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culture et histoire - Page 1674

  • Le nouveau numéro de Rivarol est arrivé… jeudi

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    Rivarol-3121

    Procès Faurisson-Le Monde du 28 novembre, par Robert Faurisson — Une sauvage agression ! — Chronique de la France asservie et… résistante, par Robert Spieler — Les étranges amitiés de Serge Dassault — Comment repérer les chants nazis : des outils pour la police allemande — Laurent Wauquiez affirme regarder du X sur internet “comme tout le monde” — Pas de film sur DSK et Anne Sinclair ! — Ecole de France : de mal en… pisa — Il y en a assez des anglicismes ! — Même Galabru devient politiquement incorrect ! — L’Europe “État” voyou promoteur du désordre ukrainien, par Léon Camus — Russie vs Occident : antagonisme structurel ou fatalité géopolitique ? — Au-delà de l’Iran, un peu de prospective géopolitique — La Thaïlande, menacée d’une nouvelle révolution ?, par Scipion de Salm — Netanyahu ne s’est pas rendu aux obsèques de Mandela : trop cher… — Le CRIF, son discours et sa réalité, par François-Xavier Rochette — Cinéma, par Patrick Laurent : La désolation de Smaug de Peter Jackson — Il y a trois cents ans, la paix d’Utrecht, par Michel Fromentoux — Les écrivains contemporains : André Malraux — Tabou Ronron, par par Hannibal.
    Rivarol

  • La dissidence passe à l’offensive !

