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culture et histoire - Page 1828

  • Jean de Brem

     Jean de BremUne même éthique européenne unit feu Dominique Venner et Jean de Brem (1935-1963). Ce journaliste, ancien lieutenant parachutiste au 2e REP, rejoint l'OAS-Métro dès sa création. Mais déjà il ne voit d'issue que dans l'union étroite des nations européennes. Proche, par les convictions et la spiritualité de Jean Bastien-Thiry, Jean de Brem tombe 37 jours après l'exécution de son ami.

     Jean de BremLe Testament d’un Européen

    [« L'ouvrage, mi-historique, mi-politique, que j'ai voulu rédiger, incite les Européens à revenir au civisme occidental, dénonce le danger russo-asiatique et exalte le passé énergique de l'Europe maîtresse du monde ». Tome 1. L'épopée européenne par un soldat de l'Europe. Tome 2. De la Renaissance aus révolutions qui secouèrent le monde de 1780 à 1945]

    Quelle merveilleuse idée que celle qu’a eue Philippe Randa de rééditer en un volume cet unique ouvrage de Jean de Brem, paru en 2 volumes aux Éditions de la Table Ronde en 1964, un an après le décès, à l’âge de 27 ans de ce brillantissime auteur ! Ce Testament résume notre Histoire depuis l’Antiquité jusqu’au milieu de XXe siècle ! Tous nos jeunes devraient l’avoir dans leur bibliothèque, le lire, et le relire, disons chaque lustre de leur vie. Écrit dans un français digne du Testament politique de Richelieu, facile à lire, Le testament d’un Européen est l’histoire de nos racines, de toutes nos racines !

    La première partie traite de la fabuleuse Antiquité et du merveilleux Moyen Âge « immense fardeau pour nos contemporains dérisoires ». Il faut, en effet, se plonger dans le passé pour comprendre le présent. Il faut voir agir le Bas-Empire et Byzance pour savoir comment meurent les civilisations. Mais Jean de Brem reste, malgré tout, optimiste. « Il faut connaître les campagnes de Léonidas, Scipion, Charles Martel, Maurice de Saxe et Jean Sobieski pour savoir comment on les sauve. Il faut revivre les exploits d’Alexandre, de César, de Charlemagne, de Fernand Cortez et de Bonaparte pour savoir comment on les édifie par l’épée.

    Chers, très chers jeunes gens, laissez Jean de Brem vous plonger dans ce passé, dans notre passé, et vous faire voir, bien mieux que le film Troie (Troy, USA 2004) où le rôle du grand Achille est interprété par le petit Brad Pitt et où le principal héros de la guerre de Troie (1), Ulysse, n’apparaît même pas à l’écran ! Dans cette première partie de son Testament, Jean de Brem vous fait vivre la naissance de l’esprit, en Crète, en Grèce, à Troie ; fait défiler pour vous le panorama de l’âge d’or, vous fera accompagner Alexandre le Grand, notre premier Empereur, jusqu’aux frontière du monde. L’âme existe, elle survivra dans Rome (2). Le dernier siècle avant Jésus-Christ est riche en héros : Caïus Marius, Sylla, Spartacus, Pompée, Cicéron, Jules César. En une trentaine de pages, Jean de Brem résume ce que Colleen McCullough mettra quelque quatre mille pages à nous conter. « Pendant quatre cents ans Rome sera le Monde. Puis l’Orient vivra mille ans de plus et l’Occident à peine quatre-vingt-un ». Jean de Brem vous parle de Constantinople, devenue Byzance mieux en 15 pages que Charles Diehl (3) en 150 pages ! 

    Je pensais que Jacques Heers était le seul grand spécialiste du Moyen Âge ; je ne connaissais pas Jean de Brem. Il évoque cette période, le millénaire chrétien, que je considère comme la plus riche de notre histoire d’une façon parfaite ! Il faut le lire pour comprendre l’extraordinaire essor de l’Europe mystique. Jean de Brem n’a décidément pas son pareil pour nous faire revivre le bouleversement géopolitique, de Novgorod à Santa Fé, le bouleversement intellectuel, de Dante à Gutenberg, le bouleversement économique, de la Hanse à l’Adriatique.

    Puis vint la Renaissance, le temps des capitaines. Renaissance intellectuelle, économique, politique. Puis l’Europe des cousins et la rivalité franco-anglaise. Puis le grand séisme avec ses quatre révolutions : celles de Washington, de Mirabeau, de Bolivar et de Lénine.

    J’aime la façon dont Jean de Brem termine ce Testament d’un Européen qui ne compte pas moins de 640 pages : « Le moment nous paraît d’autant plus propice à une première entente de tous les hommes blancs (comprenant, si possible, les Russes), que le plus « blanc » de ses chefs spirituels -le Souverain Pontife- propose aux Églises chrétiennes le rapprochement que l’on sait. Dieu nous accorde cette grâce ! ».

    Ivan de Duve, Le Libre Journal de la France courtoise n° 409 (2 juin 2007). 

    ◘ Notes :

    • 1 : Lire de Colleen McCullough : Le Cheval de Troie, Livre de Poche.
    • 2 : Lire de Colleen McCullough : Les Maîtres de Rome. Belfond & L’Archipel.
    • 3 : Charles Diehl : Histoire de l’Empire byzantin Éditions du Trident.

