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culture et histoire - Page 1675

  • Robespierre, Staline et la figure du monstre

    Rejeté par ceux qu'il avait cru les siens, guillotiné en juillet 1794 (9 thermidor an II) Maximilien Robespierre revient tel un fantôme dans la Mémoire des Français. Plusieurs causes directes, indirectes ou latérales occasionnent cette marée. Redescendant elle déjette sur la grève le visage d'un monstre.

    La plus récente circonstance pourrait nous paraître anecdotique. Tout en provoquant un regain d'intérêt elle résulte d'une opération quelque peu macabre. Il s'agit de la reconstitution de son visage la par les soins de M. Philippe Froesch spécialiste de la reconstruction faciale et du Dr Philippe Charlier, médecin légiste. Les deux scientifiques ont travaillé à partir d'un moulage en plâtre du visage de Maximilien de Robespierre, effectué au moment de sa mort par Madame Tussaud. Lors de la Révolution française, cette dernière "avait échappé à la guillotine grâce à son talent de sculptrice, et avait été mise à contribution pour réaliser des masques mortuaires de têtes coupées." (1)⇓

    Les représentations de l’époque nous montraient un personnage d'allure fort différente. Son portrait peut-être tant soit peu flatté, correspond à un personnage légèrement guindé. Il demeura jusqu'au bout habillé et perruqué à la mode de l'Ancien Régime. Les témoignages soulignent que cette mise restait toujours cependant fort modeste. Les biographies sérieuses nous dépeignent, plus tôt, un jeune homme pauvre, traversé par le ressentiment, mais certainement pas vulgaire. Très proche du peuple par ses sentiments, il s'en distingue au point de passer, faussement, pour être né dans une famille réputée de petite noblesse. Adepte des idées de Jean-Jacques Rousseau, il s'indignait au voisinage d'alliés politiques voltairiens.

    Un Lenôtre, historien injustement décrié, considère, sur la base d'une documentation parfaitement précise cependant, que cette alliance explose autour de la Fête de l'Être Suprême du 8 juin 1794 (20 prairial an II).

    Le dictateur jacobin semble aux conventionnels montagnards, et à la Plaine, désireux de rétablir un ersatz de religion. Quoique bien connue, cette explication de sa chute ne saurait suffire. On ne saurait évacuer en regard un événement de taille survenu quelques jours plus tard. En effet le 26 juin 1794, les armées de la Révolution l'emportent à Fleurus.

    Après des mois de défaites successives, d'une situation dramatique, aggravée par la guerre civile, et par un échec économique et monétaire retentissant, l'étau se desserre sur la république proclamée par défaut en septembre 1792.

    Le pouvoir totalitaire des comités, dont Robespierre, Saint-Just et une poignée de fanatiques assurent l'avant-garde, perd alors de sa justification. On sait que maladroitement à la Convention, la veille du jour fatidique, l'Incorruptible menace ses adversaires sans les nommer. Le lendemain il sera dénoncé, saisi puis exécuté. On glosera encore très longtemps sur ces péripéties, en les tenant pour décisives quant aux destinées de l'héritage révolutionnaire de ce malheureux pays.

    La Mémoire jacobine a donc soigneusement toujours tenu en réserve cette image controversée.

    On peut aujourd'hui souscrire à une réserve vis-à-vis de la dérangeante représentation qui vient d'en apparaître. Sans nuancer l'horreur que le système de Terreur nous inspire légitimement, ce visage hideux, grêlé, violent et vulgaire semble inapproprié.

    Monstruosité idéologique, donc : pas nécessairement physique. Pas la peine d'en rajouter, le compte suffit. Restons-en là.

    Mais il faut toute la lourdeur fanatique d'un Mélenchon, jamais décevante, parfois surprenante, pour protester sottement, presque solitairement. Il crie au sacrilège au nom de l'admiration qu'il porte à l'archange de pureté. En mal de recrues il chasse donc sur les terres de ceux qui voudraient organiser un musée Robespierre dans sa bonne ville d'Arras. Et l'on proteste même parce que, soigneusement à leur tour, les gestionnaires socialistes alliés aux communistes de la Ville de Paris n'ont pas profité des deux mandatures de Delanoë, depuis 2001 pour donner enfin à Maximilien sa petite rue, sa place ou son boulevard. La tradition républicaine, si indulgente pourtant pour les Thorez, Duclos, Frachon, Marcel Paul, etc. avait su l'éviter jusqu’ici. Pas sans raison : la figure du monstre doit être gérée discrètement.

