons militaires, et attaquaient tout ce qui offrait le plus de richesse aux pillards, et était sans défense. Environ 70 000 citoyens et alliés, semble-t-il, tombèrent aux endroits que j'ai mentionné. Car ce n'était pas en faisant des prisonniers et en les vendant, ni par quelque trafic de guerre, que l'ennemi était occupé, mais par le massacre, le gibet, le feu et la croix, comme des hommes devant bientôt recevoir leur châtiment, et voulant cependant se venger par avance.
    Suetonius avait sous ses ordres la 14ème Légion avec les vétérans de la 20ème, et des auxiliaires venant du voisinage, faisant un total d'environ 10 000 hommes armés, lorsqu'il se prépara à partir sans délai et à livrer bataille. Il choisit une position ouverte sur un étroit défilé, fermée sur l'arrière par une forêt, s'étant d'abord assuré qu'il n'avait d'ennemis qu'en face de lui, où une large plaine s'étendait sans aucun danger d'embuscades. Ses légions étaient en rangs serrés ; autour d'elles, les troupes légèrement armées, et la cavalerie rassemblée sur les ailes. En face, l'armée des Britanniques, avec ses masses d'infanterie et de cavalerie, manifestait sa confiance, une vaste foule s'était rassemblée comme jamais auparavant, et si fière d'esprit qu'ils avaient même emmenés avec eux, pour assister à leur victoire, leurs femmes juchées sur des chariots, qu'ils avaient placés à l'extrémité de la plaine.
    Boadicea, montée sur un char avec ses filles devant elle, allait de tribu en tribu, proclamant qu'il était habituel pour les Britanniques de combattre sous la direction des femmes. « Mais à présent » disait-elle, « ce n'est pas en tant que femme de noble ascendance, mais comme une femme du peuple, que je veux venger la liberté perdue, mon corps fouetté, la chasteté outragée de mes filles. L'avidité romaine est allée si loin que ni nos personnes, ni l'âge ni la virginité, n'ont été épargnés par la souillure. Mais les dieux sont favorables à une juste vengeance ; une légion qui avait osé combattre, a péri ; les autres se cachent dans leur camp, ou pensent à s'enfuir. Ils ne pourront même pas soutenir le vacarme et les cris de tant de milliers d'hommes, encore moins notre assaut et nos coups. Si vous pesez bien la force des deux armées, et les causes de la guerre, vous verrez que dans cette bataille vous devez vaincre ou mourir. Cela est la résolution d'une femme ; quand aux hommes, ils peuvent préférer vivre et être esclaves. » [Image : la peinture de Chris Achilleos. Le casque porté par la reine Boadicea est un authentique casque de l'époque celtique, retrouvé dans la Tamise à l'époque contemporaine.]
    Suetonius ne restait pas non plus silencieux en un tel moment. Bien qu'il fût confiant dans la valeur de ses soldats, il mêlait cependant les encouragements et les prières pour qu'ils dédaignent les clameurs et les vaines menaces des Barbares. « Vous voyez ici », dit-il, « plus de femmes que de guerriers. Incapables de combattre, sans armes, ils lâcheront pied dès qu'ils reconnaîtront le glaive et le courage de leurs conquérants, qui les ont si souvent mis en déroute. Même parmi de nombreuses légions, c'est un petit nombre qui décide réellement de la victoire, et votre gloire sera encore plus grande si une petite force peut assurer la renommée d'une armée entière. Serrez les rangs, et après avoir lancé vos javelots, alors avec vos boucliers et vos glaives continuez à verser le sang et à détruire, sans une pensée pour le pillage ! Dès que la victoire aura été acquise, tout sera en votre pouvoir. » Un tel enthousiasme suivit le discours du général, et les soldats vétérans, avec leur longue expérience de la bataille, se préparèrent si rapidement à lancer leurs javelots, que ce fut avec confiance dans le résultat que Suetonius donna le signal de la bataille.
