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culture et histoire - Page 1763

  • L'homosexualisme : cousin du féminisme radical et petit-enfant du marxisme

     

    Jeanne Smits a traduit un article sur les racines marxistes de l'homosexualisme. Extraits :

     

    "[...] C’est cette idéologie politique, volontiers appelée la « théorie queer » par ses partisans dans le monde universitaire, qui est promue, désormais de manière assez ouverte, par le mouvement pour les « droits gays ». Elle vise à réécrire les concepts fondateurs de notre société tout entière. Je prédis qu’il ne faudra plus beaucoup de temps avant que la prétendue lutte pour l’« égalité » soit abandonnée : elle aura atteint son but.

    Bien des gens se grattent la tête en se demandant comment nous avons tout d’un coup pu en arriver au point où deux hommes peuvent être « mariés », où une femme peut être appelée « mari » et un homme, « épouse », où les enfants ne sont plus qu’une monnaie d’échange politique dans les guerres d’adoption, alors qu’il nous semble qu’hier encore on ne parlait que d’égalité de droits. Depuis quand l’« égalité des droits » signifie-t-elle la déconstruction, le démantèlement de ces concepts sociaux fondateurs ?

    Si nous les écoutons attentivement, cependant, les activistes eux-mêmes ont commencé à fournir eux-mêmes une explication en termes suffisamment clairs. Il n’a jamais été question pour eux d’obtenir « l’égalité de droits » mais la réécriture de l’ensemble de notre ordre social. Le mouvement pour les « droits gays » a toujours été, Peter Tatchell le dit lui-même, « révolutionnaire et non réformiste ».

    D’autres ont mis en évidence les origines marxistes de la révolution sexuelle dans son ensemble, et il est clair que l’explosion subite de l’homosexualisme n’est que l’étape suivante logique d’un programme systématique. Proche cousin du féminisme radical, petit-enfant du marxisme, l’homosexualisme s’est développé sur le terreau du pseudo-champ politico-académique des « études du genre » – gender studies et a été imposé depuis 30 ou 40 ans à un public qui dans l’ensemble n’en voulait pas, à travers des lois anti-discrimination ou égalitaires, grâce à une coalition de lobbyistes, d’ONG et d’hommes politiques à l’extrême gauche, et dans des cercles internationaux de plus en plus puissants.

    Peter Tatchell est un homosexualiste britannique de premier plan : cela signifie qu’il est un promoteur une idéologie politique et sociale spécifique qu’il veut voir adoptée en Grande-Bretagne et ailleurs. Il est également un homme homosexuel : cela veut dire qu’il ressent une attraction sexuelle vis-à-vis d’autres hommes, une condition dont l’origine fait encore débat parmi les médecins, les psychiatres et les généticiens. Les deux choses ne sont pas identiques. C’est un fait qui tend à échapper à bien des gens qui lisent ou qui écrivent à propos des guerres culturelles, spécialement dans leur manifestation actuelle qui semble s’être focalisée totalement sur l’homosexualité. Tous les homosexuels ne sont pas des homosexualistes, et tous les homosexualistes ne sont pas des homosexuels.

    L’article de Tatchell dans le Guardian rendait hommage à un document bâti en 1971 par ce qu’il décrit comme un collectif d’« anarchistes, de hippies, de gauchistes, féministes, libéraux et tenants de la contre-culture », afin de faire surgir une « révolution de l’état de conscience ». Il qualifiait le Manifeste du Gay Liberation Front de « programme pionnier en vue de la transformation sociale et personnelle » dont la première proposition affirmait que « subvertir la suprématie de la masculinité hétérosexuelle était la clef de la véritable libération ». Tatchell raconte que ce livre-là a changé sa vie.

    Le Manifeste résume tout, explique-t-il, en « remettant en question (…) l’homophobie, le sexisme, le mariage, la famille nucléaire, la monogamie, le culte de la jeunesse et de la beauté, le patriarcat, le ghetto gay et les rôles de genre féminins et masculins rigides »… tout ce que charrie la révolution sexuelle.

    Le Manifeste lui-même est sans ambages lorsqu’il s’agit d’identifier les principaux ennemis à abattre : « L’oppression des gens gays commence dans l’élément le plus basique de la société, la famille. »

    « Elle consiste en l’homme qui la dirige, d’une esclave qui lui sert de femme, et de leurs enfants auxquels ils imposent de force leur propre image en tant que modèles idéaux. La forme même de la famille travaille contre l’homosexualité. »

    De la manière la plus révélatrice, le Manifeste affirme que la « réforme », à savoir l’« égalité », ne suffira jamais ; ce qu’il faut, c’est une révolution sociale totale, un réordonnancement complet de la civilisation. La réforme, dit-il, « ne peut pas modifier l’attitude profondément ancrée chez les hétéros pour qui l’homosexualité reste au mieux inférieure à leur propre style de vie, et constitue au pire une perversion répugnante. Il faudra davantage que des réformes pour changer cette attitude, car elle est enracinée dans l’institution la plus basique de notre société : la Famille Patriarcale. »

    Loin d’être « la source de notre bonheur et de notre bien-être », poursuit-il, la famille est l’« élément » oppresseur où l’« homme dominant et la femme soumise » enseignent aux enfants de « fausses croyances » sur les « rôles de genre » traditionnels « presque avant de savoir parler ». [Lire la suite]"

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • L’idéologie du genre, une dérive du féminisme

    Quelle est donc cette idéologie que la Manif pour Tous entend contrer dès la rentrée ? L’idéologie du genre. Comment est-elle parvenue en France ? Quel est son but ? Ses conséquences sur l’éducation des enfants ?

    Dans son livre, Le féminisme et ses dérives, rendre un père à l’enfant-roi, le professeur d’histoire-géographie et ancien féministe Jean Gabard nous explique comment et pourquoi notre société en est arrivée là. Il ne nous donne pas de recette miracle mais il nous explique que deux idéologies s’affrontent et s’entretiennent mutuellement. L’une, visant à nier toute différence entre l’homme et la femme. L’autre voulant au contraire ramener l’homme à son autorité pour faire tenir à carreaux les enfants qui sont mal élevés. Dans une première partie, nous verrons les rapports entre l’homme et la femme tout au long de l’histoire. Dans une seconde partie, nous verrons les conséquences de l’idéologie du genre dans notre société.

