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culture et histoire - Page 1831

  • Le laïcisme d'État contre la liberté religieuse

     

    Flourens-couvEntre le laïcisme et la véritable laïcité, d’abord, il existe beaucoup plus qu’une nuance, car le laïcisme foule aux pieds la liberté religieuse.

    En ce mois de juin 2013 à Rome, le pape pouvait ainsi réaffirmer : « le principe de laïcité qui gouverne les relations entre l’État français et les différentes confessions religieuses ne doit pas signifier en soi une hostilité à la réalité religieuse, ou une exclusion des religions du champ social et des débats qui l’animent. »

    Quelle meilleure introduction au livre d’Émile Flourens ? (1)⇓

    Ce petit volume répond, en effet, à un certain nombre de légendes. Et l’auteur y développe, de manière souvent prophétique, tout ce que les défenseurs de la liberté religieuse considéraient à l’époque comme inacceptable dans la loi de séparation de 1905 et dans la loi sur l’exercice public des cultes de 1907.

    La crise appelée en France « séparation de l’Église et de l’État » est supposée avoir été durablement résolue par le vote de la loi de 1905 : on la présente aujourd’hui comme irénique, bienfaisante, réconciliatrice et pratiquement intangible.

    On entend dire également qu’il conviendrait de ne jamais la modifier. En un siècle, cependant, elle a subi de nombreuses transformations. Le lecteur pourra vérifier en consultant le texte et ses modifications.

    Ce document fut produit par la volonté unilatérale des gouvernements radicaux-socialistes appuyés sur la majorité de 1902. On le présente comme l’acte de naissance consensuel d’une république laïque. Cette épithète figurait dans l’article 1er de la constitution de 1946, recopié textuellement en 1958. Entouré des qualificatifs, tout aussi généralistes, de « démocratique » et de « social », précédé d’une affirmation « d’indivisibilité » il ne veut pas dire grand-chose sinon des vœux pieux.

    Aujourd’hui, l’actualité du dossier ne devrait échapper à personne. On pourrait presque parler de son urgence.

    C’est en effet au nom de cette laïcité factice que la plupart de nos politiques entendent combattre l’islamisme. Confrontés à ses formes les plus extrêmes, les Occidentaux ne veulent pas considérer le phénomène d’ensemble.

    D’un article publié par Nouvelles de France le 13 juin 2013, l’auteur déplorait « qu’en France, les catholiques se retrouvent souvent prisonniers de l’ornière 'séparation de l’Église et de l’État', et peinent à se défendre du caractère apolitique de leurs combats. »

    Certes, un tel complexe ne risque pas d’atteindre les militants de la prédication mahométane. Au regard de celle-ci l’idée d’une coupure entre le spirituel et le temporel ne peut même pas s’inscrire dans les distinctions opérées en occident par l’héritage scolastique du moyen âge.

    Le mot « laïcité » lui-même ne figure pas dans la loi de 1905 et on ne peut pas dire qu’il aurait jamais reçu une définition vraiment intangible.

    Les étudiants en Droit apprenaient autrefois religieusement, si l’on ose dire, l’arrêt abbé Bouteyre du Conseil d’État en date du 10 mai 1912. Au nom de la « laïcité », – de l’enseignement – le ministre de l’instruction publique pouvait refuser d’admettre un prêtre catholique à concourir à l’agrégation de philosophie. On l’étendit à toutes les fonctions publiques. Les ministres d’alors, les Viviani, Briand et Clemenceau allaient tous diriger le pays pendant la Première guerre mondiale. Le même laïcisme leur commanda d’imposer aux prêtres, moines et séminaristes des obligations militaires que, dans les pays civilisés, on jugeait jusqu’alors contraires à leur état.

    Devant la Commission des lois, le 29 mai, Mme Colette Capdevielle députée PS des Pyrénées-Atlantiques ira, quant à elle, jusqu’à parler d’un « dogme de la laïcité ». En tant que tel ce dogme n’a jamais été vraiment défini et il ne saurait l’être, pas plus d’ailleurs que le fameux, mais mystérieux pacte républicain, que personne n’a jamais lu ni jamais signé, mais que l’on présente si couramment pour un ciment de notre société.

    Dans la pratique les « bouffeurs de curés » et autres héritiers du « petit père Combes » savent à quoi s’en tenir. Ils n’ont jamais désarmé, dans leur « laïcisme » acharné à détruire les racines chrétiennes de l’Europe.

    On a récemment débattu dans les instances parlementaires d’une proposition de loi n° 998, déposée par l’UMP et qui souhaite étendre la laïcité aux entreprises et aux associations. Le représentant de la Conférence des évêques de France s’est inquiété du fait que la proposition de loi constituerait « une nouvelle étape de la laïcisation de la société française. Celle-ci conduirait à ce que l’expression religieuse se trouve confinée dans la seule sphère privée, sans possibilité d’expression publique. «

    Imaginant endiguer la poussée islamique, ce sont l’ensemble des forces politiques françaises qui surenchérissent sur un thème qui autrefois appartenait essentiellement aux partis de gauche. Parmi les députés, le discord entre UMP et parti socialiste portait sur l’intensité et sur l’opportunité des mesures, à peine sur la méthode. Proposées en l’occurrence par la droite, elles s’exposaient aux critiques des socialistes et des écologistes. Mais les représentants de la majorité gouvernementale leur reprochaient surtout de faire double emploi, concurrence déloyale, avec la création d’un Observatoire de la laïcité le 8 avril où l’opposition est représentée par 2 (deux) membres sur 23. M. Gilbert Collard est allé encore plus loin, – dans le même sens : « il faut pacifier ce pays, a-t-il dit, et le seul moyen, c’est de demander aux cornettes, aux voiles et aux croix de ne plus s’exhiber, de manière que nous puissions vivre ensemble. » Le déplacement de la cible des mesures laïcistes et le changement de nature de celle-ci, passant du catholicisme à l’islamisme, n’est pas évoqué.

    Émile Flourens s’engage ici courageusement dans la lutte contre les diverses étapes de la législation laïciste.

