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culture et histoire - Page 1848

  • Le Père Goriot et la Mère Vauquer par Jean-François Mattéi

    Copie de mattei detouré 1 copie.jpgLa littérature est décidément prémonitoire. Dans Le Père Goriot, Balzac décrit une pension parisienne, rue Neuve-Sainte-Geneviève, avec son allée bordée de lauriers roses. On y pénètre par une porte surmontée d’un écriteau sur lequel on lit : MAISON-VAUQUER, et dessous : Pension bourgeoise des deux sexes et autres.

    L’auteur de La Comédie humaine est enfin exaucé. Sous la pression des associations Homosexuels, Bisexuels, Queer et Transgenres, les alternatives à la sexualité traditionnelle, qui avait pourtant fait ses preuves, permettent à la maison de Madame Vauquer de recevoir de nouveaux pensionnaires. On les traitera comme les habitués des deux sexes, plus même, on imposera à ces derniers de se mettre à l’école des nouveaux venus. Le terme d’« école » est justifié puisque cette institution a trop longtemps reconnu le primat des sexes masculin et féminin au détriment des sexes « autres ».  

    Ne voit-on pas encore parfois, sur de vieux linteaux, les inscriptions outrageantes « École de garçons » ou « École de filles » ? Comment concilier cela, même dans les écoles mixtes, avec l’obligation d’égalité entre les êtres ? On lit ainsi, sur le portail du Ministère de l’Éducation nationale (education.gouv.fr) : « Si les écoles et les établissements sont devenus mixtes dans les années 70, trop de disparités subsistent dans les parcours scolaires des filles et des garçons. L’éducation à l’égalité est nécessaire à l’évolution des mentalités ».

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    Les poupées pédagogiques de la garderie éducative Égalia, en Suède.

    À l’évidence, elles évoluent très vite. On apprend ainsi que certaines crèches scandinaves ont supprimé les termes « fille » et « garçon » pour les remplacer par « enfant », un mot qui neutralise selon le vœu des gender studies, les distinctions héritées de la grammaire plus que de la biologie. Mais ce n’est qu’un début. Un établissement secondaire sélectif de Stockholm, le Södra Latins Gymnasium, a proposé de réaliser un vestiaire spécifique, ni masculin ni féminin, pour les élèves qui ne s’identifieraient ni comme hommes ni comme femmes. Il doit être inauguré le 6 mai à la demande de l’association HBQT du lycée. Les leçons de morale commenceront donc moins dans les salles de classe que dans les trois vestiaires destinées aux « deux sexes et autres ».

    On a également appris, ces derniers temps et en divers lieux, que telle école ou telle famille n’habillait plus les enfants en fille ou en garçon, mais alternativement, tantôt en fille, tantôt en garçon, pour les dissuader d’avoir une identité sexuée. Mais le vêtement ne fait pas tout. Certains parents ont décidé de donner des prénoms qui n’auraient pas de coloration féminine ou masculine pour ne pas inciter leurs enfants à supporter une sexualité imposée par la langue. Ou alors ils ont donné des pronoms masculins, comme Jack ou Joe, à des filles, et des prénoms féminins, comme Élisa ou Joanne, à des garçons. L’État civil suédois reconnaît en outre officiellement 170 prénoms neutres.

    gender.jpg

    Du prénom, on passe allègrement au pronom. Toujours en Suède, les adeptes de la neutralité sexuelle, non contents d’égaliser les comportements des filles et des garçons, en attendant d’en finir avec ces termes infâmants, ont demandé de supprimer les pronoms masculins et féminins. L’Encyclopédie nationale suédoise a donc remplacé récemment il (han en suédois) et elle (hon) par hen, intraduisible en français sinon par çà. Ni lui ni elle : on reconnaît la double dénégation des déconstructeurs des années 60, le ni ... ni, qui, pour Jacques Derrida, définissait la dissémination de la langue. Car, au fond, ce n’est pas au sexe que l’on en veut, bien qu’il soit, horreur, naturel, alors que nous savons que tout est culturel. C’est à la langue, ni la meilleure ni la pire des choses, mais la matrice du phallocentrisme qui fonde toute notre tradition.

    Pourquoi s’arrêter aux vestiaires de l’école et de la langue quand on peut aller aux toilettes ? La région du Södermanland, toujours en Suède, va débattre au Parlement d’une loi obligeant les hommes à uriner assis, comme les femmes, et non debout, ce qui souligne trop leur hauteur de vue. On ne demandera pas, notons-le, aux femmes de se lever et d’uriner debout ; on contraindra les hommes à s’asseoir et à faire pipi assis. La défécation ne fait pas encore objet d’une loi, comme la miction, car les deux sexes, et autres, semblent assis à la même enseigne. Il reste que la future loi conserve comme un relent de sexisme puisqu’elle laisse entendre que si les hommes peuvent uriner assis, les femmes ne peuvent uriner debout, ce qui, on en conviendra, est non seulement fâcheux, mais discriminatoire.

    Les mauvais esprits se demanderont jusqu’où peut aller la folie de l’égalité quand elle se niche, non plus dans l’engagement républicain, mais dans la neutralité sexuelle. Elle revient à confondre, dans une même exigence d’indifférence, la Père Vauquer et la mère Goriot. Balzac en avait conscience : « La bêtise a deux manières d'être : elle se tait ou elle parle. » Doit-on alors lui laisser la parole ?

    http://lafautearousseau.hautetfort.com

  • Dominique Venner se suicide dans Notre-Dame de Paris

    Connu pour ses critiques de la religion catholique, de tendance païenne, (son blog), Dominique Venner s'est suicidé avec une arme à feu aujourd'hui dans Notre-Dame de Paris, provoquant l'évacuation de la cathédrale.

    Dominique Venner dirigeait la Nouvelle Revue d'Histoire.

    Europe 1 affirme que l'homme «s'est tiré une balle dans la bouche» et que la police a trouvé une lettre à côté de son corps.