    Au cours de l’histoire, les rapports entre l’homme et la femme se sont modifiés. Durant la préhistoire, la femme était sacralisée parce que l’homme s’était rendu compte qu’elle pouvait donner la vie. Dans l’Antiquité, la femme avait un rôle ambigu. Elle avait moins de droits que les hommes mais pouvait prendre des initiatives dans la maisonnée. En outre, certains cultes étaient rendus à des déesses. Certaines fêtes étaient même réservées aux femmes et l’homme qui osait s’y introduire était puni, la sentence allant jusqu’à la mort.

    La femme avait un statut entre valorisation et dévalorisation. Il faut bien comprendre que la femme s’occupait du domaine privé et que l’homme s’occupait du domaine public. La seule personne qui est venue mettre le bazar dans ce monde est le Christ. Il est le seul à parler d’égalité entre l’homme et la femme. Petit à petit, au Moyen Âge, les rapports entre l’homme et la femme se sont modifiés. Certes, la femme restait à la maison pendant que l’homme allait travailler à la ferme. Mais dans les seigneuries, elle les accompagnait et pouvait même prendre des initiatives dans le château. Exemple, à partir de 987, les privilèges étaient devenus héréditaires par la volonté d’Hugues Capet.

    Aussi, lorsque le seigneur décidait de donner, de louer ou de vendre son bien, la famille était donc conviée à donner son avis sur le sujet. La femme était présente. Toutefois, malgré ce rôle et ce statut,  une contestation intellectuelle se mis en place lors du siècle des Lumières. Pourtant, on peut remarquer que ce n’est pas dans un cadre trop flatteur. La contestation est surtout venue de mai 1968. Cette contestation s’inspire des études sur le genre qui sont publiées pour la première fois aux États-Unis. La polémique arrive en France en 2011, lorsque le ministre de l’éducation national, Luc Châtel demande à faire la distinction entre l’identité sexuelle et l’orientation sexuelle dans les programmes de SVT.

    Les conséquences de cette idéologie sont doubles. Soyons clairs : les études sur le genre sont nécessaires pour comprendre les rapports entre l’homme et la femme et démonter certains préjugés. Le problème est la théorisation de ces études par certains chercheurs. Ils sont ensuite passés dans les institutions internationales pour les imposer (ONU, UE). La conséquence est d’abord juridique. Dans la loi, il n’y a plus de distinction entre l’homme et la femme. La seule exception est le sous-marin : la femme n’a pas le droit d’y aller.

    Ensuite sur l’éducation des enfants : l’enfant ne connait plus de limite, il a beaucoup de mal avec les règles de disciplines, de grammaire, de calculs, de conjugaison d’orthographes. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a plus de père et de mère. Le rôle de la mère est affectif auprès de l’enfant puisque c’est elle qui l’a porté jusqu’à sa naissance. Le rôle du père est de casser cette affection pour mettre des limites aux désirs de l’enfant.

    L’exemple de l’interrupteur : vous avez souvent vu un enfant s’amuser avec un interrupteur pour allumer et éteindre la lumière. Normalement, le père doit intervenir pour demander à l’enfant d’arrêter de jouer avec la lumière. Mais si c’est la mère, alors l’enfant le prendra comme un chantage affectif : « j’obéis parce que sinon maman ne m’aimera plus ». Le temps que les parents se mettent d’accord sur le moment de l’intervention, l’enfant ne va pas s’arrêter.

    En conclusion, pendant longtemps, on a utilisé les différences pour dire que l’homme domine la femme mais aujourd’hui on affirme que ces différences sont sexistes et discriminatoires. Par ailleurs tous les programmes de lutte contre la discrimination mis en place par les gouvernements ont échoué puisque les différences ressortent plus violemment au moment de la puberté. La question est de savoir si nous serons capables de construire une société à même d’accepter les différences et de se tenir à notre place.

    Antoine Billot

    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • CMRDS 2013 : Objectif : sauver la France.

    L’Action française redémarre sur les chapeaux de roue : Après une année particulièrement chargée, les vacances furent courtes, car dès le 24 août commençait le CMRDS qui fut un succès comme en attestent les reportages sur le site notamment.

    Une première action réussie de l’année fut également la manif de Lyon avec le Printemps Français. Remercions-en nos amis lyonnais qui en furent les organisateurs.

    Une partie de la salle lors d’une conférence

    La formation a ça de bon que nos militants savent bien désormais à quoi s’en tenir vis à vis du président « normal » et de ses étranges ministres, ainsi que du « système » qui les a hissés jusqu’au pouvoir. Si ce n’était une politique de gribouille menée par une équipe incompétente, dépassée par les événements et une crise économique trop difficile à juguler, nous serions un peu plus compréhensifs. Les pauvres, dirions-nous, ils se sont crus plus malins que les autres et finalement ils ne sont pas à la hauteur.

    Mais c’est malheureusement plus grave que ça. Infiniment plus grave. Ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui, n’aiment pas la France et travaillent cyniquement à sa disparition. C’était déjà, encore que plus confusément, le cas des acteurs du quinquennat précédent qui n’étaient essentiellement préoccupés que par leur carrière.

    A présent, il convient d’ajouter à cette carence déjà fort préoccupante, un volontarisme idéologique des plus funestes.

    Quelques exemples peuvent illustrer cet état de fait :

    Chômage : Achèvement de la destruction du parc industriel sans aucun projet de remplacement ; acceptation passive (malgré les cris de Montebourg) par idéologie libérale et par désir de se conformer aux règles du marché édictées par Bruxelles, des délocalisations qui tuent l’emploi.

    Immigration : accueil de 180 000 immigrés par an avec une facilitation accrue des accès à la nationalité, pour recréer un fonds électoral favorable à la gauche passablement ébréchée ces dernier temps. La plus grande partie de ces immigrés venant bien sûr grossir les chiffres des demandeurs d’emplois.

    Famille : On se rappelle encore la bataille antifamiliale menée par la « Hollandie » avec le mariage homosexuel et toutes les dérives qui vont suivre. Curieusement, personne dans ce milieu bobo n’a envisagé l’encouragement de la natalité pour sauver les retraites…

    Politique étrangère : Rien de nouveau depuis Sarkozy. On attend les ordres de l’oncle Sam pour faire la guerre n’importe où et contre n’importe qui pourvu qu’il soit désigné par Washington comme faisant partie de l’axe du mal. Parfois même on joue les premiers de la classe en poussant au crime de façon tapageuse et grotesque.

    Défense : Pour rester cohérent avec sa politique belliciste, le gouvernement prévoit de ramener notre armée au niveau de celle du Bénélux. Ainsi nos soldats se sentiront-ils plus efficaces armés de frondes et de lance-pierres au Moyen-Orient.

