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culture et histoire - Page 887

  • Secrets d’histoire

    Sous la direction de Jean-Christian Petitfils, un collectif d’historiens apporte un éclairage nouveau sur vingt énigmes de l’histoire de France grâce à des documents parfois inédits et à des preuves indiscutables.

    Les « Enigmes de l’histoire », filmées en noir et blanc et racontées par André Castelot et Alain Decaux, firent la joie du petit écran à une époque où l’unique chaîne de télévision d’Etat exprimait une exigence culturelle aujourd’hui trop rare. Du mystère de Mayerling – l’archiduc Rodolphe, fils de l’empereur François-Joseph, s’est-il suicidé ou a-t-il été assassiné ? – à l’identité véritable de cette Anna Anderson qui, surgie à Berlin dans les années 1920, prétendait être la grande-duchesse Anastasia, fille de Nicolas II, le grand public s’était initié, aux heures de grande écoute, à quelques célèbres mystères du passé. La formule a été reprise, au cours des années récentes, par des émissions programmées à un horaire tardif, alors que ces énigmes, construites selon la logique des enquêtes policières, ont tout pour passionner.
    Sous forme écrite, l’énigme historique est un genre qui a trop souvent nourri une infralittérature aux accents ésotériques ou complotistes. Aussi faut-il se féliciter de la parution d’un volume qui satisfait à la fois la curiosité intellectuelle pour les mystères de l’histoire et les canons de la recherche historique et scientifique. Sous la direction de Jean-Christian Petitfils, historien de la France classique qu’on ne présente plus, les éditions Perrin publient, en coédition avec Le Figaro Histoire, un livre collectif, Les énigmes de l’histoire de France, dont les dix-huit auteurs, outre Petitfils qui signe deux chapitres, se sont partagé vingt sujets. Aucun n’est vraiment neuf, mais tous abordés, ici, en s’appuyant sur des preuves irréfutables et des documents parfois inédits. « N’en déplaise aux détectives amateurs qui se complaisent dans les ronrons de l’histoire et se copient les uns les autres, souligne Petitfils dans son introduction, une des conclusions à tirer de ce livre est que la recherche avance, que les halos légendaires se dissipent, bref que l’on serre toujours plus près la vérité. »
    Si l’ouvrage s’organise chronologiquement, Jean-Christian Petitfils en propose lui-même un classement autour de six grands thèmes. Première catégorie, les énigmes concernant des événements ou des personnages de premier plan. Jean-Louis Brunaux, archéologue et directeur de recherche au CNRS, spécialiste de la civilisation gauloise, pose la question d’Alésia – non pas du site de la bataille, sa localisation à Alise-Sainte-Reine, en Côte d’Or, étant hors de débat – mais pour comprendre comment Vercingétorix et ses 300 000 combattants ont été battus par un adversaire cinq fois moins nombreux, César ayant avec lui 60 000 légionnaires. L’explication est technique, mais la leçon d’histoire est politique puisque Brunaux estime que le chef gaulois vaincu avait remporté une victoire symbolique en rassemblant 300 000 guerriers appartenant à plus de quarante cités, ce qui réserve à Vercingétorix une place au Panthéon du « roman national » désormais honni par certains. Laurent Theis, président honoraire de la Société de l’histoire du protestantisme français, passe en revue les commanditaires possibles du massacre de la Saint-Barthélemy (Catherine de Médicis ? Charles IX ? Le futur Henri III ? Le duc Henri de Guise ?), tandis que Olivier Wieviorka, un spécialiste de la Seconde Guerre mondiale, revient sur les secrets du rendez-vous de Caluire qui, le 21 juin 1943, permit aux Allemands d’arrêter Jean Moulin, ou que Pierre Pellissier, un ancien journaliste du Figaro, explique pourquoi De Gaulle s’est réfugié auprès du général Massu, le 29 mai 1968, alors que le pays sombrait dans l’anarchie.