    En Union Soviétique, il est vrai, la restalinisation avait commencé très tôt, après les vagues d'accusations lancées par Khrouchtchev au cours des XXe et XXIIe congrès. Dès 1965 Brejnev organisa la réhabilitation rampante du défunt "Coryphée des Sciences et des Arts". Mais il prit soin de procéder par étapes, le présentant comme le génie militaire qu'il n'avait pourtant jamais été. Ayant accédé au titre de Maréchal par son propre caprice, il fallait que ses mérites stratégiques soient chantés, sans reculer devant les mensonges les plus éhontés. Pendant la période de son alliance avec Hitler, chacun peut savoir qu'il n'avait aucunement prévu d'être attaqué par l'armée allemande(2)⇓ et qu'aucune disposition n'était prise pour faire face à cette éventualité, qui pourtant s'est produite et preuve par son succès initial combien le maître du Kremlin s'était trompé.

    Depuis un demi-siècle les historiens officiels, certains militaires russes, quelques naïfs et quelques larbins se sont employés à faire croire le contraire. Et malheur à ceux qui mettraient en doute cet aspect de ce dictateur-là.

    Une question pourrait alors se poser : Pourquoi la symétrie ne fonctionne-t-elle pas dans ce domaine entre les continuateurs, héritiers et profiteurs de la révolution russe et ceux de sa sœur jacobine ?  Pourquoi n'a-t-on jamais imaginé de faire de Robespierre un stratège aux fins du chauvinisme mémoriel. La raison la plus simple repose sur le fait que le chef de guerre jacobin, dont l'imagerie d'Epinal assura la mémoire, s'appelait tout simplement Bonaparte. Pas la peine ici d'en inventer un autre.

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/

    Apostilles

    1) cf. site du Monde le 17 décembre 2013 /
    2) cf. "L'Alliance Staline Hitler" par JG Malliarakis
  • Paroles royales : " “Faire France” pour défaire la France ? "

    C’est un très beau texte que le Prince a publié, le mercredi 18 décembre, dans Le Figaro, à la suite de la publication des cinq rapports commandés par le Gouvernement à des personnalités proches du parti socialistes, visant à trouver les moyens définitifs de détruire la France. Le Prince, tout en condamnant cette entreprise criminelle, prend de la hauteur pour rappeler aux Français la beauté et la grandeur de leur héritage national. À DIFFUSER LARGEMENT

    Doit-on rappeler ce que tant de gens connaissent aujourd’hui : les extraordinaires prophéties de George Orwell ? Il est vrai qu’il aura toujours été plus facile et plus excitant de détruire un monde riche de sa culture, de son travail, et d’effacer à tout jamais la mémoire des racines originelles de quelque peuple que ce Soit. Le tout, sous prétexte de fournir une fausse nouvelle joie de vivre aux esclaves en devenir, contraint de choisir entre la soumission à la dictature du politiquement correct et l’exclusion absolue.

    Si la France, elle, n’a jamais succombé aux coups, parfois mortels, qui lui ont été portés, c’est parce qu’elle a encore une âme. Cette âme, on a pu croire parfois, tant la nuit de l’Histoire semblait noire et profonde, que la France l’avait perdue mais en réalité elle était bien là, chevillée au corps de cette vieille terre où gisent tant de nos morts. Des morts qui sont souvent tombés pour elle à Bouvines, à Rocroi, à Denain, à Jemmapes, à Waterloo, à Sedan, sur la Marne et à Verdun.

    Il se trouve en effet que, depuis quelque temps, certains cherchent à réécrire l’Histoire de notre pays sans tous ces morts qu’ils jugent bien encombrants, sans le christianisme qu’ a porté notre pays sur les fonts baptismaux et façonné jusqu’à sa physionomie, sans ces rois et ces deux empereurs, si peu« républicains », qui ont fait de la France ce qu’elle est.