    Dominique Venner avait publié un commentaire aujourd’hui même :

    «Il faudra certainement des geste nouveaux, spectaculaires et symboliques pour ébranler les somnolences, secouer les consciences anesthésiées et réveiller la mémoire de nos origines. Nous entrons dans un temps où les paroles doivent être authentifiées par des actes.

    Il faudrait nous souvenir aussi, comme l’a génialement formulé Heidegger (Être et Temps) que l’essence de l’homme est dans son existence et non dans un « autre monde ». C’est ici et maintenant que se joue notre destin jusqu’à la dernière seconde. Et cette seconde ultime a autant d’importance que le reste d’une vie. C’est pourquoi il faut être soi-même jusqu’au dernier instant. C’est en décidant soi-même, en voulant vraiment son destin que l’on est vainqueur du néant. Et il n’y a pas d’échappatoire à cette exigence puisque nous n’avons que cette vie dans laquelle il nous appartient d’être entièrement nous-mêmes ou de n’être rien.»

    RIP

    Michel Janva  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • 1589 : Le sacrifice du dernier des Valois

    Henri III est assassiné le 1er aout 1589, victime du fanatisme de quelques ligueurs catholiques. On lui reproche sa complaisance à l'égard du chef du parti protestant, Henri de Bourbon Navarre… En le reconnaissant comme seul successeur légitime, le Roi ouvre la voie à la fin des guerres de religion.

    Cette année-là, la quinzième de son règne, Henri III, trente-huit ans, se trouvait à Blois dans la douloureuse situation d'avoir à reconquérir Paris où le parti catholique, la “Sainte Ligue”, entretenait un climat de haine implacable.

    Un royaume en péril

    Depuis déjà longtemps les intérêts partisans, l'exaltation fanatique, les rancoeurs personnelles, occultaient chez beaucoup la vraie défense de la religion dans ces guerres, dites “de religion”, qui transformaient la France en terrain de lutte entre les Anglais soutenant les protestants et les Espagnols soutenant les catholiques. Le risque d'une partition de la France était réel. À tout le moins la dynastie capétienne était-elle menacée et, avec elle, la pérennité du royaume de France. Des huguenots (ce n'est pas étonnant), mais même des ligueurs, se référaient ouvertement à des idéologies de république et de souveraineté populaire. Henri III, maintenant l'idée de l'État et de l'unité nationale, s'attirait les foudres des deux partis.

    Nous avons aperçu Henri lors du “tour de France” de la famille royale organisé en 1564-1565 par sa mère Catherine de Médicis. Alexandre-Édouard avait alors treize ans ; il était aux côtés de son frère aîné le roi Charles IX, de son petit frère Hercule, de sa petite soeur Marguerite, et de son jeune cousin Henri de Bourbon roi de Navarre, onze ans. Au cours du voyage, pensant saluer le roi d'Espagne à la frontière pyrénéenne, Catherine avait fait rebaptiser ses enfants de prénoms plus catholiques : Alexandre-Édouard était devenu Henri, duc d'Orléans, et Hercule François, duc d'Alençon. En 1573, Henri était élu roi de Pologne, mais six mois plus tard la mort de Charles IX (30 mai 1574) le rappelait à Paris pour y régner sous le nom d'Henri III.

    Règne périlleux, où seule la volonté de maintenir coûte que coûte le principe héréditaire de la monarchie pouvait guider Henri. Dès son avènement, le rapport des forces l'avait contraint à négocier avec les huguenots. Exploitant l'inquiétude des catholiques, le parti des Guise créait la Ligue pour déclarer la guerre à la monarchie. Ainsi, des années durant, le roi avait dû louvoyer. La mort en 1584 de son frère François rendait le chef du parti protestant, Henri de Bourbon Navarre, héritier de la couronne de France par ordre de primogéniture. Deux lois fondamentales de la monarchie capétienne, l'hérédité et la catholicité, entraient en conflit. Situation inextricable à vue humaine, mais Henri III, soutenant les droits de son cousin (devenu son beau-frère en épousant Marguerite), savait qu'il lui fallait amener celui-ci à se convertir au catholicisme pour pouvoir régner sur la France. Le parti des “politiques” comprenait cette attitude et Henri de Navarre lui-même, dans ses batailles, respectait ceux qui, des deux partis, seraient un jour ses sujets, mais les ligueurs fanatisés par les Guise accusaient Henri III de trahison et des vices les plus invraisemblables.

    Jacques Clément

    Ce roi pieux n'avait que le tort de rechercher l'élégance, d'aimer les fêtes fastueuses et de ne pas avoir eu d'enfant de son mariage avec Louise de Lorraine-Vaudémont, alors qu'il aimait la compagnie des femmes et aussi celle des jeunes hommes d'armes. D'où des tas d'insinuations sans preuves… La violence des insultes avait redoublé après la victoire d'Henri de Navarre à Coutras le 20 octobre 1587. Paris s'était retrouvé en état d'insurrection ; le chef de la Ligue, Henri de Guise, se posait en vrai maître de la France, prêt à donner la couronne à un fantoche (le cardinal de Bourbon, un oncle catholique d'Henri de Navarre). En attendant, il tenait à sa merci Henri III parti se réfugier à Chartres avant d'être ignominieusement malmené à Blois par les États généraux. Le roi, dès lors convaincu que pour sauver la monarchie et la transmission légitime de la couronne, il n'avait plus d'autre moyen que d'en finir avec les Guise, se résolut, non sans quelque déchirement de conscience, à faire assassiner Henri de Guise à Blois le 23 décembre 1588.

    Vers la paix

    Les deux rois Henri pouvaient dès lors unir leurs forces pour reprendre Paris, mais la Ligue n'en restait pas moins fanatisée et rancunière : le 1er août de cette année 1589, à Saint-Cloud, le moine Jacques Clément muni d'une fausse lettre pour Henri III, transperça celui-ci à coups de couteau. Le roi eut juste le temps, avant d'expirer, de confirmer Henri de Bourbon Navarre comme son unique successeur et de prédire que le nouveau roi se convertirait au catholicisme.

    Jacques Clément fut écartelé puis brûlé, tandis que le peuple, dans une belle complainte bien connue, pleurait « d'avoir perdu noble Henri de Valois ».