     Jean de Brem« Je sens peser sur mes épaules misérables le poids démesuré du plus glorieux des héritages. À moi, qui ne suis rien et qui n’apporte rien, la civilisation fait un cadeau gigantesque : le patrimoine de l’Europe. Il est fait de trésors et de souvenirs. Chacun de nous, je crois, à Londres et à Vienne, à Berlin et à Madrid, à Athènes et à Varsovie, à Rome et à Paris, à Sofia et à Belgrade, doit ressentir le même drame. Chacun de nous est le dernier des Européens. Je suis le prince débile issu d’une lignée de colosses et qui va peut-être clore une race. Je mourrai sans postérité, stérilisé par l’atome ou égorgé par un fanatique. Et mes frères auront le même sort. Des géants nous précèdent, des héros et des savants, des explorateurs de la terre et des explorateurs de l’âme, des César et des Antoine, des monarques et des capitaines, des silhouettes sévères en robe de bure, de belles courtisanes ou des brutes implacables. Tout un cortège de grandes figures, resplendissantes de splendeur et de puissance, se déroule à nos yeux, immense fardeau pour nos contemporains dérisoires. Voici que s’amassent à l’Orient les nuages sinistres de la ruée païenne et barbare. Je vais mourir. Je meurs. Et la race Europe avec moi. Avec nous. Je ne laisserai rien. Depuis cinquante ans j’ai dispersé l’héritage. Et laissé le royaume du ciel en friche. Je n’aurais pas d’héritiers dans ce monde hostile et chaotique. Je ne puis laisser qu’un message : l’histoire, la très belle histoire d’une civilisation mortelle, qui se croyait invincible. Une civilisation pour laquelle des milliards d’hommes ont lutté et vaincu pendant trente siècles. Personne ne sera là pour me lire. Qu’importe. Voici comme un dernier cri de rage et d’amertume : le Testament d'un Européen. »

    « Chaque geste que vous ferez vers une Europe unifiée protègera un peu plus le trésor du monde. Taxez-moi de romantisme, qu’importe ! Pour moi, le trésor du monde, c’est une infante de Vélasquez, un opéra de Wagner ou une cathédrale gothique. C’est un calvaire breton ou une nécropole de Champagne. C’est le Romancero du Cid ou le visage hugolien de "l’enfant grec". C’est un tombeau des Invalides ou le Grand Aigle de Schönbrunn, l’Alcazar de Tolède ou le colisée de Rome, la Tour de Londres ou celle de Galata, le sang de Budapest ou le quadrige orgueilleux de la Porte de Brandebourg devenue le poste frontière de l’Europe mutilée. Pour toutes ces pierres, pour tous ces aigles et pour toutes ces croix, pour la mémoire de l’héroïsme et du génie de nos pères, pour notre terre menacée d’esclavage et le souvenir d’un grand passé, la lutte ne sera jamais vaine. Frêle Geneviève de Paris, patronne de l’Europe, seule contre les hordes mongoles, tu symbolises notre esprit de résistance. Et toi, vainqueur blond au visage de dieu, macédonien aux dix milles fidèles, Alexandre, toi qui conquis le monde oriental avec ta foi et ton épée, dressé contre le destin et le sens de l’Histoire, tu symboliseras peut-être un jour le triomphe de l’Europe impériale. »

    ► Avant-propos de Jean de Brem dans Le testament d’un Européen., 1964.

    http://www.archiveseroe.eu/

  • « Un samouraï d’Occident » : Présentation du livre testament de Dominique Venner

    « Un samouraï d’Occident » : Présentation du livre testament de Dominique Venner
     
     

     

    « Un samouraï d’Occident/ Le bréviaire des insoumis ».

     

    le livre–testament de Dominique Venner, vient de paraître. Il sera présenté mardi 25 juin, de 19h à 21h, à la Librairie Contretemps, 11 rue Cler à Paris VIIe, en présence de l’éditeur, Pierre Guillaume de Roux, et de Clotilde Venner, épouse de Dominique Venner à qui le livre est dédié. Nos lecteurs pourront aussi trouver l’ouvrage dès maintenant à la Librairie Notre-Dame, 21 rue Monge à Paris. En avant-première, voici le texte de présentation écrit pour la quatrième de couverture par Dominique Venner. Polémia reviendra évidemment sur ce livre majeur.

     


     

    Mardi 25 juin 19H – 21H Librairie Contretemps – 41 rue Cler . 75007 PARIS

    Mardi 25 juin 19H – 21H
    Librairie Contretemps – 41 rue Cler . 75007 PARIS

     

    « Nous avons le confort, le savoir, l’opulence. Mais nos villes ne sont plus des villes et nos anciennes patries ne sont plus ce qu’elles étaient. L’excitation des caprices les plus fous fait imploser notre civilité. L’argent est devenu l’étalon exclusif de toute valeur. Sous les apparences de la démocratie, nous ne sommes pas libres.

     

    Les causes remontent loin. Mais l’histoire n’est jamais immobile. Le moment est venu pour les Français et les Européens de se réveiller et de se libérer. Comment ? Certainement pas en replâtrant ce qui nous a conduits où nous sommes. A défaut de posséder une religion à laquelle nous amarrer, nous avons en partage depuis Homère une riche mémoire occultée, dépôt de toutes les valeurs sur lesquelles refonder notre future renaissance.

     

    Devant le vide sous nos pieds, la voracité démente du système financier, les menaces d’un conflit de civilisation sur notre sol, ce « bréviaire » propose de réveiller notre mémoire et d’ouvrir des pistes neuves pour penser, vivre et agir autrement, permettre à chacun de se reconstruire dans la fidélité à des modèles supérieurs. »

     

    Dominique Venner
    12 mai 2013

     

    http://www.polemia.com

     

    Image : Dominique Venner, Un Samouraî d’Occident, éditions Pierre-Guillaume de Roux, 25 juin 2013, 309 pages

     

    Présentation du livre :

     

    Mardi 25 juin 19H – 21H

     

    Librairie Contretemps – 41 rue Cler . 75007

  • Féodalité, Église et chevalerie

    La prodigieuse aventure européenne a son origine dans les remous qui ont agité l'Europe et les pourtours de la Méditerranée autour de l'An Mil (Xe-XIe siècles de notre ère).