    Oui, certains aimeraient que notre pays soit tout autre que ce qu’il est, ou plus exactement qu’il ne soit plus la France. Il faudrait que la France s’excuse d’avoir été la France, de ne pas être fiée sous la forme d’une république laïque et sociale dès le Ve siècle. après Jésus-Christ, d’avoir étendu son emprise au -delà des mers, d’avoir fait la guerre et la paix sur tout le continent, d’avoir construit des cathédrales et des châteaux. Enfin, le peuple français devrait rougir d’avoir confié son destin pendant des siècles à des « mâles blancs et hétérosexuels » qui encombrent - paraît-il - le Panthéon comme nos livres d’Histoire et dont il convient de les chasser. c : est pourtant du sang essentiellement « étranger », « impur », chante la Marseillaise, qui coulait dans les veines des rois qui ont fait la France mais pour rien au monde ils n’auraient touché à ce pays dont le sacre les faisait dépositaires.

    Or aujourd’hui, pour faciliter l’intégration de millions d’étrangers qui vivent en France, « des spécialistes » suggèrent d’en forger une autre de toute pièce plus conforme aux dogmes idéologiques dont ils sont les dangereux propagandistes.

    Il se trouve que je suis le chef de la famille qui a, pendant plus d’un millénaire, incarné cette France que l’on prétend aujourd’hui abolir et à ce titre je ne peux rester silencieux. Même si, pour des raisons historiques évidentes, je ne suis pas républicain, jamais depuis notre retour d’exil la légitimité que nous incarnons n’est venue s’opposer à la volonté du peuple français mais ce respect de la légalité républicaine ne m’exonère pas de mes devoirs de chef de la maison royale de France, de mes devoirs de Français. L’amour que je porte à la France m’oblige à crier ici publiquement mon indignation contre ce projet monstrueux forgé dans le secret de quelques antichambres ministérielles.

    Je prends acte des propos du président de la République qui a déclaré que ces propositions n’exprimaient en rien la position du gouvernement mais j’attends surtout du chef de l’État une condamnation sans appel de ce rapport et de son contenu qui vise non pas à changer la France, mais à la noyer comme une nouvelle Atlantide. Je ne ’sais pas, moi, ce que « faire France dans un nous inclusif et solidaire » (sic) veut dire mais ce que j’ ai compris, et je ne suis pas le seul, c’est que les auteurs de ce rapport Cherchent à défaire la France.

    C’est donc bouleversé et avec l’émotion que partage une majorité de Français que je m’adresse, ici, à toute la France, à tous ceux qui aiment le pays dont ils sont les héritiers mais aussi les dépositaires. Au -delà de toute politique, au-delà de ce que ma personne peut représenter pour des républicains sincères, au -delà même de mes convictions religieuses qui forgent mon identité mais que tous ne partagent pas, il y a la France et nous ne pouvons pas la laisser défaire.  "

    Henri, comte de Paris, duc de France - Le Figaro

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Paroles-royales-Faire-France-pour

  • Pas de croissance perpétuelle

    Par Jean-Marc Jancovici

    Depuis qu’il existe des négociations sur le climat, il est courant de dire que, si nous ne « faisons rien », les émissions continueront à augmenter indéfiniment, jusqu’au moment où… où quoi, exactement ?

    Le repère généralement proposé est connu : avec des émissions croissant fortement, nous risquons de 4 à 6° C en plus en 2100. C’est beaucoup : à la sortie de la dernière ère glaciaire, la moyenne planétaire n’a gagné que 5° C en dix mille ans. Une même hausse en un siècle signifierait une claque que peu imaginent. Mais, en annonçant des émissions croissant sans limites en cas d’inaction, les partisans de l’action accréditent, paradoxalement, une idée très sympathique : « ne rien faire » signifierait une économie encore en croissance sur quatre-vingt-sept ans, quoi que puisse faire le climat !