    Le dernier des Valois ne s'était pas sacrifié en vain car il ouvrait la route au Bourbon devenu Henri IV, bientôt catholique et restaurateur de la paix civile, préparant ainsi, par le retour à l'ordre politique, l'épanouissement au siècle suivant du catholicisme en même temps que du grand classicisme.

    MICHEL FROMENTOUX L’ACTION FRANÇAISE 2000 du 19 mars au 1er avril 2009

  • Avril 1961 – Il y a 62 ans, disparaissait, en Algérie, le 1er REP

    Extrait de la conférence de José CASTANO : « Les Seigneurs de la Guerre »

    … 22 Avril 1961

    Une agitation anormale prenait naissance. On signalait des mouvements imprévus des véhicules de groupes de transport. Il était une heure du matin et les légionnaires du 1er REP, commandés par le Commandant, Elie Denoix de Saint-Marc, fonçaient sur Alger.

    Pouvait-on vivre chargés de honte ? La France s’enfonçait dans les égouts, la France n’existait plus. A son secours volaient les légionnaires, prêts à verser leur sang si la légion le leur demandait, marchant de leurs pas d’éternité vers la vie, vers la mort, fidèles à eux-mêmes, aux pierres tombales qui jonchaient leur route, fidèles à l’honneur.

    Au même moment, d’autres « Seigneurs de la guerre » investissaient les grandes villes d’Algérie : le 1er Régiment Etranger de Cavalerie du Colonel de la Chapelle, le 5ème Régiment Etranger d’Infanterie du Commandant Camelin, le 2ème Régiment Etranger de Parachutistes entraîné par ses capitaines et son commandant, le cdt Cabiro, dès lors que son chef, le colonel Darmuzai était « déficient », les 14ème et 18ème Régiments de Chasseurs Parachutistes des Colonels Lecomte et Masselot, le groupement des commandos de parachutistes du Commandant Robin, les commandos de l’air du Lieutenant-colonel Emery… Les fleurons de la 10ème et de la 25ème Division de Parachutistes.

    Et puis d’autres unités se rallient au mouvement : le 27ème Dragons du Colonel Puga, le 7ème Régiment de Tirailleurs Algériens, le 1er Régiment d’Infanterie de Marine du Commandant Lousteau, le 8ème RPIMA du Colonel Lenoir, le 94ème RI du Colonel Parizot,  le 1er RCP du Colonel Plassard, le 9ème RCP du Colonel Brechignac… A noter aussi le ralliement immédiat des harkis du Commandant Guizien, basés à Edgar-Quinet, village situé au pied de l’Aurès. Au lendemain du cessez-le-feu, ils paieront très cher leur fidélité : un millier de ces supplétifs, avec femmes et enfants, seront massacrés dans des conditions effroyables…

    J’avais 14 ans lors de ces événements et je me souviens très bien de cette vision sublime, magique, qui anesthésia alors mon esprit, celle des « Seigneurs de la guerre », ces hommes léopards aux corps sveltes, à la démarche altière, aux visages bronzés et résolus qui comptaient parmi les meilleurs du monde.

    « Nous sommes des morts en sursis, expliquaient-ils. Notre peau ne compte pas. Nous irons jusqu’au bout de nos idées » et, sur le drapeau tricolore veillé par un parachutiste, était inscrit en lettres de feu : « Tu vas où l’on meurt ! ».

    Néanmoins quelque chose avait filtré du projet. Il n’est pas de secret que puissent garder tant d’hommes en marche vers leur mystérieux rendez-vous. De confuses alertes chuchotées de bouche à oreille avaient couru d’un bout à l’autre de l’Algérie, affolant par l’imminence d’un événement qu’ils pressentaient, de courageux officiers qui s’étaient ainsi rués dans l’une de ces échappatoires qui leur permettrait, plus tard, de pouvoir se disculper tant auprès des vaincus que des vainqueurs. Ils s’étaient fait mettre en permission pour éluder le choix et des quatre coins d’Algérie, des chefs étaient partis pour ne pas être présents quand se lèveraient les aurores difficiles… Pourtant, des années durant, sur les tombes des officiers tués au combat, ces mêmes chefs avaient limité leur oraison funèbre à un serment prêté sur les cercueils drapés de tricolore : « Nous n’abandonnerons jamais l’Algérie ! ». Qu’en était-il aujourd’hui ?

    Fallait-il dans ce cas employer la force ? C’est dans de tels moments que bascule le destin des hommes… et c’est à ce moment-là que bascula celui de l’Algérie française.

    Parce que la fraction de l’armée qui s’était révoltée refusait de mener le même combat que la rébellion, la bataille allait être perdue. Parce que les généraux, notamment le général Challe, avaient eu la naïveté de croire qu’une révolution se faisait sans effusion de sang et pouvait se gagner uniquement avec le cœur et de nobles sentiments, ils allaient entraîner avec eux dans leur perte les meilleurs soldats que la France n’ait jamais eus… et tout un peuple crédule et soumis.

    A l’évidence, ils négligèrent les recommandations d’un célèbre révolutionnaire : Fidel Castro, dont la doctrine était la suivante : « Pour faire une révolution, il vaut mieux un chef méchant que plusieurs chefs gentils ».

    25 Avril 1961

    Le général Challe prend la décision de mettre fin au soulèvement et de se livrer au bon vouloir de Paris. Ce faisant, il va consacrer la défaite des plus belles unités, livrer 20 ans de sacrifices et d’expérience. Ce qu’il remet à l’ennemi, c’est la force morale d’une armée qui retrouvait le goût de vaincre, c’est tout un capital jeune et révolutionnaire qu’elle avait amassé avec tant de souffrance pour la nation.

    Dès lors, le choc psychologique provoqué par la reddition du chef va être considérable. Dans des circonstances d’une telle intensité dramatique, la fermeté du commandement est la bouée qui retient les faibles et les indécis. Qu’elle vienne à couler et c’est le sauve-qui-peut. Remontent alors en surface les résidus de l’humanité : les attentistes, les lâches et les habiles ! Ah ! Il ne leur reste pas beaucoup de temps pour sortir de leur prudence et prouver qu’ils méritent d’accéder au grade supérieur. Du coup, l’Etat retrouve pléiade de serviteurs zélés, moutons de Panurge revus et corrigés par l’Elysée, même si le grand cordon d’une légion d’honneur leur sert de collier.