    « Cette tyrannie sans légitimité bouleverse les valeurs traditionnelles de la civilisation »
    Fondateur et président de Polémia, directeur du Bulletin de réinformation sur Radio-Courtoisie ancien député européen du Front national, Jean-Yves Le Gallou est une personnalité influente de la dissidence identitaire. Interviewé par « Rivarol », il exprime librement ses activités sur l’actualité politique et sur la mouvance nationale, populiste et identitaire. Nous remercions « Rivarol » de nous avoir autorisés à reproduire cet entretien in extenso.
    Polémia
    Rivarol :  Votre dernier livre, La Tyrannie mediatique, est un véritable manuel de survie à la désinformation. Pour qui roulent réellement les media ?
    Jean-Yves Le Gallou : La superclasse mondiale, c’est-à-dire quelques milliers d’hyper-riches, relayés par quelques millions de super-riches, présents sur tous les continents. Ces oligarques veulent imposer un monde uniformisé et sans racines, abolissant toutes les distinctions pour ne plus connaître qu’un seul discriminant : l’argent.
    R : Vous attaquez dans un texte récent « l’écosystème de la diabolisation ». À qui sert ce règne de la pensée unique ?
    JYLG : La diabolisation sert aux grands lobbys (mondialistes, antiracistes, gays) à imposer leurs vues du monde en privant de droit de parole leurs adversaires par une délégitimation violente.
    R : Comment sortir de ce piège sans perdre son âme ?
    JYLG : Deux règles :
        1-Ne pas participer à la diabolisation d’autrui, ne pas hurler avec les loups ;
        2-Mais ne pas non plus exiger des autres qu’ils adoptent toutes vos positions.
    Bref, respecter la diversité des différents engagements. Et ne jamais se tromper d’ennemi. L’ennemi, ce n’est pas mon voisin (qui, c’est selon, en ferait trop ou pas assez). L’ennemi, ce sont les tenants de l’idéologie dominante : les effacistes et les remplacistes. Les effacistes veulent priver le peuple de sa mémoire historique, culturelle, civilisationnelle pour mieux la remplacer ; ils servent ainsi les remplacistes.
    R : En lançant la cérémonie des Bobards d’Or, vous souhaitiez exposer au grand jour les agissements de certains « journalistes ». Quels sont les exemples les plus révélateurs de la mentalité dominante dans cette profession ?
    JYLG : Dans cette profession, la mentalité dominante, ce n’est pas de distinguer le vrai du faux, l’exact de l’inexact, c’est de dire le « bien » ou ce qu’on croit tel. On a tort de parler de « journaliste », « propagandiste » serait plus exact. Car il y a absence d’esprit critique, mépris des faits et répétition en boucle des mêmes mensonges. Tous les medias se trompent en même temps dans le même sens et répètent les mêmes sottises.
    En 2012, le tueur de Toulouse et Montauban, quoique agissant revêtu d’un casque intégral, était présenté comme « blond, aux yeux bleus ». C’était l’islamiste Mohamed Mérah.
    En 2013, le « tireur fou » de Libération et de BFM était présenté comme « de type européen » avec « le crâne rasé » (malgré la capuche ou la casquette…). C’était un Arabe d’extrême gauche.
    Mais le principe de base des media est le suivant : mentons, mentons, il en restera toujours quelque chose. D’autant que dès que la vérité se fait jour, ils passent à un autre sujet. Passez muscade ! Leur logique, c’est mentons bruyamment, démentons sournoisement.
    R : Vous décrivez votre démarche comme de la réinformation. Qu’entendez-vous par ce concept ?
    JYLG : Apporter un autre éclairage aux faits, aux événements. Faire émerger à la connaissance des faits occultés. Relativiser des incidents montés en épingle. Donner des points de vue contradictoires au lieu de bégayer les affirmations d’un seul camp. Décrypter les images et les vidéos. Entendre ce que dit la Russie autant que l’Amérique, l’Iran autant qu’Israël, le gouvernement Assad autant que les rebelles djihadistes. Mettre en perspective historique, géographique, géopolitique les événements.
    R : Face au rouleau compresseur du système, où sont passés les media libres pour vous ?
    JYLG : Il existe de rares et précieux media libres écrits. Ils ont souvent le mérite d’exister depuis longtemps : trente ans, quarante ans, cinquante ans ou plus. Etre et durer est un grand mérite, c’est une qualité guerrière qu’il faut saluer.
    Mais aujourd’hui l’essentiel des medias libres se trouve sur Internet.
    Le rapport de force media dissidents/media dominants était de 1 à 1000, il est aujourd’hui de 1 à 10 ou de 1 à 20 : cela change tout. Les media du système ont perdu leur monopole.
    R : Vous avez lancé en 2002 la Fondation Polemia. En quoi consistent vos activités ? Pouvez-vous évoquer vos dernières assises ?
    JYLG : Polémia est un cercle de pensée sur Internet. Notre site « polemia.com » met en ligne plusieurs milliers de textes (originaux ou repris d’autres sites) apportant un éclairage politiquement incorrect sur la géopolitique, l’immigration, l’économie, les questions de société. C’est une véritable encyclopédie politiquement incorrecte.
    À côté du site nous avons trois activités principales :
     -les Journées de la réinformation : la dernière a été consacrée à la désinformation publicitaire ;
     -la cérémonie des Bobards d’Or, cérémonie parodique visant à récompenser les « meilleurs journalistes », c’est-à-dire ceux qui mentent le mieux pour servir le Système ; la Ve Cérémonie des Bobards d’Or aura lieu mardi 11 mars 2014 ;
    -les forums Polémia pour éclairer des sujets difficiles ; ainsi nous avons traité le 26 novembre dernier de la question suivante avec Laurent Ozon : « Les jeunes Européens face à la société multiculturelle / Comment redonner confiance à nos enfants ? »
    R : Quel bilan faites-vous de l’expérience du Club de l’Horloge ? Pensez-vous que l’approche « nationale-libérale », qui était la vôtre à l’époque, garde de son actualité ?
    JYLG : Le national reste clairement un point clé (même si ce n’est pas le seul) de l’identité. Quant au « libéral », il faut s’entendre sur les mots : l’économie de marché ne doit pas être jetée avec l’eau du bain du capitalisme financier et des oligopoles ; et la critique de l’Etat-providence – qui fait notamment fonctionner les pompes aspirantes de l’immigration – reste pertinente. Cela étant, la situation des années 2010 n’est pas la même que celle des années 1970/1980. Reste que dans Les Racines du futur, premier livre du Club de l’Horloge publié en 1977, on trouve une vigoureuse critique de la société marchande qui a gardé toute sa pertinence.
    R : De même, on rapproche souvent votre démarche de celle du GRECE. Que conservez-vous des idées de la « Nouvelle Droite » ?
    JYLG : La « Nouvelle Droite » a énormément produit et l’œuvre d’Alain de Benoist est à la fois immense et buissonnante et quelquefois déroutante. Mais c’est un grand anticipateur.
    S’agissant du GRECE ou de la revue Eléments – en particulier à leurs origines – il me semble qu’ils sont la matrice d’un concept absolument essentiel aujourd’hui : l’identité.
    R : Alors que la gauche détient quasiment tous les pouvoirs, comment expliquez-vous ses nombreux échecs et ses reculades ?
    JYLG : C’est un phénomène très profond. Le pouvoir vacille parce que ses fondements idéologiques s’épuisent.
    Nous assistons en effet à l’épuisement de cycles historiques décennaux et centennaux : épuisement du cycle d’alternance politique classique, né en 1980, entre RPR devenu UMP et PS. Épuisement du cycle de révolution sociétale de 1968 car un peu de « chienlit » (De Gaulle) ça va, 45 ans de chienlit, ça lasse. Épuisement du cycle de mondialisation et de libre-échange ouvert en 1962 car, à part les très riches, plus personne ne croit à la « mondialisation heureuse ». Épuisement du cycle de culpabilisation engagé en 1945 et qui conduit à un mea culpa permanent de plus en plus lassant, sur la « Shoah », la colonisation, l’esclavage, le « racisme ». Épuisement du cycle de l’État-providence quand l’impôt ne rentre plus. Épuisement du cycle de 1914 alors que la crédibilité militaire et financière du mondialisme anglo-saxon (dernier survivant des idéologies nées des ruines de la Première Guerre mondiale) est mise en doute. Épuisement du cycle des Lumières né au XVIIIe siècle alors que l’arraisonnement utilitaire du monde à la technique et à l’argent rencontre ses limites et que les préoccupations de retour aux sources et à la nature reviennent en force.
    R. Qu’évoque à vos yeux la personne de F. Hollande ?
    JYLG : Hollande, patron du PS, passait pour un homme bonhomme, tout en rondeur, avec un sens aigu du compromis et beaucoup d’humour. Le président se révèle un militant socialiste sectaire et à la remorque des grands lobbys sociétaux et internationaux.
    R : Les luttes internes de la droite l’empêchent de profiter du boulevard que lui offrent les événements. Pensez-vous que l’UMP pourrait éclater à brève échéance ? Sur quelles bases se ferait, selon vous, une recomposition ?
    JYLG : L’UMP est un astre mort. Il est éteint. C’est par effet de décalage temporel que nous continuons à croire qu’il envoie de la lumière. D’après l’historien (de gauche) Jacques Julliard, la « droite » c’est la même chose que la « gauche » moins 10%. Autant dire que si l’UMP revenait au pouvoir elle serait très vite dans la même situation que le PS et pour la même raison : leur moment historique est passé. Cela étant, l’UMP va rester un parti « municipal ».
    R : Le débat sur l’immigration semble revenir en force. Quelles seraient vos propositions en ce domaine ?
    JYLG : Ce n’est pas un problème technique. Avec le système actuel on ne peut jouer qu’à la marge : refaire du Guéant au lieu de faire du Valls, cela ne changerait pas grand-chose.