    Évidemment, c’est une illusion. A raison de 3 % à 5 % de croissance du PIB par an, les prélèvements et rejets de toute nature augmenteraient presque à la même vitesse. D’ici à 2100, nous aurions multiplié tout ce qui est flux physique – énergie, extraction de minerais, poissons pêchés et artificialisation des sols – par 5 à 10. Est-ce seulement possible ? C’est peu probable, quand on voit que plusieurs régions du monde sont déjà sous stress d’approvisionnement physique, avec un PIB qui patine depuis un certain temps, comme le Japon depuis vingt ans ou l’Europe depuis 2006.

    Dans les deux cas, c’est l’impossibilité de consommer plus de pétrole – depuis 2005, l’offre mondiale de brut n’augmente presque plus – qui est en cause. Le pétrole alimentant tout ce qui roule, vogue ou navigue, donc tout ce qui permet les échanges, s’il n’y a pas assez de pétrole, il n’y aura pas assez de PIB.

    En clair, nous avons déjà sous les yeux deux blocs où, faute d’avoir organisé une baisse ordonnée de la consommation d’énergie fossile, c’est désormais une limite physique qui nous y conduit de manière bien moins agréable : l’absence d’action n’a pas du tout amené la croissance perpétuelle… Au niveau mondial, le « business as usual » généralisera cette situation bien avant 2100. Faute d’action, nous cumulerons alors des ennuis climatiques croissants avec une baisse continue des moyens d’y faire face. Alors, l’inaction, bonne affaire ?

    LesEchos.fr

    http://fortune.fdesouche.com/322676-pas-de-croissance-perpetuelle

  • Et toi, tu passes ta vie dans les bouchons…

    Le flot est incessant, interminable, infini. Tout autour, ils sont là, nos contemporains, enfin ceux qui bossent. Mines de zombies, lymphatiques ou aggressifs, ils passent une bonne partie de leur vie dans les embouteillages à attendre afin de rejoindre leur boulot, telle une procession de moutons vers l’enclos. Bien peu se questionnent sur leur présence sur ces autoroutes ou périphériques bondés. Le visage crispé, le cerveau vide, ils considèrent ça normal quelque part sans toutefois y trouver un quelconque plaisir, comme les zombies du supermarché dont nous avons parlé ici. Parce que, franchement, se retrouver quotidiennement dans les bouchons sans réaliser que l’on vit dans un monde de fous (et un monde de merde) relève de la métaphysique… bouchons-home9.jpg9.jpg

    On passera sur le fait que la majorité des emplois actuels sont du vent et ne servent concrètement à rien hormis à enchaîner encore plus l’homme moderne à sa servitude. Mais cela ne suffit pas, tous les jours, il faut passer un temps fou avant de le rejoindre, cet emploi. Pendant ce temps, qui est, quoi qu’on en dise, « un temps de cerveau disponible », la société continue insidieusement à pourrir l’esprit des gens. Dans les bouchons, on écoute la radio du Système, ses mensonges, sa publicité ou alors de la musique de supermarché, produit marchand et non artistique visant simplement à promouvoir les valeurs du libéralisme qu’il soit sexuel ou sociétal. Ce temps perdu dans la bagnole, c’est du pain béni pour le Système et sa propagande, d’autant que l’individu perd aussi l’occasion de davantage aspirer à autre chose qu’à son destin d’homo economicus. Plus le temps de faire du sport, de s’instruire ou de se divertir intelligemment. Non, le soir venu, après le boulot inutile et aliénant, après les heures passées dans la caisse, on est las, complètement las. On a envie de ne rien faire. On est à nouveau disponible pour s’abrutir devant la chose la moins fatigante qui soit : la télé. On n’a plus le temps de voir les gens, de tisser ou d’entretenir des liens sociaux véritables hors les collègues du boulot (qui sont souvent des imbéciles). Et l’on s’étonne de la fin des communautés réelles aujourd’hui ?