    C’est désormais la débandade ! Outre les officiers qui ont refusé de franchir le rubicon et qui louent désormais le Seigneur pour leur « bon choix », de nombreux officiers putschistes, sentant le vent tourner, se rallient au pouvoir. Les rats quittent le navire !…

    Et ce fut la fin ! Les camions défilèrent un à un avec leur chargement de généraux, de colonels, de paras et de légionnaires. Les hommes chantaient une rengaine d’Edith Piaf : « Non, rien de rien… Non, je ne regrette rien » tandis que d’autres camions arrivaient maintenant, portant des soldats du contingent métropolitain qui chantaient, indifférents à la peine des uns et des autres : « Les Pieds-Noirs sont dans la merde » sur l’air des « gaulois sont dans la plaine ».

    Ainsi durant quatre jours et cinq nuits, des hommes valeureux avaient tenté de sauver l’Algérie. Son corps se vidait de son sang, tout sombrait. Leur dignité imposait de se  conduire en Seigneurs, même s’ils étaient chargés de tout le désespoir du monde. Ne rien regretter ? Si ! D’avoir perdu. Et des camions qui roulaient maintenant dans la nuit profonde, toujours ce chant qui s’élevait encore plus vibrant :

    « Non, rien de rien

    Non, je ne regrette rien… »

    JE NE REGRETTE RIEN, ce cri allait désormais devenir l’hymne de ceux qui avaient osé et qui avaient tout sacrifié… sauf leur honneur.

    C’étaient des hommes vaincus – provisoirement -, courageux et généreux qui connaissaient l’adversité. Les légionnaires se souvenaient pour la plupart de leurs combats pour la liberté en Pologne ou en Hongrie, pour d’autres, ceux des rizières du Tonkin, pour d’autres encore, ceux de That-Khé, Dong-Khé, Cao-Bang, Diên Biên Phu qui furent les tombeaux d’unités prestigieuses telles que les 2ème et 3ème Régiments Etrangers et du 1er BEP - Bataillon Etranger de Parachutistes -, celui-là même dont les légionnaires du 1er REP étaient les fiers héritiers…

    Les appelés des 14ème, 18ème RCP et des commandos, trop jeunes pour avoir connu tant de gloire, demeuraient traumatisés par ces visions apocalyptiques qui les hantaient et que représentaient ces visages lacérés où les yeux manquaient, ces nez et ces lèvres tranchés, ces gorges béantes, ces corps mutilés, ces alignements de femmes et d’enfants éventrés, la tête fracassée, le sexe tailladé. Tous, à ce moment ignoraient le désespoir et savaient que demain la lumière brillerait à nouveau. C’étaient des révoltés à la conscience pure, des soldats fidèles, des Hommes… des vrais !

    Quel contraste étonnant cependant entre ces Seigneurs de la guerre que l’on montrait aujourd’hui du doigt sous le sobriquet fallacieux de « mercenaires » et de « factieux », ces soldats-loups à la démarche souple de félins accoutumés à la chasse et au guet, infatigables dans le chaos minéral de l’Aurès, soldats perdus dont l’uniforme collait comme une peau de bête, acceptant le défi de la guerre dans les défilés étroits comme des pièges, sur les pitons enneigés ou brûlés par le soleil, dans l’enfer du désert où le monde mort a chassé celui des vivants… et ces hommes flasques qui entonnaient de plus belle leurs incantations à la quille !…

    Au lendemain de la reddition des généraux, le général de Gaulle s’empressa d’épurer l’armée française. L’occasion était trop belle d’en finir avec les contestataires trop fidèles à leur idéal et en leur parole. C’est ainsi, qu’outre les centaines d’arrestations opérées dans les milieux militaires, policiers et civils, les régiments qui avaient constitué le « fer de lance » du putsch : 1er REP, 14ème et 18ème RCP, Groupement des commandos Parachutistes et Commandos de l’air, allaient être dissous. Le 2ème RPIMA quant à lui, allait être expulsé de ses cantonnements. Dissoutes, également la 10ème et la 25ème Division de Parachutistes. Ne pouvant  éliminer toutes les unités compromises sous peine de réduire à néant la force opérationnelle, seul leur encadrement serait sanctionné…

    C’est ainsi qu’au cantonnement du 1er REP, l’ordre vint, sec et cruel. Le régiment était aux arrêts ! Tous les officiers de cette prestigieuse unité devaient sur le champ se constituer prisonniers. Beaucoup de légionnaires refusaient de s’incliner ; ils voulaient livrer un ultime baroud d’honneur. Leur « Camerone » à eux, ils le souhaitaient, ils le désiraient. Mais toute résistance devenait désormais inutile. Leur sacrifice aurait été vain, l’Etat était trop puissant, la France entière était contre eux, elle les avait reniés et l’Algérie était d’ores et déjà condamnée. Les blindés de la gendarmerie mobile cernaient le cantonnement, prêts à leur donner l’assaut. La flotte était là à quelques encablures, ses canons pointés vers eux. Allons ! Il faut céder. C’en est fini du 1er REP…

    La population européenne tout entière se dirigea vers le camp de Zéralda où les légionnaires étaient cantonnés. Elle voulait dire adieu à « son » régiment, le saluer une dernière fois, lui dire encore et toujours : Merci ! Merci à « ses » légionnaires. Les commerçants baissaient leurs rideaux, les jeunes filles portaient des brassées de fleurs. A eux, les portes du camp s’ouvrirent. Les journalistes furent interdits. « Vous ne verrez pas pleurer les légionnaires ! » leur lança un officier. Même les cinéastes du service cinématographique des armées furent refoulés. Pas question de filmer la mort du REP !

    Le silence se fit. Une ultime et bouleversante cérémonie aux couleurs, réunit autour du grand mât blanc, la population  et ces valeureux baroudeurs, jeunes d’Algérie et vétérans d’Indochine.

