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culture et histoire - Page 1759

  • Qu'est-ce qu'un marché financier ? (arch 2008)

    Qu'est-ce que la bourse et à quoi cela sert-il ? Quelle est la place des marchés financiers dans l'économie et en quoi l'influencent-ils ? Les interrogations concernant les grandes questions économiques
    - chômage, pouvoir d'achat, licenciements, délocalisations... ne manquent pas. Les notions sont confuses et l'on peine parfois à comprendre le pourquoi du comment, alors même que les effets se font sentir, parfois de manière cruelle, sur notre vie de tous les jours. Petit rappel pour non initiés.

    Le marché financier n'est pas une évidence. Il a été créé par les acteurs économiques afin de répondre à deux exigences : financer des projets à moindre coût et partager le risque de ces projets avec un grand nombre d'acteurs.

    L'investissement, moteur de la croissance
    Toute croissance économique repose sur l'investissement. L'investisseur privilégié de l'économie a été historiquement la banque, via le crédit. Son rôle est crucial dans une économie : alors que les dépôts sont réalisés avec des échéances différentes qui sont fonction des besoins de chacun (nous sommes libres de retirer quand bon nous semble nos avoirs), il est nécessaire de financer des projets à durée déterminée et à long terme. C'est la « transformation financière », et puisqu'il faut employer des individus pour collecter les dépôts auprès du public, accorder les prêts et s'assurer que cette transformation se fasse sans heurts, elle a un coût qui est subi par les emprunteurs. Sans compter qu'une banque n'aime pas le risque, comme chacun sait...

    Réduire le coût de l'argent.
    L'idée du marché financier est simple : en mettant en relation, directement et sans intermédiaire, les agents économiques qui disposent d'excédents de ressources et ceux qui ont des besoins d'investissement à financer (en clair, ceux qui ont l'argent et ceux qui ont les idées), on évite le premier désavantage d'un système bancaire :
    - en supprimant la banque, on réduit en principe les coûts de la transformation financière;
    - les emprunteurs et les prêteurs fixent eux-mêmes, par le jeu de l'offre et la demande, le prix de l'argent (il y a beaucoup plus d'investisseurs que de banques, donc une concurrence accrue entre les prêteurs et par conséquent une baisse du coût de l'argent).
    En échange du financement des projets qui sont mis en œuvre par les entreprises, les investisseurs reçoivent ce que l'on appelle génériquement des titres financiers. Actions, obligations... ne sont que des modalités différentes d'une même intention : financer des projets qui doivent rapporter plus qu'ils ne coûtent. Le coût de financement pour l'entreprise prend deux formes : le dividende et l'intérêt. Alors que le prêteur perçoit une rémunération prévue à l'avance et indépendante de la bonne santé financière de l'entreprise (l'intérêt), l'actionnaire prend le risque de perdre les fonds investis en contrepartie d'un droit à participer à la gestion de l'entreprise et d'une partie du résultat de l'entreprise (quand il existe... ). Nous avons là l'expression simple d'une règle fondamentale de la finance : la rémunération est fonction du risque...
    Tout le monde est censé y gagner, puisque les projets sont financés à moindre coût et que les investisseurs choisissent ce qu'ils vont financer en fonction de leur attitude face au risque.

    Transférer le risque.
    Non seulement le marché permet en principe de réduire le coût du financement des projets, mais il facilite le financement de projets risqués. C'est là la deuxième caractéristique d'une économie de marchés financiers. Au lieu d'un prêteur unique, on dispose d'un large vivier d'investisseurs : en cas de défaut de l'emprunteur, le risque est divisé entre ces investisseurs. Le marché permet donc de diviser un risque qui devient plus supportable pour une économie. Il vaut mieux en effet que beaucoup perdent un peu, plutôt qu'un seul perde beaucoup.

    La mondialisation de la sphère financière.
    Les progrès des technologies de l'information et de la communication ont permis de «virtualiser» les marchés : les investisseurs ont accès désormais à toutes les places de marchés du monde et à tous les produits (actions, obligations, monnaies, produits dérivés). La rencontre entre l'offre et la demande s'opère à tout moment et en tout lieu, les transferts de fonds et des titres sont réalisés par des virements de comptes à comptes en moins de temps qu'il ne faut pour le lire. La notion de frontières n'a plus guère de sens, si ce n'est que quand la Bourse de New York ouvre, la bourse de Tokyo s'est éteinte depuis 2 heures ...

    La déréglementation.
    Le passage d'une économie bancaire à une économie de marchés financiers s'est opérée dans les années 80, à la faveur d'un désengagement des autorités publiques du financement : la déréglementation. Sous la pression du FMI et de la Banque Mondiale (le « consensus de Washington »), les différents instruments de contrôle des changes (les restrictions totales ou partielles aux transferts de capitaux entre les Etats) ont laissé la place à une simple surveillance (la régulation), souvent prise en défaut si l'on en croit la fréquence des crises financières depuis 20 ans. Conséquences majeures : une plus grande liberté laissée aux acteurs du marché et un moindre contrôle des conséquences éventuellement néfastes liées à ce qu'on a désormais coutume d'appeler la globalisation financière. C'est dans ce contexte qu'est rendue possible une énième crise d'ampleur mondiale.

    Antoine Michel monde & vie du 3 novembre 2008

  • TRIBUNE LIBRE : Des années 1930 à la décennie 2010, l’idéologie criminelle du mondialisme aura les mêmes effets

    Le constat de la perte de notre indépendance nationale et de ce que Bainville appelait notre ligne politique en matière de diplomatie est évidente.

    Il y a une similitude parfaite entre les enchainements de la dégradation de la situation internationale,...

    ... non comme la pensée unique voudrait nous le faire croire par la montée des extrémismes, de l’exclusion etc., mais bien par la nouvelle tentative d’une même idéologie planétaire cosmopolite menée par les mêmes élites. Réjouissons-nous, elle provoquera le même élan de résistance des patriotes car on est chez nous et de gré ou de force on le restera..

    On ne combat pas un incendie en arrosant la tête des flammes mais le foyer, la source du mal, qui le nourrit. Le mal est l’idéologie des élites mondialistes qui entretient depuis un siècle le massacre des peuples nationaux mis en place empiriquement par l’histoire. Sans concession, par le devoir de mémoire, l’idéologie mondialiste ne sera combattue qu’en étant confrontée à la réalité de ses échecs qui décimèrent les peuples au siècle dernier.

    Depuis plusieurs années je dénonce l’action d’infiltration de l’Amérique du nord au sein de l’État Français et j’ai essayé... en vain de faire comprendre aux acteurs de la "droite" nationale qu’il fallait battre campagne autour de l’appartenance de nombre de leaders politiques et d’une partie de l’élite économique à des lobbies et groupes de pression (think tank, round table, B’nai B’rith, F.A.F., Bidelberg,). Leur tâche est de désorganiser les pans entiers de notre indépendance politique, économique, sociale.

     La French Américan Foundation , à laquelle appartient le président Hollande, plusieurs ministres et membres de l’UMP en est l’illustration des causes qui nous font dresser les armes en Libye ou au Mali contre ceux que M. Hollande serait prêt à appuyer militairement en Syrie. Illogisme criminel dont l’erreur majeur nous exclut de tout poids diplomatique dans le monde arabe. En cela nous sommes dans la continuité des années Sarkozy & co.