    André Larané

    États européens en gestation

    Suite à l'extinction de l'empire romain et de la culture hellénistique, le monde méditerranéen s'était divisé entre trois empires très différents et opposés les uns aux autres :
    – l'empire byzantin, resté très proche du modèle antique,
    – l'empire arabo-musulman, en rupture avec le passé chrétien de l'Occident,
    – l'empire de Charlemagne, vague réminiscence de l'empire romain, marqué par ses racines germaniques et coupé de l'Orient antique du fait de l'invasion arabe.

    Après la mort de Charlemagne, l'empire carolingien sombre très vite dans le chaos. Ses héritiers, divisés et dénués de pouvoir, se montrent inaptes à unir les forces de l'empire pour faire face à une deuxième vague d'invasions barbares.

     Les Normands (ou Vikings) sèment la terreur le long des grands fleuves.

    Ils profitent des désordres qui entourent la fin du règne de Louis le Pieux et des guerres entre ses fils et héritiers, au milieu du IXe siècle.

    Les Sarrasins s'établissent en Sicile et en Provence. Ils poussent des razzias jusqu'à Rome, détruite en 946, et dans... les Vosges. Les Magyars venus de l'Est chevauchent jusqu'à Nîmes.

    Les rois et les empereurs, faute de pouvoir être partout à la fois, délèguent à leurs compagnons (en latin comitis, dont nous avons fait comtes) la surveillance d'une portion du territoire. En échange de ce service, les nobles peuvent jouir des revenus des terres qu'ils ont reçues en dépôt.

    Pour les convaincre de les accompagner à la guerre en cas de besoin, les rois et empereurs carolingiens leur donnent l'assurance que les droits de leurs fils sur leurs terres seraient préservés au cas où ils viendraient à mourir à la guerre. En particulier, le roi Charles le Chauve garantit à ses seigneurs la faculté de léguer leurs terres à leur héritier par le capitulaire de Quierzy-sur-Oise (16 juin 877).

    C'est ainsi qu'émerge une noblesse héréditaire dont la puissance est liée à la richesse terrienne et dont la légitimité repose sur les liens de confiance (feudus en latin, dont nous avons fait féodal) entre supérieur (suzerain) et inférieur (vassal). C'est le triomphe de la féodalité, c'est-à-dire d'un ordre social fondé sur les liens d'homme à homme (et non pas comme dans l'Antiquité ou dans d'autres régions du monde sur l'obéissance à un chef tout-puissant).

    Dans le même temps, des châteaux rustiques mais robustes, en bois, s'élèvent un peu partout sur le territoire. Ils sont construites sur des hauteurs naturelles ou, dans les régions de plaine, sur des monticules artificiels, les «mottes féodales». Ces châteaux sont construits par les comtes, voire par de simples chefs de guerre sortis de la paysannerie, pour protéger les contrées environnantes contre les agresseurs potentiels et en premier lieu les Vikings.

    Énergique et bien armée, protégée derrière ses châteaux forts, la noblesse féodale a finalement raison des envahisseurs. Les Vikings s'installent dans l'estuaire de la Seine en 911 et s'assagissent. Les Hongrois sont arrêtés au Lechfeld en 955 et se stabilisent en Pannonie, dans la plaine du Danube. Les Sarrasins, enfin, sont expulsés de leur repaire de Fraxinetum (La Garde-Freinet), près de Saint-Tropez, en 972.

    La lutte contre les envahisseurs et l'arrêt définitif des invasions débouchent sur des coalitions de grands féodaux. De celles-ci vont sortir des embryons d'États qui vont faire la grandeur de la civilisation européenne.

    La naissance de l'Allemagne peut être datée de 911 avec l'élection du roi Conrad 1er de Franconie ; celle de la France, de 987 avec l'élection, ici aussi, d'un souverain national, Hugues Capet. L'Angleterre forge son identité définitive après la conquête normande et l'accession au trône de Guillaume le Bâtard, en 1066.

    Plus à l'est, le premier roi de Hongrie, Étienne, est couronné par le pape le 15 août 1001 ; un premier État russe émerge timidement autour de Kiev avec l'avènement du grand-prince Iaroslav le Sage, en 1019 ; Boleslav le Grand devient roi de Pologne en 1024... Le christianisme pénètre jusqu'au Danemark, avec la conversion du roi Harald-à-la-Dent-Bleue en 966.

    La chrétienté s'affirme

    Dans les dernières décennies de l'époque carolingienne, la papauté et le clergé séculier (curés et évêques) sont des objets de scandale.

    Un observateur superficiel aurait pu y voir le signe d'un déclin irréversible. Pourtant, après l'An Mil, en l'espace d'un siècle - le XIe -, l'Église catholique va se réformer hardiment sous l'impulsion des abbés de Cluny et des papes, de Grégoire VII à Innocent III.

    Des moines avides de culture redécouvrent la science antique à travers des traductions de l'arabe, à l'image de l'illustre Gerbert d'Aurillac, qui devient pape sous le nom de Sylvestre II.

    Aux XIIe et XIIIe siècles naissent les premières Universités, vouées avant toute chose à l'étude de la théologie et des textes anciens.

    L'Église intervient dans le droit civil en sacralisant le mariage (c'est aux alentours de l'An Mil qu'il est classé parmi les sept sacrements chrétiens) et surtout en interdisant les unions forcées.