    Soudain, de la foule en larmes, surgit  une petite fille. Tel un ange de blanc vêtu, elle s’avança vers les rangs des légionnaires, une feuille à la main. D’une voix douce et faible elle en fit la lecture. C’était l’ultime hommage du petit peuple de Zéralda à leurs enfants en reconnaissance de leurs sacrifices, leur courage et leur fidélité. Puis elle éleva sa petite main jusqu’à sa bouche et dans un geste empreint d’une infinie tendresse, leur adressa un baiser. A ce moment, les applaudissements crépitèrent et une pluie de pétales de rose tournoya dans les airs.

    Gagnés par l’émotion et la rancœur, des légionnaires parachutistes, le visage tendu, les yeux rougis, sortirent des rangs et ôtèrent leurs décorations couvertes d’étoiles, de palmes et de gloire et les jetèrent devant eux. L’assistance  regardait avec une sorte d’effroi ces médailles qui jonchaient le sol. Des femmes les ramassaient et en les embrassant, les rendaient aux paras : « Si, si, reprenez-les ! » Des officiers pleuraient.

    Puis ce fut l’embarquement dans les camions. Certains criaient : « De Gaulle au poteau ! », d’autres « Algérie française quand même ! ». Sur leurs joues, des larmes coulaient. D’autres s’efforçaient de sourire à la foule venue en masse pour les saluer et qui s’époumonait à hurler sur leur passage : « Vive la légion ! », tandis qu’à la vue des képis blancs, les gendarmes mobiles s’effaçaient.

    La colonne traversa la petite ville où les Européens qui n’avaient pu se rendre au camp couraient sur les trottoirs, leur lançant un ultime adieu. Des mains jetaient des fleurs sous les roues des camions.

    Un à un, les lourds véhicules passèrent au milieu des cris, des larmes, des baisers envoyés à la volée. Alors, de la colonne, couvrant le grondement des moteurs, 1200 légionnaires, partagés entre la colère et le chagrin, entonnèrent un refrain aux lentes cadences, pathétique, triste, entrecoupé de sanglots :

    « Non, rien de rien,

    Non, je ne regrette rien… »

    Le convoi du 1er REP roulait sur un tapis de roses, de  lilas et de pensées. Voie triomphale et triste. Et sous les baisers, les acclamations, les larmes et les fleurs, il disparut dans un dernier nuage de poussière, convoi de mariniers halé par une complainte grave, emportant avec lui les plus folles espérances…

    Pauvre régiment ! Si glorieux ! Que triste est ton sort aujourd’hui ! Et dans son sillage se traînait déjà, lamentablement, le fantôme déguenillé de l’Algérie française…

    Et tandis que les légionnaires roulaient vers leur destin, d’autres hommes, d’autres « Seigneurs de la guerre », braves et courageux, parachutistes et commandos des unités putschistes dissoutes assistaient, la rage au cœur, à l’amené du drapeau, de ce même drapeau qu’ils avaient eux aussi défendu au prix de larmes et de sang dans les rizières d’Indochine et sur les pentes des djebels. La 10ème et la 20ème Division de Parachutistes avaient fini d’exister !…

    Pressentant désormais que la victoire était proche, le FLN multipliait ses attentats barbares… Les enlèvements d’Européens eux aussi se multipliaient… Partout la guerre redoublait de sauvagerie, la guerre qui n’en finissait pas de coucher les hommes égorgés au travers des pistes, de mutiler à tout jamais une jeunesse assoiffée de vie, de présenter son visage de terreur dans les villes en proie à l’insécurité et, en toile de fond, les morts qui criaient vengeance offrant au ciel, comme une gueule béante, les atroces blessures des gorges ensanglantées.

    Créé au lendemain de la seconde guerre mondiale, le BEP (Bataillon Etranger de Parachutistes), appellation originelle de l’unité, avait été deux fois sacrifié en Indochine. Une première fois au Tonkin où 17 légionnaires seulement revinrent d’une mission « suicide », puis à Diên Biên Phu où durant deux mois il connut le cauchemar que l’on sait. Sur le millier d’hommes qui reconstituèrent l’unité après leur premier sacrifice, moins d’une dizaine survécurent…

    Reconstitué en 1955 pour les besoins de la guerre d’Algérie sous l’appellation de REP (Régiment Etranger de Parachutistes), il mit hors de combat 8000 « fells », récupéra plus de 5000 armes mais compta également 300 tués – dont le Colonel Jean pierre - et 500 blessés.

    Pour son seul séjour en Algérie, le 1er REP avait reçu  pour ses légionnaires parachutistes, plus de trois mille citations. Son drapeau portait cinq palmes et la fourragère aux couleurs de la médaille militaire.

    Il était le premier régiment de choc de l’armée française. Premier par sa bravoure, premier par son sacrifice, premier par ses héros qui le composaient, premier par ses citations, douloureusement premier par le nombre de ses morts et premier dans le cœur des Pieds-Noirs.

    De toute cette gloire, il ne reste aujourd’hui que des souvenirs…

    Puis le « cessez- le- feu » fut proclamé. L’ennemi d’hier devint l’interlocuteur privilégié de l’état français… et ce fut la fin.

    Une nouvelle fois le drapeau tricolore fut amené. Une nouvelle fois l’armée française plia bagages poursuivie par les regards de douleur et de mépris et les cris de tous ceux qu’elle abandonnait. Le génocide des harkis commençait…

    Dans le bled – comme en Indochine - les Musulmans qui avaient toujours été fidèles à la France s’accrochaient désespérément aux camions et, à bout de force, tombaient en pleurant dans la poussière de la route. Ce sont, là, des images que seuls ceux qui ont une conscience ne pourront de si tôt oublier…

    Et c’est de cette façon que mourut l’Algérie française… dans la honte, les larmes et le sang… Oui, c’était bien la fin !… la fin d’un monde… la fin d’une génération de soldats… la fin d’une épopée… la fin d’un mythe… la fin d’une race d’hommes… de vrais… celle des Seigneurs de la guerre !