    Libertés : Inutile de s’étendre sur la répression policière contre les opposants à la pensée officielle. On l’a vu au sein de la manif pour tous et tout récemment avec la mobilisation policière contre les veilleurs pacifiques, tandis que dans nos quartiers comme à Marseille, qui voient éclater des fusillades, les policiers se font curieusement rares. Et je ne parle pas de la liberté de la presse, dont les journalistes eux-mêmes, installés dans le consensus, sont largement responsables de sa disparition selon Robert Ménard.

    Bilan « globalement négatif » en somme : Plus de souveraineté économique ni monétaire ; plus de souveraineté politique, ni de défense ; plus de stratégie géopolitique ; immigration massive et chômage en augmentation (et je ne parle pas de l’insécurité) ; libertés, et plus particulièrement celle de penser, réprimées ; familles attaquées dans leurs fondements. Consentirons-nous à laisser la France, construite en mille ans, être saccagée par une bande de pieds nickelés perclus d’idéologie socialo-libérale ?

    Beaucoup de français patriotes s’insurgent contre ce qui ne doit pas être une fatalité. A l’Action française, nous savons que cette déchéance n’est pas fortuite et qu’elle constitue l’aboutissement logique de deux siècles d’agitation républicaine, ponctués de régimes parfois monarchiques et impériaux, mais le plus souvent anarchiques, oligarchiques et autoritaires, la révolution jacobine ayant laissé partout son venin. Nous devons, c’est notre devoir, aller au devant des patriotes français, comme le fit Maurras en son temps, pour montrer que c’est le régime dans sa substance , qui est nocif à la France et que c’est ce régime que nous devons abattre et remplacer. Il n’est pas trop tard.

    Olivier Perceval, secrétaire général de l’Action française

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?CMRDS-2013-Objectif-sauver-la

  • RACE ET PHILOSOPHIE ANALYTIQUE

    Il y a actuellement deux grands courants de la philosophie moderne ; la phénoménologie qui appartient à ce que l'on appelle la philosophie continentale ou allemande et la philosophie analytique qui est maintenant essentiellement anglo-saxonne, même si les deux premiers pionniers importants ont été l'un allemand, Frege, l'autre autrichien Wittgenstein. Cette dernière consiste en une analyse quasiment sans limite de la logique et du langage à la différence des autres courants de pensée qui traitent des « grandes questions » métaphysiques.
    On peut donc analyser à l'infinie comme le fait par exemple le logicien anglais Russel une phrase du genre : « Le roi de France est chauve ». Que veut-elle dire ? À-t-elle un sens ? Est-elle vraie ou fausse ? Cette forme de philosophie peut à la longue sembler monotone et ennuyeuse mais elle forme l'esprit et nous allons nous en servir.
    On peut donc de la même façon analyser la phrase que Claude Allègre a énoncée dans le journal « Le FIGARO » ; « Les races n'existent pas ». Déjà lorsque l'on dit par exemple : « Les licornes n'existent pas » on donne déjà une certaine existence aux Licornes. De plus sans avoir défini le terme race on lui donne une propriété qui la définit sans doute : celle de ne pas exister. Cette phrase éculée dont la seule force de persuasion est d'être répétée à l'infinie n'a donc pas de sens.
    Le philosophe du langage Austin a étudié ce que l'on appelle les actes du discours. Une phrase n'est pas seulement dite pour décrire une chose ou une situation mais pour agir, par exemple lorsque quelqu'un ordonne : « ouvre la porte » ou un prêtre déclare : « je vous déclare unis par les liens du mariage ». L'énoncé « Les races n'existent pas » est donc dit dans un but politique et idéologique : combattre le racisme, condamner le nazisme et prôner l'égalité entre les hommes. C'est aussi une façon de vouloir faire accepter une immigration non contrôlée par la négation du fait racial. Mais ceci n'a rien à voir avec une phrase de type scientifique, formation dont se targue Claude Allègre. On peut aussi avancer que le Ministre de l'Éducation Nationale utilise implicitement un argument d'autorité « Je suis Ministre, Professeur d'Université, Géologue renommé, ce que je dis ne peut-être que d'une grande valeur » (même si cela n'est pas très original). L'argument d'autorité dans un débat d'idées est, quoi qu'on dise, toujours en cours dans nos sociétés dites démocratiques. Dans un article : Race et phénoménologie nous avions donné une définition intuitive de la race, les hommes possédant ce que l'on appelle une intuition de l'essence de ce concept : « Une chose est la somme de ses apparitions ou phénomènes ». Un dénominateur commun perçu pouvant s'appeler race ou autre chose. On peut, bien sûr, au delà du phénomène visuel étudier une autre construction intellectuelle qui est celle de la biologie, les gènes étant d'autres phénomènes non immédiatement apparents.
     On constate des différences raciales sur certains gènes bien que le génome humain soit loin  d'être connu totalement, ce qui devrait rendre encore plus dubitatifs les négationnistes de la race. On a mis à jour des marqueurs raciaux, c'est-à-dire des gènes inégalement distribués entre les groupes raciaux. On a même trouvé des marqueurs spécifiques qui n'apparaissent que dans une seule race, par exemple pour le groupe sanguin Diego, l'allèle A est propre à la race jaune ou mongoloïde ; pour le groupe sanguin Duffy, l'allèle 0 n'existe que chez les noirs.
    On peut donc de tout ceci conclure que lorsqu'un géologue renommé intervient dans un domaine qui n'est pas le sien : biologie-philosophie avec peut-être la prétention sous-jacente d'être un  penseur total et déclare avec autorité : « Les races n'existent pas comme la terre est ronde » ( et deux et deux font quatre), il faut savoir qu'il énonce une phrase qui, une fois analysée, n'a aucun sens sur le plan philosophique et logique, et est fausse sur le plan biologique.
    par Patrice GROS - SUAUDEAU Le Glaive 1998

  • Les nouveaux visages du mondialisme par Georges FELTIN-TRACOL

    Suite à ma brève étude consacrée à l’U.K.I.P. (Parti de l’Indépendance de la Grande-Bretagne) de Nigel Farage, « Poussée souverainiste outre-Manche » dans le mensuel en ligne Salut public, n° 16 de juin 2013, des lecteurs se sont étonnés que je qualifie ce mouvement souverainiste britannique de « national-mondialiste ». Il est vrai que le qualificatif paraît osé, mais cette provocation voulue entend signaler une tendance nouvelle qui témoigne de la mue du mondialisme afin de contourner et de neutraliser les réactions souvent défensives qu’il suscite.