     Les femmes ne peuvent plus être mariées sans leur accord explicite et public. C'est un changement d'une profonde signification : il consacre la primauté de l'individu sur le groupe ou le clan.

    À partir du moment où chacun, homme ou femme, devient libre de choisir son conjoint, il apprend à raisonner, décider et agir par lui-même.

    On peut dire que c'est à partir de là que la chrétienté occidentale commence à se démarquer des autres cultures et à prendre son essor.

    D'autre part, à l'opposé de la plupart des autres cultures où les pères reçoivent une «dot» lorsqu'ils livrent leur fille en mariage, le Moyen Âge développe l'usage d'une dot ou d'un trousseau que la future mariée, à l'inverse, apporte avec elle. Cette dot assure à la femme un certain ascendant sur son conjoint.

    L'Église s'immisce aussi dans les liens de vassalité. Elle introduit dans les hommages de vassal à suzerain un serment sur la Bible et des obligations morales. La féodalité devient partie prenante de la chrétienté occidentale.

    Émergence de la chevalerie

    Au temps de Charlemagne et des Carolingiens, les nobles et leurs vassaux pratiquaient la guerre à cheval. Ils bénéficiaient d'une innovation technique : l'étrier emprunté aux barbares Avars vers le VIIe siècle. Cet équipement nouveau donne aux guerriers à cheval une plus grande stabilité et leur permet de frapper leur adversaire avec la lance à l'horizontale. Désormais, grâce à l'étrier, c'est à ces guerriers à cheval, ou «chevaliers», que revient la prépondérance dans les combats.

    D'origine paysanne aussi bien que noble, les chevaliers sont des hommes avant tout assez aisés pour s'offrir le luxe d'un cheval et d'une armure. Ils vivent dans les villes comme dans les campagnes. Ils partagent leur temps entre la guerre, la chasse et les tournois, ces derniers étant parfois plus meurtriers que la guerre elle-même.

    Dès l'An Mil, en France puis dans le reste de l'Europe occidentale, noblesse et chevalerie en viennent rapidement à se confondre. Les nobles adoptent les pratiques guerrières des chevaliers et bon nombre de chevaliers se hissent dans la noblesse. Celle-ci devient héréditaire et prend la forme d'un groupe social fermé. Les seigneurs, par leurs exactions continuelles, empêchent tout fils de paysan d'y accéder et la solidarité familiale préserve tout fils de chevalier d'en être exclu.

    L'Église met au pas les chevaliers et leur transmet ses idéaux de paix et un certain code de l'honneur. Ainsi les chevaliers s'engagent-ils dans la défense de «la veuve et de l'orphelin».

    L'Église encourage aussi les «trêves de Dieu», c'est-à-dire les pauses dans les guerres privées qui mettent régulièrement à feu et à sang les campagnes. Non sans succès, elle atténue ainsi la violence des guerres féodales. L'appel à la croisade, pour secourir les chrétiens d'Orient menacés par l'offensive turque et délivrer le tombeau du Christ, achève de transformer la soldatesque en une milice plus ou moins dévouée à l'Église.

    Voici quelques passages d'un serment de paix établi par l'évêque de Beauvais, Guérin, en 1023-1025, à l'usage des chevaliers :
    Je n'envahirai une église d'aucune façon...
    Je n'attaquerai pas le clerc ou le moine s'ils ne portent pas les armes du monde, ni celui qui marche avec eux sans lance ni bouclier...
    Je ne prendrai pas le boeuf, la vache, le porc, le mouton, l'agneau, la chèvre, l'âne, le fagot qu'il porte, la jument et son poulain non dressé. Je ne saisirai pas le paysan ni la paysanne, les sergents ou les marchands; je ne leur prendrai pas leurs deniers, je ne les contraindrai pas à la rançon; je ne les ruinerai pas, en leur prenant leur avoir sous le prétexte de la guerre de leur seigneur, et je ne les fouetterai pas pour leur enlever leur subsistance...
    Je n'incendierai ni n'abattrai les maisons, à moins que je n'y trouve un chevalier, mon ennemi, ou un voleur; à moins aussi qu'elles ne soient jointes à un château qui soit bien un château...
    Je n'attaquerai pas les femmes nobles, ni ceux qui circuleront avec elles, en l'absence de leur mari, à moins que je ne les trouve commettant quelque méfait contre moi de leur propre mouvement; j'observerai la même attitude envers les veuves et les moniales...(*).

    Le roi de France Saint Louis apparaît au XIIIe siècle, le siècle chrétien par excellence, comme un chevalier modèle, courageux à la guerre, conciliant avec ses ennemis, compatissant envers les humbles, loyal envers ses vassaux... Les codes moraux de la chevalerie, notamment le code de l'honneur et le respect de la parole donnée, ont imprégné les sociétés occidentales jusqu'au XXe siècle, inspirant à la plupart des Européens un respect quasi-inné pour les institutions sociales et les lois.

    L'intériorisation de ces codes moraux a favorisé le développement d'une économie marchande fondée sur la confiance. Elle a contribué à l'épanouissement de la civilisation occidentale, européenne et chrétienne. Sans cette intériorisation, l'ordre social n'aurait pu être maintenu que sous la menace et la contrainte, à un coût très élevé et avec peu de résultats (comme c'est le cas aujourd'hui dans beaucoup de territoires d'Amérique latine, du Moyen-Orient et d'Afrique).