    Il est dommage que la seule force d’opposition en France, le Front National se contente d’un inventaire à la Prévert des sources du naufrage en attendant les prochaines élections où triomphera le mensonge d’un système jusqu’à épuisement et lassitude Français. On n’a plus le temps de perdre du temps... Il faut frapper à cœur !

    C’est bien un nouveau "procès public" de Nuremberg qu’il faut réouvrir contre les élites mondialistes d’outre Atlantique qui préparent à l’humanité , on le voit aujourd’hui, un nouveau bain de sang. Ne sont pas sincères ceux qui se réclamant de la Nation ou de la Patrie refusent de dénoncer la trahison, rendant vaine d’année en année la résistance pour notre souveraineté nationale .

    La crise syrienne montre clairement la similitude de la stratégie américaine d’ingérence supranationale dont l’action des élites de Wall Street, aujourd’hui, est un bis repetita des années 1930 développé par la dynastie Rockefeller. Elle s’exprimait en 1991 à la trilatérale par la voix de David Rockefeller : "Nous avons besoin d’une crise majeure appropriée, et les nations accepteront le Nouvel Ordre Mondial."

    Fi des boucheries que de tels événements peuvent engendrer. Ces gens la font faire la guerre par peuples interposés chez les autres .

    Pourquoi est-il inévitable de comparer la situation des années 30 et celle d’aujourd’hui ? Parce qu’elle a le même fil directeur : une caste mondiale dont les intérêts en récession n’ont d’autre alternative que de créer toujours plus de marchés pour survivre.

    Dès les années 1920, par les plans Daves et Young, les USA avaient pris pied en Europe en choisissant la reconstruction de l’Allemagne pour mener une entreprise de déstabilisation de notre continent en vue d’implanter sur notre sol leur puissance économique qui s’étouffait faute d’ouvrir de nouveaux débouchés. Comme le démontre très bien A. Sutton ("Wall street and the rise of Hitler", 1976) ils financèrent la campagne électorale d’Hitler de 1933 ( les preuves oubliées figurent bien dans les archives du procès de Nuremberg(1)), pour implanter des branches allemandes de leurs industries américaines, ils participèrent directement à l’effort de militarisation allemand par le transfert en technologie électrique( Itt), en matière d’essence synthétique (Standart oil),en matière mécanique(Ford) et en matière chimique (IGfarben corporation) financée, pour cette dernière par la famille Warburg, elle même au coeur d’un réseau de financement du parti nazi au sein de Wall Street. 

    Pendant ce temps là, Ch. Maurras alertait en vain une république faite, comme aujourd’hui, de dupes, d’incompétents et de traîtres, en criant "armons, armons, armons !"....pendant que le pays légal faisait miroiter en France la semaine de quarante heures. Ses adversaires décriaient alors son antigermanisme pour mieux le condamner en 1945 de ne pas avoir crié suffisamment fort... ! Leur aveuglement fit 60 millions de morts.

    En 1950, James Warburg, représentant des banques Rothschild européennes, s’arrêta à Ottawa avant sa visite à Washington où il prononça la déclaration suivante, devenue célèbre : " Vers l’an 2000, nous aurons un gouvernement mondial ; la question reste à savoir s’il se fera par force ou consentement. " : Nous y sommes.

    Hier l’Allemagne ; mais aujourd’hui, à la lumière de la crise syrienne, l’Arabie Saoudite apparaît bien au proche Orient comme l’agent exécuteur de la tentative de main mise des États-Unis sur le verrou méditerranéen, s’ouvrant en même temps le contrôle de l’énergie fossile planétaire.

    Agent exécuteur qui , voici un mois, par exemple, par la bouche du Prince Bandar ben Sultan, chef des services de renseignements saoudiens, ami de la famille Bush, reconnaissait avoir le contrôle tchétchène sur la rébellion syrienne tout en menaçant Poutine « de ne pas empêcher des attentats futurs sur les Jeux olympiques d’Hiver qui se dérouleront en 2014 en Russie en cas de non revirement du soutien apporté à la Syrie » ( source :  Al Safir).

    En 1930 IGFARBEN alimentait les comptes Bancaires de Hitler, Himmler, Hess ; aujourd’hui l’Arabie Saoudite est le partenaire des Américains en matière de terrorisme international. La rébellion avait des masques à gaz (pas la population des faubourgs de Damas), parce qu’elle avait des armes chimiques comme l’a révélé Carla Del Ponte, membre de la commission d’enquête indépendante chargée d’enquêter en Syrie... avant d’être « écartée ». À qui profiterait ce crime odieux qui donne un prétexte d’intervention aux Occidentaux ?

    Il est vrai que les enquêteurs de l’ONU n’étaient là que pour constater l’usage des neurotoxiques mais pas pour enquêter sur ceux qui avaient tiré.... le cynisme poussé à son comble !

    Lorsque le "terrorisme suscité" se sert de boucliers humains en Irak, en Palestine, au Mali, il est capable de se cacher derrière des armes neurotoxique dès lors que l’Occident les lui fournit par l’intermédiaire de pays frères.(2)

    Comme en 1930, aujourd’hui l’activation de la déstabilisation du "vieux monde des nations" est la seule issue pour relancer une économie américaine au bord de l’implosion. Voila pourquoi des conseillers militaires américains sont actuellement auprès de la rébellion syrienne afin d’alimenter les conflits communautaires du Proche Orient au détriment d’Etats stables. Voila pourquoi les médias sous tutelle atlantiste ont clamé, avant l’heure, l’interventionnisme comme un fait acquis........ jusqu’au coup de poing sur la table de V. Poutine(3) obéré par les médias occidentaux pour expliquer le revirement d’Obama.

    Pour ce faire la diplomatie américaine souffle le chaud et le froid : depuis 60 ans il est remarquable de constater que tous les processus de paix entrepris autour de la question palestinienne ont été interrompus, qui, par des massacres, qui, par des attentats entraînant des représailles communautaires dont les populations civiles sont les premières victimes. Nous avons vu comment ont été captés par eux les marchés de reconstruction libyens(4) tandis que la France était remerciée par une bombe devant sa représentation diplomatique. C’est que dans cette partie du monde il y a la volonté outre-atlantique de généraliser le conflit israélien à tout le pourtour méditerranéen latin et d’Afrique du Nord.

    En 1930, les USA misèrent sur les antagonismes ethniques européens en privilégiant les ressources sidérurgiques et en se servant des revendications pangermaniques d’un Adolf Hitler ; aujourd’hui ils attisent les conflits des mosaïques tribales ancestrales du pourtour méditerranéen en privilégiant la richesse énergétique essentiellement détenue par les Sunnites Saoudiens.

    Nous commettons la faute majeur d’appuyer cette politique de court terme qui , ayant mis, à la tête de l’Allemagne, les Nazis en 1933, puis 80 ans plus tard, les Islamistes au pouvoir dans plusieurs pays du pourtour méditerranéen, oblige un "retraitement" répressif de l’aspiration bâillonnée des peuples (voir l’Egypte).

    « Agiter les peuples avant de s’en servir » disait Talleyrand...

    C’est en cela que la résistance de la Syrie prend une dimension planétaire par sa résistance aux élites américaines. Comme l’Irak hier, le Liban, l’Iran, sa position stratégique contrôle l’approvisionnement énergétique et fait obstacle à un dessein plus grand dont parle, avec références à l’appui, P. Hillard (5) : le pilier d’un grand Israël.