    Le mondialisme « classique » se présente sous deux formes souvent antagonistes tant au sujet des moyens que des finalités dernières. Le premier mondialisme demeure le plus connu puisqu’il regroupe les cénacles de l’hyper-classe oligarchique planétaire et domine les médiats, la finance, la politique et les grands groupes transnationaux. Ces mondialistes-là se retrouvent régulièrement lors des réunions à Davos,  de la Commission Bilderberg ou de la Trilatérale, etc. Ces chantres de la mondialisation globale ne revendiquent pas publiquement, sauf exceptions notables, un État mondial. Ils préfèrent soutenir une « communauté internationale » régie par des normes occidentales, libérales et « démocratiques de marché » (en fait ploutocratiques et oligarchiques) qui écrase le politique au profit d’un économicisme. Pour eux, la paix universelle garantit le maximum d’affaires donc de profits. Le second mondialisme, bien plus récent, apparaît à la fin des années 1990. C’est l’« altermondialisme ». Prétextant des préoccupations sociales, environnementales et sociétales, les altermondialistes imaginent une structure politique inter-continentale dans laquelle les citoyens du monde sur-connectés exprimeraient leurs avis à des dirigeants révocables sur le champ grâce à la grande Toile numérique mondiale. Si les altermondialistes mènent souvent des combats sympathiques et nécessaires, leur dessein final d’évacuation définitive du politique et du conflit les dessert, d’où l’amenuisement perceptible depuis cinq – six ans de leur activisme.

    Ces deux versions mondialistes ne cachent pas leur objectif ultime, ce qui explique probablement la méfiance immédiate des peuples. Suite à cette défiance véritable, tel un organisme confronté à un problème de survie, l’idéologie mondialiste a commencé une entreprise de diversification morphologique, à un travestissement des idées, voire à une infiltration, avec le secret espoir de favoriser une large confusion. Le phénomène est particulièrement notable avec le régionalisme.

    En Bolivie, l’élection en 2006 de l’Amérindien révolutionnaire Evo Morales à la présidence de la République stimula le séparatisme de cinq départements amazoniens du pays. Il fallut toute l’autorité présidentielle d’Evo Morales pour éteindre ces velléités centrifuges. Ces séparatistes, souvent d’origine créole, proche des riches propriétaires des latifundia et financés par les États-Unis, défendaient-ils une culture particulière, une autonomie linguistique ou une spécificité historique ? Nullement ! Leurs motivations premières étaient la défense de leur fortune agrarienne et leur refus d’obéir à un président à la peau cuivrée. Il est intéressant de relever que certains de ces indépendantistes rêvaient que leur hypothétique État adhérât à l’A.L.E.N.A. …

    On retrouve cet exemple de « régional-mondialisme » d’une manière moins nette, plus diffuse, en Europe de l’Ouest. probable grand vainqueur aux élections législatives, régionales et communautaires l’année prochaine en Belgique, la Nouvelle Alliance flamande de Bart De Wever doit être désignée comme une formation « nationale-centriste ». Si son seul député européen siège dans le groupe commun des Verts – A.L.E. (Alliance libre européenne – régionaliste), son meneur principal et actuel maire d’Anvers ne cache pas son admiration pour le libéral-conservateur anglais Edmund Burke. Se focalisant sur la question linguistique qui exclut les minorités francophones albo-européennes et qui accepte des populations étrangères non européennes néerlandophones, la N.V.A. soutient un regrettable point de vue assimilationniste et réducteur.

    En Catalogne, l’année 2014 risque d’être décisive puisque le gouvernement autonome catalan démocrate-chrétien, encouragé par l’extrême gauche républicaine indépendantiste, prévoit un référendum d’auto-détermination par avance rejeté par le gouvernement conservateur de Madrid. Le chef de la Généralité catalane, Artùr Mas, développe une démagogie intense en faveur de l’indépendance alors que la région très autonome croule sous un endettement public faramineux. Indépendante, la Catalogne deviendrait une proie facile pour les jeunes requins friqués d’Asie et du Moyen-Orient. Comme pour les Flamands d’ailleurs, les indépendantistes catalans rêvent d’adhérer à l’Union européenne et de se maintenir dans l’Alliance Atlantique.

    Le phénomène est plus frappante en Écosse. En 2014 se tiendra un référendum sur l’indépendance validé par le Premier ministre conservateur britannique, David Cameron, et son homologue écossais, Alex Salmond, chef du S.N.P. (Parti nationaliste écossais) indépendantiste d’orientation sociale-démocrate. Dans le cas d’une Écosse libérée d e la tutelle londonienne, le nouvel État serait toujours une monarchie parlementaire avec pour reine Elisabeth II et ses successeurs. Quant à la monnaie, ce serait soit l’euro, soit la livre sterling.

    Il faut oublier les belles images du film de Mel Gibson Braveheart. Hormis une minorité indépendantiste identitaire réunie au sein d’un Front national écossais (1), les indépendantistes écossais – en tout cas leurs responsables – communient eux aussi dans le « multiculturalisme ». Dans la perspective de la consultation référendaire, le S.N.P. dispose du soutien de la communauté pakistanaise. D’ailleurs, le ministre écossais des Affaires étrangères et du Développement internationale, Humza Yousaf, est un Pakistano-Kényan. Alex Salmond déclare ainsi que « nous avons une identité attrayante, d’autant plus que nous ne mettons pas en avant un caractère exclusif. Les gens ont droit à la diversité et l’écossité en fera partie à coup sûr (2) ».

    À quoi bon dès lors une Écosse indépendante si la population n’est plus écossaise à moyen terme ? Un néo-mondialisme investit donc le champ régional sans trop de difficultés d’autant que maints régionalistes récusent toute connotation identitaire.