    Avènement de la laïcité

    Malgré son appétit de réformes, la papauté doit très vite reconnaître des limites à ses interventions politiques. L'empereur et le pape s'opposent au cours de la Querelle des Investitures sur la question de savoir à qui revient le droit de nommer les évêques, voire de désigner le pape. Avec, à la clé, les ressources financières colossales dont dispose le clergé (donations des fidèles, dîme...).

    La querelle se solde par un partage des responsabilités entre le pouvoir séculier (l'empereur) et le pouvoir spirituel (l'Église). C'est l'origine de la laïcité, une invention médiévale qui permettra aux Européens de développer leurs talents sans rendre de comptes aux censeurs de l'Église.

    La chrétienté occidentale au XIIIe siècle

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    L'Europe actuelle et une bonne partie de nos moeurs et de nos institutions ont été forgées au coeur du Moyen Âge, dans une époque assombrie par les disettes, les maladies et l'insécurité mais éclairée par la foi et la confiance en l'avenir...

    Bibliographie

    Parmi les livres essentiels sur les origines de l'Europe et l'An Mil, on peut lire avec profit L'An Mil de Georges Duby (Folio-Histoire, Gallimard/Julliard, 1980). C'est en fait un recueil de chroniques de l'époque, classées par thèmes et commentées par l'historien.

    À noter l'essai décapant de Jacques Le Goff : L'Europe est-elle née au Moyen Âge ? (Seuil 2003) et le beau livre de Pierre Riché sur Les Grandeurs de l'an mille (Bartillat, 2001) et les fortes personnalités de cette époque. -

    Élection et hérédité

    L'élection est la règle dans la plupart des communautés médiévales, que ce soit dans les corporations marchandes, dans les villages ou encore chez les guerriers. Les souverains eux-mêmes sont souvent cooptés ou élus par leurs pairs en fonction de leur aptitude au commandement (c'est en particulier le cas des premiers Capétiens, des Carolingiens et des empereurs d'Allemagne).

    L'élection est également la règle dans l'Église, qu'il s'agisse du pape, des évêques ou des abbés. C'est aux monastères qu'il revient en particulier d'avoir inventé la règle démocratique : «Un homme, une voix». Autant dire que le suffrage universel n'a pas jailli du néant au XIXe siècle mais puise ses racines dans les temps les plus «obscurs» du Moyen Âge.

    http://www.herodote.net

  • Quand les socialistes défendaient le peuple…

    Quand les socialistes défendaient le peuple…
    Vous venez de publier Édouard Berth ou le socialisme héroïque. Pourquoi s’intéresser à un homme aussi peu connu ?

    Il est en fait bien connu de tous les historiens des idées, qui le considèrent en général comme le plus fidèle disciple de Georges Sorel, auteur des Réflexions sur la violence et des Illusions du progrès. Édouard Berth (1875-1939) a été l’un des principaux théoriciens du syndicalisme révolutionnaire, c’est-à-dire de cette branche du mouvement ouvrier qui, estimant que la classe ouvrière ne pouvait compter que sur elle-même pour instaurer la « société des producteurs », n’avait qu’hostilité pour les partis politiques et donnait la priorité à « l’action directe » (soit l’action sur les lieux de travail) développée par les syndicats. Ce sont les représentants les plus actifs de cette tendance révolutionnaire, Victor Griffuelhes et Émile Pouget, qui parvinrent, en octobre 1906, à faire adopter par la CGT la célèbre Charte d’Amiens que l’on considère aujourd’hui comme l’acte fondateur du syndicalisme français. Berth eut, par ailleurs, un itinéraire extrêmement original puisque, sans jamais abandonner ses convictions, il participa, à la veille de la Première Guerre mondiale, à l’aventure du Cercle Proudhon, où se rencontrèrent maurrassiens et syndicalistes révolutionnaires, puis s’enthousiasma vers 1920 pour la révolution russe, au point de collaborer régulièrement à la revue Clarté, fondée par Henri Barbusse. Revenu de son léninisme, il collabora jusqu’à sa mort à La Révolution prolétarienne de Pierre Monatte.

    Ce qui frappe, c’est aussi le contraste entre socialisme d’antan, tout entier voué à la défense de la classe ouvrière, et Parti socialiste actuel. Ce PS est-il encore socialiste ?

    En janvier 1905, le « règlement » de la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) – Parti socialiste de l’époque – se présentait comme un « parti de classe qui a pour but de socialiser les moyens de production et d’échange, c’est-à-dire de transformer la société capitaliste en société collectiviste, et pour moyen l’organisation économique et politique du prolétariat ». Allez donc demander aujourd’hui aux travailleurs de PSA, de Florange ou d’ArcelorMittal ce qu’ils pensent du « socialisme » de Hollande !

    Qu’un dirigeant du PS, en l’occurrence Dominique Strauss-Kahn, ait pu être appelé à la direction du Fonds monétaire international (FMI) pour y mettre en œuvre la même politique que pratique aujourd’hui Christine Lagarde était déjà tout un symbole. Et maintenant ? Ni le mariage homosexuel, ni la légalisation du cannabis, ni la lutte pour la parité (sauf dans le mariage !), ni l’immigration incontrôlée, ni l’abolition des frontières, ni même la défense des « droits de l’homme » (dont Marx avait fait une critique impitoyable) ne sont évidemment des mesures « socialistes ». Ce sont des mesures libérales, censées répondre aux caprices et aux désirs individuels. Devenu un parti social-libéral – de plus en plus libéral et de moins en moins social –, le PS ne conçoit plus la société que comme une addition d’individus. C’est pour cela que le gouvernement actuel, privilégiant le sociétal au détriment du social, a choisi de faire diversion en cachant les cinq millions de chômeurs derrière le mariage pour tous.