    Le mondialisme ne peut pas envisager que les Nations et leur peuple résistent ; c’est pour cette raison qu’il épargne plus les objectifs que les populations (les usines Ford , IGFARBEN ou les imprimeries Bertelsmann que les populations de Gaza, Caen , Saint-Lo, Dresde ou Berlin sans parler des enfants d’Irak) : « par la force ou le consentement » (Warburg).

    Comme en 1930, sous couvert d’exacerber les velléités nationales, le mondialisme exacerbe, par l’idéologie communautariste, une multitude de conflits civils (religieux, sociétaux, ethniques). Citons l’implication du milliardaire cosmopolite Soros (soixantième fortune mondiale), voiture-balai des minorités antinationales agissantes.

    De même qu’en en 1930, le mondialisme financier prépara les germes de la Seconde guerre mondiale en forgeant la puissance du Reich allemand, aujourd’hui le même système mondialiste et financier nourrit au cœur du proche Orient, avec l’aide de l’Arabie Saoudite, les germes de la troisième guerre mondiale contre la paix des nations et réintroduit une politique de bloc héritière de Yalta, ravivant une guerre froide dans laquelle notre position géographique nous rend physiquement vulnérable. Fermer les yeux sur une telle évidence est un acte suicidaire de complicité et d’allégeance à "l’empire" financier qui nous fait danser sur un volcan.

    Hier la Yougoslavie, aujourd’hui la Syrie, bientôt le Liban et l’Algérie : autant de pays dans lesquels les communautés se côtoyaient pacifiquement. Pourquoi pas demain la France ? les ingrédients sont là car, comme Agathon le disait voilà cinq ans, nous sommes le maillon faible de l’Europe par les erreurs de nos choix électoraux.(6)

    Il y a une autre similitude : c’est que ce ne sont pas les fils de ces élites internationalistes qui mourront en Méditerranée de la même manière que leurs pères ne moururent pas sur les plages de Normandie, laissant ce privilège aux enfants du petit peuple américain assassinés par la technologie offerte à l’ennemi par les "élites" de leur propre pays !

    Voici donc le combat de salut public que nous, nationaux et patriotes, nous devons mener auprès de ces Français abusés par la propagande des prompteurs médiatiques officiels qui tentent de préparer l’opinion à ce qui n’est rien d’autre que l’agression contre des nations souveraines. Sans cela, si justes soient-elles, nos analyses apparaîtront, je le répète, comme de vaines gesticulations dans la surdité ambiante.

    L’histoire nous donne des leçons à méditer. Le mondialisme n’est puissant que par ses moyens financiers à propager le mensonge et l’aliénation de nos esprits. La vérité n’a pas besoin d’artifice mais seulement de la détermination à la faire connaitre. Nous devons en priorité nous atteler à la faire connaitre, notamment par le rappel mémoriel de nos concitoyens, en portant à la connaissance de chacun des compromissions criminelles de ses souteneurs afin de les disqualifier définitivement.

    Contre eux la guerre des peuples est invincible.

    Rex

    (1) Tribunal militaire international de Nuremberg , documents n° N1-391-395

    (2) http://www.afriqueredaction.com/art...

    (3) http://www.eutimes.net/2013/08/puti...

    (4) http://www.tv5.org/cms/chaine-franc...

    (5) http://www.bvoltaire.fr/pierrehilla...

    (6) https://www.nationspresse.info/la-l...

  • René Guénon : "Du Moyen Âge à l’humanisme"

    Après la période troublée des invasions barbares, nécessaire pour achever la destruction de l’ancien état des choses, un ordre normal fut restauré pour une durée de quelques siècles ; ce fut le moyen âge, si méconnu des modernes qui sont incapables d’en comprendre l’intellectualité, et pour qui cette époque paraît certainement beaucoup plus étrangère et lointaine que l’antiquité « classique ».
    Le vrai moyen âge, pour nous, s’étend du règne de Charlemagne au début du XIVe siècle ; à cette dernière date commence une nouvelle décadence qui, à travers des étapes diverses, ira en s’accentuant jusqu’à nous. C’est là qu’est le véritable point de départ de la crise moderne : c’est le commencement de la désagrégation de la « Chrétienté », à laquelle s’identifiait essentiellement la civilisation occidentale du moyen âge ; c’est, en même temps que la fin du régime féodal, assez étroitement solidaire de cette même « Chrétienté », l’origine de la constitution des « nationalités ». Il faut donc faire remonter l’époque moderne près de deux siècles plus tôt qu’on ne le fait d’ordinaire ; la Renaissance et la Réforme sont surtout des résultantes, et elles n’ont été rendues possibles que par la décadence préalable ; mais, bien loin d’être un redressement, elles marquèrent une chute beaucoup plus profonde, parce qu’elles consommèrent la rupture définitive avec l’esprit traditionnel, l’une dans le domaine des sciences et des arts, l’autre dans le domaine religieux lui-même, qui était pourtant celui où une telle rupture eût pu sembler le plus difficilement concevable.
    Ce qu’on appelle la Renaissance fut en réalité, comme nous l’avons déjà dit en d’autres occasions, la mort de beaucoup de choses ; sous prétexte de revenir à la civilisation gréco-romaine, on n’en prit que ce qu’elle avait eu de plus extérieur, parce que cela seul avait pu s’exprimer clairement dans des texte écrits ; et cette restitution incomplète ne pouvait d’ailleurs avoir qu’un caractère fort artificiel, puisqu’il s’agissait de formes qui, depuis des siècles avaient cessé de vivre de leur vie véritable.
    Quant aux sciences traditionnelles du moyen âge, après avoir eu encore quelques dernières manifestations vers cette époque, elles disparurent aussi totalement que celles des civilisations lointaines qui furent jadis anéanties par quelque cataclysme ; et, cette fois, rien ne devait venir les remplacer. Il n’y eut plus désormais que la philosophie et la science « profanes », c’est-à-dire la négation de la véritable intellectualité, la limitation de la connaissance à l’ordre le plus inférieur, l’étude empirique et analytique de faits qui ne sont rattachés à aucun principe, la dispersion dans une multitude indéfinie de détails insignifiants, l’accumulation d’hypothèses sans fondement, qui se détruisent incessamment les unes les autres, et de vues fragmentaires qui ne peuvent conduire à rien, sauf à ces applications pratiques qui constituent la seule supériorité enviable d’ailleurs, et qui, en se développant jusqu’à étouffer toute autre préoccupation, a donné à cette civilisation le caractère purement matériel qui en fait une véritable monstruosité.

    [...]

    Il y a un mot qui fut mis en honneur à la Renaissance, et qui résumait par avance tout le programme de la civilisation moderne : ce mot est celui d’« humanisme ». Il s’agissait en effet de tout réduire à des proportions purement humaines, de faire abstraction de tout principe d’ordre supérieur, et, pourrait-on dire symboliquement, de se détourner du ciel sous prétexte de conquérir la terre ; les Grecs, dont on prétendait suivre l’exemple, n’avaient jamais été aussi loin dans ce sens, même au temps de leur plus grande décadence intellectuelle, et du moins les préoccupations utilitaires n’étaient-elles jamais passées chez eux au premier plan, ainsi que cela devait bientôt se produire chez les modernes. L’« humanisme », c’était déjà une première forme de ce qui est devenu le « laïcisme » contemporain ; et, en voulant tout ramener à la mesure de l’homme, pris pour une fin en lui-même, on a fini par descendre, d’étape en étape, au niveau de ce qu’il y a en celui-ci de plus inférieur, et par ne plus guère chercher que la satisfaction de besoins inhérents au côté matériel de sa nature, recherche bien illusoire, du reste, car elle crée toujours plus de besoins artificiels qu’elle ne peut satisfaire.