    Deuxième catégorie : les morts mystérieuses. Qui a armé le bras de Ravaillac ? Jean-Christian Petitfils reprend ici l’hypothèse qu’il avait développée dans L’Assassinat d’Henri IV, mystères d’un crime (Perrin, 2009) : le meurtrier n’aurait-il pas été manipulé par des agents de l’archiduc Albert d’Autriche, dans le cadre d’un plan conçu à Bruxelles ? Qui a tué le duc d’Enghien, fusillé dans les fossés de Vincennes en 1804 ? Thierry Lentz, directeur de la Fondation Napoléon, essaie de démêler le vrai du faux, Bonaparte ayant qualifié cette exécution de « crime inutile » avant d’un revendiquer la responsabilité. Le dernier Condé s’est-il réellement pendu à une espagnolette du château de Saint-Leu, en 1830, ou était-ce un crime maquillé en suicide ? Pierre Cornut-Gentille, avocat et historien, fournit la clé de l’énigme qui est à chercher du côté de certaines pratiques inavouables. Et Zola, retrouvé un matin de 1902 asphyxié par des émanations d’oxyde de carbone ? Alain Pagès, professeur émérite à la Sorbonne-Nouvelle, a découvert, au prix d’une véritable enquête, la raison de sa mort.
    Dans la troisième catégorie figurent les chapitres consacrés aux trésors enfouis et aux sociétés secrètes. Le médiéviste Alain Demurger, spécialiste des ordres religieux militaires, décrypte les innombrables mythes et fantasmes qui accompagnent l’histoire des Templiers, et de leur introuvable trésor. La Cagoule, mystérieuse organisation anticommuniste des années 1930, avait-elle les moyens et l’intention de perpétrer un coup d’Etat d’extrême droite ? Olivier Dard, professeur à la Sorbonne et spécialiste d’histoire politique, relativise le sérieux des projets des cagoulards. L’abbé Saunière, curé de Rennes-le-Château, dans l’Aude, mort en 1917, était-il le détenteur d’un fabuleux trésor ? Jean-Jacques Bedu, un historien qui a hérité des archives de l’étrange ecclésiastique, fait le point sur une légende qui a été relancée par le Da Vinci Code de Dan Brown.
    Les origines mystérieuses de certaines figures fournissent une quatrième catégorie d’énigmes. Spécialiste de l’histoire des femmes sous l’Ancien Régime, Joëlle Chevé s’efforce de comprendre qui était sœur Louise-Marie-Thérèse, une religieuse de couleur, bénédictine au couvent de Moret, près de Fontainebleau, à la fin du règne de Louis XIV, et qui, protégée de Mme de Maintenon, recevait fréquemment la visite de hauts personnages de la Cour. Quant à Napoléon III, s’il était le fils d’Hortense de Beauharnais, était-il celui de Louis Bonaparte, roi de Hollande ? Afin de lever définitivement les doutes émis dès la naissance du second empereur des Français, son biographe, Eric Anceau, professeur à la Sorbonne, s’en remet aux analyses ADN déjà effectuées et dont les résultats mériteraient une contre-expertise, tout en soulignant que « la recherche en paternité de Napoléon III n’a en aucune manière influé sur le cours de l’histoire ».
    Cinquième catégorie d’énigmes : les survivances. Jeanne d’Arc a-t-elle vraiment brûlé sur le bûcher ou a-t-elle réapparu sous les traits de Jeanne des Armoises ? Etat-elle la fille d’Isabeau de Bavière ? Jacques Trémolet de Villers, avocat et auteur d’une édition des minutes du procès de Rouen, démonte les légendes qui ont couru sur la Pucelle. Et que valaient les prétentions de Naundorff et de tous les faux Dauphins qui ont prétendu être fils de Louis XVI et Marie-Antoinette ? L’historien Philippe Delorme expose les conclusions sans appel tirées des analyses ADN effectuées en 2000 sur le cœur de l’enfant-roi mort dans la prison du Temple.
    Quelques vieux secrets d’Ancien Régime représentent la dernière catégorie d’énigmes rassemblées dans ce volume. Jusqu’où allaient les relations entre Anne d’Autriche et Mazarin ? Directeur du Centre historique des archives du château de Vincennes, Thierry Sarmant étudie – avec pudeur – ce lien fait d’amour et de politique. Qui était le Masque de Fer ? Jean-Christian Petitfils, qui a publié un livre sur le sujet, possède une réponse précise. Que dissimulait l’affaire des Poisons (traitée ici par Claude Quétel) qui jeta une ombre sur le Roi-Soleil, ou l’affaire du Collier de la Reine, qui ternit irrémédiablement la réputation de Marie-Antoinette, alors qu’en l’occurrence elle était innocente, comme le rappelle Hélène Delalex, conservateur du patrimoine au château de Versailles ?
    Amateurs de grande histoire ou de petites histoires apprendront beaucoup dans ce livre qui pique l’imagination. A travers ces vingt énigmes se vérifie une grande loi, valable dans le passé comme de nos jours, et qui conservera demain sa pertinence : rien n’est jamais écrit d’avance, car l’imprévu et l’inexplicable peuvent survenir à chaque instant, et la raison pure ne peut tout éclairer, car toute aventure humaine conserve sa part de mystère.