    Et puis, qui dit communauté, dit avoir un enracinement commun, une vision de la vie proche, vivre dans le même lieu. Aujourd’hui, l’habitat est éclaté comme jamais, la France se couvre de lotissements périurbains sans âme peuplés par des gens sans identité les quittant tous à la même heure pour rejoindre des « pôles d’emploi » où tout le travail est concentré. N’y a-t-il pas un problème entre l’étalement urbain infini et la multiplication de zones entières vides d’activités professionnelles ? Alors que dans le passé, on vivait et travaillait dans la même zone, ce qui simplifiait la vie et permettait à la communauté d’exister, aujourd’hui, on vit rarement près de son travail et, de ce fait, on perd un temps infini dans des trajets occupant au final une bonne partie de notre temps journalier.

    Tout le monde (ou presque) utilisant sa voiture, plus par commodité que par désaveu de transports en commun où règnent souvent saleté et insécurité, le marché des carburants par lequel on tient tant les Etats que les simples particuliers, se tient bien, merci pour lui. En plus de l’essence utilisée pour les trajets en eux-mêmes s’ajoute celle que l’on crame inutilement dans les bouchons, tout le monde n’y perd pas, n’est-ce pas ? D’autant que la volonté des pouvoirs publics à juguler le fléau des bouchons qui sévit depuis 40 ans dans certaines zones est loin, on s’en doutait, d’être une priorité. En plus d’être gérée par des traîtres, la France l’est aussi par des incapables sans aucune vision d’avenir et sans aucun remède pour le présent. Prenons l’exemple lillois. Cela fait bientôt 20 ans que l’on parle, que l’on fait des rapports, que l’on se réunit pour traiter du problème épineux de la circulation dans la métropole… Et que fait-on ? On laisse de côté les rapports existants depuis belle lurette sur les moyens possibles de désengorger réellement la métropole et on décide de baisser la vitesse pour soi-disant fluidifier le trafic, de qui se moque-t-on ? Sans compter les larmes de crocodile à propos de la pollution… L’écologie, ça sert avant tout à faire culpabiliser le chaland et à lui faire accepter de nouvelles taxes. La planète et tout et tout, on s’en tape royalement en réalité.

    Il ne nous reste plus qu’à repartir travailler en empruntant ces routes encombrées par des gens prêts à se trucider pour une place ou quelques mètres et dont l’âme de voyeur est souvent réveillée par le moindre accident mais qui, en cas de réel problème, vous laisseront crever sur le bord de la route et qui jamais, au grand jamais, ne vous porteront assistance en cas de panne. Notre époque est merveilleuse !

    Rüdiger et Ann

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • Langue française : Ayrault accélère la décomposition de la France

    Dans le droit fil des rapports sur la désintégration de la France demandés par François Hollande et dans lesquels dix ministères sont impliqués – le comte de Paris, duc de France, a publié, sur le sujet, une remarquable tribune dans Le Figaro du 18 décembre –, le premier ministre a décidé d’accélérer le processus législatif visant à la ratification par la France de la charte des langues régionales et minoritaires du Conseil de l’Europe, ratification engagée par Jospin mais toujours au point mort.

    Il faut en effet une modification de la Constitution. C’est en Bretagne que le Premier ministre a fait cette annonce, par démagogie, en vue de caresser dans le sens du poil les Bonnets rouges en colère. C’est aussi une des promesses du candidat Hollande.

    Cette mesure ne fait que renforcer les conclusions des rapports commandés par le Président de la République, qui visent notamment à retirer au français sa place de langue de la nation pour la fondre dans un multilinguisme dont notre langue, encore internationale – mais pour combien de temps ? –, ne se relèverait pas. Alors que les jeunes Français, et pas seulement ceux issus fraîchement d’une immigration incontrôlée, ont une connaissance de plus en plus approximative du français, ils devront demain acquérir au primaire et au collège, outre l’anglais devenu de facto obligatoire, une langue régionale, la langue arabe et une langue africaine, si du moins le Gouvernement actuel arrive à ses fins.