    René Guénon, extrait de "La crise du monde moderne"

    http://la-dissidence.org/2013/06/18/rene-guenon-du-moyen-age-a-lhumanisme/

  • Pierre Vial « Assurer la survie des nôtres »

    Pierre Vial est depuis longtemps dans l'action politique et idéologique. Militant à quinze ans dans les rangs de Jeune Nation, puis de la Fédération des Etudiants Nationalistes (FEN) et d'Europe Action, il a été, en 1968, un des fondateurs du GRECE, dont il a été le secrétaire général de 1978 à 1984, tout en dirigeant la revue Eléments. Il a adhéré en 1987 au Front National, où il est devenu membre du Bureau Politique, et qu'il a représenté, en tant qu'élu, au conseil municipal de Villeurbanne et au conseil régional de Rhône-Alpes. Il a participé au MNR de Bruno Mégret, avant de s'en séparer rapidement pour incompatibilité de ligne politique. Fondateur du mouvement Terre et Peuple en 1995, il en est le président.
    RIVAROL : Comment analysez-vous la situation politique actuelle ?
    Pierre VIAL : Si l'on s'en tient aux épi-phénomènes, les gesticulations gouvernementales n'empêchent en rien que les Français soient de moins en moins dupes, en comprenant qu'il n'y a pas de pilote dans l'avion. Les indices de popularité du pitoyable Hollande sont, à juste raison, en chute libre, Ayrault essaye désespérément de faire croire qu'il existe, l'étrange créature censée être garde des sceaux se bouffe le nez avec un Valls qui est la risée de ces racailles contre lesquelles il n'ose pas sévir, de peur d'être traité de raciste, Moscovici nie l'évidence en criant sur les toits que la relance est pour demain matin... J'en passe, et des meilleurs. La France est la risée des observateurs internationaux (la lecture de la presse étrangère, en particulier allemande et anglo-saxonne, est édifiante) mais à part ça tout va très bien madame la marquise.
    En fait - et pour parler sérieusement, au-delà des points de détail (aïe !) que je viens d'évoquer - le fond du problème est que le Système en place est en crise profonde, ce qui évidemment me réjouit. Un Système dont droite et gauche institutionnelles sont parties prenantes et sont, de fait, au-delà du verbiage destiné à amuser les gogos, solidaires car elles profitent grassement l'une et l'autre de la grande escroquerie réinstallée en 1945 mais dont les racines plongent bien en deçà puisque c'est l'idéologie des « droits de l'homme » qui en est responsable, avec ses conséquences mortifères dont la plus grave est, sous nos yeux, l'invasion raciale de l'Europe que l'on appelle pudiquement immigration.
    R. : Mais alors, quelles solutions ?
    P. V. : Elles vont s'imposer d'elles-mêmes mais il faut préparer la voie et accélérer le processus de décomposition du Système par tous les moyens. La destruction du Système, cela s'appelle une révolution. Mais il faut procéder par étapes, méthodiquement, comme ont su le faire nos ennemis. Tout d'abord, prendre conscience et faire prendre conscience à d'autres, autour de soi, de la réalité. Cette prise de conscience est en route et il nous appartient, à nous, révolutionnaires identitaires, de l'accélérer, malgré l'anesthésie de nos peuples que le Système développe et qui est sa seule chance de survie. En sachant que la route sera longue. Mais nous en avons l'habitude et des signes récents, qu'avait salués Dominique Venner dans son dernier éditorial de la Nouvelle Revue d'Histoire, montrent qu'une évolution positive est en cours, qui confirme que, selon la parole de Rivarol, « Quand les peuples cessent d'estimer, ils cessent d'obéir ». En l'occurrence, le Système a commis - et c'est tant mieux - une faute majeure en voulant faire passer en force l'officialisation du mariage homosexuel.
    R. : Précisément, comment interprétez-vous cette officialisation du mariage homosexuel et des réactions qu'elle a provoquée ?
    P. V. : Le régime en place a pris la lourde responsabilité de devenir la République des invertis, qui plastronnent en prétendant tenir le haut du pavé et imposer leur déviance comme nouvelle norme. Ce qui - soit dit en passant - accentue le mépris, déjà grand, qu'ont les Maghrébins et les Noirs pour des Blancs qui se conduisent comme des flottes, jusqu'au plus haut niveau des responsabilités politiques. Et qui se disent : le fruit est mûr, il va tomber. Comment leur donner tort ? Mais, comme le disait Bernard Antony, lorsque je partageais avec lui cassoulets et verres d'Armagnac sur son stand des BBR, il arrive que le diable porte pierre... En l'occurrence, le mariage des invertis a provoqué un salutaire éveil chez nombre de braves gens qui ne s'étaient jamais mobilisés pour grand-chose mais qui, là, on trouvé que la coupe était pleine. D'où ces formidables manifestations, regroupant des centaines de milliers de femmes, d'enfants et d'hommes de tous âges, venus exprimer leur ras le bol de l'ignominie. Ce fut, en somme, le début du réveil du pays réel, à la grande surprise d'un pays légal persuadé qu'il pouvait en toute impunité faire tout et n'importe quoi. Les hiérarques du Système, ébahis, découvraient que le peuple pouvait leur dire non. Bien entendu, cette hirondelle qui annonçait le printemps doit ouvrir la porte à une contestation en profondeur, organisée et cohérente, du Système en place. Mais tout est devenu possible, avec des garçons et des filles qui ont découvert que la rue appartient à ceux et celles qui y descendent, comme dit un vieux chant de combat... Comme l'a souvent dit Dominique Venner, l'Histoire est ouverte, tout reste toujours possible. Il faut avoir l'espérance, toujours, au fond du cœur.
    R. : On voit que les régimistes sont prêts a tout pour essayer d'endiguer les forces saines du pays, en interdisant des mouvements (Troisième Voie, Jeunesses Nationalistes, l'Œuvre française) et en essayant de tuer financièrement RIVAROL par des amendes et des procédures judiciaires nuques.
    P. V. : La bête est aux abois... L'interdiction des mouvements que vous citez est scandaleuse et stupide. Scandaleuse, parce que ces gens qui se drapent dans de grands principes et qui n ont que le mot de liberté à la bouche exercent en fait une véritable dictature Mais cela ne peut étonner ceux qui connaissent un peu d histoire, car les jacobins qui gouvernent aujourd'hui sont les héritiers de ceux qui déclenchèrent la Terreur de 1793  Ils devraient pourtant réfléchir : la plupart de ceux qui ont fait fonctionner la guillotine exterminé Vendéens et Lyonnais insurgés ont fini de misérable façon.   
    Cette interdiction est par ailleurs stupide car on peut interdire une organisation mais on ne peut tuer des convictions et faire disparaître des militants aguerris, bien décidés à continuer leur combat et moralement renforcés par l'injustice dont ils sont victimes. Certes, nous ne sommes pas d'accord, sur certains points, avec les mouvements interdits. Mais cela ne nous empêche pas d'affirmer la nécessité d'une totale solidarité avec eux. Quand on est en guerre - et nous sommes en guerre, pour la survie de nos peuples - il faut choisir son camp. Nous avons choisi le nôtre. Sans état d'âme.
    C'est pourquoi, aussi, nous affirmons notre totale solidarité avec RIVAROL. J'ai découvert ce journal, alors que j'étais tout gamin, quand mon père l'apportait à la maison. J'y ai lu, avec passion, Pierre-Antoine Cousteau, Rebatet, Pierre Dominique et d'autres grandes plumes. Ils m'ont ouvert les yeux sur bien des sujets et contribué à ma vocation de soldat politique. Depuis, RIVAROL a continué son combat, difficile, tenace. En étant un carrefour de sensibilités auxquelles il apporte une liberté d'expression devenue rare, donc précieuse, de nos jours. Sa survie est un enjeu vital.