    D'abord, la légion resta immobile sur sa position, s'appuyant sur l'étroit défilé pour la défense ; lorsqu'ils eurent épuisés leur projectiles, qu'ils lançaient à coup sûr sur l'ennemi qui s'était approché tout près, ils se ruèrent en colonne formée en coin. L'attaque des auxiliaires fut similaire, pendant que la cavalerie avec les lances pointées en avant brisait tous ceux qui offraient une forte résistance. Le reste tourna le dos et prit la fuite, qui se révéla difficile, parce que les chariots tout autour avaient bloqué la retraite. Nos soldats n'épargnèrent même pas les femmes, pendant que les bêtes de somme, transpercées de traits, accroissaient les tas de cadavres. Une grande gloire, égale à celle de nos anciennes victoires, fut gagnée ce jour-là. Certains disent en effet que guère moins de 80 000 Britanniques tombèrent, alors que nos soldats perdaient environ 400 hommes, et pas beaucoup plus de blessés. Boadicea mit fin à sa vie par le poison. Et Poenius Postumus, préfet de camp de la 2ème Légion, lorsqu'il apprit le succès des hommes des 14ème et 20ème Légions, sentant qu'il avait privé sa propre Légion de cette gloire, et qu'il avait, contrairement à tous les usages militaires, désobéi aux ordres de son général, se transperça lui-même de son épée.
    Tacite, Annales, XIV, 29-37
    http://library.flawlesslogic.com/boadicea_fr.htm

  • Le féminisme : le grand destructeur

    Une interview du Dr. William L. Pierce
    Par Kevin Alfred Strom
    K.A.S. : Il y a un débat public continuel sur le rôle des femmes dans notre société et sur les sujets associés du sexisme et du féminisme. Un exemple en fut le tapage qui suivit la confirmation de la nomination de Clarence Thomas à la Cour Suprême. Les féministes et leur claque dans les médias clamèrent que cette confirmation était la preuve du «sexisme» rampant de l'Establishment politique américain. Le remède à ce problème supposé est d'avoir plus de femmes à des postes de pouvoir politique, d'après beaucoup de gens des médias.
    Un autre exemple fut le tumulte fait autour d'une fête bien arrosée il y a quelques années à Las Vegas pour des aviateurs de la Marine, où plusieurs femmes qui se la jouaient un peu furent «tripotées» -- en particulier une femme-aviateur qui se plaignit plus tard de ce traitement devant les médias. L'écho médiatique de la fête de Las Vegas provoqua de la part des porte-parole des médias et des politiciens des demandes pour éradiquer le «sexisme» dans les forces armées et donner aux femmes un rôle égal dans tous les domaines, de l'infanterie de combat aux pilotes d'avions de chasse. Voyez-vous vraiment un sens profond à ce débat ?
    W.L.P. : Oh, c'est certainement un débat important. Son importance n'est peut-être pas exactement celle que les porte-parole des médias voudraient nous faire croire qu'elle est, mais elle existe quand même. Pour trouver la vraie signification, pour la mettre en lumière afin que chacun puisse la voir et l'examiner, il faut néanmoins un peu d'attention. Il y a beaucoup de mauvaise information, beaucoup de tromperie délibérée dans ce débat.
    Prenons le premier exemple que vous avez mentionné. Les médias sous contrôle voudraient nous faire croire que l'approbation de Clarence Thomas par le Comité des Magistrats du Sénat face à la plainte d'Anita Hill démontre une complète insensibilité à la condition des femmes. Mais quels étaient les motifs de la plainte d'Anita Hill? Ils étaient que quand Thomas avait été son patron dans la Commission pour l'Egalité des Chances à l'Emploi, il lui avait demandé plusieurs fois un rendez-vous et qu'en une occasion il avait commencé à lui décrire un film porno qu'il avait vu la soirée d'avant. Elle n'a jamais prétendu qu'il lui avait demandé des faveurs sexuelles, ni qu'il l'avait menacée, ni mis ses mains sur elle. Le motif de sa plainte était qu'il avait montré un intérêt normal et sain pour elle en tant que femme. Il lui avait demandé un rendez-vous.
    Lui avoir parlé d'un film porno peut indiquer un certain manque de raffinement de sa part -- du moins ce serait le cas si tous deux étaient membres d'une société blanche traditionnelle, dans laquelle les gentlemen ne parlent pas de films porno en présence de dames, du moins pas pendant le travail -- mais où est le problème quand les gens qui font une telle histoire à cause du comportement de Thomas sont tous, comme Clarence et Anita eux-mêmes, membres de la brave société du Nouvel Ordre Mondial, qui n'est ni blanche ni traditionnelle. C'est une société dénommée «multiculturelle» dans laquelle il n'y a ni gentlemen ni dames; il y a seulement des mâles et des femelles, et les femelles ne sont pas différentes des mâles: elles sont tout aussi grossières, vulgaires et agressives.