    La loi de séparation fut adoptée par la chambre du Bloc des gauches victorieux lors des élections législatives de 1902. Elle avait été préparée par la loi de 1901 sur les associations dans le moule desquelles on prétendait enfermer l’Église, les congrégations et la vie des diocèses et paroisses.

    L’Église ne capitula pas : face au caractère liberticide des mesures adoptées en 1905 et 1907, qui allaient si largement contribuer à la déchristianisation du pays, le Pontife romain répondit par trois encycliques, publiées de février 1906 à janvier 1907 : Vehementer Nos, Gravissimo et Une fois encore qui, toutes, récusent la législation laïciste spoliatrice et persécutrice.

    La grande guerre passa. Ce n’est qu’en 1924, par l’encyclique Maximam gravissimamque de Pie XI, qu’un compromis bancal régularisa les associations diocésaines, créées pour résister à une loi inique.

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/

    Apostilles

    1. cf. Le Laïcisme contre la liberté par Émile Flourens.
  • Une aube nouvelle se lève aujourd’hui en France

    Nous avions publié l'appel d'Aymeric Chauprade à Moscou. Voici le texte prononcé par Fabrice Sorlin, qui emmenait cette délégation française à la Douma le 13 juin :

    "[...] Ainsi que vous avez pu le constater aux travers des différentes interventions précédentes, mais aussi, au travers du regard critique que vous avez pu porter sur les informations rapportées par la presse, une aube nouvelle se lève aujourd’hui en France.

    Le peuple de France, que l’on croyait endormi par des années de torpeur, que l’on croyait ramolli par le relativisme moral, l’individualisme et le matérialisme, s’est aujourd’hui réveillé. Et ce réveil en masse, contre toute attente, ne s’est pas fait autour des problèmes économiques et sociaux qui secouent notre pays depuis des années déjà. NON ! Ce réveil s’est fait, autour des valeurs morales, des valeurs familiales, des valeurs fondamentales.

    Qui aurait pu penser, il y a quelques mois encore, que des dizaines et des dizaines de milliers de jeunes, pour la plupart âgés de 15 à 25 ans, sans aucun passé politique, partisan ou militant, se lèveraient en masse, pour accompagner cette lame de fond ?

    Qui aurait pu imaginer, que ces mêmes jeunes, célibataires et sans enfants pour la plupart, se mobiliseraient pour défendre, non pas leurs petits intérêts égoïstes, ou leurs privilèges individuels, mais le sort du devenir des enfants des autres et des générations futures, la perenisation de la filliation, la sauvegarde de la société, l’avenir de la Civilisation ?

    Evidemment personne ! Mais c’était sans compter, sur les ressources inépuisables d’une France héritière de 1500 ans d’Histoire. Car c’est au travers de ce peuple, que vit l’âme de la France éternelle. L’âme de nos bâtisseurs de cathédrales et de nos rois, l’âme de Sainte Jeanne d’Arc (Sainte patronne de la France) et de Saint Benoît (Saint Patron de l’Europe), l’âme du grand Général de Gaulle. Et c’est dans le creuset de la religion Catholique, que cette flamme, présente dans l’âme de cette France profonde, a su rester allumée, malgré les vents et les marées de la laïcisation forcée de notre pays. 

    Le retour de la France Réelle au premier plan de la société française aujourd’hui, n’est évidemment pas sans rappeler le retour de la Russie Réelle hier, après la chute de l’union soviétique, vous permettant de devenir ce que vous êtes.

    Chers amis, je vous le dis ! Le peuple de France aujourd’hui dans la rue pour défendre les valeurs fondamentales, vous regarde avec beaucoup d’attention. Car dans l’Histoire, si la France a souvent joué le rôle d’éveilleur de consciences, la Russie quant à elle, a toujours joué celui de protecteur des nations européennes.

    Pour ne retenir que 2 exemples, souvenons nous d’abord, des hordes mongoles de Gengis Khân, que vous avez combattues au 13è siècle, protégeant ainsi l’Europe de leurs invasions. Mais rappelons-nous surtout le XX°siècle, où vous avez été une nouvelle fois le bouclier, mais aussi le glaive de l’Europe, en écrasant le fascisme qui déferlait alors sur elle. Payant pour cela, le prix du tribut humain le plus cher, qu’aucune nation n’ait jamais payé (plus de 25 millions de morts).

    Mais votre rôle ne s’arrête pas là. Car si les temps ont changé, un autre danger guette aujourd’hui la France et l’Europe. Celui de la perte des repères, de la perte des valeurs traditionnelles. En bref, celui du suicide de notre Civilisation. Par les choix courageux que vous faites depuis des années déjà, vous êtes devenus, sans le savoir peut-être, la nation porte-drapeaux de la défense des valeurs fondamentales et de la famille. Vous êtes devenus, pour cette majorité de Français qui se lève, le modèle civilisationnel à suivre pour la société française. Pour paraphraser le Pape Jean-Paul II, je dirais que vous êtes l’exemple même du modèle de la Culture de vie contre le modèle de la Culture de mort, dans laquelle sombre, non seulement notre pays, mais l’Europe toute entière.

    Ce n’est pas un hasard, si les médias alternatifs français qui soutiennent cet élan populaire, parlent si souvent de la Russie pour y décrire ce que vous faites. Ce n’est pas un hasard non plus, si les manifestants, plutôt hostiles dans leur ensemble à la presse mainstream française, qui amalgame, calomnise et minimise leur élan, font en revanche un accueil triomphal aux journalistes des médias russes qui viennent couvrir l’événement.

    Ce n’est pas un hasard enfin, si le Patriarche de Moscou, a communiqué au secrétariat général du Conseil de l’Europe, que l’Eglise Orthodoxe russe, était très émue par la résistance de millions de Français, au projet de loi légalisant le mariage entre personnes de même sexe.