    Et si ces hommes avaient choisi de se battre jusqu’au bout, s’ils avaient vomi le renoncement, c’était encore pour une certaine idée qu’ils se faisaient de la France, c’était pour l’Algérie française leur seul idéal, c’était pour le sacrifice de leurs camarades qu’ils ne voulaient pas vain, c’était pour ces milliers de musulmans qui avaient uni leur destin au leur, c’était pour ces « petits Français de là-bas » qui étaient les seuls à les comprendre et à les aimer et c’était aussi parce qu’ils avaient choisi de se fondre dans un grand corps aux réflexes collectifs, noués dans la somme des renoncements individuels et que par ce chemin, ils atteignaient à une hautaine dimension de la LIBERTE.

    Mais le peuple d’Algérie, lui, n’exprimera jamais assez sa gratitude à ces « soldats perdus », à tous ceux qui, par sentiment profond, ont risqué leur vie, ont abandonné leurs uniformes, ont sacrifié leur carrière, ont été séparés de leurs familles –parfois durant de longues années- ont connu la prison, l’exil, le sarcasme de leurs vainqueurs et de ceux qui n’avaient pas osé, des lâches, des poltrons et des traîtres pour être restés fidèles à leurs serments et à leur idéal.

    Le temps passera, l’oubli viendra, les légendes fleuriront, mais jamais assez l’histoire ne mesurera la grandeur de leur sacrifice.

    http://www.contre-info.com

  • La chasse aux sorcières et l’Inquisition

    Suite à la conférence de Marion Sigaut sur "La chasse aux sorcières et l’Inquisition" tenue à Toulouse le jeudi 4 avril 2013, nous sommes heureux de vous présenter la vidéo tournée lors de cet événement.

    Vous pourrez vous rendre compte du franc succès que cette conférence a rencontré. Sans trop de surprise pour nous sachant que nous avions dû afficher complet très rapidement.

    Merci à l’équipe de tournage pour ce très bon travail de réalisation mais surtout à Marion sans qui rien n’était possible.

    La conférence :

    NB : À 18min30, il faut entendre « la guerre menée contre l’hérésie » et non « la guerre menée contre l’inquisition ».


    Questions du public :

  • De l’antiracisme à Égalité & Réconciliation : rencontre avec Farida Belghoul

    À la fin de l’année 1983, suite aux incidents de l’été entre des jeunes de la banlieue lyonnaise et la police, se déroulait la « Marche pour l’égalité et contre le racisme », plus connue sous l’appellation « Marche des Beurs ». L’année suivante, une jeune femme du nom de Farida Belghoul organisait une seconde marche : « Convergence 84 ». Vingt-neuf ans plus tard, en exclusivité pour Égalité & Réconciliation, elle livre sa version de l’histoire, qui diffère radicalement du roman antiraciste officiel...

    Partie 1 :


    Farida Belghoul rencontre E&R (1/2) par ERTV

    Partie 2 :