    Le bilan social-défaitiste de François Hollande est évident dans tous les domaines. De l’abandon de toute réforme fiscale d’envergure à l’absence de politique industrielle, de la révision du Code du travail dans le sens exigé par le MEDEF au chantage à l’emploi pour faire baisser les salaires – tandis que ceux des grands patrons ne seront finalement pas « encadrés » –, sans oublier la loi sur la « sécurisation de l’emploi » (sic), qui a signé l’arrêt de mort du contrat à durée indéterminée (CDI), chaque jour qui passe administre la preuve de la totale soumission de François Hollande aux exigences de la finance.

    Rallié depuis au moins trente ans au système de l’argent, le PS est devenu un parti de fonctionnaires, de technocrates et de bobos ayant oublié le socialisme depuis belle lurette et ne s’intéressant qu’au « pourtoussisme », aux interventions « humanitaires » et à la défense des « victimes » sur le mode émotionnel et lacrymal. Ce n’est donc pas sur ses dirigeants qu’il faut compter pour expliquer que la crise actuelle est d’abord une crise du mode de production capitaliste, c’est-à-dire une crise généralisée de la logique de valorisation du capital, et moins encore pour tenter d’y remédier.

    Comment expliquer cette évolution ? Passer d’un Édouard Berth à un DSK…

    Ce qu’on appelle la « gauche » est né en France, à l’époque de l’affaire Dreyfus, de la fusion de deux courants totalement différents : une aspiration à la justice sociale portée par le mouvement ouvrier et une philosophie du progrès héritée des Lumières, que Sorel a justement définie comme fondamentalement bourgeoise. Le problème est que l’idéologie du progrès n’a que méfiance pour ce que Pasolini appelait la « force révolutionnaire du passé ». Or, le socialisme originel, s’il s’opposait bien entendu aux hiérarchies d’Ancien Régime, n’entendait nullement abolir les solidarités organiques traditionnelles ni s’attaquer aux fondements communautaires du lien social. Il contestait en revanche hautement l’idée libérale selon laquelle le marché, la logique de l’intérêt et le droit procédural suffiraient à faire tenir ensemble une société.

    Dès les années 1980, la gauche, sous couvert de se « moderniser », a commencé à s’adapter aux modèles libéraux. Elle a, de ce fait, abandonné les idéaux du socialisme. Il lui reste la métaphysique du progrès, qu’elle partage avec la droite libérale. Dans ces conditions, le libéralisme sociétal de la gauche rejoint tout naturellement le libéralisme économique de la droite. Être de gauche, désormais, c’est adhérer à la logique de « l’antiracisme » et de la « lutte-contre-toutes-les-discriminations » pour masquer le fait que l’on a cessé d’être anticapitaliste.

    Édouard Berth se faisait une idée « sublime » de la classe ouvrière, appelée selon lui à détruire le capitalisme bourgeois en reprenant à son compte les valeurs héroïques de l’Antiquité. Le moins qu’on puisse dire, c’est que la gauche actuelle n’a pas le même rapport au peuple…

    Le peuple et la gauche n’ont jamais été des notions équivalentes, comme on l’a vu lors des journées de juin 1848 et de la Commune de 1871, lorsque la gauche bourgeoise faisait tirer sur le peuple. Lisez le livre de Bertrand Rothé récemment paru aux Éditions du Seuil, De l’abandon au mépris, sous-titré Comment le PS a tourné le dos à la classe ouvrière. Le mot de mépris n’est pas exagéré. L’auteur explique très bien comment les élites du PS ont abandonné les ouvriers au nom de la modernité, et parfois aussi de la « préférence étrangère ». Éric Zemmour résume parfaitement la situation quand il écrit que « la gauche se croit aujourd’hui antilibérale alors que son obsession progressiste en fait la meilleure servante du marché », tandis que la droite s’imagine « défendre les valeurs traditionnelles alors que le marché, qu’elle admire, détruit ce qu’elle est censée défendre ». Le grand clivage actuel n’est plus celui qui oppose la droite et la gauche, mais celui qui oppose des classes populaires encore « territorialisées » à une nouvelle classe globalisée, engendrée elle-même par un néocapitalisme financiarisé et de plus en plus déterritorialisé. Cette nouvelle classe s’est formée sous l’effet d’une intensification des mobilités dans un climat marqué par la déréglementation des marchés et des innovations technologiques rétrécissant l’espace et le temps. Face à elle, la frustration des classes populaires, et celle des classes moyennes menacées de déclassement, pourrait bien devenir le moteur d’une nouvelle lutte des classes.

  • Après les manifs pour tous, quelle suite donner à la mobilisation ? – Débat le 24 juin à Paris

    Après les manifs pour tous, quelle suite donner à la mobilisation ? – Débat le 24 juin à Paris

    19/06/2013 – 18H30
    PARIS (NOVOpress) –
    Le 24 juin à 19h30 à Paris aura lieu un débat en présence de Béatrice Bourges, Gabrielle Cluzel et Renaud Camus, animé par Robert Ménard, sur la suite à donner à la mobilisation après les manifs pour tous.

    Avec :

    - Béatrice Bourges, Porte-parole du Printemps Français
    - Renaud Camus, écrivain et Président du Parti de l’In-nocence
    - Gabrielle Cluzel, éditorialiste à Boulevard Voltaire et auteur de “Méfiez-vous de la France bien élevée !” paru aux éditions mordicus.

    Ce débat aura lieu à l’adresse : Le Carré – 1 rue du Général Beuret, 75015 Paris.