    Vous le savez, les relations entre nos deux pays ne datent pas d’hier. Notre histoire commune est pluriséculaire : lorsqu’au XI° siècle, une fille de Russie, Anne de Kiev, monta sur le trône de France par son mariage avec Henri I°, elle ne se doutait pas qu’elle ouvrait le premier chapitre de l’histoire Franco-Russe, à, laquelle le fougueux Pierre le Grand et la grande Catherine II ajouteraient, parmi tant d’autres, les plus belles lignes.

    Et de cette amitié houleuse parfois, mais toujours fidèle, nous retenons spécialement la Fraternité d’armes, qui a uni nos deux pays lors des grandes guerres mondiales : l’épopée fantastique de Normandie Niemen ou encore la présence courageuse et remarquée de citoyens russes dans les rangs de la Résistance Française, episodes d’histoire qui ont scellé à jamais, les relations de nos deux pays.

    A cette dimension historique et politique, se greffe bien évidemment l’aspect spirituel de nos deux religions, qui malgré leurs différences, nous unissent plus qu’elles nous séparent. Le destin de nos deux Patries, qu’on le veuille ou non, est donc intimement lié. Et les relations entre nos pays, ont souvent joué un rôle majeur sur le climat européen et mondial.

    Alors, malgré la diabolisation odieuse, les amalgames honteux, les mensonges infâmes dont ces millions et ces millions de français qui représentent le peuple de France, sont continuellement victime dans la presse française, malgré les nombreuses et intenses pressions que vous subissez vous aussi, continuons à élever nos voix et rassemblons nous contre l’idéologie mortifère et la dictature des lobbies minoritaires.

    Car c’est en créant l’union, autour des valeurs traditionnelles qui nous sont chères, que vivra l’Europe que nous aimons."

    Michel Janva http://lesalonbeige.blogs.com

  • La Maison de la Terreur, repaire des totalitarismes

    À Budapest, la Maison de la Terreur rappelle aux visiteurs comment et pourquoi s'instaure un totalitarisme. À méditer...
    Le visiteur français qui parcourt aujourd'hui les rues de Budapest, admire les mosaïques de la basilique Saint-Etienne ou se détend aux bains Széchenyi, oublierait presque - n'était quelques monuments frappés des symboles marxistes - que voici 25 ans à peine, le pays appartenait au bloc soviétique.
    La Maison de la Terreur (Terror Háza) le lui rappelle opportunément. Ce musée est installé au 60 avenue Andrássy, dans un bâtiment de sinistre renommée qui abrita sous l'occupation allemande le parti des Croix fléchées, collaborationniste, avant de devenir le quartier général de la police politique communiste (AVO, puis AVH). Les murs du grand hall central du musée sont tapissés de milliers de portraits de victimes du régime. De salle en salle sont décrites, films d'archives à l'appui, les souffrances subies par les Hongrois sous les totalitarismes nazi et marxiste. À la fin du parcours, le visiteur descend par un ascenseur dans les caves, où des centaines de personnes furent torturées : les cellules et salles d'interrogatoire, détruites par les communistes afin d'effacer les traces de leurs forfaits, y ont été reconstituées à partir des témoignages.
    Jusqu'à l'occupation du pays par les troupes allemandes le 19 mars 1944, la Hongrie, sous le régent Miklos Horthy, avait pu conserver un gouvernement et un parlement légitimes. Après cette date, le pays perd sa souveraineté pour près de 40 ans. Les nazis mettent alors en place un gouvernement fantoche et Horthy - hostile à la déportation des juifs - est contraint à l'abdication en octobre 1944.
    Plus de 700 000 Hongrois au goulag
    En mars 1945, les Soviétiques chassent les troupes allemandes du pays. Aux élections parlementaires organisées la même année, 17 % des voix seulement vont cependant aux communistes, contre 57 % au parti des Petits propriétaires, qui s'oppose à eux. Mais le ministère de l'Intérieur et la toute-puissante police secrète du régime, appuyés par les Soviétiques, se chargent d'éliminer tous ceux qui pourraient s'opposer à la prise de pouvoir des staliniens. Anciens ministres, députés, professeurs, militaires, clercs sont déportés. Un putsch contraint le premier ministre à démissionner, le parlement est dissous et de nouvelles élections - truquées - permettent aux rouges de former un gouvernement. « La torture et la terreur devinrent des événements de la vie quotidienne... », rapporte une notice publiée par le musée. « L'empire du goulag soviétique d'une immense extension, qui couvrait toute l'Union Soviétique, avala plus de 700 000 Hongrois. »
    S'ensuivent l'abrogation de la propriété privée, la nationalisation de l'Industrie, des propriétés agricoles, de l'Education... Les résistances sont écrasées : entre 1945 et 1956, date de l'insurrection de Budapest, 1500 personnes sont accusées de conspiration contre l’État, et 400 000 paysans de crime contre l'approvisionnement public...
    La résistance du cardinal Mindszenty
    Très vite, les églises - à commencer par l’Église catholique, à laquelle appartiennent 70 % des Hongrois -, considérées comme réactionnaires, sont elles aussi persécutées, et contraintes de signer des « accords » avec l’État marxiste.
    Dès 1945, les mesures coercitives se succèdent : confiscation des terres de l’Église, interdictions des associations religieuses, puis du catéchisme, nationalisation de 6 500 écoles religieuses en 1948. Les parents dont les enfants reçoivent un enseignement religieux sont harcelés, les étudiants inscrits dans les établissements religieux, discriminés. Prêtres, moines, religieuses, pasteurs, rabbins sont jetés en prison ou doivent quitter la Hongrie, tandis que l'Office d’État aux Affaires Religieuses, instauré en 1951, contrôle les nominations des nouveaux responsables. Les fidèles sont poursuivis : à Gyöngyös, trente lycéens âgés de 16 à 17 ans sont arrêtés, ainsi que leur professeur, le Père Kis. Ce dernier et trois adolescents sont exécutés, leurs camarades condamnés à la prison et aux travaux forcés... En juillet 1951, la répression porte ses fruits : l’Église hongroise est forcée de confier des postes importants à des « prêtres de paix » choisis par le Parti, et l'épiscopat fait serment d’allégeance à la République Populaire.
    Le Parti se heurte toutefois à la résistance déterminée du cardinal József Mindszenty, nommé par le pape à la tête de l’Église de Hongrie en 1945. Arrêté en décembre 1948 torturé pendant 33 jours et nuits jusqu'à ce qu’il signe une confession de ses « crimes », il est condamné à la prison à vie. Libéré au lendemain de l'insurrection hongroise de 1956, il se réfugie lors de l'intervention soviétique qui écrase la révolte et rétablit le régime communiste, à l’ambassade des États-Unis où il passe les 15 années suivantes avant d'émigrer en 1971, sous la pression du Vatican et du gouvernement hongrois. Sa cause de béatification est actuellement à l’étude.
    « Les Nazis et les Communistes (...) annonçaient qu'un nouveau type d'homme devait être créé pour bâtir un nouveau monde et un paradis sur Terre, c'est pourquoi ils avaient le droit a détruire tout et tout ceux qui se mettaient en travers de leur chemin vers ce but suprême, écrivent encore les auteurs de la brochure. Ces dictatures persécutaient la religion, les fidèles et le églises parce que leur enseignement était en opposition totale avec les idéologies nazies et communistes qu'elles voulaient élever au rang de nouvelle religion. »
    Au fait, quelle est la nouvelle religion de notre ministre de l’Éducation, Vincent Peillon ?
    Hervé Bizien monde & vie 11 juin 2013