    R. : Au plan de la situation internationale, comment juger les évolutions récentes ?
    P. V. : Quelques grandes tendances s'affirment. Tout d'abord, contrairement à ce que croient ceux qui ont une vision trop simpliste de l'islam, celui-ci affiche ses divisions, en Syrie, en Irak, en Egypte, en Tunisie... en attendant d'autres explosions. Les enjeux de ces affrontements échappent bien souvent aux Occidentaux et les Yankees, comme toujours, ne voient que trop tard qu'ils ont joué les apprentis sorciers, eux qui se considèrent comme maîtres du monde mais qui sont d'une myopie politique effarante. Les Russes observent tout cela avec un certain sourire, en bons joueurs d'échecs qu'ils sont. La Chine, sans faire de bruit, développe vite et fort son potentiel économique et n'a pas fini de nous réserver des surprises. En Afrique noire les tensions ethniques démentent tous les jours la vision irénique des benêts de l'humanisme bêlant, tandis que la Réalpolitique impose sa loi, comme le démontre, dans ses ouvrages, mon ami Bernard Lugan. Quant à l'Europe de Bruxelles elle fait de plus en plus la preuve de sa nocivité. Contre elle, il faut lutter avec vigueur pour le droit des peuples. Là aussi une prise de conscience est en marche. Ainsi les Grecs ont compris quel plan d'étranglement ont mijoté contre eux le FMI, la BCE et les réseaux du mondialisme capitaliste animés par des gens comme ceux issus de Lehman Brothers, qui sont parmi les plus nocifs. D'où la naissance et le succès d'un mouvement nationaliste-révolutionnaire comme l'Aube dorée, dont l'expérience va servir à d'autres mouvements-frères à travers l'Europe. Les peuples d'Europe doivent se libérer du carcan capitaliste, du social-libéralisme, du culte de l'argent-roi dans lequel communient gauche et droite, qui ne veulent surtout pas la fin d'un Système dont elles vivent.
    R. : Nous voilà au seuil des questions économiques et sociales ?
    P. V. : Elles ont trop souvent été négligées par ce qu'il est convenu d'appeler la droite (un mot qui recouvre à vrai dire tout et n'importe quoi, mais passons...). Or les questions économiques et sociales jouent un rôle déterminant tout simplement parce qu'elles conditionnent la vie quotidienne des gens. Ignorer ou minimiser cela est totalement irresponsable. Quant à nous, nous plaçons ces questions en première ligne de nos préoccupations et nous incitons nos camarades à s'engager dans le cadre du syndicalisme.
    J'appartiens à une famille de pensée où le national et le social ont toujours été indissolublement liés. Ce qu'avaient compris, dans la première moitié du XXe siècle, des hommes comme Déat, Doriot et quelques autres, aujourd'hui diabolisés (mais je n'en ai rien à faire). Ces hommes prenaient d'ailleurs en compte un héritage datant du XIXe siècle, avec des hommes comme Proudhon, Blanqui, Sorel, Toussenel. Et des exemples de mouvements insurrectionnels dont je célèbre le souvenir, comme ceux des Canuts lyonnais de 1831 et 1834 et des Communards parisiens.  Certains diront peut-être que tout cela est bien ancien. Pour moi, c'est une mémoire vivante, qui est source d'inspiration.
    Bien entendu cet héritage doit être actualisé, mais certains thèmes proudhoniens comme le localisme, le mutuellisme, la subsidiarité sont d'une totale actualité. Tout comme la définition de l'entreprise comme communauté de travail, avec une claire répartition, entre les acteurs économiques, des droits, des devoirs et des bénéfices issus de la production.
    Aujourd'hui la révolution identitaire que nous voulons doit fixer des priorités économiques et sociales et nous publierons dans les mois qui viennent une série de propositions à cet égard.
    R. : Et l'immigration, dans tout cela ?
    P.V. : Précisément, l'immigration est une arme du capital, comme le disent nos camarades du MAS et de la revue Réfléchir et Agir. Elle est utilisée comme un moyen de chantage pour faire baisser les salaires des travailleurs d'origine européenne, les patrons misant par ailleurs sur le fait que des immigrés accepteraient plus facilement, contraints et forcés, des conditions de vie et de travail misérables. Ils doivent maintenant déchanter mais ils ont joué les apprentis-sorciers. Un mot sur l'islam : il sert de justification, de caution religieuse pour couvrir, en fait, un phénomène de conquête territoriale et de remplacement d'une population européenne par une population africaine, qu'elle vienne du Maghreb ou d'Afrique noire. C'est d'une invasion ethnique qu'il s'agit. Ceux qui en ont pris la responsabilité, qu'ils aient un rôle politique, économique ou culturel, sont des traîtres, en tant que collaborateurs des envahisseurs. La résistance identitaire leur demandera des comptes. Mais de toute façon ils seront victimes, eux aussi, de la guerre raciale qui s'annonce. S'ils croient sauver leur peau en se soumettant aux envahisseurs ils se font des illusions.
    R. : En fin de compte, quels sont le rôle et l'ambition de Terre et Peuple ?
    P. V. : C'est d'être en première ligne de la résistance identitaire qui s'organise partout en Europe (j'ai été le premier à utiliser, il y a dix-huit ans, le mot "identitaire" et je me félicite de son succès car il résume parfaitement notre combat). Avec des objectifs très concrets : 1) assurer la formation idéologique de nos amis, afin qu'ils aient une claire conscience des enjeux de notre combat et qu'ils sachent en faire prendre conscience autour d'eux, dans leur famille, auprès de leurs voisins, de leurs collègues de travail, etc. Sur le thème : « Ouvrez les yeux ! ». Ce travail se fait dans le cadre de journées de formation et par la diffusion de notre revue Terre et Peuple Magazine 2) Constituer une communauté de travail, de combat et de foi (telle est la définition que nous donnons de Terre et Peuple) dont le premier souci est d'assurer la survie des nôtres au sein des événements tragiques qui se préparent et qu'il faut appeler par leur nom : la guerre raciale. Ceux qui trouvent que je dramatise et négligent l'avertissement auront un jour à pleurer des larmes de sang (les hommes de terrain, policiers, pompiers, professions de santé, gardiens d'immeubles et d'autres savent que j'ai raison).
    Nous rappellerons cela lors du grand rendez-vous annuel qu'est notre Table Ronde, qui se tiendra le 1er décembre à Rungis sur le thème : « Sommes-nous en 1788 ? Vivement la révolution ! ».
    R. : Une dernière question : vous êtes engagé depuis longtemps dans l'action. Quelle est votre principale motivation ?
    P.V. : Effectivement, j'essaye d'apporter ma pierre depuis cinquante-cinq ans. C'est un long chemin, dont le bout n'est peut-être pas loin. Mais peu importe. Ma motivation ? C'est une certaine conception du monde, de la vie, de l'homme, de l'Histoire qui se résume par un mot : Fidélité. Je ne suis pas le premier à avoir fait ce choix et je sais que je ne serai pas le dernier, ce qui m'apporte une totale paix de l'âme, car je suis ainsi en communion avec une Grande Armée dont les siècles à venir se souviendront.
    Propos recueillis par Robert SPIELER. Rivarol du 5 septembre 2013
    Pour tous renseignements : Terre et Peuple BP 38 
04300 Forcalquier et www.terreetpeuple.com
 et contact@ terreetpeuple.com.