    Jean Sévillia

    Les Enigmes de l’histoire de France, sous la direction de Jean-Christian Petitfils, Perrin / Le Figaro Histoire, 400 pages, 21 euros.

    http://www.jeansevillia.com/secrets-dhistoire/

  • Le renouveau de la Russie

    6a00d83451619c69e201b8d2e09223970c-250wi.jpgDans l'Incorrect, Fabrice Sorlin dresse le portrait du renouveau en Russie. Extraits :

    "[...] Si la Russie connut un véritable renouveau spirituel dès la libéralisation de la religion en 1991, la période bolchévique laissa en revanche plus de traces dans certains domaines sociétaux. C’est le cas notamment de la GPA, faiblement utilisée quoique banalisée, et de l’avortement dont les chiffres sont encore très élevés. Apparue la première fois en 1995 dans un contexte d’instabilité politique et de chaos sociétal, la GPA fut autorisée comme « remède » à l’hiver démographique que traversait le pays et fut encadrée en 2012 par une loi. Cependant la GPA, qui en 2015, concernait 508 naissances, ne fait toujours pas l’unanimité en Russie. Plusieurs fois, des voix politiques se sont élevées pour dénoncer «cette violation flagrante des droits de l’enfant ». Durant l’été 2017 déjà, un projet de loi fut soumis à la Douma pour la faire interdire mais fut finalement rejeté. Reprise en mains par Anna Kuznetsova (mère de six enfants), conseillère aux droits de l’enfant auprès de Vladimir Poutine, cette loi va à nouveau être en discussion à la Douma prochainement. Et elle aura le soutien de l’Église orthodoxe russe, en première ligne depuis longtemps pour condamner cette pratique.

    L’avortement, quant à lui, fut utilisé comme moyen de contraception dès son autorisation en 1920, et se banalisa à tel point qu’en 1965, le ministère de la Santé russe enregistra un pic vertigineux de 5,5 millions d’avortements dans l’année. Ce chiffre diminuera progressivement pendant de longues années, mais c’est le double apport de l’influence de l’Église et du lancement d’une politique pro-famille efficace qui le réduira à son plus «bas» niveau jamais enregistré de 700 000 en 2017. Ce chiffre encore élevé s’explique en partie à cause des derniers soubresauts du matérialisme et du relativisme moral de la période bolchévique dans certaines mentalités. En Russie, la transmission des valeurs s’effectue en effet beaucoup par les grands-mères, très influentes dans une société russe matriarcale. Or, certaines d’entre elles encore marquées par cette époque où donner la vie était difficile, ont comme adopté cette phrase tristement célèbre de Lénine: «Pourquoi donner vie à la misère?» Elles influencent alors leurs petites filles en les décourageant souvent, et ce malgré les différentes solutions que l’État s’est efforcé d’apporter depuis plusieurs années.

    Ce mépris de la vie humaine affiché par les Soviétiques ne fut pas sans conséquence sur la démographie du pays qui, malgré un rebond notable ces dernières années, connut un véritable effondrement au cours de la décennie 1990-2000. Tout semblait alors indiquer un déclin irréversible de la population russe, ayant pour conséquence un affaiblissement progressif du pays et son incapacité à demeurer une puissance mondiale.

    Vladimir Poutine prend vite conscience de la nécessité de remettre les valeurs traditionnelles au centre de la société. Le 31 décembre 1999 déjà, le jour-même où le président Eltsine annonçait son départ, Vladimir Poutine alors encore premier ministre publie un texte dont la phrase suivante résonne comme un programme : « Le choix d’assurer les nécessaires dynamiques de croissance n’est pas seulement un problème économique. C’est aussi un problème [...] idéologique, spirituel et moral. Il me semble que cette dernière dimension est d’une importance particulière dans nos efforts actuels pour assurer l’unité de la société russe. » [...]

    Vladimir Poutine a d’abord œuvré à favoriser l’Église orthodoxe, ce qui a permis un réveil progressif de la foi se traduisant par une montée régulière de la pratique religieuse dans le pays. Par une loi votée en 2010, le gouvernement russe permit la restitution des biens spoliés par la révolution bolchévique. En 2012, il octroya près de 80 millions à l’Église orthodoxe et augmenta sa visibilité dans les médias. Ces mesures ont rapidement porté leurs fruits. Près de 3000 églises sont sorties de terre ces 10 dernières années, et si 17 % seulement de la population se considérait orthodoxe en 1989, ils sont 68 % en 2014.