  • La Théorie du Genre

    « On ne naît pas femme on le devient ». Cette sentence de Simone de Beauvoir possède sans qu'elle s'en soit aperçue un fond machiste puisque l'arrière plan, la référence consistaient dans le fait d'être un homme. Elle n'a pas écrit : « on ne naît pas homme on le devient ». Cette phrase fut pourtant le résumé d'une pensée féministe, rebattue jusqu'à l'excès et dont tout le monde (homme inclus) a plus ou moins assimilé les idées essentielles. Le féminisme en dépit de Simone de Beauvoir était essentialiste. La femme était « femme ». Le combat se situait pour « l'égalité » avec les hommes.
    Toute pensée ne contrôle pas ses prolongements. La théorie du genre en est un, qui parfois se coupe complètement du féminisme. Elle a été théorisée par une ultra-minorité qui doute de son genre (masculin-féminin) et veut imposer ce doute à l'ensemble de la société. La théorie du genre n'est pas une défense de l'homosexualité et va infiniment plus loin même si le fait d'être homosexuel est inclus dans cette théorie. Le cœur de cette théorie consiste tout simplement à casser le monde binaire (homme-femme) dans lequel nous avons toujours vécu et qui est défendu par les religions monothéistes dont bien sur le christianisme.
    Si l'on étudie la théorie du genre dans un manuel du principal syndicat d'enseignants, on lit avec un style très lourd propre parfois au monde enseignant : « une possibilité de repenser les identités en dehors des cadres normatifs d'une société envisageant la sexuation comme constitutive d'un clivage binaire entre les humains, ce clivage étant basé sur l'idée de la complémentarité dans la différence et censé s'actualiser principalement par le couple hétérosexuel... ».
    Il y a quelques termes clés dans cette phrase choc, comme détruire la norme. Dans une société il y a toujours des normes et l'on ne fait qu'en remplacer certaines par d'autres. Une minorité voudrait imposer ses nouvelles normes à la majorité. La pensée à abattre se trouve dans la représentation binaire homme-femme.
    Il y a certes des hommes ayant moins de testostérone que la moyenne et des femmes en ayant plus, mais cela n'empêche pas l'immense majorité à éprouver un sentiment d'appartenance à l'un des deux sexes. On pourrait penser qu'une société à intérêt à favoriser l'hétérosexualité pour sa reproduction. Ce schéma semble méprisable pour la théorie du genre qui veut le classer comme un possible parmi d’autres.
    Le mariage pour tous doit donc être pensé comme une avancée pour cette théorie du genre. On passe ainsi pas à pas du PACS, au mariage pour tous et ainsi de suite déconstruire toutes nos représentations mentales sur lesquelles s'est construite la société. Chaque nouvelle « avancée » qui ne semble qu'un élément participe ainsi à une construction plus vaste.
    La droite au pouvoir comme à son habitude ne fera comme pour le PACS qu'entériner ce qu'a voté la gauche, la droite étant devenue dans les faits une moindre gauche sur le plan sociétal. Si l'on continue la rhétorique de la théorie du genre on lit : « Le genre n'est pas seulement un rapport de domination des hommes sur les femmes. Il est aussi un ordre normatif qui sanctionne les transgressions (par exemple les hommes dits « efféminés » les femmes dites « masculines », les personnes transgenres)... ».
    La théorie du genre voit bien sur une domination des uns sur les autres aussi bien dans la vie civile que dans les rapports sexuels. Il faudrait de plus combattre la valorisation de la virilité comme on le voit par exemple dans les westerns (cow-boy barraqué, mal rasé, visage dur...) ou de la féminité où les actrices de cinéma paraissent très femme et même très « femelle ». Ce programme semble donc immense puisqu'il faudrait faire un autodafé d'une grande partie des œuvres cinématographiques, mettre Brigitte Bardot aux oubliettes.
    Cette théorie fut développée dans les années 50 aux États-Unis par certains sociologues. La French theory avec Foucault et Derrida a voulu construire un homme hors de la pression sociétale et comme s'il n'existait aucun déterminisme lié au sexe biologique.
    Les hommes pourtant sont en moyenne plus grands, plus lourds et possèdent plus de testostérone qui provoque l'agressivité, développe la musculature...
    Tout cela joue sur le cerveau. Pour la théorie du genre nous ne serions que culture. Nous somme en pleine métaphysique.
    L'Occident pré-chrétien
    Nous n'allons pas détailler les pratiques homosexuelles qui ont existé dans l'Antiquité chez les Grecs avec nos schémas mentaux. Maurice Sartre dans le livre « La Grèce ancienne » en a fait une bonne description. Globalement il y avait plus qu'une tolérance pour l'homosexualité dans certains milieux. Mais existait le plus grand mépris pour l'homosexualité passive ce qu'on retrouvera à Rome. On disait de Jules César qu'il était un mari pour toutes les femmes et une femme pour tous les maris. On a donc un cas célèbre de bisexualité.
    L'homosexualité passive n'était pas digne d'un Romain qui devait être un dominant. Un maître qui possédait des esclaves avait un droit sexuel sur eux, hommes ou femmes. Chez les Gaulois, l'homosexualité n'était pas un tabou. Les catégories mentales sur la sexualité n'étaient donc pas les mêmes avant l'arrivée du christianisme.
    La vision chrétienne de la théorie du genre
    Dans la théorie du genre il y a le refus de l'inné, c'est à dire une négation du corps. Le christianisme accepte le donné du corps et voit entre les deux sexes « biologiques » une complémentarité. Il y a aussi une influence culturelle qui ne peut être niée. Souvent elle ne fait qu'accentuer plutôt que contrer. Selon Benoît XVI « il y a un langage du corps que l'homme et la femme n'ont pas créé, un éros enraciné dans leur nature, qui les invite à se recevoir mutuellement par le créateur, pour pouvoir se donner ». Cette vision de l'homme et de la femme dépasse même largement le christianisme en Occident, si l'on relit par exemple les contes celtiques où l'amour entre un homme et une femme est célébré au plus haut point sans références religieuses.
    Quant à l'homosexualité il faut reconnaître que la Bible l'a condamnée sans équivoque. « Tu ne coucheras pas avec un homme comme on couche avec une femme, c'est une abomination » (Lévitique, ch 18-22). « Si un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils ont fait tous deux une chose abominable ; ils seront punis de mort ; leur sang retombera sur eux » (Lévitique, ch 20-13).
    Le judéo-christianisme a donc imprégné la loi réprimant l'homosexualité pendant des siècles. Cela est incontestable. Une société pour se reproduire a intérêt à favoriser l'hétérosexualité. L'idée de complémentarité entre l'homme et la femme se retrouve dans le christianisme, idée que combattra la nouvelle vision du genre.
    La théorie du genre est agressive car elle touche à l'intime c'est à dire notre orientation sexuelle. Elle veut bousculer notre civilisation et même la transformer, certains diront la détruire. Elle veut agir sur les individus, ceci étant décidé par une minorité aux pratiques sexuelles qui ne sont pas celles de la majorité comme Michel Foucault qui allait se faire s... par des noirs dans des bordels américains. Elle est d'autant plus agressive qu'elle veut être enseignée à l'école pour être perçue comme un savoir de vérité. Le slogan « les enfants appartiennent à la famille et non à l’état » est tout aussi stupide car les enfants vivent en société et il existe toujours une interaction entre la famille, l'état et la société. La théorie du genre touchant à l'intime, sa place n'est donc pas à l'école des mineurs. Il n'y a pas de vérité officielle sur la sexualité, une vérité d'État. La famille constitue encore un pilier de notre civilisation même si sa forme parfois change. Le cri de Gide dans les nourritures terrestres « Familles, je vous hais, foyers clos, portes refermées, possessions jalouses du bonheur » était celui d'un homosexuel. Cette orientation sexuelle (acceptée de nos jours par la loi) représente 5% des individus. La famille reste le premier lieu de la socialisation.
    PATRICE GROS-SUAUDEAU