    Ce qu’il faut c’est renverser la table de jeu ; changer de paradigmes. Redonner au peuple par le référendum la souveraineté qui lui appartient et qui est aujourd’hui accaparée par les « gnomes » – selon la formule du général De Gaulle – du Conseil constitutionnel, de la Cour de justice européenne et de la Cour européenne des droits de l’homme. Tant qu’on n’aura pas fait cela on n’aura rien fait ! A partir de là tout devient possible : abrogation des lois liberticides (Pleven et tutti quanti), droit de la filiation comme cœur nucléaire du droit de la nationalité, préférence nationale.
    R : La révolte fiscale devant les multiplications des impôts et taxes vous semble-t-elle apporter des éléments pour une déstabilisation du gouvernement ?
    JYLG : Oui le gouvernement va se trouver coincé entre ses clientèles qu’il entretient et les contribuables qu’il pressure pour ce faire. N’oublions que l’impôt c’est le carburant du politiquement correct car c’est ce qui fait vivre les clientèles électorales, associatives et même mediatiques (2 milliards de subventions à la presse écrite !).
    R : Comment jugez-vous la politique étrangère du gouvernement ? Dans une situation de basculement du monde, la France et l’Europe sont-elles capables de prendre en mains leurs destins ?
    JYLG : Elles n’en prennent pas le chemin car les oligarchies dirigeantes sont dans les mains des réseaux d’influence américains, la French American Foundation notamment, et se conduisent souvent en putains du Qatar.
    R : Comment analysez-vous la situation au Proche-Orient ? Pensez-vous que l’affaire syrienne marque un tournant géopolitique ?
    JYLG : Oui, assurément, pour la première fois une guerre programmée par les « néo-conservateurs » n’a pas eu lieu. C’est un échec majeur pour eux. La rentrée de la Russie dans le jeu international est aussi une bonne nouvelle car c’est une avancée vers le retour d’un monde multipolaire.
    R : La divine surprise de la mobilisation contre le « mariage » homosexuel aura-t-elle pour vous une suite ? Comment analysez-vous ce phénomène inédit ?
    JYLG : C’est un contre-Mai 68. Il faut s’attendre à l’extension du domaine de la lutte. Nous assistons à la montée des dissidences qui se renforcent les unes, les autres : dissidences numériques, intellectuelles, sociétales, électorales :
        - La dissidence numérique : La révolution technologique a multiplié les centres de recueil et de diffusion de l’information. La parole unique des media de l’oligarchie est ainsi battue en brèche par l’explosion de la réinfosphère : sites internet dissidents, blogues, réseaux sociaux sont devenus des acteurs majeurs d’information, de réinformation et de contestation. Il est donc désormais possible de manifester sans soutien médiatique.
        - La dissidence intellectuelle : Face aux « experts » des media dominants qui portent la parole officielle, des intellectuels renâclent et osent prendre en compte les faits et les opinions discordantes. Des philosophes repartent à la quête du sens. Des penseurs annoncent le grand retour des frontières. Des sociologues et des géographes portent un regard critique sur l’immigration. Des économistes réhabilitent le protectionnisme. Les géopoliticiens signent leur grand retour. Le dévoilement de l’ « art contemporain », de plus en plus perçu comme un « non-art », progresse. La dénonciation des oligarchies atteint tous les courants intellectuels, des libéraux aux anticapitalistes. Les neurosciences démasquent les méfaits de la télévision et des « pédagogies nouvelles ».
        - La dissidence sociétale : face au cosmopolitisme, idéologie dominante mondiale, il faut se poser les bonnes questions : a-t-on le droit de refuser l’immigration ? A-t-on le droit de refuser les excès du libre-échange ? A-t-on le droit de refuser d’admirer le non-art contemporain ? A-t-on le droit de refuser la dénaturation du mariage ? A-t-on le droit de refuser l’excès fiscal et les délires de l’assistanat ? La dissidence sociétale répond oui. Les luttes se multiplient : Manif pour tous contre la loi Taubira, Printemps français contre les excès idéologiques du pouvoir, Pigeons, Bonnets rouges et Bonnets orange contre le trop plein fiscal, contestation des délires du non-art contemporain.
    Face à une répression puissante ces manifestants inventent de nouvelles formes d’action, non violentes mais, rendant les déplacements des autorités politiques de plus en plus malaisés.
    R : La montée en puissance du Front National vous semble-t-elle une réalité qui se traduira dans les urnes ? Le système ne joue-t-il pas à se faire peur avec les divers sondages ?
    JYLG : Je réponds oui et oui à vos deux questions.
    Oui, le Front National monte et cela se traduira dans les urnes : cela s’est déjà traduit lors des élections partielles. D’autant qu’il a le vide en face de lui : vide socialiste, vide UMP.
    Oui, le système joue un peu à se faire peur, d’autant qu’aux municipales le Front National ne pourra capitaliser que là où il aura des listes et là où ces listes seront crédibles, ce qui reste un exercice difficile. On peut prévoir un grand succès par rapport aux municipales de 2008 ; mais ce succès ne dépassera pas forcément de beaucoup celui de 1995 (550 listes, un millier de conseillers municipaux, trois maires, plus celui de Vitrolles en 1997).
    R : Comment jugez-vous la nouvelle équipe actuellement à la tête du parti ? La stratégie « nationale-populiste » vous semble-t-elle efficace ?
    JYLG : Le verre est-il à moitié plein ou à moitié vide ? Je le crois nettement plus qu’à moitié plein !
        1 – Marine Le Pen a une stratégie : insertion de la critique de l’immigration dans la critique plus globale de la mondialisation, occupation du champ économique et entreprise de dédiabolisation.
        2 - Cette stratégie présente des inconvénients mais elle a un avantage : elle facilite l’accès dans les grands media qui restent – pour le moment du moins encore incontournables – pour toucher 45 millions d’électeurs.
        3. – Quand on a une stratégie il faut s’y tenir et Marine Le Pen montre dans ce domaine une grande fermeté.
        4 - Dans une période troublée la fermeté est un atout ; notamment en contrepoint de François Hollande présenté comme indécis.
        5 – Marine Le Pen attache de l’importance aux élections municipales, ce qui est bien parce que c’est la base de l’enracinement territorial.
    Bien sûr, toute médaille a son revers et une lecture plus critique de la démarche mariniste conduirait à s’interroger :
        -Jusqu’ où conduire la stratégie communicationnelle sans trop céder de terrain au politiquement correct et à la novlangue ?
       -La stratégie républicaine de type mégrétiste restera-t-elle pleinement adaptée à la nouvelle donne du XXIe siècle ?
    Quoi qu’il en soit et pour le moment la stratégie mariniste fonctionne et d’un point de vue strictement électoral le Rassemblement bleu marine (RBM) est la seule offre électorale d’envergure pour qui veut envoyer un message de dissidence.
    R : Comment expliquez-vous l’attitude ambiguë à l’égard du « mariage » homosexuel de Marine Le Pen – due en partie, dit-on, au lobby gay à l’intérieur du FN ?
    JYLG : Elle n’est pas si ambiguë que cela : Marine Le Pen a pris position pour l’abrogation de la loi Taubira.
    Tactiquement son absence à la Manif a plutôt facilité la vie de la Manif pour tous sans empêcher le RBM de capitaliser. D’autant que Marion Le Pen était très présente et qu’elle est brillamment intervenue notamment lors de la manifestation en faveur de la libération du prisonnier politique, Nicolas Bernard-Buss.
    R : Et le lobby gay à l’intérieur du FN ?
    YLG : Franchement, je n’en sais rien. Je suis désormais un observateur extérieur et la vie privée des uns ou des autres ne me regarde pas. Je me souviens d’une formule de Jean-Marie Le Pen, en 1995, je crois : « Au Front National, il n’y a pas d’inspection des braguettes ». Cela me paraît sage.
    R : Vous avez été député européen de 1994 à 1999 pour le FN. Que vous inspirent l’évolution des alliances européennes du parti, la séparation d’avec les alliés les plus radicaux comme le Jobbik et le rapprochement avec les libéraux-sionistes de Geert Wilders ?
    JYLG : Je n’ai jamais connu le Jobbik et je n’ai qu’une confiance limitée dans le peroxydé hollandais mais en matière internationale si l’on veut faire des alliances, il faut faire des compromis. Et la diabolisation des uns ou des autres (voir plus haut) ne facilite pas les choses.
    R : Vous aviez évoqué l’absence de désir de gouverner de Jean-Marie Le Pen. Marine Le Pen veut-elle (et peut-elle) prendre le pouvoir ?
    JYLG : Les circonstances ont changé. Les opportunités politiques sont aujourd’hui immenses alors qu’il n’y avait guère de possibilités de gouverner il y a quinze ans. En revanche, je pense qu’il aurait été possible de travailler encore davantage l’enracinement local. Mais Jean-Marie Le Pen avait reconnu lui-même qu’il « n’avait pas la fibre municipale ». C’est dommage, d’autant que la crise de 1999 a été, de ce point de vue, coûteuse pour le Front National alors que les municipalités FN étaient bien parties et ont d’ailleurs eu un bilan, au moins sur le plan fiscal et financier, remarquable. Si la France avait été gérée comme Toulon, Orange, Marignane, Vitrolles (et aujourd’hui Bollène), elle aurait gardé son triple A.
    R : Marine Le Pen veut-elle (et peut-elle) prendre le pouvoir ?
    JYLG : Les opportunités politiques sont immenses. Je vois très peu de journalistes (ma stratégie est fondée sur les media alternatifs) mais j’en ai rencontré deux tout récemment : l’un de France 2 et l’autre du Wall Street Journal, l’accession de Marine Le Pen fait désormais partie de leurs hypothèses. C’était impensable il y a quinze ans. Mais cela suppose encore de profonds bouleversements dans l’opinion et exigera ensuite des changements radicaux dans les politiques conduites.
    Propos recueillis par Monika Berchvok, 12/12/2013
    Source : Rivarol
    http://www.polemia.com/la-dissidence-passe-a-loffensive/