    Ce renouveau religieux précède et accompagne la politique en faveur de la défense de la famille, mise en place sous la présidence de Dmitri Medvedev, poursuivie et même renforcée depuis le retour de Vladimir Poutine. Celui-ci a considéré le problème de la démographie comme une priorité nationale et déclara publiquement que désormais «la norme c’est 3»! Longtemps en chute libre, notamment pendant les années 90, passant de 1,89 en 1991 à 1,17 en 1999, le taux de fécondité est fortement reparti à la hausse pour atteindre 1,78 en 2016.

    Retour de l’Église et de la foi dans l’espace public, augmentation de sa visibilité et de son influence morale auprès de la population, politique nataliste incitative, mesures pro-vie : le chemin parcouru en 18 ans est immense. Cependant, parfaitement conscient du danger mortel que font peser les nouvelles «valeurs» occidentales fortement influencées par l’idéologie LGBT, le gouvernement a simultanément voté un certain nombre de lois pour en protéger les familles. Interdiction de la propagande homosexuelle devant mineur, fermeture des plus grosses plates-formes internet pornographiques, loi interdisant la vulgarité dans l’art et dans les films...

    Le 4 novembre 2016, Vladimir Poutine choisissait d’inaugurer lui-même, non loin du Kremlin, une statue géante de Vladimir 1er qui reçut le baptême en 988 et imposa le christianisme à la Russie. Deux ans plus tôt à Paris, place Vendôme, était installé avec la complaisance des autorités politiques un plug anal géant. À chacun son programme!"

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • MÉMOIRES DE JEAN-MARIE LE PEN : LA PRESSE S’ATTAQUE À SES LECTEURS

    À défaut de pouvoir empêcher le succès de ses Mémoires, une certaine presse, qui n’est pas la plus objective, s’en prend aux lecteurs de Jean-Marie Le Pen en utilisant des procédés que la défunte Stasi n’aurait pas reniés. C’est ainsi que, dans sa version numérique du 2 mars, un quotidien recense « ce que les lecteurs de Jean-Marie Le Pen ont également acheté », d’après les indications données par le site Amazon.

    Dans un bandeau initial, ces cinq titres : Autres pamphlets, de Louis-Ferdinand Céline, Le Grand Remplacement, de Renaud Camus, Le Suicide français, d’Éric Zemmour, L’Ordre et le Désordrede Charles Maurras, Mon Testament politique et privé, d’Adolf Hitler. Un échantillon sans doute destiné à insinuer que les lecteurs de Le Pen sont tous d’incorrigibles fachos.

    Pour paraître faire un travail de journaliste, l’auteur de ce brillant article déclare avoir contacté Amazon, qui « n’a pas souhaité répondre à [ses] questions sur le fonctionnement de ces recommandations ». En revanche, il n’hésite pas à affirmer péremptoirement que « les thèmes défendus par l’homme politique controversé depuis des décennies semblent coller à ceux de ses lecteurs ».

    Et de préciser que Charles Maurras est un « antisémite d’extrême-droite assumé et Vichyste notoire », que même Marine Le Pen a pris ses distances avec les thèses de Renaud Camus, que son père qualifie la torture en Algérie d’« interrogatoires spéciaux » et autres amabilités pour discréditer ce ramassis de factieux.

    Il n’oublie pas d’écorcher L’Histoire de France de l’historien Jean-Christian Petitfils, cher « aux adeptes de l’identité nationale ». Bizarrement, il ne cite pas Notre patrie, de Charles Péguy, De Lattre, d’Ivan Cadeau, ni L’Archipel du goulag, d’Alexandre Soljenitsyne. Encore moins Rivière sans retour, film avec Robert Mitchum. Sans doute ces exemples ne s’adaptaient-ils pas suffisamment à sa démonstration simpliste ?

    Ce n’est pas parce qu’on lit un ouvrage d’Hitler qu’on est nazi, tout comme on n’est pas nécessairement marxiste parce qu’on lit Marx. Quant à Maurras, dont il rappelle avec délectation qu’il a été retiré du Livre des commémorations 2018, l’auteur de l’article ne l’a manifestement pas lu. Sans quoi il saurait qu’il fut profondément anti-allemand et hostile aux collaborationnistes.

    Ce qu’il y a de sûr, c’est que l’emploi de citations hors contexte ou de formules assassines ne suffit pas à faire un bon journaliste. Ce type de papier est un exemple de ce qu’il ne faut pas faire si l’on veut garder quelque crédit : sectarisme, désinformation, amalgame, insinuation, voire délation. Tous procédés qui sont plus le propre des régimes totalitaires que de la liberté de l’esprit.