  • Guyane : Pourquoi le territoire pourrait bien exploser

    La territoire ultra-marin d’Amérique du Sud est dans une situation économique, sociale et démographique qui ressemble à une poudrière.

    On ne regarde pas assez les billets de la Banque de Francfort.

    Tout en bas, à gauche, sur le flanc de l’omega grec, est porté la silhouette d’un territoire lointain et ultra-marin, la continuité de la République française sur le continent sud-américain, la Guyane.

    Terre française de même ancienneté que l’Alsace et bien longtemps avant la Savoie ou le comté de Nice, d’une superficie de 80 000 km² soit plusieurs régions de la métropole, elle aurait pu faire le double sans un malheureux arbitrage pris à la fin du dix-neuvième siècle qui en donna la moitié à l’État d’Amapa de la fédération brésilienne.

    La Guyane française est un produit de l’Histoire et de la volonté qui en a fait une terre française de droit commun alors même que les Guyanes britanniques et hollandaises prendront leur indépendance sous le nom de Guyana et de Surinam, dans des conditions rudes, rupture avec le Commonwealth pour le Guyana et guerre civile à la fin des années soixante-dix pour le Surinam.

    La Guyane française a donné au pays une liste d’hommes et de femmes célèbres, Galmot, Eboué, Monnerville et, plus récemment, la nouvelle icône de la gauche française, Christiane Taubira.

    Pour autant, la “France équinoxiale” est aujourd’hui confrontée à de graves défis qui en font le lieu des plus fortes tensions potentielles de l’outre-mer français.

    La Guyane est le seul territoire de la République qui connaisse un taux de croissance démographique qui la rapproche des pays du tiers-monde ; passée de vingt mille habitants vers 1950 à près de deux cent trente mille habitants aujourd’hui, une augmentation annuelle de près de dix mille personnes par an, soit de quatre pour cent environ, du fait du nombre d’enfants par famille particulièrement élevé et surtout de l’immigration très forte que connait le territoire.

    La Guyane est le premier niveau de vie d’Amérique Latine ; sans doute, certains quartiers de Rio ou de Sao Paulo ont-ils un revenu supérieur mais en moyenne c’est dans le petit territoire, entre les deux fleuves du Maroni et d’Oyapock que se situe le plus grand lieu de richesse du sous-continent avec environ 16 000 euros annuel de Pib par personne.

    Du coup, la Guyane attire des gens venus d’un peu partout : les Surinamais et les Brésiliens en premier lieu, qui sont à ses frontières ; les lignes de séparation sont parfaitement poreuses, traverser l’un ou l’autre fleuve prend en gros vingt minutes, les points de passage se répartissent sur des dizaines de kilomètres ; oh certes il existe bien des check-points fixes tenus par la gendarmerie sur les routes qui mènent à Cayenne et à Kourou mais les contourner par la forêt ou par la côte est un jeu d’enfants.