  • Quelques vérités sur la colonisation (arch 2007)

    Les Français semblent en avoir assez des apôtres de la haine de soi qui ne cessent de les inviter à la “repentance”. C’est en tout cas ce qu’a décelé M. Sarkozy dans son désir de ratisser large par tous les moyens même hypocrites... Mais comment faire confiance au candidat dit de droite quand il dénonce l’esprit de culpabilisation alors qu’on ne l’a pas entendu élever la voix quand les gouvernements auxquels il participait ces dernières années ont souillé l’image de la France et se sont aplatis devant, par exemple, les négateurs de tout aspect positif dans l’oeuvre coloniale de la France.
    Aux Français perplexes et même à M. Sarkozy lui-même s’il devait entrer à l’Élysée et souhaitait éventuellement mettre ses actes en accord avec ses discours de tribune..., il faut faire lire sans tarder le petit ouvrage sans prétention et pourtant aussi stimulant qu’instructif que vient de publier Arnaud Raffard de Brienne : La désinformation autour de la colonisation (1) avec une précieuse bibliographie sur le sujet.
    L’Algérie doit tout à la France
    L’auteur, refusant toute vision manichéenne de notre histoire, ne nie point les ombres qui tiennent à toute entreprise humaine, mais ne veut pas se laisser dicter son jugement par « un solide camp du dénigrement et du renoncement, bien enraciné et jamais  en retard d’une auto-flagellation compulsive ou d’une repentance par procuration ». Point dupe, Arnaud Raffard de Brienne refuse ce « chantage affectif et moral qui nous est imposé afin de nous extorquer aides, subventions et remises de dettes à répétition. En attendant les milliards qu’il nous faudra sans doute verser, en réparation des crimes vrais ou supposés de la colonisation ».
    D’où l’urgence de remettre les idées en ordre. D’abord rappeler cette vérité : ce sont des hommes de gauche, notamment Jules Ferry, qui au nom de l’idéologie des Lumières et de ce qu’ils appelaient la « supériorité » d’une « race » qui connaît les “Droits de l’Homme”, ont conduit l’entreprise du second empire colonial français.
    Autre rappel, concernant plus particulièrement l’Algérie : la véritable raison de l’expédition d’Alger menée en 1830 par l’armée de Charles X fut, bien au-delà du coup de chasse-mouche reçu par le consul de France de la part du dey d’Alger, la volonté de mettre fin aux agissements criminels des Barbaresques qui rendaient la Méditerranée infréquentable. Qui peut se plaindre que la France ait mis fin à ce cycle de massacres, d’enlèvements, de demandes de rançon... ? Mais en 1830, la France n’a en rien colonisé une Algérie ... qui n’existait pas, et l’auteur peut écrire que sans la France « les habitants d’Alger et de la région n’auraient jamais constitué la moindre nation organisée, ni jamais connu de véritable indépendance, ayant toujours été sous une domination étrangère ou une autre [vandale, byzantine ou turque...] » Arnaud Raffard de Brienne aurait pu citer l’indépendantiste Ferrat Abbas lui-même qui disait avoir cherché vainement dans l’Histoire les traces d’une nation algérienne. Voilà qui devrait tout de même rabaisser le caquet de M. Bouteflika...
    Sur les bienfaits de la colonisation en Algérie, une comparaison suffit entre le pays actuel qui vit de mendicité et celui d’avant 1962, auto-suffisant sur le plan alimentaire et exportateur de blés et légumes. Plus éloquents encore les citations de chefs arabes, tel ce ministre syrien : « Si la France était restée vingt ans de plus, elle aurait fait de l’Algérie l’équivalent d’un pays européen ».
    Naufrage africain
    Car, évidemment, le bilan de la décolonisation doit être révélé au grand jour : il est catastrophique. L’idéologie tiers-mondiste et doloriste n’a engendré que des malheurs. S’il est vrai que trop d’hommes d’Église ont prêté la main à cette mauvaise action (on se souvient des “porteurs de valises”), il nous semble qu’Arnaud Raffard de Brienne assimile un peu vite à ces comportements indignes la politique pontificale qui, du moins jusqu’à Pie XII, envisageait une simple « évolution vers l’autonomie » dont l’abandon de ces pays par la France et les autres pays occidentaux n’a été qu’une crapuleuse caricature.
    D’où le « naufrage » de l’Afrique, que les tiers-mondistes entendent éviter en demandant une aide occidentale toujours plus forte, laquelle part presque toujours au fond d’un gouffre. Alors que l’Afrique pourrait être selon certains économistes le grenier du monde, voilà qu’incapable de gérer ses terres, elle oscille entre famine et pénurie. À quoi s’ajoutent l’accroissement de la dette extérieure, l’incurie, la corruption, l’imprévoyance, l’immaturité, la démographie mal maîtrisée, la ruine des écosystèmes, l’ethnisme congénital de nombre de peuplades, la ruine des hôpitaux mal entretenus depuis le départ des occidentaux, ... toutes conséquences d’une décolonisation hâtive, que bon nombre d’Africains déplorent : « Aujourd’hui des intellectuels africains portent sur leurs aïeux et contemporains un regard impitoyable et, loin d’accabler les anciennes puissances coloniales, ils ont la sagesse de balayer devant leur porte. »
    Racisme ?
    Culpabilisées, les anciennes puissances coloniales croient devoir flatter les gouvernements de ces pays... Cela risque de ne durer qu’un temps, car l’accusation de racisme lancée par le politiquement correct contre ceux qui osent dire la vérité risque fort de se retourner et d’être envoyée, cette fois à bon escient, à la figure de ceux qui entretiennent ces peuples dans une situation humiliante d’assistanat au lieu de les pousser à se prendre en mains.
    Outre quelques justes réflexions sur la mauvaise foi de ceux qui condamnent la torture à sens unique et sur le fait que la colonisation a causé plus de pertes que de profits aux pays colonisateurs, Arnaud Raffard de Brienne conclut sur la véritable fonction des accusations portées contre notre Histoire : « Il s’agit d’inhiber, de tétaniser, de paralyser et même de dissoudre notre peuple pour lui faire docilement accepter l’accélération des transferts de richesses en direction des pays du Sud comme le prévoit explicitement le projet mondialiste. »
    L’insistance que mettent les “belles âmes” à faire rougir les Français de ce qu’ils sont est bel et bien une participation à un plan de guerre contre les nations traditionnelles occidentales. Raison de plus pour nous d’affirmer à temps et à contre-temps, quoi qu’il en coûte, notre fierté d’être Français.
    Michel Fromentoux L’Action Française 2000 du 3 au 16 mai 2007
    * Arnaud Raffard de Brienne : La désinformation autour de la colonisation. Coll. L’Étoile du berger. Atelier Fol-Fer, 140 pages, 18 euro.