    Ce néo-mondialisme s’invite même chez les souverainistes anti-européens du Vieux Continent. Le cas du Parti pour la liberté (P.V.V.) néerlandais de Geert Wilders reste le plus exemplaire. Ce parti néo-conservateur et libéral défend les droits de la minorité homosexuelle face à l’affirmation d’un islam rigoriste assumé. Dans une logique de confrontation entre l’Occident, perçu comme la patrie universelle des droits de l’homme, et l’Islam, considéré comme une civilisation arriérée, le P.V.V. s’aligne sur des positions atlantistes et sionistes avec la secrète espérance de ne pas être diabolisé par les médiats. Cette démarche similaire se retrouve en Allemagne où règne depuis 1945 une incroyable terreur mémorielle. Des formations d’audience régionale comme Pro Köln (Pour Cologne) ou Pro N.R.W. (Pour la Rhénanie du Nord – Westphalie) tiennent un discours anti-musulman grossier qui confond Al-Qaïda et le Hezbollah libanais. On devine une argumentation néo-conservatrice et atlantiste du choc des civilisations…

    En France, le néo-mondialisme ne parie pas encore sur le F.N. dédiabolisé de Marine Le Pen. Outre le Front de Gauche de Jean-Luc Mélenchon, il encourage plutôt l’ancien Young Leader de la French American Foundation, Nicolas Dupont-Aignan de Debout la République. Comme d’ailleurs Mélenchon, le député-maire d’Yerre suggère comme alternative au projet européen une union méditerranéen France – Afrique du Nord ! Remarquons aussi qu’il envisagea de coopérer avec le F.N. à la condition que celui-ci abandonne son positionnement identitaire. Or c’est précisément ce choix fondamental qui permet au part frontiste d’être la troisième force politique de l’Hexagone.

    Le néo-mondialisme a enfin pris le visage du populisme en Italie avec Beppe Grillo et son Mouvement Cinq Étoiles. L’extraordinaire succès de cette force « anti-politique » aux législatives anticipées de février 2013 a mis en lumière le rôle de gourou de Gianroberto Casaleggio. Ce riche patron d’une entreprise d’informatique rêve d’un État mondial numérisé d’influence New AgeGaïa – dans lequel seraient proscrites les religions et les idéologies (3). Par certains égards, on peut considérer que Casaleggio représente le versant populiste d’un néo-mondialisme comme Wilders en incarne le versant néo-conservateur atlantiste. Dernièrement, Nigel Farage a considéré comme « épouvantable » une campagne du ministère britannique de l’Intérieur destinée à dégoûter les immigrés illégaux de venir en Grande-Bretagne (4). Farage précise même qu’il trouve cette opération publicitaire « très “ Big Brother ” […], très Allemagne de l’Est dans les années 1980, une horrible façon de lutter contre l’immigration (5) ».

    Il est intéressant de remarquer que ces partis dits « populistes » et « eurosceptiques » mésestiment, minorent ou ignorent délibérément – peut-être pour satisfaire le politiquement correct des gras médiats – la thématique identitaire. L’U.K.I.P. dénonce plus la présence de Polonais ou de Grecs que l’immigration venue du Commonwealth. Quant aux critiques du P.V.V., elles se focalisent sur l’islam et non sur l’immigration (6). Finalement, au jeu des comparaisons, l’Aube dorée grecque et le Jobbik hongrois témoignent d’un sens plus développé de l’identité ancestrale autochtone, ce qui par ces temps troublés n’est pas négligeable.

    Georges Feltin-Tracol http://www.europemaxima.com/

    Notes

    1 : Cette formation est évoquée par l’excellent blogue de Lionel Baland, le 21 juin 2013 : http://lionelbaland.hautetfort.com/

    2 : dans The Observer cité par Courrier International du 18 au 24 juillet 2013.

    3 : Lire l’excellente analyse de Patrick Parment, « Le présent italien annonce-t-il le futur italien ? », Synthèse nationale, n° 31, mars – avril 2013.

    4 : Julien Laurens, « Shocking, la pub anti-clandestins ! », Aujourd’hui en France, 1er août 2013.

    5 : dans Le Nouvel Observateur, 29 août 2013.

    6 : À la décharge de l’U.K.I.P. et du P.V.V., reconnaissons-leur qu’ils viennent de s’opposer officiellement – et avec raison – à toute intervention militaire occidentale en Syrie. Ils rejoignent de ce fait le B.N.P., l’Aube dorée, le F.N. et les Republikaner allemands.

  • Suicide d’un enseignant : ce que les profs ne supportent plus

    Pierre Jacque était professeur d’électronique à Marseille. Il a mis fin à ses jours la veille de la rentrée scolaire, « parce que le métier tel qu’il est devenu […] ne m’est plus acceptable en conscience », comme il l’a écrit.

    Il s’inscrit dans la liste, qui s’allonge, des enseignants qui, explicitement, se suicident parce qu’ils ne supportent plus la dégradation continuelle de leur métier, la trahison de la mission d’enseignement que leur imposent les gouvernements successifs depuis près de quarante ans. Combien le font en silence, combien de suicides mis sur le compte de la « dépression », des « problèmes personnels », qui sont aussi la conséquence de la décadence de notre enseignement ?

    C’est qu’un professeur aime sa discipline, c’est pour cela qu’il l’a étudiée. Il aime transmettre sa passion pour le savoir. Il sait bien que beaucoup d’élèves ne peuvent voir la beauté de ce savoir ; c’est son métier de tenter de les « élever » vers cette beauté et s’il peut souffrir parfois du désintérêt de ses élèves, il ne peut le leur reprocher. Il sait aussi que la société n’est pas en phase avec cet idéal de culture. Mais c’est précisément sa mission, de donner aux jeunes les armes pour résister aux facilités du panem et circenses.

    Ce que de plus en plus de professeurs ne supportent pas, en revanche, ce sont les réformes absurdes, l’obligation qui leur est faite de trahir leur mission en les assignant à des activités récréatives, cédant à l’esprit du temps plutôt qu’à celui des muses, la dévaluation continuelle des diplômes et donc de leur travail, l’infantilisation que leur fait subir la hiérarchie. Quelques-uns tentent de résister au détriment de leur carrière, d’autres souffrent en silence, certains se suicident.

    Il serait temps que le ministère apporte d’autres réponses qu’une cellule d’aide psychologique. Il serait temps que les syndicats majoritaires sortent de leurs discours stéréotypés. Il serait temps que la société cesse de mépriser les enseignants. Si le suicide de Pierre Jacque permettait ces prises de conscience, il ne serait pas complètement inutile.