    L’Action française n’est pas opposée aux langues régionales, bien au contraire, et le faire croire serait d’une totale malhonnêteté intellectuelle. Maurras est devenu monarchiste par fédéralisme et il n’a jamais renié la langue provençale. Pour l’AF, la survivance des langues réellement de France que sont les langues historiques de son patrimoine est un trésor infini auquel la république s’est attaquée à la fin du XIXe siècle dans le seul but de déraciner les jeunes Français afin de les rendre plus malléables à sa propagande. Leur perpétuation et leur acquisition est donc légitime. En revanche, la France n’a pas à s’inscrire dans un carcan supranational européen, d’autant que si la notion de « langues régionales » a un sens pour elle, celle de « langue minoritaire », qui ne vaut que pour les empires, n’en a aucun. Car qui dit langues minoritaires dit langue majoritaire, or le français n’est pas la langue (encore) majoritaire parlée en France mais la langue des Français et la langue de la France ...sauf à considérer, comme les indépendantistes de tout poil… et les technocrates européens désireux de détruire la nation, que notre pays n’est lui aussi que le résultat d’une colonisation impériale.

    Ce Gouvernement vise chaque jour à retirer une pierre à l’édifice national. En l’occurrence, il s’agit de la pierre d’angle, puisque c’est à la primauté du français qu’il s’attaque Une lutte à mort est engagée entre ce régime et la France.

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Communique-Langue-francaise

  • En relisant nos maitres

    Depuis quelques années les approches conservatrices, réactionnaires, voire contre-révolutionnaires ont connu un renouvellement de leur littérature par la multiplication d'essais, de qualité, variable, dont votre blog préféré a eu régulièrement l'occasion de se faire l'écho. Même si un certain nombre de concepts ont été mis à jour par l'actualisation de leurs modalités d'application dans le monde d'aujourd'hui, leurs fondements philosophiques, ancrés notamment dans la permanence et l'invariance de la nature humaine, demeurent pérennes. Dans ce cadre nous vous proposons, selon un rythme plus ou moins régulier, de rappeler à notre bon souvenir quelques lignes de nos maitres, au fil de nos lectures ou relectures.

    Aujourd'hui nous "ferons mémoire" de Jean Ousset, avec ces quelques lignes de "Pour qu'Il règne" (Editions Dominique Martin Morin).

    Q« La neutralité est impossible (…) elle n’existe pas. Il est dans l’ordre que le glaive temporel soit soumis au glaive spirituel… la chose a toujours été et sera toujours. Autrement dit IL EST IMPOSSIBLE QU’UNE DOCTRINE NE REGNE PAS SUR L’ETAT, QUAND CE N’EST PAS LA DOCTRINE DE VERITE, C’EST UNE DOCTRINE D’ERREUR (NDPC : c’est l’auteur qui met en majuscules). Ainsi le veut l’ordre des choses. Il veut que la force obéisse à l’esprit, et, de fait, elle obéit toujours à un esprit : esprit de vérité ou esprit de démence.

    A ceux, donc, qui aujourd’hui s’en vont levant les bras et hochant la tête quand on leur rappelle cette doctrine des « deux glaives », refusant d’y croire, en  la prétendant  «  dépassée », nous avons pris l’habitude de répondre ! « Démontrez-nous qu’aucune force spirituelle ne règne plus sur l’Etat et nous vous croirons aussitôt. Démontrez-vous que la Maçonnerie ne règne pas à la place de l’Eglise, et de telle sorte que le magistère de celle-ci n’était qu’enfantillage au regard de la pression de celle-là. Ah ! Vous ne voulez pas que la Sainte Eglise de Dieu règne sur le gouvernement des nations ! Qu’à cela ne tienne ; les nations passeront sous la puissance des sectes. Votre Etat, « libéré » de l’Eglise, ne cessera pas d’obéir à un glaive spirituel, glaive spirituel des forces occultes, autant dire de ces idées de laïcisme, de naturalisme que ces forces font pénétrer partout et en se moquant bien de nos scrupuleuses distinctions sur les domaines respectifs du pouvoir spirituel et du pouvoir temporel. »

    Il cite plus loin Pie XII :

    « De la forme donnée à la société, conforme ou non aux lois divines, dépend et découle le bien des âmes, c’est à dire le fait que les hommes, appelés tous à être vivifiés par la grâce du Christ, respirent, dans les contingences terrestres du cours de la vie, l’air sain et vivifiant de la vérité et des vertus morales ou, au contraire, le microbe morbide et souvent mortel de l’erreur et de la dépravation. »

    Paula Corbulon

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/