  • Yannick Jaffré du Collectif Racine à L’Action Française : " La tectonique patriote atteint l’école "

    Professeur agrégé de philosophie, Yannick Jaffré a rejoint le Rassemblement Bleu Marine après avoir milité dans la mouvance chevènementiste. Président du Collectif Racine, il conteste l’hégémonie de la ”gauche moralo-sociétale" sur l’Education Nationale. Il a bien voulu présenter sa démarche aux lecteurs de L’Action Française.

    L’ACTION FRANÇAISE : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

    YANNICK JAFFRÉ - Je suis un enfant de 68, ayant grandi dans son esprit libertaire, alternatif, contestataire, mais aussi dans la famille éclatée, le relativisme axiologique, le tiers-mondisme et la francophobie française. Mes années de formation, 1980 et 1990, étaient plus précisément dominées par la gauche morale, immigrationniste, antiraciste et repentante. Nulle part la France n’était valorisée, partout je la voyais ramenée à des crimes passés et à des tares présentes. Et pourtant, j’étais porté vers cette immense personnalité française. Elle avait passé les obstacles de l’époque par ma mère bretonne, dans le silence des gestes et des valeurs, par certains professeurs aussi, et par ce qui, dans la mémoire nationale, transcendait l’immédiat, Harlem Désir et Bernard-Henri Lévy. Je me suis donc frayé un chemin vers la France contre mon milieu estudiantin puis professoral. Au plan politique, Chevènement, maintenant le fil rouge d’une gauche patriote, m’a permis d’articuler ma sensibilité républicaine, populaire et sociale à cet amour de la France qui l’avait emporté en moi. Jeune professeur de philosophie en zone sensible dans l’agglomération de Dunkerque, je rejoins le MDC à l’automne 2000. J’y milite jusqu’en 2003, m’en éloigne, reviens en 2005 vers le MRC de Lyon pour mener la campagne référendaire, observe avec attention l’inflexion émariniste » du Front National, recontacte Bertrand Dutheil de la Rochère, ancien directeur de cabinet de Chevènement, après qu’il a rejoint le Rassemblement Bleu Marine. Il me présente alors Florian Philippot, puis Marine Le Pen. Je monte actuellement avec Bertrand Patrie et Citoyenneté, mouvement de gauche patriote, au sein du Rassemblement Bleu Marine.

    Qu’est-ce que le collectif Racine ? Quel est son histoire, son rôle, sa fonction, pour ses membres et pour le RBM ?

    Avec mon ami Alain Avello, également professeur de philosophie à Nantes, je me suis rapproché au printemps dernier de Valérie Laupies, conseiller de Marine Le Pen pour l’éducation, de Bertrand Dutheil de la Rochère et de Florian Philippot pour leur proposer l’idée d’un collectif professionnel associé au RBM. Ils l’ont soutenue, Marine Le Pen l’a validée avec enthousiasme, et nous voici en marche ! Nous construisons dans l’été le site internet, nouons les premiers contacts, organisons notre conférence de lancement. Elle a lieu avec Marine le 12 octobre dernier à Paris. C’est alors un formidable appel d’air qui nous permet, après moins de six mois d’existence, de revendiquer plus de 400 adhérents.

    Sur le fond, le Collectif est né d’une double volonté : rassembler les enseignants patriotes, construire une pensée pour l’école. Nous prouvons par notre existence même que la tectonique des plaques patriote atteint l’éducation nationale, bastion de la gauche moralo-sociétale, où gisent encore des réserves de républicanisme véritable, c’est-à-dire national. Quant à notre pensée, elle veut être cohérente, informée, précise, thème par thème, de la maternelle à l’université. Parce que nous sommes associés à un grand mouvement, le RBM, nous ne sommes ni un syndicat, trop catégoriel, ni un club de réflexion, exclusivement intellectuel. Nous voulons donner par l’action politique force à nos idées.