  • Pourquoi la bataille contre le “mariage” gay était perdue d'avance

    Par admiration pour un article bien tourné et intéressant sur le fond, mais aussi tout simplement parce que je pense que Hilary White a raison et qu'elle met le doigt là où ça fait mal, je vous propose une traduction de son « humeur » publiée cette semaine sur LifeSite. Hilary White est la correspondante romaine de ce que j'estime être le meilleur site pro-vie anglophone (et sans doute dans le monde entier), et pour le fond et pour la forme. De doctrine sûre, on n'y publie, de manière professionnelle, que des informations bien documentées et commentées avec retenue et justesse.
    Oui, la bataille contre le « mariage » gay est en passe d'être perdue partout, on ne peut que le constater :en fin d'article, Hilary White donne d'ailleurs la liste des pays reconnaissant les partenariats homosexuels, que ce soit par l'union civile ou le « mariage » : c'est consternant et plus étonnante encore est la rapidité avec laquelle un pays après l'autre a cédé. Je la reproduis également.
    Je vous invite à découvrir ce texte à la fois très personnel et de grande portée. Il pointe le vrai problème des combats contre les dérives de la culture de mort : la peur d'apparaître comme des moralisateurs dans le domaine politique censé être autonome, le refus de prendre la question du comportement homosexuel en considération. En France, n'oublions pas que cela s'est traduit par une peur panique de faire apparaître l'opposition comme chrétienne ou catholique, et une autre phobie : celle d'être taxés d'« homophobie ».
    A quoi s'ajoute, comme le montre Hilary White qui, au cœur de la chrétienté, a pu voir les choses se dérouler sous ses yeux, le choix d'une belle part de la hiérarchie ecclésiastique de positiver le message en évitant tout thème de confrontation. On voit le résultat. – J.S.

    Comment perdre la bataille contre le “mariage gay” en une étape facile

    Depuis qu’on s’active pour imposer la légalisation du « mariage gay », ceux qui s’y
    opposent se sont absolument refusés à porter le débat sur le plan de la licéité morale, voire sur celui des conséquences physiques et psychologiques du comportement homosexuel. L’avez-vous remarqué ? C’est précisément ce dont personne ne veut parler qui est au cœur de la question. 

    Pour ce qui est de l’Eglise catholique, c’est devenu une politique quasi universelle, que ce soit à la Congrégation pour la doctrine de la Foi ou plus bas dans l’échelle hiérarchique. On nous a fait savoir que c’était le discours officiel. Alors que le conflit gagnait en intensité, les évêques et les conférences épiscopales ont indiqué aux prêtres qu’ils devaient parler exclusivement des gloires et des merveilles du mariage, sans jamais, au grand jamais, souffler mot à propos du reste, les trucs plus dégoûtants. 

    De fait, cette ligne de l’Eglise catholique a tant séduit le Premier ministre britannique David Cameron – notez bien : le leader du parti conservateur– qu’il l’a même utilisée pour importer le « mariage gay » au Royaume-Uni pour, ce petit cadeau dont il veut désormais faire profiter le monde entier. Donc, bien travaillé, les gars, merci. 

    Un petit nombre, un très petit nombre de gens, y compris LifeSite, quelques groupes pro-famille et peut-être une poignée de blogueurs ont pris sur eux de dire tout haut que cette politique aura les effets contraires à ceux escomptés. Nous avons été seuls à rejeter les démentis, les discours évasifs et les excuses multipliés par le monde « conservateur » afin de vendre le message. Et pour tout remerciement, le monde – et surtout ce monde « conservateur » – nous hurlent après tels des extraterrestres échappés de L’éclosion des monstres

    Nous avons dit que les arguments contre le « mariage gay » qui commencent par de gentilles considérations qui réchauffent les cœurs et qui vont à peine plus loin, aboutiront à l’incohérence. Ils n’iront guère au-delà des limites de la bulle de la discussion conservatrice. Certainement, le téléspectateur lambda – disions-nous – qui entendra ce discours haussera les épaules et dira : « Eh bien, si le mariage, c’est si formidable, il faudrait laisser tout le monde le faire. » Et il passera au prochain épisode de Glee. 

    Au bout du compte, avons-nous prédit, ces arguments « conservateurs » politiquement corrects vont être tellement chétifs que même ceux qui y croient et qui les utilisent vont être forcés à les abandonner et à rejoindre eux aussi la meute. Et alors ?……… Cette semaine, le monde « conservateur » politique américain est tout sens dessus dessous à cause d’un édito de Joseph Bottum, ancien directeur du magasine vaguement catholique First Things, expliquant qu’il n’avait pas d’argument à opposer au changement. (Oui, je continuerai d’utiliser les guillemets ironiques ; promis.) 

    Ces derniers temps il nous est dit de plus en plus, et par tout le monde, que le « mariage gay » universel est « inévitable ». A cela, nous autres à LSN et d’autres résistants doux-dingues à la réalité, ne pouvons vraiment que répondre : « Oui, c’est ce que nous vous avions dit. » 

    Cela fait belle lurette que nous le disons : la révolution sexuelle n’est pas terminée, c’est un processus inachevé dont le but est l’abolition totale de toute structure sociale reconnaissable basée sur des réalités biologiques objectives, qui a commencé dans les années 1970 avec le divorce sans faute, la contraception artificielle et l’avortement, et qui progresse vers la stratosphère extérieure du bizarroïde. 

    Nous avons dit également que le discours et les processus du conservatisme politique, spécialement lorsqu’on les applique aux institutions religieuses, ne sont pas adaptés à nos besoins, qu’ils soient immédiats ou sur le long terme. Que le modèle politique, défini un jour à mon intention par un évêque canadien comme « l’art du possible », ne suffira pas à fournir les solutions que l’on recherche pour ces grandes questions. 

    Cette approche politique est celle qui conduit des évêques et leurs ouailles « conservatrices » autour du monde à promouvoir le compromis des unions civiles homosexuelles, un phénomène dont je pense que les psychologues l’ont déjà nommé : le syndrome de Sockholm. Mais j’ai de mauvaises nouvelles pour ces hommes d’Eglise : ce crocodile là ne vous mangera pas les derniers. 

    Nous avons dit que vous ne pouvez pas séparer loi morale et politique. Que l’établissement d’une distinction entre le « conservateur social » et le « conservateur fiscal » est une erreur grave et sotte : elle aura pour conséquence l’élimination totale de toute opposition, quelle qu’elle soit, à la politique socialiste globale de destruction de la culture. 

    Mais nous étions schtarbés, n’est-ce pas ? Et nous étions encore « schtarbés » lorsque nous avons poussé le raisonnement logique un peu plus loin en disant qu’une fois que vous avez séparé – pour reprendre les mots d’un maître à penser italien bien connu – la fin procréatrice du mariage de sa fin unitive, vous avez bel et bien ouvert le champ à absolument n’importe quoi. Cela veut dire que cette logique va vous mener vraiment très vite depuis le « mariage gay » jusqu’à la polygamie, la pédophilie, l’inceste et n’importe quelle autre chose inventée par la concupiscence humaine. 