    Il en va également pour les Haïtiens qui, arrivés sans visa à l’aéroport de Paramaribo (les Surinamais qui savent qu’ils ne resteront pas chez eux ne sont pas regardants), empruntent les mêmes voies; la Guyane est la première destination de l’émigration haïtienne, souvenir de la francophonie oblige, et on peut raisonnablement penser que le tiers de la population du territoire a aujourd’hui cette origine.

    Mais l’attraction guyanaise retentit aujourd’hui encore plus loin : ce sont les Péruviens, qui remontent des filières compliquées le long de l’Amazone, les ressortissants de la République Dominicaine qui suivent les mêmes chemins que les Haïtiens et, même, la petite communauté des Afro-américains de Colombie, particulièrement maltraités dans leur pays d’origine, qui tentent sa chance sur le territoire de la République.

    Bref, la Guyane reçoit à jet continu des flux migratoires auxquels elle ne peut promettre ni des emplois, ni même des maisons malgré une urbanisation galopante des principales agglomérations du territoire.

    C’est que l’économie guyanaise souffre des maux classiques de l’outre-mer français que la croissance de la population porte à l’incandescence.

    L’économie guyanaise a comme cœur la fonction publique qui occupe la moitié des emplois, dont les traitements de base sont de quarante pour cent au-dessus de ceux de leurs collègues métropolitains, agrémentés d’une indemnité dite de “sujétion et d’installation” ( prime moustique selon les indépendantistes) d’un montant de seize mois de traitement pour quatre ans de présence (et que, malgré ses envies évidentes, Bercy n’arrive pas à faire disparaître). Le reste de l’économie est composée d’un peu d’agriculture et de pêche et, surtout, des services que génèrent la présence de fonctionnaires au haut pouvoir d’achat (la base spatiale de Kourou est un monde à part qui n’a que peu de conséquences sur l’économie guyanaise en général).

    Le résultat, eh bien, le résultat est que les prix guyanais sont particulièrement élevés (les quatre yaourts au fruit que l’on paye 1,80 euros à Paris sont à 2,5 ou une petite cylindrée passe de 6000 euros en métropole à 10 000 tout compris) ; et qui dit prix dit, bien évidemment, coûts qui ressemblent à des coûts allemands plongés dans un continent où ils sont plus proches de ceux du Paraguay.

    Autrement dit, les quelques produits sympathiques que produit la Guyane (les jus de fruit de la Caresse Guyanaise, tout un programme, sont délicieux ou encore les confitures à la Goyave et au rhum, un régal) ne peuvent être consommés que sur place faute qu’un quelconque client étranger puisse en payer le prix.

    Le financement de l’économie de la Guyane repose, dès lors, sur les subventions de la République, subventions directes comme pour les autres collectivités territoriales, subventions indirectes de la défiscalisation; et là, mauvaise nouvelle, le Conseil constitutionnel en supprimant le 4% du revenu déductible a renvoyé le dispositif, pourtant essentiel au développement du bâtiment, à la maigre déduction de 10 000 euros par contribuable ; rassurons nous, le ministre de l’outre-mer, Victorien Lurel, au-delà de ses considérations sur Chavez qui est Blum et de Gaulle à la fois, travaille d’arrache-pied à trouver une solution qui permettra de continuer la difficulté. L’affaire est en suspens. On demande des esprits imaginatifs.

    Il y a maintenant deux ans un grand espoir a soufflé sur le territoire : le pétrole ; de bons esprits s’étant avisés que du temps du continent unique de la Pangée, la Guyane se trouvait en vis-à-vis de l’actuel Ghana, et que le Ghana est un pays pétrolier, et qu’au surplus le Vénézuela qui n’est qu’à un peu plus de mille kilomètres de la frontière nord de la Guyane est également un pays pétrolier ; des recherches ont donc été effectuées dans les eaux territoriales, à cent kilomètres au large, par la compagnie Shell qui ont donné des résultats très prometteurs : on a parlé de possibilités allant jusqu’à dix pour cent de la facture pétrolière française et quelques élus locaux discutaient déjà de la part revenant aux collectivités, pourquoi pas jusqu’à soixante quinze pour cent des royalties que verserait la compagnie pétrolière.

    Las ! On sait que l’Amérique du Sud fut le continent de l’El Dorado ; malgré un soutien appuyé des gouvernements français, les socialistes allant jusqu’à virer l’éphémère ministre de l’Ecologie, Nicole Bricq, qui fit mine de s’opposer à la délivrance des permis de recherche, les deux sondages suivants n’ont rien donné et le seul sondage positif ne suffirait pas à rendre l’exploitation rentable ; on est parti pour un quatrième sondage, croisons les doigts pour que l’or noir soit au rendez-vous sinon, la Guyane reviendra à ses difficiles problèmes.

    A 230 000 habitants aujourd’hui, probablement à 500 000 en 2030, date où la ville frontière de Saint-Laurent-du-Maroni dépassera Cayenne en habitants, comment, sans l’apport de la rente pétrolière, pourra t elle les résoudre ?

    L’immigration est, en effet, aujourd’hui un casse-tête ; la reconduite à la frontière des immigrants clandestins est presque sans effet, dès lors que les frontières sont poreuses et qu’il n’existe pas de dispositif de droit avec certains pays comme le Guyana, pourvoyeur d’immigrants souvent impliqués dans la délinquance.

    L’ordre public devient, de plus en plus difficile à maintenir, qui parait, certains jours, échapper en partie aux autorités françaises ; si l’Etat français parait avoir marqué des points dans sa lutte contre l’orpaillage clandestin, la petite délinquance semble se diffuser dans les villes de Guyane, en particulier à Kourou, sans qu’aucune solution apparaisse facile à trouver tant le cumul de l’immigration et du chômage, produit lui-même de la démographie pèse lourdement.