    Dans la crise de l’école, il est devenu assez courant d’incriminer le "pédagogisme"... Que recouvre ce mot à vos yeux ?

    L’ensemble des réformes qui, à partir des années 1970, et sous l’influence de l’« esprit 68 », ont dégradé de manière profonde mais, nous le croyons, réversible, l’école de la république. L’idéologie les inspirant est un assemblage de théories qui, pour certaines, remontent à l’Émile de Rousseau. Ainsi Hegel dénonçait-il dès 1817 les pédagogies par le jeu, l’empirie, l’induction qui annulent le maître. Au XXe siècle, Freinet, Montessori, entre autres pédagogues « libres » et « ouverts », s’appuyant sur des théories psychologiques mal établies, dont la Gestalt theorie, ont promu un enseignement global, ludique et spontanéiste. Augmentées par le grand courant anti-institutionnel et égalitariste des années 1970, toutes ces sources se sont reversées dans l’école française, la funeste loi d’orientation de 1989 déclenchant la grande déferlante. Plaçant « l’élève au centre du système », elle a livré l’acte d’enseigner à la psychologie de l’individu et à la sociologie des groupes. Au rebours de sa vocation universelle et émancipatrice. Enseigner au sens noble, en effet, ce n’est pas prendre l’élève tel qu’il est supposé être, c’est l’élever vers ce qu’il peut devenir. A travers des méthodes plus ou moins ludiques, inductives, globales, il s’est créé un climat de confusion expérimentale sous lequel les « règles pour la direction de l’esprit » cartésiennes ont été dramatiquement brouillées. Ces conceptions, que le principe de réalité fait refluer dans tous les esprits de bon sens, sont encore soutenues par le ministère et ses « spécialistes ». Nous sommes là pour leur porter le coup de grâce !

    Ne faudrait-il pas aussi prendre en considération le problème de structure qui a consisté à homogénéiser à outrance le parcours scolaire et à produire un enseignement général pour tous mais au rabais et un enseignement professionnel totalement déconsidéré ?

    C’est pour nous la mère de toutes les batailles, le point névralgique, la pierre de touche. Nous mettrons fin au Collège unique par le haut. C’est-à-dire en revalorisant les filières professionnelles, mais vraiment, pas verbalement. De là, on redressera, en les désengorgeant, le niveau des séries générales et des licences universitaires. Nous avons sur le sujet des pistes très ambitieuses.

    Quelles sont vos campagnes actuelles ? Comment les menez-vous et en direction de qui ?

    Nous menons le combat sur trois fronts : l’implantation, la communication, la conception. Constitués en association, nous sommes en train de monter nos sections départementales. Avec un site régulièrement alimenté, nous intervenons sur le vif dans le débat scolaire, et provoquons les acteurs du système : notre lutte actuelle concerne la défense des statuts de 1950 et des classes préparatoires. Parallèlement à ces deux tâches, enfin, nous formons des commissions par thème, matière, niveaux, structures, pour mener un travail foncier, de longue haleine, avec 2017 pour horizon. Tous les professeurs patriotes qui voudraient contribuer à l’aventure sont les bienvenus !

    Propos recueillis par Stéphane Blanchonnet - L’AF 2876

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Entretien-Yannick-Jaffre-du

  • « …avant tout un peuple de race blanche, de culture gréco-latine et de religion chrétienne » ?

    Oui, l’immigration invasion est un traumatisme pour les Français qui la subisse, oui il y a un lien entre immigration et insécurité, et le Front National n’est plus le seul à oser le dire. Selon une étude l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) rendue publique lundi, la part d’étrangers mis en cause par la police pour des vols a augmenté en 2012 (27% plus dix points en quatre ans). Les raisons avancées sont les implications croissantes des Roumains, Tunisiens ou Géorgiens dans ceux-ci. D’un côté donc,  la montée en puissance des activités des réseaux mafieux  de l’Est, de l’autre l’arrivée des enfants du printemps arabe, le tout sur fond d’absence de frontières et d’idéologie immigrationniste…merci qui ? Merci l’UMPS !

     L’ONDRP a publié jeudi  une autre étude qui pointe crûment les conséquences psychologiques des razzias et autres violences dont se rendent coupables  des prédateurs immigrés : en 2013, plus de 17% des personnes interrogées disent avoir ressenti « à domicile »  ou « dans leur quartier » un sentiment d’insécurité contre 16,3% en 2012 et mois de 13,3% en 2008.

     Cette enquête précise encore que la proportion de personnes citant la délinquance « parmi les trois problèmes les plus préoccupants dans la société française» est à son « niveau le plus élevé depuis 2007 » (53%).

     Cette augmentation très sensible  de ce  sentiment d’insécurité  comme disent les pontes socialistes, en l’occurrence une réalité bien concrète dont il mesure peu les effets dans les palais de la République, est à mettre en relation, indique l’ONDRP  « avec l’augmentation des Français lui ayant déclaré avoir été victimes de vols ou de tentatives de vols ou « en avoir entendu parler dans leur environnement .»

     Ce sont ainsi 4,2 millions de vols et tentatives qui ont eu lieu en France en 2012 selon cette enquête de victimation,  soit deux à trois fois plus que les chiffres officiels. Seulement 39% des victimes ont déposé plainte pour un vol et 20% pour tentative de vol. Cela explique la distorsion entre la réalité et les chiffres officiels des forces de l’ordre dont Manuel Valls, comme Claude Guéant avant lui,  fait ses choux gras avec un cynisme assez écœurant.