    Farida Belghoul rencontre E&R (2/2) par ERTV

    http://www.egaliteetreconciliation.fr

  • L'Enquête sur la Monarchie de Charles Maurras

    « Oui ou non, l’institution d’une monarchie traditionnelle, héréditaire, antiparlementaire et décentralisée est-elle de salut public ? » C’est par cette célèbre interrogation que débute la magistrale Enquête sur la monarchie parue pour la première fois en 1901. Cette oeuvre que d’aucuns qualifièrent de « bréviaire de l’Action française *», est effectivement, avec Mes idées politiques, la pierre angulaire de la doctrine politique de Charles Maurras. L’Enquête sur la monarchie, bien plus qu’une somme de témoignages et de réflexions, est surtout la preuve inaltérable que la monarchie française est bien de ces réalités organiques, résolument vivantes, porteuses d’un patrimoine, d’un héritage qui nous rapproche sans cesse de l’héritier.
    Les royalistes
    S’efforçant de « lire le tableau des réalités nécessaires, comme le voient les yeux, comme le comprend la raison », Maurras, s’adresse d’abord « aux deux Français qui, par leurs fonctions (…) occupent les plus hautes situations auprès du chef de la Maison de France ». Il s’agit de l’avocat André Buffet et du comte de Lur-Saluces. Recensant les réponses à son Enquête, Maurras nous livre un argumentaire politique serré. Glanant chez le premier la définition suivante du parlementarisme : « est parlementaire quiconque préfère des explications à une attitude », il recueille chez le second cet appel à la simplification politico-administrative de la France, toujours d’actualité : « Les départements sont à supprimer, presque tous ne répondant à rien de réel. Ils sont à remplacer par des régions beaucoup plus vastes ».
    Quoi qu’il en soit, le principe autant que la finalité de la monarchie résident dans le relèvement politique, économique, social, moral et intellectuel de la France. De ce point de vue, les conclusions de l’Enquête sur la monarchie, sont, hélas, toujours valables. Dans une lettre à l’auteur de l’Enquête, le duc d’Orléans synthétise l’opinion générale des royalistes interrogés, qui demeure, depuis toujours, celle de l’Action française : « L’unité profonde de la conception royaliste [tient à ce qu’] elle est réformatrice ». La leçon primordiale qui ressort de cette consultation des plus incontestables royalistes qui furent est donc que « la monarchie doit être forte […], la décentralisation et la liberté d’association [étant] les conditions nécessaires des libertés civiles ».
    Le Martégal, souhaitant éprouver les résultats de son Enquête, se tourne vers des « spécialistes de […] science politique, […] ceux qui ont songé au problème nationaliste français ». Ce faisant, il fait contradictoirement et honnêtement état des arguments développés par les uns et par les autres avant d’apporter la riposte. Convaincre pour vaincre, telle serait l’épigraphe de ce livre majeur qu’est l’Enquête sur la monarchie. Dès lors, dans l’esprit de la plus pure tradition antique, Maurras convoque sur l’agora tous ceux que la chose publique intéresse : républicains, poètes, historiens, hommes politiques ont répondu à cette question, cruciale, entre toutes, de la restauration monarchique.
    Barrès et quelques autres
    La scène est prestigieuse : Paul Bourget, Maurice Barrès, Sully Prudhomme, Jacques Bainville, Frédéric Amouretti, Henri Vaugeois, Jules Lemaître, etc. Sans pouvoir les résumer tous, on signalera, par exemple, la fameuse critique de Maurice Barrès considérant « qu’une intelligence jugeant in abstracto adopte le système monarchique qui a constitué le territoire français » et raillant aussitôt l’absence, en France, d’une « famille ralliant sur son nom la grande majorité des électeurs ». Maurras objectera fermement que « le pouvoir royal, comme tous les pouvoirs, est antérieur à l’acceptation et à l’assentiment des électeurs ».
    À sa suite, dans une autre lettre, Jacques Bainville s’émerveillera de ce que « la monarchie est déjà organisée avant qu’on sache si jamais le roi montera sur le trône ». Mais, observe-t-il à l’adresse de Maurras, les réformes nécessaires exposées dans l’Enquête doivent être rendues « sensibles à l’esprit le plus simple », tant « l’ignorance naïve des masses est sans limites ». Maurras souscrit sans réserve à « son projet de réformetique » insistant particulièrement sur le caractère « indispensable » de la réforme judiciaire « car tout le monde souffre des chinoiseries de notre justice ».
    Le maître de l’Action française peut également compter sur d’autres esprits brillants qui viennent enrichir son Enquête. Il en va ainsi de Frédéric Amouretti qui, rappelant l’empreinte laissée par « la monarchie tempérée » d’avant 1789, note, par contraste, qu’« au point de vue des personnes, comme au point de vue national, pour l’énergie et pour l’intelligence, France et Français, nous sommes bien inférieurs à ce qui existait au temps de saint Louis et de François Ier ». Si nos gouvernants sont, pour « beaucoup d’entre eux […] d’une médiocrité trop basse, cela est dû à l’introduction continue et croissante, pendant un siècle, des procédés démocratiques pour le choix des politiciens et administrateurs ». À ces lignes, on mesure combien la situation n’a fait qu’empirer depuis.
    Le salut public
    L’objectif de l’Enquête sur la monarchie est de contribuer à l’avènement d’une opinion royaliste en France. Dans sa conclusion du troisième livre de l’Enquête, Maurras, dans un dialogue à l’antique, affirme que la monarchie ne pourra se faire que « par la force », c’est-à-dire « par l’union […] sur la vérité politique, [à savoir] la monarchie ». Point de conspiration ni de secret, et encore moins de pronunciamiento mais bel et bien « organiser l’état d’esprit pour rendre possible et facile le coup […], ne jamais perdre de vue la visée ».
    En d’autres termes et en paraphrasant Maurras pour résumer Gramsci, "culture d’abord !". L'Action française a pour but, rappelle Maurras dans Si le coup de force est possible, « l’établissement de la monarchie […] ; disons qu’exactement il s’agit de la royalisation, de la monarchisation du pays ». Menant une entreprise de salut public, « la plus sainte des lois », l’Action française tend à sortir la France des griffes des partis, parce que « la France n’est pas un parti ».
    On le voit, l’Enquête sur la monarchie n'a rien perdu de sa pertinence et de son actualité et, plus que jamais, il est impérieux, citant le mot du Prince, de « réformer pour conserver ».
    Aristide LEUCATE L’Action Française 2000 du 20 octobre au 2 novembre 2005
    Cf. Ch. Maurras, Enquête sur la monarchie suivie de Une campagne royaliste au Figaro et de Si le coup de force est possible, Bibliothèque des oeuvres politiques, Paris, 1928.

  • Les 5 trous les plus fascinants du monde

    J’étais tout simplement obligé de relayer cet article tant il est magnifique, le plus phénoménal de tous étant bien évidement le tout dernier!!!

    -C’ est probablement le trou le plus grand creusé à la main. Il a 1097 mètres de profondeur. Il y a environ 3 tonnes de diamants qui ont été extraits de ce trou .

    trou1

    - Le Glory Hole de Monticellodfam est le plus grand tourbillon du monde. ll pompe 5000 m³  d’eau par seconde.

    trou2- Ce phénomène se situe à 40 km de Belize. Il y a plusieurs trous bleus dans le monde, mais aucun aussi enchanteur que celui-ci. trou3
    - En 2007 s’ est créé spontanément cet énorme trou.12 maisons et 3 personnes y ont  disparu.

    trou4

    - Le parlement européen fait partie des plus grands trous du monde.Annuellement, il y disparaît des milliards d’€ provenant de nos impôts …Merci à Jean.M