    La curiosité intellectuelle, ça existe ! Elle vaut toujours mieux que l’adhésion aveugle à la pensée unique, qui dispense de penser et de réfléchir.

    http://www.bvoltaire.fr/memoires-de-jean-marie-pen-presse-sattaque-a-lecteurs/

  • Aristote et le royalisme

    « L’homme est par nature un animal politique[1] »


    Aristote, chantre de la Loi naturelle, défenseur du gouvernement modéré et, depuis que les républicains ont pris en charge l’endoctrinement généralisé de la population, défenseur d’un amalgame honteux entre la République, la démocratie et le gouvernement constitutionnel.

    La république compte bien, mes amis, que nous nous contentions de gober les recensions qu’on fait d’Aristote pour nous convaincre que, depuis l’aube de la philosophie[2], on a largement considéré que Démocratie et république sont l’alpha et l’oméga de l’excellence politique.

    Cette lecture est partiale[3], évidemment, et emprunte davantage sa méthode d’interprétation à un régiment de chars Leclerc qu’à la subtilité requise pour la lecture d’un ouvrage.

    Alors tirons quelques grands principes de notre lecture, citations à l’appui :
    ⇒ La base de la société, de la cité, c’est la famille. Or celle-ci se rapproche du gouvernement monarchique : « Le pouvoir du chef de famille est une monarchie[4] »
    ⇒ La cité ne peut être bien gouverné par des hommes mauvais, ni ne peut être bien gouverné par des hommes bons et des lois mauvaises : « Il semble impossible qu’une cité ait une bonne législation si elle n’est pas gouvernée par les meilleurs mais gouvernés par les pires, et, de même, que soit gouvernée par les meilleurs celle qui n’a pas une bonne législation. Mais une bonne législation ce n’est pas d’avoir de bonnes lois auxquelles on n’obéit pas[5]. »
    ⇒ La tyrannie nait de régimes politiques dévoyés : « Car une tyrannie peut venir aussi bien d’une Démocratie débridée que d’une oligarchie, mais beaucoup moins des constitutions moyennes et celles qui sont proches[6]. »
    ⇒ Que le Roi veille à l’équilibre : « Ce vers quoi tend le roi c’est à être protecteur, de manière que ceux qui possèdent des richesses ne subissent aucune injustice et que le peuple ne subisse aucun excès. […] Le but du tyran c’est le plaisir, celui du roi le bien[7]. »

    Aristote, dans sa recherche de la « constitution excellente » ne prend pas fait et cause pour la royauté, il serait contraire à la vérité de le dire. 
    Mais dressant le portrait des différents régimes envisageables de son temps, il reconnait les mérites inhérents de la royauté et, parce que le Roi dirige entouré de conseillers, parmi les meilleurs, lui reconnait les vertus de l’Aristocratie associées à la vertu protectrice d’un Roi.

    Dans tous les systèmes qu’il passe en revue, la royauté est un de ceux les plus cohérents et les plus matures.
    Henri Foisches. 

    [1] Aristote, Les Politiques, Livre I- Chapitre II, Ed : Pierre Pellegrin, Flammarion, 1993. Toutes les citations suivantes sont issues de cette version.
    [2] Aristote (384-322 av. J.-C.) vivait au IVeme siècle avant J.-C., soit il y a vingt-quatre siècle.
    [3] C’est-à-dire ni totalement fausse, ni totalement vraie.
    [4] Aristote, Les Politiques, Livre I- Chapitre VII, p.108.
    [5] Aristote, Les Politiques, Livre IV- Chapitre VIII, p.304.
    [6] Aristote, Les Politiques, Livre IV- Chapitre XI, p.314.
    [7] Aristote, Les Politiques, Livre V- Chapitre X, p.388.

    http://www.vexilla-galliae.fr/civilisation/histoire/2617-aristote-et-le-royalisme

  • JEAN-MARIE LE PEN : « ÊTRE PUPILLE DE LA NATION M’A PROFONDÉMENT MARQUÉ. IL ME SEMBLAIT QUE J’AVAIS PLUS DE DROITS ET PLUS DE DEVOIRS »

    Jean-Marie Le Pen vient de publier le premier tome de ses mémoires : « Fils de la nation ».

    Marin, président de la corpo, député poujadiste, officier de Légion, candidat à la présidentielle… Jean-Marie Le Pen dit, dans son livre, avoir eu « mille vies ». Bien des aspects en sont méconnus par le grand public qui ne connaît que l’homme politique « honni ». Jean-Marie Le Pen les évoque au micro de Boulevard Voltaire, multipliant les anecdotes et les rapprochant de l’actualité, avec cette verve et ce talent si particuliers que lui ont reconnus jusqu’à ses plus farouches adversaires. 

    http://www.bvoltaire.fr/etre-pupille-de-nation-profondement-marque-me-semblait-javais-plus-de-droits-plus-de-devoirs/