    Le changement institutionnel permettra-t’il au territoire de trouver des solutions plus adaptées à son développement et à la maîtrise de ses rythmes ?

    La Guyane avait jusqu’ici un département et une région superposées; consultés, les électeurs guyanais ont souhaité qu’une seule grande collectivité les remplace. Les élections auront lieu dans deux ans, par désignation d’un élu par grands cantons dont la carte n’a pas encore été établie. La compétition sera rude et complexe tant la situation politique guyanaise n’obéit pas aux règles de la métropole. Car en Guyane tous les élus sont de gauche, à l’exception de Léon Bertrand, maire de Saint-Laurent-du-Maroni qui fut ministre UMP, et pour le moment gêné par le procès où il comparaitra l’automne prochain après sa mise en examen dans des affaires de marché public.

    De gauche, les deux sénateurs et les deux députés, de gauche la majorité du conseil général, qui vient du Parti socialiste guyanais (indépendant du parti socialiste), emmené par M.Tien-Long, de gauche également la majorité du conseil régional, présidé par l’ancien maire de Cayenne, Rodolphe Alexandre, qui vient également du parti socialiste guyanais, mais a crée son propre parti ; la majorité régionale présente l’originalité d’être la seule de la République à être de gauche et à avoir soutenu Nicolas Sarkozy, au point que la région Guyane a quitté l’association des régions de France, vue comme un pseudopode du parti socialiste.

    C’est probablement entre ces deux blocs que se jouera l’élection de 2015 pour laquelle il serait bien hasardeux de faire un pronostic tant les déterminants valables en métropole n’ont pas cours en Guyane dont les électeurs se prononcent le plus souvent en fonction de la capacité qu’ils prêtent aux élus de tenir la dragée haute à l’État.

    En tout état de cause, la prochaine majorité de la collectivité unique aura fort à faire à l’heure des restrictions budgétaires. La seule certitude est que son avenir demandera du travail et de l’imagination.

    Atlantico  http://fortune.fdesouche.com

  • La notion de « personnalité différenciée »

     

    La notion de « personnalité différenciée »
    Cet article n'est que le premier d'une série où seront étudiées différentes personnalités de ce type, présentes dans la littérature, que cela soit sous la forme roman ou théâtre. Je ne m'interdirai pas non plus d'aller chercher dans l'histoire réelle, ces personnes au profil atypique, presque toujours en désaccord dans leur rapport au Monde, avec leurs contemporains.

    Si c'est le terme de « personnalité » et non celui d »individu » qui fut choisi, ce n'est pas là fait du hasard. L'individu, parce que simple élément, ne peut que faire partie d'un ensemble où l'on trouve ses semblables, qui lui ressemblent beaucoup. Dans l'expression « Cinq individus », c'est le chiffre 5 qui est le plus important et non chacun des individus constituant tous réunis, l'ensemble. A contrario, même si théoriquement, il est toujours possible de rassembler des personnalités différenciées, afin d'en constituer un ensemble, aucune d'entre elles ne pourra être intervertie avec une autre. C'est ainsi que Léon Bloy, personnalité différenciée et catholique d'exception, prend de façon surprenante la défense des Juifs dans le cadre d'un ouvrage intitulé justement, « le salut par les juifs », ce à une période où l'antisémitisme prend à nouveau son envol. Autre personnalité différenciée, Edouard Drumont, tire le constat inverse suite au même problème posé, en apportant son soutien, notamment via l'ouvrage intitulé « La France juive ». Par voie de conséquence, on constate bien que si l'on peut placer les deux hommes dans l'ensemble « personnalité différenciée », cela ne signifiant absolument pas, qu'ils fussent interchangeables.

    C'est très exactement le contraire quant aux hommes que l'on peut qualifier de normaux. Il est un fait rappelé assez récemment par le sociologue Renaud Camus, nous indiquant que « Les pauvres sont des riches qui ont plus d'argent. » Par ce constat, Renaud Camus nous apprend une vérité, à savoir que ce qui fait la distinction entre deux Français aujourd'hui, n'est plus les niveaux culturels ou sociaux, la rémunération constituant la seule différence. Si la notion de « cadre » est assez récente, force est de constater qu'il y a un siècle, des cadres il y en avait déjà. Par exemple, certaines écoles d'ingénieurs, et notamment les plus grandes, furent créées durant la révolution française. C'est ainsi que celui qui, né en 1900, issu d'une de ces grandes écoles d'ingénieurs scientifiques, exerçait donc des fonctions de cadre. Pour autant, il avait fait allemand, anglais, latin et grec. Il avait aussi lu Thucydide, Virgile, Suétone, Tite-Live, Pétrone et plutarque. Et tant d'autres. Aucune difficulté pour lui à l'époque de vous spécifier la différence majeure entre le théâtre de Corneille et celui de Racine, tant cela lui semblait trivial. Tel n'est plus le cas aujourd'hui et bien malheureusement, le jugement de Renaud Camus est d'autant plus grave, qu'il est partagé par les autres sociologues.

    On apprend – j'espère qu'il en est encore ainsi – dans le cadre de leur scolarité, aux adolescents, ce qu'est la littérature à l'eau de rose. Et l'enseignant en classe de citer un paragraphe assez révélateur, de ce type de littérature dont la collection de référence doit toujours être Harlequin. On peut se demander si le fait a bien été compris. A l'évidence, un film comme Titanic, est un film à l'eau de rose. On sait ce que fut le succès de ce film, dont les spectateurs dépassent de très loin le cadre du sous-prolétariat. Si le cinéma de Godard est considéré comme d'auteur, tel n'est assurément pas le cas pour celui de Besson, qui vise les couches culturellement défavorisées de notre population. Pourtant Besson remplit les salles sans difficultés, mélangeant les différentes strates sociales, qui désormais ne sont plus. Si l'on sait le sentiment de supériorité des cadres, quelquefois malsain d'ailleurs, sur leurs subordonnés, on se rend donc compte que dans les faits, rien d'essentiel ne les sépare. Que les personnalités furent depuis bien longtemps, nous le savons; néanmoins aujourd'hui, il me semble qu'elle sont bien moins nombreuses que naguère, et plus grave, que la base devient de plus en plus uniforme, ce qui n'est autre que le rêve de bien des dirigeants totalitaires.