    Pierre Van Ommeslaeghe dans Boulevard Voltaire

    http://fr.altermedia.info/societe/suicide-dun-enseignant-ce-que-les-profs-ne-supportent-plus_50810.html

  • La modestie incroyable de J.R.R. Tolkien qui n'avait "pas le sentiment d'inventer"

    À l'occasion des 40 ans de la mort de J.R.R. Tolkien, Deslettres publie une lettre de l'auteur du Seigneur des Anneaux qui explique avoir "toujours eu le sentiment de rapporter ce qui était déjà 'là', quelque part -non d'inventer".
    Il y a 40 ans jour pour jour, le 2 septembre 1973, J.R.R. Tolkien, le célèbre auteur du Seigneur des Anneaux, du Silmarillion et du Hobbit, décédait. Deslettres.fr profite de cette date anniversaire pour rendre hommage au génial écrivain, en publiant une lettre envoyée à l'éditeur Milton Waldman, en 1951, dans laquelle Tolkien revient sur les origines de son oeuvre, entre goût pour l'imaginaire et rigueur de linguiste. L'occasion de connaître un peu mieux le personnage, trop souvent éclipsé par son oeuvre gigantesque, explique DesLettres. 
    Professeur d'Oxford, travailleur acharné, linguiste de génie -il a notamment inventé l'elfique, la langue des elfes- et passionné par les mythes et les légendes nordiques, Tolkien était pourtant modeste. "J'ai toujours eu le sentiment de rapporter ce qui était déjà 'là", quelque part -non d'inventer", confiait-il notamment à l'éditeur. 

    Lire la lettre ci-dessous:
    Lettre de J.R.R Tolkien à Milton Waldman publiée par Deslettres.fr.
    Mon cher Milton,

    Vous m'avez demandé un bref exposé de ce que j'ai écrit en rapport avec mon monde imaginaire. Il est difficile d'en dire quelque chose sans en dire trop : essayer d'en dire quelques mots, c'est laisser libre cours à un enthousiasme débordant, car l'égoïste et artiste éprouve le désir immédiat d'expliquer comment tout s'est développé, ce que c'est, et ce que lui (pense-t-il) veut dire ou tente de représenter dans tout cela. Vous allez devoir subir un peu de ce récit, mais je joindrai un simple résumé (du contenu du livre) - ce qui est (peut-être) seulement ce que vous voulez, ce dont vous avez besoin ou ce que vous aurez le temps de lire.?? Pour ce qui est des circonstances, du développement et de la composition, tout a commencé en même temps que moi - mais j'imagine que cela n'a pas grand intérêt pour quiconque à part moi. Je veux dire par là qu'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours porté cela en gestation. Beaucoup d'enfants inventent, ou commencent à inventer des langues imaginaires. Cela a été mon cas dès que j'ai su écrire. Sauf que je n'ai jamais cessé, quoique, bien entendu, en tant que philologue de métier (particulièrement intéressé par l'esthétique linguistique), mes goûts aient évolué, mes connaissances théoriques se soient améliorées, de même (probablement) que mon savoir-faire. Il y maintenant à l'arrière-plan de mes histoires un réseau de langues (dont seule la structure est ébauchée pour la plupart d'entre elles). Mais à ces créatures que j'appelle en anglais, de façon trompeuse, des Elfes, sont associées deux langues apparentées qui sont plus achevées, dont l'Histoire est écrite, et dont les formes (qui représentent deux aspects différents de mon propre goût linguistique) sont déduites scientifiquement d'une origine commune. 
    Mais j'ai nourri ab initio une passion tout aussi fondamentale pour les mythes (non l'allégorie !), pour les contes de fées, et surtout pour les légendes héroïques à la lisière du conte de fées et de l'Histoire - qui sont bien trop peu nombreuses dans le monde (à m'être accessibles) à mon goût. Je n'avais pas encore achevé mes études quand la réflexion et l'expérience me révélèrent que les pôles opposés de la science et du roman ne relevaient pas de goûts divergents mais étaient totalement apparentés. Je suis cependant loin d'être "érudit" en matière de mythe et de conte de fées, car sur ces sujets, j'ai toujours été à la recherche (pour ce que j'en savais) de matériaux, d'éléments d'un certain registre et d'une certaine qualité, et non de simples connaissances. Par ailleurs, et j'espère ici ne pas paraître absurde, j'ai très tôt été attristé par la pauvreté de mon propre pays bien-aimé : il n'avait aucune histoire propre (étroitement liée à sa langue et à son sol), en tous cas pas de la nature que je recherchais et trouvais (comme ingrédient) dans les légendes d'autres contrées. Il y avait les grecques, les celtes, et les romanes, les germaniques, les scandinaves et les finnoises (qui m'ont fortement marqué), mais rien d'anglais, excepté le maigre matériau des chap-books [sortes d'almanachs]. Bien sûr, il y avait, il y a, tout le monde arthurien mais, malgré sa force, il est imparfaitement naturalisé, étant associé avec le sol britannique et non anglais, et il ne venait pas combler le manque que je ressentais. Premièrement, son côté "féérique" est trop extravagant, fantastique, incohérent, répétitif. Ensuite et surtout, il fait partie intégrante de la religion chrétienne et la contient explicitement. 
    Pour des raisons que je ne développerais pas, cela me semble être rédhibitoire. Le mythe et le conte de fées doivent, comme tout art, refléter et contenir en solution des éléments de vérité (ou d'erreur) d'ordre moral et religieux, mais pas explicitement, pas sous la forme connue du monde "réel", primaire. 
    Bien entendu, un projet d'une telle démesure ne s'est pas développé tout d'un coup. Les seules histoires étaient fondamentales. Elles jaillissaient dans mon esprit comme si elles m'avaient été "données", et à mesure qu'elles apparaissaient, séparément, les liens se développaient également. Tâche absorbante, bien que continuellement interrompue (d'autant que, sans même parler des nécessités du quotidien, mon esprit avait tendance à s'envoler vers l'autre pôle pour se consacrer à la linguistique) ; et pourtant j'ai toujours eu le sentiment de rapporter ce qui était déjà "là", quelque part - non d'"inventer". 
    J'ai bien sûr imaginé et même écrit bien d'autres choses (pour mes enfants en particulier). Certaines ont échappé à l'emprise de ce thème qui ramenait tout à lui et se ramifiait [...]. Bilbo le Hobbit, qui possède une existence bien plus essentielle, a été conçu tout à fait indépendamment : je ne savais pas en le commençant qu'il y avait sa place. Mais il s'est avéré être la révélation de la complétude du tout, le mode de sa descente sur terre et de sa fusion dans "l'Histoire". De même que les nobles Légendes du début sont supposées regarder les choses à travers les yeux des Elfes, le récit intermédiaire de Bilbo le Hobbit adopte un point de vue quasiment humain, et le dernier récit les mêle. 
    Je me demande si (même dans le cas où ce serait lisible) vous lirez jamais cela ?? 
    J.R.R. Tolkien

    Source    http://www.oragesdacier.info/

  • Faits et Documents n°361 du 1er au 15 septembre 2013 : “Portrait : Frédéric Haziza”

    Le nouveau numéro de Faits & Documents du 1er au 15 septembre 2013 vient de paraître, avec (entre autres) un portrait du journaliste Frédéric Haziza. Extrait.