    K.A.S. : Vous pensez donc que toute l'affaire n'était qu'une tempête dans un verre d'eau, que ça n'avait vraiment pas d'importance ?
    W.L.P. : Une tempête dans un verre d'eau, oui, mais tout de même très significative. Un aspect de ce cirque avec Clarence et Anita est qu'il a été simplement récupéré et utilisé par des gens ayant un certain programme politique, et donc bien sûr leur intention était de faire autant de bruit qu'ils le pouvaient avec ça. Mais un autre aspect est que beaucoup des féministes qui hurlaient contre Thomas et contre l'approbation du Sénat étaient en fait indignées que l'homme ait demandé un rendez-vous à Anita Hill. En fait elles étaient indignées qu'il ait montré un intérêt pour elle en tant que femme et qu'il ne l'ait pas traitée simplement comme n'importe quel autre juriste dans son service. Les hommes sont supposés ne pas regarder les femmes comme des femmes, mais seulement comme des gens, et les féministes radicales deviennent enragées si l'on oublie ce simulacre unisexe ne serait-ce qu'une minute. Tenez la porte à l'une d'entre elles et vous serez un sale voyeur; appelez-en une «ma chère» ou parlez-en comme d'une «fille» et vous serez poursuivi en justice.
    Le bruit fait au sujet de cette fête de la Tailhook Association à Las Vegas révèle la même sorte de folie. Je veux dire par là, à quoi pouvez-vous vous attendre quand une bande d'aviateurs de la Navy se livrent à une orgie sauvage et bien arrosée? Ils faisaient cette fête tapageuse à Las Vegas depuis plusieurs années, et leur petite fête avait acquis une certaine réputation. C'était notoire. Tout le monde dans l'aviation de la Navy était au courant. Les femmes de la Navy qui sont allées à cette fête savaient à quoi s'attendre. Elles se sont jointes à l'orgie. Toute femme qui ne voulait pas être tripotée par des aviateurs ivres et se faire baisser sa culotte pouvait rester en-dehors. Certainement, si ces aviateurs avaient attrapé des femmes passant dans la rue et les avaient forcées à subir ces indignités, je serais le premier à appeler à les sanctionner durement. J'irai plus loin et je dirai qu'en fait je désapprouve la soûlerie en toutes circonstances -- bien que je pense qu'il est réaliste d'accepter le fait que les beuveries font partie de la vie militaire. Mais je ne peux pas éprouver beaucoup de sympathie pour une femme qui, sachant à quoi ressemblent les fêtes du Tailhook, prétend qu'elle n'est pas vraiment une femme mais plutôt un aviateur asexué de la Navy et qui se rend donc à la fête du Tailhook sans s'inquiéter pour sa culotte.
    K.A.S. : C'est vraiment irrationnel, n'est-ce pas ? Cela n'a pas de sens d'ignorer ainsi la nature humaine.
    W.L.P. : L'irrationalité semble être la règle plutôt que l'exception dans les affaires publiques ces jours-ci. Le féminisme, bien sûr, n'est qu'une manière de nier la réalité, ce qui est devenu un passe-temps ordinaire. Il y a trop de gens ici qui croient que si nous prétendons que les hommes et les femmes sont semblables, ils le seront réellement; que si nous prétendons qu'il n'y a pas de différences entre les Noirs et les Blancs excepté la couleur de la peau, les différences disparaîtront; que si nous prétendons que l'homosexualité est une chose normale et saine, elle le sera.

    Le féminisme est l'une des aberrations les plus destructrices mises en avant par les médias aujourd'hui, parce qu'il a un effet immédiat sur la quasi-totalité d'entre nous. Il y a de nombreux secteurs de l'économie, par exemple, où le recrutement et la promotion sur quota racial -- la dénommée «discrimination positive» -- n'est pas un réel problème, et donc les Blancs qui travaillent dans ces secteurs restent relativement épargnés par les aspects raciaux de la dépression de l'Amérique, mais le féminisme se répand partout; il y a peu de relations entre hommes et femmes, particulièrement entre jeunes hommes et jeunes femmes, qui ne souffriront pas des effets du féminisme dans le futur proche.

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