    Pour y assister, Robert Ménard (Boulevard Voltaire) demande d’envoyer un courriel à lundi@bvoltaire.fr , en indiquant : « Je serai présent le lundi 24 juin » puis, votre nom et le nombre de places que vous souhaitez réserver (maximum 4 places par personne.)

    http://fr.novopress.info/

  • En 1945, pour les GI, la France était «un gigantesque bordel» où l'on pouvait violer les femmes

    Des soldats américains qui ont libéré la France en 1945, la mémoire collective n'a retenu que des souvenirs teintés de mélancolie; la saveur des chewing-gums ou de la première gorgée de Coca-Cola, le satiné des bas en nylon, les mots doux susurrés à l'oreille des jeunes filles avec un accent délicieusement étranger... Ces images d'Epinal cachent pourtant une réalité bien sombre, que l'historienne américaine Mary Louise Roberts révèle dans son nouveau livre What soldiers do, rapporte le quotidien allemand Die Welt.

    L'armée américaine faisait miroiter un paradis terrestre à ses soldats pendant la Seconde Guerre mondiale, leur promettant que leur courage serait récompensé en nature par de lascives jeunes femmes une fois débarqués en France, au pire contre de l'argent:

    «Les prix pour la “marchandise moyenne”, c'est de cette façon que le journal des GI Panther Tracks menait l'enquête à l'époque, démarraient à 150 francs; pour les services de femmes particulièrement capricieuses et de toute beauté, il fallait s'acquitter de 600 francs. Les Françaises étaient négociées entre soldats américains en tant que “cold cuts”: «tranche» –des morceaux de viande vivants, plus ou moins chers.»

    Le journal de l'Armée américaine, Stars and Stripes, expliquait aux GI comment prononcer des phrases telles que «Tu es belle!» ou «Est-ce que tes parents sont à la maison?», tandis que le magazine Life présentait à l'époque la France comme «un gigantesque bordel dans lequel [vivaient] 40 millions d'hédonistes».

    Comme l'explique Die Welt, les soldats américains sont vite passés aux yeux des Français du statut de libérateurs à celui d'occupants:

    «Les Américains sont devenus encombrants lorsque leur argent, leurs bas en nylon et leurs cigarettes ne suffisaient plus à faire oublier l'humiliation d'être à nouveau livrés au bon vouloir d'un vainqueur.»

    De nombreux viols ont été commis. Comme le rapporte le quotidien américain The New York Times, qui consacre lui aussi un article à ce sujet toujours tabou aux Etats-Unis, le maire du Havre, à l'époque, s'était plaint auprès de l'armée américaine du comportement des soldats, dénonçant «un régime de terreur», «imposé par des bandits en uniforme».

    Des révélations qui ternissent une fois de plus la réputation des soldats de l'armée américaine, aujourd'hui au cœur d'un scandale depuis qu'un rapport du Pentagone a révélé que 26.000 militaires avaient été victimes d'un «contact sexuel non sollicité» en 2012. Car, comme le rappelle Atina Grossmann, auteure de Jews, Germans and Allies: Close Encounters in Occupied Germany, l'Histoire n'a retenu qu'une image très valeureuse des alliés américains:

    «L'histoire standard, c'est que les Soviétiques étaient les violeurs, les Américains étaient les fraterniseurs et les Britanniques étaient les gentlemen.»

    http://www.slate.fr

  • L ‘exception culturelle c’est (aussi) défendre son peuple

    Le 26 mai  1946, deux figures de la  gauche européiste (déjà)  en gestation, Léon Blum et Jean Monnet, signaient une convention  avec le secrétaire d’Etat des Etats-Unis James F. Byrnes, connu sous le nom d’ « accord Blum-Byrnes ». En contrepartie des milliards de dollars d’aides pour la reconstruction de la France (largement  détruite pas les bombardements anglo- américains….)  ledit accord ouvrait en grand  les portes de nos salles de cinéma aux films américains trois semaines par mois. Washington y voyait, avec lucidité,  un moyen d’imposer l’american way of life dans notre pays, son hégémonie politico-culturelle, de contrer l’influence communiste sur les esprits. L’industrie du cinéma yankee –car c’est bel et bien avant tout  une industrie outre-Atlantique…-  se voyait nettement favorisée  par l’exportation massive de sa production pléthorique, déjà amortie par sa diffusion  aux Etats-Unis.

    La levée de boucliers contre cette trahison du cinéma français par  les sociaux-démocrates  fut énergique. La manifestation parisienne du   4 janvier 1948 contre l’accord Blum-Byrnes rassembla plus de dix  mille personnes,  avec aux premières loges la fédération CGT du cinéma  à laquelle appartenait alors le très grand cinéaste  et futur député européen FN Claude Autant-Lara, mais aussi des réalisateurs comme Yves Allégret,  Jacques Becker, Louis Daquin, Jean Grémillon,  les acteurs Jean Marais, Simone Signoret, Madeleine Sologne, Raymond Bussières…

    Cette réaction fut salutaire puisque  les  accords Blum-Byrnes furent renégociés  en septembre 1948 (accords de Paris), et que cette fronde  engendra  le vote de la première loi d’aide au cinéma français grâce à laquelle il  retrouvera dès 1949 son niveau d’avant-guerre.

    Une preuve que  la soumission à l’impérialisme  économique ou culturel n’est pas une fatalité, même s’il y a aussi  beaucoup à dire sur la qualité de notre cinéma français et comme nous l’avons souvent souligné ici, sur les tropismes et les inclinaisons de la Commission d’avance  sur recettes par exemple…

    Aujourd’hui,  les  héritiers de MM.  Blum et Monnet crient  au scandale au motif que José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, a dénoncé la volonté du gouvernement français (mais aussi de  la majorité des ministres de la Culture européens)  que la culture soit exclue du traité de libre-échange UE-Etats-Unis  (Grand marché transatlantique). La France a finalement   remporté gain de cause vendredi.