    La logique, c’est comme les maths, braves gens. Ne tirez pas sur le messager qui insiste, contre tout ce qui est politiquement à la mode, pour dire que deux et deux font toujours quatre. 

    Eh bien, je dois avouer que le côté le moins amusant de jouer aux Cassandre est de pouvoir dire : « Je vous l’avais bien dit. » 

    Je vais donc changer la formule. « Aloooors, vous ne voulez pas parler de tout le côté désagréable, politiquement incorrect, gluant ? Vous voulez que la discussion reste “civilisée”, polie, amicale ? 

    « Eh bien ça vous rapporte quoi ? »

     Hilary White   leblogdejeannesmits pour la traduction

  • Charte de la laïcité : les mahométans se plaignent encore !

    Une "Charte de la laïcité" sera désormais affichée dans tous les établissements scolaires publics en France pour rappeler notamment aux élèves l'interdiction de porter tout signe religieux ostensible ou de s'opposer à un enseignement au nom de leurs convictions religieuses.
    Ce rappel au droit, décliné en 15 articles, souligne en préambule que « la Nation confie à l'École la mission de faire partager aux élèves les valeurs de la République », sur les fondements de la Constitution, de la Déclaration des droits de l'Homme et de la loi de 1905 sur la séparation de l'Église et de l'État.
    Il est toutefois plus que dommage que ce texte ne remette pas en cause les menus halal dans les cantines. Ce qui n’empêche pas pour autant les mahométans de se dire « stigmatisés ». Il est vrai que, de retour dans leurs pays d’origine, ils seraient bien plus à l’aise pour exercer leurs rites.
    « Pour certains enfants aujourd'hui, la laïcité c'est d'abord un interdit, c'est une menace, alors que c'est exactement l’inverse », a déclaré Vincent Peillon sur BFMTV et RMC Info.
    « Dans notre tradition, c'est ce qui va permettre à chacun de construire sa propre liberté dans le respect de celle des autres », a-t-il ajouté.
    Le ministre de l'Éducation devait présenter lundi matin la Charte dans un lycée de La Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne) en présence notamment du président de l'Assemblée Claude Bartolone et de l'ancien président du Conseil constitutionnel Robert Badinter.
    L'article 6 de la Charte dispose que « la laïcité de l'École offre aux élèves les conditions pour forger leur personnalité, exercer leur libre arbitre et faire l'apprentissage de la citoyenneté ».
    « Elle les protège de toute prosélytisme et de toute pression qui les empêcheraient de faire leur propres choix », est-il écrit.
    Il est également stipulé que la laïcité implique « le rejet de toutes les violences et de toutes les discriminations", et "garantit l'égalité entre les filles et les garçons ».
    « Un regard oblique » sur l’islam, selon Boubakeur
    « Aucun sujet n'est a priori exclu du questionnement scientifique et pédagogique », affirme la Charte, référence aux débats qui ont pu se faire jour dans certains établissements sur les cours relatifs à la reproduction, à la théorie de l'évolution ou aux religions.
    Le texte ajoute qu’ « aucun élève ne peut invoquer une conviction religieuse ou politique pour contester à un enseignant le droit de traiter une question au programme ».
    L'article 13 précise que « nul ne peut se prévaloir de son appartenance religieuse pour refuser de se conformer » aux règles de l'école. L'article 14 rappelle que « le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse » est interdit, en vertu d'une loi promulguée en 2004.
    Les directeurs d'établissement devront afficher la Charte cette semaine en un lieu "visible de tous", de préférence lors d'une cérémonie "solennelle", déclare le ministère. Des recommandations pédagogiques ont été transmises aux enseignants pour qu'ils expliquent les principes, souvent abstraits, du document.
    Les personnels et représentants des parents d'élèves ont d'ores et déjà exprimé le regret que le document n'aborde pas les questions pratiques liées au respect de la laïcité, comme les menus à la cantine ou les célébrations de fêtes religieuses (Noël, par exemple).
    Au sein de la communauté religieuse, le président du Conseil français du culte musulman, Dalil Boubakeur, estime que ce texte vise l'islam et porte "un regard oblique" sur la religion musulmane. Dans Le Journal du Dimanche, il dit craindre que les musulmans de France ne se sentent « stigmatisés dans leur ensemble ».
    « Il aurait profondément tort. La laïcité ne s'adresse à aucune religion en particulier puisque précisément elle les met toutes sur un pied d’égalité », a réagi Vincent Peillon.
    « À l'école de la République, on ne reçoit pas des petits musulmans, des petits juifs, des petits protestants, des petits agnostiques, on reçoit des élèves de la République »… Dans sa phrase, Peillon a tout bonnement ignoré les Catholiques. Un oubli révélateur ?...
    Avec Reuters http://www.francepresseinfos.com/2013/09/charte-de-la-laicite-les-mahometans-se.html#more

  • Bangui avant la Syrie Analyse de Bernard Lugan

    La RCA est en perdition. Dans ce pays que les négriers arabo-musulmans venus de la bande sahélienne et plus particulièrement du Soudan avaient jadis baptisé Dar Kouti (« terre des esclaves »), la colonisation avait mis un terme aux razzias des esclavagistes.

    Aujourd’hui, la poussée séculaire des sahéliens vers le Sud a repris. Là est la clé de compréhension des actuels évènements. Les coupeurs de route du Séléka au pouvoir à Bangui où ils font régner la terreur, sont en effet les héritiers directs des bandes mahdistes et de celles de Snoussou qui faisaient déjà subir l’indicible aux populations de la forêt et du fleuve avant la colonisation .

    Ces violations des « droits de l’homme » ne préoccupent guère l’actuel occupant de l’Elysée. Tout à sa ridicule guerre humanitaire contre la Syrie, ce président sans culture historique ne voit pas que le drame qui se joue actuellement en RCA est d’une extrême gravité pour la stabilité de toute une partie de l’Afrique. Il serait donc totalement irresponsable de laisser se créer un nouveau foyer de déstabilisation au sud du Tchad et cela au moment où la contagion sahélienne a touché la zone tchado-nigériane et toute la Libye saharienne. A quoi bon en effet être intervenus au Mali si, au même moment, nous laissons se développer plus à l’est un furoncle purulent ?

    Ce n’est donc pas en Syrie où nos intérêts ne sont nullement engagés que nous devons intervenir, mais en RCA. Et vite !

    Le problème ethnique étant à l’origine de l’instabilité récurrente que connaît cet autre pays artificiel qu’est la RCA, il importe donc de bien l’analyser et c’est le sens de cette note[1]. La cause de l’interminable anarchie centrafricaine est que ce quadrilatère de 623 000 km2 est un non-Etat présentant de grandes différences géographiques, donc humaines, entre un nord-ouest sahélien, un nord-est soudanais, des savanes centrales, une forêt méridionale et des régions bordières du fleuve.

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    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Bangui-avant-la-Syrie-Analyse-de

  • Arrêtez de vous traiter de «Munichois» !