    trou5

    Trouvé sur buzz-actus-2013

    http://lesmoutonsenrages.fr

  • De l'hospitalité chez les Anciens Germains

    Leopold Hellmuth, Gastfreundschaft und Gastrecht bei den Germanen, Verlag der österreichischen Akademie der Wissenschaften, Wien, 1984, 382 p.  
    Dans cet ouvrage fouillé, Leopold Hellmuth étudie les formes d'hospitalité dans la Scandinavie ancienne. L'hôte y est reçu par le chef de maison qui va à sa rencontre et lui accorde sa protection active. Car la protection active est le premier des devoirs que l'on doit honorer en tant que maître de maison. Elle passe même avant le couvert que l'on ne peut pas toujours offrir en temps de disette. Dans le droit germanique, il est plus honorable de refuser l'hospitalité et la protection d'un proscrit qui cherche un refuge pour échapper à la fureur de ses ennemis et poursuivants, que de les lui accorder et, ensuite, de faillir à ce devoir. Cet impératif de la protection active, que l'on doit à l'hôte, dérive, écrit Hellmuth, de la sacralité de la demeure, principe transcendant les circonstances et indépendant de la personnalité du protégé. L'enceinte de la demeure de l'homme libre scandinave est sacrée et inviolable, on ne peut reprocher à un maître de maison d'avoir accueilli un proscrit et personne ne peut arracher celui-ci à la protection qu'il lui donne. L'hôte est sacré, sanctus (César, De Bello Gallico, VI, 23). Tels sont du moins les principes: la littérature épique de l'ancienne Germanie, notamment le Nibelungenlied, nous montre que cette hospitalité peut être bafouée et que, dans sa demeure, le maître indélicat planifie parfois l'assassinat de son hôte. Mais la fréquence avec laquelle la plus ancienne littérature germanique met en exergue les entorses au principe de l'hospitalité témoigne de l'horreur qu'inspirait un tel parjure. L'inhospitalité est aussi souvent décrite comme un trait de caractère particulièrement négatif (pour la désigner, Tacite utilise le mot latin nefas   dans Germania, 21). L'hospitalité est considérée comme une haute vertu (César dit que le refus d'hospitalité chez les Germains est une violation du fas, in De Bello Gallico, VI, 23), si bien qu'en Islande, il était de bon ton de faire construire sa maison le long d'une route fort fréquentée pour pouvoir bénéficier de la visite de nombreux hôtes, pour écouter le récit de leurs expériences et acquérir un savoir intéressant. Les hôtes étaient reçus comme des membres de la famille s'ils étaient des hommes libres, mais pendant un temps très bref, s'ils n'étaient que des mendiants. La durée d'une hospitalité ne pouvait excéder trois nuits, sauf invitation exceptionnelle. Contrairement à l'hospitalité grecque et romaine, l'hospitalité germanique ne forgeait pas de liens durables et quasi contractuels entre le maître des lieux et son hôte, elle ne répondait qu'aux simples besoins du moment et n'envisageait pas de prolonger le lien d'amitié et de protection dans le futur, voire de les institutionaliser sur le plan politique. Dans l'hospitalité germanique, c'est le maître de maison qui offre le plus souvent les cadeaux les plus importants à son hôte, prouvant par là sa puissance et son opulence, sans arrière-pensées matérielles ou politiques. La paganité germanique n'envisage aucune récompense divine pour les maîtres de maison généreux à l'égard de leurs hôtes. L'idée d'une récompense ne viendra qu'avec le christianisme, comme l'attestent des textes suédois du XIIIième siècle (Corpus iuris Sueo-Gotorum antiqui, 3, 213 ss.). Aucun texte germanique pré-chrétien ne mentionne que l'entorse au principe de l'hospitalité est un acte impie au regard d'une religion ou d'un ordre cosmique. L'hospitalité est une règle simplement humaine, mais néanmoins absolument impérative (DB).
    [Antaios, Septembre, 1997]

    http://robertsteuckers.blogspot.fr/

  • Loi Fioraso : Lettre ouverte d’Albert Salon à Mme Yamina Benguigui, ministre chargée de la francophonie

     

    Madame le Ministre

    Nos associations pour le français et la Francophonie vous ont, depuis la fin de janvier, fourni tous les éléments pour vous opposer, de toute la force de votre ministère et de vos propres convictions et personnalité, à l’éventuelle adoption du funeste article 2 du projet de votre collègue Mme Geneviève Fioraso.

     

    Funeste, vous le savez, malgré toutes les déclarations lénifiantes du "MESR"...

    Avec, peut-être, Mme Aurélie Filippetti, responsable, elle, de la langue française en France, vous pouvez contribuer à sauver l’honneur de la France, qui ne peut ainsi abandonner sa langue et passer au globish, et gifler tous les francophones et francophiles du monde. Vous pouvez contribuer à éviter au Président de la République et à son gouvernement la forfaiture - et le déshonneur - d’avoir creusé la tombe du français et de la Francophonie.

    Madame, vous ne pouvez pas laisser commettre ce crime.

    Des rumeurs sur la Toile vous mettent en cause, tout comme Mme Filippetti, et vous accusent d’inaction totale, craintive, en cette circonstance dramatique.

    Je ne veux pas le croire.

    L’honneur vous commande de vous manifester maintenant avec force, publiquement !

    Qu’avez-vous à perdre, réellement ?

    Que seraient quelques mois de plus, jusqu’au prochain remaniement, d’une morne durée, à la tête d’un ministère dont vous n’auriez pas tout tenté pour sauver la raison d’être ?

    Madame, nous vous en prions : criez votre désaccord.

    Rangez-vous du côté des vraies élites de la gauche qui ont refusé le déshonneur : les Pouria Amirshahi, Jacques Attali, Jean-Pierre Chevènement, Antoine Compagnon, Claude Hagège, sans parler du Canard Enchaîné...
    - Du côté des Académies et de Bernard Pivot.
    - Du côté de M. Abdou Diouf et de votre partenaire O.I.F.
    - Du côté de tels chefs d’Etat et de gouvernement* de pays francophones qui téléphonent peut-être en ce moment même au Président et au Premier Ministre.

    Vous serez estimée, citée, révérée.

    Comme les 80 députés qui, en juillet 1940, avaient refusé de voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.

    Vous savez que la France, lorsqu’elle était trahie par une partie de ses élites, a toujours trouvé, pour la défendre et la relever, à la fois d’humbles bergers sortis des profondeurs de son peuple, ainsi que de grands esprits et de personnages venus d’une immigration ou adhésion récente, de Léon Gambetta au M.O.I.(main d’oeuvre immigrée dans la Résistance), de Max Gallo de parents italiens et Léopold Sédar Senghor né en Casamance, de Romain Gary et André Makine nés en Russie, à Pouria Amirshahi né en Iran.

    Vous d’abord, et peut-être Mme Aurélie Filippetti, pouvez, au poste en vue où vous êtes, marquer un coup d’arrêt salutaire à la descente aux enfers, en tout cas : marquer les esprits, marquer un sursaut de fierté partagée.

    Vous serez alors dans l’estime et le coeur de beaucoup de Français qui tiennent à leur langue et à ce qu’elle porte, à leur pays, à sa vocation de voix originale dans le monde, à tout le potentiel d’humanité que la Francophonie représente.

    Au secours, Madame !

    Albert Salon, docteur d’Etat ès lettres, ancien ambassadeur, commandeur du Mérite national, président d’associations de promotion du français et de la Francophonie.

    http://www.actionfrancaise.net/