    Lundi, dans un entretien  à l’International Herald Tribune, M. Barroso, débitant son crédo de parfait petit mondialiste soumis à l’Empire,   a ainsi déclaré que « Certains (de ceux qui défendent l’exception culturelle) disent être de gauche mais ils sont en fait extrêmement réactionnaires ». Selon lui, les défenseurs de l’exception culturelle « ne comprennent pas les bénéfices qu’apporte la globalisation de la culture, pour élargir nos perspectives et avoir le sentiment d’appartenir à la même humanité » (sic).

     François Hollande a réagi peu après, aux propos de José Manuel Barroso : « je ne veux pas croire  que le président de la Commission européenne ait pu tenir des propos sur la France qui seraient ainsi formulés, pas même sur les artistes qui se seraient exprimés », a-t-il  déclaré.

    Réactionnaire ; c’est à dire  en propre,  vouloir  réagir, se battre, ne pas abdiquer, refuser le déclin et la décadence,  un mot particulièrement choquant aux oreilles du  ministre de la culture Aurélie Filippetti  pour qui « ces propos (de M. Barroso)  sont absolument consternants. Ils sont inacceptables ». « Certains nous ont traité de réactionnaires. Ceux qui ont traité la France de réactionnaire devraient se souvenir que la France n’était pas seule dans ce combat. Notre position, elle n’est pas défensive, elle n’est pas conservatrice et encore moins réactionnaire, c’est une position résolument moderne .»

    Être moderne, le mot magique ! Cette réaction, même si le mot blesse les chastes oreilles socialistes, s’explique aussi plus benoitement  par la volonté du pouvoir de ne pas se mettre à dos les acteurs d’un  microcosme culturel qui reste encore majoritairement un des  (rares) soutiens de la gauche au pouvoir.

     Bruno Gollnisch  rappelait le 28 mai  au parlement européen, que   ce Grand marché transatlantique n’a «  aucune  urgence ni nécessité absolue ».   « Sauf peut-être les espoirs de récompense de M. Barroso qui lorgne, dit-on, sur le secrétariat général de l’OTAN ou de l’ONU. »

    Car « l’enjeu de cet accord est la soumission de l’Europe, le maintien du leadership américain mondial contre la Chine et la primauté du droit commercial sur tout autre ». Notamment  nous l’avons vu  dans le domaine de la « culture »,  certes mot-valise, terme fourre-tout  bien galvaudé,  pour y inclure aujourd’hui  par un incroyable glissement sémantique, par démagogie ou  confusion, ce qui devrait ressortir du simple « divertissement ».

    Constatons qu’au-delà de petits sursauts conjoncturels,  droite et gauche au pouvoir   communient dans le même atlantisme culturel.  C’est l’Academicien et philosphe  Michel Serre et non pas Bruno Gollnisch, Marine ou Jean-Marie Le Pen, qui a relevé qu’il  y a plus de panneaux et d’enseignes en anglais à Paris de nos jours, qu’il n’y en avait dans la langue de Goethe  du temps de l’occupation allemande.

    Le  projet de loi sur l’enseignement supérieur et la recherche (ESR), défendu par le  ministre Genevieve Fioraso  -voir notre article en date du 7 mars-  illustre cette soumission, tout  autant que la promulgation  du mariage gay d’obédience californienne, ou notre soutien aux islamistes en Syrie dans les pas du progrès et   des voeux du Nouvel ordre mondial…

     L’exception culturelle c’est aussi défendre la survie du  peuple qui en est le support et en assure la transmission affirme Bruno Gollnisch.  Or , à titre d’exemple, UMP et PS s’accommodent parfaitement  que comme à Bruxelles, Milan, en  Angleterre, Mohammed ait été  dans le Gard en 2012, comme c’est le cas depuis longtemps en   Seine-Saint-Denis et dans les  Bouches-du-Rhône, le prénom masculin le plus donné, à égalité avec  Hugo . «  Je suis tombé dans le caniveau c’est le faute à Rousseau, le nez par terre c’est la faute à Voltaire… »

    http://www.gollnisch.com

  • 5ème Camp-école nationaliste de Jeune Nation

     

    Jeune nation organise la cinquième édition de son camp-école nationaliste, du 10 au 14 juillet 2013. Il est ouvert à tous et à toutes, sans condition d’âge ou de capacités physiques et sportives. Tout Français nationaliste peut s’inscrire, le principal étant de participer avec volonté, bonne humeur et dans un esprit de franche camaraderie.
     
    Comme depuis trois ans maintenant le camp est ouvert aux familles. Il débutera le mercredi 10 juillet à 7 heures et se clôturera le dimanche 14 juillet à 17h. Pour ceux qui en ont la possibilité, il faut prévoir une arrivée le mardi soir et un accueil est mis en place dès le lundi. Le camp sera placé sous la haute figure du Colonel Bastien-Thiry. Afin de permettre la participation de tous et de toutes, une zone famille est aménagée sur la zone du camp et des activités spécifiques s’adressant aux mères et aux enfants sont prévues. Il y aura aussi la possibilité de loger en gîte rural mais il faut prévoir la prise en charge financière.
     
    Le dimanche 14 juillet, le camp ouvre ses portes pour une journée champêtre autour d’un grand banquet pendant lequel interviendront de nombreux orateurs nationalistes. Des stands de livres, de maillots, d’articles de propagande seront disponibles à la vente.