    La référence aux événements de 1938 dans le cadre du conflit syrien témoigne d’une méconnaissance des faits historiques de l’époque.
    Dès que sur le plan international, il apparaît qu’une action énergique s’impose ou serait tout du moins la bienvenue, la classe politique française (mais pas que politique - et pas que française) se partage souvent entre les va-t-en-guerre, les pacifistes et les sceptiques. Pour fouetter les deux dernières catégories, il n’est pas rare que la première leur attribue l’épithète de «Munichois», provoquant généralement des protestations vives et des demandes de démission.
    Nous venons d’en avoir un récent exemple avec la déclaration d’Harlem Désir évoquant «l’esprit munichois» de l’UMP. Ce qui est d’autant plus drôle qu’en 1991, opposé à la guerre du Golfe, le même Désir avait été traité de «Munichois» par des fondateurs de SOS-Racisme et n’avait guère goûté la plaisanterie, comme le rappelle le chercheur Julien Salingue sur son blog.
    Déjà utilisé pour la Libye et la Bosnie, parfois employé dans d’autres contextes (on se souvient de Philippe Séguin dénonçant un «Munich social» en 1993), le terme de «Munichois» fait naturellement référence à la conférence de Munich des 29 et 30 septembre 1938. Tenue entre la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne hitlérienne et l’Italie mussolinienne, elle avait pour objet de tenter de régler la «crise des Sudètes».
    Hitler, poursuivant sa politique de réunion des «peuples germaniques» au grand Reich qu’il entend bâtir, et après avoir annexé l’Autriche, exige alors le rattachement de la partie occidentale de la Tchécoslovaquie, les Sudètes, à majorité germanophone. En vertu d’accords passés avec la Tchécoslovaquie, la France et la Grande-Bretagne font savoir que toute tentative d’invasion provoquera une guerre. Mussolini joue les messieurs bons offices.
    Une conférence se tient, sans la participation du président tchécoslovaque Beneš. Les grandes puissances entérinent l’évacuation du territoire des Sudètes par la Tchécoslovaquie et son occupation par les troupes allemandes, en échange de promesses de règlement pacifique des conflits futurs. Bientôt, les Allemands passent la frontière, puis les Slovaques font sécession. La Tchécoslovaquie n’existe plus.
    Le déshonneur, la guerre ou les deux ?
    L’accord est honteux. À son retour au Bourget, Daladier, qui l’a signé pour la France, voit une foule immense. Il est persuadé qu’il va se faire huer. Il sort sous les acclamations. Il aurait alors laissé échapper à son conseiller diplomatique Alexis Leger (futur Saint-John Perse) un célèbre « Ah ! les cons ! »
    Léon Blum écrira : « Je suis partagé entre un lâche soulagement et la honte. » Léon Daudet, dans un autre registre, avait écrit dans l’Action Française du 24 septembre 1938 : « Je ne me battrai ni pour les Juifs, ni pour les francs-maçons de Prague. »
    Chamberlain est lui aussi acclamé par la foule en Grande-Bretagne, à qui il assure que la paix est garantie. Churchill lui répondra par une phrase demeurée célèbre :
    « Entre le déshonneur et la guerre, vous avez choisi le déshonneur ; et vous allez avoir la guerre. »
    Le déshonneur, en tous cas, le général Louis-Eugène Fauché, chef de la mission militaire française à Prague, le refuse. Outré par la trahison dont vient de se rendre coupable la France, il démissionne de son poste et demande la nationalité tchécoslovaque.
    La suite, nous la connaissons, hélas. Après les Sudètes, ce sera le corridor de Dantzig et le début de la Seconde Guerre mondiale. C’est après celle-ci que le qualificatif de «Munichois» va prendre son caractère insultant, désignant ceux qui préférèrent se coucher devant Hitler alors qu’il était encore temps de l’arrêter. Et voilà pourquoi ceux qui s’en voient affublés s’en insurgent.
    Une comparaison qui ne tient pas
    Mais pour l’affaire de Syrie, la comparaison avec Munich ne tient guère. En 1938, bien que se drapant dans le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, l’Allemagne nazie entend effectuer une pure et simple annexion. À cet effet, ses actions constituent une ingérence dans les affaires d’un État souverain, la Tchécoslovaquie.
    On peut donc être partisan de la manière forte à l’encontre d’Hitler, qui n’en est pas à son coup d’essai. Les «Munichois» d’alors sont accusés d’avoir voulu la paix à tout prix, de s’être assis sur des traités dont la France était signataire et qui garantissaient les frontières tchécoslovaques et d’avoir pactisé avec le diable en personne. Le portrait est hélas aussi cruel qu’exact.
    En France, les opposants à la guerre d’aujourd’hui n’entendent en rien pactiser avec Assad et la classe politique condamne assez unanimement les agissements du dictateur syrien. Si presque tout le monde s’accorde à dire qu’il faudrait faire quelque chose, l’impact de frappes plus ou moins symboliques apparaît débattable.
    Le Munich de 1938 entendait régler un différent entre deux États afin d’éviter une nouvelle conflagration mondiale (et échoua). La question posée par la guerre qui se déroule en Syrie est bien plus complexe. La Syrie aurait utilisé des armes chimiques à l’intérieur de ses frontières, mais elle n’est pas signataire du traité en interdisant l’usage. Pour révoltant que cet acte soit, s’il est avéré, les motifs légaux à intervenir manquent. Si l’on voit bien quelles auraient pu être les objectifs d’une déclaration de guerre de la France et de la Grande-Bretagne à l’Allemagne en 1938 - mettre hors d’état de nuire un dictateur qui n’avait pas fait mystère de ses visées expansionnistes et de sa politique raciale - , on peine parfois à voir quels seraient les objectifs de frappes en Syrie.
    L’autre Munich
    Mais puisque l’on est à Munich, pourquoi ne pas y rester et comparer la situation actuelle avec un autre Munich ? Celui de 1972 et de la prise d’otage d’athlètes israéliens par un commando palestinien lors des jeux Olympiques d’été.
    L’affaire fut mal gérée de bout en bout par les Allemands qui, malgré les moyens énormes dont ils disposaient, multiplièrent les erreurs. Ne sachant que faire, mal formés aux actions antiterroristes, ne disposant pas d’unités de tireurs d’élite au sein de la police (les tireurs embusqués sur l’aéroport étaient de simples policiers équipés de fusils sans lunette - l’armée avait des tireurs d’élite mais la Constitution allemande interdisant l’utilisation de militaires pour des opérations de police, ils n’eurent pas le droit d’agir), ils décidèrent malgré tout d’intervenir sur le tarmac de l’aéroport, pour une question de principe : il était hors de question que des preneurs d’otages, a fortiori d’otages israéliens, parviennent à quitter le sol allemand.
    Ce fut une boucherie : onze athlètes, cinq preneurs d’otages et un policier allemand furent tués. Le drame de Munich 1972, c’est celui d’une réponse maladroite à un problème humain terrible, celui d’une puissance occidentale désarmée et ne sachant que faire face à un problème nouveau (l’action terroriste) et qui décide d’employer la manière forte pour le régler.
    Le 6 septembre prochain, cela fera 41 ans. Comparaison n’est pas raison, bien sûr, et il est certes aussi artificiel de comparer Munich 1972 (le choix de la force - un fiasco) que Munich 1938 (le choix de la négociation - un fiasco) à la situation actuelle. Mais malgré cela, ces deux Munich ont au moins une vertu, utile en cette période : ils nous rappellent que le choix d’utiliser la violence - ou pas - est un choix compliqué qui ne doit jamais être pris à la légère, mais aussi qu’il est bien facile de juger un événement quand on en connaît les suites. L’histoire sert en l’espèce à prédire le passé, pas l’avenir.
    Antoine Bourguilleau
    Slate.fr, 5/09/2013
    http://www.polemia.com/arretez-de-vous-traiter-de-munichois/