    Depuis la fin de l’année 2012, Frédéric Haziza est en guerre ouverte avec Alain Soral, le fondateur d’Égalité & Réconciliation. Avec une accélération cet été et un débat amplifié par Internet. Le 31 juillet, lancement d’une pétition relayée par E&R demandant le renvoi du journaliste de LCP au motif qu’il est en même temps chef du service politique de Radio J. Aussitôt, la classe politique apporte son soutien au journaliste. L’essayiste botuliste Bernard-Henri Lévy lui consacre sa chronique du Point du 8 août. Pour finir, le ministre de l’intérieur Manuel Valls, dans son discours de l’université d’été du PS, appelle à l’interdiction du site d’E&R, y mêlant pêle-mêle l’extrême droite, Dieudonné, l’Œuvre française, etc. Mais qui est donc Frédéric Haziza ?

    Tout a commencé en novembre 2012, lorsque l’attaché de presse de Blanche demande un passage du sociologue Alain Soral sur La Chaîne parlementaire (LCP) dans le cadre de la sortie de son nouvel ouvrage, Chroniques d’avant-guerre. Frédéric Haziza répond par courrier (cf. site d’E&R, 25 novembre 2012) : « Je suis tout à fait ouvert au débat et à la confrontation d’idées. Avec un seul bémol : l’impossibilité pour moi d’offrir quelque tribune que ce soit à ceux qui véhiculent d’une manière ou d’une autre des messages de haine, de violence, de racisme ou d’antisémitisme. Le problème, c’est que la pseudo-littérature d’Alain Soral est tout cela à la fois. Il me semble en outre très difficile d’inviter un antisémite sur le plateau de mon émission, en souvenir de mon grand-père assassiné à Auschwitz par ceux qui, à l’époque, propageaient la même idéologie que ce monsieur. »

    Dans une vidéo du 12 décembre, Soral qualifie Haziza d’« escroc à la Shoah », mettant en doute les circonstances du décès de son grand-père compte tenu de l’origine algérienne de ce dernier (il n’y eut aucune déportation de Juifs français depuis l’Algérie, cf. par exemple article de Jean Laloum, Le Monde juif, janvier 1988). À la suite de divers commentaires, Haziza ne répond pas sur le fond mais porte plainte pour divers commentaires, donc contre X, pour « injure publique à caractère racial ».

    Le 25 juillet, dans le contexte de dissolution successive de divers mouvements nationalistes (L’Œuvre française, Troisième Voie, Jeunesses nationalistes, etc.), Haziza envoie un tweet explicite : « Prochain combat : fermeture du site antisémite négationniste E&R. » Le 31 juillet, lancement d’une pétition, sur le site Change.org, pour demander le renvoi d’Haziza de LCP : « Pour son incompétence, son tribalisme, sa partialité, sa totale agressivité et ses multiples provocations contre ceux qui ne sont pas d’accord avec lui sur le plateau de son émission sur LCP ainsi que sur Twitter. » Averti le jour même, Haziza attribue, à tort, la pétition à Serge Ayoub, fondateur de Troisième Voie et des JNR, qui avait simplement relayé cette pétition. Ce dernier réplique : « Comment oses-tu juger qui doit parler et se taire ici-bas ? Tu insultes des millions de Français qui se sont battus pour la liberté. » Réponse d’Haziza: « Un nazi de ton espèce n’a de leçon de liberté à donner à personne. Ton mouvement a été dissous. Tu n’as plus qu’un droit, celui de te taire. »

    Le 1er août, E&R relaye la pétition. Tout s’emballe. Une bonne partie de la classe politique, de gauche comme de droite, apporte son soutien à Haziza : Claude Bartolone, Jean-François Copé, Harlem Désir, Xavier Bertrand, Bruno Le Roux, Patrick Devedjian, Anne Hidalgo, Frédéric Lefebvre, Yves Jego, Aurélie Filippetti (cette agrégée de lettres et normalienne en profitant pour multiplier les fautes d’orthographe dans ses tweets), etc. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault se fend même d’un message : « Ayez confiance, vous avez beaucoup de gens qui comme moi ne transigeront pas avec ces gens-là. » François Fillon, de son côté, lui a écrit : « Cette pétition est lamentable, vous avez tout mon soutien et mon amitié. »

    L’affaire Haziza est devenue une affaire d’État. Sous les pressions, le site retire la pétition signée par 1 685 personnes en moins de 48 heures. Hostile à la vraie liberté d’expression, Le Canard enchaîné (7 août) y va de sa dénonciation fielleuse : « Comment des vidéos nauséabondes et délirantes, accompagnées de centaines de commentaires qui le sont encore plus, peuvent-elles s’étaler pendant (…)

    Lire la suite : abonnez-vous à Faits & Documents, Lettre d’informations confidentielles d’Emmanuel Ratier – Abonnements France métropolitaine : 78 euros / an. Abonnements étranger et outre mer : 93 euros / an.

    En savoir plus : www.faitsetdocuments.com
    http://fr.novopress.info/141191/faits-et-documents-n361-du-1er-au-15-septembre-2013-portrait-frederic-haziza/#more-141191