     C’ est dans ce contexte que Laurent de Boissieu, mercredi sur le site du quotidien La Croix, s’interrogeait de manière bien alambiquée sur la compatibilité entre le programme du FN et la vision gaullienne de l’Etat français. Le journaliste esquissait bien quelques points communs évidents  (refus des abandons de souverainetés à l’Europe bruxelloise, sortie du commandement  intégré de l’Otan), mais ajoutait pour le moins curieusement que « rien ne permet (…) de dire que Charles De Gaulle aurait approuvé les spécificités les plus controversées du projet (du FN), en particulier la préférence nationale et l’abrogation du droit du sol. »

     Or, s’il y une chose qui est bien certaine, et Guillaume Faye le rappelait cette semaine sur son blog,  c’est que « Charles De Gaulle (il suffit de lire ses textes qu’on évite évidemment d’enseigner dans les écoles de la République) avait  une vision profondément ethnique et enracinée de la France, diamétralement opposée à l’idéologie officielle diffusée par l’oligarchie actuelle. »

     «  L’idée d’un melting pot à la française le révulsait. Comme l’expliquait (Alain)Peyrefitte,  le choix de la décolonisation et du largage de l’Algérie était motivé par le refus d’un modèle français impérial et multiracial au profit d’un modèle national eurocentré (Jean-Marie Le Pen a coutume de dire par antiphrase que le refus de l’Algérie française a débouché sur la France algérienne) ». « Malheureusement, poursuit M. Faye, les successeurs de Charles De Gaulle, pseudo gaullistes, ont laissé faire l’immigration de peuplement (colonisation à l’envers) qui métamorphose et donc abolit la France. »  

     L’ex député FN Yvan Blot le soulignait  aussi sur le site Polemia il y a quelques temps, « l’identité française (…) est définie par la terre et la lignée, une histoire de France, de son droit et de sa morale sociale, une langue et une culture, une religion historique. De Gaulle a dit à Peyrefitte cette phrase devenue célèbre : « Le peuple français est tout de même avant tout un peuple de race blanche, de culture gréco-latine et de religion chrétienne. »

     Bref une vision antithétique à celle de l’UMPS constate Bruno Gollnisch et encore dernièrement à l’opposé du délirant rapport commandé par  Jean-Marc Ayrault au conseiller d’Etat Thierry Thuot. Intitulé « La refondation des politiques d’intégration. La grande nation : pour une société inclusive», celui-ci porte sur les politiques d’intégration des immigrés menées en France depuis trente ans. Là où le FN prône une assimilation vigoureuse en lieu et place de la tendancieuse intégration, M. Thuot invite à la régularisation de la  grande masse des clandestins, à l’enseignement dans les écoles de la (pseudo) identité arabo orientale de la France, au développement assumé du communautarisme.

     Membre du Haut Conseil à l’Intégration  (HCI), mais très hostile à l’immigration-invasion, Malika Sorel a jugé  que ce rapport « veut bouleverser la société française et part du principe que la France est coupable et raciste et qu’il faut tout remettre en cause. Il prône une société multiculturelle alors que c’est un modèle conflictuel, où il n’y a pas de normes. »

     Elle dénonce plus particulièrement la « volonté de remettre en cause la suprématie de la langue française en voulant reconnaître la place essentielle de la langue parlée en famille ». Elle s’insurge aussi  contre le souhait de ce rapport  de «  modifier le contenu des programmes d’histoire en voulant intensifier la transmission de l’histoire colonialiste et esclavagiste. Or, ce sont des thèmes qu’il faut replacer dans leur contexte. Ce rapport veut élever les enfants issus de l’immigration contre la France. » « Enfin, la proposition de supprimer la loi sur le voile est une provocation pure et simple. C’est très grave. Cette loi pacifie justement les écoles et fait qu’un enfant est considéré comme un élève, pas comme un religieux. »

     Si Mme Sorel prêche pour sa paroisse en affirmant que «la  loi sur le voile pacifie les écoles » -la preuve n’en a pas du tout été apportée dans les établissements babélisés des quartiers pluriels – son constat est de bon sens affirme Bruno Gollnisch.

     Un bons sens qui rend d’autant plus incompréhensible les propos peu aimables de Malika Sorel à l’endroit du FN , mais cela est une autre histoire…

    http://www.gollnisch.com/2013/12/20/avant-tout-un-peup-de-race-blanche-de-culture-greco-latine-et-de-religion-chretienne/

  • « Le Bonobo, Dieu et nous / A la recherche de l’humanisme chez les primates » de Frans De Waal