    On comprendra donc le pourquoi de la série d'articles à venir.
    Philippe Delbauvre http://www.voxnr.com/
  • Évolution de la société ou complot contre la société ?

    Philippe Ploncard d'Assac - Évolution de la société ou complot contre la société ?
    Conférence du 26 janvier 2013 à Paris.

  • Actualité et politique par Philippe Ploncard d’Assac et Florian Rouanet – VIDEO

  • La queue de Léviathan (Lettre à un jeune résistant, 2ème partie)

    Quitte ce qu’on te fait croire

    Tu as choisi d’entrer en résistance, de prendre la place que nos pères ont laissé à l’abandon. Je te vois grandir, devenir plus fort à chaque coup que tu reçois. Tu aspires à la paix, mais comme moi tu sais que la paix ne sera pas véritable si tu ne mets pas à terre le monstre qui souhaite s’emparer de l’humanité et l’asservir. Cette place je la choisis aussi, avec dans le même temps une grande crainte et une grande sérénité.

    Je suis sûr de mon étendard et je sais avoir les plus belles armes, mais je sais que mon ennemi est rude. Pour le vaincre, pour bâtir une France et un monde équilibrés et justes, je rêve de voir comme toi mes compatriotes se lever et abandonner leur confort. La tache est immense, mais plus grande encore la récompense.

    Pour elle, quitte ce qu’on te fait croire. Quitte tes aspirations mondaines. Quitte la léthargie qui t’est proposée. Ne crois plus aux chimères illusoires. N’écoute pas les sirènes d’Ulysse. Entends le cri de ton cœur et de ton honneur.

    Ne tire aucun profit de ton combat. Enrichis toi de ta seule quête et ne trouve ton réconfort que dans la terre de tes pères. Enracine-toi dans le maquis de ceux qui ont crus. Entoure-toi d’amis sûrs. Et aimes ! Tu deviens résistant.

    Il est venu le temps de la défiance et des combats de longue haleine. Comme moi, peut-être chantes-tu ces quelques mots « pourra-t-elle me pardonner d’avoir préféré ma terre à l’amour qu’elle me donnait ? ». N’oublies pas jeune homme que ce sont les femmes qui nous portent, et jeune femme, n’oublies pas d’encourager les hommes dans ce qu’ils entreprennent et de les rendre plus forts par ton regard confiant.

    Nous ne sommes que des fourmis face au dragon, mais notre nombre et notre détermination le mettront à bas. C’est là notre force.Cette force réside dans notre abnégation. Nous n’avons aucune satisfaction à tirer de notre engagement. Seuls nos enfants jugeront nos actes, alors que nous ne serons plus. Nous ne sommes qu’un essaim de passage pour que le monde d’après puisse être pensé.

    Noverim te http://www.printempsfrancais.fr

  • Les plagiats, œuvres à responsabilités partagées

     

    Les plagiats, œuvres à responsabilités partagées
    Que notre République des Lettres serait belle sans ses grandes jalousies, ses mesquineries et ses… plagiats !

    Alain Minc, déjà condamné en 2001 pour « plagiat et contrefaçon » avec son livre sur Spinoza, est désormais poursuivi en justice par Pascale Froment pour avoir largement copié son René Bousquet.

    À en croire l’écrivain Jean-Luc Hennig, « la littérature n’est qu’un travail de couture, de bouturage. Le véritable artiste ne craint pas d’être pillé ! »… Mais tout de même : de Thierry Ardisson qui confirme avoir « photocopié des pages » dans son Pondichéry à Patrick Poivre d’Arvor qui explique que la version publiée de son Ernest Hemingway, la vie jusqu’à l’excès était « de travail » et non « définitive »… D’Henri Troyat, condamné en 2003, à Calixthe Beyala qualifiée de « récidiviste de la kleptomanie littéraire » par Télérama, mais accusatrice elle-même de Ben Okri pour le même motif… De Marie Darrieussecq auteur de « plagiat psychique » à Joseph Macé-Scaron « maquillant l’emprunt par la substitution de certains mots », de Rama Yade qui aurait « recopié mot pour mot des phrases entières » au ministre allemande de la Défense Karl-Theodor zu Gottenberg, « baron du copier-coller », la liste des plagiaires cloués au pilori de l’indélicatesse est longue… et ancienne : Montaigne aurait ainsi plagié Plutarque, tandis que Molière aurait emprunté à Plaute !

    Et ce n’est pas Gilles Bernheim, grand rabbin de France, qui déparera, lui qui a reconnu en avril dernier que le nègre employé pour écrire Quarante méditations juives avait beaucoup emprunté à Jean-François Lyotard. Reconnaissons au moins à cet homme de grande foi religieuse et de petite vertu littéraire que sa révélation, fort tardive, explique dans la plupart des cas que les auteurs incriminés soient les premiers surpris !

    Les éditeurs, eux, ne sont quasiment jamais incriminés, se contentant éventuellement de régler quelques dédommagements aux victimes de plagiats… ou en publiant directement les œuvres futures de ceux-ci ; les petits arrangements valent souvent mieux que les grands affrontements.

    Car c’est pourtant bien souvent les éditeurs qui proposent à des gens dont le nom et la personnalité seront un gage de ventes assurées croient-ils, qu’ils soient « aides »… Ce sont les éditeurs qui présentent, voire imposent, les « nègres », qu’ils vont jusqu’à rémunérer directement…

    La moralisation de la République des Lettres passera sans doute par l’abolition de la négritude en littérature. La simple mention, sur chaque livre, de tous ceux qui y ont travaillés n’éviterait pas forcément les plagiats, mais réduirait sans doute énormément leur nombre… par la prise de responsabilité future de chacun et par une reconnaissance littéraire qui éviterait bien des « vengeances » ou des « paresses », certes inexcusables, mais finalement bien compréhensibles !
    Philippe Randa http://www.voxnr.com