  • La bibliothèque de Michel Marmin

    Journaliste, historien du cinéma, scénariste. Critique de cinéma à « Valeurs actuelles » puis au « Figaro . Animateur de la revue « Eléments ». Actuellement rédacteur en chef des encyclopédies Atlas.
    Auteur de « Destin du français » (éditions Alfra Eibel) et, en collaboration avec Philippe d'Hugues, d'une histoire du cinéma français en trois volumes, « Le Cinéma français » (éditions Atlas).
    Co-scénariste de « Pierre et Djemila » de Gérard Blain, film ayant créé des polémiques aussi bien au sein de la gauche que de la droite. Violemment attaqué par « Globe » et « Libération » pour cause de « racisme », défendu avec enthousiasme par Louis Pauwels, Jean Cau... et « L'Humanité ». Prépare actuellement un dictionnaire critique des cinéastes.
    Ma bibliothèque avait besoin d'un énergique nettoyage, et je remercie Jean-Claude Lauret de m’avoir donné l'occasion, mille fois repoussée, de le faire ici. La quarantaine passée, il est quelques livres qui comptent, c'est-à-dire qui sont comme une part de soi lorsqu'on s'est enfin dépouillé de tant de passions inutiles, de tant de plaisirs futiles et de tant de curiosités vaines. Alors, un grand coup de balai pour des centaines et des centaines de petits bouquins dont la légèreté me pèse, dont la facilité me dégoûte ! Seuls m'importent désormais les grands livres, qui posent les grandes questions, la grande question. Car, au fond, une seule se pose réellement, à laquelle un écrivain français a obsessionnellement chevillé tous ses travaux de poète et de penseur, Charles Péguy.
    Que nous dit Péguy, dans Notre jeunesse, dans L'Argent, dans Victor-Marie Comte Hugo ? Qu'il y eut naguère un peuple, une race, une France où le sacré illuminait tous les actes d'une vie humaine, où Dieu ne trouvait pas son logis seulement dans les édifices qui lui étaient consacrés, mais dans les foyers les plus humbles, dans les ateliers les plus modestes et les plus laborieux, et qu'alors ce peuple chantait. Et, nous dit encore Péguy, il cessa un jour de chanter. L'argent avait triomphé, avilissant, dégradant, détruisant tout ce qui faisait la substance de ce peuple, de cette race, de cette France, et Dieu, chassé des foyers, des ateliers (et, bien sûr, des églises), était peut-être mort en exil. Cette dépossession spirituelle, Péguy en découvrait les origines dans le renversement idéologique opéré par Philippe Le Bel, renversement visant à substituer la politique à la mystique, et il en situait moins l'accomplissement en 1789 qu'aux alentours des années 1880.
    Barrés, Péguy et... Pasolini
    En cela, Péguy rejoignait assurément Maurice Barrès qui, dans Les Déracinés, complète heureusement les prodigieuses intuitions du créateur des Cahiers de la Quinzaine par une explication historique et philosophique dont une récente relecture m'a permis de vérifier l'extraordinaire acuité et même, si j'ose dire, l'actualité. Le monde traditionnel, le monde de la tradition, l'argent n'aurait peut-être réussi à l'infecter s'il n'avait été porté, justifié par une pensée universaliste et rationaliste dont Barrés montre de façon saisissante comment elle fut employée dans les lycées de la IIIe République.
    Qui, aujourd'hui, pourrait mieux dire que Barrès et Péguy ? Le mal n'a fait que se répandre, et il ne nous reste guère que la nostalgie de cet ancien monde dont les deux grands écrivains français nous ont dépeint la disparition. Cette nostalgie est d'ailleurs le ferment de quelques-unes des œuvres les plus fortes de notre temps. Parmi celles-ci, je voudrais tout particulièrement distinguer les admirables Ecrits corsaires de Pier Paolo Pasolini, qui sont la chronique déchirante d'un peuple, le peuple italien, dont l'âme gothique s'est abîmée dans ce que le poète et cinéaste appelait si justement l'hédonisme de masse, dont les traditions locales et sociales, si riches, si profondes, si vivantes, si merveilleusement diversifiées, ont été anéanties par l'automobile et la télévision. Pauvre et émouvant Pasolini, qui était retourné au dialecte frioulan de ses pères et mères pour exprimer sa douleur et qui, dans un dernier poème, s'adressait en ces termes à un « jeune fasciste » :
    Dans notre monde, affirme que tu n'es pas un bourgeois, mais un saint ou un soldat (...)
    Porte de tes mains de saint ou de soldat l'intimité du roi, Droite divine qui est en nous, dans notre sommeil (...)
    Hic desinit cantus. Charge-toi de ce fardeau.
    Moi, je ne le peux pas, personne n’en comprendrait le scandale. (...)
    Quand l'argent et la raison sont à l'œuvre, meurent les peuples et les dieux. La mort affreuse, la mort dans l'indignité et l'oubli, nous a été contée dans deux sublimes romans ethnographiques que devrait méditer tout homme capable d'entendre l'appel de Pasolini à la « Droite divine », afin de se représenter ce que pourrait être son propre destin . Les Immémoriaux de Victor Ségalen et La Nuit commence au Cap Horn de Saint-Loup. À un demi-siècle l'un de l'autre, ces romans ont témoigné pour deux peuples - les Polynésiens chez Ségalen, les Indiens de Patagonie chez Saint-Loup - assassinés mentalement, puis physiquement, par un certain « occident », cet « occident » ramboïde dont nous devons absolument préserver ce qui demeure de notre âme française et européenne si nous ne voulons pas nous éteindre tout doucement dans les réserves de Disneyland ou dans les cages de fer du Barnum Circus.
    Un insuccès réconfortant
    Je suis de ceux qui croient qu'il y aura de nouvelles épiphanies. Et c'est la raison pour laquelle je finirai ce bien trop abrupt itinéraire par un roman paru ces derniers mois et dont on est presque soulagé qu'il n'ait recueilli aucun « succès ». Dans Un mirador aragonais de David Mata, la guerre civile espagnole est comme un orage qui lave le paysage de ses impuretés, qui dégage l'horizon et qui, dans une lumière toute neuve, fait apparaître les grandes vérités du monde. Issu d'une lignée immémoriale de paysans aragonais, Manuel, le héros, ne nourrit aucune sympathie particulière à l'endroit des insurgés franquistes. Mais il se défie tout autant des illusions idéologiques de ceux qui, à l'instar de son frère, croient avec une passion naïve que la République établira le bonheur et la concorde parmi les hommes. En fait, Manuel est obsédé par le désenchantement de l'Espagne, que semble avoir abandonnée Dieu et où s'est tue la voix des ancêtres. Et c'est la quête d'une unité rompue, c'est la recherche éperdue d'une réconciliation que raconte David Mata dans ce roman ébloui de bout en bout par la nostalgie des origines et le désir du sacré. Roman religieux par excellence où, dans un style incandescent, l'auteur convoque les vivants et les morts, la terre et le ciel, les hommes et Dieu en une fresque dont la simplicité médiévale ne pouvait que dérouter à une époque où la littérature française a désappris toute espèce de grandeur.
    Et je dirai encore que, très singulièrement péguyste et barrésien, Un mirador aragonais aurait su inspirer à notre cher Pier Paolo Pasolini le grand film « de droite », le grand film de recouvrement dont il eût peut-être fini par nous gratifier si la mort, la mort vorace, ne l'avait arraché à sa tragique destinée.
    National Hebdo du 28 janvier au 3 février 1988