    « Il semble bien que pour retrouver la voie de la solidarité, il nous faudra redonner toute leur valeur aux communautés ».
    Un nouveau livre de l’éthologue hollandais Frans de Waal, qui est un des plus éminents spécialistes des grands singes, vient d’être traduit en français ; il est intitulé « Le Bonobo, Dieu et nous » et il s’inscrit dans la continuité de ses ouvrages précédents : « Le Singe en nous », « La Politique du chimpanzé », « L’Age de l’empathie », « Le Bon Singe : Les bases naturelles de la morale »…
    Morale et émotions
    Frans De Waal a passé une grande partie de sa vie à observer les comportements des grands singes vivant en captivité ou dans leur milieu naturel ; de plus, il a rapproché ses observations de celles des autres éthologues spécialistes des grands singes et a fait une synthèse de tout ce que nous connaissons sur leur comportement.
    La conclusion que tire Frans De Waal de tous ces travaux est qu’il existe bel et bien une morale naturelle ou plutôt des bases naturelles de la morale que nous partageons avec nos plus proches parents, les chimpanzés et les bonobos : « Loin d’être un mince vernis, la morale nous vient de l’intérieur. Elle fait partie intégrante de notre biologie, comme le confirment les nombreux parallèles repérés chez d’autres animaux. » Pour notre éthologue, la théorie du vernis moral d’origine culturelle « a succombé à des preuves écrasantes de la présence innée de l’empathie, de l’altruisme et de la coopération chez les humains et d’autres animaux ».
    L’existence de ces bases biologiques permet de rendre compte de l’universalité d’un grand nombre de règles et de comportements que chacun des groupes humains a traduits à sa façon dans sa culture particulière. Compte tenu de toutes ces observations, il semble évident que nous ne sommes pas les seuls êtres vivants à être soumis à des principes aussi essentiels que l’interdiction du meurtre (hors légitime défense ou agression étrangère), la protection des enfants, les devoirs parentaux, la coopération et le partage avec les membres de son groupe, la défense collective du territoire communautaire, le respect de la hiérarchie malgré la concurrence qu’elle suscite, le refus de l’injustice, l’interdiction de l’inceste…, toutes choses dont l’existence a été constatée chez nos cousins.
    L’efficacité de la morale naturelle, celle qu’on observe dans les communautés de grands singes, est liée au fait de la petitesse de ces communautés dont tous les membres se connaissent et s’observent en permanence (le regard de l’autre est un élément déterminant du respect des principes moraux). Les rappels à l’ordre peuvent dans de telles conditions être immédiats, ce qui est très dissuasif. Par contre, dans nos sociétés gigantesques et anonymes, chacun d’entre nous peut se livrer discrètement à ses mauvais penchants à l’abri du regard des autres et en pensant pouvoir échapper aux sanctions. Dans ces grandes sociétés, la dimension altruiste de notre éthogramme, que nous devons à la sélection inter-groupes à laquelle les petites communautés de nos lointains aïeux ont été soumises pendant des millions d’années, peut être supplantée par la dimension égoïste de ce même éthogramme que nous devons à la sélection individuelle, laquelle est, elle, interne aux groupes. L’intérêt individuel qui était encore soumis aux exigences supérieures de l’intérêt communautaire dans les sociétés rurales du début du siècle dernier a pris une importance proportionnelle à l’anonymat de nos sociétés modernes.
    Morale et sélection naturelle
    Konrad Lorenz a écrit que la croyance dans une origine rationnelle de la morale, en plus d’être inexacte, permet de penser que n’importe quelle morale établie rationnellement serait acceptable. Si c’était le cas et si la morale était une construction purement culturelle, on pourrait imaginer que des systèmes moraux totalement nouveaux puissent être créés et inculqués moyennant une éducation ad hoc. C’est ce qu’ont essayé de faire les régimes totalitaires du siècle dernier qui ont laissé derrière eux le souvenir d’expériences insupportables.
    Pour Lorenz, il allait de soi que, fort heureusement, les ressorts de nos codes moraux étaient innés, et que ces ressorts étaient suffisamment puissants pour nous ramener dans les limites de ce qui est acceptable. Frans De Waal a vérifié au cours de ces quarante dernières années les intuitions de son génial prédécesseur et il arrive aux mêmes conclusions : « La loi morale n’est ni imposée d’en haut, ni déduite de principes soigneusement raisonnés ; elle naît de valeurs bien ancrées, qui sont là depuis des temps immémoriaux. »
    Préoccupé par l’origine biologique de la morale, Christopher Boehm, un anthropologue américain qui a étudié à la fois les humains et les grands singes, a analysé la façon dont s’y prennent les communautés de chasseurs-cueilleurs pour faire respecter les règles :
        « Il estime qu’elle peut conduire à une sélection génétique active, semblable à celle d’un éleveur qui choisit des animaux sur la base de leur apparence et de leur tempérament. Certains sont autorisés à se reproduire, d’autres pas. Non que les chasseurs-cueilleurs aient explicitement réfléchi en termes de génétique humaine, mais, en ostracisant ou en tuant ceux qui violent trop de règles ou qui ont enfreint une règle trop importante, ils retirent bel et bien des gènes du réservoir génétique … Répétées systématiquement pendant des millions d’années, ces exécutions à justification morale ont sûrement réduit le nombre de têtes brûlées, de psychopathes, de tricheurs et de violeurs, ainsi que les gènes responsables de leurs comportement. »
    Religions et biologie
    Ceux d’entre nous qui adhèrent à des croyances religieuses pensent que leur Dieu (ou leurs dieux) est à l’origine du code moral qu’ils respectent. Le problème évidemment c’est que des codes moraux sont associés aux religions les plus diverses et que ces codes contiennent, au-delà de leurs spécificités, les mêmes règles essentielles. Pour Frans De Waal, la raison de cette universalité des principes moraux de base réside dans le fait que ce ne sont pas les dieux qui ont créé les hommes mais les hommes qui ont créé les dieux dont ils ont fait les créateurs et les gardiens des principes moraux. Ce besoin d’un renforcement culturel de la morale serait lié, à son avis, à l’augmentation de la taille des sociétés humaines à partir de la révolution néolithique.
    Les religions ne seraient donc, à son avis, que des expressions culturelles d’un même ensemble d’émotions d’origine biologique ; elles constitueraient une partie de la superstructure culturelle de cet être « inachevé » qu’est l’homme (bien qu’il ne soit pas, avant sa naissance, une « tabula rasa », il est inachevé en ce sens que contrairement aux autres animaux, ses pulsions et ses émotions naturelles doivent être mises en forme après sa naissance ; c’est ce qui faisait dire à Arnold Gehlen que « L’homme est par nature un être de culture »).
    Solidarité et éthologie
    Pour Frans De Waal, il est évident que la morale est fondamentalement liée aux émotions et qu’elle n’est pas une construction rationnelle. Par exemple, chez tous les grands singes comme chez les humains de toutes origines et de toutes cultures, la préférence de chacun pour ses enfants biologiques est une donnée comportementale et émotionnelle essentielle. Les rationalistes contemporains nous expliquent qu’un enfant est un enfant comme un autre et qu’en conséquence il n’y a aucune raison de préférer son enfant à celui d’un autre. Compte tenu de l’existence de centaines de millions d’enfants menacés par la famine, ils tentent de convaincre les habitants privilégiés des pays développés de ne plus faire d’enfants et d’adopter des enfants misérables d’Afrique ou d’Amérique du Sud. Force est de constater que ce raisonnement très rationnel ne fait guère recette et seuls des couples stériles ou très idéologisés s’y conforment ; malgré la propagande dont l’objectif est la transformation de nos comportements dans le sens d’une ouverture totale à l’autre, nous continuons de préférer nos enfants à ceux des autres et nos semblables à ceux qui ne nous ressemblent pas.
    Le philosophe Jean-Claude Michéa a dit récemment que la solidarité n’est possible qu’au sein de communautés de taille limitée ; ce point de vue est cohérent avec les conclusions de Frans De Waal et il semble bien, en effet, que la solidarité diminue très rapidement avec la dissemblance (le sociologue américain Robert Putnam a montré, dans une étude qui a fait scandale, que la méfiance entre les membres de nos sociétés augmente avec l’hétérogénéité de celles-ci) et avec l’éloignement. La solidarité ne peut pas être universelle mais uniquement locale et communautaire. Les mondialistes prétendent que la création d’une société individualiste, universelle et solidaire est possible mais dans les faits tous les résultats de leurs efforts tendent concrètement à faciliter le triomphe du néo-libéralisme c’est-à-dire de l’individualisme, de l’égoïsme et de la cupidité. Il semble bien que pour retrouver la voie de la solidarité, il nous faudra redonner toute leur valeur aux communautés.
    Bruno Guillard, 10/12/2013
    Frans De Waal, Le Bonobo, Dieu et nous / A la recherche de l’humanisme chez les primates  [The Bonobo and the Atheist : in Search  of Humanism Among the Primates], Traduction : Paul Chemla et Françoise Chemla, Editions Les liens qui libèrent, 16/10/2013, 361 pages.

    http://www.polemia.com/le-bonobo-dieu-et-nous-a-la-recherche-de-lhumanisme-chez-les-primates-de-frans-de-waal/